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͏ Flash Back ͏ – Erwin Dog & Cloé Bellavi - Charmante entraide
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Lun 27 Jan - 23:11


Amarrage d'urgence sur SugarKiss

Le temps maussade avait obligé le Cornellia a amarré en urgence près d'une île. Les climats sur la mer de South Blue étaient parfois horribles, passant d'une chaleur intense à une tempête tropicale avec une pluie glaciale et un vent très puissant. L'amarrage se fit sur l'île de SugarKiss, une île portuaire qui s'est spécialisée dans la fabrication de confiseries en tout genre pour des événements festifs principalement. Encore une fois pour Cloé, Salvicrus Rey avait ordonné à la demoiselle de quitter le bâtiment le temps d'une journée ou deux, elle était seule cette fois-ci, sa mauvaise humeur avait effrayé les volontaires pour l'escorter. Son caractère avait changé au siens du Cornellia, elle avait pris de l'assurance et un peu de confiances en elle et au monde. Le temps avait repris des couleurs plus joyeuses sur l'île, l'activité du village reprit son cours et un coup de fouet avec l'arrivée d'un bateau de commerce. Cloé retira une première chaussure, sa chaussure gauche, et caressa sa voûte plantaire de sa main opposée et fit de même avec l'autre pied, une substance s'était mise sous les pieds de la jeune femme, elle commença à patiner, c'était devenu une habitude, elle maîtrisait de mieux en mieux cette glisse qu'elle avait nommé le « Slide », avec sa beauté, elle rajouta une certaine élégance à cet art de la glisse. Les bâtiments de cette ville ressemblaient à ceux d'autres cités portuaires, remplies de différents lieux comme des commerces de confiseries, et de maisons de commerçants. Il fallait plonger plus loin dans cet endroit pour voir d'autres commerces, comme des bars, maisons de plaisirs, drogueries, commerces alimentaires, etc. Beaucoup de cris inondaient les oreilles de Cloé d'annonces en tout genre vendant les biens faits de ceci ou de cela, ou bien proposant des affaires en or à ne pas louper, toutes sortes de déclarations pour attirer le simple consommateur, elle commençait à les connaître par cœur, c'étaient des techniques de ventes basiques que tous commerçants utilisaient. Elle défila devant les stands, et vit des cagettes de fruits et légumes, un souvenir refit surface,le jour où son amie Crassie vola une pomme et elle aussi, un léger sourire prit forme sur son visage, d'un geste rapide et fluide, elle chaparda une pomme sur l'étalage et continua sa course tranquillement. Elle croqua un bout dans ce fruit bien mur, et cru voir au loin un jeune homme courir et derrière une ombre le suivre. Sa vue ne la trompait pas, c'était bien un jeune homme qui courait avec un skate dans une main et un petit sac dans l'autre, l'ombre derrière était une femme. La femme, derrière le bambin, criait et avait un rouleau à pâtisserie en main.

« Reviens ici ! Avant que je te passe le rouleau sur ta sale tronche, gamin ! », crie la femme d'une voix grave.

La femme n'était pas vraiment une femme, enfin pas complètement, plus un travesti, il lui manquait que le sexe et une voix plus féminine. Le jeune homme lui parut moqueur et effrayait à la fois, Cloé amusée par la situation et aussi agaçée par la précédente sur le Cornellia, décida d'intervenir pour se défouler et aider ce jeune homme comme elle pouvait. Elle avait commencé secrètement à s'entraîner, à créer une petite sphère de suberine et à la lancer maladroitement devant elle ou sur des objets en tout genre. Elle se concentra et regarda la paume de sa main droite.

« Allez !!! Je vais y arriver !! Mais vas y ma petite Cloé, tu peux le faire ! », pensa-t-elle tout haut en se concentrant intensément.

Un petit bruit, un «Plop» sorti de la paume de la jeune femme, elle avait créé une toute petite sphère de suberine, c'était suffisant pour déséquilibrer un individu. La sphère était de 5 centimètres de diamètres, elle la lança en direction du jeune homme et de la folle derrière lui.

« Oh mince ! » , s'exprima Cloé fortement et en se cachant derrière un tonneau.

Les deux individus glissèrent, devant la jeune femme, le travesti tomba au bout de quelques secondes, on entendit un gémissement de sa part, et finit sa course dans une cagette en bois . D'un coup elle rougit, et eut une sorte de complicité avec cet homme. Elle prit la fuite en direction d'une ruelle, quelle drôle sensation pour elle, elle était ravie d'avoir aidé ce jeune homme, mais aussi troublée par son apparence, pour elle un lien imaginaire était créée avec lui en l'espace d'un instant.

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Erwin
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Mer 29 Jan - 21:37
Un secret qu'on n'osait pas dévoiler...

Il y a un secret que le monde essaye de dévoiler à travers son silence. C’est quelque chose que tout le monde sait, et que personne ne veut évoquer. On nait homme ou on nait femme, personne ne nous a laissé le choix. Accepter cette condition fait partie des prérequis pour être accueilli dans notre société, s’y développer, y vivre. Le secret, c’est qu’on n’est pas obligé de se plier à la volonté de la nature. Il n’en tient qu’à nous de décréter qu’on veut que les choses changent. Si j’ai pensé à cela, à ce moment précis, assis sur une chaise dans un bar suspicieux où des femmes et des hommes ne se dirigeaient pas vers le sexe opposé, c’est que quelqu’un était venu m’aborder. Au début, j’ai cru qu’il était simplement déguisé pour une blague. Son visage mal rasé et carré contrastait parfaitement avec sa robe rose, plutôt courte, qui dévoilait des jambes poilues et musclées. En dessous de son maigre habit, sans même le soulever, je remarquais un caleçon qui dépassait. Gardant mon sang-froid, je détournai le regard et me concentrai sur Miu qui continuait de siroter un verre de jus de fruit.

« - Dis-moi jeune homme, tu veux boire un verre avec moi ? »

Mon sang ne fit qu’un tour et se glaça. Je savais que ça m’était destiné. Cette voix grave aux tentatives d’accentuation aigues appartenait clairement à un homme, pourtant habillé comme une femme. Autant je me fichais de son statut de travesti, autant cette dernière remarque m’avait fait céder devant l’absurdité de la chose et je me levai en fixant le sol. Miu comprit que nous allions bientôt partir et il se pressa de finir son jus. L’homme… La femme – on dira la femme par respect pour son choix – recula d’un pas, certainement en croyant que j’allais m’énerver.

« - Ne te fâche pas, je voulais juste te tenir compagnie. »

Sa voix perça encore mes tympans à cause de sa tonalité exagérée. Je ne pus me retenir plus longtemps. Un rire éclata dans la salle, et ce fut le mien. Ce ridicule petit son moqueur qui attaquait la bonne foi de cette divine créature. Je ne pouvais pas m’empêcher de m’en moquer sans pour autant vouloir être méchant. Par le passé, j’avais déjà rencontré plusieurs travestis mais lui… Ses traits étaient trop forcés, sa robe mal mise, son caleçon indécent et il ne fallait pas oublier d’évoquer le pot de peinture qu’elle avait sûrement jeté sur son visage avant de sortir de chez elle. Cet homme faisait une très mauvaise femme. Elle me regarda avec un air vexé et attristé sur le visage, puis son expression changea, passant à une colère monstre en un rien de temps. Après une prise de karaté qui fendit une table en deux, elle me fixa, l’air de dire que j’allais le payer.

« - On dirait que Morgan s’énerve ! Lança un homme enthousiasmé dans un coin de salle. Tiens, attrape, ma belle ! »

En joignant le geste à la parole, il lança un rouleau à pâtisserie à la demoiselle aux jambes mal rasées qui commença à s’en servir comme arme contre moi. Je me mis à terre, me relevai et – sentant qu’elle avait une force plus qu’humaine – je décidai de m’enfuir en récupérant ma planche de skate au passage. Pas le moment de me faire du mouron pour Miu, il survivrait. En sortant du bar, je remarquai que l’enseigne au-dessus de l’entrée montrait clairement que ce lieu de rencontre était réservé aux personnes de même sexe. Comment avais-je fait pour ne pas le voir plus tôt ?! Je restai figé devant la porte pendant quelques secondes, abasourdi par mon imbécilité. Puis un bout de bois vola dans ma direction, ce qui me poussa à dégager le plancher rapidement.

Une course-poursuite commença dans la ville. Ce n’était pas un phénomène inhabituel pour ma part, plusieurs personnes m’avaient couru après ces derniers temps. Pourtant lorsque qu’après avoir lancé une réplique digne d’un mauvais roman-feuilleton, ma poursuivante glissa sur le sol, je fus presque rassuré que ça se termine. Quelques secondes plus tard, je me retrouvais moi aussi à patiner. En tournicotant dans tous les sens, j’aperçus une jeune fille qui quitta mon champ de vision en s’éloignant. Mes yeux, qui n’avaient pas pu la voir longtemps, avaient pourtant capté son incroyable beauté. Je rougis.

Sans m’en rendre compte, j’utilisai mon pouvoir pour aller dans sa direction et, ignorant les gémissements du travesti, je me mis à la poursuite de la demoiselle. Je la rattrapai sans mal et lui lançai sur un ton timide :

« - Vous êtes incroyablement belle, vous savez ?! »

Ma voix s’était élevée, forte mais hésitante. Je ne voulais pas la pousser à avoir une réaction outrée. Ma planche de skate à mes côtés, j’hésitais à lui dire quelque chose d’autre. Pour l’instant, je ne la voyais que de dos… Ce qui signifiait aussi que mon compliment était des plus étranges. Avant qu’elle n’ait le temps de me dire quoique ce soit, je repris ma contenance et me rappelai des règles de politesse.

« - Je m’appelle Erwin Dog, au fait ! J’ai dix-sept ans, je mesure un mètre soixante-huit… »

Mon visage avait tourné au rouge pivoine. Alors que je voulais écouter le doux son de sa voix, ce fut celui du travesti qui arriva à mes oreilles, ses gémissements avaient redoublés.
Erwin
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Jeu 30 Jan - 11:57


Un partage de sentiments

Elle était coincée là, dans cette ruelle fleurie, de dos, immobile, on ne vit que ses cheveux roses couvrant une bonne partie du dos, on pouvait voir qu'elle portait un short et qu'elle tenait des sandales perlées dans une main. Elle avait entendu la voix d'un jeune homme la complimentant et décrivant son identité, elle devait réagir et ne pas rester impolie de la sorte, un réflexe de domestiques pris instinctivement le dessus. Elle se retourna très mécaniquement, un demi-tour sur la voûte plantaire par le pied droit, elle garda une attitude décontractée pour ne pas paraître étrange face à cet inconnu, sa chevelure tournoyait autour du corps de la jeune femme, un sourire polis au bout de lèvres, on pouvait dire qu'elle avait mis en scène la présentation afin de la mettre encore plus en valeur.

- « Et moi c'est Clo... »

Elle ne termina point sa présentation, son regard devenait sombre, un bleu foncé voir noir englobé ses yeux, la demoiselle avait aperçu le travesti. Il se tenait derrière ce gamin innocent, prêt à lui mettre un coup violent sur sa caboche. En un éclair, elle glissait sur l'un des murs de la rue, montant ainsi à hauteur de ce travelo. Cloé sauta vers la tête de l'individu et lui assena un coup de genoux droit dans la mâchoire de ce dernier, elle retomba en légèreté comme une plume toute en grâce et en beauté, une nouvelle fois une scène séraphique entoura l'ensemble de la jeune femme.Le travesti était dans les vapes une nouvelle fois, et à son réveil aurait une contusion au niveau de la joue. Elle dit la première chose qui lui vint à l'esprit.

-« Tu m'en dois une!», rit elle.

Elle baissa la tête, comme pour saluer le garçon, et reprit son introduction.

-« Désolé pour mon impolitesse, j'oublie même de me présenter. », dit elle en passant une main dans ses cheveux. « Je suis Cloé Bellavi, un mètre soixante et membre du bateau de commerce le Cornellia.»

