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Race : Humaine
|  Dim 16 Juin - 20:11 With Erwin DogSoleil, plage et compétition ! Le parfait cocktail des vacances
" Gagner à tout prix ? N'est-il pas mieux de se faire des amis ? Toute une philosophie... " |  |
Archipel Paradise ! Nous voici, nous voilà ! Lieu de rêve, propice à la détente. Petit coin de paradis comme son nom le laisse déjà penser. Et rien n’est plus vrai ! Climat agréable. On trouve aussi bien des forêts que l’on peut découvrir une plage au sable fin, que viennent caresser avec délicatesse les vagues azures de l’océan dansant. Corps exposé, s’offrant aux rayons du soleil. Esprit détendu. Ici, les soucis n’avaient pas leur place. Pour un temps, durant un court instant, ne plus penser… Cesser de réfléchir et juste profiter. Relâcher la pression. Se reposer.
Lilianna ne tenait plus en place lorsqu’elle avait posé le pied sur cette île. Elle allait pouvoir décompresser un peu. Allongée dans le sable, les yeux fermés et un sourire s’épanouissant naturellement sur son visage, elle ne faisait rien. Pour une fois. Rien ! Rien de plus et rien de moins que rien… Même pas un livre quel qu’il soit à portée de main. Encore moins son matériel de médecine qu’elle avait laissé sur le navire. Non. Il n’y aurait pas besoin de sauver une vie, aux portes du monde des morts aujourd’hui. Pas de sang. Pas de fuite. Pas de combat. Tout ceci était loin, comme si cette île était dotée d’un champ de protection invisible à l’œil mais où en son sein, les problèmes n’existaient pas. Vision certes bien trop optimiste. Comme s’il y avait un seul endroit de ce genre ! Ce n’était même plus un rêve, mais une chimère ! Ô mirage et illusions enfants de cette utopie impossible à atteindre ! Vous nous montrez ce que nous voulons voir ? Mais voir un gâteau au chocolat, penser fortement qu’il est là, ne signifiera pas qu’il sera bel et bien à l’endroit espéré. Nous ne sommes plus des enfants à qui raconter que le grand méchant loup se trouve dehors et qu’il faut être sage sous peine d’être emporté par l’animal. En grandissant, ce loup fictif n’est plus que la représentation d’autres « ennemis ». Mais STOP ! Assez de cette réflexion au nom des mers de ce monde ! C’est ce qu’on appelle « faire une pause ».
- Hmm… je resterais bien ici quelques semaines… fit-elle dans un long soupir de bien-être.
S’étirant paresseusement, elle posa ensuite la main sur le sable, à la recherche de son sac. Seule source de son tracas encore présente même ici. La peur d’égarer son journal. C’était ainsi. Elle n’aurait véritablement la paix que lorsqu’elle serait guérie. En attendant, elle se devait d’être vigilante et surprotectrice à l’égard de ce lien qui reliait encore à son passé. Rassurée, elle se redressa un peu. Malheureusement pour la jeune femme, elle bougea les jambes au moment où un groupe de jeunes gens courraient dans sa direction et une jeune fille trébucha, sur les jambes de Lilianna, s’étalant tout du long sur le sable. Cette dernière, se sentant coupable de la chute de la demoiselle s’empressa de l’aider et de s’enquérir de son état. Plus de peur que de mal comme on dit. Egalement intriguée de leur empressement, notre médecin trouva bon de questionner ces adolescents sur la raison. C’est ainsi qu’elle apprit que sur cette plage allait se tenir un petit événement destiné à divertir les touristes. Une petite compétition amicale et conviviale. Oh pourquoi pas. Elle n’était pas très compétitive en général surtout si cela demandait des aptitudes physiques, mais elle trouva l’idée amusante. Elle risquait de bien s’amuser et qui sait ? Peut-être faire une rencontre intéressante…
Si elle savait…
- Vous voulez vous inscrire ? Bien sûr. Je vous demanderais seulement de plonger votre main dans cette boîte et de me donner le numéro que vous aurez retiré.
Suivant les consignes, qui avouons-le étaient compréhensibles même pour un enfant, elle plongea sa main dans la boîte, parcourant le contenu de la main. Un papier. Un numéro. Ce n’était pas comme si le destin du monde allait ici se jouer. Mais l’instant avait quelque chose d’exaltant. Ce numéro allait décider… Le hasard allait décider… de qui serait son coéquipier. Prenant finalement un après de longues secondes à mélanger, et tourner de-ci et de-là, elle ressortit sa main. Dépliant lentement la feuille parce que oui, il fallait en plus prolonger cet insoutenable suspense, elle y découvrit le chiffre du destin. Montrant le numéro à l’organisateur pour confirmer ses dires, elle annonça d’une voix claire et nette.
