| Mer 20 Fév - 8:16 Lion Kirito
__ Cela faisait déjà six ans que je n’avais pas vu ce village, mon village. Là où tout a commencé et là où tout s’est terminé. Le village de Shimotsuki Town, qui avait l’habitude d’être paisible fut tourmenté du jour au lendemain par trois morts inattendus, ma mère, mon père et mon maitre. C’est trois morts avaient bouleversées le village par la scène sanglante qu’elle laissait derrière elle. Les murs tâchés de sang, la terreur imprimée dans le visage de mon père, ma mère empoisonnée qui reposait dans son lit et mon maitre qui jonchait sur le sol, dans une mare de sang. Suite à la mort de mon maitre, Hiraga Gennai, j’avais quitté le village à la hâte, ne prenant que les choses nécessaires, incluant mes héritages. Suite à ma fuite, je n’ai plus jamais eu de nouvelle de cet endroit. Je me devais de remédier à ce manque et voir comment le village avait changé.
__ Une semaine avant de former mon équipage, j’avais demandé quatre jours de vacances à mon supérieur. Chose qu’il m’avait accordée, même si je devais me préparer pour créer un test d’intégration à mon équipage. M’enfin, je n’avais pris que les choses de bases à emporter, quitte à laisser mes armes dans ma chambre à la base de la marine. J’y allais que pour voir les changements et au passage, voir ce à quoi ma demeure ressemblait. Je n’avais même pas utilisé un navire de la marine, mais un simple navire de croisière, tout comme j’aurais pu user de mon fruit, mais je voulais m’y rendre de façon civilisée.
__ Je ne voulais pas porter le titre de marine pour ce voyage, je voulais faire ça en tant que civil d’East Blue. Je me promenais sur le navire comme si de rien n’était souriant bêtement aux passagers. Je passais peut-être pour un fou, mais je m’en foutais, j’avais quelques sentiments inexplicables. Sachant que je rentrerais chez moi et qu’il n’y aurait personne pour m’accueillir, ni même quoi que ce soit. C’était peut-être la seule chose qui m’attristait après tout et le fait de revenir sur les lieux du crime, pourrait peut-être me rendre plus fort mentalement. Car oui, se faire souffrir mentalement renforce tout aussi le caractère. Je me devais de faire face à cette douleur qui grandissait de plus en plus à l’intérieur de moi. Je ne voulais tout de même pas que ce chagrin évolue en haine, ou me ronge de l’intérieur.
__ Après quelques heures, je parvins à voir l’île au loin. J’avais profité du bain-tourbillon, y ayant accès, j’aurais été fou de ne pas le faire ! M’enfin, d’après une annonce du capitaine, il allait poser l’ancre dans vingt minutes. Assez pour que je puisse m’essuyer et me préparer mentalement à remettre le pied sur cette île que je maudissais il y a déjà quelques années.
__ Le port de Shimotsuki ! C’était la première étape à franchir sans broncher, mais tout semblait aller pour le mieux. Je débarquais du navire sans bousculer les autres, tout pour dire que je suis débarqué le dernier. Ce fut une tâche facile que de poser le pied dans sur cette île à nouveau, mais le véritable obstacle se trouvait de l’autre côté de l’île, le Dojo du Lion. J’ai pris mon temps avant de m’y rendre, me promenant dans chaque quartier, me remémorant tout ce que j’avais fait à tel et tel endroit. Je gardais quand même le sourire, même si cela m’attristait encore d’avoir quitté le village lorsque mon destin avait décidé de prendre une autre route. Il m’avait oublié en arrière, même si j’avançais dans son ombre, sans trop savoir ce qui m’attendait. Je voulais revenir en arrière pour revenir sur la première voie… mais ceci relatait de l’impossible. Je m’étais arrêté devant le marchand de glace, me rappelant Holly Wate… Un bon souvenir, je me demande toujours ce qu’elle est devenue. M’enfin, plus le temps passait, plus je m’approchais de ma demeure, je ne voulais pas y aller, même si c’était la raison de ma venue. De plus, personne ne me reconnaissait, j’avais changé d’après moi, ou me ils me pensaient mort. Je regardais ma maison avec de grands yeux, prit une grande respiration et me suis approché. Une main se posa sur mon épaule pour m’arrêter. Une sorte de police de l’île, ou je ne sais quoi.
- Cette maison est condamnée, tu ne peux y entrer.
