« Oh. C'est juste tout droit maintenant qu'on est en direction de l'Est. Il faut savoir que cette île est 'amovible' et donc elle se déplace assez souvent. On dit que c'est un bateau à la base et que son créateur en a fait une île, mais j'y crois pas trop. Je pense que c'est un groupe d'inventeur qui travaillait sur une autre île qui a fait une plate-forme flottante et ils se sont mis en tête de voyager avec, puis avec le temps, elle a grandi et est devenue ce qu'elle est. C'est pour ça qu'il n'y a pas d'eternal pose qui y mène ou même aucun Logpose qui puisse indiquer sa direction. »
L'homme avait répondu aux questions des jeunes matelots de l'équipage. Okita fut le premier à sortir dès que le second de Daisuke était allé les prévenir. Depuis, il regardait le marchand d'un air plutôt inquiet, voir même oppressant. Il avait, de temps à autre, sorti certaines phrases assez blessante, mais le vieux n'avait fait que rire à ces remarques. D'un autre côté, Firo prenait plus sa défense en disant qu'un vieil homme comme lui ne pouvait certainement pas leur faire de mal. Bien sûr, il savait qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Il ajouta donc quelques mots à la fin de sa phrase.
« Si jamais il devait faire quelque chose de mal, on saura riposter, non ? »
'Comme toujours' voulu sortir Okita, mais il n'eut pas le temps, puisque le vieil homme rigola plus fortement. Il était clair qu'il faisait ça pour changer de sujet. C'était logique, personne n'aime qu'on parle de lui comme ça. Il s’éclaircit la gorge et reprit.
« Oh. Et puis, j'ai des marchandises si vous le voulez. Je peux aller en chercher, si vous voulez.
- Non. Ca ira. Fit le capitaine. Nous avons d'autres choses à faire pour le moment. Vous pouvez aller dans la cuisine, à l'intérieur. Il y a à boire et un peu à manger. Pour patienter, veuillez aller là-bas, s'il vous plaît.
- Oh. Bien sûr. Dans quelques minutes, nous serons à portée de vue. En attendant, je vais aller à la cuisine. »
On n'entendait aucune once maligne dans sa voix, mais tout ce qu'il disait donné prétexte à Kazuma pour trouver quelques phrases cachées dans ses mots. Il ne lui faisait absolument pas confiance et le jeune blond ne le cachait pas. Il ne savait pas pourquoi, mais il ne lui donnait aucune crédibilité. Enfin, lorsque l'homme aux cheveux blancs s'échappa par la porte qui menait à l'intérieur, il ne tarda pas à laisser échapper toutes ses craintes.
« Tu sais très bien qu'une personne seule sur Grand Line est plus dangereuse qu'un équipage de cent hommes. Crois-tu vraiment que c'est un marchand ordinaire ? Moi non. Il faut faire attention à lui, moi je dis. »
Il parlait avec fermeté et savait que sa voix comptait beaucoup pour son meilleur ami, mais l'autre n'en démordit pas et resta sur ce qu'il avait dit.
« On continu. Si on ne voit pas de terre, c'est qu'il nous a menti, mais j'en doute. Je comprends ce que tu veux me dire, mais pour le moment, je garde confiance. Tout le monde n'est pas mauvais, Kazu. Fais moi confiance. Fais lui confiance. On continu. »
Lorsqu'il eut fini, l'autre s'en alla, presque offusqué. Il se dirigeait pas à l'intérieur, mais en direction de l'avant du bateau. Il cherchait à l'horizon une quelconque trace d'une quelconque île. Daisuke donna plusieurs ordres aux deux autres et se dirigea, lui, vers la barre. Il la tiendrait encore un moment.