Elle tapotait son t-shirt et de la poussière s'en dégagea, elle dépassa le garçon en slidant sur le sol tranquillement comme pour montrer sa capacité unique.

- « Toi, tu n'es pas quelqu'un d'ordinaire. Je t'apprécie. » ,esquissa-t-elle avec un sourire angélique.

Encore une fois ses pensées sortirent spontanément, elle se retourna vite fait pour éviter de continuer à converser avec cet homme. Des questions envahissaient l'esprit de cette demoiselle.

- « Pourquoi je n'ai pas fui ? Pourquoi je lui parle ? Je ne le connais même pas... Il ne me fait même pas peur. Pourquoi je l'ai aidé ? »

Elle se dirigeait vers le port, le navire était sa bulle de protection, elle commençait à prendre de la vitesse par peur que ce dernier suit son départ, de la peur et de la joie serrèrent le cœur de la jeune-femme, son comportement fugitif avait pris le dessus sur elle, trop de choses s'étaient passées durant un cours instant. À une centaine de mètres devant le brigantin elle s'arrêta net, elle ne pouvait toujours pas revenir sur le Cornellia, le signal n'était pas installé, elle devait encore patrouiller dans cette ville, une énième question fit son apparition.

- « Et si je le rencontre à nouveau, que dois je-faire ? »

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Erwin
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Ven 31 Jan - 20:28
La Belle Dame...

Je n’arrivais qu’à secouer la tête en ouvrant légèrement la bouche. Mon regard était concentré sur elle. Focalisé. Comme si le centre de l’univers s’était dévoilé devant mes yeux. Etait-ce qu’on appelait le coup de foudre ? Sa beauté dépassait bien évidemment l’entendement humain, n’importe quel gars serrait tombé sous le charme de ces formes charmantes, de cette physionomie enivrante. Respirer le même air qu’elle me rendait heureux, vivre dans le monde qui l’avait vu naître égayait ma journée. C’était le plus grand honneur qui m’ait été fait sur cette terre. La beauté n’était pas une notion abstraite qui pouvait laisser place à une quelconque hésitation chez elle, c’était le centre même de ce que semblait être sa nature. Enfin, je fermai la bouche et, clignant des yeux, je revins à la réalité.

Son doux prénom était Cloé, apparemment elle faisait partie d’un équipage marchand. Peut-être avait-elle la même prestance que les anges dans ses divins déplacements, mais elle les surpassait de loin en ce qui concernant le physique. Plus tangible, plus avantageux. Je déglutis. Je m’étais encore égaré. Quelque chose dans sa magnifique apparence charnelle clochait. Elle glissait sur le sol et semblait intouchable. Inatteignable ? Non, vraiment… C’était comme si son corps opposait toutes les résistances possibles au toucher des vivants. J’aurais aimé être un esprit. Lorsque je la vis partir, j’essayai de lui prendre le poignet mais n’y parvins pas. Mon regard la cherchait, gourmand de sa vision.

« - Tu n’es pas quelqu’un d’ordinaire non plus, Cloé Bellavi, dis-je en la suivant vers le port. »

Miu sautait de toits en toits comme pour me retrouver. Il se tenait à bonne distance mais semblait avoir envie de nous rejoindre. Peut-être que la présence d’une si charmante jeune femme l’indisposait, qu’il était jaloux de l’intérêt que je lui portais. Ou alors il voulait au contraire me laisser une chance de discuter avec elle. L’envie première que j’avais eue de l’aborder se transformait peu à peu en douce mélancolie, alors je commençai à l’observer de loin.

Mes pieds m’obligèrent à me rapprocher, mon skate sous la main. Puis à m’éloigner à nouveau. Tergiverser, piétiner, observer, patienter, inspirer. Me lancer. J’ouvris la bouche et aucun son n’en sortit. Pendant un instant il y eut juste l’inespéré soupir de l’amour fantasmé qui venait de s’échapper de moi. A présent, sous mes yeux se tenait une fille plutôt banale, d’une beauté certes exceptionnelle mais elle restait humaine, vivante. Un sourire discret naquit sur mes lèvres, je savais qu’il y avait quelque chose en moi qui ne voulait pas offusquer cette demoiselle. Pourtant ce qu’elle dit en ignorant ma présence me toucha.

« - Tu pourrais lui dire ‘Bonjour, comment allez-vous ?’, lui répondis-je d’une voix posée en me mettant à sa hauteur. Alors comme ça, tu vis tes aventures sur ce bateau ? »

J’avais ajouté cette dernière phrase en désignant du doigt le ‘Cornélia’. Un navire marchand, sans aucun doute. Rares étaient ceux qui portaient des noms de femmes depuis aussi longtemps, la plupart avait été coulée par les pirates et à présent on ne nommait plus les bouts de bois flottant sur l’eau que par un matricule. J’aimais la poésie qu’on pouvait lire dans les histoires de marin.

« - Mon compagnon et moi-même devons quitter l’île aujourd’hui, je me demandais s’il serait possible de t’accompagner jusqu’au prochain port, pour profiter de ta compagnie… J’aime bien les gens étranges. »

Le verbe « aimer » dans ma phrase était rarement employé de cette façon. J’aimais beaucoup de choses : les fruits, les livres, la beauté des plus éblouissants paysages au crépuscule et la rosée fraiche qui perlait des feuilles des arbres au petit matin. Mais aimer quelqu’un… Non, à part Louise, il n’y avait personne. Mon cœur se serra à la pensée fugace de sa vie heureuse aux côtés de mon meilleur ami. Je regardai Cloé avec un air pensif, oubliant totalement quelle magnifique jeune femme elle était et ne la voyant plus que comme une compère.
Erwin
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Sam 1 Fév - 15:59


Requête acceptée, permission de monter à bord

Une nouvelle rencontre avec le jeune homme était inévitable, elle se tenait en face de lui, bouche-bée de voir la volonté de ce dernier, elle écouta son discours et sa requête. Effectivement elle avait mentionné dans quel navire elle faisait partie, donc il l'aurait retrouvé facilement, intérieurement la demoiselle était paniquée et apeurée mais extérieurement elle était heureuse que Erwin Dog l'ai suivi jusqu'au Cornellia, sa curiosité augmentait, deviendra-t-il un ami éphémèchatouillaien fort et durable sera créé entre eux. Elle vit une petite boule de poils à côté du garçon, son compagnon était cette bestiole étrange et attachante, elle s'accroupit à hauteur de l'animal, un sourire béat s'afficha sur le visage de la jeune femme.

-« Wooaaaaa! Il est trop mignon. Je pense que je lui fais peur.» , dit elle en se relevant.

Sur le Cornellia l'activité battait son plein, la cargaison se chargeait lentement, elle était composée de grandes caisses en bois, de tonneaux, de sacs. Une odeur subtile d'épices et de vins flottaient dans l'air comme le rythme de la chansonnette émise par les matelots, le capitaine de ce bâtiment était, quant à lui, assit devant l'embarcation sur une caisse, tenant un registre en main et une pipe à fumer dans l'autre, une fumée épaisse et blanche entourait l'homme qui était très concentré à contrôler chaque caisse, tonneau et sac. Cloé lançait plusieurs regards entre le capitaine Rey et Erwin, elle réfléchissait à une solution.

-« Tu souhaites embarquer sur le Cornellia? Ca sera un défi, mais ce n'est pas impossible, si tu me laisses parler avec Rey le capitaine tu auras une chance, sinon j'espère que tu sais nager!» , rétorqua la demoiselle avec un rire moqueur.

La jeune fille avait une allure différente, elle était très sûre d'elle et convaincue, tout son corps montrait sa détermination, sa démarche également, elle avait les mains fermées, les bras tendus et un visage exigeant, mais parmi cet ensemble autoritaire, un sourire en coin était dessiné. L'atmosphère était presque froide et sombre, en regardant la démarche de la jeune femme, tout se réchauffer et reprit une ambiance amicale. Elle arriva devant Salvicrus Rey, l'homme avait le visage fermé et la demoiselle aussi, c'était une situation étrange entre les deux personnes, Cloé se mit chatouiller Rey, celui-ci rigolait à pleins poumons, la pipe de l'homme tomba et son registre aussi, dans l'ensemble on vit la complicité entre Rey et Cloé, on pouvait ainsi constater que la charmante gazelle avait une place importante pour le capitaine, l'équipage rigolait également et continuait à charger les vivres. Elle commençait à utiliser ce lien pour convaincre le commandant, avec cet homme la demoiselle n'était plus une peureuse, elle chahutait avec lui et exploitait ses atouts féminins. Les deux individus étaient assez loin, on ne voyait que leurs faits et gestes et leurs lèvres bouger.

-« Et le vieux, j'ai une requête à te faire, si tu refuses je bouderais pendant un mois entier et j'annulerais tes futures transactions avec les prochains ports, car si tu commences à avoir du succès c'est grâce à moi et mes capacités!» , sifflota la jeune femme.
-« Ton petit chantage ne marchera pas avec moi ma petite fleur, dis plutôt ce que tu veux? Des vêtements? De l'argent? Des bijoux? Tu sais que je ne peux rien te refuser.»
-« Tu vois le jeune homme là-bas?» , dit elle en pointant Erwin.« Les croisières sont trop chères et il voudrait qu'on le dépose avec le Cornellia à la prochaine île, il m'en doit une alors j'aimerais qu'il  monte à bord et il fera un peu d'exercices avec nous pour que sa dette soit effacée. Qu'en penses-tu?»
-« Hum.... Pourquoi pas. Il devra aider l'équipage à ranger la cargaison sur le navire et pendant le trajet il sera libre, il dormira avec les mousses.» , s'exprima Rey.
-« Merci Rey, tu es génial! Mais on doit faire croire à une scène de désaccord, il sera plus assidu à la tâche grâce à cela.»
-« Et bien, tu es devenue mesquine Cloé, mais l'idée me plait beaucoup.»

Salvicrus Rey se leva brusquement et fit des signes de mécontentement envers Cloé, elle se mit à pleurer à chaudes larmes, le capitaine continuait son cinéma en tapant des pieds au sol et en grimaçant, cette scène était un peu sur-jouée, mais assez comique, la demoiselle quant à elle, avait la tête baissée, elle se retenait de rire aux éclats, elle restait concentrer sur son rôle, pendant quelques bonnes minutes ils jouèrent la scènette puis une embrassade clôt cette échange. Cloé rejoignit Erwin quelques mètres plus loin, elle s'arrêta juste devant le garçon, elle reprit son souffle et donna la réponse.

-« Ce n'était pas facile, je te le dis! Tu peux venir sur le Cornellia, mais il y a une condition. Tu devras nous aider sur le navire jusqu'à la prochaine ville portuaire. Une place se libère dans la cale pour que tu puisses y dormir avec ton compagnon. J'ai fait ce que j'ai pu, tu ne seras pas dans un luxe mais l'ambiance est sympathique et le voyage sera agréable.»

Elle lui fit signe de la main, se dirigeait vers les vivres à charger, le capitaine cria fortement et la cadence changea en une autre allure, elle s'accélérait, une nouvelle chanson rythmait ce chargement. Cloé participait à l'animation, elle utilisait ses capacités pour propulser les sacs vers le pont du brigantin, elle dansait sur le plancher supérieur du navire, la joie l'envahissait et se traduisait par l'attitude de la jeune femme. À travers les pas de danse et la chanson, Cloé exprimait sa légèreté et sa fluidité angélique, les matelots étaient encore plus motivés, ce spectacle ne se présentait pas souvent, Rey était très joyeux de voir sa petite fleur aussi heureuse et énergique. Il s'avançait vers Erwin et mit un bras sur les épaules de l'individu.

-« Mon petit papillon virevolte grâce à toi aujourd'hui, elle n'a pas beaucoup d'amis, nous sommes sa famille sur le Cornellia. Elle t'a accordé sa confiance maintenant.», dit il en poussant le dos du jeune homme. « Va travailler sinon tu n'auras rien à becter!»

Cloé aperçut Erwin et Rey converser, curieuse, elle glissait vers Erwin.

