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Rp présent - Keld Rigell & Cloé Bellavi - Arrivée sur East Blue
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Lun 3 Mar - 19:24


Un lien qui se brise

Le Cornellia avait quitté Westh Blue pour rentrer dans une nouvelle mer, East Blue. Cette mer était beaucoup plus clémente et plus agréable dans le domaine climatique. Généralement avec un climat printanier, Cloé pouvait retirer les vêtements hivernaux qu'elle portait sur Westh Blue. Elle avait recollé les morceaux avec Keld. L'entraînement lui a même permis d'acquérir de nouvelles techniques et elle en était fière. Elle avait son style à elle, bien sûre ce n'était pas aussi puissant de son entraîneur mais c'était tout en beauté et légèreté. Cependant, la jeune femme semblait pensive et un peu triste. Arrivée sur cette mer pouvait signifier qu'une fois pour elle, elle allait voir Keld Rigell disparaître de sa vie. Son cours semblait douloureux et sa peine grandissait plus le navire s'aventurait sur East Blue. Le capitaine sentait que sa protégée n'était pas très bien, mais il n'osait aller voir sa petite fleur. Les peines de cœurs n'étaient pas évidentes à gérer, surtout pour une jeune femme. Cloé était sur le rebord du navire à regarder les vagues qui cognaient la coque du navire. Son regard se noyait dans le bleu foncé de l'océan, elle voulait parler à Keld car elle n'avait pas fait part de ses sentiments envers lui. C'était plus une sorte d'amitié qui s'était installé entre eux depuis quelque temps. Elle était décidé, il fallait qu'elle lui dise la vérité et ne rien cacher. Soudainement elle partait d'un pas décidé à la recherche du jeune homme en question. Elle allait dans tous les recoins du bateau, mais elle ne le trouvait pas. La voilà de retour sur le pont supérieur et le gouvernail était maintenu sur un cap sud-est. Le capitaine avait bloqué la barre et était sans doute parti à la cabine. C'était étrange, d'habitude il demandait à Cloé de prendre le relais, mais ce ne fût le cas. Elle décida d'aller voir le capitaine pour savoir la manoeuvre à suivre pour l'équipage. Elle se dirigeait vers la cabine de Rey, la porte était entre ouverte, elle reconnut les voix du capitaine et de Marvin. Elle ne rentra pas directement et écouta discrètement.

-Il va partir au prochain port, alors fais un effort!
-Mais c'est à cause d'elle qu'il est là et vous le saviez!
-Tu tolères la présence de Cloé et pourquoi pas celle de Keld? Ah oui... J'oubliais ton mépris pour ces personnes un peu trop spéciales pour toi!
-Vous croyez vraiment que je tolère Cloé, cette....
-Si tu continues ta phrase, je te promets que tu finis dans l'océan!

Cloé rentra avec un sourire comme si elle n'avait rien entendu.

-Je viens demander les ordres.
-Ma petite fleur!

Rey prit la belle dans ses bras et tournoyait avec elle sur place.

-Il faudrait tendre les voiles et faire bouger les fesses de l'équipage. Tu pourrais faire cela pour moi?
-Bien Rey.

Elle se dégageait de l'accolade du capitaine pour quitter la cabine. L'ambiance était assez tendue entre Marvin et Rey. La demoiselle avait un pincement au coeur et ne comprenait pas la rancoeur de Marvin envers elle ou même Keld. Une fois dehors, elle était un peu contrariée, mais elle effaçait les pensées négatives, elle se focalisait sur son premier objectif : parler à Keld. Elle repris sa recherche et puis au bon d'un moment elle aperçut les fesses du beau Keld qui montaient les escaliers vers l'avant du bateau. Elle se précipitait pour le rejoindre et d'une main ferme elle lui tapait le fessier. Elle le dépassait et se positionnait devant lui dans une posture assez charmeuse. Elle accompagnait les pas de son beau Keld. Elle s'assit en position d'amazone à côté de l'homme et prit la parole.

-Tu.. Tu m'as délivré tes sentiments et je te n'ai rien dis en retour. Tu dois penser que je ne t'aime pas... Mais c'est tout le contraire !

Elle rougit l'espace d'un instant et se cachait le visage. C'était la première fois qu'elle dévoilait ses sentiments et c'était une chose encore étrange et maladroite pour elle.

-Tu vas partir une fois au port et tu m’oublieras... Mais je te promets de n'aimer que toi.

Elle s'agrippait au torse de l'homme et le serrait aussi fort qu'elle pouvait. Ses pensées étaient de plus en plus tristes à l'idée de perdre son premier amour.

-Est-ce que je peux rester comme ça un moment?

Elle sentit une caresse sur sa tête, la main était chaleureuse et remplit de joie. La demoiselle était contre le torse chaud de Keld à pleurer et les larmes qui touchaient le corps de l'homme disparaissaient en quelques secondes. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à ce lien qui allait se briser dans quelques heures.

L'amour est un sentiment puissant et incontrôlable pour certains. Pour Cloé, ce sentiment la faisait revivre d'une autre façon. Les deux jeunes étaient observés par Marvin. Il brisait ce moment unique et parlant dans sa barde.

-Et ça veut se reproduire... Immonde...

Elle se sépara des bras musclés de Keld et s'écartait un peu. Elle était mal à l'aise, elle avait entendu les propos de Marvin et donc Keld aussi peut-être. Elle baissait la tête et s'excusait encore et encore. Lentement elle quittait le jeune homme pour reprendre une activité sur le bateau, mais avant de le quitté dans un court laps de temps, elle lui donna un doux baiser près des lèvres. Elle avait l'odeur de l'homme sur ses habits et cela la rendait heureuse.

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Lun 3 Mar - 23:23

Rendez-vous



À mesure que le temps passait, les deux jeunes gens sentaient de forts liens se créer. Les adieux seraient vraiment compliqués à gérer émotionnellement parlant, même si Keld ne montrait pas facilement ses sentiments. L'air s'était réchauffé et la brise était vraiment agréable sur le pont. Le maudit profitait de ce tendre instant avec Cloé, lui caressant gentiment les cheveux pour la réconforter. Peut-être allait-ce trop vite, cependant, il s'en fichait, il savourerait cet instant jusqu'à la fin.

- Je ne t'oublierai jamais Cloé., lui dit-il en la serrant un peu plus fort. Une fois arrivé en ville, j'achèterai un Den Den Mushi pour que l'on puisse rester en contact. J'essaierai de t'appeler le plus souvent possible.

Le jeune homme eut un pincement au coeur. Au prochain arrêt du navire, il se retrouverait seul. Il n'enseignerait plus rien à la jeune femme qui avait beaucoup progressé. Elle lui manquerait beaucoup. Il avait appris à aimer ses sautes d'humeur et ses moments de maladresse. Il réfléchit quelques instants et eut une merveilleuse idée.

- Et si je t'emmenais manger au prochain stop ? Ca pourrait être très sympa et l'on pourrait rester ensemble un peu plus longtemps. Visiter la ville et se promener tranquillement pour une dernière fois pendant toute la nuit s'il le faut et si tu le peux.

Il n'attendait pas de réponse, il avait déjà pris sa décision. Puis Marvin vint et dit quelque chose d'incompréhensible pour Keld. Il n'y fit pas attention mais cela sembla faire réagir Cloé qui s'écarta de lui. Puis une chose étrange se passa : il sentit un baiser se poser tout proche de ses lèvres. Chaud et humide, voilà les deux mots qui qualifiaient cet instant sans pareil au coeur de Keld. La première fois qu'il embrassait quelqu'un. Il avait toujours eu du mal à dire ce qu'il ressentait aux personnes qu'il aimait, même à ses parents. Quand sa mère lui déposait un baiser sur la joue cela lui donnait toujours des frissons plus ou moins désagréables. Cependant, celui-ci fut différent, il n'eut pas de frissons et tout s'était passé comme si c'était naturel et cela lui fit plaisir. Puis la belle partit.

Il était tard et tout l'équipage devait se coucher. Le lendemain matin, ils arriveraient à destination. Keld devait faire une dernière chose avant de partir se coucher. Il alla voir Rey.

- Rey, je voudrais passer un peu de temps demain avec Cloé, avant de vous quitter. Une nuit si possible : je voudrais l'emmener manger et se promener pour parler avant de lui dire adieu.

Son regard s'était un peu éteint et il attendait la réponse avec impatience. Rey parut au premier abord un peu sévère, comme un père qui hésiterait à donner son aval pour un rendez-vous romantique à sa fille et son petit ami. Puis son regard s'adoucit et il eut un énorme sourire.

- Bien sûr ! On va rester plus ou moins un jour et une nuit, nous partirons à l'aube dans deux jours.

Keld serra vivement la main du capitaine en le remerciant. Il pouvait à peine contenir son enthousiasme. Puis il partit se coucher le sourire aux lèvres et la joie dans le coeur. Il eut beaucoup de mal à s'endormir, en effet, il n'arrêtait pas de se faire des films quant à ce que pourrait être ce rendez-vous galant. Il finit par tomber de fatigue vers quatre heures du matin.

Comme à son habitude, il s'était levé très tôt malgré une nuit pleine de beaux rêves. Il était en forme et prêt à attaquer une superbe journée. Le soleil tapait fort, réchauffant la surface de l'eau et le pont du navire. Le matin passa à toute vitesse. Ils arrivèrent au port de l'île, dont le nom lui échappait, aux alentours de dix heures du matin. Il aida les mousses à décharger les cargaisons jusqu'à quatorze heures. Une fois fini, il se lava et se fit tout beau pour commencer son escapade avec Cloé. Il alla la chercher dans sa chambre. Arrivé devant la porte, il se figea, le stress était intense mais il se lança et frappa à la porte. Ce qu'il vit le stupéfia. Cloé était magnifique, du moins, plus que d'habitude. Elle portait une tenue assez légère mais très classe et ses cheveux, couleur coucher de soleil, étaient attachés en tresse qui pendait sur son épaule droite pour s'arrêter un peu au-dessus du ventre.

Il lui prit la main et l'emmena dans le village. C'était un lieu charmant, respirant la paix et la tranquillité. De magnifiques arbres blancs délimitaient les bords du chemin qui menaient du port à la place principale. Les maisons étaient petites mais ravissantes avec des toits faits d'ardoises de toutes les couleurs. Ils passèrent toute l'après-midi à déambuler paisiblement dans les rues. Ils parlèrent de tout et de rien, rigolèrent une paire de fois tout en visitant ce lieu charmant. Ils firent même un petit tour en calèche tirée par de magnifiques chevaux blancs. Cela faisait très longtemps que Keld n'avait pas vécu un instant si paisible, la dernière fois que cela lui était arrivé, il devait avoir dix ans et était sorti se balader avec ses parents qui étaient beaucoup moins sous pression à l'époque.

À la fin de la journée, il l'emmena dans un restaurant traditionnel trouvé par hasard. Leurs plats étaient uniquement composés de nouilles aux bouillons divers avec de la viande et des légumes, ainsi que de petits beignets fourrés aux tentacules de poulpe. Le jeune homme passait pour sa part un très agréable moment et redoutait l'heure où cela finirait. Il ne voulait pas que cela se termine et faisait en sorte que tout se passe à merveille.

Ils finirent de manger tranquillement et partirent se promener dans la nuit tiède du climat printanier d'East Blue. Il déposa sa veste sur les épaules de Cloé qui commençait à grelotter. Ils se baladaient tranquillement sans se rendre compte qu'ils étaient suivis.
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Jeu 6 Mar - 13:21


Un moment unique à soi

Une nouvelle journée se présentait à la jeune femme, mais aujourd'hui c'était différent. Elle s'était levée de bonne heure pour se préparer. Autant d'agitations de si bonne heure n'était pas normale enfin si, pour elle si. Le soir dernier, avant que la demoiselle se couche, le capitaine lui avait annoncé de durant deux jours et une nuit le Cornellia sera à l'arrêt et qu'elle avait permission de sortir avec Keld le lendemain. Cloé était tout heureuse, elle avait encore une dernière fois passé un peu de temps avec le charmant Keld. Elle se leva vers cinq heures du matin pour commencer à choisir la bonne tenue, la bonne coiffure et tout le tralala pour lui plaire. Elle prit une douche vers sept heures du matin pour se détendre, car avec toute cette agitation elle s'était vite énervée et angoissée. C'était une douche assez rapide. Elle était déjà très propre, c'était seulement pour lui donner un coup de fouet. Cloé avait mis de côté une tenue très simple et légère. C'était une petite tunique blanche avec un volant en tulle et pour le bas un slim noir avec ses sandales favorites en cuir. Pour la coiffure, la chevelure avait décidé de lui faire vivre un enfer pour l’occasion. Elle arriva à faire une tresse de côté qui tombait sur sa poitrine et qui se terminait au-dessus du nombril. La demoiselle décorait la coiffe par de petites perles blanches et des fleurs bleus et blanches également. Elle se maquilliait un peu pour cacher les marques de fatigue. Puis ce fut le moment, son beau Keld frappa à sa porte et l’emmena hors du navire. Elle avait pris avec elle sa rapière, même si elle était avec un courageux guerrier, elle voulait avoir une arme au cas.

Durant cette journée, les deux jeunes discutaient de tout et de rien. Entre rires et larmes de joie, cette journée était un délice pour la jeune femme. Keld lui parut de plus en plus attirant et intéressant. La maladresse de la demoiselle l'avait suivi, manquant de tomber à plusieurs reprises ou de se renverser une glace sur elle, heureusement que le valeureux Keld Rigel était aux côtés de la belle et maladroite Cloé Bellavi. Ce jeune couple en devenir, prenait ses marques lentement, avec de temps à autres des tentatives de la belle pour tenir la main de son compagnon ou de se rapprocher de lui. Mais les tentatives étaient toutes un échec. La pauvre Cloé abandonnait l'idée de tenir la main du jeune homme.