Là-haut, les deux lieutenants étaient toujours en train de réparer le poste de vigie. Enfin, c'était certainement Kratos qui le faisait, mais sait on jamais ce qu'il peut se passer entre un homme et une femme. Ce serait certainement eux qui verrait l'île en premier. Du poste, il pouvait voir au moins deux, voire trois kilomètres plus loin que sur le pont. C'était clairement un avantage d'avoir une maudite qui pouvait avoir les avantages de félin. Elle pouvait, grâce à cela, voir encore plus loin et plus nettement qu'un humain normal. Le poste de vigie lui allait parfaitement. Il ne leur avait pas dit ce qu'il se passait et se demandait même pourquoi aucun d'eux n'était encore venu lui demandait. Enfin. Ils font ce qu'ils veulent, tant qu'ils font ce que Daisuke leur a demandé. Et c'est vraiment pas comme s'il demandait sans cesse des choses, hein.
Enfin bref, même s'il est vrai que dans cette mer, les repères tel que le Sud, l'Est, le Nord et l'Ouest ne sont pas vraiment utiles, ils avançaient toujours en direction de cette direction que l'homme leur avait indiqué, espérant trouver cette fameuse île flottante.

Foxy était adossée contre le mur, face au trou, et regardait l'autre abruti responsable de tous les dégâts travailler d'un oeil distrait. Elle faisait également attention aux îles que l'on pourrait apercevoir, au loin, mais ne comprenait pas vraiment comment ce type à la barque avait pu venir jusqu'au navire de la marine sans qu'elle ne le remarque. La demoiselle était certaine de n'avoir rien senti, rien vu, jusqu'au moment où l'autre lieutenant lui était tombé dessus. Ce marchand était-il donc apparu comme par enchantement, au milieu de nulle part ? Non, c'était parfaitement impossible... Et puis de toute façon, pourquoi serait-il venu spécialement sur le bateau du colonel Aurola ? Pourquoi pas un autre ? Et depuis quand les marchands naviguaient-ils en barque, surtout au beau milieu de Grand Line ? Il ne tenait pas à la vie ? Cette affaire sentait vraiment le coup fourré à plein nez... La commandante se méfiait de ce type et serait prête à intervenir en cas de problèmes. Elle serra un peu plus fort son bâton d'ébène et de granit marin en fronçant les sourcils et en regardant par le hublot en direction du pont, où les autres étaient encore. Pourquoi Daisuke ne faisait-il pas plus attention ? Il avait pourtant perdu un ami cher au cours de la guerre... Qu'est ce qui pouvait bien lui passer par la tête, à lui aussi ? Poussant un soupire, la Kurusogami regarda le constructeur improvisé une nouvelle fois, surveillant ses travaux sans rien lui dire.

Elle avait reçu un appel par Den Den Mushi quelques instants auparavant. Appel court en durée, mais fort en intensité... Elle avait obtenue le grade de commandante grâce à ses combats pendant la Grande Guerre, et surtout par son dévouement et son abnégation. C'était là une excellente nouvelle : sa première montée en grade... La demoiselle d'Alabasta prenait lentement du grade et de l'importance. D'ici quelques mois, elle en était certaine, elle deviendrait presque indispensable pour les forces gouvernementales... Ce serait à ce moment-là qu'elle pourrait passer à l'action. Trahir son capitaine et les autres ne l'enthousiasmait pas vraiment, mais elle se devait de le faire... Ils agissaient pour un système corrompu et dont les Tenryubitos profitaient en totalité. La révolutionnaire avait conscience qu'elle devait changer les choses, même rien qu'à son échelle. Pour le moment il était trop tôt, mais bientôt, elle en aurait l'occasion... Bientôt.

La maudite restait parfaitement immobile, perdue dans ses songes. Maintenant, elle pensait au Phoenix et à son équipage. Ces types n'étaient pas ordinaires non plus, et les deux groupes semblaient plus ou moins liés... Après tout, Daisuke le connaissait... Ce qui était étrange, en tout cas, c'était les actes de ce groupe de forbans. Normalement, ces hors-la-loi n'étaient rien d'autres que des débiles mentaux du calibre d'Harushige, mais eux avaient l'air animés par une profonde rancœur contre le système actuel, et prétendaient vouloir changer les choses... En tout cas, si Foxy avait une certitude, c'était qu'il valait mieux les compter dans leurs alliés que dans leurs ennemis. Leurs primes avaient rapidement grimpées... La nouvelle ère était bel et bien en pleine arrivée. Et elle en ferait parti.