-« Je vois que le capitaine t'aime bien! Si tu as un problème, préviens moi ou lui.»

Elle agrippa les mains d'Erwin et elle tournoyait avec lui, la chevelure rose de la demoiselle englobait les deux jeunes, elle lâcha les mains du garçon continuant seule à danser et à chanter de plus belle. Il restait quelques caisses à charger, cela prendrait encore une heure avant de quitter le port de SugarKiss. La prochaine destination était encore inconnue sauf pour le capitaine bien sûr, il monta à bord du navire et se positionna devant la barre, à l'écart de l'activité.

-« Prochaine destination est TruckDown, alors on s'active bande de bons à rien!!!!.» , s'exclame Rey.
-« A vos ordres Capitaine!!!» , hurla tout l'équipage.

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Lun 3 Fév - 23:13
Reven

Tout s’était déroulé… Comme sur des roulettes. J’allais pouvoir embarquer dans le Cornelia, le capitaine m’avait à la bonne parce que j’avais illuminé la journée de sa jeune protégée – et c’était plus que réciproque ! – malgré sa demande de participation aux activités du pont. C’était quelque chose que je ferais avec bonheur et honneur, ne pas avoir à payer le passage rendrait la traversée un peu plus agréable malgré les efforts à fournir. Le cinéma entre Cloé et le vieil homme m’avait paru un peu trop poussé mais je n’avais rien dit lorsqu’elle m’avait rejoint pour m’annoncer la bonne nouvelle. Traverser la mer avec une si jolie jeune fille valait toute la naïveté du monde, même si elle était fausse.

Elle aidait au stockage avec ses pouvoirs, mais le nombre de caisses qu’il y avait encore à monter était très important et on ne pourrait pas partir avant une heure. C’était là où j’entrai en scène. Ma capacité me permettait de téléporter un certain poids, elle serait suffisante pour la plupart des caisses. Je n’avais pas à disparaître avec elles, il me suffisait de penser à l’endroit où je voulais les envoyer. Mettant ma planche à terre, je commençai à toucher les boites qui rejoignirent le pont en un rien de temps. Il me suffit d’une minute pour accomplir le terrible travail de chargement. Le pont était plein, il suffisait que je visite la cale pour les ranger de la même manière.

« - C’est toi qu’à fait ça ?! S’étonna un homme assez musclé, la peau bronzée, le torse nu, le regard marron et les cheveux châtains ébouriffés. »

Il était… Sexy. C’était le mot qu’on employait pour décrire ce genre de personnes. Je déglutis. Il me dépassait d’au moins deux têtes, son short était coupé de telle sorte qu’il ne lui couvrait que le haut des cuisses, assez large cependant pour ne pas lui mouler les parties génitales. Quelques poils dépassaient sous ses aisselles rendant sa carrure imberbe un peu plus virile. Il n’avait pas de barbe, chose très rare quand on pouvait considérer son âge entre vingt et vingt-cinq ans. C’était le genre d’apparence que j’aurais aimé avoir.

J’acquiesçai lentement à sa question et il me donna une tape dans le dos pour me remercier, se dirigeant vers son capitaine pour lui expliquer la situation. De loin, je pouvais le voir se faire enguirlander et il se vêtit d’un débardeur pourpre avant de revenir vers moi, enthousiaste, un énorme sourire sur les lèvres. Je m’attendais au pire.

« - Tu t’appelles Erwin, c’est ça ? Moi, c’est Reven ! Je vais te faire visiter le bateau, le capitaine semble content que tout soit monté si rapidement… »

Il commença alors à me parler de la vie sur le Cornelia. Il évoqua à de nombreuses reprises l’importance qu’avait la belle Cloé en ces lieux, pas comme un amant mais plutôt… Comme un protecteur, un frère. Quelques minutes à discuter avec les autres membres me permirent de faire la même constatation. Ils étaient tous gagas d’elle. Je ne les avais cependant pas tous rencontrés. Quelque chose d’autre perçait à travers leurs paroles respectueuses : Ils honoraient leur capitaine. Celui-ci était souvent placé sur un piédestal. Incroyable.

Reven se montra un très bon guide et une dizaine de minutes me suffirent pour visiter l’endroit où j’allais dormir, étonnement propre par rapport aux autres ‘dortoirs’ que j’avais visité. Il n’hésitait d’ailleurs pas à se balader pied nu sur le pont, bien qu’il soit le seul à le faire. Une présence féminine apportait vraiment quelque chose sur un bateau, ils se donnaient du mal pour elle, je trouvais ça mignon.

Après avoir téléporté le reste des caisses dans la calle, je restai sur le pont à observer le bateau qui s’éloignait du port Reven me collait en me donnant quelques tâches à faire et m’aidait à les accomplir. Il ne devait pas occuper un poste très important sur le bateau, pourtant il s’amusait dans tout ce qu’il faisait. Ses dents étaient particulièrement blanches, quand il souriait de petites rides apparaissaient au niveau de ses yeux et soulignait des cernes montrant son acharnement. Seul petit problème : Il se mettait très souvent torse nu. On aurait dit qu’il n’aimait pas porter de vêtements.

« - On va naviguer de nuit, m’expliqua Reven tandis qu’on lavait le pont. On arrivera sûrement au petit matin. »

Tandis que je passais quelques minutes supplémentaires à astiquer le sol, je cherchai Cloé des yeux. Cela faisait un petit moment que je ne l’avais pas vu. Discuter avec mon acolyte était sympa mais j’aurais aimé avoir une présence féminine à mes côtés, pour une fois. Surtout quand il s’agissait de ma nouvelle amie. Miu semblait s’amuser avec quelques gars de l’équipage depuis son arrivée ici, je souris en pensant qu’il avait la côte avec tout le monde. Quel chanceux !
Erwin
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Mar 4 Fév - 13:49


Duel entre Cloé et Rey

Le soleil commençait à disparaitre au loin, les membres du Cornellia avaient maintenant intégré ce nouveau membre temporaire, le capitaine tenait la barre, le cap était maintenu vers le nord-est, la prochaine transaction était située sur une île de South Blue assez reculée, c'était l'île natale de Salvicrus Rey. L'archipel en question avait un grand village de paysans et de commerçants divers, la vie y était simple et tranquille, rythmé par les saisons agricoles et les transactions commerçantes. Les étoiles sortirent les unes après les autres dans le ciel obscure, la lune se baladait lentement sur cette toile scintillante. La demoiselle était assise à la poupe du navire observant le grabuge quelques minutes, c'était elle qui avait discrètement demandé à Reven de guider Erwin sur le Cornellia, la jeune femme avait autre chose en tête, avec la nouvelle cargaison elle devait seconder le capitaine et ranger le ravitaillement alimentaire avant qu'il ne disparaisse dans le bide des matelots, c'était sa mission à chaque nouveau chargement. Elle se tenait là, fixant l'horizon, la mer était calme, le vent soufflait légèrement, elle aimait la sérénité des océans le soir venu, son corps reprenait des forces. Une fois ses forces remontaient à bloc, elle se leva et patina sur la longueur du pont supérieur, passant ainsi devant le groupe d'hommes qui jouaient aux cartes ou racontaient des anecdotes de voyages au jeune compagnon, certains jouaient avec la petite bête de Erwin. La pauvre chose était tiraillée par deux matelots, ils tiraient ses pattes, ses oreilles et ébouriffaient le pelage de l'animal, son propriétaire était submergé par les conversations diverses et les paris lancés. Cloé aperçut la bestiole, son regard se changea, une colère noire envahissait la demoiselle. Elle avait dirigé son courroux vers les deux tyrans.

-« Non mais, vous voulez de l'aide peut-être?! Vous en prendre à un animal...», elle prit l'animal des deux brigands le serrant fort dans sa poitrine.« Viens avec moi, je vais m'occuper de toi.», dit elle.

Elle emmenait l'animal vers sa cabine personnelle, qui était à l'avant du bateau, c'était un ancien cagibi transformé en appartement pour la jeune femme par l'équipage. Dans cet endroit, tout montrait la féminité de la demoiselle, des vêtements, des bijoux, des parfums et un lit simple très confortable avec pleins de coussins de différentes tailles. Elle mit des coussins dans le coin du lit avec un plaid et déposa l'animal dessus.

-« Mon pauvre chou, tu dois avoir peur.... Tu seras bien ici, reposes toi je te ramène quelques victuailles.»

Elle repartit à l'extérieur vers les cuisines, elle mit dans une serviette des fruits avec une gamelle, une bouteille d'eau plate et des chips. Une fois le balluchon finit elle glissa à vite allure dans sa cabine, ignorant les matelots.

-« Voilà, tu as tout là alors sers-toi! Je te laisse la fenêtre ouverte, elle te mènera sur le pont. Je dois repartir c'est l'heure de mon entrainement avec le capitaine.»

Tous les soirs, à dix-neuf heures précises, c'était l'entrainement de Cloé à la rapière, ce cours était assuré par le capitaine en personne. Elle était impatiente et survoltée, elle s'attacha les cheveux avec un chignon assez haut. Elle attendait, le dos collé, au mât que Rey commence à leçon. Le voilà enfin, il tenait une rapière à chaque main et lançait celle de la jeune femme vers elle, elle la rattrapa avec style, en slidant, sans bruit sur le sol puis sur le mât à environ trois à quatre mètres du plancher, elle donna une impulsion pour plonger vers l'arme, celle-ci effleura la demoiselle au niveau de la joue, elle empoigna la rapière et se mit en position face à Rey.

-« Et voilà comment on égratigne un si joli visage, jeune fille!»

L'équipage assistait tous les soirs aux entraînements de la jeune femme, elle faisait le show et le capitaine lui rendait l'échange. C'était un moment particulier, la combativité de la demoiselle remontait à la surface à cet instant, dépoussiérant les articulations du capitaine et lui donnant un coup de fouet durant une heure ou deux.

-« Viens le vieux, j'attends cet entrainement depuis que je suis levé.»
-« Ton impatience te perdra, je te l'ai déjà dit.»
-« Pour le moment tu t'amuses bien contre moi chaque soir.»
-« Tu as bien raison, mon petit coeur.»

C'était Cloé qui donna le premier coup, dans un tourbillon de choc et d'étincelles les deux amis exprimaient leurs volontés et leurs déterminations à vouloir dominer l'autre. Des encouragements inondaient le pont, dans un coin un pari pris forme comme chaque soir : lequel allait finir le genou à terre. Les paris étaient en faveur de la jeune femme, depuis quelques temps, elle avait progressé d'une manière fulgurante, elle commençait à combiner son slide avec ses capacités naturelles comme sa souplesse, son esquive instinctive et sa rapidité. La première heure défilait et les deux adversaires avaient de l'énergie, de la sueur coulait du front du capitaine, les cheveux de la jeune femme s'étaient détachées, quelques mèches virevoltaient dans les airs. Cloé aperçut les brins roses retombant sur le sol, elle s'arrêta nette et des larmes s'écoulaient sur le visage de la jeune femme.

-« Voilà qui sonne la fin de l'entrainement... Elle va être encore chamboulée la petite.»

Le matelot avait vu juste, Cloé mit fin à l'entrainement, laissant tomber la rapière au sol et se dirigeant vers la salle de bain, la tête vers le bas. Le capitaine était également mal à l'aise, il n'aimait pas voir son petit ange pleurer. Les bourses s'échangeaient entre matelots, pendant que le capitaine parti en cuisine, il savait comment remonter le moral de sa protégée. De la vapeur sortait de la salle de bain, il y avait toujours des insatisfaits et curieux qui essayaient de mater la jeune femme pendant sa douche, mais Marvin et Reven montaient la garde. La douche prenait beaucoup de temps, Cloé se tenait sous le pommeau de douche à pleurer, environ quarante minutesplus tard elle commençait à lave son corps, l'odeur du savon vanille envahit la vapeur puis l'extérieur, c'était le signe qu'elle avait oublié l'incident pour les membres du Cornellia. L'eau s'arrêta et après quinze minutes elle sortait avec une serviette sur les cheveux et une autre couvrant son corps, laissant apparaitre ses formes généreuses, le linge se terminait sous les fesses de la demoiselle, quand elle marchait vers sa cabine on pouvait voir un peu de peau, même un peu de fesses de la jeune femme. C'était un délice pour les yeux des hommes du navire, Marvin et Reven étaient dans le lot également, elle claqua la porte de sa cabine et y resta pour se vêtir, elle sentait quelque chose bougeait sous ses vêtements, c'était quelque chose de poilu et doux, c'était Miu, elle aperçut sa petite tête sortir du décolletée de la demoiselle. Le capitaine mit sa tête à l'extérieur de la cuisine.

