J’étais collé à la façade de la maison, je ne savais pas comment réagir pour le moment. Soit je me disais que j’étais un malade mental qui agissait sous les ordres d’une voix qui n’existe pas, soit j’étais le mec le plus crédule et qui se faisait avoir par un tour de passe-passe quelconque. J’étais très loin du centre de la ville, là où les quartiers sous beaux, les rues sont animées de civils tous aussi différents les uns des autres. Là où la chaleur des hommes et primordiales, là où politesse et courtoisie rime avec hégémonie.
La maison à laquelle j’étais convié, était très petite, mais charmante, ornée de briques rouges sangs, sa cheminé à la limite de l’éboulement montait de travers pour essayer de toucher le ciel. Le lierre grimpait de façon sauvage sur les façades de la maisonnette. Les carreaux de verre étaient cassés, ébréchés, par le temps ou des voyous qui sait ? Je poussais la grande porte du logis, je mis un pas devant l’autre jusqu’à siéger au-delà du pas de la porte. En entrant dans la première pièce qui était très sombre, les ténèbres prirent places. La chose qui m’éberlua le plus, c’est le fait que dès que l’on entrait dans la maison, un escalier en colimaçon prenait toute la place dans le hall. Je me penchais dans le vide pour voir jusqu’où descendait cette imposante descente. En penchant ma tête dans le vide, il ne me semblait pas pouvoir apercevoir le fond. Je m’engageais dans une descente vers l’inconnu, j’étais parti, mon pied droit venait de toucher la première steppe. Je descendais. Plus je pénétrais dans les profondeurs, plus le froid m’emparait, plus la lumière me quittait et pire plus le doute me prenait.
Après une longue incursion, j’arrivais dans un couloir, creusé dans la roche, humide de ses parois. Je m’enfonçais de plus en plus, jusqu’à apercevoir dans le fond, un halo de lumière. Arrivé dans le fond du couloir, je penchais la tête sur ma droite, je vis une pièce, avec des bougies allumées. La peur me prenait, mais qui pouvait tenir un endroit aussi délabré… Je n’étais pas rassuré. Je pénétrais dans la pièce, je m’approchais d’une sorte de lit en pierre et je me mis à le toucher, sa dureté serait fatal pour le dormeur du val qui y séjournerait. Son humidité serait glaciale pour son logeur. C’est alors que je me remémorais, les paroles du « mon moi » ; « Tu sais comment me retrouver, mais ne choisit pas la manière forte, tu sais où cela te mènes ! » Je ne savais même pas si il avait mentionné ses paroles en tout cas, je n’avais plus qu’une chose à faire ; m’endormir et allait à la rencontre de mon destin. Je mis une première main sur la dalle de pierre, mes pieds se mirent dans la partie. J’étais fort bien installé, je tentais de fermer mes pupilles, mais une chose m’en empêchait. Mais dès lors que je tentais de réfléchir sur comment m’endormir, je sentis imaginairement un coup sur ma tête, et c’est là que je me vis dormir et partir dans un autre monde.