Le temps défilait et voilà la belle était dirigée vers un restaurant. Ce jeune homme savait comment aborder une demoiselle. Elle fut impressionnée par l'organisation qu'avait fait prévu Keld. Le restaurant avait une décoration et une nourriture très traditionnelle et cela changé des plats familiaux qu'elle cuisinait sur le navire. Elle regardait Keld en face d'elle, elle rigolait par le manquant de patience et tenue de l'homme. La jeune femme mangeait avec délicatesse et rigueur, un peu comme une riche on peut dire. Le repas avait duré un peu petit montant. Les deux jeunes se délivraient au fil de la soirée et du repas. Cloé racontait ses aventures avec son amie d'enfance Crassie, la beauté de sa mère, des moments moins drôles d'enfances, mais surtout les dernières rencontres qu'elle avait faite à bord du Cornellia. Elle restait très évasive sur la description car elle ne voulait pas trop en dévoiler aussi et puis ils étaient dans un lieu public et elle ne voulait pas porter préjudice à l'un de ses amis.

Après ce copieux repas, les deux se baladaient le long du petit chemin boisé, autour il y avait deux grands murs de végétations. C'était assez intime et romantique. La jeune femme commençait à ressentir la fraîcheur de la nuit, elle essayait de contrôler les frissons pour ne pas gâcher le balade, mais soudain, la veste trop grande de Keld avait été déposé sur ses épaules. La chaleur se diffusait sur la peau froide de Cloé. Elle rougissait et remercia Keld pour ce geste avec un beau sourire. La balade se prolongeait jusqu'à que la lune soit au plus haute, ils atteignaient un petit coin de paix et de tranquillité. C'était un petit jardin asiatique , avec une étendue d'eau, des pierres autour, un petit arbuste et du sable fin et blanc. Devant il y avait un petit banc pour admirer ce petit coin zen. Elle s'y installa et se rapprochait du jeune homme. Son coeur s'emballait, elle allait à nouveau être dans les bras du charmant Keld. Maladroitement, elle posait sa main sur le dossier du banc et glissait. Un "zouing" traduisait la petite glissade de la maladroite Cloé. Mais cette maladresse avait débouché sur un événement vraiment imprévu pour la demoiselle.  Elle avait terminé sa course sur les lèvres du garçon. Elle resta quelques secondes sur cette bouche charnue et chaude, puis elle se retira. Son visage était rouge, mais tellement rouge. Ses battements de son cours commençaient à devenir violent et puissant. Elle s'excusa de sa maladresse et de ce geste déplacé. La situation était vraiment embarrassante pour elle, la demoiselle voulait se cacher au fond d'un trou et ne plus en sortit. Sa vieille habitude prit le contrôle de la situation et voilà une jeune femme s'échappant dans les profondeurs du chemin boisé.

Cloé ne regardait pas ce qu'il y avait devant elle, elle avait fui face à la situation gênante. Ce baiser était brutal et inattendu. Une fois encore la demoiselle s'était mis dans une situation qu'elle ne contrôlait pas et qu'elle l’imaginait pas. Quand elle leva la tête pour regarder autour d'elle, elle était seule, au milieu d'un champ avec une seule entrée et sortie. Dans les bois, quelque chose bougeait et la peur commençait à envahir la demoiselle. Elle regardait de plus en plus vitesse autour d'elle et elle ne voyait pas Keld. La panique prenait part dans l'esprit de la jeune femme. Elle avait encore la veste du jeune homme sur elle et elle serra le col en pensant à Keld. Les feuillages bougeaient de plus en plus et de part et autres du champ circulaire. Soudain, quatre hommes habillaient de noir, sortaient de l'ombre et ils portaient tous des masques. Cloé dégainait son arme mais avec la peur la lame de celle-ci tremblé. Une aura de meurtre et de massacre se dégageait des hommes qui encerclaient la belle. Elle était prise au piège. Ensuite, ce fut tragique. La demoiselle n'avait pas repris son calme et tomba rapidement dans les filets de ces malfrats. Avant qu'elle ne perde connaissance, une voix familière se manifesta.

-Laissez-moi cette grâce ! Je vais traiter cette chienne comme mon père avec sa mère.

L'individu à la voix familière donna un coup violent à la nuque de Cloé et la traîna sur le sol comme une vulgaire bête que l'on allait abattre. Le groupe d'hommes en noir se dirigeait vers l'espace zen. de temps à autre, des petites entailles étaient faites sur la peau porcelaine de la belle. Même inconsciente, les capacités de la maudite réduisaient les dégâts qu'elle subissait.  Sur leur route, les quatre hommes brisaient leur cohésion. L'un d'entre eux voulait plus que voire la charmante jeune femme être entaillée.

-Chef, laisse-moi son corps juste quelques minutes ! 
-Non ! Déjà qu'elle est abîmée et je dois la donner à mon père sur Lust Island.

Cloé commençait à reprendre ses esprits, mais à peine se débattait-elle un peu, qu'elle reçut un coup dans l'estomac. Elle cracha un peu de sang qui tâcha les vêtements de la jeune femme. Le fourreau de la rapière dessinait une ligne sur le sol comme les pieds de Cloé. Les bijoux qu'elle avait ornés dans sa coiffe étaient tous tombés. Les cheveux de la douce avaient un traitement bien difficile. Une fois à son réveil, elle allait avoir mal au crâne. Cependant, sur le chemin le gang d'hommes masqués fit la rencontre d'un homme. Le chef reconnut l'homme en face d'eux.

-Il manquait plus ça ! Voilà le chevalier servant de cette traîné. Le cher et tendre Keld Rigell ! Alors tu as réussi à la dépuceler ce soir ?

L'homme cherchait ouvertement le jeune homme et émit un signal à ses compagnons. Deux hommes se jetaient sur Keld, ils attaquaient d'une façon bien étrange, un peu comme un miroir. Leurs mouvements étaient assez prévisibles mais extrêmement rapides et maîtrisés. Le troisième attendait son tour, ou plutôt le bon moment pour agir. Le chef de la bande commençait à s'enfuir avec Cloé. Son ton de voix et son rire étaient vraiment familiers.

-On se retrouve au lieu de rendez-vous.

Il disparut dans l'obscurité avec la jeune femme en piteux état. Elle portait cependant, toujours la rapière avec elle. Tout n'était pas perdu pour elle. Le chef laissait lâchement ses collègues s'occupaient du jeune homme.
L'un d'eux un peu trop bavard, commençait à dévoiler beaucoup d'informations.

-Alors, mec ! Tu aimes cette putain ? Tu sais qui est le grand boss qui avait organisé cette opération depuis un moment déjà? Bé non!! Tu es trop débile pour savoir ! Mais ne t'inquiètes pas ta douce sera traité comme il faudra. Elle se fera baisser jour et nuit!

L'individu commençait à émettre un rire, quand soudain, le troisième homme lui planta sa main dans le corps pour lui arracher le coeur. Il tomba à terre, celui qui avait pris l'organe était plus menaçant et plus fort que le dernier combattant de son groupe.

- Tu parles beaucoup trop.

Le regard de ce monstre était d'un noir profond, comme si la vie n'avait jamais vu le jour en lui. Il dégagait une puissance et une aura démoniaque. Il ne bougeait même pas et regardait Keld.

Aperçu du troisième type:

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Dim 9 Mar - 17:02

Colère



L'énième maladresse de Cloé le surprit. Ce baiser bref mais assez tendre le fit un peu fondre. Puis sans prévenir, elle se retira et s'enfuit dans la pénombre du chemin boisé en face d'eux. Keld ne sut pas comment réagir à cette situation. Pourquoi était-elle partie sans attendre de voir quels seraient les dires de Keld ? Le maudit décida d'attendre un petit peu, peut-être qu'elle se reprendrait et finirait par revenir. Il patienta quelques instants qui lui parurent être une éternité. Ce n'était pas normal, s'inquiétant quelque peu, il se leva et commença à prendre le chemin de la jeune femme.

Il tomba nez à nez avec quatre types, l'un d'eux traînait Cloé évanouie sur le sol. Son regard reprit son sérieux. Il se fit froid et déterminé à récupérer sa belle. Il ne fit pas attention aux provocations de la voix qui lui rappelait celle de quelqu'un connut récemment mais il ne savait pas qui. Il eut à peine le temps de réfléchir que deux des types l'attaquèrent à chaque flanc. Il se tourna sur celui de gauche et lui abattit son poing en pleine figure ce qui l'envoya valser plusieurs mètres au loin, visiblement inconscient. Le second qui s'était jeté sur lui, tendant un poignard, traversa une volute de cendres. Keld se rematérialisa à sa place, l'homme était dos à lui maintenant, il avait frappé dans le vide. Le maudit lui saisit la nuque et le jeta aux pieds du troisième type.

Celui-ci se releva et commença à lui parler. La colère montait peu à peu à la tête du jeune homme et cela lui embrouillait l'esprit. Il ne l'écouta qu'à moitié. Tout ce qu'il retint était qu'ils voulaient la violer sans fin. Keld sentit ses sourcils et cheveux s'hérisser. Il les sentait s'enflammer d'eux-mêmes. Il avait de plus en plus de mal à se contrôler et commença à trembler. Celui qui avait capturé Cloé s'était déjà enfui.

Le troisième type tua son acolyte pour en avoir trop parlé. C'était la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Keld n'aimait pas voir les gens tuer autrui de sang-froid sans honte ni remords. Il serra les poings, décidant de ne pas utiliser ses pouvoirs pour donner une leçon à cet homme. Il attendit qu'il se jette sur lui, ce qu'il fit dans les secondes qui suivirent. Il avait sorti un poignard et attaqua violemment Keld. Le jeune homme esquiva le premier coup et bloqua les deux suivants en posant simplement deux doigts sur le poignet de son adversaire. Il finit par lui attraper l'avant-bras, rentrer dans sa garde et présenter son majeur retenu par son pouce devant le front. Il lui asséna une violente pichenette ce qui le fit reculer en se tenant le front. Une marque saignante était apparue sur le haut de son visage.

- Tu te fous de ma gueule !?, cracha-t-il avec colère.

Keld ne répondit pas, puis son adversaire fit ce que le maudit attendait de lui. Il lâcha son poignard et se rua sur lui. Le jeune homme se pencha légèrement vers l'arrière et abattit son crâne pile à l'endroit de la marque sur le front de son opposant. L'homme en noir tomba à la renverse complètement sonné. Keld lui agrippa le col et l'amena à quelques centimètres de son visage.

- Où est le point de rendez-vous ?, dit-il d'une voix rauque.

Le type ne répondit pas et préféra se mordre la langue dans un dernier élan de lucidité avant de tomber raide mort étouffé par son propre sang. Keld lâcha le corps sans vie de son adversaire. Il jura et se dirigea vers celui assomé un peu plus loin. Il reprenait lentement conscience mais ce n'était pas assez rapide au goût du jeune homme. Il le tira vers la marre du jardin japonais et lui plongea la tête dedans. Il attendit quelques secondes en voyant sa victime commencer à se noyer. Il le releva et lui mit une claque.

- Le point de rendez-vous ?!, s'impatienta-t-il.
- L....Le Cor...nelia..., balbutia le pauvre bougre.

Keld avait un très mauvais pressentiment. Il se releva et assomma une nouvelle fois le type. Il se précipita vers le port. Qui pouvait être ces types ? Il réfléchit pendant le chemin. La voix du chef présumé lui rappelait vraiment quelqu'un. Ses yeux aussi, ils étaient pleins de haine. Le maudit se força à chercher dans sa mémoire. L'image de Marvin lui sauta au visage. Il s'arrêta abasourdi. C'était Marvin ! Il n'avait pas vraiment fait attention, mais depuis leur arrêt dans l'île de la mouette géante, il les regardait du même regard empli de haine. Le maudit se mit une claque pour se réveiller et reprit sa route.

Il avait fait au plus vite. Il arriva au port. Tout un tas de types habillés de noir s'étaient rassemblés autour du navire de Rey. Le maudit chercha intensément parmi les gars et aperçut Cloé au sol encore inconsciente. Il se propulsa brutalement dans sa direction grâce à ses cendres et se débarrassa des ennemis qui étaient autour d'elle en restant le plus discret possible. Ils essayaient de lui arracher ses vêtements. Cela avait mis Keld dans une colère plus noire qu'un fameux phénomène spatial totalement dévastateur. Il prit Cloé avec lui et la mit à l'abris la cachant dans l'une des bicoques du port. Il ressortit en cherchant Marvin. Il avait réussi à ne pas se faire voir car les autres se préparaient à pénétrer dans le bateau.

Une scène horrible se passa sous ses yeux. Les types s'étaient engouffrés dans le bateau et sortaient peu à peu, les habits maculés de sang. Ils avaient assassiné les mousses. Puis il vit Marvin sortir en tenant la tête de Rey fraîchement décapitée. Keld perdit alors complètement contrôle. Il rentra dans une sorte de transe pleine de fureur et de haine. Il se jeta sur les hommes et les mit knock-out, d'une manière beaucoup plus brutale que d'habitude. Il n'hésita pas à briser des bras ou des jambes. Certains pouvaient le voir comme un démon tout droit sortit des enfers. Des cendres s'échappaient malgré lui de son corps brûlant au passage certains des types. L'un d'eux poussa un hurlement de douleur en sentant ses yeux brûler.

Personne n'en réchappa. Sa soif de vengeance n'était toujours pas étanchée. Il cherchait maintenant Marvin qui était le cul par terre autour de ses collègues inconscients et dans un piteux état. Il était tellement effrayé qu'il s'était pissé dessus. Il l'implora mais Keld ne répondit pas. Il marcha lentement vers lui d'un air menaçant les yeux d'un air froid braqués dans ceux de Marvin. Le Keld toujours joyeux, vaillant et optimiste avait laissé place à un vrai démon, muet et impitoyable.

