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Kanäe Toupex
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Jeu 12 Mai - 17:12
Lame brisée

 
Les missions de chasseur de hors-la-loi étaient sans conteste les favorites de Kanäe, ainsi dès qu’il lui était une mission avec pour but d’attraper une raclure de criminel, elle fonçait sur l’occasion. Après tout, c’était vraiment tout bénéfice pour elle : elle faisait ce qu’elle aimait, débarrassait une île d’un brigand et gagnait des points vis-à-vis de la marine. Donc pourquoi se gêner ?  
 
Quoiqu’il en soit, cette mission nouvelle avait mené la verte sur l’île de Dwarf Town, une île bien sympathique mais surtout très atypique. La majeure partie, pour ne pas dire la totalité, des personnes présentes sur l’île étaient des nains et même Kanäe du haut de son mètre soixante qui était habituellement l’une des plus petites, se trouvait excessivement grande par rapport au reste de la population. Mais cela n’importait pas à la jeune femme qui n’était pas là pour faire du tourisme ou pour étudier le peuple nain mais bien pour attraper un abruti trafiquant de drogue. Elle avait trouvé l’homme au fin fond d’une taverne où il se désaltérait avec une dizaine de ses amis. Un combat eu malheureusement lieu entre la gouvernementale et les trafiquants qui se conclu donc par la victoire de la mouette. Mais là n’était pas le problème, la victoire de la Toupex avait été totale mais au cours du combat l’une de ses lames avait été brisée par un homme armé d’une masse impressionnante. Elle avait d’ailleurs par la même écopé d’une légère blessure à l’arcade qui saignait encore un peu. La chasseresse avait quitté la taverne avec sa proie ficelée « sous le bras » en le trainant donc au sol pour ne pas se fatiguer à la porter. Elle avait passé son manteau de la marine pour que personne ne vienne lui demander la raison qui la poussait à trainer dans son sciage un homme inconscient. Mais il restait un problème : il fallait faire réparer cette lame. Heureusement la tortionnaire se trouvait sur l’île connue pour les capacités incroyables de forgeron des habitants. Elle se présenta donc à la première forge qu’elle avait pu trouver et fut renseignée par un nain roux ; roux flamboyant pour être très précis.
 
Le gentil commerçant lui expliqua alors qu’il n’avait pas le savoir-faire suffisant pour reproduire la lame  identique à celle que Kanäe n’avait pas brisé. Il s’agissait de lames relativement classiques mais jumelles donc similaires. Elle les avait obtenus de son père et y tenait beaucoup (d’ailleurs lorsqu’elle changea ses lames des mois plus tard, elle conserva celle-ci). Le commerçant lui expliqua alors que la seule personne qui pouvait reproduire une lame en y incorporant la garde de la dague brisée était un des meilleurs artisans de l’île, le forgeron de la  « Forgeciel ». Il expliqua donc à la cliente comment s’y rendre et la regarda s’éloigner avec intérêt. Les jeunes femmes de taille normale étaient assez convoitées par les nains apparemment aussi étranges que cela puisse paraitre. Même si Kanäe était quand même une très belle femme.
 
La belle arriva enfin devant un établissement très représentatif de l’île, il y avait un étal en extérieur recouvert d’une pièce de tissu supposée étanche pour protéger les armes en exposition de la pluie. L’étal donnait lui-même sur un comptoir plus massif derrière lequel se trouvait un nain aux cheveux grisonnant et à la barbe très bien entretenue mais qui semblait assez fatigué.
 
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L’homme annonça alors, avec toute la force gutturale de sa voix :
 
Bienvenue à la Forgeciel ! On a tout ce qu’il faut ; des armes pour les costauds jusqu’aux outils pour les bricolos !  

 
Ces déclamations étaient ponctuées par le bruit d’un marteau frappant une enclume en arrière-boutique, apparemment le nain qui se nommait Gurstaker, selon celui qui avait envoyé la cliente à cette adresse, ne travaillait pas seul. En tous les cas, il fallait dire que le propriétaire des lieux était très accueillant et alors que la jeune femme allait expliquer son problème, un gros bonhomme surgit pour commencer à hurler sur le forgeron. Apparemment il n’était pas content d’une arme qui sortait de la forge. Le vieux nain semblait lassé par la situation, il ne devait pas s’agir de la première affaire de ce genre et Kanäe commençait à se poser des questions sur la qualité du travail des forgerons de cet établissement. La nain se retourna alors vers l’atelier derrière lui et commença à appeler quelqu’un, un dénommé Tony. La Toupex était là, en spectatrice et attendait la suite des évènements, cela risquait de ne pas être triste.
 
 

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Dim 15 Mai - 4:13
Ping ! … Ping ! … Ping ! …

Ce jour là était un jour habituel pour Tony.

