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Mer 18 Mai - 18:07
Prisonniers de leur condition [1]
Catherine
- Grand-mère, regarde, regarde, un papillon !
La voix d'un enfant résonna dans le dos de Catherine, puis elle passa à côté d'elle. Son visage affaissé par le temps dirigea un regard bien pâle vers le garçonnet à l'allure de brigand, qui s'approchait d'une vieille dame assise sur un banc pour lui montrer sa trouvaille. On put lire pendant une seconde une pointe d'émerveillement dans le regard de la grand-mère. C'était un des plus beaux cadeaux qu'on aurait pu lui faire, ou c'était peut-être la seule chose qu'elle voulait : une preuve que son petit-fils était présent à ses côtés et la considérait. Catherine n'avait pas ce type de préoccupation, elle avait fait le triste choix bien longtemps auparavant de ne porter aucun intérêt à ces futiles éléments qu'étaient l'héritage et la pérennité du sang. Ainsi, elle ne pouvait déclarer ni héritier, ni amant. Cette vie chaste avait bien sûr été ponctuée par l'arrivée de Hector, mais il était entré dans sa vie trop tard et en était sorti trop tôt. Peut-être que si elle devait faire les choses, elle les ferait autrement à présent...
En s'avançant dans la ville appuyée sur sa canne, elle regarda un vieux journal de l'année passée qui traînait par terre : Impel Down attaqué, l'Impératrice Erika Horatio permet à de nombreux hors-la-lois de prendre le large. Cette nouvelle avait sonné comme un coup dur pour les instances gouvernementales qui s'étaient tout de suite tournées vers la population pour l'alerter du danger. Et pourtant, 1503 s'était terminée et 1504 avait déjà vu les premières fleurs éclore : aucun évadé sur cette île.
En s'approchant du papier froissé, la nonagénaire eut le malheur de vouloir se pencher pour la ramasser. Elle trébucha et ne dut son salut qu'aux bras salvateurs d'un petit rouquin. Le garçon qui l'empêcha de percuter le sol la remit sur pieds, et lui jeta un regard compatissant, comme s'il sentait le fardeau que l'âge avait abattu sur Catherine. Il ramassa le papier à terre et le tendit à la vieille dame qui lui sourit et le remercia. Puis elle poursuivit sa route, marchant toujours plus lentement vers sa petite maison. Fort heureusement, celle-ci était de plein pied. Elle possédait un rez-de-chaussé aménagé pour la vie courante, et les invités, bien qu'ils fussent rares, pouvaient bénéficier de l'étage en toute liberté. Pour changer les draps et dépoussiérer cette partie peu utilisée, elle engageait parfois de jeunes femmes bien aimables et profitait de leur compagnie pour évoquer le temps passé.
Après une tasse de thé bien méritée, elle alla s'asseoir dans son fauteuil et ferma les yeux un instant. Puis le son d'une planche grinçante résonna à l'étage, la sortant de sa torpeur. Si elle n'avait pas eu le cœur solide, elle aurait pu avoir un arrêt cardiaque. Du haut de ses quatre-vingt-douze ans, Catherine était susceptible de voir sa vie se terminer à tout instant, elle en avait conscience, malgré une espérance de vie de cent-vingt-ans en moyenne.
- Quelqu'un est là ? Lança-t-elle d'une voix faible, comme si elle ne cherchait pas à être entendue.
Se relevant avec difficulté, elle s'appuya sur sa canne pour se diriger vers les escaliers. Chaque pas était accompagné par cette désagréable impression d'être observée. Alors, avant de monter, elle leva le regard au plafond et crut apercevoir une pupille dans un trou qui n'était pas là auparavant. Elle retint un cri et décida de ne pas jouer aux téméraires. Ses pas la menèrent vers la porte d'entrée, mais un son plus terrifiant encore que les autres résonna dans son dos : une porte claqua, celle de son salon, la pièce qu'elle venait juste de quitter. Fermant les yeux, elle sentit les larmes monter. Pas maintenant, elle ne voulait pas mourir seule...
Alors, la porte d'entrée s'ouvrit en grand sans qu'elle n'eut atteint la poignée, et une main vint la saisir pour la tirer vers l'extérieur. À nouveau ce rouquin. Il l'emmena juste devant sa porte sous le regard interloqué des passants. Certains firent mine de s'arrêter pour regarder, d'autres se préparèrent à alerter les autorités locales. C'est ainsi que personne ne fit attention à l'homme qui sortait d'un pas branlant de la maison, arborant un tatouage significatif sur le bras : G-8912. Prisonnier d'Impel Down de son état. Ou plutôt, évadé.
Évadé d'Impel Down G-8912
Erwin
Edward Lawrence
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Mer 18 Mai - 19:19
« Prisonniers de leur condition »
On dit qu’il faut mourir pour atteindre le paradis. N’étais-je donc plus de ce monde pour l’avoir atteint ? Un énième bateau m’avait amené sur une nouvelle île. Le trajet fut des plus compliqués. N’ayant trouvé aucune trace de ma cible, j’avais dû me renseigner auprès de sources peu recommandables. Des personnes malhonnêtes qui m’offrirent également un moyen de me rendre là où je voulais en échange d’une généreuse poignée de Berrys. Cette île n’était répertoriée sur aucune carte, ce qui expliquait les difficultés rencontrées pour m’y rendre. Une satisfaction, comme il y en avait peu ici-bas, explosa sur mon visage, alors que je posai un pied à terre. M’avançant sur le quai, je pus respirer l’air envoutant de la poudre à canon qui baignait les lieux.
Il s’agissait là d’une toute petite île. J’avais accosté accompagné de quelques forbans dans ce qui semblait être un petit village de pêcheurs. À la sortie de cette bourgade se trouvait une petite forêt qui entourait une colline. Au sommet se dressait une imposante ville aux bâtiments aussi massifs que modernes. Suivant mes quelques compagnons de route, je me rendis donc à l’endroit censé abriter mon trésor. Alors que nous traversions la forêt, je trouvai étrange l’absence de relief sur cette île. D’après mes connaissances, la poudre à canon était censée s’extraire à partir de minerais, qui eux proviennent d’une montagne. Mais étrangement, il n’y avait rien de tout ça ici.
Nous nous séparâmes une fois arrivés en ville et vaquâmes à nos occupations personnelles. Pour ma part, je songeai dans un premier temps à trouver de quoi nourrir mon tempérament explosif. Après quelques instants à vagabonder ici et là, je commençai à douter : je n’avais jusqu’à présent aperçu aucune échoppe vendant ma précieuse ! Le manque commençait à se faire sentir et cette aventure s’annonçait bien compliquée. Je n’étais pas au bout de mes peines !
Repensant à la manière dont avait commencé ma galère, j’examinai la situation. Un homme venait de sortir d’une maison située à ma droite, un homme dont le visage m’était familier. Sans doute l’avais-je vu pour la première fois dans un journal. Il avait expliqué que l’inscription qui ornait son bras faisait de lui quelqu’un d’extraordinaire. Et, pour cause, il s’était évadé de la tristement célèbre prison infernale, réputée inviolable. Il méritait de ce fait une certaine admiration de ma part. Mon regard se porta alors sur un homme à la chevelure peu commune. C’était lui qui avait ouvert la porte de la maison à l’instant, extrayant par la même occasion une vieille dame. Je ne connaissais pas son visage. Esquissant un regard en direction du chef, dont personne ne semblait avoir remarqué la présence, je glissai ma main droite sur l’une de mes armes, par précaution. Derrière moi, deux hommes se tinrent eux aussi en alerte. Il s’agissait maintenant de savoir si ce rouquin représentait ou non une menace.