Alors qu'en haut tout se passait sans encombre, en bas, il y avait un peu plus de tension. Kazuma s'était éloigné du groupe principal et s'était dirigé ensuite vers l'avant du bateau. Il observait ainsi l'horizon en quête d'une quelconque vision. Peut être une île ou autre chose. En fait, il n'en avait rien à faire, il attendait juste que quelque chose arrive pour prouver à ses collègues qu'il avait raison de ne pas faire confiance à ce marchand. Il soupira une fois de plus tout en s'accoudant au bastingage. Au loin, quelques dauphins s'amusaient à chasser un banc d'une quelconques espèces menacés par ces carnivores.
Autour de lui, tout était calme et pour entendre les premiers sons, il fallait soit se diriger vers le poste de vigie, ou le lieutenant Kratos était en train de faire ses réparations, soit à l'intérieur. Là-bas, le vieux marchand discutait avec Okita et Firo. Un peu plus tôt, Daisuke leurs avait dit de le surveiller. Même s'il disait qu'il fallait faire confiance, il avait prit en compte les désirs de tout le monde, mais le cachait à tous. Lui aussi attendait bien de voir si l'île en question existait réellement ou non.« C'est vrai qu'un homme seul sur Grand Line n'est pas ordinaire, mais de là à le considérer comme dangereux sur cette seule vérité. Non, je ne suis pas d'accord. » Avait-il dit tout haut. Il se ressaisit et se frappa le visage. Il serait bientôt fixé.

« Oh. Et bien, je ne vend pas grand chose depuis longtemps. Je porte le nom de marchand juste car c'est le seul métier que j'ai fait. Mes enfants ont repris tous ce que je faisais. Je sais que la relève est assurée avec eux. J'ai quelques babioles, mais sans grand intérêt. Si vous voulez, lorsque nous verrons l'île, j'irais les chercher, elles sont sur ma barque. Je ne les prends jamais à bord d'un autre bateau. Vous savez, il faut être prudent. On ne sait jamais sur qui on va tomber. »
Il poursuivit par un rire qui aurait pu être diabolique s'il s'était retrouvé dans une maison hantée ou tout autre endroit du même style. Firo sourit à cette remarque, mais c'était clair maintenant, cet homme lui faisait peur. Au contraire, Okita le trouvait de plus en plus intéressant. Le cuisinier se trouvait face au feu et faisait revenir quelques fruits. Alors que la conversation continuait, il fit gicler une demi tasse de rhum dans la poêle et une flamme d'un orange vif apparue durant quelques secondes. Le vieillard faillit s'écraser au sol en voulant se repousser pour échapper à ce feu ardent. Il prit peur, mais lorsqu'il revint à sa place, il s'arrêta un moment de respirer. Firo l'observait alors et fut étonné de sa réaction.
« Oh oh oh. J'ai plus du tout la même fougue qu'auparavant. »
Les deux marines savaient sûrement que ça n'avait aucun rapport avec ce qu'il venait de se passer, mais lorsque le vieil homme commença à rire, ils le suivirent.

Dehors, Daisuke regardait autour de lui, mais toujours rien. Il n'était pas très patient, tout le monde le savait sur le bateau, mais aujourd'hui, il était seul. Il ne trouva aucun moyen pour quitter son poste et aller voir là-haut s'il se passait quoique ce soit. « Kazuma ! Viens ici, s'il te plait. Je dois aller voir ce qu'il se passe au poste de vigie. »
Lorsque l'autre marine entendit la voix du colonel, il ne réagit pas immédiatement, voulant rester un peu plus dans la position où il était. Dans le calme apparent de la mer, il aimait se retrouver seul, depuis la mort de son frère. C'est après une dizaine de secondes et un nouveau soupir qu'il sortit ses coudes du bastingage et qu'il se dirigea vers son capitaine. Il marcha lentement et il sourit sans vraiment savoir pourquoi lorsqu'il vit que son ami l'attendait en trépignant. Il alla donc au niveau de la barre et écouta ce que Daisuke avait à lui dire. « Je vais voir si on voit quelque chose de là-haut. Garde la barre bien droite. Si quelque chose de louche se passe, appelle moi. J'y vais. »
Il sauta alors sur le mat et s'accrocha sur une des cordes qui tenait les voiles. Il sauta à plusieurs reprises et grâce à son fruit, il put arriver là-haut sans encombre. Là-haut, il ne tarda pas à voir les deux lieutenants. « Foxy. Tu vois quelque choses ? »
Il se positionna à côté d'elle et, adossé au bois de la salle, il regardait au fin fond de la mer... Il ne voyait rien.