Il serra le cou de Marvin de sa main droite et le souleva. Il l'emmena dans la cabine du Capitaine. Il le mit à genoux devant le lit où le corps sans tête de Rey gisait dans une mare de sang. Il l'avait froidement tué pendant son sommeil faisant preuve d'une lâcheté sans limite. C'était visiblement une méthode de mafieux.

- Je suis désolé..., dit-il en commençant à sangloter.

Keld ne dit toujours rien. Ce qui énerva Marvin.

- Qu'est-ce que tu comptes faire ? Me tuer ? Mais saches que si tu fais ça, mon père... LE DON SILICONO TE TROUVERA ET T'ARRACHERA LES TRIPES ET IL LES FERA BOUFFER À TA CHERE ET TENDRE !!, il avait fini sa phrase en criant, comme pour impressionner le jeune homme.

Keld approcha son visage de l'oreille de Marvin et dit d'une voix douce cependant froide et effrayante.

- Tu lui raconteras toi-même.

Sur ces mots, des cendres se déployèrent sur les bras de Marvin se pétrifiant au contact de ses vêtements et de sa peau. Puis Keld abattit sa paume ouverte sur l'un des bras de Marvin qui explosa sous le choc. Le pauvre bougre se mit à hurler de douleur. Le maudit fit de même avec l'autre ce qui arracha un nouveau cri à Marvin. Un sourire se dessina sur le visage de Keld prouvant une certaine satisfaction.

- Mais attend, ce n'est pas fini., dit-il d'un ton enjoué.

Il déposa des cendres incandescentes sur les moignons encore saignants de Marvin lui cautérisant les plaies. La douleur semblait tellement intense que le pauvre type s'évanouit. Il le sortit de la cabine du Capitaine et le jeta sur le quai. Il fit de même avec tous les corps brisés n'appartenant pas à l'équipage. Il replaça tous les cadavres de ses amis dans leurs lits respectifs. La colère était retombée, laissant place à une tristesse infinie. Keld eut de plus en plus de mal à amener ses compagnons dans leurs couchages. Il serait le passeur les emmenant vers l'eau delà sur les eaux du Styx. Cette pensée lui fit terriblement mal. Une fois tout le monde reposant paisiblement dans les dortoirs, il leva l'ancre et dirigea le bateau vers le large. Il déposa des cendres incandescentes sur le bois verni du navire et descendit sur le pont en se propulsant grâce à ses cendres.

Il observa le brigantin prendre feu à quelques dizaines de mètres de lui. Il prononça une prière qu'il tenait de son village pour les obsèques d'une personne. Il n'était pas pieux, mais il voulait accompagner ses amis de mots sincères et rassurants. Autant pour eux que pour lui. C'était une bonne chose que Cloé soit évanouie. Mais il ne savait pas comment lui annoncer la nouvelle. Il déglutit. La salive dans sa bouche lui fit mal à la gorge, comme s'il avait avalé un millier de couteaux.

Il se dirigea d'un pas mal assuré vers la cachette de Cloé et la secoua doucement pour qu'elle se réveille. Son visage exprimait un grand regret. Il n'aurait pas dû quitter le navire avec Cloé, ils auraient pu éviter tout ce massacre. Il aurait pu réagir à temps. Il se maudit et continua à secouer doucement la belle.

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Lun 10 Mar - 20:11


Trouve ta propre lumière

Cloé était tenu par l'homme en noir par sa chevelure, elle était encore dans les vapes et elle était plongée dans un cauchemar. 
La belle endormie se dirigeait dans des ruelles obscures de son esprit. Elle courait, courait, courait, mais dès qu'elle atteignait une certaine distance, elle fut ramenée violemment en arrière. Elle était ramenée vers le corps d'un homme à l'apparence noirâtre. Elle se retournait pour voir son visage, mais l'individu lui donna un coup dans le dos pour la remettre dos à lui. Autour d'elle, le décor était des ruines de navire et des squelettes un peu partout, un peu comme un cimetière de bateaux. C'était lugubre et malsain. Cloé essayait de se séparer de cet individu mais les cheveux de la belle étaient comme encrer dans la paume de l'homme. Des voix commençaient à se faire entendre, des voix d'enfants, d'hommes et de femmes de tout âge. 

- Tu vas mourir.
- Laisses-toi faire !
- Ce n'est pas douloureux.
- Rejoins-nous.
- Tu seras enfin libre !

Cloé laissa son corps s'alourdir, comme une enclume et la belle sombrait. Le corps traversait le sol pour l'amener dans une autre dimension. La peau porcelaine devenait bleuté et de plus en plus froide. Quand elle expirait, son souffle était glacial et transformait l'atmosphère autour d'elle en une brume épaisse. Cloé était comme maintenue dans les airs, tout son être volait et flottait. Elle marchait à travers l'immense étendue encore plus sombre que la précédente. Elle n'était plus entravée par un homme, mais ses mouvements étaient douloureux et pénibles. Peu à peu, des couleurs prenaient place dans ce lieu sombre. Chaque larme qu'elle versait et qui touchait le sol, dévoilait la pièce. Elle se trouvait allonger sur un sol étrange, comme une mer et elle semblait comme tenir à la surface.
Cloé dans son cauchemar:
La belle repensait à la chaleureuse journée qu'elle avait passé avec Keld. Des battements résonnaient en ondes autour elle. Les gouttes qui coulaient sur les joues de la jeune s'envolaient à chaque battement et cela ressemblaient à des petites lucioles. Une douce onde chaude envahissait les membres de Cloé, la peau porcelaine de la belle se réchauffait et son corps était soulevé par deux bras musclés. Le visage de la jeune femme cherchait cette présence familière qui l'entourer. Les lieux étaient devenus plus lumineux et la jeune femme se laissait mouvoir par ce mystérieux homme.
Son cauchemar, lentement, se transformait et permettait à la maudite de reprendre le contrôle. Elle se leva et cria.

-Je n'abandonnerais pas !

Aves les dires de la demoiselle, des petits points lumineux désignaient un chemin. Elle suivait ce chemin en courant, brisant au passage les entraves qui l'attaquaient et réduisant au silence les voix.
Par la suite, la demoiselle courait vers une porte blanche. Elle s'engagea dans celle-ci et derrière se trouvait toutes les personnes auxquelles elle tenait. Sa mère, son amie d'enfance, le capitaine avec l'équipage et Keld au centre. Maria était au centre avec à sa droite le capitaine et à sa gauche Keld. Elle s'approchait de sa fille et la prit dans ses bras.

-Tu as enfin trouvé ta propre lumière ! Je suis fière de toi. Mais il faut que tu te réveilles. Je t'aime Cloé.

Maria lui donna une caresse sur la joue et Cloé sentait son corps émergeait vers la réalité.
La vision de la jeune femme n'était pas claire, mais elle aperçut le dos de Keld. Elle sentait une odeur forte de soufre. Elle se trouvait dans une cabane, la pièce semblait servir à stocker divers marchandises car la hauteur sous plafond était vraiment spectaculaire, entre 7 à 12 mètres. Cloé se leva pour faire le tour et mettre de la lumière dans ce lieu obscurcie par la nuit. Elle allumait des photophores métalliques et sophistiqués, une petite manivelle sur le côté pour actionner l'objet. A chaque lampe allumait par la jeune femme, peu à peu les lieux se définissaient. Des caisses rangés, des objets servants à la construction et autres. Soudain, une petite ombre bougeait de part et d'autres  de la pièce en suivant Cloé. La belle commençait à prendre une posture de défense, elle craignait qu'un homme en noir soit caché dans cette bicoque. Son arme ne lui avait pas été retiré et était toujours attaché à sa taille. Elle agrippait le pommeau de la rapière avec détermination.

-Sortez ! Je suis armée et prête à me défendre.

Dans l'ombre d'une cagette, un petit être faisait son apparition.

-Du calme. Je ne suis pas une menace.

Une petite bestiole blanche et rose qui se dandinait, marchait en direction de Cloé. Cloé laissait tomber son arme et tout son corps sur le sol de la cabane.

-Ce n'est qu'une petite bête... Mais attend, tu parles !
-Oui comme toi banane !

Cloé regardait la petite peluche vivante avec une certaine curiosité. Mais les blessures que lui avait infligé l'homme masqué déclencha une douleur intense dans son corps.

-Je peux t'aider, si tu veux. Car une beauté comme toi, ne devrait pas grimacer. Cela donne une image horrible de ton visage.

La petite bête se rapprocha et mit ses deux petits pattes sur les jambes de Cloé. Elle se blottit contre la jeune femme. La fourrure de la bestiole était douce et sa chaleur soulageait un peu les mains engourdis de Cloé.

-Merci.

La fatigue remplit Cloé et elle se laissa à nouveau sombrer dans le monde des songes. La petite bête resta auprès de la belle, à soigner comme elle pouvait les blessures de la jeune femme. Pendant qu'elle remplissait un rôle d'infirmière avec Cloé, elle parlait de tout comme de rien.

-Pourquoi infliger des dégâts sur une si belle créature. Les hommes sont vraiment des monstres. Je dois rester avec elle. Je dois l'aider.

Dehors, une vive lumière orange pénétrait la fenêtre de la cabane. Le petite boule de poil regardait en direction de la porte. Elle veillait sur Cloé comme sur un trésor. Mais la peur envahisait la petite bête. Avec le bout de sa queue, elle chatouillait la jeune femme.

-Réveilles-toi !

Cependant, ce n'était pas suffisant. Elle lui léchait le visage. La porte s'ouvrit avec violence et se brisa contre l'un des murs de la bicoque. Un léger sursaut venant de l'animal et tremblait un peu. Le petit animal se cacha sous la tunique de la belle endormie. Une ombre d'homme s'avançait vers le duo. Le mystérieux individu secoua la jeune femme et peu à peu celle-ci se réveillait de son rêve.
Cloé ouvra les yeux et le visage du beau Keld se tenait face à elle.

-Keeeeeeeeeeeeld !

Cloé sautait en direction de l'homme, écrasant par maladresse la petite boule de poil sous son vêtement.

-J'étais avec une étrange boule de poil qui parle. Elle était toute mignonne. Mais j'ai sans doute rêvé !

Soudaine sous la tunique de la demoiselle, une grosseur bougeait et sortit du vêtement par le col.

-Tu n'as qu'à dire que je n'existe pas aussi ! Je m'occupe d'elle et voilà comment elle me remercie !

La tête de Cloé se pencha vers l'animal.

-Pardonne moi petite bête adorable.
-Et cet homme qui pue le soufre à gogo, qui est-ce?
-C'est Keld ! Mon am.. Ami! Oui, c'est ça ! Mon ami !

La petite bête posa ses deux pattes sur le visage de Cloé. La belle était toute rouge et un peu génée.

-Un ami ?
- Oui comme toi et moi maintenant, Kyubey ?

C'était le nom de la peluche préféré de Cloé quand elle était une fillette. La demoiselle nomma instinctivement l'animal. La petite boule de poil avait les yeux remplit de larmes et remercia la demoiselle.

-Tu m'a donné un prénom ! Tu es et seras mon seul maître ! Et depuis je t'avais choisi donc tu n'avais pas vraiment le choix.
-Super ! Et tu es bien une fille ?
-Affirmatif !

Cloé blottit contre son visage celui de Kyubey et faisait des mouvements d'en haut vers la bas contre la petite bête. Puis elle tendit la peluche vivante vers Keld.

-Regarde comme elle est mignonne et douce ! Prend-la !

Cependant, à peine que Cloé approchait son petit compagnon, que celle-ci commençait à émettre des signes d’agressivités envers le jeune homme.

-Qu'il se lave avant ! Il sent le soufre et le sang ! C'est infecte !

La jeune femme posait son regard vers celui du garçon.

-Tu pourrais m'expliquer Keld ? Je n'ai pas de souvenirs après le banc. Il s'est passé quoi ?

Cloé gardait Kyubey dans ses bras, car elle avait un mauvais pressentiment et sentir la douceur et la chaleur de la boule de poil l'aidait à garder son calme.


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Lun 17 Mar - 16:15

Explications



Keld réussit à réveiller la belle. Il était temps. Temps de lui raconter ce qu'il s'était passé. Cependant, le maudit' n'avait aucune idée de comment aborder le sujet. L'équipage du Cornellia était devenu une famille pour la jeune femme, et cela, Keld le savait. Comment lui annoncer que ses amis étaient tous morts ? Comment allait-il lui expliquer son geste. Le jeune homme éprouvait une forte appréhension. Son coeur battait la chamade et il sentait quelques gouttes de sueur lui perler au front.

Il regarda autour de lui, comme pour trouver la force de tout lui dire en regardant quelque chose de réconfortant. La cabane était sombre, la seule source de lumière était quelques rayons filtrés par les fenêtres provenant des réverbères sur le port. Des caisses étaient entreposées çà et là projetant des ombres menaçantes sur les murs et le sol, cette bicoque devait servir de réserve. Cela rendait le tout assez lugubre.

Un long silence s'installa entre eux après la dernière question de Cloé. Le jeune homme se mit à regarder la petite boule de poils que caressait machinalement la jeune femme. Sûrement un nouveau compagnon. Elle avait cette facilité de se faire tout un tas d'amis en très peu de temps. Elle s'y attachait très vite et cette pensée blessa encore plus le coeur du maudit. Il baissa la tête, grandement peiné et décida de se lancer.

- C'était Marvin... Je sais pas pourquoi il a fait ça... Il les a tous tués.