Edward Lawrence
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Mer 18 Mai - 20:12
Prisonniers de leur condition [2]
Le souffle court, la vieille dame s'attendait à ce que quelqu'un réagisse pour lui venir en aide mais personne ne fit le moindre pas dans sa direction. Seul le rouquin semblait avoir eu l'altruisme de se porter à son secours, par une étrange coïncidence. Comment avait-il été mis au courant de la présence de l'évadé dans sa maison ? Peut-être l'avait-il aidé à se cacher ? Alors que les hypothèses les plus folles tourbillonnaient dans son esprit, Catherine sentit son corps se soulever et elle maintint le dernier effort pour se remettre debout. Levant les mains, le rouquin fit signe à celui sur le pas de la maison qu'il n'avait sur lui aucune arme. Il n'était donc pas un chasseur de prime, en conclut la vieille dame qui n'était pas très au point sur les techniques de mise en quarantaine des prisonniers d'Impel Down. Et sa maison alors ? Depuis quand servait-elle de repère pour cette crapule ? Se mordillant la lèvre, la nonagénaire chercha dans l'assistance des hommes capables de lui venir en aide. Et un groupe semblait prêt à dégainer leurs armes à tout moment.
- N'y pense même pas, mamie ! Lança l'ancien détenu en s'approchant de la vieille et en la tenant par le coup. On n'est pas sur une base marine ici, personne me cherchera des noi-
Une main vint se saisir du bras qui soulevait la grand-mère à quelques centimètres du sol, et l'air menaçant du jeune garçon fit frémir G-8912. Il aurait aimé ne pas avoir à se prêter à ce genre de jeux malsains, ces concours de force, mais il sentait que seul, il n'aurait aucune chance. Pour la première fois depuis qu'il avait quitté cette prison de malheur, il ressentait quelque chose semblable à de la peur : un instinct de survie qui le poussait à relâcher sa poigne et à laisser sa proie s'affaler sur le sol.
- Oï, c'est bon gamin, j'ai...
Son corps ne fit qu'un tour et il alla percuter le sol dans un fracas monstre, soulevant un nuage de poussière à cause de la proximité des déchets ménagers. Le cul en l'air et la tête enfouie dans un sac poubelle, il ne comprit pas ce qu'il venait de se passer. Pourtant, en observant la situation, il était facile de saisir l'action : le rouquin avait envoyé par dessus son épaule l'ex-détenu. Il ne s'était pas gêné pour employer une technique de self-défense, ou plutôt ici de self-attaque. Catherine déglutit alors, elle semblait prête à lâcher prise et à se réjouir de l'état actuel des choses, massant son cou le plus simplement du monde, mais la voix du fugitif couvrit le boucan ambiant :
- 200.000 Berrys à celui qui me ramène la tête du rouquin, putain ! Lança-t-il avec le regard veiné.
Il n'en fallut pas plus pour éveiller la soif de sang chez une demi-douzaine de personnes qui se dirigèrent vers le garçon. La bagarre commença et en quelques instants il fut submergé par des ennemis plus empotés les uns que les autres. Certains voulaient boire l'argent offerte, d'autres sentaient qu'un exploit pareil leur offrirait les portes de quelques équipages pirates, mais aucun n'arriva à ses fins. À chaque fois qu'un coup allait l'atteindre, la cible semblait se décaler de quelques centimètres et finissait par renverser la situation si bien que l'enjouement des coupes-gorges se transforma bientôt en une incompréhension totale.
Le rouquin soupira bientôt, aidant simplement Catherine à se relever en prêtant à peine attention aux potentielles attaques, s'arrangeant simplement pour ne pas blesser la vieille femme. « C'est bien gentil de sa part. » pensa-t-elle alors sans s'encombrer de ce que le futur lui réservait. À cet âge, on a tendance à plutôt penser au passé, du moins c'est ce qu'elle se disait en son for intérieur. Un long soupir lui échappa alors que son regard se porta sur les armes des hommes de la foule. La bataille était loin d'être terminée.
Erwin
Edward Lawrence
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Mer 18 Mai - 21:07
« Prisonniers de leur condition »
Le chef ne semblait pas vouloir se repentir. À croire que la prison n’avait pas eu sur lui un effet suffisamment fort. Il semblait décider à continuer de commettre du grabuge et s’en était pris à la grand-mère. Nous fûmes surpris en observant la scène de voir le rouquin avoir l’audace de s’opposer à un ancien détenu. Et nous fûmes encore plus stupéfaits de voir qu’il prit rapidement l’ascendant. Ce n’était pas n’importe qui ! Qui pouvait se targuer d’être en mesure d’humilier un criminel reconnu par le Gouvernement Mondial ?
Le boss était furieux : d’une voix forte il nous ordonna de nous ruer sur son adversaire, de manière déloyale. Après tout, les combats de rue n’avaient aucune règle. Si les premiers assaillants s’employèrent à mains nues, ils ne furent pas pour autant avantagés : nous étions visiblement en présence d’un expert en combat rapproché. À tel point que mêmes armées, nous semblions démunis face à ses poings. La prime improvisée par le tempétueux brigand n’avait pas mobilisé toutes ses troupes : les plus expérimentés d’entre nous s’étaient contentés d’assister à la première vague d’attaque pour jauger l’adversaire. Nous étions en effet tous surpris d’avoir eu l’occasion de voir le chef mordre la poussière aussi soudainement.
Et nous fûmes tous bien désabusés par ce combattant hors pair. Toutes les attaques à son encontre semblaient échouer, comme s’il était protégé par les dieux. Grâce à de petits mouvements à peine perceptibles, il parvenait avec brio à se défaire de tous les assauts. Mais, le plus incroyable était, selon moi, son habilité à protéger la vielle dame de tout risque de blessure. Cependant, il n’était pas certain que cela puisse jouer en sa faveur. Les trois tireurs du groupe levèrent leurs armes, se tenant prêts à ouvrir le feu sur nos deux ennemis. Pendant ce temps, le reste de nos troupes s’avancèrent, tous armées au poing. Certains avaient même des lames et semblaient décidé à faire couleur le sang. Un mouvement de panique prit les civils présents sur les lieux tandis que d’autres bandits continuaient de s’approcher.
Je n’étais pour ma part pas intéressé par la récompense. Comme quelques autres, nous avions juste courbé l’échine devant ce criminel réputé pour diverses raisons. Il avait constitué un petit équipage et avait obtenu un bateau, qui avait été notre moyen de locomotion jusqu’à ces lieux. Nous agissions sous ses ordres sans doute à cause d’un mélange de crainte et de respect. J’étais partagé quant à ce que je devais faire présentement. Mais un sentiment de curiosité m’animait d’une unique question : qui était actuellement le plus fort ? Notre chef restait quant à lui toujours en retrait, attendant de voir les résultats de la seconde offensive. Le rouquin était à présent encerclé méthodiquement par des hommes armés de lames. Et nous, les trois tireurs restés en alerte loin de tout danger, avions l’ennemi dans notre viseur. Il n’avait plus aucune échappatoire maintenant. Allait-il répandre son sang sur le sol ? La réponse à cette interrogation survint l’instant d’après. Deux coups venaient d’être tirés.
Edward Lawrence
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Mer 18 Mai - 22:04
Prisonniers de leur condition [3]
Le rouquin observait les alentours avec une attention non dissimulée, et pourtant il s'était fait entouré comme un bleu. La vieille femme commença à croire que la situation s'était renversée, malgré la confiance qui s'affichait sur le visage du garçon imperturbable. Il n'était certainement pas un combattant émérite : de nombreuses ouvertures le rendaient vulnérable. Mais chacun de ces points faibles, il les transformait au dernier moment par une sorte d'étrange miracle que personne ici n'était en mesure d'expliquer. Pas même le fugitif qui avait pourtant vu bien des choses tout au long de ses trente années d'existences. Ce hors-la-loi s'était reconverti peu de temps auparavant en pirate, et avait tout bonnement décidé de laisser sa réputation prendre le dessus tout en l'étouffant par moments. Personne n'était au courant qu'il était sur St Johns alors comment ce gamin ?! L'énervement était à son comble lorsque les deux coups de feu retentirent. Le prisonnier qui s'était relevé et mis derrière le rouquin sentit brusquement son bras l'élancer...