Cela faisait déjà plusieurs minutes que la demoiselle était ainsi adossée au mur, fixant l'horizon sans rien dire, sans vraiment prêter attention au réparateur improvisé. De toute façon, s'il ne réussissait pas à rendre à l'endroit son état initial, il n'aurait qu'à recommencer... Après tout, il était normal qu'il travaille à la place des charpentiers de l'île sur laquelle ils allaient arriver, étant donné que c'était lui qui avait causé les dégâts. En plus de cela, il permettait aux gouvernementaux d'économiser un peu d'argent à lustrer la cabine... Mais bon, plutôt que de la détruire et de la reconstruire à chaque fois, il faudrait forcément un jour prendre soin du bois... Foxy baissa ses yeux sur le mec en question, qui travaillait sans parler non plus. Sans doute avait-il compris qu'il ne pourrait pas discuter avec la jeune femme sans qu'elle ne lui rappelle gentiment qu'il avait du boulot. C'était une bonne chose : la Kurusogami n'avait guère envie de parler avec un pervers de son calibre... Soit disant qu'il était tombé sans faire exprès... Il n'avait qu'à mieux dormir, au lieu de perdre le contrôle de ses ailes bêtement et en pleine mer ! Quel imbécile...

La demoiselle fut rassurée de voir Daisuke arriver et se poser à ses côtés. La présence de son capitaine permettrait peut-être un meilleur rendement à l'ouvrier, face à eux... Et puis, de toute façon, ce gars n'oserait rien faire tant que le gradé possesseur du navire était sur place ! La question qu'il posa força la vigie à se concentrer un peu plus sur l'horizon. Il n'y avait rien, ou pas grand chose... Juste une mouette. Mais c'était, en pleine mer, un détail plus qu'important. Les oiseaux ne se déplaçaient jamais trop afin de pouvoir retourner à leur port d'attache une fois l'estomac rempli. La maudite hocha donc la tête avec un sourire en répondant à son supérieur :

-Oui, il y a une mouette. Encore une demie heure et on devrait pouvoir voir la terre ferme.

Le marchand avait donc eu raison... Enfin, il y avait toujours une faible probabilité que cette même mouette se soit perdue en pleine mer, à cause d'une raison ou d'une autre, mais c'était réellement peut probable. La jeune femme d'Alabasta se tourna ensuite vers son supérieur et reprit la parole :

-Mais je ne sens franchement pas ce vieux. Il doit être fou, ou fort, pour traverser une partie de Grand Line à la barque... En plus, je n'avais rien vu, rien entendu jusqu'à son arrivée. Il y a quelque chose d'étrange dans cette affaire, il faut s'en méfier...

Foxy doutait franchement que ses paroles suffisent à raisonner Daisuke là où même Kazuma avait échoué, mais si cela pouvait permettre à celui-là d'être un peu plus professionnel et sérieux face à cet inconnu, ce ne serait que bénéfique. Être méfiant était parfois bien nécessaire, surtout sur une mer telle que celle-ci... La combattante attendit que le colonel réponde, en fixant une nouvelle fois la mer, prête à avertir quand elle apercevrait quelque chose de neuf.