Il devait lui annoncer de but en blanc. S'il tournait autour du pot, cela aurait empiré ce sentiment de regret du jeune homme et aurait fait encore plus de mal à Cloé. C'était impossible d'annoncer la mort de quelqu'un sans causer de peine, et c'était encore plus dur quand il s'agissait d'amis proches. I attendit la réaction de Cloé. Allait-elle être en colère contre lui ? Le gifler ? Pleurer toutes les larmes de son corps ? C'est ce que voulait faire Keld. Il s'en voulait d'avoir eu l'idée de sortir avec Cloé, alors qu'il aurait pu passer le reste de la journée avec tout le monde et éviter ce massacre. Il avait la haine contre lui-même. La colère et la honte l'accablaient. Rey allait lui manquer tout particulièrement. Il avait toujours été bon avec lui, lui donnant des conseils plus ou moins douteux pour séduire la belle. Même si à l'époque il n'était pas vraiment sûr de ce qu'il ressentait. Cet homme semblait toujours vouloir le pousser dans les bras de sa fille adoptive.

Ses pensées et sa colère se tournèrent ensuite vers un nom : Don Silicono. Marvin l'avait menacé en lui parlant de son père, juste avant qu'il ne se fasse amputer des bras. C'était quelqu'un qui devait en vouloir à l'équipage ou pire : à Cloé. Il se jura de le retrouver et de tellement le faire souffrir. Il serra les poings tellement fort que ses ongles pénétrèrent sa chair. Tentant d'oublier la réaction de la belle il lui demanda.

- Qui est Silicono ?, sa voix était devenue dure, empreinte de haine.

Il n'avait jamais été comme cela. Il n'aimait pas faire de mal aux gens ni les blesser. Mais il était devenu hors de lui et s'étonna même d'avoir pris plaisir à botter le croupion de tous les hommes de Marvin. Retourner les articulations, casser les bras et briser les jambes ne lui avait causé aucune peine. Il s'en était délecté rendant coup pour coup les souffrances qu'ils avaient infligées à ses amis. Ces hommes le méritaient. Le moment où il avait le plus ressenti cette "extase" était quand il entendait les cris de douleur du fils Silicono. Et pour la première fois, il ne regretta pas ce moment de sadisme. Il tenait toujours sa promesse de ne plus tuer personne, mais il avait clairement senti ce désir quand il avait vu la tête de Rey que tenait Marvin comme trophée.

Le maudit prit une grande inspiration et souffla. Il devait remettre de l'ordre dans ses esprits. Il devait oblitérer sa haine pour pouvoir réconforter Cloé. Elle était forte, il le savait, mais elle allait avoir besoin d'un soutien inébranlable. Keld se devait d'être cette épaule réconfortante. Après tout, il était la seule personne restante de l'équipage. Il devait lui faire comprendre que ce n'était pas fini, qu'elle était encore en vie et qu'elle devait continuer si elle avait des pensées morbides. La regardant droit dans les yeux avec tendresse il reprit.

- Je ne sais pas si ça vaut beaucoup pour toi, mais je les ai faits partir en respectant les rites de mon village. J'espère qu'ils sont en paix maintenant. Son regard redevint sérieux. Je coincerai personnellement Silicono. C'est un promesse.

Il tenta de dissimuler la possible lueur de sadisme dans ses yeux afin de ne pas effrayer la belle. Keld tenait toujours ses promesses et celle-ci était on ne peut plus importante pour lui. Si ce type en avait après Cloé, il devait savoir pourquoi, mais il ne demanda rien. Il attendrait patiemment qu'elle lui raconte d'elle-même. Il se leva et alla ouvrir la porte en grand montrant le Cornellia brûler au loin. Sur le port, tous les corps meurtris avaient disparu, y compris celui de Marvin. Ils ne devaient pas être seuls et d'autres de leur gars les avaient peut-être récupérés pour les soigner.

-J'espère que tu me pardonnes d'être aussi dur avec toi. Mais tu dois le voir de tes yeux, c'est réel. Garde cette image en tête. Nous nous entraînerons, nous formerons une équipe et nous irons les venger.

Ces paroles étaient autant pour Cloé que pour Lui. C'était la façon qu'il avait trouver pour mieux formuler ses souhaits. Il se retourna et lui tendit sa main pour l'aider à se relever.

- J'ai de l'argent de côté, j'ai pu le récupérer avant de faire partir le Cornellia au large. J'achèterais un bateau et nous partirons tous les deux.

Il passa la porte, mit les doigts de sa main droite dans la bouche et émit un sifflement puissant. Quelques secondes plus tard, les trois canards se pointèrent. Keld leur avait dit de se dégourdir les jambes beaucoup plus tôt dans la journée. Il était soulagé de les retrouver sains et saufs, en effet, il n'avait pas trouvé leurs corps sur le Cornellia. Ils avaient sûrement dû se balader et ne pas voir l'heure passer.

Keld regarda de nouveau le bateau qui commençait à légèrement sombrer. Le soleil se levait à l'horizon juste derrière le navire, teintant le ciel d'un rose qui rappelait la couleur des cheveux de sa belle. Ironiquement, cela rendait la scène étrangement belle. Keld essuya discrètement une larme qui coulait le long de sa joue.

- Allez, viens il est temps.

Il fouilla dans l'une des besaces que portait le canari au look d'aviateur. Il vérifia si l'argent était toujours là. Cinquante-cinq millions de Berrys. Ce devait être suffisant pour acheter un petit bateau et s'aventurer sur les mers. Il savait qu'il n'était pas assez puissant pour affronter un type qui pouvait hypothétiquement rassembler une armée pour se défendre. Il devait donc s'entraîner d'arrache-pied pour devenir encore et toujours plus fort et débarrasser le monde de cette vermine. Cette histoire avait amplifié son dégoût et sa haine envers les hors-la-loi. Ce mafieux devait payer, et vite.
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Lun 17 Mar - 22:49


Révélations

Keld avait un ton sérieux. Il lui annonçait une terrible nouvelle. Tout ce qu'elle avait connu du Cornellia était réduit à néant. Elle maintenait Kyubey dans ses bras, plus le discours de l'homme se dévoilait, plus elle restait comme pétrifier sur place. Le corps de la frêle demoiselle tremblait. Son esprit se plongeait dans une spirale d'incompréhension et de terreur. D'un geste violent, elle rejeta le geste d'attention de Keld. Elle sombrait dans l'obscurité de l'entrepôt. Les yeux de Kyubey s'illuminaient comme deux petites perles rouges dans les ombres. La voix de la jeune femme était comme prise dans une passoire. Entre sanglots et larmes, elle restait immobile dans l'obscurité la plus totale.
Elle ressortit soudain, brisant son silence et la parole du jeune homme.

-Tu mens ! Ce n'est pas vrai ! Ils sont encore en vie !

Elle s’extirpait des ténèbres avec la petite boule de poils dans ses bras. Sur le visage rougi par les pleurs, la demoiselle regardait l'homme qui se tenait en face d'elle. Elle y vit un visage sans expression et une lueur étrange dans les yeux. Elle ne reconnaissait pas directement Keld. Le tourment et la terreur avaient immergés l'être de Cloé. Quand la porte du hangar s'ouvrit, la lumière rouge orangé tapissait le sol et le bruit de bois raisonnait jusqu'aux oreilles de la jeune femme. Le jeune homme lui avait demandé si elle connaissait un certain Don Silicono. Bien sûr qu'elle le connaissait, mais les événements faisaient taire Cloé. Elle relâcha sa petite bête de son emprise. Elle déambulait comme un cadavre vers la porte. Elle sentait l'odeur de sang et de chair en train de brûler. En face d'elle, le brigantin disparaissait dans les flammes. Le seul souvenir qu'elle avait emporté était sa rapière et les bracelets offerts par Rey. Elle s’effondra, les genoux au sol. La promesse de Keld de se venger s'inscrivait au fer rouge en elle. Elle se mit à parler sans s'arrêter au jeune homme non loin d'elle.

-Don Silicono est le maître de Lust Island. J'y suis née et j'y ai vécue une vie plus tôt normal. J'étais persécutée pour ma non-conformité. J'ai l'incarnation de la laideur. Ma mère m'a élevé et m'a appris à lire, écrire et compter. Elle y est encore sous son contrôle car c'est sa pute préférée. J'ai ma meilleure amie qui y est, mais je ne sais pas ce qu'elle est devenue depuis notre échec de vol dans le coffre du Don.
Je t'ai déjà dis que j'ai été domestique. C'était pour lui. Je connais le domaine par cœur et tous les emplacements des escargoméras et toute l'île aussi. J'ai mangé une fruit maudit en essayant de cambrioler son coffre-fort avec ma meilleure amie. Cela remonte à moins d'un an. Je connais les rondes effectuées par les gorilles de ce riche et le changement des groupes de surveillance dans les casinos et les points importants dans le manoir et l'île. Toutes ces informations, je les ai obtenus en faisant mon devoir de domestique. Une fois à l'intérieur, il y a que quelques issues possibles : les égouts, la sortie de secours réservée au Don et les passages dérobés dissimulaient dans toute Lust Island. Don Silicono a une grande influence auprès de la marine présente sur l'île et les mercenaires. Il peut décider de réduire un commerce ou autre en un claquement de doigt juste par plaisir et ça c'est déjà vu. C'est un homme cupide et avare. Une rumeur circulait auprès des domestiques comme quoi il avait renié son propre fils. Mais on n'a jamais vu une femme avec lui donc ce n'est qu'une rumeur.


Kyubey rejoignit la demoiselle et s'installa sur son épaule. Cloé tournait la tête vers l'animal et luis sourit.

-Ma beauté est une malédiction... Tu devrais fuir et Keld aussi.

La jeune femme retira l'animal de son épaule et creusa dans le sol. Les ongles de la demoiselle se brisaient plus elle creusait. Le bout des doigts de la charmante créature saignait. L'animal mordit Cloé, les bracelets de la jeune femme s'entre-choquèrent. Un bruit léger et métallique se fit entendre à ses oreilles. Elle regardait ses poignées et les objets en acier avaient la couleur des braises. Elle retira l'un des anneaux et aperçut une inscription à l'intérieur.

" Pour ma douce fleur. Tendrement Rey."

Elle remit l'anneau sur son poignée. Une vague de haine et de colère prenaient part en elle. Plus rien serra comme avant. Elle repensa à Celia Arrior et les propos qu'elle lui avait tenue. Cloé devait devenir forte et puissante pour aider Keld à tenir sa promesse. Elle regardait le Cornellia émettre son dernier cris de douleur. Dans cette nuit, la lueur de vie du brigantin s'effaçait. Elle essuya les larmes de son visage et se ressaisit. Elle se tenait face à Keld.

-Je te suivrais et je te jure de venger chaque membre du Cornellia avec toi. Mais avant je dois devenir forte et puissante.

Kyubey assistait à la scène et faisait des bonds pour signaler sa présence à la demoiselle. Cloé récupéra l'animal dans ses bras.

-Et toi, tu viens avec moi. Je ne pourrais pas laisser une si jolie petite bête seule.
-Puis je t'aurais suivi même si tu n'étais pas d'accord. Et lui, il fait partie du lot...

Kyubey regardait Keld avec mépris et tirait la langue.

-Je t'ai à l’œil !

L'animal se méfiait de l'homme car elle avait assisté à la vague de démence du garçon plus tôt sur le port. Elle ne l'aimait pas car elle savait qu'un lien était entre son nouveau maître et lui. Cloé s'avançait droit vers l'homme et sans aucune hésitation avoua.

-Je ne pourrais jamais vivre si je te perds. Mon cœur a subit un énorme chagrin et une douleur immense. Mais une seule chose me permet de tenir. Ce sont mes sentiments envers toi.

Elle avançait d'un pas décidé et déterminé comme jamais. Mais la maladresse de la belle la fit trébuché devant le jeune homme. C'était le signe de pas trop papillonner peut-être. Elle se referma et dégagea un froid. Elle prit Keld dans ses bras comme machinalement. Elle avait encore confiance en l'homme et son histoire. Il fallait pour elle de corriger ses points faibles et de se forger une carapace pour pouvoir vivre et suivre dans ce monde. Elle n'avait pas le choix. L'amour était un sentiment aussi destructeur que la haine. Elle ne voulait pas laisser une chance à ses adversaires de la blesser encore une fois aussi facilement.

-Je ne peux laisser apparaître une faille, tu comprend ? Aide-moi.

Elle s'abandonna auprès du jeune homme. Son corps tremblait. Les larmes lui reprit, elle devait vider son sac d'un coup et c'était le moment de le faire. Peu à peu, les tremblements s'arrêtaient et les reniflements aussi. Kyubey regardait ce duo enlacer.

-L'amour c'est chiant et dégoûtant !

La jalousie de la petite bête interrompu ce moment intime.

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Ven 21 Mar - 23:59

Achat



Keld enroula ses bras autour du frêle corps de la belle. Il faisait en sorte de dégager une certaine aura de sécurité pour faire comprendre à sa dulcinée de ne pas sombrer dans la solitude et l'enfermement. Il était là pour elle et c'était quelque chose d'inaliénable. Il osa même déposer un baiser sur les cheveux de sa belle. Peut-être espérait-il la réconforter et diminuer ses sanglots. Il la serra un peu plus fort et lui dit tout bas.

- Ca va aller. Je suis là.

Le soleil se levait encore plus haut dans le ciel, Keld regardait le mât du Cornellia finir de sombrer dans les eaux glacées d'East Blue. Il relâcha quelque peu son étreinte et souleva la belle pour la mettre sur le dos du canari aviateur.

- Tu as besoin de sommeil. Cette nuit était une vraie épreuve, tu dois te reposer.

Keld avait utilisé un ton qui empêcherait tout refus de la part de la jeune femme. Le maudit commença sa route avec les trois canaris et la belle. Ils marchèrent une dizaine de minutes afin d'atteindre la place centrale de la petite ville portuaire. Il avait déjà repéré une petite auberge qui avait l'air tout à fait charmante. Ils s'arrêtèrent et Keld aida la jeune femme à descendre du canard. Il dit aux trois acolytes de rester ici et de l'attendre Cloé, la petite boule de poils et lui pénétrèrent à l'intérieur.