- Numéro 5.
- Très bien. Veuillez patienter jusqu’à la fin de constitution des équipes. Veillez à ne pas vous éloignez, les détails seront communiqués très prochainement.
La blondinette s’éloigna de quelques pas, afin de laisser aux autres participants le soin de s’inscrire. Jugeant qu’elle avait encore quelques minutes, elle eut l’idée d’aller plonger un peu. Mais avant cela, elle regagna l’endroit où elle était et continua son chemin, s’enfonçant un peu dans les sous-bois. Après quoi, elle siffla. Mistral ne tarda pas à faire acte de présence dans un arbre non loin, ayant reconnu son amie. L’intéressée grimpa au fameux arbre et y déposa son sac. Caressant au passage la tête du rapace, elle lui sourit.
- Je compte sur toi pour veiller sur mon journal. Tu sais à quel point il m’est précieux.
Puis, elle redescendit et courut vers la mer. Ne prenant même pas le temps d’enlever son paréo rouge, dissimulant la partie inférieur de son maillot de bain blanc, elle se précipita, se jetant presque dans à l’eau. Non… en fait, elle se jeta véritablement à l’eau. En un instant, elle avait quitté le monde terrestre et l’air qui lui était offert, pour s’immerger entièrement. Ouvrant lentement les yeux, habituant sa vue, elle se contenta d’abord de nager tranquillement. Puis, elle s’éloigna du bord vers une profondeur déjà plus intéressante où elle alla côtoyer les poissons. Le spectacle était tout bonnement époustouflant. Silence. Le monde du silence. Mais non pas un silence angoissant. Un silence relaxant, mystérieux, dont on se délectait avec joie. Cette absence de bruit qui semblait pourtant laisser les profondeurs marines vous murmurer à l’oreille « Venez, venez me découvrir. Je recèle des secrets et des trésors incomparables ». Le paysage était l’un d’entre eux. Quittant de plus en plus la berge, elle se laissa aller à l’aventure, sachant que de toute façon, elle ne devrait pas trop tarder. Mais pour ces quelques minutes, elle se contentait d’admirer. Gagnant le fond, son pied vint de poser sur le sable, faisant s’envoler une petite couche autour. Ses cheveux blonds laissés libres, ne se gênaient guère pour paresser dans l’eau se soulevant au rythme de cet élément ainsi que des mouvements de la jeune femme.
Souriant, elle vit des poissons nager à toute vitesse, d’autres passer très près d’elle, d’autres encore était aussi peu pressés qu’elle. Tout semblait synchronisé pour offrir à la belle ce spectacle de toute beauté qui était pourtant des plus naturels dans ce milieu. Se prenant au jeu, elle se propulsa et se mit à suivre quelques poissons avant d’exécuter un salto arrière. Les règles de la physique ne s’appliquaient plus ici. On aurait dit une enfant, tant elle s’amusait, dansant dans l’eau. Une enfant, mais possédant la grâce d’une femme, ses mouvements fluides, ses enchaînements. Cette danse aquatique ne semblait plus avoir de fin…
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| Dim 23 Fév - 20:33 J'ai besoin d'un maillot de bain !
Je pris le temps de respirer l’air de l’océan en imaginant mes pieds trempés dans l’eau tandis que le sable épais, mouillé, passerait sur mes orteils. Les sandales que je portais contrastaient avec mes vêtements de ville, un pantalon noir bouffant et un tee-shirt blanc aux extrémités sombres. Mon bonnet était rangé dans un sac de plage pour l’occasion, et Miu, mon petit être vert à l’intelligence très développée, dormait au milieu de mes maigres affaires, sûrement attaché à mon casque de musique. J’évitais donc tout mouvement brusque pour préserver l’équilibre précaire de son maigre sommeil. Pourquoi n’étais-je pas en maillot de bain ? Peut-être tout simplement parce que je n’en avais pas, ayant dépensé la majorité de mes économies pour venir sur cette île grâce à un bateau privé. Il me restait à peine assez pour finir la semaine. J’aurais pu me baigner en sous-vêtements, mais je ne portais qu’un boxer blanc dont la transparence aurait mis mes appareils masculins en avant. Et je ne souhaitais pas m’exhiber en public !
