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Lun 13 Nov - 19:28
Les Balles ça Coûte pas Cher, mais une Nouvelle Cervelle...
Encore des problèmes ?Les Balles ça Coûte pas Cher, mais une Nouvelle Cervelle... - Acte XIII
Shakedown - The Score
Michel-Ange
- Hep, minute ! Kari retint un soupir devant l’intervention du siècle. Elle sentit Michel-Ange stopper sa course et desserrer sa prise sur la chasseuse. Cette dernière profita de cet instant pour descendre de son épaule musclée avant de se retourner face aux hors-la-lois qui s’apprêtaient à sortir des égouts. L’un d’eux s’était même tourné dans leur direction et les observait fixement. La brune fronça les sourcils en reconnaissant en sa personne l’amateur de bombes et autres joyeusetés pouvant exploser de la petite équipe. Son regard ne semblait toujours pas ciller.
La Crown tourna la tête en direction de l’homme-tortue qui l’accompagnait. Il s’était figé, défiant du regard le Lundren. - Heu… Non ? Un petit sourire vint illuminer le visage de Kari. A sommation idiote, réponse idiote. Enfin, au moins Michel-Ange avait réussi à retenir leur attention et les garder quelques instants de plus dans les égouts. Les hors-la-lois finirent par ignorer la jeune femme et son acolyte homme-tortue et sortirent prestement des égouts, disparaissant ainsi de la vue de la Crown.
Cette dernière lâcha un soupir las. Elle s’approcha d’un bon pas de l’échelle menant à l’extérieur et s’apprêtait à y grimper lorsqu’elle entendit des éclats de voix provenant d’au-dessus d’elle. La brune releva la tête et ses sourcils se froncèrent lorsqu’elle vit passer une dizaine de silhouettes au-dessus de la bouche d’égout. La chasseuse de primes grimpa les barreaux en prenant garde à ne pas glisser. Lentement, et parce qu’aucun bruit ne semblait émaner très près d’elle, elle passa la tête à l’extérieur du conduit et jeta un coup d’œil furtif à son environnement. La course de son regard fut bloqué par un mur de dos humains, à peu de choses près alignés les uns par rapport aux autres.
Le bruit d’une pluie de coups de feu inonda les oreilles de la jeune femme, accompagnés d’ordres beuglés à tout va. Dans ce chaos cacophonique, une chose rassura néanmoins la chasseuse de primes : personne ne semblait l’avoir remarquée. Elle libéra l’une de ses mains tenant un barreau et lui permettant de rester accrocher à l’échelle sans tomber pour faire un signe à l’homme-tortue qui devait se trouver sous elle, si ce n’était juste derrière elle. D’un geste souple, la brune posa ses pieds sur le dernier échelon et se hissa au-dehors, mettant sans doute fin à son expédition dans les égouts sombres et leurs relents désagréables.
Se mettant prestement sur ses deux pieds et jetant à peine un regard à Michel-Ange qui émergeait son tour du trou sombre menant aux égouts, Kari ferma brièvement les yeux. Si tout laissait à penser que les révolutionnaires avaient bêtement attendu à la sortie du conduit pour simplement cueillir les hors-la-lois, rien n’était sûr, comme rien ne disait que c’étaient eux qui provoquaient des tirs bien nourris. La Crown tourna la tête autour d’elle, cherchant un indice sur le chemin pris par les criminels. Malheureusement, aucune piste ne se révéla à elle, et elle fut bien contrainte de s’intéresser de plus près à ces coups de feu qui semblaient faiblir.
D’un geste de la tête, elle fit signe à l’homme-tortue de l’accompagner et marcha tranquillement jusqu’à la barrière humaine qui semblait bien concentrée sur… - PUTAIN, COMBIEN DE TEMPS ELLE EST RESTÉE EN L’AIR ? La demoiselle vairon eut tôt fait de reconnaître la voix, pour au moins l’avoir entendue quelques fois. Elle se hissa légèrement sur la pointe des pieds pour dépasser l’épaule présente un mètre devant elle qui masquait sa vision.