L'ambiance y était chaleureuse, de magnifiques tableaux étaient accrochés un peu partout dans la salle d'attente. Les poutres y étaient apparentes et les murs blancs donnaient un côté moderne à l'architecture du lieu. Le comptoir était en chêne et brillait comme s'il venait d'être verni. Keld s'en approcha et appuya sur la petite sonnette au bout du comptoir. Une petite femme apparu de l'autre côté du bar et leur sourit.

- Bonjour, puis-je vous aider ?, demanda-t-elle.
- Oui, je voudrais une chambre pour deux pour une journée. Excusez-nous d'arriver si tôt mais nous avons eu une rude nuit et ma femme voudrait se reposer., répondit-il.

Il s'arrêta un instant et repensa à ses paroles. "Ma femme". Ces mots étaient sortis tout seuls. Pas pour un souci d'anonymat mais parce qu'il se sentait le devoir de la protéger jusqu'à son dernier souffle. Il l'aimait du plus profond de son être mais n'était pas encore disposé à lui avouer. Il rougit quelque peu à ces pensées et regarda autour de lui. Ce devait être un petit hôtel réputé et cher, mais peu importait, Cloé avait besoin de repos et il valait mieux qu'elle dorme dans un lit bien douillet.

- Ne vous inquiétez pas. Cela fera 50000 Berrys.
- Très bien !, dit-il avec un grand sourire.

Il sortit une petite bourse de sa poche et paya la tenancière. Elle lui donna une petite clé en or et les deux jeunes gens se dirigèrent vers la chambre. La bestiole les avait suivis. Il invita Cloé à s'installer sur le lit et s'adressa à l'animal.

- Je compte sur toi pour veiller sur elle., lui dit-il avec un léger sourire.

Le maudit était conscient que la bestiole ne l'aimait pas, mais peut-être feraient-ils plus ample connaissance. Après tout elle semblait vouloir rester collée à Cloé et Keld ne voulait pas l'en empêcher. C'était un soutien de plus pour elle et cela lui allait. Il déposa un baiser sur la joue de la belle et ébouriffa la tête de Kyubey.

Il les quitta et sortit de l'auberge. Il se dirigeait de nouveau vers le port, déterminé à trouver un bateau le plus vite possible. Ils devaient sortir de cet endroit maudit le plus vite possible et reprendre la mer. Les trois canaris le suivaient tranquillement. Keld respira l'air iodé de cet endroit et reprit un peu confiance en lui. Le ciel était d'un bleu azur, comme s'il narguait le jeune homme par rapport aux événements passés. Il soupira et continuait sa marche d'un pas décidé.

Il atteignit le port en quelques minutes. La scène de bataille avait été remplacée par une foule vivante composée en grande majorité de pêcheurs préparant leur navire afin d'aller travailler. Le jeune homme avait repéré un vieux ketch en assez bon état pendant le feu de l'action, il se demandait s'il appartenait à quelqu'un. Il interpella un type et lui demanda à qui ce navire était. L'homme lui répondit que c'était un vieux monsieur qui le possédait et qu'il cherchait à le revendre. Quelle aubaine. Le jeune homme se mit activement à la recherche du vieillard.

Il finit par le trouver assis sur une caisse juste devant son bateau. Il criait à qui voulait l'entendre qu'il voulait le vendre. Keld s'approcha de lui.

- Bonjour M'sieur., lança le jeune homme.
- Bonjour jeunot.
- Votre bateau m'intéresse.

Les yeux du vieux s'illuminèrent, il sauta de sa caisse avec une agilité déconcertante et alla serrer la main du jeune homme. Il lui prit ensuite l'épaule et le força à monter dans le navire pour le faire visiter. C'était un assez petit bâtiment, long d'une vingtaine de mètres armé de deux canons et porté par deux mâts de taille assez conséquente. Il lui fit visiter la cabine, malgré la taille du bateau, le coin à vivre était assez grand. Il n'y avait qu'une chambre, une petite salle à manger avec cuisine, un espace détente et une grande cale. Keld visitait l'endroit avec émerveillement. C'était la première fois qu'il pourait avoir son propre bateau.

- C'est un petit bijou c't'outil. Il peut atteindre une vitesse de 32 noeuds rien que ça ! Bon, il faudra retaper deux trois planches sur le pont mais il est en bon état., lui annonça-t-il.
- Pourquoi le vendez-vous ?, demanda alors le jeune homme.

Le visage du vieux matelot se fut triste sur le coup.

- Et bien vois-tu, je suis un vieux capitaine. Il est loin le temps où je pouvais voguer librement sur les Blues. Cela va me manquer, mais maintenant je dois m'occuper de ma santé. Je suis malade, je tremble tout le temps et j'ai dû dissoudre mon équipage pour les laisser vivre leur vie.

La mélancolie se sentait dans ses paroles. Keld sourit, il devait avoir vécu tout un tas de merveilleuses aventures, il avait hâte de faire vivre un nouveau voyage à ce magnifique navire.

- Combien en voulez-vous ?

Le vieux réfléchit quelques instants. Puis il fixa les yeux marrons du jeune homme.

- J'en veux dix millions de Berrys. Normelement je l'aurais vendu douze mais je sens que tu vas en prendre soin. Et savoir que mon beau "Cavalcade" va vivre une nouvele vie me réjouit.

Keld sortit sa bourse, prit douze millions et les tendit au vieux.

- Là, il y a douze millions. L'état du bateau semble assez bon et je ne veux pas qu'il soit bradé, par pur respect aux aventures que vous avez dû vivre à son bord.

Keld vit que le vieux avait les larmes aux yeux, il lui posa une main amicale sur l'épaule et lui donna l'argent. Le vieillard renifla bruyamment et finit par s'essuyer le nez avec sa manche.

- La Cavalcade est à vous. Je vous autorise à le renommer car il a droit à une seconde vie. Ce qui est assez rare pour ce type de navire.

Le jeune homme remercia le vieux et l'accompagna dehors. Ils se saluèrent une dernière fois. Maintenant il lui fallait un équipage, le vieux lui avait dit qu'il pouvait se manier à deux, mais le jeune homme n'avait aucune compétence dans la navigation. Il réfléchit un moment et repensa à Cloé. Elle savait manier un navire, en effet, il l'avait vu diriger plus d'une fois le Cornellia. Ils pourraient donc partir au plus tôt et cela réjouit le jeune homme. Le maudit se mit à courir en direction de l'auberge. La visite avait duré assez longtemps grâce aux explications diverses du vieil homme. Il était le début de l'après-midi. Il arriva à l'hôtel et se précipita pour réveiller la belle.

- Cloé ! Cloé ! J'ai une surprise !, dit-il totalement enjoué.

Il avait eu de la chance de trouver aussi vite un bâtiment à acheter. Il était content mais n'en oubliait pas pour autant ce qui s'était passé plus tôt. Il espérait que cet événement occulte un peu la nuit macabre qu'ils avaient passée.
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Sam 22 Mar - 21:31


Repos et invitation

Les deux jeunes gens se dirigeaient vers une auberge, Cloé semblait ailleurs. La nuit s'était éclipsée laissant place au petit matin. Elle avait son regard fixé dans le vide, comme une âme errante. Le corps de la belle se balançait au rythme des pas de sa monture. Kyubey était dans les bras de la jeune femme à dormir. Quand le canari s'arrêta l'animal reprit son activité et murmura quelques mots.

-Vraiment pitoyable l'hôtel...

La devanture de l'auberge était assez ancienne et rustique. Entre les poutres apparentes et la pierre, un certain charme se dégageait des lieux. Cloé descendit de la monture avec l'aide du jeune homme. Elle restait enfermée sur elle-même et ne leva pas les yeux. Elle suivait l'ombre du garçon jusqu'à être dans l'entrée de l'auberge. Elle regardait autour d'elle, mais rien n'interpella la demoiselle et elle restait avide et sans vie à suivre Keld. Kyubey commençait à râler et s'agiter dans les bras de Cloé.

-Une chambre pour deux ?! Tu t'es crus pour son mari ?! Et en plus tu sors qu'elle est ta femme, mais allô quoi !

Cloé caressa la tête de Kyubey et monta à l'étage. Un long couloir desservait les chambres de l'hôtel. Sur le haut de porte chacune d'elles avait un numéro. La demoiselle regardait cet enchaînement. D'un côté droit les numéros étaient impairs et de l'autre paire. Elle ne comprenait pas bien en quoi cela servait. Elle se cogna le visage contre le dos du jeune homme.

-Pardon.

Elle pencha sa tête vers le plancher et fixa ses pieds. Un mouvement léger de son œil pour observer le numéro de porte. Un peu usé par le temps et la fréquentation, le chiffre "12" était tremblant. Cela lui rappela quelques souvenirs de son enfance sur Lust Island. Les chambres des salariés de sa mère avaient toutes un numéro, cela facilite le commerce. Le bruit du verrou résonnait dans l'esprit de Cloé, la ramenant dans la réalité et non le passé. Elle serra l'animal un peu plus fort. Une inquiétude envahissait la jeune femme. Sa respiration se faisait plus rapide et plus fort. Elle dépassa la porte après son ami. Elle relâcha l'emprise sur Kyubey. La petite bête sauta en direction du grand lit deux places. Après un petit rebond sur le dessus du lit, Kyubey aperçut les jeunes gens s’entrelaçaient.

-Faites comme si je n'étais pas là...

Avec ses longues oreilles, elle se cacha le petit visage. Cloé se laissait prendre dans les bras musclés et chaleureux de Keld.
La tête de la belle était contre le torse de l'homme. Elle laissa le poids de son corps se posait et se perdre sur le physique du maudit. D'une voix douce et frêle, la douce émit un son.

-Reviens vite...

Elle se laissa guider par l'homme sur le lit. Elle s'installa et reste assise. Quand Cloé vit le dos de Keld, elle prit l'une de ses mains.

-Je t... te souhaites bon courage.

La tête de la demoiselle resta baisser, elle ne voulait pas montrer sa gène à l'homme et son visage rouge. Elle releva un peu son menton pour lui envoyer un sourire, mais à la place elle reçut un baiser sur la joue. Kyubey s'était mis au bout du lit à regarder l'homme quittait les lieux.

-Compris !

Cloé s'allongea sur le lit et se positionna comme un fœtus. Sa chevelure s'étalait sur les oreillers et tombait un peu sur le sol. Les paupières de la belle se fermèrent, laissant la jeune femme quittait ce monde vers celui des rêves. Kyubey resta auprès de son maître, elle était assise et observait la chambre. Il y avait un meuble avec une vasque et une jarre d'eau et au-dessus un grand miroir qui prit une place inutile. La bestiole quitta son poste pour aller vers la glace réfléchissante. D'un bout maîtrisé et agile, Kyubey se retrouva sur le meuble. Le reflet montrait une petite boule de poils avec son pelage ébouriffé sur son sommet. Elle se leva sur ses pattes arrière, elle était comme assise, mais se maintenait en équilibre avec sa queue. Kyubey utilisait ses pattes avant pour remettre un peu d'ordre. Elle se contempla et fanfaronna.  
Soudain, elle se retourna en direction du lit. Cloé gémissait et bougeait. La bestiole s’ébrouait et sauta du meuble. Elle courut vers son maître qui semblait comme torturé ou pire encore.

-Cloé !? Cloé!?

Elle prit une mèche de cheveux dans sa bouche et la tira pour essayer de réveiller la belle endormie de sa détresse. Mais Cloé était profondément endormie, le corps de celle-ci se mouvait avec force et dégagea l'animal. La peau de la demoiselle ruisselait de sueur et son visage exprimé de la terreur. Kyubey fut éjectée au bout du lit et regardait Cloé avec effroi. Le comportement étrange de la belle faisait reculer l'animal. Cloé essaya de tendre la main, mais fut rejetée.

-Je vais sortir un peu, tu viens ?

Cloé se releva et dégagea les cheveux de son visage. Sur la table de chevet la clef de la petite chambre était déposée. c'était sans doute Keld qui l'avait laissé là pour la demoiselle. Il n'y avait pas de salle de bain dans la pièce. Il fallait aller dans les douches communes de l'auberge. Elle ouvra le tiroir et prit une feuille et un stylo.Le petit mot était accroché sous le numéro de la porte. Cloé quitta la pièce en direction des bains et descendit les escaliers avec Kyubey.


Keld,
Je suis partie avec Kyubey aux douches communes.
Si tu veux récupérer la clef de la chambre elle est entre les vêtements dans le vestibule.
Rejoins-nous.

XXX




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Dim 23 Mar - 3:10

Tsunami



Keld arriva devant la porte de la chambre qu'il avait louée pour Cloé et y trouva accroché un petit mot. Il le lut rapidement et mit quelques minutes à comprendre. Une goutte de sang commença à perler de son nez, quelques instants après ce fut un gigantesque raz-de-marée qui en sortit. Sa tête partit vers l'arrière et il s'écrasa sur le dos. Il porta sa main à son nez pour arrêter l'hémorragie et cligna une bonne cinquantaine de fois des yeux se remémorant le texte de la petite feuille de papier.

Il se releva non sans peine et tituba dans le couloir en direction des douches communes. Il traversa le long corridor, une main posée sur le mur pour se retenir. Il arriva à la porte de verre menant aux douches. Elle était couverte de buée, Keld la fit coulisser et entra à la recherche des vêtements de la belle. Il pouvait sentir l'air chaud et humide tout autour de lui ce qui n'arrangeait pas son cas. Il avait la tête qui tournait de plus en plus. Il finit par atteindre les vêtements de Cloé mais il glissa sur un savon bêtement posé sur le sol. Il tomba à la renverse et ses habits se coincèrent dans un tuyau. Dans la chute, ses vêtements partirent en lambeaux en même temps qu'un morceau de tube qui déversa plusieurs centaines de mètres cubes d'eau.