Cela faisait déjà neuf ans qu'il était l'assistant de maître Gurstaker. Déjà neuf ans qu'il s'entraînait sous la férule du vieux nain, martelant sans relâche les métaux les plus insensés pour perfectionner sa maîtrise de l'art de la forge. Déjà neuf ans qu'il affûtait son esprit dans les fournaises sidérurgiques, et son corps dans l'enfer glacé du terrain de Boufbowl, le seul véritable endroit de la planète où l'on pouvait réellement comprendre et maîtriser cette discipline intransigeante qu'est le Judoxe.

Et cela ferait bientôt 4 ans qu'il avait accidentellement avalé ce drôle de fruit au goût immonde, qui avait rendu son corps plus dur que l'acier et plus chaud que la braise. Il fallait l'avouer, ses progrès en forgeage avaient fait un bond spectaculaire depuis qu'il n'avait plus besoin des encombrants gants de cuir dont les autres forgeron avaient besoin pour protéger leur mains de la morsure du métal en fusion.

Ce jour là donc, Tony était occupé à façonner une énième pièce d'armure dans l'atelier de son maître. Le petit maître, dont le grand âge commençais à se faire sentir, s'occupait de plus en plus volontiers des clients, laissant à son protégé la charge de fabriquer ou réparer les produits les plus courants, ceux qui faisaient tourner la boutique. Le grand blond était donc concentré sur le chant du métal sous ses coups de marteau, lorsque des éclats de voix parvinrent à ses oreilles distraites. Ah... ça, c'était le chant du "Clientus Mécontentus", une espèce de parasite assez répandue qui venait fréquemment importuner les honnêtes artisans en venant se plaindre de la défaillance d'un produit qu'ils n'ont de toutes façons pas utilisé de la bonne manière.
Et effectivement, après un soupir qui dût s'entendre à l'autre bout de l'île tant il était chargé de lassitude, la voix de stentor du maître artisan l'appela depuis le comptoir. Tony tourna la tête pour lui répondre de sa voix éraillée.

 J'arrive! 

Après avoir reposé son marteau, il saisit la pièce de métal brûlante et la plongea dans un bac d'eau salée. L'acier siffla en dégageant une épaisse fumée, puis le forgeron la sortie et l'accrocha à un râtelier avant de se diriger vers la source du vacarme.

 Qu'est ce qu - BONK ! - Gaïaïééééé !!!

Son front percuta violemment le linteau de la porte. C'était systématique : Sur cette île, la quasi totalité des habitations était aux mesures de ses petits habitants. Et même au bout d'une décennie, le grand débile de 2 mètres 30 se faisait toujours avoir. Au sol, tenant son front à deux mains en geignant de façon plus que ridicule, il vit le vieux Gurstaker lever les yeux au ciel...

 Quand tu auras fini de faire l'idiot... Ce monsieur réclame réparation. Je te laisse gérer ça, moi, je suis trop vieux pour ces conneries. 

… avant de l'enjamber, disparaissant dans l'arrière boutique sans même lui laisser le temps de répondre.

Tony se redressa donc lentement, apparaissant derrière le comptoir qui lui arrivait à la taille, et prit sa voix la plus douce.

 Bonjouuuur... Bienvenuuue... Que nous vaut le plaisir de votre venue ?

En face de lui, une brutasse qui le dépassait de la tête et des épaules lui adressa un regard noir en lui brandissant une magnifique hache de bataille sous le nez.

« La ferme ! Vous m'avez arnaqués ! J'ai acheté cette arme pour plus de trente millions de berrys, et elle est aussi efficace qu'un emplâtre sur une jambe de bois ! Elle n'a même pas réussi à entamer le cuir d'un pauvre ours, et j'ai failli me faire tuer ! Vous n'êtes que des charlatans !»

Faisant fi de la colère qui montait en lui, Tony jaugea la montagne de muscles d'un œil circonspect, puis inspecta l'arme, passant de l'un à l'autre. Il fini par lâcher un soupir : Cette hache était impeccable, l'un des nombreux chefs d'œuvre forgé par son maître, pratiquement incassable. Bien maniée, elle pourrait sans grande peine fendre le crâne d'un monstre marin comme une coquille de noix. Il n'y avait donc qu'une seule explication à la mésaventure de ce client... Une explication qui n'allait hélas pas lui plaire.

 Cette hache a été forgée par l'un des plus grands maître de forge du monde, elle est parfaite. Mais aussi puissante que soit une lame, elle ne peux rattraper la faiblesse de son utilisateur... Alors sauf votre respect, avez-vous envisagé d'acheter un fusil ? L'avantage de la poudre, c'est que ça fait mal peu importe si le tireur a rien dans les bras... 

Tony fit un grand sourire, sachant pertinemment que le colosse mécontent allait prendre la mouche. Le visage de la montagne pris une jolie teinte violette, et il asséna donc un puissant coup au forgeron, en hurlant de rage.

«  Te fous pas de moi !!! »

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il se rendit compte que le blondinet avait arrêté la lame... avec les dents !!!

 'èch' 'eu 'ous 'isais ? 

Voilà à peu près ce que donne « Qu'est-ce que j'vous disais ? » quant on a une lame dans la bouche. Parce que dans ces moments là, on ne prononce que les voyelles. Naturellement, plutôt que de remettre sa propre force en question, cet imbécile préféra reporter la faute sur son arme...