Un léger sourire fleurit sur ses lèvres lorsqu’elle distingua les quelques silhouettes qui accaparaient l’attention de tout ce monde. Rien n’était encore perdu, même si, de ce qu’il semblait, les criminels n’allaient pas tarder à prendre la poudre d’escampette. Il lui fallait donc gagner leur attention, et vite. - Je vais faire une diversion, murmura-t-elle à l’homme-tortue. Profites-en pour attaquer le groupe qui m’a précédemment kidnappée et essaie d’attraper leur mallette. Ce sont tous des criminels, de toute façon. Michel-Ange ne chercha même pas à remettre en question les ordres, la dernière partie de la réplique de la jeune femme lui suffit amplement. S’il pouvait être redevable à, ce qu’il supposait être une soldate de la Marine… Il acquiesça.
Kari n’attendit pas une seconde de plus. Elle attrapa deux de ses chers couteaux accrochés à sa ceinture, fit un pas en avant, lança le premier de la main droite, visant le groupe de hors-la-lois avant de passer un bras autour du cou du révolutionnaire le plus proche, l’obligeant à se pencher en arrière dans une position précaire pendant qu’elle lui posait son second couteau, tenu de la main gauche, contre la gorge du pauvre type.
Michel-Ange s’élança sans perdre de temps. Il bouscula le type près de lui, créant une brèche dans le mur humain et se rua vers les quelques criminels dont il connaissait les visages, dégainant ses nunchakus, visiblement prêt à se battre. - Bien, dit-elle. Maintenant, on est tous là pour la même chose.
Léonard, Raphaël et Daniel
Les quelques individus interpellés, au nombre de sept, par le reste de la fratrie d’hommes-tortues se figèrent un instant avant de se tourner vers eux. Daniel ne reconnut aucun des visages qui leur faisaient face. - C’est pas les bons, murmura Raphaël. - J’avais remarqué. Les inconnus semblèrent se consulter brièvement du regard, l’un d’eux ayant l’une de ses mains déjà agrippée à un barreau de l’échelle qui leur permettrait de sortir. La main lâcha sa prise pour se poser sur la garde d’une épée. Cette dernière fut sortie de son fourreau et dégainée en direction des trois hommes-tortues. - Oh merde… Cinq des inconnus firent de même, sous les bêlements intempestifs de la chèvre tenue sous le bras par Daniel, pendant que le septième se hâtait de grimper l’échelle pour sortir et sans doute appeler les renforts.
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Kari Crown
Zeke Lundren
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Sam 18 Aoû - 18:05
Let's Deal !
Laissant le gros imbécile qu'ils venaient de « sauver » remonter sur le bateau, le Lundren remarqua quelque chose d'anormal derrière les rangs de soldats sur le point d'ouvrir le feu à nouveau.
-Ah, attention !
Pointant dans la foule, il reconnut la plaie ambulante qui refusait de les laisser en paix. Si elle n'avait fait que leur attirer des problèmes depuis leur rencontre, cette fois-ci elle semblait un peu plus... Énervé. En effet, celle-ci venait de balancer un couteau de lancer dans leur direction, couteau qui fut malheureusement intercepté par leur grand abruti de collègue qui s'était retourné pour regarder ce que pointait Zeke. S'il avait encore un éclat de bois planté dans le front, voilà qu'il venait également de se prendre un couteau dans le crâne et... N'avait pas bronché. Sa cervelle devait vraiment être petite décidément...
-Oh t'as vu ? Il est passé de licorne à bicorne !
Trop occupé à fixer ce qui se déroulait devant eux pour répondre aux délires de son boss, l'ingénieur constata que les rangs ennemis avaient rapidement été explosés par l'une des horribles tortues qu'ils avaient rencontrés précédemment. Si ça leur donnait un peu de répit, étant donné que la ligne de tir révolutionnaire venait être brisé, celle-ci venait d'être remplacé par un homme-tortue géant qui fonçait droit vers eux...
-Oh, là! Ils vont ressortir avec madame la chèvre !
-T'es encore là-dessus ?!
