La chasse au trésor avait duré un long moment. Une chasse particulière, puisque celle-ci consistait à récupérer un fruit. Un fruit puissant d'après des dires d'une personne inconsciente. Après tout, comment peut-on savoir si un fruit du démon est puissant ou non sans le manger ? C'est comme ceux qui se disent capable d'expliquer un tour de magie sans l'avoir vu. L'énoncé donne-t-il la réponse ? Foutaise. Bref, revenons à la situation actuelle. Moi et Madoka, nous voyagions depuis un moment déjà. Note aventure avait vraiment repris des couleurs depuis le jour où nous avions visité ce lieu qui nous avait mis sur la piste de ce fruit. Malheureusement, quand nous sommes allés sur la tombe de la personne censée posséder le fruit, il n'y avait rien de tout ça. Juste une autre note qui narguait nos personnes. Y-a-t-il vraiment un fruit à obtenir au final ? Telle est la question. Mais une chose est sûre, de cette chasse au trésor allait naître quelques choix.

" Aya... Faut qu'on parle..."

Cette voix et ce ton ne me disait rien de bon. Me retournant vers mon acolyte, je regardais ses pupilles. Sérieuse dans sa manière d'être, sa posture, la miss ne laissait aucun doute quant à ce qu'elle allait dire. Ce n'était pas une blague qu'elle allait me sortir, mais bel et bien, un discours qui ne m'enchante pas d'avance. Quoi qu'il en soit, je ne pouvais pas faire la sourde oreille. Pas envers elle. Soufflant de lassitude, je me contente de la contourner et poser mes mains sur ses épaules pour alors lui susurrer que ses désirs étaient des ordres.
D'une humeur massacrante, la barbe à papa ne me laissait aucune chance et me repoussait d'une simple pichenette sur le nez. Lâchant prise, je la laissais jouer de son corps. Se faisant aguicheuse sans le vouloir, j'écoutais ses réprimandes et la suite de ses paroles qui en disaient long.

" J'ai réfléchit, fait le point et il faut vraiment qu'on agisse de la sorte... On doit se séparer."

Cette décision m'étonnait, mais soit. Soupirant, je vins m'adosser au bord du navire sur lequel nous étions. La quitter de nouveau ? Pourquoi donc hein ? Intérieurement, je ne voulais pas, mais je feintais l'indifférence. Soit... Qu'elle parte si elle voulait. La seule chose que je désirais, s'était pouvoir la revoir un jour.

" Combien de temps ?"
" Le temps qu'il faudra.  Et évite d'infiltrer un den-den mushi volé dans mes poches. Sinon, jte castre."
" Houuuuuuu ... Que de violence ma chère. "

Laissant un petit silence retomber, je vins alors à réfléchir doucement. Devenant une véritable statue de marbre, je laissais la demoiselle aux cheveux couleur chewing-gum s'approcher de moi. Lentement, elle se mit à m'enlacer drôlement tendrement. Ayant oublié ce genre de petites attentions, j'étais étonné qu'elle ose faire cela en public. Bien que cela ne soit pas déplaisant, je posais une main sur sa tête et je caressais ses cheveux comme un petit chien. Le geste n'était pas méchant, j'avais cette habitude douce et câline avec elle. Pas pour rien qu'on est ensemble depuis longtemps.

" Tu penseras à moi ?  Même si au pire... Il y a deux doi ... "

Pas le temps de finir ma vanne, elle me met un coup dans le ventre en me traitant d'idiot. Sacré Madoka. Je la reconnais bien là. La belle se retourne pour aller préparer ses affaires. Ce départ m'attristait un peu, mais c'est ainsi. Je ne pouvais pas me montrer sensible au point de l'étreindre et l'implorer de rester si ? J'avais compris pourquoi elle partait et automatiquement, je vins regarder mon bras sur lequel se trouvait une couture récente. Ma langue me démangeait et c'est naturellement que je me dirigeais vers sa cabine. Toquant, j'y entrais pour alors m'adosser à la porte et sourire en coin. Alors qu'elle arquait un sourcil pour montrer un certain étonnement, je laissais ma voix se faire entendre. Pensif et sûr en même temps, je lui disais :