-« Le repas est prêt!»

La foule se ruait vers la salle à manger, tout était installé, le capitaine avait préparé des hamburgers avec de la salade, un repas simple, mais le préféré de Cloé. Elle rentra à son tour dans la salle et s'installa à côté du capitaine à sa droite.

-« Merci pour le repas Rey. La prochaine fois tu éviteras mes cheveux, tu sais que je n'aime pas les voir couper.»
-« Oui, pardonne moi ma petite fleur de vanille..»

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Mer 5 Fév - 23:30
Petit... Et mignon !

Une tornade cette jeune fille. A peine était-elle arrivée sur le pont qu'elle en repartait avec Miu dans ses bras. Je voulus la suivre mais Reven m'indiqua que déranger la princesse pendant qu'elle allait dans ses appartements n'était vraiment pas conseillé si je voulais rester à bord. Cela voulait dire que mon compagnon fixe de voyage allait passer un agréable quart d'heure tandis que je serais toujours à récurer le pont... Du moins pendant les dix premières minutes car ensuite le capitaine sembla satisfait de notre travail et nous indiqua qu'on pourrait profiter du reste du voyage. Reven ne se fit pas prier, même s'il était à nouveau en tenue légère. Cela me faisait rire d'une certaine manière, parce qu'il était agréable à regarder mais aussi parce qu'il semblait lui-même ne pas remarquer qu'il enlevait ses vêtements.

Après une minute à contempler la mer, il me proposa de descendre dans le dortoir. Je devrais sûrement partager son lit, mais ça ne me dérangeait pas plus que cela. Enfin sauf quand je vis qu'il passait ses nuits dans un hamac, comme la plupart de ses compagnons. Ceux-ci se pressèrent vers le pont en nous laissant tous les deux. C'était sûrement le seul moment d'intimité que nous aurions pendant le trajet. Il semblait aussi l'avoir compris et m'entraîna avec lui sur le hamac, me regardant dans les yeux avec sérieux déconcertant. Il était à nouveau torse nu mais ça ne me dérangeait pas, j'en avais vu d'autres. Son corps transpirait et plus il se rapprochait de moi, plus je pouvais voir les gouttes de sueur perler le long de ses pectoraux. Puis il me serra dans ses bras, fort contre lui. Comme si j'étais une peluche. Je pouvais sentir son odeur virile et sur mes lèvres un goût de sel s'était posé. J'arrivais à peine à respirer.

« - Désolé, j'avais vraiment envie de faire ça, t'es petit et tout... »

J'avais la bouche grande ouverte, tellement abasourdi que je ne savais pas quoi dire. Il aurait pu me dire qu'il était tombé amoureux de moi que j'aurais été moins choqué. Il commença à me secouer en voyant que je ne m'en remettais pas, s'excusa, me mit à terre et me supplia à genoux de bien vouloir accepter ses excuses. C'était quelqu'un d'intriguant et de sensible. Je lui caressai les cheveux tandis qu'ils étaient à ma hauteur et il me lança un regard plein de gratitude. Si mon imagination m'avait joué des tours, j'aurais pu voir un chien qui remuait la queue à sa place, heureux du déroulement des événements... Pour détourner le sujet, il décida de m'emmener sur le pont en me prenant la main. Je rougissais.

Dehors, le vent ne soufflait pas énormément, suffisamment cependant pour aider le bateau à naviguer. Un entrainement avait lieu en accompagnant le soleil couchant, un spectacle incroyable : Cloé affrontait le capitaine. Elle pleura lorsqu'elle perdit et cela me rendit un peu triste pour elle, cependant s'il ne l’entraînait pas, n'importe qui pourrait s'en prendre à elle... Et avoir le dessus. Je soupirai à l'idée de ne pas pouvoir lui parler lorsqu'elle rejoignit à nouveau sa cabine. Le beau petit monde se dispersa alors et le pont redevint calme. Le capitaine lui-même avait laissé la navigation aux soins de son équipage. Je ne voulais pas les déranger alors je pris le parti d'attendre et me posai dans un coin du bateau, uniquement accompagné de Reven qui prenait mes cuisses pour un coussin, ses mains servant de maintien pour sa tête et ses aisselles à vue. La contraction de ses biceps par ce simple mouvement me faisait remarqué qu'il devait avoir les bras au moins deux fois plus épais que moi. Il s'assoupit en quelques minutes à peine et je commençai à lui caresser les cheveux, passant le temps comme cela jusqu'à ce qu'on hurle qu'il était temps de passer à table.

En me dirigeant vers la salle, trimbalant un Reven assoupi derrière moi, je sentis qu'il n'était pas vraiment à sa place ici. Il aimait le capitaine et il aimait Cloé mais depuis que j'étais arrivé il n'avait pas vraiment parlé avec les autres. Là encore il se mit à l'écart comme si de rien était. Le capitaine m'appela à ses côtés, sous le regard déçu de mon ami de fortune. Je levai les yeux au ciel et l'obligeai à me suivre, le mettant à ma gauche tandis que je me trouvai à la gauche du capitaine. Il semblait y avoir eu de l'orage dans l'air mais la tempête était passé.

Et quelle ne fut pas ma surprise en voyant Miu, la tête coincée dans les seins de Cloé ! Il n'avait sûrement jamais été aussi heureux, son petit sourire calme et béa me poussait à penser ceci. Je l'enviais affreusement ! Pourtant, encore une fois je ne fis aucune remarque.

« - On dirait que vous vous entendez bien, Miu et toi, lançai-je avec les joues légèrement gonflées, les yeux rivés sur mon compagnon. Dis-moi Cloé, c'est quoi l'histoire de ce bateau ? Comment t'es atterrie ici ? »

J'étais curieux et ça se lisait sur mon visage. Un grand sourire, un regard pétillant. C'était tout ce qu'il fallait. Il était déjà vingt heures, et la soirée ne faisait que commencer.
Erwin
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Ven 7 Fév - 15:27


Confessions nocturnes sur le grand mât

Le repas prenait fin vers vingt heures, chacun des membres de l'équipage rangeaient ses couverts après les avoir lavés, les matelots étaient impatients d'atteindre à la prochaine île, elle était particulière, Rey passait généralement une semaine ou deux sur cette archipel pour diverses raisons, cela permettait à l'équipage de faire la fête dans des bars et profiter un instant d'une vie normal hors des océans.
Voilà la question tant redouté pour la jeune femme, son nouvel ami voulait en savoir plus sur elle, devait-elle lui mentir aussi ou lui révéler la vérité. Elle se levait de sa place, lava et rangea ses couverts, elle n'avait toujours pas répondu à sa demande, la peur et le doute avaient submergés l'esprit de la demoiselle. Elle passait à côté du garçon, ne le regardant point.

- Rejoins moi au sommet du grand mât dans cinq minutes.

Elle était assise au sommet du grand mât sur une petite plate-forme, la placette était très petite, mais assez grande pour deux. Le visage de la jeune femme avait perdue sa joie, la tristesse et la colère l'avaient remplacés. Les deux amis étaient l'un à côté de l'autre, la nuit était magnifique, pas de nuages, la lune était pleine et les étoiles brillaient de mille feux, en bas sur le pont, entre jeux en tout genre et de l'alcool qui coulait à flot l'équipage commençaient à fêter leur prochain amarrage. La jeune femme contenait ses larmes, elle ravivait des souvenirs étaient assez difficiles, mais elle devait dire la vérité, mentir une nouvelle fois à quelqu'un, ce n'était plus possible et puis elle savait au fond que Erwin ne la jugerait pas et peut-être qu'il comprendrait son geste.

- Je vais commencer par le début si tu veux bien. Je suis née sur une île nommée Lust Island complètement créée par Don Silicono, un riche hors la loi. Ma mère, Maria Bellavi est sa préférée dans le secteur de Company Quarter, elle dirige un établissement de joie, grâce à son statut elle a pu vivre dans une ambiance propice à créer une famille et me voilà. J'ai grandi avec une mère aimante qui m'enseigna les bases : l'écriture, la lecture et les mathématiques ; pour mon père s'était un client de passage donc je ne sais même pas à quoi il ressemble et s'il est encore en vie sur cette terre. J'ai eu une enfance plus ou moins normal, j'avais une amie Crassie, avec qui je faisais tout et n'importe quoi, des inséparables. Un léger sourire se dessinait sur le visage de Cloé. Bref, mon physique n'était pas agréable pour les autres, mais ma mère et mon amie m'acceptaient comme j'étais. Et oui ce que tu vois là, ce corps, ce visage, sont dûs au fruit du démon Sube Sube no mi.... Quand j'ai fêté ma majorité, je pensais quitter cet endroit, ma chère mère avait prévue autre chose pour moi : être domestique au manoir de Don Silicono. Je n'avais pas le choix, je suis devenue domestique, j'ai perdu les liens établis avec mon entourage... Mais après une année, mon amie me contacta, je ne pouvais ignorer ses courriers... Par la suite, on planifia un casse dans le manoir au coffre fort, tout était millimétré, tout se passait bien, sauf que le chef des domestiques et son instinct avaient compris ce qu'il se passait. Crassie accompagnait de son gang, avait déserté les lieux, me laissant coincé dans le coffre.... Des larmes coulaient sur les joues de la jeune femme. J'étais dans cette pièce remplit de berry, de pièces d'or, de bijoux et autres objets de valeur, au milieu dans un cube en verre, une sorte de fruit... avec des panneaux indiquant: " Ne pas toucher!!!" ou "Ne pas sortir" et aussi " Danger", ma curiosité sortie ce fruit, il glissait entre mes mains, puis, je l'ai avalé. Dans un premier temps je ne savais pas que mon physique avait changé, malgré quelques signes comme les gardes qui bavaient ou bien le vieux Nect qui était choqué.

Le petit Miu était sur les jambes de la demoiselle, en boule, la demoiselle caressait cette boule de poil toute mignonne et si douce. Elle reprit son histoire avec une voix faible et tremblante.

- J'ai pris peur et j'ai fui aussi vite que je le pouvais. Des gardes étaient à ma poursuite, je les perdis après quelques minutes de chevauchée enfin de glisse plus précisément. Je me suis cachée dans la base du gang de Crassie et c'est là je me suis vue, le choc pour moi. Mon instinct pris le dessus et j'ai une nouvelle fois pris les voiles. J'ai volée une barque et je me suis laissée dériver sur la mer.... Marvin me sauva et m'emmena sur le Cornellia. Et depuis ce jour l'équipage prend soin de moi, enfin Rey en particulier. Il n'est pas mon père, il me considére un peu comme sa fille, c'est tout.

Son visage était gonflé et légèrement rouge par les larmes, elle avait la tête baissé pour cacher son apparence face à son ami. La peur s'était dissipée, un poids s'envola dans le cœur de la jeune femme. Un vent léger soufflait, les cheveux de cette charmante créature virevoltait, Cloé se leva et se tenait sur le mât, les mains derrières le dos, à regarder l'horizon un sourire aux lèvres. La vérité était enfin révélée, un jour elle se confiera à Rey, pour le moment c'était Erwin, elle lui faisait confiance.

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Erwin
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Sam 8 Fév - 9:55
Maudit passé...