Sans se préoccuper de quoique ce soit d'autre, son attardé de chef avait sauté du bateau pour se diriger vers une bouche d’égout qui venait de s'ouvrir. Il devait croire que le reste des hommes-tortue étaient sur le point d'en sortir, mais malheureusement pour lui, il ne se retrouva que face à un petit groupe supplémentaire de révolutionnaire qui tentait de remonter à la surface. Pas de bol pour lui, mais les tortues et la chèvre de ses désirs se trouvait ironiquement juste derrière ce groupe de soldats, pas qu'il soit au courant. Dans tous les cas, ce dernier était rapidement revenu sur ses pas en direction du bateau, arrivant à sauter sur ce dernier alors que le Michel-Ange leur fonçant dessus venait de se faire expulser pas l'une des bombes de Zeke. Épuisé et sur les nerfs, l'ingénieur coupa finalement la corde qui tenait le bateau au quai, avant de donner une impulsion à celui-ci pour s'éloigner du port. Ils allaient enfin se barrer. Enfin en théorie. Il restait bien quelques secondes avant que le bateau ne soit complètement hors de porté pour les gens du port, mais au vu de la situation il doutait fortement que qui que ce soit soit en mesure de les suivre maintenant... Ou plutôt personne ne serait assez fou pour pousser ce petit jeu plus loin... Pas vrai ?
-J'ai besoin de sommeil sérieux...
-C'est pas un peu ironique que tu fasse sauter plein d'explosifs, mais que t'adore dormir ?
-La prochaine fois je décide qui on traîne pour notre mission...
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Zeke Lundren
Kari Crown
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Lun 29 Oct - 18:53
Les Balles ça Coûte pas Cher, mais une Nouvelle Cervelle...
FuyardsLes Balles ça Coûte pas Cher, mais une Nouvelle Cervelle... - Acte XIV
Steel For Humans - The Witcher 3: Wild Hunt OST
Michel-Ange
Décidément, l’appât du gain menait la chasseuse de primes dans une journée pleine de rebondissements… alors qu’elle aurait sûrement préféré classer l’affaire rapidement et s’enfuir avec la mallette, ni vu ni connu. Et au lieu de ça, elle se retrouvait à prendre en otage un révolutionnaire lambda, poursuivre des hors-la-loi qui usaient doucement mais sûrement ses nerfs et faire équipe avec des hommes-tortues.
Elle eut envie de se pincer pour savoir si tout ceci n’était pas qu’un rêve. Un rêve tordu, plutôt réaliste et qui ne la mettait pas vraiment en valeur. Pas du tout en fait.
Kari ne comprit pas grand-chose à la pagaille qui survint. Tout ce qu’elle nota, ce fut le corps lourd sur la terre ferme de Michel-Ange qui se fit projeter au loin des hors-la-loi, ce qui réduisait fortement ses chances de les attraper. Surtout s’ils disparaissaient par la voie maritime, comme ils étaient en train de le faire.
Autour d’elle, les révolutionnaires semblaient indécis et divisés. Si beaucoup avaient jeté leur dévolu sur les criminels en fuite, les mettant vainement en joue, d’autres tournaient encore autour des égouts et une poignée se contentaient de la fixer. - Lâche-le ! La jeune femme aux yeux vairons tourna rapidement le regard vers le jeune homme qui avait lâché ce cri, visiblement affolé. Etaient-ils proches ? Avait-il peur qu’il arrive quelque chose à… son ami ? Son frère ? Son amant ? Les sourcils de la demoiselle se froncèrent légèrement et elle saisit l’opportunité qu’on lui tendait, le sourire en coin. - Entendu. Je le lâche si vous m’aidez à attraper ces fuyards. Dépêchez-vous d’appareiller un petit bateau, qu’on puisse les rattraper. Des regards se croisèrent, à la fois déstabilisés et curieux. La Crown les pressa encore : - Allez, je vous laisse la mallette en plus. Je veux juste des représailles contre eux, rien de plus. Cette fois, un premier homme, celui qui avait crié, détala à toute vitesse et s’arrêta au premier navire, une minuscule caravelle pourtant dotée d’un petit canon, et s’affairait déjà à remonter l’ancre. L’un de ses camarades suivit et, petit à petit, ce fut tout juste une dizaine d’hommes qui s’entassait sur le navire. Kari leva son couteau, faisant disparaître la menace qui pesait et libérant ainsi son otage. Ce dernier lâcha un soupir, croisa le regard vairon et, avec un bref hochement de tête, se dirigea lui aussi vers le bateau. La demoiselle le suivit, non sans lui lancer un « désolée » qui sonna assez sincère mais qui était complètement faux. Non elle n’était pas désolée, et non, elle n’allait certainement pas leur laisser cette satanée mallette, pas après toutes les péripéties qu’elle avait vécu aujourd’hui.