" C'est à cause de Raito la dernière fois n'est-ce pas ?"
" ... JE m'occupe de lui. Pour ce qu'il m'a fait et ce qu'il t'a fait la dernière fois, c'est bon, on arrête de jouer."
" Tu veux te la jouer solo ? C'est pas gentil ça..."
" Aya'... Arrête de jouer à ce petit jeu tu veux ? Il a faillit nous étriper la dernière fois. Cette chasse au trésor devient dangereuse et je compte bien m'occuper de lui pour être tranquille. S'il n'y a rien à gagner comme un fruit du démon, j'aurais au moins comme gain de consolation sa tête sur un plateau. Ce salop mérite bien cela..."
" T'es de bonne humeur n'est-ce pas ? ... Soit. Si tu t'en va, sache que moi je continuerais à chercher ce fameux fruit. Je sais qu'il y en a un. Je le sent. Prends moi pour un fou si tu veux. Promis tu feras attention à toi ?"
" Tu me demandes cela à moi ? Décidément, tu as mangé un clown ce matin non ?  "

Quittant ma position, je me contente de me placer face à elle pour voler un baiser. En prime, j'ai droit à une baffe tant elle n'aime pas cela, mais comparé aux autres, je n'en meure pas. En effet, les autres seraient morts pour avoir fait cela. Souriant jusqu'aux oreilles, je vins simplement lui souhaiter un bon voyage. Cette séparation me faisait mal, mais heureusement, il fallait être réaliste. Ce n'est que temporaire n'est-ce pas ?


Voilà quelque heures que la miss était partie. Chaque seconde, je la revoit en train de prendre son petit sac sur l'épaule et descendre la passerelle. Elle partait pour une durée indéterminée. Celle-ci m'avait promis de me retrouver à moins que ce soit l'inverse le moment venu. Quand exactement ? Même moi, je ne le savais pas... Ce départ me faisait quelque chose, mais je tentais tant bien que mal de l'oublier. Ou plutôt, le mettre de côté. Car oublier la miss, c'est comme renier une partie de moi-même et c'est hors de question.

Mes pas sont lents, mais réguliers. D'une allure certaine, je me dirige vers un grand hôtel. Un établissement plus ou moins renommé où quelques personnalités se trouvent. Pourquoi aller là-dedans ? La réponse est simple... Continuant de mener ma petite enquête, il se trouve que je suis tombé sur un information récemment qui est en or. Un sous-fifre de Raito est en déplacement et devinez quelle île il choisit pour faire une escale ? Celle-ci : Dwarf Town. Quel petit chanceux qu'il était. Il allait avoir droit à un joli spectacle en privé. Suite à cette nouvelle, je m'étais préparé pour mon tour de magie. En effet, il n'était pas question de me pointer comme un nul et simplement demander où est qui. De plus, il est certain que le monsieur est accompagné de quelques gorilles. C'est pour cela que je faisais quelques préparatifs sérieux avant d'aller à l'assaut de cet hôtel assez tranquille d'apparence.

La nuit tombait rapidement sur cette île. Les petits nains de cet îlot rentraient tranquillement chez eux et pour moi, s'était le moment de frapper. Au pied de l'établissement, je regardais le ciel pour voir les lumières aux fenêtres démontrant la présence d'autrui ou non. Visiblement, mon invité était bien en haut, sans doute pour laisser moins de chances à ceux qui tenteraient quelque chose. Après tout, plus on est vers le haut, plus il nous faut du temps pour sortir, tandis que plus on est proche de la sortie, plus il est aisé de s'enfuir. Simple logique imparable, sauf pour moi. J'avais imaginé un petit tour de passe-passe qui allait sans doute faire son effet ce soir.