Je mis du temps à arriver, enfin je ne dis pas là que j’ai voyagé, mais plutôt que l’arrivée dans une dimension supérieure mit du temps à s’imprimer dans mon esprit rêveur. J’étais là, je me situais, je ne sais pas où, dans une part de mon esprit, mais laquelle. Je me sentais perché, il n’y avait aucune perspective, du blanc, du blanc, du blanc à perte de vue. C’est alors que mon double fit apparition. Il s’approchait de moi et soutint :
- « Tu as fait le bon choix Daniel. Je ne te fais pas visiter, tu connais non ? C’est ton cerveau ! Nous nous situons aux environs du Gyrus cingulaire antérieur, c’est ici qu’est régulé l'attention et la motivation, et serait responsable du fait que les images des rêves sont vives et changeantes. C’est uniquement ton cerveau qui créer cette pièce, uniquement lui. Je suis le fruit de ton imagination, de plus, pas loin de là, nous sommes prêt du cortex Limbique, c’est lui qui gère nos émotions durant le rêve. Je ne vais pas te cacher une chose Daniel, je ne t’ai pas amené ici pour rien. Je suis la partie de toi que tu ne maitrises pas encore, je suis le toi qui se cache et pourrait de faire devenir plus fort encore. Depuis le début de ta vie, tu n’as cessé de vivre dans l’ombre, toujours derrière quelqu’un, tu n’as jamais réussi à t’en détacher. C’est pourquoi que je suis intervenu pendant toutes ces années. C’est peut-être à cause de moi que ta vie a été pour toi un calvaire, une atrocité jusque-là, mais ça va changer ne t’en fait pas. C’est pourquoi je vais te rendre plus fort, plus solide, plus robuste par ton mental, c’est ainsi que ça agira sur ton physique. Je te présente ton terrain d’entraînement si je puis dire. Toute cette étendue et à toi, il faut que tu saches que tout ce qui se passe ici, tous les événements que tu vas connaître, les coups que tu pourrais prendre durant une séance, un choc émotionnel trop fort, tous ses faits seront répercutés dans la vraie vie, que tu dormes ou pas. Une flèche te traverse dans ton rêve ? La blessure sera la même sur ton lit de marbre. Tu te sens faible émotivement, il sera le même dans ton sommeil, mais ici, ce ne sera pas une blessure, mais tu te réveilleras. C’est ainsi que ça marche. Dernière chose, le temps n’est pas le même ici que dans le monde réel, le temps s’écoule très vite ici. Tu es là depuis cinq bonnes minutes dans la vraie vie, une heure ou deux se sont écoulées ici. Je viens de tout expliquer Daniel, tu es prêt ? »
Je comprenais tout, mais je n’arrivais pas à me dire que c’était réel, que tout ce monde fictif était qu’une pensée de mon cerveau. Je lui lançai un hochement de tête, il reprit :
- « Faisons un petite essai, tu vas penser à un chose et elle devra apparaître ici. »
Je m’exécutai, j’essayais de mon concentrer, je me mis à penser le plus fort que possible, mon double me coupa dans mes pensées pour sortir un blague vaseuse…
- « Tais-toi tu penses trop fort ! »
Je lui lançai un sourire bien que forcé par la nullité de sa blague, je me demandais comment pouvait-il être mon double... Mes pensées me revinrent, je pensais à mon manège lorsque d’un seul coup une autre pensée passa devant la première, et lorsque j’ouvris les yeux Lily était posté devant moi. Mon moi cassa le silence de plomb qui s’installa peu à peu.
- « Elle est belle hein ? Mais dit moi, ne viendrais-tu pas de la tuer à l’instant ? »
Son ton ironique me tua, je sentis alors des interférences dans ce monde parallèle, mon double se grisait et le noir prenait place dès lors que cela sautait. Cela redevint normal, c’est alors que mon jumeau soutint une nouvelle fois :
- « Voici ce que fait un choc émotionnel, c’est pourquoi je vais te forger, te faire devenir plus fort, te durcir, c’est pourquoi je te demande de me suivre dans ta nouvelle quête, oubli tes rêves et devient plus fort, devient celui dont tu as toujours rêvé, tu es fort certes, mais pas assez encore, je te rappelle que dans chaque combat que tu as mené tu as été touché plus ou moins gravement. C’est ainsi que cela doit s’achever et que tu deviendras plus fort ! »
J’étais donc parti pour devenir plus fort, mais je ne savais vraiment pas jusqu’où allait… Me voilà alors partit. Nous étions sur la bonne voie en tout cas. Mon double semblait tellement serein sur ses capacités que je ne semblais pas encore posséder. Mais selon lui, cela allait être le cas prochainement. Il reprit alors la parole, décidemment bavard, il me dit :
- « Ce qu’il faut absolument Daniel ; c’est que nous fassions qu’un tous les deux, sinon tu n’auras jamais la totalité de ma force. Si nous ne faisons pas un ensemble, tu seras lâché et tu resteras un looser. »
C’est ainsi que j’allais devenir plus fort, je viens de vous narrer une partie de ma vie, mais seulement une partie de ma vie. Je ne peux pas raconter en détail, ce qui s’est pas passé durant cette allé venu dans mon esprit. J’y ai passé un peu plus de trois ans (dans mon esprit), l’histoire de bien me faire oublier. J’ai travaillé sans relâche pour devenir meilleur. Vous racontez toute cette épopée vous serez long et ennuyant, c’est pourquoi, je vais survoler les passages de cette période qui m’ont fait acquérir de nouvelles techniques.
