Le dernier jour du reste de ma vie, c’est ainsi que j’ai appelé le jour où tout a basculé. Si je pouvais dire un jour, mais non, mon problème c’est que c’est les jours. Toutes les personnes que j’ai côtoyées dans ma vie ont connu du bonheur certes, mais le malheur les a anéantis. Mon but était désormais cloué à mes épaules, je devais rester seul, sans amis, sans rien. J’ai était alloué à une vie d’ermite, à une vie sans rebondissement. Je n’étais qu’un simple pion sur un échiquier, mais le problème c’est que ce pion que j’étais, il ne bougeait pas. Je ne pouvais que contempler la partie du haut de ma case noire qui délimitait mon espace de vie. Je pouvais voir, le roi, la reine, les fous, les tours tomber les uns après les autres comme des soldats de premières lignes. Cette vie de dure labeur et de dure séparation était terminée, mon séjour chez les fous, enfin dans le fin fond de la mangrove ne m’avait rien apporté. A part savoir pour la ixième fois que j’étais un fou, un grand fou. Cependant, je ne savais pas ce que je pouvais faire pour contrecarrer cette horreur, me battre contre moi-même ? C'est-à-dire lutter contre l’invisible et l’inconnu ou peut-être la seule solution était peut-être d’en finir, un lame sur les veines un coup sec et BOOM, la vie en est finie.
Je me balade dans la rue, voici ma destinée depuis que mes rêves ce sont brisés, j’ère comme un clochard, je vis au dépend de moi-même. Ma vie se résume à rien, je ne sais pas comment la guider après ce que j’ai fait. Je traverse les rues, les unes après les autres, les marchands me sourient essayant de me revendre leur came. Je les ignore, pour eux leur vie n’est que misère et pauvreté, aucun but ne leur traverse l’esprit, si peut-être, fonder une famille. Ce serait peut-être le meilleur des buts, celui que tout le monde rêve de faire.
Je me balade, un pas devant l’autre, un homme me pousse, ne faisant pas attention, je tombe avec la force du mouvement. Un être bien mal poli rétorque :
- « Quel con, il vient de me renverser mon café sur le plastron ! »
Poli, courtois comme le veut mes traditions, je m’excuse et implore le pardon du bonhommes. Je lui réponds très poliment.
- « Je suis sincèrement désolé Monsieur, laissez-moi vous débarrasser ! »
Je n’ai même pas le temps de faire un pas en avant qu’il me décroche une droite en pleine tronche. Je m’envol un peu plus loin avant de joncher le sol comme un porc abattu. Je me frotte la joue, du sang s’écoule le long de mes dents, ma lèvre semble s’enfler. Son ingratitude me montait à la tête. J’étais comparable à une cocotte-minute. Je n’étais pas loin d’être à l’apogée de ma cuisson. L’homme reprit :
- « Vous êtes un abruti fini, le plus grand des crétins, et les plus cons des idiots doublé d’une sacrée tafiole !! »
Je me relève comme si rien ne s’était passé, je lève la tête pour regarder l’homme qui m’avait frappé. Je ne peux juste apercevoir son gabarit et son importante taille, avant de recevoir un deuxième coup en pleine poire. Je m’étale sur le sol, il continue avec des coups de pieds nombreux dans l’abdomen. Mon agacement commençait à devenir grand, sachant que j’étais en tort, je me suis excuser de la plus courtoise des manières. L’être horrible qui me ruait de coup, n’allait pas s’en tirer comme ça ! Après avoir reçu un bon nombre de coup je décidais d’inverser les sens directionnels, ce qui était le pouvoir de mon fruit maudit. L’homme avec la vitesse de frappe se vit tomber par terre. Il se releva à pleine vitesse réessayant de donner un coup de poing dans le même visage qui était le mien. Mais sans réussite, il butta contre un mur avec l’inversion des sens. L’être ne comprenait pas du tout ce qui se passait. Je ne perdis pas de temps pour contrattaquer, sortir de mon fourreau Monsieur Z. qui lui découpa son bras gauche sans la moindre difficulté.
L’expression du visage du truand changea très vite, du regard noir au regard chétif, je profitais pour lui découper son bras droit. Il se mit à crier :
- « Arrête tes conneries vieux ! »
J’abatis mon sabre sur sa jambe droite, il tomba raide sur le sol. Je lui soutins :
- « 1ère règle, quand on ne connait pas on vouvoie »
L’homme reprit d’une peur immense.