Entrant, je regardais le petit homme à la réception. Souriant, je jouais mon rôle de petit nouveau. En tant que client, je posais des questions normales tout en observant son magnifique bureau. Jouant sur les mots et m'amusant à le tourner en bourrique, j'obtenais les informations qu'il me fallait. Mon homme était au dernier étage devenu privatisé pour la nuit. Visiblement, des gardes au nombre de quatre faisaient des rondes dans tout le couloir pour assurer une sécurité optimale et d'ailleurs, deux d'entre eux ne devraient pas tarder à venir en personne prendre le dîner de monsieur pour le monter à sa chambre. Ces petits détails m'aidaient dans ma quête. Sourire aux lèvres, je pris donc une petite chambre juste en dessous de la sienne, puis je m'en allais pour prendre possession de mes appartements.
Montant, j'allais simplement ouvrir ma chambre et ouvrir ma vitre. J'aurais pu escalader depuis ma fenêtre pour infiltrer celle du dessus, mais vu la hauteur et mes talents d'équilibriste, je ne devais pas tenter la chose... Cependant, il était obligatoire que mon coup soit incroyable. Hors de question de la jouer classique. Non.

Ma chambre prête, je vins à sortir dans le couloir et croiser les deux gardes dans l'escalier. Faisant mine d'avoir oublié quelque chose, je rebroussais chemin pour en réalité attendre qu'ils passaient. Le compte à rebours à commencer. Montant à l'étage, je vins me pointer pour alors voir les deux gardes qui se tenaient droit comme un i devant la fameuse porte. Mimant les hommes perdus, je vins simplement m'approcher d'eux et faire connaissance. Bien entendu, ils ne m'écoutaient pas entièrement et préféraient tenter de me repousser. Ah ces vieux...

" Oh attendez, attendez... Quelle carte voyez vous ?"

Sortant des cartes d'on ne sait où, je montrais une carte à chacun et chacun s'exclamait qu'il s'agissait de la même carte. As de pique. Aussitôt, un léger sourire narquois se dessinait sur mon visage et je mis une belle droite à chacun en plein dans le nez. Bien décidé à ne laisser aucun bruit se faire entendre, j'enchainais quelques coups pour les mettre hors d'état de nuire aussi vite que possible. Dix secondes avaient été le temps qu'il m'avait fallu pour les mettre au sol. Passant mes mains sur me habits, je rangeais mes cartes en remettant en place ma chevelure.
Toquant à la porte, je tentais de mimer la voix d'un des gardes pour que l'homme entrouvre la porte et malheureusement pour lui, il le fit... D'un coup sec, j'appuyais de toutes mes forces sur la porte pour le faire reculer et entrer en refermant la porte derrière nous, mais pas à clé.

" Bonsoir le monde... Il fait beau n'est-ce pas ? "
" Que veux tu ? "
" Oula oula... Calme toi mon vieux. Bien que j'ai pas énormément de temps, je ne suis pas quelqu'un qui brusque les gens. Alors assis toi et reste tranquille. Profite plutôt du spectacle."
" Quel spectacle enfoiré ?"

D'un coup, l'homme enfonce sa main dans sa veste et en tire une arme à feu. Aussitôt, il tire et pour ma part, je m'immobilise. Titubant, je m'approche de lui en toussant. Mince.. Il m'a eu. Il m'a tiré dessus et moi, je ne suis qu'un simple homme. Semblant tétanisé par la peur de mourir qui approche, je sanglote quelque peu avant de poser une main sur son arme et la détourner. Un rictus terrifiant illumine mon visage tandis que je me mets à rigoler de bon coeur.

" C'est quoi cette manie de tirer en visant le coeur... "

Pris au dépourvu, l'homme ne résiste pas plus que cela à la prise sur son arme et c'est ainsi que je me charge de le désarmer. Le pourquoi du comment ? Simple, j'ai mis de quoi me protéger des balles juste au niveau du coeur, craignant qu'on veuille attaquer ce lieu. Soupirant, je vide l'arme pour alors le laisser demander cette explication. Je hausse les épaules pour alors m'approcher de lui et lui mettre un coup dans le tibia. Le faisant s'effondrer au sol, je m'accroupis tandis qu'il gémit de douleur.