J’avais écouté son histoire avec attention du haut grand mât, sur la petite et étroite plateforme. En regardant en bas, je pouvais voir quelques marins qui commençaient à s’agiter sans raison particulière, nous surveillant sans pouvoir nous entendre. Reven avait jeté un coup d’œil puis il avait disparu de la circulation, sûrement parti dormir ou quelque chose dans le genre. Miu me regardait avec insistance, sur les genoux de Cloé. Mon compagnon semblait heureux, à sa place je l’aurais aussi été. Je lui souris et il frémit au contact des caresses. Mes jambes perdues dans le vide faisaient des mouvements de balancier contre le bord, rendant mon articulation un peu rouge. Un petit vent agréable soufflait sur South Blue. Le soleil avait rendu ses derniers rayons et une nuit sans lune s’était avancée pour le remplacer. Mon regard se perdait à mesure que le temps s’écoulait, et tandis que la jeune conteuse avait raconté sa pathétique vie, la nostalgie s’était invitée en moi comme une amante que j’aurais perdu de vue il y a fort longtemps.

Elle me rappela mes propres péripéties de jeunesse. Mes parents, ou du moins ce que j’en savais. Léon. La disparition de Louise, le culte, mon péché suprême… Puis mon départ de l’île, et enfin ma malédiction. A cette époque, je ne pensais pas que le monde pouvait être aussi pourri, puis j’avais appris. J’étais devenu quelqu’un d’autre, avais affronté et fui l’adversité. Je n’étais rien qu’un point infime perdu dans un monde trop grand et dénué de sens. C’était donc mon job de lui en donner, de trouver une raison de vivre. Pour le moment, je me contentais de découvrir le monde sans objectif précis. Un jour peut-être aurais-je l’occasion d’être en paix ici-bas.

« - Tu n’as pas eu la vie facile, Cloé, constatai-je en tentant de la prendre contre moi pour la réconforter. »

Ce n’était plus mes hormones masculines qui dictaient mes actes, c’était mon cœur ou mon cerveau qui me disait de la réconforter, car elle était à présent mon amie. Depuis que j’avais quitté mon foyer, je n’avais pas eu beaucoup d’amis, mais j’avais visité de nombreuses îles et rencontré de curieuses personnalités. Des personnes que j’avais aidées ou haïes. Je tournai mon regard vers Cloé en lui lançant un sourire encourageant.

« - Le passé est quelque chose que tu traînes toute ta vie comme un boulet de bagne, lançai-je d’une voix calme, cette fois-ci en observant les étoiles. Mais ce n’est pas à lui de te dicter ta vie future, tu peux toujours apprendre, voyager, changer. Vaincre. »

Je m’étais tu un instant et Miu avait bougé sur mon épaule de manière très simple : un saut bien maîtrisé. Je me levai alors sur la petite plateforme en regardant les alentours. Pas un bateau, pas une vague plus grande que les autres, toutes rabattues au niveau habituel de la mer. Les eaux étaient un cadeau pour les êtres vivants, elles offraient tellement de possibilités. En tant que maudit, nous étions bannis de celles-ci. Nous n’avions plus la possibilité de nager. Ça ne me manquait pas particulièrement, même si parfois j’aurais aimé sentir le choc des vagues salées contre ma peau.

En bas du mat, je vis Reven. Il avait reparu et était occupé à récurer le sol déjà impeccable en gardant un œil sur nous. Je lui lançai un salut amical qu’il me rendit en détournant le regard. Je n’étais pas habitué à ce genre de réaction. En jetant un nouveau coup d’œil à Cloé, je lui dis d’un air plus que sérieux :

« - Si tu penses que tu ne peux rien faire, crie à l’horizon, hurle-lui ta colère ! »

Je pris une grande inspiration et un son tonitruant sorti de ma trachée. Il fendit l’obscurité telle une lame désespérée qui cherche la lumière. Lorsque je le cessai, mon souffle était haletant, mes mains posées sur les hanches, mon regard fier, mes épaules et mon torse remontés. Quelques personnes s’affolèrent mais reprirent leurs positions en me voyant m’excuser pour le désagrément. Certes, on aurait pu le confondre avec le cri affolé d’une très mauvaise vigie qui surveillait les environs, mais il n’y avait pas mort d’homme ! Fort heureusement…

Miu, à son tour, peut-être sans vraiment comprendre ce qu’il se passait, émit un petit son strident, incoercible. Il le tint pendant une minute qui sembla durer une éternité. A la fin, il se mit dans la même position que j’avais précédemment, gonflant légèrement son ventre en plus. Il semblait satisfait, et je lui lançai un sourire amusé qu’il me rendit, haletant. On regarda alors tous les deux Cloé pour l’encourager à sortir toute la pression qu’elle gardait.
Erwin
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Sam 8 Fév - 20:42


Jalousie et légende

Elle regardait Erwin qui hurlait dans le vide obscure, c'était étrange, mais au fond d'elle elle savait qu'elle devait faire la même chose que son ami. Elle le regardait et elle prit une grande inspiration avant de s'exécutait.

-HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaa!

Une nouvelle fois Reven fut alerté, regardant vers Erwin avec inquiétude. Cloé aperçut l'échange émit par Reven, un sourire malicieux se peaufinait sur la jeune femme. Le matelot avait un secret, qui avec l'arrivée de Erwin, se dévoiler de plus en plus, la jeune nénette comprenait de mieux en mieux ce secret. Dans un monde des hommes, au sien de la navigation, sans voir de femmes durant une longue période, certains hommes découvraient leurs vraies désirs corporelles et psychiques. En effet, c'était un tabou d'être homosexuel, mais cette orientation sexuelle n'était pas anodine, certes secrète et très discrète. La frêle jeune femme voulait en savoir plus, sa curiosité la poussait à aller voir Reven pour avoir des informations. Avant de partir et pour provoquer le matelot, qui observait la scène, elle prit Erwin dans ses bras, le serrant fort. La poitrine volumineuse de la jeune femme était pressée contre le torse du jeune homme, Miu sur son épaule, était très bien placé, il pouvait voir les formes généreuses de la gazelle tout comme Erwin. Elle aperçut un regard en direction de ses seins de la part de son ami, qui ne regarderait pas cette jolie vue sur un si magnifique corps, elle lui chuchota très intimement à l'oreille de son confident, sa voix était très charmeuse, tout pour mettre le jeune homme encore plus confus et déstabilisait.

-Je dois te quitter mon cher ami. Pardonne cette accolade très sensuelle mais je devais le faire. , dit-elle avec douceur et sensualité.

La jeune repartit sur le pont supérieur, se laissant glisser sur le mât central avec légéreté et délicatesse. Une fois que les pieds de la gazelle touchaient le sol, Reven prit d'assaut Cloé, colérique et jaloux, limite de la fumée sortait de la tête, il attrapa les bras maigrichons de la demoiselle de ses mains énormes et la secoua avec douceur.

-Pourquoi il t'a prit dans ses bras? Et pourquoi tu l'a pris dans les tiens? Tu l'aime c'est ça? Ou il t'aime? Ne me ment pas, je peux supporter la vérité.
-Hum... C'est à voir. Il me plait bien ce Erwin. Il est beau et jeune.
-Je le savais.... Mon coeur se brise à nouveau.....

Reven lâchait la demoiselle pour se diriger vers la rambarde ouest du pont, il regardait les vagues cognaient la coque du Cornellia, Cloé était juste derrière lui, elle lui tapota le dos puis se tenait à côté de l'individu, il était meurtri, de la peine se lissait sur son visage.

-Je ne lui ferais rien et puis il ne m'intéresse pas plus que ça. Il est devenu un ami de plus sur lequel je peux compter, tout comme toi!
-Tu dis ça pour me faire plaisir je le sais...
-C'est que tu es jaloux! Mais oui! En fait, c'est toi qui l'aime, non?
-Euh.. non je t'assure.... , dit-il avec un geste de la main pour essayer de contredire Cloé.

Le visage de Reven était rouge écarlate, des gouttes de sueur coulaient autour du visage bronzé de l'homme et son comportement trahissait ses paroles, de quoi poussait la jeune femme à interroger son collègue.

-Je pense connaître ton secret, mon ami. Tu peux me le dire si tu le souhaites, je ne te jugerais pas ou autres.
-Tu dois te méprendre....

La jeune femme posa sa main sur son épaule et le fixa avec intensité, droit dans les yeux.

-Je ne te rejetterais pas, je veux te comprendre un peu mieux.
-Tu as gagné. Je vais tout te dire, mais ailleurs si possible.

Avant de quitter le pont, Cloé leva la tête vers le haut de mât et sourit à son ami avec un pouce dans les airs, laissant Erwin sur le mât. Les deux personnes se dirigeaient vers les appartements de la demoiselle, laissant Erwin sur le mât. La porte de la cabine de la gazelle se refermait derrière Nerven, chacun d'eux étaient sur les bords du lit, la demoiselle avait un cousin dans ses bras et les jambes croisées tout comme son voisin. La conversation était prête à être lancée, l'ambiance était propice : des lumières tamisaient, une odeur de parfum englobait les lieux et des plaids étaient disposés pour réchauffer le corps voir le cœur par moment.

-Il y a trois ans, j'étais amoureux d'un homme, il ressemble à notre invité, mais en plus. Nous avons vécu des moments de bonheur ensemble durant huit mois, vingt jours, quatre heures et dix minutes.
-C'est bien précis dis donc!
-Oui, mais quand tu ressens un tel à amour et je te le souhaite, tu comptes les moments de pures joies. Bref, notre amour était peu ordinaire et nous le savons bien. On savourait notre idylle en cachette à l'abri des regards indiscrets.
-Mais il y a un eut un hic?
-Tout à fait.... Ma mère, un matin, rentra dans ma chambre et elle aperçut mon amant et moi..
-Oh mon dieu!!!!
-C'est ce qu'elle a dit! , répondit-il avec un rire intense. Elle me sortit du lit, j'étais nu comme un ver de terre. Elle criait et pleurait, mon père n'était pas là, mais ma voisine, avec tout ce raffut, était venue voir.
-Et?
-La honte remplissait le corps de ma mère, mon amant fut pendu pour notre dérive sexuelle sur la place du village et moi j'ai été exilé, abandonné comme un chien.
-C'est horrible de faire ça! Ils n'ont même pas essayés de comprendre votre amour...
-Il restera à jamais dans mon cœur, mais quand j'ai vu ce garçon, j'ai cru qu'il était revenu du monde des morts.... Mais c'est impossible.

Cloé et Reven continuaient la discussion encore quelques minutes, puis l'homme quittait la cabine en premier suivi de la jeune femme. Sa curiosité était enfin satisfaite, pour le moment, maintenant de la malice envahissait une nouvelle fois ses pensées, elle voulait taquiner son nouvel ami. Elle le retrouva sur le pont, la demoiselle sautillait pour rejoindre Erwin, elle sifflotait et s'installa près du jeune homme.

-Ce soir à ta place, je dormirais soit sur le pont ou autre part. Mais tu dois savoir que dans cette région il y a une légende. La légende de la baleine de cristal. Elle apparaît un soir sans lune et sans nuages, quand le vent souffle suffisamment pour pousser le navire, comme cette nuit par exemple. Si elle sort sa tête de l'eau et qu'elle éjecte l'eau de ses poumons, l'eau expulsé se transforme en gouttelettes de cristal une fois en contact avec une autre matière que l'eau.

La jeune femme monta les dernières marches restantes et s'allongea sur la rambarde surplombant le pont, ses cheveux roses voguaient le long et d'une voix délicate elle chantonnait.

-Elle est sorti des ténèbres.
Voici la baleine légendaire.
Son nom est célèbre.
Cristalinère
Une seule goutte
Et vous êtes riches
Si vous avez un doute
Alors vous êtes une quiche!