Les balles l'avaient traversé. Il sentait quelques gouttes de sang perler le long de son poignet et aller s'écraser au sol. Un cri de douleur lui échappa. Il tenta de reculer mais soudainement une arme se pointa dans son dos. Son ennemi n'était clairement pas humain. La vieille femme, tout comme lui, avait disparu au moment du tir. Puis il avait volé une arme et s'était retrouvé derrière le chef de la petite bande de voyou, toujours en compagnie de Catherine. Celle-ci, stupéfaite, s'était laissée faire. A vrai dire même si elle avait voulu agir il n'en serait rien ressorti. Tout s'était passé trop rapidement.
- Un geste brusque et je troue votre chef comme du gruyère, menaça alors calmement le garçon sans pour autant perdre son sang-froid.
Les gars frémirent en reculant un instant. Le chef, quant à lui, sentait que sa fin était proche. C'était des pirates. L'un d'entre eux profiterait de cette occasion pour une mutinerie, à n'en pas douter. Il était cuit. Comment faire pour s'en sortir maintenant ? Y-avait-il seulement une manière de bien faire les choses ? Déglutissant, il finit par commencer à parler mais un sabre lancé à la va-vite vint lui trancher le ventre. La mutinerie... avait... commencé.
L'évadé s'étala sur le sol. Il avait eu beau survivre aux geôles d'Impel Down, il restait humain. Le pouvoir lui était monté à la tête et avait été sa perte. Un long soupir s'échappa du jeune garçon, avant qu'il ne dise sur un ton de défi au reste de l'équipage improvisé :
- Je m'adresse à qui maintenant ? Se buter entre potes, c'est vraiment abject...
Il voulait peut-être leur faire une leçon de morale, pensa cyniquement la vieille femme. Pourtant il ne continua pas sa phrase, attendant réellement une réponse. Il avait juste relevé un fait en prenant son point de vue pour proposer une analyse simple de la situation. « C'est vraiment abject. ». A quoi s'attendait-il en même temps sur cette île ?! Un long regard dépité plus tard, Catherine se rendit compte que la situation pouvait être renversé à leur avantage. Il suffisait que le prochain leader ne soit plus compétent que celui étalé au sol, quasiment mort.
Il suffisait de le tuer... Peut-être... Mais cette petite guerre de pouvoir improvisée avait-elle réellement un sens pour ces forbans ou se rueraient-ils sur le duo composé du rouquin et de la vieille dame sans d'autres considérations ? Un pirate grognant se mit en avant. Si quelqu'un voulait prendre la tête de cette troupe il allait falloir lui passer sur le corps, mais il n'avait pas l'air bien fort... La vieille dame se demandait vraiment où ça allait les mener.
Erwin
Edward Lawrence
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Mer 18 Mai - 22:59
« Prisonniers de leur condition »
Du sang se répandit effectivement sur le sol. Mais contre toute attente, ce n’était pas la cible initialement prévue. Mais autre chose me préoccupait : je n’étais pas parvenu à tirer sur les deux innocents et j’en ignorais la raison. C’était comme si mon corps entier s’était paralysé. Pourquoi ? Mais ce questionnement futile disparu bien vite tant il était insignifiant comparé à ce qui venait de se passer. Je pourrais tenter de vous décrire la scène, mais j’ai bien peur que cela ne nous mène nulle part. Pour expliquer un phénomène, il faut d’abord l’avoir compris. Et c’était alors loin d’être mon cas. Tandis que l’action se poursuivait et que les phénomènes inexplicables se reproduisaient encore et encore, une sorte de rumeur mystique commença à s’élever dans l’attroupement que nous formions tous. L’homme que nous avions décidé d’attaquer semblait être doté de pouvoirs divins : il se jouait littéralement des lois de la physique.
En menaçant notre chef, j’eus l’impression que le rouquin voulait calmer l’agitation qui régnait alors. Mais si c’était le cas, il était un bien mauvais médiateur. À la vue de l’ex-détenu qui semblait perdre tous ses moyens, certains d’entre nous se sentirent littéralement trahis. Et en guise de réponse, une grande bataille commença avec la mort d’un criminel. C’était infernal. Assurant ma propre sécurité, je me mis à essayer de fuir vers les hauteurs, tentant d’escalader l’une des bâtisses. Quelques balles sifflèrent non loin de moi sans que je fusse touché une seule fois, par chance.
Une fois arrivé en haut, je cherchais des yeux le messager de dieu. Il se trouvait au milieu de ce tumulte et semblait toujours décidé à ne pas abandonner sa protégée. Un pirate grognant se dressa quelques instants devant avant de s’étaler, hurlant de douleur. Une légère fumée s’échappait du pistolet que j’avais sorti. Je pestai. J’avais manqué ma cible. Je me remis rapidement à couvert afin de protéger mon corps d’éventuelles attaques à distance. Puis, je compris que quelque chose clochait.
Il y avait vraiment très peu d’armes à feu dans ce pays. Trop peu. Je ne sentais pas cette odeur enivrante caractéristique des champs de bataille. Mais où diable avais-je atterri ? En assemblant tous les mystères inexpliqués : je parvins finalement à une conclusion des plus déroutantes. Je n’étais pas visiblement pas sur Powder Island. Furieux de m’être trompé à ce point, je sentis une vive colère exploser dans ma poitrine. Après avoir laissé un paquet sur le toit, je bondis brusquement dans ma cachette et sautai en plein milieu du champ de bataille.
- CILIT BANG !!
Technique:
« BOUM - Cillit Bang » Une explosion dirigée vers le sol qui fait peu de dégats mais dont le souffle est particulièrement puissant. Cette explosion permet de "nettoyer" la surface du sol
Dès l’instant où mon corps toucha le sol un épais souffle se dégagea de mon point de chute. Les alentours furent balayés par la poussière et la plus part des combattants furent aveuglés. D'autres furent éjectés. Le but de cette attaque était clair : interrompre momentanément cette bataille et surtout relâcher ma frustration. Mon apparition calma quelque peu les ardeurs aux alentours. Les yeux s’étaient rivés vers moi. Puis, je commençai à marcher en direction de la source de ce conflit, les yeux rivés sur lui. Ma taille, ma démarche et la manière dont je m'étais révélé avait de quoi intimider les autres combattants. Du moins c'était ce que j'espérais. Qu'ils essaient juste de s'attaquer à moi ! Je leur montrerais à quel point je peux me montrer dangereux. L'objectif était clair à présent : parvenir jusqu'au rouquin.
Edward Lawrence
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Jeu 19 Mai - 9:50
Prisonniers de leur condition [4]
Ce n'était que bataille, sang et haine spontanée. Il y avait quelque chose chez les pirates qui déplaisait tout de suite à la vieille Catherine : leur incapacité à trouver des compromis. Ils voulaient tout, tout de suite, et sans concession. Même ceux qui paraissaient « gentils » n'étaient en réalité pas mieux. Ils voulaient juste, à son avis, trouver le moyen de s'émanciper de toutes les lois de ce monde. Elles étaient pourtant là pour une bonne raison : qu'est-ce qui protégeait les vieilles personnes ? Certainement pas ces individus-là en tout cas. Le rouquin, même s'il faisait une bonne action à son égard, avait un défaut évident : il se mêlait de ce qui ne le regardait pas. C'était bien sûr ici au bénéfice de l'ancêtre, mais cela restait une source de problèmes ambulante. S'arrachant un énième soupir, Catherine se contenta cependant de se laisser porter par le flot. G-8912 était sûrement décédé à l'heure actuelle. Impel Down aurait de ses nouvelles prochainement et se réjouirait brièvement d'une nouvelle aussi rassurante. La prison demanderait certainement le corps, ou la tête de cet homme en guise de preuve. À combien était-il primé ?