" Bien... Maintenant que les présentations sont faite monsieur je-tire-dans-le-coeur-et-non-la-tête-car-je-suis-idiot, j'aimerais savoir un truc. Où il est ?"
" Quoi donc bordel ?"
" Le fruit voyons... Allô... Le fruit du démon que vous recherchez depuis des années tout comme moi."
" Va te faire voir..."

Soupirant en voyant que je ne pouvais rien avoir, je le prends par le col, puis je nous dirige vers le balcon. En dessous se trouve ma chambre. Souriant, je le soulève en forçant, puis je le fais basculer doucement contre le bord. Lui montrant que je comptais éventuellement le pousser, je le laisse paniquer tout seul. Il fait du vent, il tente de me raisonner, puis enfin, il crache des mots. Notant dans ma tête, je le remercie avant d'entendre un bruit de porte. Oups... Les gardes sont là. Las, je remonte monsieur avant de le prendre comme un otage. Les gardes ont la pression et tout le tralala, puis finalement, je pousse l'objet de leurs convoitises tandis que moi, hop, je me laisse tomber en arrière. Abracadabra... me voilà dans ma chambre. J'ai simplement sauté pour me rattraper au bord de ma fenêtre ouverte juste en dessous. Les laissant capter ce qui vient de se passer, je profite de l'effet de surprise pour fuir et me cacher là où je peux.

Difficile de passer inaperçu. Très difficile, surtout quand on n'est pas du coin. Mais bon, après quelques minutes à chercher un coin tranquille, je finissais par trouver mon ave de paix. Au calme, attendant que la tempête passe, j'avais ma prochaine destination : L'arbre des miracles.

Mon vol d'informations avait fonctionné. Désormais, j'avais plus qu'une piste, j'avais de véritables indications certaines. Comment je savais qu'elles étaient vraies ? Simple... Sur le coup, l'homme avait cru qu'il allait mourir, de ce fait, dans ce genre de situation, on évite de dire de la merde.

" C... Il y a des instructions cachées à l'Arbre Sacré... Enfin, celui des Miracles. R...Raito comptait venir en personne retrouver les papiers pour chercher lui-même le fruit. J... Je ne sais rien d'autre."

Voilà ce que le sous-fifre avait dit. Ainsi donc, je me devais aller à l'Arbre des Miracles ? Simple n'est-ce pas ? Oui et non. Car le lendemain du vol d'informations, je me rendais compte de la difficulté pour entrer. Le lieu était protégé comme si quelqu'un avait agi pour que cela soit surveillé. Mince alors... Les nains d'ici ont une aisance pour entrer, mais moi, je ne suis guère un minus. Impossible de passer inaperçu. Soupirant en constatant cela, je me devais agir vite, car la plus mauvaise chose qui peut arriver, ce serait que le mec d'hier vienne chiper ces informations ou que Raito en personne débarque pour les prendre plus tôt. Hm... Me voilà dans une belle situation.

Me torturant l'esprit, je m'accordais l'après-midi pour trouver une solution. Imaginant bien des plans, je me rendais compte que sans Madoka à mes côtés, cela était difficile. Une paire de mains, c'est précieux en faite. Rhaaa, comme c'est rageant. M'insultant dans ma tête, une petite idée avait germé, mais cela serait risqué, car cela nécessite beaucoup de rapidités dans l'exécution et non le reste. Si je ne pouvais pas la jouer fine, autant foncer dans le tas...