- « Arrêtez ça s’il vous plait, arrêtez, je ne voulais pas, s’il vous plait arrêtez »
Je ne l’écoutais pas, sa voix passait par une oreille et sortait par l’autre. Je n’avais que faire de cet être inutile. Je levais mon bras juste au-dessus de sa tête, son coup gras allait être traversé par une lame si tranchante qu’un seul coup suffisait pour couper les os les plus durs du corps humain. Il se remit à gémir :
- « Arrêtez non, arrêtez non… arr…. »
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que sa tête se sépara de son socle. Je ne pris pas le temps d’essuyer ma lame que je l’ai remis dans son fourreau. Ces sensations ne m’étaient pas étrangères, j’étais comme possédé, je ne savais comment réagir face à cet évènement. Je jetais un coup d’œil autour de moi, les marchands avaient les yeux exorbités, aucun d’entre n’osaient me porter un regard. Tous me dévisageaient, comme si j’étais la bête la plus féroce de la terre. Je m’avançais devant un stand de fruits et légumes, la vieille dame se cacha derrière un de ses cageots. Je tendis ma main pour prendre une pomme, une pomme verte bien acide que je croquais à pleine dent. Son gout me titilla le palais, son acidité me fit cligner d’un œil. Je tendis à la vieille dame un billet pour lui payer sa pomme. Cependant, la somme était trois voire quatre fois plus élevée que le prix de la pomme elle-même.
Je ne pouvais pas d’écrire la sensation que parcourrait mon corps à ce moment donné. Mes mains étaient moites, mon dos ruisselait de sueur, mon front essayait quelques gouttelettes. Mes mouvements étaient saccadés, robotisés, je ne contrôlais plus rien. Cependant, je sentais que mon esprit était présent. Une voix était là, une voix qui me guidait mais ce n’était pas le mienne. J’étais sur le chemin du retour. Je vis l’hôtel au loin, je marchais en direction de mon logis, mais quelque chose n’allait pas, une horde de marines, vêtue de blanc et de bleu jonchait à la demeure. Je ne savais plus quoi penser, je ne savais pas quoi faire. Ma dulcinée était à l’intérieur, je n’eus même pas le temps de réfléchir que je m’accourus dans la direction des soldats de l’ordre. Je sortis de son fourreau Mister Z, je ne perdis pas de temps avant d’abattre un premier marine. Celui qui était placé derrière moi tenta un coup en fouine. Mais assurant toujours mes arrières avec les capacités de mon fruit. Son coup se vit inverser, et ma lame atterrie dans son abdomen. Je ne contrôlais plus la situation, mes faits et gestes étaient gérer par une force de la nature que l’homme ne pouvait plus contrôler. Les soldats de la Marine se ruaient dans ma direction, j’étais la prime qui allait s’ajouter sur leur bulletin de salaire. A partir de ça, ils pourront acheter les jouets derniers cris à leurs enfants qu’ils les attendent sagement à la maison espérant que leurs chers pères rentreront sagement à la maison sans aucun bobo.
Mais ce ne sera pas aujourd’hui le jour de la paix, ce sera plutôt celui de la boucherie. Je m’imagine en tant que client à ce moment-là :
« Bonjour, je voudrais du Marine s’il vous plait » « Oui et pour quel plat ? » « Pour le faire Mariner s’il vous plait ! ».
Mon esprit était ailleurs, il vivait comme un ermite, les membres, bras jambes etc… eux combattaient, les soldats de la Marine tombaient comme des mouches, des fières pères tombaient, laissant leurs familles à jamais. Je décimais des familles et ses futurs hommes seraient de la bonne graine pour devenir des Marines plus forts ayant pour haine les truands comme moi. D’un côté, je rends service à la nation. Je crée des soldats plus forts et de plus vaillants, n’ayant pas comme ultime but de service la nation…
J’étais comme une clé USB déconnecté de son port. J’étais perdu, ma vue devenait trouble, je vis une personne sortir d’un bâtiment. Elle courait, comme si elle voulait prendre la fuite, je pensais qu’elle désirait appeler d’autres personnes, pour que l’on m’arrête. Je m’empressai de me diriger vers elle. Je levai mon sabre, il s’élevait au niveau de sa carotide. Mais c’est à cet instant que j’entendis une voix :
- « Daniel, c’est moi, c’est Lil… »
La lame frappa si fort contre son cou que la lame émit un son. Du sang gicla sur mon visage, du sang gicla sur mon corps. C’est à ce moment que je compris que je venais de tuer… Lily… Je venais de détruire ma vie, je venais de tuer l’être qui m’était le plus cher. L’une de mes raisons de vivre, ma destinée, j’étais vié à devenir heureux avec elle. Je ne revenais pas de ce que je venais de faire. Mes yeux se fermaient peu à peu, mon corps ne répondait plus, je m’écroulais sur le sol. Je pus sentir la douceur de l’herbe enrobée d’une couche de sang. Je me perdais peu à peu.