Assez hâtivement, la passerelle reliant le bateau au port fut relevée, les voiles descendues et les rames furent sorties. Et doucement, le navire se mit à bouger, poursuivant la chasse effrénée que la brune avait entamée dans les égouts, avec la chasseuse de primes à son bord.
Léonard, Raphaël et Daniel
- Heu… Daniel lâcha la chèvre qui chuta d’une cinquantaine de centimètres dans l’eau sale. Les trois hommes-tortues reculèrent instinctivement d’un pas.- Trois contre six, maugréa Raphaël. - Bravo tu sais compter, répondit sarcastiquement Léonard. - Bon, qu’est-ce qu’on fait ? Evidemment, la question eut une réponse toute trouvée : les révolutionnaires ayant dégainé leurs armes s’approchaient dangereusement d’eux, toujours sous les bêlements paniqués de la chèvre. Lentement, les trois habitants des égouts sortirent leurs armes à leur tour, prêts à en découdre. De toute façon, ils n’avaient pas vraiment le choix. Le combat allait être compliqué vu que les révolutionnaires étaient en supériorité numérique. Pour autant, les tortues avaient au moins l’avantage de l’environnement : ils connaissaient leurs égouts et arrivaient à s’y mouvoir plutôt aisément, y compris dans l’eau.
Une première lame vint à la rencontre de l’un des katanas de Léonard. Le coup d’envoi était lancé. Le fracas caractéristique du fer contre fer allait retentir et inonder les souterrains.- Beeeeeeeeh ! Le cri animal n’avait plus rien de craintif. Ou peut-être qu’il l’était, difficile de juger quand on ne parlait pas le langage adéquat. L’eau lui caressait le ventre, la gênait dans ses mouvements, la ralentissait. Et pourtant, elle avançait. Déterminée comme jamais, presque folle alors qu’elle avait été si passive jusque-là, qu’elle s’était laissée porter par des paires de bras différentes, traînée dans des histoires qui ne la concernaient pas.
Ses cornes heurtèrent un postérieur avec force. L’homme, pris au dépourvu tomba en direction de Daniel, qui se contenta de manœuvrer son bâton pour l’entraîner dans l’eau tout en esquivant un autre ennemi. Un de moins. Plus que cinq.
Quelques minutes plus tard, ce furent deux hommes paniqués qui sortirent des égouts, talonnés de près par trois hommes-tortues dont un qui portait une chèvre sous le bras. Ils ne comprirent rien à la situation et remarquèrent seulement le corps de leur frère qui se relevait du vol plané qu’il venait d’effectuer.
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Mer 27 Fév - 12:31
Let's Deal !
Enfin ! Ce bordel était finalement terminé ! Ils n'avaient plus qu'à mettre les voile au sens figuré comme littéral et ils auraient terminé cet horrible job qui n'en valait pas la peine. Illusia était vraiment une île de merde décidément !
-Dites, vous avez vu qu'on s'était lancé à notre poursuite ?
-Ah mais oui ! Ajoutons une poursuite à cette journée de merde ! Pourquoi pas ?
Exaspéré par la situation et les révolutionnaires refusant de les lâcher, l'ingénieur grilla finalement un fusible et se saisit de son sac d'explosif pour y activer chacune des bombes et vider l'entièreté du paquet à l'océan. Il venait de littéralement créer un champ de mines en tout genre flottant à la surface de l'eau... Et ruiner une chié d'explosifs non-étanches... Et merde. Enfin, s'il venait de gaspiller un gros paquet de TNT et de feux d'artifices, ses bombes standard pourraient quant à elles au moins stopper le navire s'étant lancé à leur poursuite. Après tout l'explosion d'un seul de ses jouets ferait voler la coque du bateau de pêche en éclat. Il n'avait donc plus aucun souci à se faire de ce côté-là, surtout vu l'avance qu'ils avaient déjà pris sur leurs poursuivants.