Le déroulement de ses pensées fut interrompu par un brouhaha résultant d'un nouveau coup de feu et d'un souffle étonnamment puissant sur le sol. Si cela prit de court la vieille dame, le rouquin sembla réagir rapidement en les faisant bouger de leur position initiale. La poussière était un écran redoutable contre les tireurs, mais ils s'en servaient parfois dans le but d'abattre des ennemis immobiles sans que ceux-ci n'anticipent leurs actions. Tout du moins, c'était ce que Hector lui disait parfois. Il avait fait parti des forces de la marine pendant longtemps, avant d'être congédié par l'âge en touchant sa solde finale. Au fil des années, il avait perdu le goût de la vie. C'était le seul homme que Catherine avait aimé. Il lui manquait.
Aucun tir. La poussière fut soufflée aussi rapidement qu'elle s'était levée. Pour la vieille dame, l'origine de cette action restait un mystère. Son poignet commençait à la faire souffrir à force d'être traînée dans toutes ces aventures. Pourtant, contrairement à plus tôt dans la journée, elle ne voulait pas pleurer. Un homme, cheveux bruns, regard déterminé, se dirigeait vers eux. Tous semblaient plus ou moins rester à l'écart de cet homme sans pour autant trop s'éloigner. Était-ce le nouveau leader de cette bande de forbans ?
Il ne mit pas bien longtemps à arriver à la hauteur du rouquin. Celui-ci était bien sûr resté à une distance respectable de l'ennemi. On aurait dit qu'il ne voulait pas qu'il le touche. Avait-il compris quelque chose que Catherine n'avait pas saisi ? La vieille dame toussa soudainement, et décida de prendre la parole pour la première fois depuis le début de cette mascarade. Elle aussi était vivante après tout :
- Voulez-vous bien arrêter ces enfantillages ? - C'est eux qui ont commencé ! Rétorqua le rouquin sur un ton enfantin.
Quelques hommes pouffèrent devant une réaction aussi puérile, et l'un d'entre eux sortit des rangs. Leur nouveau chef n'était pas pris au sérieux, il ne comptait donc pas laisser le gamin s'en sortir. Pourtant à peine eut-il fait un pas qu'un autre lui attrapa l'épaule et lui lança quelque chose du genre « T'occupes, c'est pas nos affaires. ». Et il recula. Voulaient-ils tester les décisions du nouveau leader de la bande ? Ou étaient-ils impatiemment en train d'attendre sa chute ? S'enfuir ? Peut-être en fait étaient-ils simplement en train de contempler le pouvoir de cet homme. S'il était à l'origine de l'explosion... Oui. Il pouvait être dangereux. Il pouvait les mener loin...
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Edward Lawrence
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Jeu 19 Mai - 18:24
« Prisonniers de leur condition »
Je me sentais impérial à chacun de mes pas. Autour de moi, les combats s’étaient tus : toute l’attention s’était déversée sur mes agissements. J’avais l’impression d’être le chef d’une grande armée, partant à la conquête du monde. Bien évidemment, cela aurait pu être le cas, mais mon but était tout autre. Mais tout de même… ce sentiment de puissance était incroyable. C’était comme si j’étais parvenu à arrêter littéralement le temps, comme si j’avais figé tout le quartier. Et qui sait, un jour peut-être que je serais en mesure de marcher à travers le monde avec cette même assurance. Ce sentiment était vraiment incroyable. Et je me devais de profiter de cet accomplissement éphémère, car je savais qu’il ne durerait pas.
Ma marche impériale toucha à sa fin lorsque les deux individus vers lesquels je marchais ouvrirent la bouche et ruinèrent l’ambiance qui régnait depuis ma récente prise de pouvoir. Ils ne mesuraient aucunement le poids de leurs actes, à quel point leur discours était méprisant. Ils n’avaient assurément jamais connu cette exaltation : sinon ils n’auraient pas tout gâché. C’était un gamin. Un vulgaire gamin. Nous avions affaire à un mioche ! Mais quelle réaction stupide ! J’avais envie de le gifler, n’avait-il donc aucunement conscience de ses actes ? C’était lui qui avait provoqué cette bataille, lui qui avait mis la vie de civils en danger. Et son insouciance avait couté la vie à certains. Il n’avait pas le droit de plaisanter avec tout ça. Le monde des criminels n’avait rien d’amusant dans le fond.
Il y avait deux choses étranges que je remarquai à cet instant : ma réaction et le rouquin. Pourquoi étais-je en colère au juste ? Je ne comprenais pas en quoi ce qu’il avait fait pouvait bien m’affecter. Et pourtant, les faits étaient là. Je savais que j’aurais dû appuyer sur la détente un peu plus tôt, je savais que j’aurais dû tout faire sauter. Pourtant, quelque part, je ne voyais pas l’utilité de prendre des vies, comme si cela me gênait un peu. Chassant cette humanité de mon esprit, je me reconcentrai sur une nouvelle preuve accablante du caractère divin qui entourait le rouquin. Il me rappelait un arc-en-ciel que j’avais pu apercevoir une fois dans ma jeunesse. Non qu’il fût aussi majestueux que ce phénomène météorologique, mais il partageait une caractéristique. Qui n’a jamais couru après un arc-en-ciel ? On aurait dit qu’il demeurait aussi insaisissable : qu’importe les mouvements en avant que je pouvais faire, il semblait toujours s’en éloigner, sans que je fusse en mesure de l’expliquer. Quelle plaie !
Le rire, suivit des paroles d’un homme non loin de là, me ramena à la réalité du terrain : j’étais encore entouré de ces infâmes collègues. Je vis du coin de l’œil que l’un de mes pseudo subordonnés ne me prenait pas au sérieux. En s’avançant ainsi, il interrompait ma marche vers la grandeur : c’était une profonde marque d’irrespect envers moi, son chef éphémère. J’avais envie de lui ôter la vie, qu’il comprenne que le pouvoir avait tendance à rendre les gens violents. Son ami lui sauva la vie en le ramenant à la raison avec des paroles sages. Tant mieux : j’avais mieux à faire que de jouer les chefs tyranniques. Faisant face au rouquin, il était temps de dévoiler mon plan machiavélique aux yeux du monde. Tout mon cheminement triomphal n’avait été pensé que dans cette ultime manœuvre. Il était temps. J’avais choisi la vieille dame pour être la première à subir mon royal courroux.
— Oy ! Tu peux m’dire où est Powder Island ?
Edward Lawrence
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Dim 22 Mai - 11:56
Prisonniers de leur condition [5]
Il avait avancé jusqu'au rouquin et à Catherine juste pour... ça ? Pour demander un renseignement. Elle n'y croyait pas. Il y avait quelque chose de malsain dans son regard, il était le mal incarné, il allait leur faire du mal... Et pourtant, sa voix n'avait pas fléchi. Il semblait réellement recherché ce « Powder Island ». C'était une des nombreuses îles de cette mer, mais comment voulait-il qu'elle le sache ? Cependant ce ne fut pas la vieille dame qui réagit en premier, mais bien le jeune homme. Il relâcha un soupir magistral, comme si toute la pression qui pesait sur ses épaules venait de de tomber. La vieille dame eut alors la même réaction, et faillit presque lâcher un petit sourire. Mais la présence d'un cadavre lui rappelait qu'il n'y avait pas lieu de se réjouir. Non, elle devait plutôt porter attention à cet homme...