Cette décision prise, j'attendais la tombée de la nuit pour que ce soit le moment de la prière du soir. Bon nombre de nains allaient prier en ce doux soir. De ce fait, ils faisaient moins attention. Convaincu de cela, j'infiltrais le lieu le plus discrètement possible, suite à quoi, me faisant passer pour un pèlerin habillé d'une belle cape à capuche couvrant 90 % de mon corps, je me dirigeais vers le lieu où les prêtres d'ici ont accès. Visiter les bas-fonds de cet établissement où reposent les corps des anciens " grands " de ce haut lieu, allait être une partie de plaisir. Après avoir gentiment demandé mon chemin à un petit prêtre - ce qui signifie l'assommer en réalité - je descendais les marches menant à ce qu'on pourrait comparer à des catacombes. L'endroit était étrangement propre. On a tous tendance à croire qu'il y a des squelettes, des toiles partout et du sang, mais en réalité, pas du tout. L'espace est serein et bien entretenu. C'est presque accueillant, c'est pour dire.

J'arrive en bas et je me retrouve dans une grande salle souterraine. L'endroit est vaste. Il doit y avoir une bonne dizaine de tombes en pierre bien lourdes. Cela va me prendre du temps... Super me disais-je. Je commençais donc mon pillage. Aussi peu saint, cela soit-il, je poussais le haut des coffres, puis j'inspectais le contenu. Dans les tombes, il y avait des squelettes, mais aussi des bijoux. Décidément, ils avaient beau être petits, ils avaient beaucoup d'or sur eux. Je ne pus m'empêcher de prendre un collier et une bague en guise de souvenir. Et alors que j'ouvrais la cinquième tombe après une bonne demi-heure de fouilles, voilà que je tombe sur un cadavre tenant un papier. Soigneusement exposé entre ses doigts squelettiques, je pris le papier pour alors le lire attentivement. Intéressant... Très intéressant... Mettant le papier dans ma poche, j'en écrivais un autre pour éventuellement narguer ceux qui viendraient après moi, malheureusement, j'entendais un bruit de portes et des bouts de conversations. Visiblement, des amis venaient d'arriver.

Me cachant tant bien que mal derrière un cercueil, des voix se faisaient entendre. Combien sont-ils ? Quatre ? Non... Cinq. Merde. Grimaçant, je réfléchissais à comment faire. L'atout de la surprise était usé. Ils savaient que j'étais le genre à parler pour les défaire tranquillement. Je me devais de devenir ce que je n'appréciais pas vraiment. Un sauvage. Laissant les gens entrer dans la pièce, j'attendais qu'un arrive à ma hauteur.
Respirant calmement, un pied arrivait dans mon champ de vision et je ne perdais pas de temps. Tel un fauve, je bondissais sur l'homme. Le frappant au crâne en premier lieu, je glissais une carte au niveau de sa gorge histoire de le saigner. Sans attendre plus longtemps, je le pris comme un bouclier et je m'en servais comme tel. Canardé immédiatement, j'avais bien fait de faire cela. Les gardes de la veille étaient là et mon ami d'hier soir aussi. Content de me voir en plus de cela.

" Tu ne sortiras pas vivant d'ici. "
" Ils disent tous ça, y compris dans ma profession..."
"Saleté de clown !!!"

Profondément insulté, je pris plusieurs cartes que je lançais vers les adversaires. Le bluff marchait, ils se mettaient sur le côté pour esquiver le coup. Prenant l'arme de mon cadavre, je la retournais contre eux et forçais le passage. Courant vers les marches d'où j'étais venu, c'est là qu'une balle de mon cher ami se logeait dans une de mes épaules. Retenant un gémissement de douleur, je m'échappais d'ici comme hier, je m'étais échappé de l'hôtel. Mes jambes ne me lâchaient pas. Elles suivaient le rythme et j'étais certains qu'un jour, elles me lâcheraient. Quelle histoire quand même...
Une fois à l'abri, ou du moins, me pensant à l'abri, j'usais de ce que je pouvais pour retirer la balle dans mon épaule et panser ma plaie. Cela faisait un mal de chien. J'avais intérêt à trouver ce foutu fruit, car à la longue... j'en avais ma claque. Je prenais des risques inutiles moi. Secouant la tête, je vins délicatement déplier le petit mot si durement cherché et me mis à le lire.