-Bon bah c'est réglé ! Vous voyez que j'ai de bons plans ?
-On peut ouvrir la valise maintenant ?
-Ouep ! Heu enfin je crois. Faut juste faire péter le cadenas.
Fouillant nonchalamment dans les poches du Lundren, son boss en sorti un minuscule pétard pète-serrures-à-la-con (du moins c'était le nom qu'il allait lui donner). Apparemment le Jin connaissait tellement bien son partenaire qu'il savait même ce qu'il avait dans les poches... Une idée qui envoya un frisson à travers la moelle épinière de l'ingénieur. Dans tous les cas, son boss n'avait eu aucun mal à utiliser le petit explosif et à faire sauter le cadenas de la valise. S'affolant comme un con en ouvrant la source de tous leurs problèmes, le chef de la bande avait des étoiles plein les yeux, prêt à trouver des milliers de berrys et de l'or, de quoi au moins couvrir le coût de la précieuse cargaison qu'ils avaient laissés sur place... Et tout ce qu'il trouva fut un sac de peinture rose qui lui explosa à la gueule en l'ouvrant.
-...
-Mouais... Je vais me coucher moi.
-On va raconter quoi au reste du groupe ?
-...
Le soleil se couchant sur cette journée de merde, l'inventeur croisa les doigts pour que leurs futurs aventures ne soient pas aussi frustrantes. En bout de ligne ils avaient célébrés, courus comme des cons, lutté pour préserver leur butin, et tout ce qu'ils avaient retiré de cette histoire était de l'angoisse des regrets et de la honte. Tu parle d'un boulot. Il aurait mieux fait de rester au lit.
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Mer 10 Avr - 23:06
Les Balles ça Coûte pas Cher, mais une Nouvelle Cervelle...
Un final Explosif ?Les Balles ça Coûte pas Cher, mais une Nouvelle Cervelle... - Acte XV
Stronger - The Score
Léonard, Raphaël et Daniel
- Hé, frérot ! Ça va, rien de cassé ? Raphaël, tout en prononçant ces mots, gratifia Michel-Ange d’une généreuse tape dans le dos. Michel-Ange, qui se courba un peu plus sous le coup avant de se masser précautionneusement le dos. - Elle a raison, la mam’zelle. Ils sont fous, ces types. Un peu plus et je me faisais éclater la tronche par la bombe, ma parole. Il y eut un instant de silence pendant lequel la chèvre émit un bêlement. A vrai dire, les quatre hommes-tortues ne savaient plus quoi faire. Les révolutionnaires n’avaient plus leur attention tournée vers eux, et… ben ils n’avaient plus rien à faire en fait. La brune s’en était allée continuer la poursuite des hors-la-lois en bateau, et même en y mettant toute la bonne volonté du monde pour les rattraper à la nage, ils étaient tellement à la ramasse qu’ils n’y arriveraient pas.
Michel-Ange
- Bon, on fait quoi du coup ? Les quatre frangins se regardèrent, tour à tour. Puis Michel-Ange trancha : - Ben… On rentre ? - Et on en fait quoi de la chèvre ? - J’sais pas. Daniel darda un regard attendri au pauvre capriné qui bêla de nouveau. - Elle est gentille la p’tite. Elle nous a bien aidés non ? Deux de ses frères, qui s’étaient trouvés avec lui dans les égouts hochèrent la tête. On pouvait dire ce qu’on voulait, la bestiole avait botté des culs, et au sens propre du terme.
Ils jetèrent un dernier coup d’œil au navire sur lequel la Crown avait embarqué et qui avait déjà largué les amarres depuis un moment. Puis, à l’unisson, ils firent demi-tour et s’engagèrent dans la bouche d’égout la plus proche, emportant la chèvre avec eux, qui émit à la surface un dernier bêlement joyeux.
-
Les rames venaient suppléer les voiles, permettant de gagner un peu plus de vitesse. Certes, ils avaient un peu perdu de temps à lever l'ancre, mais tous avaient encore espoir de pouvoir rattraper l'embarcation des hors-la-lois. Et tous oeuvraient pour la même cause : récupérer cette foutue mallette.