- Alors, pour Powder Island c'est... cette direction, fit le jeune homme en pointant son doigt dans une direction qui aurait pu tout aussi bien être aléatoire si son regard ne semblait pas affirmer le contraire. La situation y est très étrange en ce moment, j'ai l'impression qu'il se passe quelque chose... Enfin, si tu n'as pas d'autres questions...
Il fit signe à Catherine de venir avec lui pour retourner dans sa maison, mais les choses ne se passèrent pas comme prévu. Le grabuge avait bien alerté les autorités de l'île qui s'étaient empressées d'envoyer un des bataillons des fils du roi. Ah, effectivement, le Royaume de St Johns était régi par un vieil homme près de la mort depuis trop longtemps, et incapable de déterminer quel serait son successeur. Certaines rumeurs disaient qu'il aurait aimé que sa fille, disparue depuis longtemps, reprenne les rennes. Mais ce n'était qu'une théorie peut-être aussi fumeuse que les autres.
Un des pirates sembla s'étrangler de peur en lançant au reste de l'équipage quelque chose du genre « Marvin... Troupes... Dangereuses.... ». Et effectivement, les hommes faisant partis des troupes de Marvin, l'un des fils du roi, étaient considérées comme les plus violentes des lieux à cette date. Elles n'avaient aucun répit à traquer les criminels et à les tuer, plutôt qu'à remplir les prisons du Royaume. Certains disaient même qu'ils avaient tué un voleur de pommes pour faire un exemple, sans que ça leur pose de problème. Alors que cette nouvelle résonnait comme le glas pour les criminels, Catherine sentit son corps se faire entraîner comme plus tôt, mais cette fois-ci dans sa maison dont la porte claqua. Le rouquin avait instinctivement saisi la dame qui inspira un long moment avant de remarquer que des bruits de massacre se faisaient entendre à l'extérieur.
- Marvin... Il est dangereux... Pauvres pirates, fit-elle en éprouvant une pointe de pitié pour toutes ces vies fauchées. - Vous avez une grande humanité...
Marvin, fils de St Johns
A l'extérieur, l'armée personnelle de Marvin était en train de tuer la majorité des pirates sans leur accorder la moindre chance de rédemption. C'était un des ordres qu'il aimait donner aux pourritures qu'il avait lui-même recruté : Pas de quartier. Ces petites fritures n'étaient après tout qu'un entraînement, il visait bien plus loin. Son souhait était clairement de prendre le pouvoir et d'éliminer tous les autres concurrents au trône, c'est à dire ses frères.
Regardant tout à coup le supposé chef de la bande dénoncé par un de ses collègues, pas celui à moitié mort mais l'autre, il lui jeta une feuille de papier. C'était un contrat, une chance inouïe. Un long sourire fendait le visage de cet homme à la peau étrangement bleutée tandis qu'il attendait une réponse à ces termes : « Deviens un de mes sous-fifres ». La tendance avait été inversée en un instant. Sans émettre un mot, Marvin prépara sa lance au cas où un refus se ferait entendre.
Erwin
Edward Lawrence
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Dim 22 Mai - 19:53
« Prisonniers de leur condition »
Enfin. Je touchais au but. Après tant d’efforts, tant d’errements à travers ce vaste monde… Et grâce à qui ? Cet homme était un véritable messager de dieu. C’était le ciel qui me l’avait amené, j’en étais à présent persuadé. Car oui, tout allait dans ce sens : tout d’abord, ces facultés hors du commun. C’était comme s’il était intangible puisque personne n’avait été en mesure de l’atteindre. Et cette vitesse hors du commun, c’était comme s’il était capable de ralentir voire même d’arrêter le temps l’espace d’un instant pour agir à sa guise. Il était le guide ! Oui, le guide qui me montrait le chemin vers l’apocalypse, vers une nouvelle terre bercée de rêves. Mon nouveau royaume, sur lequel je ferais régner la destruction. Cela faisait trop longtemps que j’étais à sa recherche. Oui, ce guide aurait droit à ma reconnaissance éphémère, une fois que je serais couronné roi, bien entendu.
Niaisement, il crut bon de m’apprendre la situation de la terre promise, comme si j’ignorais cette donnée essentielle. Mais c’était évident qu’il se tramait quelque chose ! Toute l’île était en émoi, un énorme cataclysme approchait de leur terre. Les dieux s’étaient jusqu’alors montrés cléments, repoussant le danger que je représentais loin de leurs côtes, pourtant le vent avait tourné. En ma faveur.
Autour de moi, la situation semblait se dégrader davantage. Des hommes armés s’étaient rapidement disposés, entourant les forbans. Au vu de leurs apparats, il m’était facile de deviner de quelle faction il s’agissait. Chaque Royaume possédait un corps armé, utilisé pour se défendre. Visiblement celui-ci ne faisait pas exception à la règle. Je m’attendais pourtant à un dénouement tout autre, surtout avec les récents évènements. Et pourtant, aucun soldat de la Marine ne s’était pointé, ce qui s’expliquait sûrement par leur absence de l’île. Et c’était tout à fait logique au regard des fréquentations très mauvaises qu’on pouvait y trouver. Cela n’empêchait pas les forces armées d’œuvrer, bien au contraire, celles-ci semblaient particulièrement puissantes. Ils étaient moins nombreux que la racaille, pourtant leur assurance prédisait un massacre. Ils s’étaient sans doute forgé des compétences avec le temps, à force de croiser des forbans. Puis, enfin, vinrent les hurlements.
— WRAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
Il y avait des gerbes de sang qui jaillissaient de partout, révélant la cruauté du nouvel ennemi. Les pirates et autres criminels se faisaient massacrer, tout écrasés par la supériorité des ennemis, qui semblaient être de véritables professionnels. Je n’avais pu m’empêcher d’éclater de rire, un de ces rires déments à vous glacer le sang. Au beau milieu de ce massacre, ce champ de désespoir, il y avait un homme qui se délectait de la situation. Quelque chose semblait l’amuser. Cette situation, sans doute, qui m’inspirait énormément de choses malsaines.
— Nous sommes tous prisonniers de notre condition, n’est-ce pas ? WRAHAHAHAHAHA !
Alors que le chef ennemi s’avançait jusqu’à moi, je ne pus m’empêcher d’avoir un moment de grande lassitude. Pourquoi cela devait-il tourner comme ça ? Pourquoi tant de haine dans ce bas monde ? J’avais pourtant agi avec pacifisme, me retenant de prendre inutilement d’autres vies. Oui, j’étais dans un de mes bons jours où le bien semblait avoir pris le dessus. Et pour cause, un être divin m’était apparu, et m’avait montré la voie. Non, ce n’était pas le paradis où j’aurais pu me rendre bien avant ma mort, mais une certaine justice. Il avait sans doute sauvé cette vieille dame en prenant sa défense. Et je finis par comprendre que tout était de sa faute. Ce n’était pas une entité dotée de bienveillance, mais bien l’incarnation du mal. Tout avait été prévu. Ainsi mes actes avaient été vains, mon destin était d’être mauvais. Et j’avais une irrépressible envie de tuer. Pourquoi ne pas commencer par ce nabot qui venait de jeter un papier devant moi ?
— Très bien, j’accepte.
Il avait beau m’avoir menacé avec sa lance, je n’avais pas peur de lui. Peut-être était-il plus fort que moi, mais cela importait peu pour le moment. Dans mes nouveaux idéaux, je me devais d’adopter une posture stratégiquement plus confortable. En attendant mes nouveaux ordres, j’inspectai la maison où toute cette mascarade avait commencé, là où j’avais cru voir entrer un homme aux cheveux aux teintes similaires à ce liquide qui s’était écoulé jusqu’à mes pieds. Les cris des malheureux ne m’atteignaient plus.