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Dim 9 Fév - 13:54
Le rêve d'une baleine cristalline

Quelques nuages avaient tapissés le ciel puis un vent s'était soulevé, les emportant avec lui. J'aimais ces brises nocturnes qui me rafraîchissaient aisément. Mon corps semblait transporté par celles-ci et le bonheur qui en ressortait était jouissif. Quand Cloé était partie faire des cachotteries avec Reven, je m'étais demandé à quel point je pourrais être jaloux si j'étais avec quelqu'un comme lui. Il était beau, musclé, doux... S'il avait été l'élu de mon cœur, j'aurais sûrement été malade de le voir partir seul à seul avec une fille aussi séduisante que Cloé. A ce moment-là, je pensai à Louise aux côtés de Léon et je retins mon envie de pleurer, de hurler à nouveau. Je murmurai une série d'insultes sans sens, sûrement pour caractériser mon imbécillité. Elle occupait encore tellement mes pensées ! Tous les jours, je m'imaginais à ses côtés. J'aimais revoir son sourire plaisant à travers mes souvenirs, son incroyable tendresse, entendre son rire cristallin et dynamique. Mon cœur battait la chamade en revoyant l'ange de mon désir.

En bas du mat, le capitaine du Cornelia me fit signe descendre. Ce vieil homme était une mine de surprises en tout genre, il semblait bourru au premier abord mais il aimait et connaissait son équipage. Cependant, je ne pouvais et ne voulais pas lui raconter la triste histoire de Cloé. A défaut, je voulais connaître celle de Reven. Il semblait porter un lourd secret, peut-être pouvais-je l'aider à l'alléger.

« - Dis-moi, tu as l'air de bien t'entendre avec Reven, jeune homme, me lança-t-il avec un regard prudent. »

Pourquoi était-il sur la défensive ? En quoi était-ce un exploit ? Il semblait normal de s'inquiéter pour son équipage mais ce que je lisais dans son regard... C'était plus que de la peur. Il s'agissait d'une envie irrépressible de protéger les siens. Ma curiosité était piquée à vif et j'aurais aimé savoir de quoi il en retournait. Derrière le capitaine, deux mousses étaient en train de commencer à entretenir le mât tout en surveillant les environs. L'un d'entre eux grimpait pour faire le guet, l'autre se contentait de petit mouvement sans grande conviction. La majorité de l'équipage devait se trouver dans le dortoir. J'acquiesçai d'un signe de la tête, d'une prudence égale à la sienne.

« - Tu sais... J'ai engagé Reven en connaissance de cause. C'était ça ou il finissait pendu. Aimer n'est pas un crime, jeune homme, même si c'est un amour entre hommes. »

Il disait ça avec une certaine nostalgie dans le regard. Je devinais dans cette phrase un lourd passé. Peut-être avait-il déjà rencontré des personnes qui portaient l'amour interdit en eux. Moi-même j'avais déjà vu des hommes et des femmes de même sexe éprouver des sentiments les uns pour les autres. Il n'y avait rien de plus beau que deux êtres qui s'aimaient inconditionnellement, ou peut-être était-ce juste une facette.

Le capitaine me mit une tape sur l'épaule et regagna sa cabine. Je regardai un instant le vide quand Cloé entra sur le pont et me raconta une histoire de baleine. Un sourire naquit sur mes lèvres tandis qu'elle continuait son histoire. Quand sa mélodie commença à raisonner dans la nuit noire, j'entendis presque le cri d'une baleine traverser l'océan. A ce moment-là, un animal marin s'éleva dans les airs et se dévoila de toute sa splendeur jadis acquise. Mon cœur s'emballa et je lançai à Cloé en pointant l'animal marin du doigt :

« - C'est elle, Cloé ! C'est la baleine ! Je vais chercher Reven, il faut qu'il voit ça ! »

Sans hésiter un instant, je courus à l'intérieur du bateau et pris soin d'éviter les quelques marins qui avaient envahi les couloirs en leur conseillant avec enthousiasme d'aller sur le pont. En arrivant dans les dortoirs, il n'y avait qu'un mousse allongé sur son lit en caleçon, un filet de bave dépassant de son visage. On lui avait écrit sur le visage et sur le ventre, son drap était accroché au bord de son lit. Sûrement une blague de ses camarades. Je ris un instant puis repris mon sérieux en le secouant légèrement pour lui demander s'il avait vu Reven.

« - Sellier, me lança-t-il, les paupières à demi-clos. »

Il était peut-être allé faire l'inventaire de la nourriture. Je souris en continuant ma petite escapade à l'intérieur du bateau. En arrivant devant le sellier je vis que la porte était entrouverte. Une forte odeur de poisson séché en sortait. Sans cérémonie, je l'ouvris en entier. Mon cœur s'arrêta alors. Quelques taches de sang s'incrustaient entre les lattes du plancher en bois. Le corps était assis par terre, contre le mur, la tête vers le sol, les bras ballants, les jambes écartées en triangle. Je m'approchai, tremblant. Mon regard ne se perdit pas à décrire la salle, totalement concentré sur la personne en face de moi. En arrivant à sa hauteur, je m'écroulai à terre, mes genoux embourbés dans la marre de sang entre ses cuisses. D'une main plus hésitante que jamais, je soulevai sa tête pour le voir. Il avait sur sa gorge sanguinolente une nette incision. Son regard marron avait perdu son éclat.

Reven. Il n'y avait plus rien de vivant chez lui. Son corps à moitié nu était totalement mou. Je tentai de le soulever mais rien n'y faisait. Mes yeux avaient commencer à pleurer, je laissai échapper des gémissements tandis que la baleine passait. Puis tout à coup, mon cri désespéré déchira la nuit.
Erwin
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Dim 9 Fév - 17:58


Un intrus à bord du Cornellia

Cloé était encore sur la rambarde à observer la fameuse baleine qui s'enfonçait dans l'océan, quelques matelots avaient aperçu le spectacle dans cette nuit sombre. La jeune femme cherchait Erwin du regard et l'un des matelots lui indiqua qu'il était parti chercher Reven. Elle voulait lui raconter la vision éphémère de l'animal, ce monstre marin sorti des flots avec une puissance et beauté, son expulsion était trop loin pour pouvoir récolter quelques gouttes précieuses. La couleur de la peau de la baleine était d'un bleu pâle avec des cicatrices sur le corps de la bête mythique. Avec quelques coups de sa nageoire caudale la légende disparut dans l'obscurité des fonds marins.
La demoiselle rejoignit les dortoirs avec une foulée rapide, elle était enjouée et surexcitée. Cependant, la foulée de la gazelle fût stoppée, un cri intense et déchirant brisait son allure et sa joie, le cri provenait du sellier, Cloé s'approchait avec une boule au centre, la peur envahissait son esprit, ses jambes tremblées. Une odeur de poissons séchés et d'hémoglobine se faisaient de plus en plus forte, la porte du sellier était ouverte complètement, deux individus étaient au sol, Erwin et un homme bronzé.

-Mais... c'est quoi ce délire?

Elle était juste derrière son ami, elle penchait la tête, en bas, en haut, puis vers l'autre homme.

-C'est du sang? Et il est mort?

Elle manqua de tomber dans les pommes, mais c'est le capitaine qui rattrapa la jeune femme, une partie de l'équipage s'était orienté vers le cri émit. La scène était digne d'un film d'horreur. L'homme avait une incision sous le cou, il s'était vidé comme un porc de son sang, certains matelots à la vue du crime et surtout par l'odeur quittèrent l'endroit sinistre pour voir par-dessus bord. Cloé pleurait, mais dans son regard il y avait de la colère, elle se transformait peu à peu pour incarner simplement sa colère, son corps était devenu le réceptacle de sa rage. Le capitaine se tenait à hauteur du cadavre, il reconnut Reven.

-Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais une chose est sûre. C'est qu'il ne sait pas défendu contre son agresseur. Il y a un meurtrier parmi nous.

Avec un sourire mal-saint sur le visage de la charmante créature, elle devait maintenant incontrôlable et dans sa folie quelques mots sortis.

-Je lui couperais la tête et tout corps de faible à ce fumier!

Elle releva son ami bouleversé, mais l'un des matelots dans la folle émit une hypothèse.

-Erwin était sur les lieux en premier, on sait qu'il a refusé les avances de Reven.
-Le rapport je te prie.
-C'est lui le tueur de Reven!

Cloé donna son compagnon traumatisé au capitaine, elle s'avançait vers l'accusateur.

-Et si c'était toi? As-tu une preuve contre lui?

Un membre accompagnait les propos de la jeune femme.

-Il n'a jamais vu une femme entièrement nue cet enfant! Il ne connait pas son orientation sexuelle ce petit.
-Je l'interrogerais dans ma cabine. Que quelqu'un s'occupe de Reven et de nettoyer les lieux. A notre arrivé j'en signalerais les autorités de l'île.

Celui qui avait soutenu la jeune femme, s'occupa du corps inerte, pour lui offrir un dernier voyage digne et honorable. La jeune femme remplit un sceau d'eau et pris du gros sel. Sur le pont supérieur Reven était préparé pour sa dernière traversée, il y avait que quelques matelots à faire leurs adieux. Cloé était seule au sellier, sa rage bouillonnait en elle à mesure qu'elle frottait le sol rouge sang, elle mettait du gros sel pour absorber les litres de sang puis avec l'eau du sceau rinça les planches. Dans la rainure de l'une des planches, là où était le corps du défunt, il y avait une chaîne coincée, la demoiselle quittait le sellier pour prendre une fourchette dans les cuisines, en passant devant le défunt, elle ralentit le pas, une fois l'objet en main, elle essayait de retirer la chaîne. Après quelques minutes, elle réussit à l'enlever de sa prison, c'était une chaîne en or avec sur l'un des maillons des initiales " GD".

-Mais qui peut bien être ce "GD"

Elle retournait le bijoux dans tous les sens, elle le mit dans sa poche et reprit le nettoyage. Au bout de trois heures, la scène avait disparu des lieux, mais l'odeur était toujours présente. Elle quittait l'endroit, rangea le sceau et le gros sel en cuisine, elle sortait à l'extérieur vers les funérailles de Reven. En effet, les matelots avaient remonté une barque, dedans il y avait les effets personnels du défunt, avec des fleurs autour de lui, deux pièces sur les yeux pour le passeur, le corps avait été nettoyé lui aussi et mis dans un linge propre. Cloé se pencha et donna un dernier baiser sur le front, une larme se déposa sur la joue du défunt.

-Je te le jure Reven, celui qui a fait ça le regrettera. Pars en paix, ton amant t'attend.

Elle essuya ses larmes et se dirigea vers la cabine du capitaine. Elle n'avait pas pris de nouvelles de son ami, le capitaine l'avait gardé auprès de lui pour sa sécurité et aussi pour en savoir un peu plus. En poussant la porte, elle aperçut Rey au-dessus du garçon.

-Tu ne dois pas rester dans ce silence, mon enfant. Tu dois parler. Tu veux mourir c'est ça? Ok, tu sors de cette pièce et en quelques secondes ton souhait sera exaucé!!!

Cloé écarta le capitaine, elle sortit de sa poche le bijoux.

-Ce n'est pas Erwin, Rey. Il est innocent. Regarde plus tôt ça!

Elle lui donna la chaîne, il regardait l'objet et y lu lui aussi les initiales "GD".

-Il y a un intrus sur le Cornellia. Aucun des matelots ont les initiales inscrites sur cette chaîne.
-Mais qui serait le coupable?
-Une personne a infiltré le navire durant la dernière cargaison.
-On doit être discret et faire attention alors.

Le capitaine se pencha une dernière fois vers Erwin.

-Tu n'es pas à l'abri dans ma cabine, Cloé te prêtera sa cabine? tu sera en sécurité, elle montera la garde devant la porte. Qu'en penses tu?

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Lun 10 Fév - 23:04
Symbolique peine

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je n'entendais pas les hurlements des marins à mes oreilles. La seule chose qui comptait était de garder le corps froid de Reven contre moi dans le but de le réchauffer. Il fallait qu'il se réveille. Si jeune, si aimable. Il avait le regard doux et la peau mat. Mes mains essayaient de frictionner ses muscles détendus. Puis tout à coup, on me l'enleva. Ce fut comme si un de mes membres venait de m'être arraché. Je le cherchai frénétiquement du regard, bougeant partout, puis on me tira hors du sellier. Je me laissai faire. Le capitaine était quelqu'un de compréhensif, mais sa poigne était ferme et stressée. Il ne jeta pas un regard à mon visage décomposé, seul le chemin de bois semblait captiver son attention. Nous étions perdus dans un monde qui avait perdu toute saveur à cause de la mort. Un décès violent et rapide. Un meurtre. Quelqu'un était derrière tout ça, mais qui ?