Alors que dans la coquerie les trois hommes rigolaient encore, Kazuma était seul à la barre. Il ne se lamentait plus et réfléchissait sur ce qu'il se passait réellement avec ce marchand. Là-haut, Daisuke et Foxy observait au loin. Elle voyait certainement mieux que lui. C'est pour cette raison qu'elle avait eu ce poste et qu'elle avait toujours. Il lui demanda si elle voyait quelque chose et elle répondit rapidement. « Oui, il y a une mouette. Encore une demie heure et on devrait pouvoir voir la terre ferme. »
La fille souriait alors. La présence d'une mouette annoncée généralement la proximité avec une île. Daisuke n'en savait pas grand chose, mais au vue du sourire de la jeune commandante, il se doutait qu'elle pensait pareil. Foxy se tourna face à Daisuke et ajouta alors. « Mais je ne sens franchement pas ce vieux. Il doit être fou, ou fort, pour traverser une partie de Grand Line à la barque... En plus, je n'avais rien vu, rien entendu jusqu'à son arrivée. Il y a quelque chose d'étrange dans cette affaire, il faut s'en méfier...  »
Il songea, mimant le non-intérêt. Il repéra alors la mouette qu'avait vu Foxy. Il s'éloigna du mur et se tourna. Il s'étira et prit la parole. « Je m'en méfie, bien sûr. On a vécu tellement de chose que je ne peux faire confiance en personne. Je sais bien tout ça, mais j'ai toujours envie de faire confiance. Si je perds ça, il ne me restera plus rien. Je veux bien que ce type ai l'air louche, ou même qu'il peut être dangereux, mais pour le moment, il n'a rien fait de mal. Comme a dit Firo, toute à l'heure, si jamais il devait y avoir des problèmes, on saura riposter. Je ne veux pas vous perdre, mais je ne veux pas me perdre moi-même. »
Il sourit alors, promettant par la même occasion que rien de mal n'arrivera à l'équipage. Il s'étira de nouveau. « Je vais aller voir comment ça se passe à l'intérieur. Si tu vois quelque chose, préviens Kazuma, il est à la barre. »
Il resta alors ainsi quelques secondes, attendant une réponse puis se dirigea vers la sortie. Il salua de la tête les deux autres. « C'est du bon travail Kratos. Merci de ton aide. Fit Daisuke »
Il sortit alors de la pièce et sauta jusqu'au pont. Il atterrit doucement. Il se dirigea ensuite vers l'intérieur, il fit un signe de la main à Kazuma et lui sourit. Il entra alors et longea le long du couloir.

« Oh. Je peux essayer ? »
L'homme était debout à côté du cuisinier et tenait dans sa main une des poêles. Il la tenait fermement mais il tremblait. Sans doute l'appréhension du feu ou autre chose l'empêchait d'être sûr de lui. Il tira vers lui le bout de ferraille et Okita versa de sa boisson inflammable. Le feu prit immédiatement dès que le tout soit vidé. Le vieillard travaillait à coup de ''Oh'' et faisait rire les deux marines présents. Daisuke arriva alors, au moment où la flamme s'éteignait. Les trois hommes s'arrêtèrent alors de rigoler et il leur annonça la présence d'une mouette. « Oh. Alors, nous sommes bientôt arrivé. Il faut sortir, on pourra la voir. Mais d'abord, je dois goutter à ces fruits.  »
Il prit alors une assiette, que le roux lui avait préparé à l'avance et fit glisser l'ensemble des fruits flambés à l'intérieur. Il s'assit ensuite et commença à déguster. « Hum... Que c'est bon. Fit-il. Sûrement les meilleurs fruits que j'ai jamais goûté, vous en voulez ? »
Il dirigeait cette question vers Daisuke. « Non. Je vais m'abstenir, pour l'instant. Et puis, j'ai le temps de goûter à la cuisine de Okita.
- Oh. C'est vrai. Ma foi, je vais donc les terminer. »

Foxy fixa la mouette voler au loin en écoutant les paroles de son capitaine d'une oreille attentive. Ce dernier déclara qu'il s'en méfiait, évidemment, mais que pour le moment, ce vieux marchand n'avait absolument rien fait de mal. Sur ce point-là, la demoiselle n'avait absolument rien à dire : malgré son apparition plus qu'étrange et son moyen de se déplacer quelque peu orthodoxe, ce gars n'avait commis strictement aucun crime qui pouvait être punissable. Mais elle n'était tout de même pas tranquille et aurait largement préféré qu'il y reste, dans sa barque... Mais le colonel ajouta également qu'il voulait faire confiance, que c'était dans sa nature. Il était difficile de lutter contre soit même, la révolutionnaire ne le savait que trop bien... Il se justifia une dernière fois en rappelant qu'ils étaient tous largement assez fort pour s'occuper d'un homme solitaire si jamais la situation dérapait. Sur ce point-là, la Kurusogami aurait réellement aimé pouvoir acquiescer, mais elle n'en était pas certaine au fond d'elle. Ses entraînements depuis la Grande Guerre lui avaient permis de progresser efficacement, d'autant plus qu'elle avait fait l'acquisition d'un nouveau bâton possédant une partie en granit marin, mais le décalage de force qu'il restait entre l'équipage naissant et les plus grands de ce Monde était encore largement trop grand pour être sûre qu'il n'y avait absolument aucun risque... Ce vieillard pouvait tout aussi bien être un ancien pirate, plus que dangereux... Ils n'en savaient rien.