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Mar 24 Mai - 19:29
Prisonniers de leur condition [6]
- Tu m'as sauvé la vie au moins à deux reprises aujourd'hui... - Je passais par là. Ce criminel... Il avait l'air d'avoir des idées en tête. Je l'ai entendu parler à la taverne, l'autre jour. C'est pour ça.
Il n'y avait donc pas de chasseur de prime. Pas de grand mystère autour de la présence du garçon sur l'île, ni de complot politique. Il était juste là... Par « hasard ». Une donnée perdue au milieu d'un flot d'informations continues. Pendant les quelques secondes qu'ils avaient passés en tête à tête, le rouquin avait pris soin de se présenter sans que la vieille dame ne retint son prénom. Elle pensait qu'il n'allait pas lui être utile bien longtemps : Marvin était à sa porte, et si un de ses chiens de garde entrait dans la maison, elle n'aurait qu'à prier pour sauver sa vie. Pourtant l'agitation à l'extérieur venait de se terminer. Les dernières gerbes de sang avaient fusé. Il était satisfait. Satisfait de ce dénouement, satisfait de la situation des macchabées au sol. Leur destin, s'il n'avait rien d'enviable, lui semblait au moins juste. Il rit. Ah, les fous !
- Cachez-vous, chuchota alors le sauveur de Catherine en passant dans le salon et en la faisant entrer dans un placard qu'il ne prit la personne que de fermer à moitié.
Et il alla tranquillement prendre place dans une chaise. Ses mains s'étaient posées sur la table. Il regardait avec ennui le plafond au-dessus de sa tête, et de là où elle était, la vieille dame pouvait entrevoir ses traits. Ils étaient si jeunes. Elle se fit la réflexion aisément. Il devait avoir dix-sept ans. Il aurait pu être son petit-fils, si elle avait eu un enfant. Peut-être aurait-il alors eu les traits plus sévères que doux. Sinon, il était parfait. La jeunesse offrait quelques avantages comme l'insouciance ou la stupidité. Au moins, il n'y avait pas lieu de s'inquiéter de demain. Aujourd'hui était toujours un jour nouveau.
Elle ferma les yeux. Puis la porte d'entrée s'ouvrit et des pas menèrent quelqu'un dans le salon. Il était là... Marvin ? Non, il s'agissait de quelqu'un d'autre. Elle tendit l'oreille, comme pour tenter de percevoir quelques brides de conversation. Mais la voix du rouquin était assez audible pour qu'elle n'ait pas à faire d'effort surhumaine malgré son âge. Il était bien généreux de partager cet échange avec elle.
- Sortez de cette maison, elle ne vous appartient pas, avait-il lancé avec une expression contrariée.
Ses traits avaient changé. Ils étaient froissés et sérieux. C'était dommage, elle aurait aimé qu'il profite de son insouciance plus longtemps, mais il la protégeait. Était-ce vraiment la vie qu'elle voulait ? Bien loin de là. Son amant été parti, et à présent elle n'avait plus rien à perdre. Elle aurait aimé avoir quelque chose à perdre. On vit mieux comme ça.
Un sourire fragile passa sur son visage tandis que ses mains fatiguées se mirent à chercher un appui dans son dos. Elle en trouva un : le mur un peu abîmé qui devait être réparé depuis des semaines déjà. Ainsi, elle fit un boucan incroyable en le cassant, et en s'écroulant ainsi en arrière. Le nuage de fumée qu'elle souleva traversa rapidement la porte de son armoire, envahissant le salon en un rien de temps. C'était dommage, le coup de réparation serait plus élevé du coup. Avec une certaine mélancolie, Catherine resta sur le dos, allongée au sol sur une plaque en bois qui avait permis à son dos de rester droit. Il y avait de la chance dans son malheur.
- Est-ce que ça va ?
Le rouquin avait encouru pour l'aider. Sa main vint saisir celle de la vieille dame qui n'eut pas de mal à se relever. Ses forces couplées à celles de la jeunesse la requinquaient. Elle sourit. Puis tout à coup, elle se tourna vers l'invité. Le nuage avait disparu et son armoire était grande ouverte, ainsi que la fenêtre. Au moins, tous ceux qui passaient pourraient entendre ce qu'elle avait à dire :
- Tu es avec Marvin ? Ou tu es avec les pirates ? J'ai rencontré de nombreuses personnes dans ma vie, et toutes avaient un choix à faire. Vivre ou survivre. Vous êtes jeunes. Vous pouvez vivre. Je suis vieille. Je ne peux que survivre.
Le regard de son sauveur sembla triste, mais ses paroles s'adressaient à l'homme en face d'elle. Que tentait-elle de lui dire ? A vrai dire, elle-même ne le savait pas.
Erwin
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Ven 27 Mai - 19:04
« Prisonniers de leur condition »
Marvin Johns était l’un des trop nombreux fils du maitre de l’île. La règle de ce dernier touchait à sa fin et les rênes du pouvoir seraient léguées au fils le plus fort. C’est ainsi qu’avait débuté ce sanglant fratricide qui agitait l’île de St-Johns. Toutes ces querelles de pouvoir n’avaient que bien peu d’intérêt à mes yeux : après tout, le pouvoir était éphémère. Ayant compris à qui je faisais affaire, il était plus judicieux d’adopter un profil bas pour le moment. Je n’avais donc eu d’autre choix que de m’abaisser à jouer le chien. Une fois encore…
— Bien ! Ramène-moi la tête de ce jeune rouquin… C’est lui qui est à l’origine de tout ça.
Il n’avait pas tort : c’était ce mystérieux jeune homme qui avait endigué ce massacre. Mon premier travail était sur le point de débuter. Traque et meurtre. Il n’y avait décidément que bien peu d’originalité dans le monde des hors-la-loi. Du coin de l’œil, j’avais cru apercevoir ma proie de faufiler dans son terrier. Suivant l’odeur du gibier, je m’approchai de la maison où tout avait commencé. Derrière moi, la bataille s’était calmée, laissant planer l’odeur de la mort alors que les vainqueurs commençaient à nettoyer la rue des restes de leur combat. Après être entré sans y être invité, je refermai poliment la porte comme si ce qui devait se passer devait rester secret.
Plus loin, en plein milieu du salon, se trouvait un fauteuil. À son bord, un infâme serviteur du mal, adorateur de massacres. Je me tenais devant lui, prêt à l’affronter en dépit de ses extraordinaires talents. Qui sait ce que le destin pouvait me réserver ? Il m’arrêta net en prenant la parole. Je n’étais pas le bienvenu, clairement. Son ton froid avait de quoi faire frissonner le premier venu, pourtant ce n’était pas mon cas. Non, s’il y avait bien une chose qui m’avait fait tressaillir, c’était son expression. L’air sérieux qu’il venait d’afficher. Le temps s’était arrêté pendant une fraction de seconde dans mon esprit. Ou plutôt, c’était mon corps. Comme si une pression incroyable avait bloqué tout mon corps. Il était fort. Extrêmement fort. Cette fraction de seconde fut des plus pénibles : je me sentais impuissant, prêt à me faire dépecer à tout moment. Je n’avais aucune idée de l’identité de ce type, mais il était dangereux. Je pense que l’on nomme cela l’instinct de survie. Cette capacité à cacher ses crocs pour assurer sa survie. Il était temps de changer de stratégie.
— Ts. Toutes ces personnes mortes, par ta faute, ça ne te fait rien ? Crois-tu qu’il est juste d’échanger toutes ces vies contre celle d’une pauvre vielle ?