Une immense vague emporta le jeune homme à moitié mort dans les douches, il se retrouva à moitié nu aux pieds de la belle. Ses formes étaient cachées par de légers nuages de brume mais Keld put aisément imaginer les contours du magnifique corps de Cloé. Son saignement type tsunami revint à la charge le propulsant littéralement de l'autre côté de la pièce en glissant sur le sol. Il finit par s'évanouir.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il se retrouva nez à nez avec la tenancière de l'auberge. Elle n'avait pas l'air contente du tout, elle se mit à brailler sur Keld l'insultant presque. Le jeune homme tenta de se relever mais un énorme mal de crâne l'en empêcha.

- Vous êtes malade ou quoi ?! Savez-vous combien cela coûte de réparer tout e cette installation ? Et je ne parle pas du temps que je vais mettre pour éponger toute l'eau des douches !

La dame, dans un élan de logique, avait éteint l'arrivée d'eau en entendant le vacarme qui provenait de la salle d'eau commune. Elle avait retrouvé Keld allongé sur le sol avec une légère silhouette blanchâtre s'échappant de sa bouche. Elle avait réussi tant bien que mal à le ramener à la vie une fois qu'elle l'eut déplacé dans la salle principale de l'hôtel. Bien sûr, les dégâts n'étaient pas conséquents, heureusement pour le porte-monnaie de Keld, mais la tenancière se devait d'exagérer pour faire comprendre au jeune homme qu'il avait fait quelque chose de mal. Il ne put s'expliquer et renonça à se faire entendre, préférant la laisser l'engueuler. De toute manière, il avait trop la tête dans le coaltar pour lui répondre.

Il resta allongé quelques minutes afin de reprendre des forces. Il espérait que rien n'était arrivé à Cloé. Toute cette histoire pour une maudite clé. Il soupira. Lorsqu'il put se relever, il alla donner quelques-unes de ses économies à la gérante, s'excusant un millier de fois pour le dérangement. Celle-ci accepta sans broncher et lui intima de faire attention la prochaine fois. Il devait manger maintenant, la perte de tout ce sang lui avait pas mal coûté. Il était en manque de sucre, il décida donc de sortir s'acheter quelque chose à manger. Entre-temps, il était retourné dans les douches pour observer les dégâts et dans la chambre pour voir si Cloé s'y trouvait. Il ne l'aperçut nulle part.

Il arriva devant une petite boutique d'où une odeur de viande se dégageait. Il y pénétra et commanda une sorte de pain fourré à la viande d'agneau en tranche. Ce mets était accompagné d'une sauce à la crème fraîche, à l'ail et au persil donnant un goût unique à ce sandwich. Il paya et alla s'asseoir sur un banc dans le jardin japonais de la veille. Il ne se faisait pas de souci pour Cloé, il savait que la boule de poils était restée avec elle et qu'elle la protégerait. De toute manière, il s'était débarrassé des menaces qui pesaient contre eux. D'une manière plutôt rude, il fallait l'avouer. Après avoir littéralement englouti son repas, il s'affala sur le banc. Il se sentait revivre. Il resta là quelques minutes, puis finit par se lever et s'asperger le visage d'eau fraîche provenant de la petite mare du jardin.

Il décida de retourner à son navire. SON bateau. Il en avait toujours rêvé et cette pensée le réjouit malgré le renfermement visible de Cloé. Il se dit qu'il valait peut-être mieux la laisser un peu seule pour le moment. Il avait tenté de se rapprocher mais cela n'avait pas été très fructueux. Il mit quelques minutes à atteindre le port, puis il se dirigea vers le ketch. Il monta à bord et se mit au gouvernail. Toutes sortes de scènes se passèrent dans sa tête. Il se projetait dans le futur. Il deviendrait un personnage influent et surtout libre. Son aventure pouvait enfin commencer.

Un équipage composé d'uniquement deux personnes ne suffirait pas à aller bien loin. En effet, il se mit à faire un calcul : il aurait besoin d'une vigie, d'un médecin, d'un ingénieur naval, un canonnier et pourquoi pas d'un musicien ? Il avait déjà une navigatrice et une cuisinière en la présence de Cloé. Il se mit à penser aux différents postes à pourvoir et se remémora de bons moments passés avec des personnes qu'il avait rencontrées lors de son voyage sur le Cornellia. Erwin, Mike et Ren. Trois personnages bien différents les uns des autres mais qui avaient tous un point commun : le fait qu'ils avaient tissé un lien d'amitié assez rapidement. Il se demanda s'ils allaient bien et il regrettait de ne pas pouvoir les recontacter. Il aurait bien eu besoin de l'un de ces Den Den "Machin", comme celui qu'il avait reçu de Riku.

Il soupira une nouvelle fois et partit à la recherche de la belle jeune femme.
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Lun 24 Mar - 18:05


Les douches communes

Cloé posa son petit mot sur la porte. Kyubey faisait des petits sauts sur le plancher pour suivre les pas rapides de la jeune femme qui se dirigeait vers le rez-de-chaussé. En descendant l'escalier, Cloé se pencha pour attraper la petite boule de poils et la serra contre sa poitrine. La demoiselle masquait ses émotions à l'aubergiste. Elle affichait un long sourire, Kyubey pouvait ressentir la comédie de sa propriétaire. Cloé posa l'animal sur le comptoir et expliquait sa requête à la tenancière.

-Voilà, j'aimerais prendre une douche pour me relaxer un peu avant de repartir. Avez-vous des douches dans votre établissement ?
-Nous en avons. Ce sont des douches communes. Avez-vous un nécessaire de toilette ?
-Rien...

Cloé se frotta la tête avec une main comme si elle était gênée. Elle continuait à sourire à la tenancière quand celle-ci disparut sous le meuble du comptoir. Il était vrai qu'elle n'était pas très grande. Il y avait que son visage qui pouvait être vu. La vieille dame sortit une serviette et un savon noir. La demoiselle prit le savon entre ses mains et sentit l'objet.

-Mais ça sent l'olive ! Il est bizarre ce savon .
-Tu sors de la montagne ? C'est du savon d'Alep. C'est utile pour le gommage corporel et réparer la peau.
-Oh ! Mais elle parle ! Qu'elle est intelligente et mignonne cette petite bête.

La dame ébourriffa le pelage de Kyubey. L'animal regardait Cloé. Dans un murmure, la boule de poil s'adressa à la belle.

-Tu devras me laver et me brosser...

La douce prit le nécessaire de toilette et Kyubey. Elle faisait signe un peu partout dans la salle pour trouver le chemin des douches. La tenancière lui indiqua un corridor. Cloé salua une dernière fois la dame et s'engagea dans le couloir. Au bout de quelques minutes à longer un couloir traditionnel et les murs étaient en bois ancien. Quand on marchait dessus, les planches craquaient et émettaient un son particulier. Ce lieu était plein de vie, Cloé se rappelait des sons du navire. Elle s'arrêta en plein milieu du corridor. Sur sa gauche, il y avait un jardin japonais avec un kanji de galets marqué "calme". Kyubey mit ses petites sur le visage de la douce pour enlever une larme. Les lèvres de Cloé se déposèrent sur le front de l'animal. Les deux amies rentrèrent dans les douches. Une premier pièce, un vestibule permettait de déposer ses vêtements pour ensuite se diriger vers la salle d'eau. La belle retira ses haillons et les déposa dans le premier casier. Cloé coulissa une porte en verre et Kyubey s'aventura à vive allure dans la pièce. Une buée très dense enveloppait les lieux. Le bruit de l'eau qui perlait dans un bassin. La sérénité était le maître des lieux. Kyubey était comme une petite folle. Elle glissa sur le sol en long en large et en travers. La douce s'avança en direction d'un tabouret. Elle s'installa dessus et regardait son amie se débattre avec le maléfique tuyau de douche. Les anneaux métalliques de cet équipement avaient immobilisé Kyubey. Cloé rigolait, c'était son premier rire depuis l'incident. La boule de poils s'arrêta de combattre et dirigea son regard vers la belle.

-Mais tu as ris ! Oui oui ! C'est qu'elle rigole enfin !

Kyubey rampa en direction de Cloé. Le tuyau tenait son emprise et avait laissé seulement les pattes avant de l'animal. La jeune femme se tenait l'estomac, la vision de son amie était vraiment unique et comique.

-Quand tu auras fini de te foutre de ma tronche, tu pourrais me sortir de ce merdier ?
-Bien sûre.

Cloé tira ce sac de nœud vers elle. Elle enleva les liens de Kyubey. La douce garda l'animal dans ses bras et essaya de prendre le savon noir. La boule blanche et rose commençait à voir le manège de sa propriétaire.

-Attend, on peut négocier.
-Tu vas aimer, laisse-toi faire. Promis je serais la plus gentille possible.
-Ok...

L'animal se laissait faire, Cloé s'amusait à frotter la robe blanche et rose de Kyubey. Une épaisse mousse commençait à entourer la boule de poil. Kyubey, par réflexe animalier, s’ébroua. Toute la mousse s'éparpilla autour d'eux. Cloé passa un peu de savoir noir dans sa chevelure et sa peau.
Les bulles glissaient sur la peau de la jeune femme et les traces de lutte de la nuit dernière disparaissaient dans l'évacuation de la douche. Kyubey agita ses pattes pour allumer le robinet. Une eau chaude s'écoula du pommeau de douche au-dessus. Une pluie fine retirait les résidus et de la buée se rajouta à celle qui se dissipait. Cloé essayait de prendre le savon dans sa main, mais ce dernier s'échappa en direction de la porte. Elle poursuivit l'objet qui finit sa course sous le pieds d'une personne. Un coulissement de porte arrêta la course de la belle. 
Une silhouette familière se tenait face à elle. Les formes généreuses de Cloé étaient à peine cachées par la buée ambiante. Elle reconnut le jeune homme. Un pas vif et rapide elle se retourna pour cacher son corps nu. La chevelure collait la peau procelaine, laissant le fessier rebondit à la vue du garçon.

La tenancière entendit un bruit de chute violente des douches. Elle se dirigea vers ce lieu, inquiète pour la demoiselle. Le jeune homme était parti dans cet direction et n'était toujours pas revenu. Un film érotique défilait dans l'esprit de la dame. Les pas lourds définissaient l'intention de la gérante. Elle rentra dans les douches et retira le pervers des lieux. Pour une personne âgée, elle avait encore de la poigne.
Cloé s'était écartée de la scène avec son pouvoir de glisse. Elle avait laissé la dame agir. Elle quitta la salle d'eau pour rejoindre le vestibule une fois le calme retrouvé. Elle sécha rapide sa peau avec la capacité d'evasive body. L'eau sur la peau et les cheveux avait fuis et fini sur le bois senteur chêne. Kyubey suivait son maître et regardait celle-ci retirait l'eau de son être aussi facilement.

-Comment tu fais ça? Moi je dois m'ébrouer plusieurs fois pour retirer un maximum d'eau.
-Je suis une femme spéciale... Maudite...

Son visage se referma avec ce dernier mot. La peine reprit place dans le coeur de la belle et les pensées sombres également. Elle remit ses vêtements déchirés et sécha Kyubey avec la serviette. Le poil de l'animal était gonflé. C'était une boule de coton blanc et rose sur patte. Le pelage commençait à redevenir normal peu à peu. Cloé prit cette boule dans ses bras. Elle marchait lentement dans le couloir et croisa la gérante.

-Votre mari est un vrai pervers ! Il a essayé de pénétrer dans les douches pour vous mater ou pire encore ! Il a payé pour les dégâts qu'il a causé.
-Mon mari ?!
-Oui. Il a quitté l'auberge en direction du port.
-Merci et pardonnez mon ma.. mari pour le dérangement...

Kyubey commençait à râler et la jeune femme plaça sa main sur la frimousse de l'animal. Elle s'inclina devant la dame et s'excusa. Cloé dépassa la tenancière, mais celle-ci n'en avait pas finis avec la demoiselle.

-Vous allez le rejoindre dans cette tenue ? Ce soir, c'est la fête. Je vais vous donner l'un de mes yukatas. Venez avec moi.

La vieille dame agrippa le coude de la jeune femme et la guida dans les appartements personnels de la tenancière. Une fois dans la pièce la dame tira vers le sol Cloé et Kyubey. Elle sortir un ruban jaune orangé pour l'animal.

-Et voilà pour votre familier. Maintenant à vous !
-Ce n'est pas nécessaire. Je n'ai même pas un berry pour vous payer.
-Ma fille, ce soir est le soir. Il est crucial pour les jeunes amoureux. Avec les éclats de lune, votre amour sera éternel. Donc laissez-moi vous aider. Je sais que vous êtes pas marié avec l'homme. Mais l'étincelle dans vos yeux en dit long.

Cloé resta immobile, à regarder cette dame sortir toutes sortes de tissus. Elle en profita pour mettre le joli noeud à Kyubey.

-Merci, Cloé.
-Trouvé !

Les deux individus sursautèrent et avaient le regard ouvert en grand vers la tenancière. La vieille dame tenait un yukata couleur bleu pâle avec des pétales de cerisiers en imprimé.

-Allez, retirez les lambeaux de tissus. Je vais vous mettre celui-ci et demain je vais voir avec mes amies pour vous trouvez des vêtements de rechange et pareil pour votre compagnon. Il faut aider les jeunes.

Cette dame lui rappelait la couturière. De nouveau, des souvenirs embrumés se dissipaient et le son d'une voix masculine accompagné une silhouette à tête blonde. Un sourire se dessina sur le visage de la belle. Kyubey regardait son maître se faire préparer avec précision. Le yukata était un peu court pour la demoiselle mais les motifs étaient parfaits.

-Voilà ! Vous êtes à la fois sexy et belle. N'est-ce pas petite bête ?
-C'est la plus belle femme du monde. Même nue, elle sera exceptionnelle.