Daisuke s'écarta un peu en reprenant la parole quelques secondes plus tard. Il déclara qu'il allait voir à l'intérieur et demanda à la maudite de faire signe à Kazuma si elle apercevait quelque chose. Cette dernière poussa un soupire et laissa tomber le débat précédent, sachant qu'elle n'arriverait à rien d'autre que ce qu'elle avait pu lui faire dire :

-D'accord, comme tu veux...

Le gradé remercia par la suite le nouveau charpentier de son travail et s'en alla après un signe de la main, d'un saut habile et vif. Poussant un nouveau soupira, la commandante s'adossa de nouveau au mur et fixa l'horizon par la fenêtre silencieusement, sans rien dire à Kratos.

Après quelques minutes, il lui était enfin possible de discerner une ombre, au loin. Une île, visiblement... Un sourire rassuré vint se loger sur ses lèvres. La demoiselle d'Alabasta ne prêta pas vraiment attention à son collègue, également présent dans la salle de vigie, et sortit à son tour de l'endroit d'un bond, utilisant une nouvelle fois le geppou pour atterrir en douceur, non loin de Kazuma. Foxy prit alors la parole à l'intention de ce dernier :

-Il y a bien quelque chose, droit devant ! Encore cinq ou dix minutes et tu pourras en voir la forme !

Elle tourna ensuite son regard en direction de la cuisine, où étaient les autres, l'air pensive. Qui était vraiment ce marchand ? Elle était sûre et certaine qu'il n'était en tout cas pas quelqu'un d'aussi ordinaire qu'il ne semblait le prétendre...

Il dévisageait le marchand lorsque celui-ci se leva sans finir son assiette qui complimentait tant. Les trois marines qui accompagnaient le vieillard se retrouvèrent surpris lorsqu'il commença à se diriger vers la porte à coup de « Oh ! ». Alors qu'il allait attraper la porte il sortit, un peu paniqué : « On est déjà bientôt arrivé. Dire que je pensais pouvoir finir mon repas tranquille. »
A ces mots, il mis la main sur la poignée et la tourna pour ouvrir le chemin à la sortie principale. Au même instant, les marines, sous l'impulsion du capitaine Aurola, se levèrent aussi et le suivirent. Une fois arrivé dehors, le vieil homme tourna la tête autour de lui et vit d'abord la jeune fille, Foxy. Elle observait en sa direction. Il ne mit pas longtemps à changer de direction et à se diriger vers sa barque. « Nous arrivons. Nous arrivons. », disait il avec insistance.
Alors, il sauta par dessus le bastingage. Daisuke fut alors précédé par Okita et Firo qui voulait voir ce qu'il allait faire. Lui, il regardait la jeune blonde d'un air qui laissait aucun doute. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. « On est bientôt arrivé ? », lui lança-t-il.
Il suivit, après avoir reçu la réponse de son amie, les deux autres vers le bord du bateau. Et aux airs de ceux-là, il comprit qu'encore plus de questions seraient à se poser lorsqu'il regarderait par dessus leurs épaules. En effet, en contrebas, il n'y avait plus rien. La barque avait disparue. Le vieil homme n'était plus là et il ne restait que de légères vagues créées on ne sait comment. Les questions commencèrent à fuser dans l'esprit du Colonel, puis il se tourna. Il sauta et agrippa à une corde qui montait jusqu'en haut du mat principal. Il regardait tout autour de lui, et même s'il n'avait pas la même vue que Foxy, il devrait voir quelque chose, mais toujours rien. Mis à part ce petit point noir ressemblant vaguement à une île, de loin. Elle était directement tout droit et tout disait que c'était bien là que le marchand voulait les faire aller. Mais qui était-il ? Comment avait-il su qu'ils arrivaient ? Était-il seulement réel ?