__ J’avais retiré sa main de mon épaule et l’avais regardé droit dans les yeux.
- Je suis l’héritier de cette maison… Je ferai ce qu’il me plait… De plus, en tant que marine, je peux réquisitionner cet immeuble à ma guise… Maintenant si vous le voulez bien, j’aimerais rentrer chez moi… Histoire de faire le ménage.
__ L’homme me regardait avec de grands yeux ronds, comme s’il venait de voir un fantôme et reprit la parole.
- Impossible… Tous les occupants sont morts ! À moins que tu ne sois le fils du maitre du dojo, Lion Kirito, si je me souviens bien !
__ J’avais acquiescé d’un hochement de la tête et parti en direction de la porte. J’avais retiré les banderoles sur lesquelles se trouvaient les mots : Condamné, Scène de Crime. En six ans, c’était normal qu’ils aient fait le ménage ! Comme prévu, tout était impeccable. Il n’y avait aucune trace de poussière, les murs étaient propres et il n’y avait aucun cadavre dans la maison ! Par contre, les souvenirs de tous ces corps morts m’étaient revenus à l’esprit. Je savais comment y remédier, je devais aller dire au revoir à mes proches, n’ayant pu le faire avant qu’ils ne meurent… Le seul à qui je ne dirais rien était bien évidemment, mon géniteur. Je suis sorti de chez moi et parti en direction du cimetière. Au passage j’avais acheté des fleurs chez un marchand. Un gros bouquet pour la tombe de ma mère et un de mes livres de médecine sur la tombe d’Hiraga Gennai. Je devais beaucoup à ces deux personnes, qui pour moi, étaient les personnes les plus chères à mes yeux. Bien heureusement, lorsque je suis allé dans le cimetière, la tombe d’Hiraga et de ma mère était côte à côte, tandis que celle de mon père se trouvait à l’autre extrémité du cimetière, à près de trois cents mètres. Aucune chance que j’ai lui rendre visite. Je fis mes adieux à ces deux personnes que j’avais le plus à cœur, déposant le bouquet de cent roses sur la tombe de ma mère et le bouquin sur celle de mon maitre. Quelques larmes coulèrent sur mes joues, mais j’avais finalement réussi à leur dire. J’avais passé par-dessus la plus difficile des étapes, les adieux, chose que l’on ne souhaite jamais faire.
__ Je ne voulais plus quitter le cimetière, à un point tel que je m’étais assis entre les deux pierres, fermant les yeux et imaginant la vie s’ils étaient toujours vivants. En final, je m’étais endormi, là, dans l’endroit le plus sombre au monde et le moins réconfortant. La nuit commençait à tomber et je ne voulais toujours pas quitter, jusqu’au moment où l’homme qui m’avait empêché de rentrer chez moi, venu me chercher. Il m’avait tendu la main, je le regardais, tout en laissant couler quelques larmes avant de la prendre et le suivre. Il m’avait invité chez lui afin de prendre le thé et parler un peu de mon histoire après mon départ. Je ne savais toujours pas son nom, chose qu’il me dit sans gêne. Il s’appelait donc Tenshiro Ryusaki. M’enfin, je lui avais résumé mon histoire assez rapidement.
- J’ai quitté l’île à la hâte cette nuit-là. J’ai pris que l’essentiel et j’ai sauté dans le premier navire marchand que j’ai vu. Après quelque temps, je suis atterris sur une île du nom d’Aslan Town, que j’ai sauvé d’une bande de pirates. Ils avaient tiré une personne à qui je tenais et je m’étais rendu justice. Ensuite, je me suis enrôlé dans la marine, d’où je tiens un grade de lieutenant. J’aurai bientôt mon propre équipage. Voilà en résumé mon histoire.
- Intéressant, le plus intéressant est que tu sois revenu sur l’île malgré la tragédie. M’enfin, si tu comptes rester y vivre, je te souhaite un bon retour !
__ L’homme était bien gentil et je le remerciais de son hospitalité. Mais je commençais à fatiguer, je repartais quand même dans quelques jours pour faire les préparatifs pour accueillir des personnes dans mon futur équipage. Nous nous sommes serré la main, lancé un sourire et je suis repartis chez moi, dans ce grand logis de sept chambres à couchers, deux toilettes, une grande cuisine qui est aussi la salle à manger, tout ça accompagné du salon. J’avais assez d’espace pour héberger les membres de mon futur équipage. M’enfin, je devais dormir, même s’il y avait un vide de plus à combler.
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