Cloé remercia la dame et quitta l'établissement. Elle avait mis la clef de la chambre dans son soutien-gorge. La tenue était taillée très courte, laissant la belle paire de jambes de la jeune femme se dévoilait. De dos, un peu de fessier étaient révélés. Pour le haut, la poitrine était comme maintenu dans un corset avec un décolleté plongeant votre regard dans le velours porcelaine de la peau de la belle. C'était vraiment une tenue à la limite du vulgaire. Elle déambulait dans les ruelles et les gens se retournaient après le passage de Cloé. Son visage montrait sa gêne. Kyubey marchait à la même allure que la jeune femme. Elle fanfaronnait aux côtés de son maître. Elle aimait être remarquée et elle était fière d'être avec une créature aussi belle et gracieuse. Quant à la demoiselle, elle se sentait comme une proie, faible et impuissante fac aux nombreux regards en sa direction. Elle s'arrêta à quelques mètres devant un ketch. Une passerelle reliait le quai au navire. Elle aperçut Keld. Elle ne savait pas où se cacher. Elle regarda à droite puis à gauche. Rien, même pas une caisse. Kyubey remarqua la présence de l'homme et se dirigea vers lui dans une petite course jonchait de petits sauts.

-Keld !!! On est là!

Cloé se recula un peu, elle voyait l'homme et Kyubey se rapprochaient d'elle. Sa main se tendit dans les airs. Son coeur s'emballait comme au premier jour en voyant Keld.

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Mer 26 Mar - 23:33

Fêter le Printemps



Keld avait à peine quitté le bateau qu'il vit la boule de poils et sa belle l'interpeller. Il se massa la bosse qui était apparue plus tôt après son escapade dans les douches. Le jeune homme était visiblement honteux et il n'osait rien dire. Cloé lui tendit sa main, un large sourire se dessina alors sur le visage du maudit et il attrapa son bras pour la tirer vers lui. Il posa ensuite sa main sur les cheveux de la belle et se mit à rougir.

- Désolé pour tout à l'heure. Je ne voulais pas te voir dans cet appareil, j'ai bêtement glissé sur un savon.

Sa bosse le lança une fois de plus à la pensée de cette scène. Il avait vaguement senti une poigne féroce le tirer hors des douches. Il se dit que ce ne pouvait être la gérante de l'auberge. Comment un aussi petit bout de femme pouvait avoir autant de force ?
Il secoua sa tête pour chasser cette idée de son esprit.

Son regard eut ensuite le malheur de se poser sur le décolleté de la jeune femme. Le maudit eut un sursaut, se retourna vivement en se tenant le nez de sa main pour éviter de perdre le dernier litre de sang qui lui restait. La tenue de la belle était bien trop aguicheuse pour qu'il puisse résister à la perte totale de son fluide vital. Il enleva sa veste quatre fois trop grande pour la belle et lui déposa sur les épaules. Il avait eu la présence d'esprit de jeter ses guenilles et de se racheter des vêtements dans lesquels il serait plus à l'aise avant de retourner sur le navire.

- Ne m'en veux pas, tu es très belle habillée comme cela, mais mon nez ne risque pas de supporter une telle vue aussi longtemps., dit-il dans un sourire gêné.

Il finit par l'emmener sur le pont principal de leur ketch. Il ne pouvait s'empêcher de sourire bêtement. Il en oubliait presque les événements précédents et espérait que cela fasse le même effet à Cloé. Il ne supportait pas de la voir souffrir. Il voulait retrouver la jeune femme pétillante et maladroite d'avant.

- Je te présente notre navire ! Nous pouvons le renommer comme nous le souhaitons, cependant, je n'ai pas d'idée...

Il haussa les épaules et commença la visite. Il lui montra les deux ponts, ils prirent ensuite l'escalier qui menait à la salle dite commune. Ils admirèrent la belle cuisine aménagée et l'espace détente. Il continua par la cale vide et spacieuse puis ils revinrent sur leurs pas pour s'arrêter devant la porte de l'unique chambre.

- Ce sera ta chambre. Je dormirai dans la salle commune en attendant de créer des dortoirs supplémentaires. Tu as aussi une salle de bains privée.

Keld espérait la faire sourire en lui offrant cette pièce où elle pourrait y déposer ses affaires personnelles. Il se frotta la nuque quelques instants et reprit.

- Par contre, pourrais-tu devenir ma navigatrice ? Je ne connais rien en bateau et je sais que tu te débrouilles assez bien avec un gouvernail. Bien sûr, je ne te force à rien.

De toute manière, ils allaient devoir former un véritable équipage pour pouvoir réellement prendre la mer. À deux, ils ne pourraient que se déplacer d'île en île sur de courtes distances. Le bateau pouvait accueillir dix personnes de plus. Ils allaient avoir besoin d'une vigie, d'un canonnier, d'un médecin, d'un cuisinier - car comme cela, Cloé n'aura pas à tout le temps préparer la nourriture en plus de la navigation - et de quelques autres personnes pour manoeuvrer leur navire. Keld, quant à lui était assez doué de ses mains, ainsi, il pourrait acheter des livres sur l'ingénierie navale pour pouvoir effectuer des réparations ou des modifications.

Keld remonta sur le pont, laissant Cloé et sa boule de poils seules. Il s'appuya sur la rambarde et fixa l'horizon de ses yeux. Le soleil commençait à tomber, le jeune homme pouvait le voir descendre derrière les montagnes de la petite île. Ils ne pourraient pas quitter les lieux à la nuit tombée, en effet, il était déconseillé pour un navire de quitter un port en pleine nuit. Et cela, même Keld le savait.Le jeune homme soupira en regardant les passants s'affairer. Ils avaient l'air de préparer quelque chose. Certains d'entre eux accrochaient des banderoles et des affiches un peu partout pendant que d'autres déposaient des fleurs dans les ruelles de la cité. Le nom de cette île lui échappait mais vu l'animation qui y régnait, elle devait être assez connue. Keld interpella une des personnes portant un pot de fleurs.

- Hey, excusez-moi, que préparez-vous ?

Le type le regarda d'un oeil interrogateur, il finit par répondre qu'ils allaient célébrer le Printemps et que cette fête avait fait la renommée de leur île. Ils devaient attendre beaucoup de gens. Keld sourit en se disant que cela pourrait être sympathique d'y jeter un oeil. Après tout, ils devaient attendre le lendemain pour partir. Ils pourront ainsi rassembler des provisions pour le début de leur voyage. En se baladant dans les rues de la ville, ils pourraient localiser des boutiques intéressantes. C'était décidé, il allait emmener Cloé à cette fête, il allait tout tenter pour lui faire oublier tout cela et peut-être retrouver la jeune femme qu'il commençait à aimer. Il serra son poing jusqu'à s'en faire blanchir les phalanges et se le jura à mi-voix.

- Ne serait-ce que quelques instants...

Il avait hâte de quitter cet endroit tout de même, de former son équipage et de partir à la chasse au Silicono. Mais il devait oublier ces pensées le temps d'une soirée car cela se verrait et risquerait de mettre en échec son plan pour redonner le sourire à sa belle.

Le début de soirée arriva rapidement et les ruelles se firent de plus en plus bondées. De petits stands de jeux d'adresse et de hasard avaient été montés. L'on pouvait y gagner toutes sortes de lots, allant de la petite peluche représentant un Den Den Mushi jusqu'à un roi des mers gigantesque. Les terrasses des restaurants étaient noires de monde et les serveurs avaient un peu de mal à suivre cette cadence infernale.

Les deux jeunes gens déambulaient tranquillement dans la rue. Keld glissa sa main dans celle de Cloé pour ne pas la perdre au milieu de la foule. Le contact froid de la peau de porcelaine de la belle fit battre le coeur du maudit à toute vitesse. C'était la première fois qu'il tenait vraiment la main d'une fille et cela lui plaisait. Ils s'arrêtèrent devant un vendeur de barbe à papa et le jeune homme en acheta une énorme pour Cloé. Il lui tendit en souriant puis ils reprirent leur route. Keld, en apercevant un stand de tir, eut une idée. Il y emmena la jeune femme, lui mit une carabine entre les mains et paya une partie au forain. Le maudit aurait été incapable de toucher ne serait-ce que la plus grosse cible du stand et préféra regarder faire la belle. Il lui sourit une nouvelle fois pour l'encourager.

Quelques instants plus tard, une sonnerie retentit et le cri d'une petite fille se fit entendre juste à côté d'eux.

- J'ai gagné ! Hum... Je veux celle-ci !

Keld tourna la tête vers la petite et vit la boule de poils de Cloé dans ses bras. Un frisson parcourut le dos du jeune homme. Il intima à Cloé de rester là à l'attendre et se précipita vers la gamine.

- Ecoute, euh... C'est l'animal de compagnie de mon amie, tu ne peux pas la prendre, je suis désolé.

La petite gonfla ses joues et lui tira la langue.

- Je l'ai gagnée, elle est à moi !

Keld se releva et fusilla du regard le forain qui n'en avait visiblement rien à cirer. Le jeune homme s'accroupit devant l'enfant.

- Si tu me la rends, je t'achète tout ce dont tu as envie., finit-il par annoncer non sans appréhension.

- Ah vraiment ?

Keld acquiesça à contre-coeur. La gamine eut une lueur démoniaque dans les yeux et lui dit qu'elle garderait la boule de poils avec elle en guise de garantie. Le maudit s'étonna de la perspicacité des enfants de cet âge. Elle devait avoir l'habitude de faire chanter ses parents. Le jeune homme lui demanda d'ailleurs où ils se trouvaient et la petite pointa un couple en train de se galocher fougueusement sans se soucier de ce qui les entourait. Il alla ensuite à leur rencontre et leur expliqua la situation mais ils avaient l'air de s'en moquer. Le maudit fut indigné de ce manque d'intérêt pour leur fille et la prit en pitié. Il lui sourit et attrapa sa main pour ensuite rejoindre Cloé. Le jeune homme rapprocha sa bouche de l'oreille de la belle et lui chuchota.

- Nous n'avons pas vraiment le choix mais il faut se coltiner la petite car elle ne veut pas nous rendre Kyubey tant que je ne lui ai pas offert ce qu'elle veut...

Il se gratta les cheveux puis il sentit quelqu'un lui tirer le pantalon. La petite commençait son manège.

- Je veux me balader, porte-moi sur tes épaules !

Le jeune homme soupira et empoigna la gamine qu'il déposa ensuite sur ses épaules. Elle pesait quand même son poids et gigotait joyeusement en tirant sur la chevelure du maudit. Cette soirée promettait d'être longue. Ils trimbalèrent la petite de stand en stand durant de longues heures. À chaque arrêt elle demandait à Keld de lui gagner quelque chose. Cependant, elle perdait vite patience et menaçait de ne pas rendre l'animal si jamais il ne se dépêchait pas. Le maudit n'était vraiment pas doué avec les armes, même en jouet et n'arrivait jamais à toucher ses cibles. Tout reposait sur Cloé qui visait mille fois mieux que le maudit.

Malgré les menaces de la petite, l'ambiance se détendait et Keld commençait à avoir un peu d'estime pour elle qui semblait s'amuser comme une folle. Elle posa son menton sur le haut du crâne du jeune homme et dit.

- Je m'appelle Claire. Je suis contente de vous avoir embêté, si seulement mes parents s'occupaient un peu plus de moi. Je suis désolée.

Keld ne la voyait pas mais il pouvait imaginer sa bouille toute mignonne s'enfoncer dans ses cheveux. Il sourit et répondit.

- Moi c'est Keld !

La petite se ressaisit et finit par dire.

- Vous savez, vous n'avez pas l'air d'être que de simples amis, on dirait un vrai couple ! Et moi votre fille..., avait-elle ajouté tout bas. Keld, lui, rougit à ces propos.
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Jeu 27 Mar - 17:56


Les volontés d'une enfant

Cloé fut amené sur le pont du navire. Tout était si différent du Cornellia. Ce ketch était un peu plus vieux, mais en meilleur état. Les voiles étaient remontées et les cordages rangés. Ils avaient commencé la visite par le deuxième pont et par la salle commune . C'était un lieu très convivial. Une chaleur se ressentait encore à l'intérieur. Elle regardait son guide lui expliquer les moindres détails de ce bâtiment. Son coeur commençait à effacer la douleur et la replacer par la joie. Cloé voyait Keld être heureux, elle ne pouvait s'empêcher de l'être aussi avec lui. Derrière un léger sourire discret.

-Tu as déjà pensé à tout. Merci Keld.

Elle se laissait diriger vers les autres pièces. Soudain l'homme s'était arrêté devant une porte. Cloé se positionna à hauteur de Keld. Quand la porte en bois s'ouvrit, une chambre assez spacieuse avec une salle de bains individuelle et très lumineuse. C'était un agencement différent et plus grand que son ancienne chambre. Elle entendit son guide lui annonça qu'il laisserait la demoiselle seule dans cette chambre. Une part d'elle prit peur et serra la main du maudit.

-Tu... J'aimerais que tu dormes ici, avec moi. Je ne veux pas rester seule...

Son visage commençait à dessiner un petit sourire en coin. Elle était touchée par l'attention de Keld envers elle. La demande de Keld lui parut surprenante. Elle, Cloé Bellavi deviendrait la navigatrice sur le bateau de son premier amour ? Tout son être palpitait et frisonnait.

-Je serais ta navigatrice et je vais m'améliorer pour pouvoir t'amener où tu veux!

Elle essayait de contenir sa joie, mais au final, elle se laissa aller. Cloé sauta au cou de l'homme et lui murmura un "merci" avec une voix douce. La belle se retira pour continue la visite avec Keld. Elle ne pouvait pas rester éternellement triste et froide envers l'homme qui réchauffer son coeur. Kyubey accompagnait ce duo et les regarder faire. Entre maladresse et révélations, la boule de poils se moquait du jeune couple. Kyubey sauta assez haut pour tirer la veste de Keld donné à la belle.

-Mais moi, je peux rester dormir avec toi, donc tu n'auras pas besoin de lui.

Cloé s'accroupit face à Kyubey.