Il était descendu et avait parlé rapidement avec tout le monde. Il n'était pas allé jusqu'au poste de vigie et avait laissé Kratos seul, là-haut. Ils avaient du mettre une vingtaine de minute avant d'arriver assez près pour pouvoir détailler le port. Il était très différent des ports qu'avait pu voir le bateau. De fer et d'acier, il n'y avait pas de bois pour accueillir les marines. Le phare n'était qu'un long pylône gris qui éclairait à tour de rôle, rouge puis vert. Un peu plus loin, les bâtiments aussi étaient clairement autres que ceux des villes qu'avaient rencontrés le Colonel. Plus haut que large, certains pouvait atteindre la taille du palais d'Alabasta. D'autre, plus petit regorgeait d'appareil permettant au soleil de le couvrir entièrement. En effet, cette île était parfaite pour quelconque artisan ou ingénieur en herbe. Comme avait pu dire le marchand, tout autour d'eux il n'y avait que nouveauté et ingéniosité. À gauche directement après le port, il y avait par exemple une sorte de grue qui permettait de transporter les marchandises présentent sur un bateau et les faire glisser ensuite sur une plate-forme roulante jusqu'au centre-ville. De l'autre côté, il y avait un autre bateau, beaucoup plus compact que celui des marines, mais pourtant semblait pouvoir comporter le même nombre de matelot. Il n'y avait qu'un seul mat, mais tout un tas de machine permettant peut être de le faire fonctionner sans vent. Des découvertes comme celles-là abondaient sur cette île et les agents du gouvernements n'étaient pas au bout de leurs surprises.
Faisant jeter l'ancre, Daisuke fit glisser la palissade qui menait sur le quais et s'y fraya un chemin. Voici les premiers pas du fier Colonel sur Meka-island.

Spoiler:

Très peu de temps après sa manifeste intrusion sur l'île, un homme se prétendant maire du village et donc de l'île se présenta à eux. Il était un peu rondouillard et intriguait par l'arrivée de marine. « Nous n'avons pas l'habitude de voir beaucoup de marines par ici. Que nous vaut votre visite ? Demanda-t-il d'un air qui ne soupçonnait aucune méchanceté.
- Nous sommes simplement venu, car un marchand nous a indiqué la direction a prendre pour venir. Rétorqua Daisuke.
- Un marchand ? Je vois, je vois. Et vous comptez rester longtemps ?
- Juste assez pour remplir les cales du bateau et repartir. J'ai un ami qui cherche un matériau spécial et on nous a affirmé qu'il serait sans doute possible de le trouver ici.
- Ah... D'accord. Je comprends. J'aimerais rester plus longtemps pour parler et vous faire visiter, mais je dois aller m'entretenir avec mon conseil. Si possible, pouvez-vous passer à la mairie en fin d'après midi. Nous pourrons alors parler convenablement. »
Il ne laissa guère de temps au Colonel pour répondre à cette demande et il partit directement sans dire mot. Alors que le marchand semblait bizarre, lui le semblait bien plus. Daisuke se tourna alors vers ses amis et prit la parole : « Bon, vous savez ce que vous avez à faire ? On se rejoint ici pour dans une heure. Vous avez jusqu'alors quartier libre. Cette île à l'air amusante, je pense qu'on va y rester un petit moment pour voir ce qu'on peut trouver d'intéressant. Ca ne vous dérange pas ?  Il faudra ensuite qu'on remplisse les cales pour partir. A plus tard. »
Après ça, il se tourna vers la ville et s'y dirigea. Si quelqu'un voulait le suivre, il pouvait.

C'est bien trop soudainement à son goût que la porte menant à la cuisine s'ouvrit, dévoilant le vieil homme. Sur le coup, Foxy laissa un petit sursaut prendre possession de son corps. Elle avait eu froid dans le dos, en ressentant comme si ce marchant avait su lire dans son esprit et débarquer en entendant de sacrées méfiances sur lui. Elle poussa un soupire en se rassurant quelque peu lorsqu'elle comprit que c'était tout bonnement impossible et fixa alors l'étranger, gardant cependant encore un petit peu de surprise sur son visage. Pourquoi est-ce qu'il sortait d'un seul coup, celui-là ? Il reprit la route en se dirigeant jusqu'à l'endroit où était accrochée sa barque, en prenant la parole et en murmurant qu'ils allaient bientôt arriver. Cette fois, c'était certain : il y avait bien quelque chose d'étrange le concernant... Et ce type là, la Kurusogami espérait bel-et-bien ne pas le recroiser de si tôt !