Je ne comprenais vraiment pas au nom de quoi le rouquin agissait. Me méfiant de ce qui pouvait advenir, je pris tout de même la peine de l’interroger. De quel côté de la force se trouvait-il ? Ses actions confondaient le bien et le mal à mes yeux. Plus important, il me fallait gagner un peu de temps pour fomenter un plan de survie dans cette situation critique. Peut-être aurais-je dû me retourner contre Marvin ? Non, me ranger de son côté m’octroierait sans doute un avantage tôt ou tard. Mes réflexions furent interrompues soudainement par un énorme bruit : une vielle sauvage venait d’apparaître ! De nulle part ?! Non, elle s’était sans doute cachée dans l’armoire incrustée au mur.
—… Vous auriez pu trouver une meilleure cachette…
Comme je m’y attendais, le rouquin avait réagi rapidement pour vérifier si sa protégée allait bien. Cette erreur de sa part me permit de comprendre qu’il n’était pas si divin que cela : il n’était pas en mesure de lire l’avenir. La vieille se tourna vers moi et me fit remarquer que la fenêtre était ouverte, ce qui signifiait que les personnes situées à l’extérieur pouvaient peut-être nous entendre. La vieille dame eut le culot de m’adresser des paroles qui me laissaient perplexe. Que voulait-elle dire par vivre ou survivre ? Qu’elle était la différence ? Et puis qui était-elle pour me parler sur ce ton au juste ?!
— Vous avez fait assez de tapage aujourd’hui. Marvin m’envoie pour vous faire taire, à jamais.
Il était temps de rappeler à cette vieille peau dans quel monde l’on vivait : les criminels débordaient des mers du monde entier. On ne pouvait même plus prétendre être en sécurité chez soi. Et en entendant le nom de Marvin, elle saurait à quoi s’attendre. Et impuissante, elle n’aurait ainsi plus qu’à accepter son funeste destin. Comme elle venait de le dire, elle ne pouvait que survivre. Et aujourd’hui était la dernière fois qu’elle le ferait. Alors que les deux condamnés apprenaient leur mise à mort, il y eut un petit temps mort accordé à titre gracieux par mon humble personne, histoire qu’ils puissent comprendre à quel point leur situation était fâcheuse. Plus rien ne pourrait les sauver désormais. Puis, enfin, leur exécution pu débuter.
— BOMU BOMU NO … BIG EXPLOSION !!!!
Technique:
« BOUM - BOMU BOMU NO [...] » Il s'agit d'un coup effectué avec une partie du corps quelconque qui explose au contact de l'adversaire ou d'un objet quelconque. Plus le membre utilisé est grand, plus l'explosion est puissante. Ici avec les bras, épaules et jambes.
Violemment je me mis à exécuter l’ultime sentence. Mes poings vinrent frapper avec vigueur le sol de la bâtisse et mes deux bras disparurent, suivis de mes jambes, soufflés dans une très grosse explosion. Toute la partie avant de la maison vola en éclats, éjectant par la même occasion mon corps. Personne n’était censé être capable de se sortir indemne d’un tel feu d’artifice. Dans ma chute vers le sol, côté rue, le temps sembla ralentir un peu. Je me remémorai ces instants, quelques secondes plus tôt. Le rouquin avait gardé un œil méfiant sur moi, comme s’il s’attendait à une offensive de ma part. Ce qui était logique compte tenu de mes menaces. Je me demandais s’il avait survécu. S’il avait compris les signes que je faisais en même temps que je parlais, lui sommant de quitter les lieux rapidement. Sombrant dans la poussière, je me demandais ce qui allait bien pouvoir m’arriver maintenant.
Edward Lawrence
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Lun 30 Mai - 12:58
Prisonniers de leur condition [7]
La vieille dame sentit l'homme qui les menaçait derrière. Elle ferma les yeux, la peur au ventre, espérant que le pouvoir qui lui avait permis de souffler la populace un peu plus tôt ne lui permettrait pas de les blesser. En vain. Le rouquin qui venait de l'aider allait avoir du mal à la sortir de cette situation inextricable. Elle était condamnée. Au final, elle avait eu une vie morne et sans intérêt, c'était là ce qu'elle constatait. Son seul amant était parti, et elle allait le rejoindre. Peut-être que c'était mieux ainsi... Pourtant, le son de l'explosion qui en suivit sembla si lointain. Elle ouvrit les yeux, s'attendant encore à être chez elle. Mais en réalité, elle se trouvait sur le toit du bâtiment qui faisait face à sa maison, à présent en feu. Tous les souvenirs, toutes les photos, les vêtements... Plus rien. Elle retint un cri avant de se rendre compte qu'elle était censé y passer.
- Comment... ? - C'est mon pouvoir, dit simplement le garçon. Je suis un maudit, j'ai mangé le fruit de la téléportation. Ce genre d'attaque n'est rien.
Marvin, au pied du bâtiment, regardait l'explosion avec satisfaction. Au moins, il n'y aurait plus rien à craindre de ce côté-là. Il avait trouvé un subordonné intéressant, s'il avait survécu. Pourtant, en se retournant, il se figea un long moment. C'était impossible. Il ne pouvait pas s'en être sorti vivant avec cette vieille dame... Comment ? Avait-il piégé le chef de la bande de pirates ? Non, il y avait sûrement autre chose... Il allait le démasquer. Il ne le laisserait pas s'en sortir comme ça... Grondant, le fils du roi dirigea sa lance vers le rouquin et n'hésita pas à aller directement à l'assaut. Le jeune homme esquiva sans grandes difficultés, bloquant l'arme alors qu'elle passait à côté de lui.
Qui était-il ? Il n'avait sa tête sur aucune affiche et dans aucuns journaux, et pourtant il était tout bêtement plus puissant que lui. Ce n'était pas un habitant de l'île... Un voyageur ? Des personnes comme ça existaient vraiment ? Tomber par hasard sur cette parcelle de terre présente sur une minorité de carte, c'était déjà un miracle, mais avec son niveau de maîtrise... Pourtant, il semblait hésitant. Il ne mettait pas ses capacités martiales en avant. Il y avait quelque chose de plus...
- Tu es un maudit... - Et toi, un imbécile.
Sentant sa lance lui glisser entre les mains, le combattant tomba du toit en un rien de temps. Il s'écrasa, dos au sol, regardant un instant le ciel avant de diriger son regard vers les gardes. Un seul mouvement de ses pupilles suffit à donner le ton. Une demi-douzaine d'homme s'élança en direction du garçon, dont le seul réflexe fut de prendre la grand-mère sur le dos pour fuir. Quel lâche ! Ou plutôt, quel imbécile ! Il y avait les forces armées d'une trentaine de légions ! Il n'y survivrait pas... Les bâteaux au port étaient arrêtés par un des autres fils du roi, ce qui rendait cette voie impratiquable. Se levant, Marvin se contenta de se diriger vers les décombres pour en retirer le gars qui avait fait sauté la baraque, demandant à quelques autres personnes de l'aider. Il voulait savoir comment il avait fait, même s'il devait examiner son cadavre pour ça...
Plus loin, fuyant toujours à pleines jambes, le duo improbable semblait avancer à une bonne allure malgré le désavantage de la vieillesse. Le garçon prenait sans cesse de l'avance sur ses poursuivants, et aucun, malgré tous leurs efforts, n'arrivait à sa hauteur.
- Où va-t-on ? - Où voulez-vous aller ? - Je n'ai plus rien ici... - Alors allons ailleurs !
Et ils disparurent soudainement totalement de la vue des gardes.
Marvin te cherche avec d'autres personnes dans les décombres, on peut imaginer qu'il va te poser pas mal de questions sur l'explosion.