-Dormons tous ensemble alors !
-Je préfére ! Car après l'histoire des douches, je ne veux pas te laisser seule avec ce pervers!
-Apprend à le connaître avant de le juger, non ?

Cloé tourna sa tête vers celui de l'homme et lui échangea un sourire. Puis elle prit son compagnon à pils dans ses bras.

-Il paraît un peu brute, mais il pense à nous.

La demoiselle s'installa sur le dessus du lit pour tester le lit. Il était assez dur et poussièreux. Elle relâcha Kyubey qui vister la pièce dans les moindres recoins. Il n'y avait pas beaucoup de meubles, une commode, une table de chevet et un lit. POur la salle de bain, il fallait du courage pour y rentrer. L'entretien avait été oublier, si on peut dire.

-Hey ! Cloé vient voir ça ! Tu auras du boulot avec la salle de bains !
-J'en aurais un peu partout, j'ai envie de dire. Tu seras de la partie ?
-Bien sûre. Mais tu devras t'occuper de moi et de me chouchouter. Et l'autre singe aidera j'espère ?
-Keld. Il s'appelle Keld. Ne lui trouves plus de surnom. Il nous offre un toît et un nouveau départ. Compris ?

Le ton sec et froid de la jeune femme était assez rude envers la boule de poils. Kyubey râla un peu dans la salle de bains avant de revenir sur les genoux de son maître.

-Ok. Je serais plus gentille avec lui alors.

Cloé caressa le dos de l'animal et se releva. En un éclair et d'un pas rapide, Kyubey se retrouva sur l'épaule de la demoiselle. Les deux individus remontaient sur le pont.  La jeune femme regardait le dos imposant de son capitaine qui regardait vers l'horizon. Tout montrer la puissante du corps de l'homme, un dos musclé, des jambes solides et puissantes. Plus elle fixait le corps de l'homme, plus son coeur s'emballait et se rythmait d'une autre musique.

-Calme-toi. Comme tu dis : apprend à le connaître avant de t'engager.
-Oui, tu as raison Kyu'.
-Kyu' ?
-Ton surnom banane !
-Et tu piques mes répliques...

Les deux amies se échangérent un sourire malicieux et s'avancérent vers le jeune homme. Cloé se tenait à quelque pas de Keld qui discutait avec des villageois. Elle entendit vaguement une discution autour d'une fête. Kyubey semblait anormalement exciter. Les yeux rouges écarlates de l'animal s'illuminérent. Elle descendit de l'épaule de Cloé.

-On doit y aller ! Je veux y aller ! Cloé.... S'il te plaît!
Kyubey faisant son visage mignon:

Cloé essayait d'ignorer Kyubey, mais en ouvrant un oeil, elle aperçut le visage de son animal et c'était fini. Elle succomba à la demande de la boule de poils.

-Ok, ok... Tu as gagné.

Kyubey se dirigea vers Keld pour lui demander son accord. D'un saut assuré, la petite boule de poils entendit l'homme décidé d'aller à la fête. Elle n'avait donc pas besoin de lui demander et de lui adresser la parole.

Le trio quitta le navire en direction du centre de l'animation. Les ruelles étaient bondées de touristes et de villageois. Il y avait des stands divers pour essayer de gagner des lots  en tous genres. Kyubey déambulait avec les deux jeunes. Elle leva de temps en temps la tête pour garder un oeil sur Cloé et Keld. Soudain la main de l'homme prit celle de Cloé. Kyubey grimaçait et râlait. La jeune femme sentit la grande main chaude et forte de Keld s'enlaçait avec la sienne. Son coeur était sur un petit nuage, elle regardait le jeune homme sourire et être heureux. C'était l'exemple type d'un rendez-vous amoureux. Il ne manquait plus qu'il ne lui offre un petit quelque chose et aussitôt qu'elle avait pensé à cela, le duo s'arrêta devant une marchande barbe-à-papa. Une énorme sphère nuageuse et légère se tendit droite vers son visage.

-Merci ! Regarde Kyubey, la barbe à papa est plus grosse que toi !
-Très drôle !

L'animal bouda et la jeune femme enleva un morceau de la gourmandise. Elle la tendit vers Kyubey. la boule de poils avala le nuage sucré en un coup.

-Tu es trop mignonne!

Ce couple de jeunes amoureux avançait lentement et observait les les festivités. Soudain, le corps de la belle fut tiré vers une petite maisonnette. Elle regardait le stand en question et Keld lui donna une carabine. Kyubey était sur la planche à regarde son maître faire des tirs de précisions. Il y avait seulement six cartouches de plomb pour toucher sept cibles. Le forain rigolait en voyant la belle chargeait l'arme et se positionnait.

-Ma p'tite dame, si vous touchez une seule cible je vous offre ce que vous voulez.

Cloé lançait un regard noir à l'homme et tira en rafale cinq coups sur six. Le dernier coup, elle chargea l'arme et regardait les mouvements des deux cibles. Elle soufla lentement et appuya sur la détente. Les deux ballons furent éclatés par un seul coup. Cloé reposa l'arme sur le comptoir et fixait son regard dans celui du forain.

-Alors j'ai le droit à quoi ?

Le forain souriait à la belle et se frotta la tête, la jeune femme était fière devant Keld. Quand elle se retourna vers lui avec son gain. Son compagnon lui annonça que Kyubey avait été confondue avec un lot du forain par une fillette. Son visage retira toute sa joie et se referma. Cloé laissa Keld se charger de ce malentendu avec l'enfant. La jeune femme voyait son animal se faire serrer comme une simple peluche dans les bras de la gamine. Elle fit signe à l'animal de ne pas émettre un son. Kyubey avait l'air d'être de mauvaise humeur et une lueur rouge sang se dirigea vers les deux jeunes gens qui n'avaient finalement pas le choix. Ils devaient subir les caprices de l'enfant pour pouvoir retrouver leur compagnon.
Kyubey et sa lueur maléfique:

Cloé accompagnait l'enfant et Keld. Elle regardait la fillette menée l'homme comme elle le souhaitait à travers la fête. De temps à autre, la demoiselle faisait les jeux de précision pour gagner les lots et satisfaire l'enfant. Kyubey s'était endormie dans les bras de l'enfant et baver sur les bras de cette dernière. La peau de la fillette ressemblait à celle de Cloé quand elle utilisait sa technique d'évasif body. Cloé essayait de contenir son rire pour ne pas vexer la fillette.
Un bout d'un certain moment, l'identité de l'enfant fut dévoilé. Elle se nommait donc Claire. Cloé s'imaginait avec une enfant de son âge faisant des caprices à son papa. Soudain, des souvenirs du Cornellai et de Rey l'envahi . Elle cacha son visge derrière son lot, une énrome peluche de lapin blanc. Le tissu du lapin absorbait les larmes de la jeuen femme. Elle revoyait les entraînements avec Rey au pistolet et à la rapière. Cloé essuya les quelques gouttes et esquissa un sourire à l'enfant et à Keld.
Au même moment, Claire désignait intimement ce duo comme un vrai couple. Cloé aperçut le visage rouge de son compagnon et se rapprocha de lui.

-Alors tu es tombé amoureux de Claire ? Je ne suis pas jalouse, tu sais.
-Tu n'es pas amoureuse de Keld ?

Un large sourire sur le visage de la belle se dessina et elle poussa vers le sol le corps de l'homme. Les deux femmes étaient face à face. La poitrine de Cloé entourait le visage du porteur. Elle cligna d'un oeil.

-C'est un secret !

Elle retira son buste et regarda Keld.

-Tu as chaud ? Tu es malade Keld ? Tu es tout rouge.

Elle déposa ses mains froides sur le visage de l'homme et le regarda avec une manière langoureuse. La peluche du lapin tomba sur le sol et la chevelure rose se mouvait dans les airs. Les lèvres de la belle se posaient sur le coin de la bouche de Keld et lui murmura.

-Ne change rien, tu es parfait...

Elle se retourna et déambula en tête. Elle se dirigeait vers un endroit plus tranquille. La nuit avait pris place et l'activité ne diminua pas. Claire semblait s'endormir peu à peu sur son porteur et Kyu bey essayait de trouver un moyen pour quitter l'emprise de l'enfant. Après quelques minutes de marche, Cloé trouva une petite colline. La vue était unique. On pouvait voir les lumières de la ville et l'activité qui l'accompagnait comme une immense vague. Lentement des gens s'installèrent. C'était le moment, le feu d'artifice allait commencer. Cloé prit Kyubey qui glissait comme une limace des bras de Claire.

-Keld, elle s'est endormie. Tu peux la descendre ? Je la prendrais avec moi.

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Ven 28 Mar - 18:45

Altercation



Keld avait vraiment passé une bonne soirée. La petite s'était endormie se servant de la chevelure du jeune homme comme de coussin. Il la fit descendre gentiment et la donna à Cloé. Il fit tout son possible pour ne pas la réveiller. Le soleil n'était pas près de se lever et il était temps de rendre cette jeune fille à ses parents bien qu'ils dussent sûrement être occupés à faire autre chose. Le maudit soupira, c'était vraiment honteux de leur part de faire cela à leur propre fille. Mais avant cela, ils allaient pouvoir admirer un magnifique feu d'artifice. Les détonations firent sursauter la petite qui jeta un coup d'oeil au ciel, le visage visiblement encore embué par le sommeil. Keld caressa gentiment le haut du crâne de la petite qui lui sourit. Ils restèrent là, en haut de la colline à regarder ces petites bombes teinter le ciel.

Le spectacle s'arrêta après une bonne quinzaine de minutes. Et le soleil, comme pour clôturer cette soirée se leva et éclaira les petites traces de fumée provenant des pétards. Keld reprit la petite, mais soudain, une troupe de gens s'approchèrent d'eux. Ils semblaient tous enragés et les parents de la petite menaient la file.

- Rendez-nous notre fille ! À cause de vous, nous avons dû la chercher partout et rater le feu d'artifice !

Keld fut surpris de la raison de leur rage. Contrairement à la petite, ses parents étaient de vrais abrutis. Il roula des yeux et dit tranquillement.

- Je vous ai déjà expliqué la situation, et vous n'avez même pas daigné m'adresser la parole.
- Ce n'est pas une raison pour kidnapper ma fille !, s'écria le père.

Les sourcils du maudit se froncèrent et il s'avança vers la foule l'air plus menaçant que jamais. Ils s'arrêtèrent tous d'un coup dans une crainte palpable. Keld réveilla la petite qui s'était rendormie malgré ce brouhaha. Il s'avança vers les parents qui reculèrent un peu, le jeune homme devait sûrement les intimider. Il la déposa devant eux et la laissa les rejoindre. La petite s'arrêta à mi-chemin et vint faire signe à Keld. Celui-ci se baissa et la gamine déposa un bisou sur sa joue. Le maudit lui sourit en lui posant une main sur la tête et lui dit de rejoindre sa famille. Le jeune homme retourna vers son amie et il entendit dans son dos.

- Vous ne vous en tirerez pas comme ça ! La marine a été appelée et ils seront là d'une minute à l'autre.

Keld se retourna une énième fois et vit les gens s'approcher d'eux comme des lâches avec des cordages. Keld pointa deux doigts en direction du père et tira une balle de cendres qui siffla juste à côté de son oreille. Stupéfait, il se mit à trembler et suer à grosses gouttes. La petite tira sur les vêtements de son papa les joues gonflées.

- Ne leur faites pas de mal, ce sont mes amis !
- Mais chérie, ce sont des criminels ! Regarde les, lui on dirait un pirate et l'autre une fille de joie.

Les poils du jeune homme se hérissèrent sur sa peau. Dans un mouvement fulgurant, il se retrouva juste devant le type et l'attrapa par le col. Son regard planté dans celui du pauvre homme il n'eut pas à parler pour se faire comprendre. Il le déposa et ajouta.

- Écoute, j'apprécie beaucoup ta fille et c'est pour cela que je ne te ferais rien, pour cette fois. Soyez des parents plus dignes et occupez-vous bien d'elle.

Au même moment, cinq marines arrivèrent et leur intima de se rendre. Keld n'en avait pas l'intention, il attrapa Cloé et Kyubey au passage et les souleva. Puis il s'enfuit en direction de leur embarcation. Il s'aida de ses cendres pour se déplacer plus vite afin de semer leurs assaillants. Ils finirent par atteindre leur bateau. Il leva l'ancre et déploya les voiles. C'était l'une des seules choses qu'il connaissait en manoeuvre de bateau, en effet, il avait vu faire l'équipage du Cornellia durant de longs mois et il se souvint de tous les automatismes à avoir. Il se mit à la barre et fit tourner le gouvernail. Ils prirent donc le large sans provisions. Keld espérait que la prochaine île soit assez proche pour y faire une escale éclair pour s'approvisionner. Il dit à Cloé de tenir la barre et il alla regarder l'île s'éloigner de plus en plus.

Leur aventure commençait enfin, un peu à la hâte certes, mais elle commençait. Le jeune homme sourit en voyant le morceau de terre rapetisser. Il fit de grands signes pour dire au revoir à Claire, il était conscient qu'elle ne pouvait pas le voir, mais il n'avait pas eu le temps de lui dire adieu et il le fit à sa manière. Peut-être allaient-ils se retrouver un jour, quand elle deviendrait une belle jeune femme. Il avait créé un lien avec cette petite, c'était un peu la petite soeur qu'il n'avait jamais eue. Il alla voir Cloé.

- Peux-tu mettre le cap sur la prochaine île ? Que nous puissions récupérer des provisions ? En attendant je vais me coucher un peu, appelle moi si jamais il y a un problème, n'hésite pas à me réveiller.

Keld se dirigea dans la chambre du ketch, Cloé lui avait dit plus tôt qu'elle voulait qu'il dorme avec elle, il rougit à cette pensée, alla se mettre à l'aise et se glissa dans le lit. Il n'avait pas dormi depuis deux jours et il commençait vraiment à fatiguer, il ne mit pas longtemps à s'endormir profondément.
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