" Un naufrage a eu lieu il y a quelques années de cela. Des pirates ont essayé de piller un navire, mais le capitaine du navire est mort dignement. Avec son équipage certes, mais avec son trésor. Là se trouve l'objet de nos convoitises. Le lieu se trouve au ... "

Bon sang... Le mot est illisible. Le dernier et le plus important des mots est incompréhensible. C'est énervant. Me frappant la tête avec ma main, je me mordille une lèvre conscient que je me devais de réfléchir de nouveau. Demain, je partirais à la recherche d'un lieu inconnu.

Cette chasse au trésor prenait un tournant décisif. Je me sentais si proche du but. Les actions de mes adversaires prouvaient que j'étais sur une affaire sérieuse. Et si ce n'était pas le cas, alors ils ont bien joué, car même moi, je suis tombé dans le panneau. Loin de me douter de ce qu'il se passerait dans un futur proche, je cogite tranquillement sur ces mots. Un navire qui c'est échoué ? Où a-t-il bien pu finir ? La logique voudrait que ce soit sur la côte. C'est suite à cette conclusion que je m'étais dirigé vers les côtes. Malheureusement, cela était trop simple et donc c'est sans surprise que je ne trouvais rien d'apparent. Rien ne semblait cacher quoi que ce soit. Les côtes étaient propres, sans trace marquante du passé. Pas d'épaves, pas de grottes, rien, absolument rien. Le désert complet. Pourtant, avec toutes les preuves et événements récents, c'est certain qu'il est là, dans le coin. Cette chasse commence à me monter à la tête, voir même à m'ennuyer. Trop jouer tue le jeu. Je regarde l'horizon et me mordille le pouce en réfléchissant. Seul sur cette côte, je tente de me mettre à la place d'un pirate riche sur le point de faire naufrage. Si cela arrivait ici et maintenant, où est-ce que je me cacherais moi et mon trésor ? Quelles morts est-ce que je choisirais ? Jouer les détectives, c'est plus difficile que je ne le pensais. Après un certain moment, au final, je pousse un profond soupir.

" Bon... Je vais devoir faire une pause visiblement."

Je me parle à moi-même bien entendu. Las et quelque peu énervé tout en le cachant, je retourne sur mes pas avant de soudainement penser à quelque chose d'évident. Une île peut cacher bien des choses, tout comme l'océan. Un pirate de renom qui tient à son trésor et qui tente de le cacher au prix de sa vie... Mon dieu, mon hypothèse était tordue, mais pas impossible. Quel serait le lieu idéal pour un fruit du démon ? Sous l'eau ? Haha... Je me mis à rire suite à cette idée que j'avais en tête. M'arrêtant de marcher, je m'approche de l'eau et non de la ville. Ne me sentant pas frileux, je me jette à l'eau et commence à nager dans un certain périmètre. Allant jusqu'à l'endroit où un navire pourrait aller, je me mets à nager durant un certain moment. Un moment assez long pour me donner de petites crampes à la longue. Finalement, c'est avec peu de certitudes que j'ai cru apercevoir un fond plus profond que le reste. Un endroit spécifique qui semblait comme mener ailleurs. Un tunnel sous-marin ? Cela serait vraiment étrange, mais pas impossible.

Retournant sur la terre ferme, je me devais de trouver du matériel pour avoir un large souffle et aussi de quoi tracter une boite éventuellement. Allant chercher cela dans une boutique du coin, je ne remarquais pas le fait d'être sous surveillance. Ils sont là, attendant que je fasse le sale boulot pour eux. Une fois prêt donc, je retournais sur le lieu que j'avais trouvé. Plongeant, je retenais tant bien que mal ma respiration. Pénétrant dans ce qui ressemblait à un tunnel, je me mis à nager le plus vite possible afin d'éviter une mort pas suffocation. Heureusement, ce passage ne semblait pas long. D'apparence, il en avait l'air, mais en réalité... Bref, revenant à la surface, je regardais autour de moi pour alors me rendre compte que je me trouvais dans une pièce formée naturellement. L'endroit raisonnait aisément et bien des stalactites et stalagmites se trouvaient là. Mais malgré la beauté du lieu, c'est un autre spectacle qui m'intriguait. Sur un tas de cailloux et d'os se trouvait un squelette. Mais pas uniquement un cadavre décomposé jusqu'aux os... Non. La personne tenait avec elle un coffre et cette simple vision me faisait oublier cette vision d'os et de cailloux usés par le temps.