Je pris peur, j’étais debout, dans une pièce sombre, debout seul avec personne aux alentours. C’est alors qu’apparu un homme ou plutôt dirais-je une pensée. Il était posté devant moi. Je le reconnus direct, c’était mon moi, celui qui était apparu lorsque les prêtres m’avaient allongé sur le canapé pour réfléchir sur mes pensées. Son allure n’était pas tout à fait la même que la mienne. Les aspects physiques étaient les mêmes que les miens, mais à l’intérieur de son âme, ce n’était pas du tout pareil, il était comment dire ; différent. Il semblait plus humble, plus charismatique que moi. C’est alors qu’il prit la parole.
- « Quand prendra tu consciences que j’existe Daniel, quand prendra tu consciences que j’agis sur tes pensées, tes faits et gestes. Pourquoi ignores-tu mon existence ? As-tu ce que tu as fait à cause de ton ignorance ? Tu as détruit tout est rêve, et tu as même tué ta bien-aimé… »
Ses paroles agissaient comme une presse, plus il parlait, plus mon cœur se serrait. J’étais pris de panique. Je m’écroulais sur le sol, comme un enfant ayant fait le pire des cauchemars et je me mis à gueuler.
- « Va-t’en d’ici, arrête de me hanter, je suis très bien dans ma vie. Elle s’est toujours très bien déroulée sans que tu ne viennes m’emmerder ! »
Mon second ricana avec un rire sarcastique et soutint :
- « Je suis tout à fait d’accord avec toi, ta vie est tellement belle que tes parents t’ont mis dans un asile, tu t’en es échappé pour réaliser ton rêve, pour ce faire tu as du tuer et détruire pour l’atteindre. Je ne sais pas si tu peux admettre que ta vie c’est toujours bien déroulée comme tu le prétends. »
Des larmes commençaient à couler de mes yeux. Il savait où frapper et ses paroles agissaient comme des balles de révolver. J’étais dans le mal, je ne savais plus comment réagir… Il réengagea la conversation.
- « Tu n’es pas censé m’ignorer, je suis toi et tu es moi. J’ai une influence tellement grande sur toi que tu ne peux même pas t’imaginer jusqu’où je pourrais t’emmener. Alors prend conscience de mon existence, ai confiance en moi, nous devons faire qu’un. C’est pourquoi je te propose une chose. Soit tu prends confiance en moi et tu m’écoutes et nous ferons qu’un ou soit tu continus à m’ignorer et ta vie sera foutue et je te m’emmènerais par le bout du nez comme une marionnette vers la mort ! »
Et BAAM ! Voilà comment venez d’agir les paroles de ce grand malade, comme un marteau lâché de plusieurs mètres. Je ne tentais plus de me justifier. Ma vie était déjà bien morose comme ceci. Je devais prendre une décision importante. Je pris la décision de le suivre. Dans un sanglot des plus tristes, je lui criai :
- « Je vous suis, je vous suis ! »
Un sourire se façonna sur le visage de mon interlocuteur. Il semblait être très heureux. C’est alors qu’il reprit la conversation et dit :
- « Je suis content, tu as fait le bon choix. Pour ce faire, tu devras te réveiller, marcher longtemps dans les bas-fonds des mangroves interdites. Tu te dirigeras au Nord-Est sur environ une heure, puis tu prendras direction plein Ouest. Tu y trouveras un bibelot, une maison dépouillée sans vie, sans personne à l’intérieur. Tu y pénétreras et je serais là-bas. »
Il finit sa phrase et me quitta. Je me réveillais, mes yeux étaient lourds, ma vue redevenait normale, je pus voir le carnage que je venais de faire. En me levant, je pouvais voir des membres humains se vidaient de leur sang. Le rouge ornait le vert, ce qui donné un aplat de couleur tout à fait magnifique. Je me retournais et je vis à mes pieds, un être, mon être à qui je venais de sectionner la carotide. Ses yeux étaient grands ouverts, je pouvais voir dans leurs blancs, une question que Lily pouvait me poser ; « Mais pourquoi ? » Même moi je ne savais pas, je l’ai prise dans mes bras, et je l’ai serrée très fort. Je me levé avec le corps dans les mains, je pris la direction indiquée par mon moi. Je me mis à marcher, des heures, le corps à la main. Je m’enfonçais peu à peu dans les bas-fonds. C’est alors que je vis une place magnifique, sous un arbre, juste à côté de l’eau. Je tentais de creuser avec mon sabre un trou, la terre était tellement molle à cause de l’eau environnante, que le trou se creusa en très peu de temps. Je finis par poser le corps au fond de celui-ci et lui implora mon pardon, je fis un bisou sur la croix de bois qui ornait sa tombe et reparti dans la direction indiquée.
Le voyage était long, très long. Il me semblait avoir marché pendant des heures. Jusqu’au moment où je buttai devant une façade. La maison était sous mon nez, mais qu’allait-il en devenir de moi, je ne savais plus quoi faire. Je poussai la porte du logis et…