Erwin
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Lun 30 Mai - 14:28
« Prisonniers de leur condition »
Le tumulte d’un petit affrontement vint me tirer de ma confusion. Il semblait se passer quelque chose ce qui ne me plaisait pas vraiment. Si les troupes de Marvin se remettaient en mouvement, cela signifiait que mon plan n’avait pas fonctionné. C’était plutôt fâcheux en soi. Après tout le mal que je m’étais donné pour mettre en œuvre cette diversion, le rouquin s’était montré de nouveau au lieu de se cacher, à mon grand désespoir. Il semblait être une véritable source de problèmes. Ne pouvait-il pas rester neutre ? Ne pouvait-il pas prôner le pacifisme pour changer ? Je n’étais plus certain de la suite des évènements. Et il était hors de question que je l’aide à nouveau.
J’avais mal à la tête et les causes pouvaient être multiples. Tout le temps passé à réfléchir aujourd’hui, toute cette agitation, ou simplement le mauvais coup que je venais de recevoir à la tête. Un filet de sang coulait d’ailleurs de ma voute crânienne. Je savais maintenant d’où me venait cette douleur. J’avais fait une belle chute tout de même. À en juger par les gravats qui me recouvraient, j’avais dû percuter la bâtisse située en face de l’explosion lorsque je fus projeté. Mon corps était endolori, comme s’il avait été percuté de toute part. Néanmoins, je demeurais dans un endroit calme, et une sieste réparatrice n’était pas à exclure. Mes espoirs furent anéantis par un puissant halo de lumière.
— Qu’est-ce qui s’est passé ?! Comment tu as fait ça ?!
Deux mains puissantes agrippèrent ma veste et me secouèrent brutalement. Mon « sauveur » n’en avait finalement rien à faire de ma santé ni de mon manque de sommeil. Il voulait savoir. Savoir comment je m’y étais pris, comme s’il sentait qu’il y avait anguille sous roche. Mais je n’étais pas une anguille, j’étais un humain, comme lui. Et j’étais vexé de son manque de préoccupation à mon égard. Cela m’importait peu qu’il fût Marvin ou un autre. Tôt ou tard, il paierait pour son attitude.
— Urgh... Je… J’ai… Il est… trop fort !
Marvin dut se rendre compte d’une évidence : je n’avais pas été épargné par l’explosion. J’affichais quelques saignements, mon souffle était court et mon regard était celui d’un homme vaincu. Une gerbe de sang avait même interrompu mon discours. Reprenant mon souffle, je poursuivis.
— J’ai voulu lui balancer une salve de bombes, mais… il… il me les a renvoyés ! J’ai eu beaucoup de chance d’en sortir vivant.
Oui, c’était une explication tout à fait rationnelle tant les pouvoirs du rouquin semblaient puissants. Marvin lui-même venait d’expérimenter la différence de niveaux. Nous n’étions clairement pas de taille.
— Chef ! Même vous, semblez ne pas être de taille pour l’affronter… — Du coup on fait quoi ? On le poursuit ?
Marvin sembla hésiter l’espace d’un instant, ce qui était compréhensible. Il n’était pas à la hauteur de cet habile perturbateur. Devait-il vraiment risquer de se lancer à sa poursuite ? Et s’il le faisait, il ne pouvait pas se permettre de trop diviser son armée. Après tout, les héritiers cherchaient à s’entretuer sur cette île. D’un autre côté, ses hommes mettaient en jeu sa fierté. Nous attendîmes sa décision avant de faire quoi que ce soit.
Néanmoins, je sentais que mon aventure sur cette île touchait sa fin. J'avais obtenu une certaine liberté de mon nouvel employeur et je comptais bien l'utiliser pour rejoindre Powder Island. J'avais perdu assez de temps ici : il était temps d'accomplir mes rêves, en espérant cette fois atterrir sur la bonne île.
Edward Lawrence
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Sam 4 Juin - 16:38
Prisonniers de leur condition [8]
Même si Marvin resta sceptique devant les explications de son nouveau subordonné, il se contenta de les accepter. L'échec d'une telle mission, devant un tel adversaire, cela voulait simplement dire qu'ils s'étaient sûrement retrouvés devant quelqu'un qui avait l'habitude de pratiquer la « Route des Grands Périls ». Oui, un homme issu de Grand Line était la réponse à leur mauvaise journée. Au moins il avait gagné un homme résistant. Pestant dans son menton, il finit par dire sur un ton posé :
- Nous nous retirons. Je vais te faire découvrir la vie de l'île. Sache que ma garnison principale étant complète, tu feras parti des forces de soutien. Tu pourras naviguer où tu veux, mais je t'appellerai quand j'aurai besoin de toi.
Chacun des subordonnés se mit en route. Un sourire sur le visage, Marvin considéra finalement qu'il n'avait pas tout perdu. Laissant au soin des habitants de balayer les décombres, il se dirigea donc vers son quartier général, accompagné de ses sous-fifres.
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Le temps de penser à un endroit, et ils y étaient. Catherine trouvait cela formidable. Elle sentait que son corps ne pouvait plus supporter les mêmes choses que dans sa jeunesse, pourtant en une heure à peine, elle avait vu une demi-douzaine de paysages extraordinaires. S'il y avait un paradis sur terre, elle était presque sûr qu'elle pourrait y aller. Elle s'était sentie toute sa vie prisonnière de sa condition. À présent, elle n'avait plus de chaînes. Ses souvenirs étaient partis en fumée, toutes ses économies, toute sa vie, s'étaient effondrés.
- Merci, dit-elle en regardant le rouquin devant elle. Tu es spécial, n'est-ce pas ? - Je ne sais pas si je suis spécial. Mais je suis maudit des eaux. Mon pouvoir est issu d'un fruit du démon, le Shun Shun no Mi. Il me permet de me téléporter instantanément à n'importe quel endroit. - C'est un pouvoir bien utile.
Elle ne l'enviait pas. Après tout, ne venait-il pas de dire qu'il était maudit ? Et puis, elle était trop vieille pour porter ce genre d'intérêt au monde. L'île de St-Johns n'étant plus sa demeure, elle se demandait surtout ce qu'elle allait pouvoir faire à présent. Elle était loin de chercher à éprouver un sentiment de jalousie quelconque. Un long soupir s'échappa de sa gorge. Elle caressa d'un geste maladroit la paume de sa main en réfléchissant. Un petit tic que son cher amant relevait toujours avec le sourire... Elle sourit alors en pensant à lui. Comment pouvait-elle honorer sa mémoire en restant si statique ?
- Qu'allez-vous faire à présent ? - Je... je vais explorer le monde. J'ai toujours voulu faire ça.
Enfin, elle regarda le jeune garçon en face d'elle. Il ne devait pas avoir plus de dix-sept ans. Ses cheveux en pagaille étaient d'un roux assez sombre, peut-être à cause du ciel couvert de cette île. Son visage était doux. Il semblait ne pas avoir conscience de ce que sa présence avait changé ici bas.
- Nous prenons le prochain navire civil à l'aube alors.
Catherine le regarda, surpris, mais elle se contenta d'acquiescer. Il était bien gentil pour un inconnu. Mais pourquoi aurait-elle du se méfier ? Il avait risqué sa vie pour elle. Ainsi, doucement, elle sourit. Elle se leva de sa chaise pour se diriger le port. Une auberge les abriterait, et ils partiraient le lendemain matin. Ah, enfin, elle quittait ces lieux. Combien de temps dureraient ses découvertes ? Était-ce vraiment raisonnable de briser ses chaînes comme ça ? Qu'importe ! Elle souhaitait plus que tout profiter du temps qu'il lui restait pour faire comme elle le désirait.
- Je m'appelle Catherine, en fait. Catherine Mackvil. Et toi ?
Le garçon sourit à nouveau. Il mit un bonnet pour couvrir ses oreilles en partie et répondit sur un ton enjoué :
- Erwin. Erwin Dog.
Ce sera le dernier post pour ma part je pense ^^ Si tu veux répondre, vas-y, sinon on peut lancer la notation !