" Capitaine je présume ? "

Rigolant nerveusement, je m'approchais du corps et forçais sur ses membres pour qu'il lâche son coffre. Assez petit, son contenu devrait entrer dans le petit sac que j'avais apporté. Une idée avait germé dans ma tête. J'avais un fruit du style ananas dans mon petit sac. Bien entendu, le simple fruit que j'avais pris avait été trafiqué afin qu'il ressemble à un fruit du démon avec ses sortes de tatouages etcetc. Pourquoi avoir prévu cela ? En cas de vol... Ou de tentative du moins. Je ne pouvais pas me permettre de manger le fruit s'il était dans ce coffre maintenant. Je serais bloqué ici, à moins de gagner le pouvoir de me téléporter ou apparaitre où je veux. Non... Ce serait avoir une chance trop immense sur ce coup. Un coup de poker de la sorte, ce n'est pas envisageable.
Je retournais dehors armé de mes trouvailles et à mon retour à la surface, voilà qu'une belle surprise m'attendait. Des filets me tombaient dessus, j'étais traité comme un vulgaire poisson. Capturé, les gens m'immobilisaient avec une corde et devant moi se dressait une bouille que je commençais à connaitre.

" Alors alors ? Bien nagé ?"
" L'eau est plutôt bonne en effet..."

Un coup de pied partait vers mon visage et moi, j'encaissais. Pfff... Regardant l'homme d'un regard noir, l'homme de main se contentait de s'asseoir et prendre le coffre que j'avais pris. Ouvrant celui-ci, il regarde son contenu, avant de finalement me lancer le coffre à mes pieds.

" Tu te fou de nous ? ... Salop va... Je vais te tuer !!!"
" Abel... Je t'interdit cela. Il est pour moi..."

Cette voix ? Arquant un sourcil et crachant un peu de sang au sol, je reconnaissais ce ton. Raito ? Ici ? Non. Il n'était pas la physiquement. Soupirant, je regardais l'homme en face de moi grogner et sortir un escargophone de sa veste.

" Ayato... Ayato... Tu te souviens de moi n'est-ce pas ?"
" Comment oublier un ami voyons... Ce n'est pas mon genre. Que me vaut ce plaisir d'une conversation avec le grand Raito."
" LA FERME !!! Silence... silence. Même si je ne suis pas là pour voir ta misérable gueule se faire écraser, tu ferais mieux de réaliser ce que toi et ta copine venez de faire. Vous m'avez bien énervé sur le coup. "
" Madoka ? Copine ? Oula... Disons plutôt des gens proches. Copine, c'est trop officiel à mon goût."
" Abel..."

Et paf.. Un coup de plus. Ma tête se tournant un peu, c'est au final un peu plus de sang qui s'écoule de ma bouche. Il ne frappe pas comme une fille lui. Grognant, je sors doucement tant bien que mal une carte et tente de scier la corde me retenant. Pendant ce temps, j'écoute Abel et Raito qui semblent vouloir discuter avec moi. Ils utilisent la même logique que moi sur ce coup. Au lieu de se détruire, pourquoi ne pas s'allier ? Bien sûr... Et ensuite, on me met un canon sur la tête et on tire à bout portant ? Non merci. Faisant la sourde oreille, finalement, Abel se décide à prendre mon sac pour en tirer le faux fruit. Ricanant, le jeune homme me fixe de ses yeux de fou furieux. Content visiblement, il annonce la nouvelle à son patron, puis finalement, l'ordre tombe.