« - Monsieur ! Me lança un homme essoufflé, apparemment à la recherche de quelqu’un. Est-ce que vous pouvez combler le manque de membres pour le concours de beach-volley ? Il ne nous en manque que quelques-uns… »
J’évitai de croiser son regard en essayant d’inventer, de bégayer une excuse. Il m’annonça alors, au milieu de son interminable tirade, que le maillot de bain obligatoire pour le plaisir des yeux du public était fourni. Est-ce qu’ils ne prenaient que les personnes avec une apparence non-disgracieuse ? Je soupirai, c’était là une occasion en or. Il me suffisait donc de dire oui, et je pourrais aller me baigner en gardant ce dû pour une raison quelconque. Je souris alors et annonçai que c’était d’accord pour moi. Il me dirigea vers une urne dans laquelle je dus piocher un numéro notée sur une petite feuille. Soupirant, je froissai le bout de papier que je plongeai dans mon sac.
En allant vers les cabines mises à notre disposition pour nous changer, j’observai les alentours. Des groupes qui semblaient stéréotypés se collaient les uns aux autres, sûrement dans l’espoir d’avoir un peu plus chaud qu’à présent. S'ils cherchaient à agoniser, c'était bien là la meilleure solution ! Je souris un instant en pensant à ces différentes castes qui s’étaient formées au fil de l’histoire et à tout ce que cela avait engendré. Mes réflexions tournèrent court lorsque le bout de mes sandales rencontra la porte en bois que j’ouvris sans regarder à l’intérieur.
Lorsque j’y entrai, je sentis l’odeur familière d'un parfum que portaient les filles en cette période pour cacher la sueur ou le sel de la mer sur leurs peaux douces. Je me retournai alors au moment de fermer la porte et vis une jeune femme, cachant ses seins nus avec ses bras, sur le point de hurler. Le visage rouge, je m’excusai humblement en sortant avec un rythme cardiaque accéléré à son maximum. Pourquoi n’avait-elle pas fermé la porte ?! Ou pourquoi étais-je entré sans vérifier ?! Je sortis, fermant la porte en continuant de m’excuser, puis entrai dans la cabine d’à côté avec plus de prudence.
Elle était vide, Dieu merci. Je m’assis à terre, sur le sable fin, dans l’obscurité atténuée par les quelques rayons du soleil qui perçaient entre les lattes en bois qui formaient la cabine. Me relevant, je retirai tous mes vêtements et finissant nu, je m’observai quelques instants, curieux, avant soupirer, un sourire amusé sur le visage, et d’enfiler mon maillot de bain, un boxer en tissu épais et étanche de couleur rouge. Mon corps svelte était mis en valeur par des abdos sculptés lors de mes nombreuses randonnées et balades.
Du haut de mon mètre soixante-huit, je me dirigeai vers le rassemblement qui avait été fait, chacun cherchant assurément son partenaire de jeu. Ils avaient tous des muscles épais ou une taille très svelte et travaillée. Je soupirai, je ne savais pas avec quel genre de phénomène je me retrouverai. Je hurlai alors au milieu de la foule :
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| Dim 2 Mar - 7:09 With Erwin DogSoleil, plage et compétition ! Le parfait cocktail des vacances
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Quoi de mieux pour se ressourcer que les bienfaits de l'eau salée et fraîche ? Plus agréable à sentir qu'à boire cela étant dit. Alors, si vous n'êtes pas friand de cocktails au goût si particulier, attention à ne pas boire la tasse ! Fort heureusement, notre petite Lilianna avait montré qu'elle n'était guère mauvaise nageuse et se permettait donc quelques folies. Ces figures étaient un spectacle ravissant les yeux pour un tierce plongeur qui serait passer au même moment. Pour les habitants des fonds, elle était davantage considérée comme une intruse qui devait avoir quelque problème mental pour se comporter de la sorte, plutôt que de nager paisiblement sans enquiquiner les voisins. Pour la jeune femme, tout n'était que jeu. Elle y prenait grand plaisir, et ceci, d'autant plus que le temps lui était compté. Il était l'heure de regagner les bancs de sables sec et chaud, dont les fines particules viendraient couvrir sa peau mouillée et ainsi lui offrir une paire de chaussure, qui serait peut-être une nouvelle tendance prochainement.