Pendant l'heure qui suivit, je restai assis sur une chaise en face du vieux barbu sans dire un mot. Il ne parla pas non plus, perdu dans ses pensées. Nous étions en train de louper les funérailles de Reven, mais ce n'était pas ça qui allait le ramener. Il était mort. C'était terminé. La seule chose qu'on pouvait faire était de trouver son assassin mais là encore je n'étais pas un enquêteur, je n'avais pas leur capacité de réflexion. L'espoir, la seule chose qui m'aurait permis de tenir debout, ne m'était pas permis. J'étais anéanti, pas parce que ce charmant garçon que je venais de rencontrer avait été assassiné, mais parce qu'il représentait la personne que j'aurais aimé que Léon soit avec moi. Un ami mais aussi plus que ça.

« - Laissez-moi, s’il-vous-plaît. »

Le Capitaine me regarda tandis que ma voix faible et retenue venait de briser le silence. Il secoua la tête et resta assis sur sa chaise, encore perdu dans ses pensées. Ce n’était pas un duel, ce n’était pas une rencontre, c’était une plainte. Je déglutis et il continua à faire le mur. Une trentaine de minute s’écoula encore sans qu’aucun de nous ne bouge. Je me mordis la lèvre et détournai le regard. Puis ce fut à son tour de prendre la parole.

« - As-tu tué Reven ? »

Mes yeux s’écarquillèrent lorsqu’il posa cette question. J’étais plus outré que choqué, mais il avait ses raisons de me dire cela. Bien sûr que non, je ne l’avais pas tué. Reven était… Il avait cette petite étincelle dans les yeux que j’aurais aimé voir plus souvent chez les autres. Pourquoi n’avait-on pas pu placer un peu plus de temps ensemble ? Pourquoi notre rencontre s’était-elle terminée sur son meurtre ? Je replaçai mes pensées noires dans un coin de ma tête et essayai de les tenir éloigner. Alors ma tête commença à bourdonner, j’avais l’impression d’exploser de l’intérieur.

Cloé entra quelques temps plus tard et elle commença à discuter avec le capitaine. GD. Qui ? Le collier était étrangement familier à mes yeux. Bien sûr, il avait été laissé sur le sol dans le sellier. Je me levai subitement, tapant sur la table d’un poing ferme et colérique.

« - Un intrus… a tué… Reven ? »

Je regardai plus attentivement le bijou et, sans hésiter, disparu. Bien sûr, j’avais ignoré sa question, mais à présent je n’avais plus qu’une idée en tête. Le gars qui avait fait ça n’allait pas s’en tirer à si bon compte. J’apparus sur le pont au milieu des marins qui me lancèrent un regard effaré. Je ne les connaissais pas tous, mais je savais l’expression qu’on avait sur le visage quand on aimait tuer. Il ne pouvait pas se mêler à la populace. Les seuls endroits où il pouvait se trouver en ce moment étaient : le sellier, la cabine de Cloé et l’endroit où ils entreposaient les marchandises.

Je me dirigeai vers la cabine de la demoiselle, certain qu’il s’y trouverait. En réalité, je me téléportai devant la porte de sa chambre Il n’y avait pas de direction à prendre. Juste à y penser, et j’y étais. Sans cérémonie, je défonçai la porte. Elle était déjà ouverte. En entrant, je vis le visage assombri et ensanglanté d’un homme aux épaules basses, à la silhouette frêle. Le couteau dans sa main gauche était tâché de sang déjà séché. Je serai les dents, faisant durer l’affrontement de nos regards en espérant que quelqu’un se pointe.
Erwin
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Mar 11 Fév - 16:11


La vraie puissance du maître du Cornellia

Le capitaine et Cloé discutaient, à l'écart d' Erwin, les lieux où le criminel pourrait se cacher, il y en avaient : les dortoirs, le sellier, la cale de marchandises. Cloé fit une remarque, avec un rire.

-Il manquerait plus qu'il soit dans ma cabine.

Le jeune-homme disparut en un éclair, le capitaine fronçait les sourcils, il regardait en direction du pont supérieur. La demoiselle avait compris son ami, sa remarque avait déclenché quelque chose, en elle aussi. En se dirigeant vers le pont puis ses appartements, la demoiselle maudit le criminel.

-Le salaud. L'espèce de merde qu'il est. S'il a touché une seule chose dans ma chambre, il finit en pâté pour requins. Quel fils de pute, si je le chope.

Elle était arrivée devant sa cabine, la porte était défoncée sur le sol, Erwin était devant un homme frêle. Son ami avait l'air de se contenir face à cet individu, Cloé se rapprochait de son ami, elle l'écartait et se plaça devant lui.

-Alors, c'est toi.

Le suspect était recouvert de sang, la lame du couteau, ses mains, son visage, ses vêtements étaient remplis du sang de leur camarade. Il était assez petit, enfin plus petit que la demoiselle, ses yeux étaient petits et noirs, il n'avait pas de muscles développés, mais il n'était pas normal, cela se ressentait dans la petite chambre. Le visage du malfrat décrivait encore son plaisir qu'il avait éprouvé lors de son acte. Il léchait la lame du couteau avec un rire discret, il regardait la jeune femme avec insistance. La jeune gazelle reculait d'un pas, la peur commençait à envahir son corps, son esprit concentrait sur la haine et la colère qu'elle avait envers cette petite merde. L'individu pris dans l'une des commodes de la jeune femme, une culotte. Ses mains ensanglantées tâchaient le sous-vêtement, il reniflait le tissu en niveau de l'entrejambe.

-Cette fille, elle est mon obsession... Elle m'est destiné! Personne n'a le droit d'être avec elle en tête-à-tête.

Il pointait Erwin.

-Tu seras le prochain petit puceau, tu as osé devenir intime avec elle!

Cloé poussa son ami hors de la cabine, le criminel avait une nouvelle cible et il voulait en finir. La demoiselle, dans un geste spontané, se jeta sur l'homme, il serrait sa douce vraiment fort, elle perdit ses esprits, inerte, son corps était entre les mains de ce psychopathe. Il lui caressa la joue.

-Elle est à moi maintenant, je vais l'avoir dans la peau, tout en elle sera mien. Elle et moi pour la vie.

Un léger silence s'était installé, les matelots étaient impuissants, Cloé avait permis à son ami de sauver sa peau, sans réfléchir à son destin. Le capitaine se tenait à l'écart de cette foule, une rage indescriptible l'envahissait encore une fois, la dernière qu'il avait ressentit cette rage c'était à la mort de sa fille, maintenant il pouvait perdre sa petite fleur, son petit ange encore une fois. Ce n'était pas envisageable pour Salvicrus Rey. L'individu quittait de la cabine de la demoiselle, il lui léchait la joue, le cou, puis il passait sa main droite, sous le t-shirt lui caressant ses seins.

-Sa peau est aussi parfaite qu'elle...

Le cinglé laissa une marque sur Cloé, juste derrière la nuque à la base des cheveux, il lui inscrit ses initiales "GD" et découpa une mèche de la demoiselle. L'un des matelots engagea la discussion.

-Tu as souillé notre soeur!!

La scène se passait au ralentit, aucun des matelots ne voulaient pas déclencher la folie de ce psychopathe, ils restaient tous impuissant, autour de lui, dès qu'une faille se présenterait l'un d'eux interviendra d'une manière ou d'une autre.

-Souillé? Elle est à moi et moi seul! Hahahahahaha

Le rire diabolique dévoilait l'esprit torturé du criminel, le meurtrier se tenait le visage avec sa main, la gauche avait le couteau sous la gorge de Cloé toujours inconsciente. Cependant, il relâcha son attention, l'arme n'était plus située au gosier de la jeune demoiselle, c'était le moment. Le criminel avait baissé la garde, un des membres du Cornellia se déplaça rapidement et balayait les jambes de l'homme en quelques secondes, le meurtrier chuta sur le sol, Cloé roula sur les planches du pont, c'était Marvin qui l'a réceptionna avec douceur.

-Vous ne pouvez pas me séparer d'elle!!!!! On est unis maintenant, elle est ma propriété!!!!! Elle est à moi! à moi! à moi! à moi!

Le capitaine entendit les propos du criminel, il déchira ses vêtements, sa chemise, il avait le torse nu, il n'était pas bien taillé, mais soudain, une aura commençait à apparaitre autour du capitaine. L'un des matelots juste devant le capitaine tomba dans les pommes à cause de la chaleur émisse du corps de Rey, plus le capitaine s'avançait envers le malfrat, plus les membres de l'équipage tombaient l'uns après les autres. Rey changeait, ses muscles se gonflaient, l'aura autour de lui décrivait les intentions du capitaine : réduire cet être horrible au silence, il était devant le criminel qui se tenait à terre immobile, il le fixait du regard.

-Tu as commis une grave erreur, tuer et souiller l'espèce humaine est un crime impardonnable. Tu as le choix : te tuer ou te faire tuer.

Il prit cette personne lamentable par le t-shirt, le souleva du plancher, l'aura de Rey brûlait la peau de ce meurtrier. C'était une technique développée sur son île natale, l'aura était utilisée comme une arme défensive ou offensive, certains utilisateurs pouvaient créer des armes invisibles ou des armures, son nom : Modelisse Aura. Salvicrus Rey était l'un des trois grands maîtres de l'île qui enseignait cet art très strict, il ne pouvait pas être enseigné à n'importe qui, généralement certains marins étaient les élèves de ces maîtres, en échange, la Marine protégeait l'île et payait ces maîtres particuliers.

-Ton aura a tout dit. Meurs.

Rey mit son index sur le front de l'homme, l'être n'était plus, son âme avait quitté son corps. Le capitaine lâcha ce corps dépourvu de vie sur le sol comme un simple objet. L'aura du vieil homme regagna son corps, il reprit sa forme lentement. Il cherchait Cloé, elle n'était plus sur le pont supérieur, son coeur s'emballait. En effet, Marvin l'avait déposé dans la cabine, Miu était auprès de la demoiselle à monter la garde. Le capitaine entra dans ses appartements, il vit sa petite fleur se réveillait, Marvin avait lavé son corps et soigna le cou de la demoiselle. Rey pleurait en direction de Cloé, en quelques secondes elle était une nouvelle fois accolée sur un torse, mais c'était celui-ci du capitaine, rassurant et remplit d'amour pour elle.

-Tu es vraiment inconsciente...
-Où est ce fils de pute?
-Il n'existe plus.

Dans les mots émis par Rey, Cloé ressentit une certaine peur envers lui, elle était dans les vapes pendant plusieurs minutes, elle n'avait pas assisté à la scène.

-Erwin? Il est vivant?
-Ton ami est en vie, il te doit une fière chandelle! Je vois que tu as peur de moi...
-Oui, je ne sais pas pourquoi... pardonne-moi...
-Je vais dehors alors, tu as tes "frères" qu'ils veulent te voir.

Les uns après les autres, les matelots prenaient des nouvelles de leur petite soeur. Il manquait que son nouvel ami, il n'était toujours pas venu, elle se disait qu'il lui faisait peut-être une bouderie ou qu'il était simplement furieux de son geste, difficile à dire tant qu'il n'était pas venu voir la jeune femme.

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Mer 12 Fév - 18:17
Rêve et Confusion, l'Heure du Départ a Sonnée !

