Quoi de pire que de ne pas savoir de quoi sera fait notre avenir ? Cette fois-ci, j'étais certaine des prochains événements de ma vie, et celle-ci n'allait plus durer bien longtemps. En vérité, il s'agissait d'une chose que j'attendais depuis bien du temps, même si je n'avais jamais osé me l'avouer, même si je n'aurais pas réussis à réaliser mon dessein. Cela était décevant et attristant. Mais je ne pourrais plus rien y changer. Après tout, j'avais agis avec précipitation et n'avais pas bien fait attention à ce poison. À présent, il semblait que plus rien ne puisse stopper son bonhomme de chemin. Alors, il n'y avait plus qu'à patienter. Une heure, deux heures, dix heures, je n'aurais su le dire. Ce qui était certain, c'était que cela n'allait plus tarder.

Néanmoins, je n'avais pas l'intention de me laisser pourrir sur le bord d'une plage et, comme je n'avais plus vraiment d'endroit où aller, j'avais décidé de me rendre sur le port et de chercher une petite embarcation. Une fois ceci fait, je ne me gênais pas pour monter sur la petite barque. Je m'éloignais ensuite de la terre ferme. Je voulais m'éloigner de tout ce monde, de tous ces gens. Je voulais être seule, paisible, tranquille. Je ne voulais plus voir personne. Je ne voulais pas les voir, tous ces gens qui n'en savaient rien.

Une fois assez loin de l'île sur laquelle je me trouvais précédemment, je me laissais doucement dériver sur l'océan. À quoi bon chercher à aller plus loin ? À quoi bon chercher à avancer ? De toute façon, je savais à présent très bien vers où j'allais et cela, rien n'y personne n'aurait pu me le retirer. Cette certitude que j'avais. Cela était étrangement rassurant, de ne plus avoir aucun doute.

Prenant une profonde inspiration, je m'allongeais dans la barque et retirais doucement la fameuse écharpe rouge qui m'avait servi de garrot. Elle aurait pu mettre utile au final, mais elle n'avait pas servi à grand chose. Il était bien dommage que je ne puisse pas la rendre à son propriétaire, j'étais persuadée qu'il rêvait d'autre chose pour ce vulgaire foulard. Fouillant dans mon petit sac, j'en sortis un petit carnet dont je déchirais un gros morceau de papier et sur lequel je griffonnais le nom du propriétaire de l'écharpe. J'accrochais ensuite la feuille sur le foulard. Avec ça, il y avait peut-être un peu de chance pour que la personne qui le récupère, s'il y en avait une, le lui rende. Sentant un coup de vent, je lâchais le tissu rouge qui s'envola vers le ciel. Après tout, peut-être qu'ainsi, il retrouverait celui à qui il appartenait à l'origine. L'idée que cela arrive m'amusait beaucoup.

M'installant confortablement en fond de ma petit barque, je fermais les yeux, songeant que je quittais ce monde avec quelques regrets, mais également avec beaucoup de plaisir. J'espérais que personne ne me retrouve, je préférerais simplement me faire dévorer par un monstre marin ou couler au fin fond de l'océan. Les choses seraient bien plus simples ainsi.

Soupirant, je finis par faire taire la petite voix qui réfléchissait dans mon esprit. Très rapidement, je finis par m'endormir avec la certitude que je ne me réveillerais plus dans ce monde et que j'allais peut-être enfin résoudre l'un des plus grands mystères de l'humanité. Néanmoins, je ne vous le révélerais pas.