Je ne sais pas si on peut dire que ce sont de nouvelles techniques en fin de compte, puisque tout simplement j’ai réussi à faire un avec mon second moi, ceci ne fit pas facile. Vous devez vous demander comment j’ai survécu pendant tout ce temps sans manger ou boire. Dans ce monde intemporel où j’étais, dès lors que dans mon sommeil, j’entamais un cauchemar, je me réveillais, c’est ainsi que pendant ce réveil je profitais pour manger. Là n’est pas le sujet, durant cette période, j’ai réussi à intérioriser mon second personnage. En travaillant sur des techniques de contrôle de soi, en gros je n’avais plus qu’à écouter cette voix, je ne devais faire plus qu’un avec. Ce n’était pas chose facile, je suis passé par toutes sortes d’entrainements, même si je n’aime pas appeler ça comme ça.
J’ai dû survivre dans des banquises, dans des jungles remplies de monstres des plus horribles, tout ça dans le but de gagner la confiance de ma seconde personnalité. C’était très difficile, puisque chaque blessure était intériorisée sur mon corps dans la vie réelle. De ce fait, des lors qu’un cauchemar me réveillait je pouvais me lever avec une entaille sur le ventre.
Après avoir vu ces premiers pas sur le contrôle de soi, je vais vous annoncer que moi et lui qui est moi (je vous laisse réfléchir sur cette phrase afin de la comprendre) nous réussissons à contrôler nos âmes. Le plus gros problème d’un schizophrène, c’est le fait qu’il possède non pas une âme mais deux, ainsi une âme peut avoir le contrôle sur l’autre. Dans ce cas présent, c’est très difficile à dire, la plus part des malades mentaux dans mon cas partent en gros délires et deviennent fous sans avoir pu contrôler cette seconde âme. Pour ma part, mon second moi à su me contrôler et a su me mener dans des chemins où sans lui j’aurais pu mourir, par exemple l’assassinat de Monsieur Spoke, l’attentat de la Grande Roue. Sans cette âme je serais mort où arrêter. Pour les plus fortes âmes, ils réussissent à communiquer entre elles, mais c’est très dur de le faire. Pour vous le prouver, mon âme a été obligée de tuer mainte et mainte fois pour que je me rende compte qu’elle exister. Après avoir travaillé, durant des jours et des jours, des semaines et des semaines. Nous avons réussi à inverser nos âmes, ce que je veux dire par là, c’est que mon âme peut devenir, mon second moi. Mon second moi peut contrôler mon corps, mais en étant à ma place. Pour faire simple, il peut être moi comme je peux être lui.
A partir de ce changement de personnalité, je peux décupler ma force à partir d’une simple gélule que l’on appelle aussi vulgairement stéroïde. Celle-ci me permet devenir un amas de muscle et de devenir beaucoup, mais beaucoup plus fort.
Je ne sais pas si j’ai réussi à résumer, la majorité de mes techniques, mais en tout cas sachez que j’ai travaillé dur pour oublier tous les pêchers que j’ai faits. C’est aujourd’hui le grand jour, je me réveille une bonne fois pour toute. Je vais redécouvrir le monde et savoir si je suis devenu plus fort. Pour vous prouver la complicité qui s’est façonné entre moi et mon second moi, après l’avoir quitté dans son monde à lui, il m’a dit :
« Appelle-moi Skypie »