Inspirant profondément l'air marin lorsqu'elle sortie la tête de l'eau, elle resta quelques instants debout immobile, à s'essuyer le visage de ses mains. De légers picotement se firent sentir au niveau de ses yeux mais rien qui ne puisse l'inquiéter. Le demoiselle commençait tout juste à se diriger vers les berges qu'elle entendit une personne qui criait. Eh bien mon coco, tu as de la voix mais attention à ne pas gêner les autres personnes qui t'entourent ! Vois comme certaines te regardent d'un air bizarre. Tu es malgré tout chanceux car ton cri de ralliement s'il a attirer l'attention de tout ceux qui t'entouraient, à aussi fait relever la tête de notre jeune amnésique.
- Tiens, il cherche quelqu'un ? Il doit peut-être participer à la compétition lui aussi... Ah ! Mais un instant ! Le numéro 5, ce n'est pas le mien ?!
Alors même qu'elle finissait sa phrase, elle s'était emparé du petit morceau de papier qu'elle avait conservé dans son paréo. Quelle idée de plonger avec une feuille. Là voilà maintenant complètement trempée mais surtout bien fragilisé. La délicate opération de l'ouvrir sans la déchirer lui prit bien une ou deux grosses minutes et la blondinette levait de temps à autre les yeux vers le jeune homme pour vérifier qu'il ne s'éloignait pas trop. Il serait bête de le perdre alors qu'il serait peut-être son partenaire. Et... bonne pioche ! Le 5 imprimé n'avait pas subit de dommage et se lisait parfaitement. Souriant, elle se mit à courir vers son coéquipier en agitant un bras.
- C'est moi le numéro 5 !
Lilianna avait un peu élevé la voix également provoquant le mécontentement de gens qui se reposaient, se mettant donc à grommeler assez vivement pour que le duo les entendent
- Vous pourriez pas faire un peu moins de bruit ! Vous n'êtes pas les seuls sur cette plage ! Y en a qui essaient de se reposer !
- Oups... Désolée ! On fera attention à l'avenir.
Après s'être excusée quelques fois, elle tourna la tête vers le jeune homme, lui permettant de voir ses yeux vermeilles. Elle l'avait vue de loin mais désormais qu'elle se trouvait à moins d'un mètre de lui, le médecin pouvait regarder d'un peu plus près la personne avec qui elle allait concourir. Et soyons franc, il n'était pas du tout désagréable à regarder. Preuve étant faite que Lilianna l'avait regardé peut-être quelques secondes de trop avant de prendre enfin la parole. Mais lorsqu'elle ouvrit la bouche, c'est son ton naturel, empli d'une sympathie presque naïve pour un parfait inconnu qu'elle dont elle allait à peine faire la connaissance. Et avec l'innocence qui lui était coutumier, elle tira gentiment la langue, affichant une mine coupable.
- Je crois que nous avons tout intérêt à faire profil bas si nous ne voulons pas être pris en chasse par les autres vacanciers.Après quoi, elle ajouta en lui tendant la main.Je m'appelle Lilianna. Enchantée.
Plus qu'une femme, la pirate avait tout l'air d'une petite fille avec ses cheveux encore humides qui ondulaient à cause de l'eau, et des gouttes perlant sur sa peau, venant parfois s'écraser sur le sable fin. A la voir ainsi, qui aurait justement pu deviner que cette jeune fille était en fait une pirate. Si vous avez deviné, c'est que vous êtes fort, que vous vous méfiez vraiment de tous ou alors que vous n'avez pas l'esprit très tranquille.
Quoiqu'il en soit, aujourd'hui il n'y avait pas de marines, ou pirate, ou révolutionnaire ou quoi que ce soit du genre qui ne sont pas capable d'avoir une vie tranquille à faire leur petit ménage à la maison et à piailler sur ce qu'a fait le voisin. Aujourd'hui, elle n'était rien de plus et rien de moins que Lilianna Windspell, venue se détendre. Venue participer à une compétition. Venue peut-être gagner. Et venant de rencontrer un jeune homme avec qui elle allait peut-être se lier d'amitié. Ou pas.
- Il nous reste un peu de temps avant le début du concours, tu as envie de boire quelque chose ou tu préfères qu'on aille directement au point de rendez-vous ?
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| Dim 2 Mar - 18:24 Numéro 5.