" Bon... Tue le. Et assure toi qu'il ne s'en sorte pas. Je m'occuperais de sa copine et de lui s'il s'en sort. Mais Abel... Sache que je n'aimerais pas que mon ' si ' devienne réalité. Compris ? Quant à toi Ayato... Sache que si par chance tu t'en sorts... Toi et ton amie, vous en paierais le prix pour sûr. "
" Bien Raito-sama."

Raccrochant, je regarde l'escargophone qui ferme les yeux. Une fois éteint, je regarde Abel qui me fixe et je souris en coin. Lui et moi, on le sait, ça ne va pas être facile. Regardant les gardes autour de lui, je me dis que cette fois-ci, se sera vraiment serré... Discrètement, je détache derrière mes liens et j'attends le geste fatidique de monsieur.

" Finalement, à défaut de te tirer dans la tête, je vais dans un premier temps te couper la langue. Cela nous épargnera des discours ennuyeux."
" Mais... Ne savais-tu pas qu'un magicien est comme un lézard ? Tu coupes une partie et elle repousse au final."

Ma pique l'énerve et finalement, il s'apprête à me frapper avec son couteau. Pour ma part, je me redresse d'un coup et lève mon bras armé d'une carte tranchant vers son oeil gauche. La carte fait mouche et l'homme cri de douleur. J'en profite pour lui donner un coup de pied dans le ventre et me lancer vers le coffre et son petit contenu. Me saisissant de l'objet, je jette un rapide coup d'oeil vers mes ennemis et remarquent qu'ils ont des armes à feu. Aussitôt, je m'apprête à sauter à l'eau pour éviter les tirs. Malheureusement, éviter des balles, ce n'est pas si facile. Alors qu'ils tirent sans viser, une frôle ma tête tandis qu'une pénètre ma chaire au niveau de mes côtes. Zut... Cela fait mal, vraiment. Plongeant dans l'eau, j'ignore la douleur tant bien que mal, puis je nage le plus loin possible en m'enfonçant dans l'eau. Les balles fusent, ils tirent dans l'eau à l'aveuglette et au final, ils vident leurs chargeurs en vain.

J'arrive à m'échapper de peu, et je me réfugie tant bien que mal sur la côte, allant me cacher là où je m'étais caché la veille. Blessé, mais victorieux intérieurement, je pris mon temps pour me soigner de manière sommaire, puis je me rendais compte de l'heure qu'il était. L'heure de vérifier mon prix. Prenant mon courage à deux mains, j'ouvrais le petit coffre et j'observais avec stupeur... Un morceau de fruit. Oui oui, un morceau. Un simple morceau de fruit. Les motifs sur la peau de ce fruit étaient bien ceux d'un fruit du démon. Souriant, je vins alors à saisir ce morceau, puis lire une inscription au fond du petit coffre : La curiosité d'avoir peur existe.
Quel était le rapport ? Bah... Sûrement devait-il ne plus avoir toute sa tête ce fameux capitaine. Soupirant, je me mis à hésiter. Et si... Et si ce morceau de fruit était un faux et qu'il était empoisonné ? Et si le reste du fruit avait été mangé par un autre et que la réalité était que cette convoitise avait pour seul but de faire mourir celui qui désirait trouver ce trésor ? Doucement, mais sûrement, je me mets à rire. Un rire amusé. J'ai compris. Jusqu'à maintenant, dans cette aventure, je n'avais pas eu peur et ne m'étais pas posé la question, mais maintenant, je me posais plein de questions à m'en faire peur.

Sans hésiter, je croquais ce morceau fruit, trouvant qu'il avait un goût immonde. J'ignorais la vérité. Celle-ci étant que le capitaine de ce fruit avait détruit le reste du fruit. Il avait gardé ce simple morceau pour se sortir de bien des situations dangereuses. Jouant le bluff, la sûreté, il avait joué avec le feu, et jusqu'à aujourd'hui, il avait réussi à protéger son fruit, même dans la mort...
Me sentant normal, je me redressais me devant trouver un bateau pour partir. Prochain objectif ? Retrouver Madoka. Et entre temps, avoir quelques aventures. Seul.