Et voilà que soudainement, comme pour obéir aux désirs de la demoiselle des sables, il sauta au-dessus du bastingage jusqu'à, sans aucun doute, son embarcation. Sauter comme ça, sans réfléchir... Non, ça n'était pas là la réaction normale d'un civil. Et puis pourquoi remonter à son propre bord en voyant l'île approcher ? C'était complètement idiot ! Dans tous les cas, la commandante ne prit pas vraiment la peine de bouger, préférant largement rester au centre du pont, près de Kazuma et des autres. En revanche, Daisuke, Okita et Firo se précipitèrent jusqu'au bord du navire, sans doute pour vérifier si le marchant ne s'était pas fait mal. L'expression sur le visage des deux premiers promettaient à la marine d'Alabasta qu'il n'y avait plus personne. Elle poussa donc un soupire, comme pour montrer à son supérieur qu'elle avait eu raison, avant de répondre au questionnement du médecin :

-Oui. Il y a une île en approche, on y sera sous peu.

Le colonel décida alors de prendre de la hauteur pour observer la mer plus efficacement, afin de voir s'il pouvait découvrir la moindre trace de leur mystérieux guide. Tout de même mue par une certaine curiosité, la vigie s'approcha également du bord du pont et fixa l'océan bleuté en fronçant les sourcils. Elle ne voyait absolument rien... C'était assez improbable, tout de même. Mais maintenant, l'équipage gouvernemental avait la certitude que ce type n'avait rien de banal. La maudite du tigre poussa un nouveau soupire, l'air de dire "Vous voyez, j'avais raison !" mais ne déclara rien de spécial et retourna au centre du navire, ne faisant pas grand chose pendant plusieurs minutes, se contentant de fixer Meka Island.

Après cette courte demie-heure, le groupe de marines arriva au port et jeta l'ancre rapidement. Un petit rondouillard arriva quasiment instantanément et Foxy resta immobile en le fixant, tout de même un peu surprise, à nouveau. Etait-ce une coutume du lieu de débarquer comme si de rien n'était et d'engager le dialogue très naturellement ? La demoiselle des sables écouta le dialogue entre les deux hommes d'une oreille distraite, comprenant qu'ils avaient quelques minutes voir heures de répit avant de pouvoir rencontrer le maire une nouvelle fois. Daisuke se tourna en direction de ses camarades et déclara qu'ils avaient tous quartiers libres pour l'heure qui suivrait. La Kurusogami haussa les épaules. Tout ça ne lui disait pas grand chose, et elle préférait largement remonter dans son observatoire pour piquer un petit somme... Oui, c'était ce qu'elle allait faire. Elle s'étira en baillant ostensiblement avant d'entendre l'autre type, le charpentier improvisé, débarquer. Il demanda alors au capitaine s'il pouvait se joindre à eux, pour la balade dans la ville. La blondinette, elle, n'en avait que cure, et fit un signe de la main en se dirigeant vers le mât :

-Je vais me reposer, prévenez-moi quand on ira voir le maire !

Il s'en allait comme si de rien n'était et laissait l'équipage et Daisuke sur le quai du port. Le maire se dirigeait avec un peu de hâte en direction du centre ville. Il disparut alors à détour d'une ruelle, sans doute un raccourci vers son bureau ou un truc de ce genre. De son côté, Daisuke observait les réactions de ses amis. Foxy avait prit la parole en première et expliqua qu'elle ne quitterait le bateau que pour rejoindre le bureau du maire. C'est ensuite Kratos qui continua. Il disait qu'il se dirigeait vers Meka Town et que par ce beau hasard, ils y étaient tous arriver sans ''soucis''. Il voulait se joindre au groupe qui se dirigerait au centre ville et le colonel n'y voyait, bien sûr, aucun inconvénient. Okita et Firo avait décidé de se diriger ensemble dans la ville, mais pas avec le groupe de Daisuke et Kratos. Kazuma, lui, resterait dans le bateau, avec Foxy. Il suivrait Daisuke seulement pour aller voir le maire.

Alors, Daisuke se mit en marche vers le centre-ville. Accompagné de l'homme aux cheveux rouges, il formait avec l'autre marine une bonne paire. Ils ne passeraient pas inaperçu dans cette cité industrielle. Le médecin et le cuisinier de bord les suivirent un moment, mais tournèrent rapidement, les laissant ainsi tout les deux.

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