Je marchai, faisant des ronds dans le sable fin en attendant mon ou ma partenaire de jeu. Personne n’avait répondu à mon hurlement, et peut-être m’étais-je perdu dans mes pensées après cela pour éviter de remarquer les regards oppressants des touristes assez patients pour ne pas hurler leur besoin de silence. Malheureusement pour eux, nous étions dans un lieu public… Ce qui signifiait que j’avais tout le droit du monde de faire le bruit que je voulais. Cette pensée me faisait sourire plus que raisonnablement, et j’aurais voulu à nouveau passer une annonce pour les narguer, cependant une créature de rêve commença à se diriger vers moi en bikini, ses bras flottants dans les airs pour indiquer sa présence. C’était donc elle ma partenaire. Une fille… Une jolie fille. C’était toujours mieux que de former une équipe avec un gros lard mal odorant… Dans le pire des cas. Il y avait aussi des personnes opulentes parfumées avec élégance dont l’odeur enivrante contrastait avec l’apparence écœurante. Juger ces personnes me permettait de passer le temps, et surtout de ne pas me concentrer sur mon microcosme.
Puis une voix s’éleva, c’était la poussée de voix de trop, entraînant les excuses de ma camarade. Elle était polie. Si ça avait été moi, et seulement moi, une dispute aurait sûrement éclatée. Hors de question que je m’écrase dans un lieu public où, contrairement à une bibliothèque, il n’y avait pas de règle explicite ordonnant le calme le plus total. Bien sûr, c’était mal vu d’hurler à tout va, mais un évènement pareil amenait forcément quelques gueulards. Lorsque mon regard marron croisa celui vermeil de la jeune femme, je fus émerveillé par cette couleur inhabituelle et si semblable à celle du sang chaud. Si elle n’était pas liée à de si mauvais souvenirs, peut-être m’y serais-je perdu. A la place, je détournai les yeux. Cela ne m’empêcha pas cependant de remarquer qu’elle passa un petit instant à me reluquer pour ensuite entamer la discussion, sa langue en dehors de sa bouche en signe de culpabilité pour la gronderie que nous venions de recevoir. Je lui tendis la main en signe d’égalité, un sourire amusé sur le visage.
« - On essayera de se montrer plus calme alors, fis-je mine de consentir sans en penser grand mot, une soudaine envie d’être espiègle ayant empli mes pensées. Je m’appelle Erwin, je suis très enchanté. »
Ce n’était pas vraiment correct de tourner ma phrase comme cela, mais rencontrer une si charmante créature n’était pas mon lot quotidien. Je redoublai un sourire, plus sincère cette fois-ci, en écoutant le bruit des vagues s’écrasant contre le sable. Quelques enfants hurlaient, piaillaient, s’amusaient, pleuraient à cause de la mer. Quand ils revenaient, les yeux injectés de sang, auprès de leurs parents aimants, j’avais envie d’aller les voir et de leur dire que ce genre de douleur minime n’était pas vraiment à couver. On ne m’aurait pas écouté, je n’avais pas d’enfant et j’en étais peut-être encore pour eux.
Mon attention fut à nouveau captée par la voix de ma camarade de jeu et sa proposition me fit penser à ce que je venais faire ici. J’étais là pour me détendre, mais boire quelque chose… Avec mes maigres économies, j’aurais du mal à m’offrir quelque chose à boire. Surtout par un temps pareil où les arnaqueurs sur la plage redoublaient leurs prix. En revanche, aller directement au point de rendez-vous avec une demi-heure d’attente devant nous ne me tentait pas plus que cela. Et à cause de ma malédiction, je ne pourrais pas aller me baigner. Sur une île pareille c’était vraiment du gâchis ! Pendant un instant, je pensai à tout ce que je loupais, puis je remarquai que sans mes capacités je ne serais certainement jamais arrivé jusqu’ici. Je soupirai. Un bien contre un mal.