C’était quelque chose que je ne voyais pas tous les jours. Un pouvoir terrifiant, capable d’asservir la volonté humaine. Inégalé ou inégalable. Il m’avait tétanisé dès que je l’avais senti arrivé, du bout du couloir. Le regard du capitaine était plus dur que jamais. Ses membres tendus le firent pénétrer dans la cabine avec une assurance exhibée. Il prit la personne qui semait le trouble parmi son équipage tandis que quelques matelots venaient assister à la scène, peut-être pris d’une curiosité ou d’une soif de sang maladive. La sentence tomba rapidement, ce fut… la mort. Je m’écartai et courus sur le pont, regardant par-dessus bord pour vomir le délicieux repas que j’avais ingurgité plus tôt. C’était terminé, tout était fini. Il n’y avait plus de crime à élucider. La nuit était déjà bien avancée et le sommeil guettait mes paupières.

Je me dirigeai vers les dortoirs, passant devant le sellier à présent vierge de la présence du sang de Reven. En arrivant sur mon lieu de repos, je vis le mec de tout à l’heure en train de ronfler, se grattant le ventre de manière indécente. Je le regardai un instant avant de me diriger d’un pas hésitant vers le hamac de celui qui était mort aujourd’hui. M’y installant, j’inhalai son odeur. Transpiration et poisson séché. C’était agréable. Je souris en fermant les yeux.

Au-dessus de moi, un homme au teint mat et aux yeux marron me regardait avec un regard pétillant de vie. Il avait les cheveux châtains, ébouriffé, et semblait avoir une auréole due au soleil derrière lui. Ses mains commencèrent à tripoter mon corps, enlevant mon tee-shirt dans un premier temps pour coller son torse chaud contre le mien. Je le serai dans mes bras, l’attirant plus encore vers moi. Il commença à dire des choses absurdes, des banalités innommables. Puis il disparut.

Je le cherchai un instant avant de l’oublier. Cloé était là, offerte à mon regard telle une nymphe irréelle, une petite nuisette sur les épaules. Elle se dévêtit et apparut Louise à sa place, nue. Elle dévoilait toute l’opulence de sa poitrine, des reflets certainement dus à une récente baignade. Je m’avançai vers elle, mis mes mains de chaque côté de son corps et lui caressa tendrement les bras, joignant ses doigts aux miens et l’embrassant. En reculant, je vis le sourire satisfait de Reven. Un instant plus tard, je sursautai dans le hamac.

Il faisait déjà jour dehors, le navire s’était arrêté. Les hublots donnaient toujours sur la mer, mais ne montraient qu’un côté du bateau. En me levant, je pus voir que la plupart des marins étaient partis, mais certains, sûrement ceux du service de nuit, dormaient paisiblement dans leurs lits de fortune. L’un d’entre eux, peut-être trop fatigué, avait son pantalon à moitié enlevé et un filet de bave coulant le long de sa joue.

J’allai jusqu’à son lit, lui retirai le reste de son vêtement et le remis correctement sous sa couverture. Il ne broncha même pas. Les couloirs étaient vides. Je me dirigeai alors sur le pont où quelques membres de l’équipage m’accueillirent avec d’aimables sourires et des claques amicales dans le dos. Miu lui-même se jeta dans mes bras et attendit que je le tienne correctement pour s’endormir, apparemment épuisé par les récents évènements.

« - Cette nuit a été affreuse, me lança un matelot en arrivant à mon niveau. Mais le Cornelia n’oubliera jamais ta présence, ni celle de Reven. »

Je me mordis la lèvre au nom de ce dernier, mais on me caressa la tête. Je ne compris pas sur le coup qu’il s’agissait d’une marque d’affection, seul le recul m’aura permis de voir à travers ce genre de petits gestes. Ma bouche n’émit aucun son, mes pieds se contentèrent de me porter vers le capitaine. Mon regard s’attarda sur lui, m’interrogeant sur les récents évènements. Un pont en bois était installé entre le port et la ville. Mes yeux attristés croisèrent ceux du vieil homme qui vint pour me mettre une bonne tape dans le dos, comme pour m’insuffler du courage. Il était effrayant.

« - Vous êtes bizarre, lançai-je en détournant la tête, provoquant certainement sa stupeur. »

Puis, je lui lançai un sourire bienveillant en disant d’une voix assurée :

« - Un jour, nous nous reverrons peut-être… Si ce jour arrive, j’espère que je pourrai vous rendre la pareille ! »

Cherchant Cloé un instant, je me posai contre le mat et attendis qu’elle se montre pour lui faire mes adieux.
Erwin
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Jeu 13 Fév - 20:59


La fin du voyage pour le vagabond

La nuit avait laissé place au petit matin, le soleil prenait sa place poussant l'obscurité à nouveau dans le néant. Un vent léger froissait les voiles du brigantin, tout était très silencieux à cette heure-ci. Cloé s'était endormie dans la cabine du capitaine, les événements de la nuit dernière l'avait vidé, c'était le bruit des caisses sur le plancher qui réveilla la jeune femme, elle sursauta et s'activa, le navire à l'arrêt cela signifiait une seule chose, le départ de son ami. Elle ne voulait pas le quitter, mais c'était le destin et le marché entre eux, au fond d'elle, elle savait que ce n'était pas un adieu définitif, la mer était certes très grande, mais beaucoup de chemins se croisaient à nouveaux. Elle se dirigea vers sa cabine, elle avait une idée derrière la tête. Il y avait quelques matelots qui déchargeaient la cargaison, les autres étaient tous réunis sur le port devant le navire, elle aperçut le petit comité autour du jeune homme, chacun faisait leur adieu avec des embrassades et des accolades, elle devait se dépêcher, Erwin allait disparaître pour un long moment peut être. Elle arriva dans sa cabine, elle attrapa une petite boîte se trouvant sous son lit, à l'intérieur une écharpe noire, sur l'un des bords il y avait les initiales du jeune homme, elle les avait brodés en secret avec un fils d'argent, c'était un moyen de créer un lien permanent entre le garçon et elle.

-Je l'ai trouvé, je dois vite lui donner.

Le présent était emballé dans un tulle de coton pour le protéger, elle le tenait soigneusement comme une relique, elle dévala les marches reliant le navire au port, elle perdit l'équilibre l'espace d'un instant, mais elle se reprit, elle vit le dos de son ami, elle lui tapota l'épaule.

-Tu crois t'enfuir sans me dire au revoir?

Elle l'attrapa dans ses bras une dernière fois. Elle voulait encore sentir son odeur comme pour la mémoriser. Le présent avait l'odeur de la petite fleur fragile, un parfum fruité et acidulé avec un peu de douceur.

-Ne refuses pas mon cadeau.... , dit-elle en chuchotant.

Elle lui mit l'écharpe autour du cou, elle ne connaissait pas les goûts vestimentaires du jeune homme, mais un cadeau personnalisé était toujours bien accueilli. Elle essaya de sourire sans pleurer, elle ne pouvait pas contenir à la fois la joie d'avoir un ami et son départ. Le capitaine aperçut sa protégée pleurait, il la prit par l'épaule et la serra contre lui.

-Tu as été un compagnon agréable, ne te fais pas de soucis pour Cloé, elle se remettra de ses émotions. Si tu as besoin, laisse un message dans un port, un message-mouette* sera envoyé vers le Cornellia

*"Les message-mouettes sont des mouettes postiers ambulants volants à travers les mers pour donner le courrier aux navires comme des journaux ou des lettres, des animaux très susceptibles et fiers, très utile pour la Marine, les bateaux de commerces et autres embarcations."

Les adieux prenaient fin entre les membres du Cornellia et ce vagabond amical et son compagnon. Cloé espérait croiser à nouveau le garçon pour pouvoir vivre d'autres aventures avec lui. Un lien fort et durable s'était installé en elle.

-Promets-moi qu'on se reverra ? Tu es mon petit frère et mon ami sur le Cornellia  et sur la terre ferme.

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Erwin
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Jeu 13 Fév - 22:46
Une histoire qui n'avait pas de conclusion...

Cloé m’avait ravi avec son cadeau. Je lui adressai un énorme sourire en la serrant dans mes bras, inhalant son odeur attirante. C’était une fille capricieuse et gentille, généreuse et forte. Elle allait me manquer. Que devais-je faire à présent ? Je n’avais rien pour elle… Ou peut-être que si. Un instant me suffit pour penser à ce que je pourrais lui offrir. Je sortis un carnet de botanique de ma poche et pris l’une des feuilles où une fleur sublime était décrite, l’églantine. Elle se trouvait sur les églantiers, aussi nommés Rosa canina. Le Rosier des Chiens. J’étais The Dog, si elle ne l’avait peut-être pas remarqué, c’était une symbolique importante pour moi.

« - Tu me manqueras, Cloé Bellavi, j’espère qu’on se rencontrera à nouveau ! »

Courant hors du navire, je mis l’écharpe autour de mon cou et leur fis un signe de la main, Miu copiant mon geste avec enthousiasme. Nous disparûmes tous les deux à ce moment-là, envolés. J’avais repéré le sommet de cette île, et je décidai de commencer mon exploration. Ma journée fut une véritable mine de découvertes, mais quand je revins au port, le Cornelia avait levé l’ancre depuis quelques heures. Un aubergiste m’accueillit en me racontant le bordel qu’ils avaient provoqué, se plaignant sans réellement leur en tenir rigueur. Apparemment, ils avaient fait un peu la fête, sûrement pour oublier les évènements de la soirée.

Je me mis à rêvasser, me balançant d’avant en arrière. Qu’est-ce que je pouvais bien faire ici ? Peut-être que je devrais partir avec le bateau qui partirait le soir même pour des destinations toutes plus palpitantes les unes que les autres. Je me demandais si je les reverrais, et tout en continuant à rêvasser, j’attendis que le temps passe. On m’apporte un repas, une soupe à l’oignon avec un épais morceau de pain et du beurre. Repas typique, bien loin des hamburgers que j’avais goûté grâce au capitaine. Ce vieil homme bourru et effrayant maitrisait quelque chose que je ne comprenais pas, et que je ne voulais pas comprendre. Quelques personnes vinrent se placer autour de moi te commencèrent à bavarder sans prendre en compte ma présence.

Agacé, je pris soin de monter dans ma chambre sans faire de bruit et sans les provoquer. Ils décidèrent de suivre mon exemple puisqu’ils vinrent à ma suite. Quand je fermai la porte derrière moi, je m’attendais pas à ce que quelqu’un la rouvre directement derrière moi, me mette les bras dans le dos et me pousse sur le lit. Qu’est-ce que c’était ce bordel ? Ils avaient des regards avides et impatients, c’est du moins ce que je pus voir lorsqu’ils me retournèrent sur le dos, s’y mettant à trois pour m’immobiliser.

« - Que voulez-vous ? Leur lançai-je sur un ton impertinent et sûr de moi.

- Tu étais sur le Cornelia aujourd’hui ? Notre compagnon y était aussi… »

Je frémis à ces paroles, ils parlaient sûrement de l’assassin, de l’intrus. Pourquoi avait-il été là-bas ? Mon sang n’avait fait qu’un tour et mes mains aussi. D’un geste menaçant, je me libérai de leur étreinte et commença à les frapper, esquivant chacune de leurs attaques grâce à mon pouvoir. J’étais intouchable, puissant. Lorsqu’ils furent tous hors-jeux, je pris le seul gars éveillé par le cou et lançai d’un ton grave et tonitruant :

« - Pourquoi ? Pourquoi était-il là-bas ?

- Tu ne le sais pas ? Tu ne savais vraiment pas avec qui tu embarquais… Ce gars, ce capitaine n’est pas normal, et sa gamine non plus. Il est l’un des derniers utilisateurs d’un art ancestral perdu à travers les générations… Et c’est une utilisatrice de fruit du démon… »

Oh, ils n’avaient pas remarqué que j’avais utilisé mon pouvoir ? Peut-être que sur une courte distance, ils s’étaient imaginé que c’était un simple déplacement rapide. Je souris en pensant que mon pouvoir n’était que rarement exploité dans ce sens-là. Malheureusement pour moi, je ne savais pas comment tuer… Ou plutôt, je ne voulais pas tuer un autre être humain. Lorsque l’aubergiste arriva suite au raffut, il appela les marines de l’île et ceux-ci décidèrent d’emmener ces gars-là en prison. Les imbéciles.
Erwin
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