Kari, quant à elle, tournait en rond sur le pont comme un lion en cage, réfléchissant à la suite des événements. Il y avait encore deux ou trois types qui allaient et venaient sur le pont.
Son œil s'arrêta soudainement sur le canon qui trônait à l'avant du bateau. D'un geste, elle héla l'un des hommes et lui pointa la pièce d'artillerie. - Est-ce qu'ils sont à portée ? Parce qu'on pourrait bien endommager leur embarcation, ce qui les ferait sûrement ralentir. Et les rendrait, quelques temps plus tard, abordables, mais ça la chasseuse se garda bien de le dire.
Le révolutionnaire acquiesça et alla alerter l'un de ses camarades qui s'approcha. Sans un mot, ce dernier commença à charger le canon rapidement, d'une main qui, d'un œil extérieur, semblait sûre d'elle.
Le premier coup partit, sourd, et atterrit dans l'eau derrière le navire des hors-la-lois. Le second frôla le haut du mât, menaçant au passage une mouette qui avait eu le malheur de passer par là.
S'en suivirent encore six détonations, six boulets s'envolant à travers les cieux dans le seul but d'endommager le navire qu'ils pourchassaient. Si les cinq premiers ne touchèrent rien, faisant froncer les sourcils à la brune, le sixième percuta le haut du mât dans un craquement de bois sinistre, emportant avec lui. De quoi laisser intact le système des voiles. - Comment se fait-il qu'aucun boulet ne passe ? - J'aimerais bien vous y voir, ma bonne dame. Vous pensez faire mieux que moi, peut-être ? C'est vous la canonnière ? Oh que non. Si elle était aussi habile avec ça qu'un pistolet, il y avait fort à parier qu'elle ferait pire que ce type dans sa succession d'échecs.
Alors que la Crown allait répliquer, une détonation devant eux l'arrêta, provoquant un remous plus important que les vagues habituelles. Puis une seconde. Aussitôt, la chasseuse de primes quitta la compagnie des deux hommes pour se pencher par-dessus bord. Son visage fut marqué un instant par la stupeur, tandis qu'elle apercevait, flottant vers eux, tout un amas de petits paquets. Ses yeux se plissèrent, et les premiers paquets de C4 arrivèrent à hauteur de la coque. De leur coque. Si la panique s'empara de quelques révolutionnaires, venus curieusement voir d'où provenaient ces bruits, elle laissa la Crown tranquille. - Dites, les explosifs, on est d'accord que ça ne prend pas dans l'eau ? Un ange passa, presque littéralement. Puis un timide "poc" retentit contre la coque. Pas l'ombre d'une explosion. Un soupir de soulagement secoua l'assemblée de révolutionnaires. Les obstacles n'étaient donc plus que des pétards mouillés, sans aucun danger pour eux. Des détonations résonnaient encore régulièrement, plus en avant. Rien ne les arrêterait. Rien... - Stop. La tête de Kari se tourna vers l'homme qui venait de prononcer ces mots. - On arrête la poursuite. - Comment ? - Ce navire n'est pas fait pour les poursuites. Nous avons une chance infime de les rattraper. - Vous plaisantez j'espère ? Pas après tout ce qu'ils m'ont fait ? Vous avez été traîné dans les égouts, vous ? Il présenta un escargophone à la chasseuse. - Nous, nous ne pouvons pas. Nous avons une petite patrouille qui tourne dans les environs. Eux on un bateau plus taillé pour la haute mer. Ils vont prendre le relais. Le regard vairon se posa une dernière fois, longuement, sur la silhouette du navire des hors-la-lois. Oh, si elle les retrouvait, elle viendrait chercher sa mallette. Et si ils ne l'avaient plus, elle les dépouillerait de tout ce qu'ils possédaient. Ils avaient complètement transformé sa journée en catastrophe, elle leur ferait payer.
Son ventre grogna. Il ne manquait plus que ça pour lui rappeler ce pour quoi, initialement, elle avait quitté sa petite chambre d'hôtel.
A l'attention du noteur : (ce qui suit est sous hide)
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