« - Allons boire un coup, mais je suis ruiné alors je ne pourrai pas t’inviter, lançai-je avec un clin d’œil, essayant de détendre l’atmosphère suite à cette précision. »
Je me dirigeai vers l’un des bars, traînant mon sac de plage avec précaution pour éviter d’embêter mon ami qui dormait dedans. Il fallait se montrer très prudent avec cette petite bête ! Elle était assez susceptible comme ça pour la froisser en la réveillant. L’une des buvettes du coin proposait un grand nombre de cocktails et de boissons à bas prix. J’allai m’asseoir à une table libre et un instant plus tard, un serveur arriva, ne me laissant pas le temps d’engager la conversation avec la charmante demoiselle à mes côtés. Je pris juste une boisson fraîche au nom exotique et au prix très abordable et laissa ma partenaire de jeu commander ce qu’elle voulait prendre. Puis j’hésitai à engager la conversation avant de demander sur un ton gentillet :
« - Comment se fait-il que tu sois toute seule sur cette île ? Demandai-je, supposant par la même occasion qu’elle n’avait pas de compagnon. »
Elle aurait pu d’ailleurs me retourner la question, mais ce n’était pas vrai que j’étais seul. J’avais Miu avec moi. Mon sac commença à s’agiter au moment où je pensai à lui, comme en réaction à ce que mon cerveau imaginait. Grand moment de solitude suite à cela, quand je le pris dans mes bras, qu’il se mut me faisant tomber à terre tandis que je tentai de le retenir. Roulant dans le sable, je ne pus pas l’empêcher de sortir du sac. Il se dévoila en faisant un bon sur la table où la serveuse venait de poser nos boisons. Je craignis un instant qu’il ne renverse mon verre. Dans un bond extraordinaire, je me saisis du lapin de race inconnue et incongrue qui me donna un coup sur la tête pour exprimer son mécontentement. D’une voix gênée, je présentai le nouveau venu à Lilianna :
« - Lilianna, je te présente Miu. Miu, Lilianna, sois gentil avec elle, d’accord ?! » | | | | | |
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| Jeu 17 Avr - 10:51 Tempête.
Le sable commença à voler quand on annonça qu’une tempête allait s’abattre sur l’île malgré les prévisions plutôt positives pour la journée. J’avais donc décidé de me séparer sans attendre de ma chère nouvelle amie, dont la rencontre plutôt vive me permettait d’espérer des retrouvailles, un jour ou l’autre. En attendant que les bateaux daignent repartir, Miu et moi avions décidé d’attendre le hall d’un des hôtels de l’île. Les dispositions avaient été prises pour que toutes les personnes ayant posé un pied sur ce petit coin de paradis repartent en un seul morceau. J’étais donc entouré de gosses insupportables, de femmes ingérables et de quelques vieilles personnes qui passaient leur temps à se plaindre. Que de bonheur ! Si le service de l’hôtel n’avait pas été aussi agréable, j’aurais presque pu me sentir malheureux. On nous offrit des cocktails, quelques personnes vinrent s’enquérir de notre bien-être – mais ce devait être pour remplir des enquêtes, j’imagine – et enfin on nous offrit l’accès à quelques salles de massage. J’aurais bien aimé en profiter, mais c’était totalement bondé ! Je rigolai en pensant que ma journée se terminait d’une façon bien étrange. Je devais participer à des jeux sur la plage, avec une charmante jeune femme, et je me retrouvais dans un hall d’hôtel à ne rien pouvoir faire d’autre que regarder les toiles d’araignées au plafond et m’assoupir.
« - Monsieur, je vous prie de bien vouloir quitter le hall si vous ne prenez pas de chambre ! »
Une douce voix féminine me réveilla, je la regardai avec un air interrogateur avant de remarquer que le soleil brillait fortement, les nuages s’étaient dispersés et la tempête n’était déjà plus qu’un vague souvenir. Je fronçai les sourcils en regardant Miu, sagement attaché à mes bagages qu’il gardait avec un air de chien de garde. Un peu plus et j’aurais voulu lui tapoter la tête pour le féliciter. Il aurait tiré la gueule tout le reste de la journée. Je lui souris tout simplement, sortant à l’air libre. C’était humide, mais sûr. La rosée du matin semblait tout même apporter quelque chose en plus à ce paysage naturellement merveilleux. Ce n’était pas un archipel paradisiaque pour rien.
En allant sur la plage, mes pieds se heurtèrent à du sable mouillé, me faisant ainsi patauger dans une mixture qui n’était pas au final pas très désagréable. Cela faisait même du bien ! Je souris en continuant mon avancée, regardant les poteaux qu’on redressait, les bouts de tronc qu’on retirait de la plage et une noix de coco qui assomma une jolie jeune femme. Je me dirigeai vers elle, mes yeux lorgnant sur sa poitrine. J’en aurais presque bavé, mais j’évitai tout de même : j’étais en train d’examiner sa tête. Bien sûr, je n’étais pas médecin, mais comme elle réussit à se lever et à me mettre un coup de boule, j’en conclus qu’elle allait bien. Je m’assis sur le sol, souriant à sa scène de potiches s’enlaçant avec ses probables amies. Quelle niaiserie ! Je pouffai un coup avant de me décider à partir. | | | | | |
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