Mais c'est quoi cette camelote ???

Pas de doute possible : ce type n'avait tout simplement pas le niveau pour une arme de cet acabit. Qu'un abruti pareil ose manier un tel bijou et traiter son concepteur de charlatan... C'était le genre de choses qui mettait les nerfs de Tony en pelote. D'un geste vif, il lui arracha la hache des main, et arma son poing avant que son adversaire n'ait eut le temps de comprendre ce qui allait se passer.

 Il n'y a pas de mauvais outils... Il n'y a que de mauvais ouvriers. 

Puis Tony lui enfonça son poing dans l'estomac. Deux secondes plus tard, le géant mécontent sommeillait tranquillement, encastré dans le mur de la maison d'en face.

Problème réglé.

Le grand blond allait tout simplement retourner à ses fourneaux lorsqu'il remarqua un petit détail : Une jeune femme, aux longs cheveux verts et à la peau cuivré, dégageant une délicate fragrance boisée rappelant le jasmin. Ooooh une cliente...

… Avec un manteau de la Marine sur les épaules, et un homme ficelé à ses pieds...

*Okay mec, restes cool...*

D'un coup, Tony se retrouvait à 14 ans, dans une taverne en flammes. Au prix d'un monstrueux effort de concentration, le forgeron parvint à réprimer le flot d'émotions contradictoires qui déferlaient en lui. Se composant un visage d'une neutralité à toute épreuves, il lui adressa encore une fois son plus beau sourire.

 Bienvenue à la Forgeciel ! Désolé pour cette... regrettable scène. Que puis-je pour vous, mademoiselle ? 
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Kanäe Toupex
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Dim 15 Mai - 11:38
Rencontre avec un titan  

 
Après que le vieux nain ait appelé son apprenti, ce fut un homme d’une taille impressionnante qui débarqua dans le magasin de la forge. Malgré sa stature monstrueuse, l’entrée du bonhomme ne fut pas si spectaculaire du fait d’un malencontreux accident donc il fut la victime, il se heurta la tête dans le linteau de la porte de manière assez violente. Au moment du choc qui avait entrainé quelques plaintes de douleur au grand blond, la petite verte cru voir le dit linteau de se briser, ou à tout le moins, la fissure déjà présente venait de s’aggraver. Alors qu’il se plaignait légèrement du choc, son maître à forger lui fit des remontrances pour qu’il vienne s’occuper du client mécontent.
 
Si Tony était impressionnant par sa taille et sa carrure, le client l’était encore davantage. Alors que la mouette ne dépassait que difficilement le mètre soixante, elle se retrouvait face à deux colosses côtoyant les deux mètres trente, minimum. Pour ajouter un peu plus au comique de la scène, le blondinet prit une voix des plus mielleuses pour s’adresser à son homologue de grande taille, voix que l’on aurait pu qualifier de « voix du commerçant prêt à tout pour paraitre agréable et vendre ses produits ». L’autre s’empressa de brandir une hache en se plaignant de la facture de celle-ci, estimant qu’il s’était fait arnaquer. C’est à cet instant que Kanäe décrocha quelque peu parce que son colis humain commençait à se réveiller. Pendant que Tony étudiait l’arme, la chasseresse s’était penchée sur le corps à peine réveillé mais toujours saucissonné de son acolyte du jour pour lui adresser quelques mots doux à l’oreille.
 
Si j’étais toi, je ne bougerais pas. C’est à cause de toi que nous ne sommes pas encore sur le bateau en direction de ta nouvelle maison, une belle cellule. Tu as brisé l’une de mes lames et je dois la faire réparer, je ne t’en félicite pas mais je vais néanmoins t’offrir un petit cadeau. Je t’en prie, détend toi.  

 
Alors qu’elle finissait sa phrase, l’herboriste plantait une seringue remplie d’un liquide jaune translucide dans le gras de la cuisse de son prisonnier, l’homme retomba dans les bras de Morphée de façon quasi instantanée et la geôlière pu revenir à ses affaires. Elle ne fut d’ailleurs pas déçu de voir le forgeron défendre son travail en bâchant de façon monumentale la montagne de muscle présente devant lui, lui conseillant alors l’usage d’un fusil car là, au moins, il n’avait pas besoin d’apprendre à se servir correctement d’une arme tranchante. L’autre avait réagi au quart de tour en lançant son arme vers son créateur entrainant par la même une réaction de la gouvernementale. Elle ne pouvait laisser un honnête forgeron se faire couper la tête sous prétexte qu’il défendait son travail. Se saisissant donc de la seule dague recourbée qui lui restait, elle commença à faire un pas vers le siège du combat ; elle savait qu’elle ne pourrait bloquer le premier coup mais après l’esquive du forgeron elle pourrait intervenir. A sa plus grande surprise, l’artisan n’esquiva pas et bloqua la lame avec ses dents, les coins de sa bouche ne furent même pas taillader par le choc avec la lame. Alors certes l’assaillant maitrisait sans doute très mal l’art du combat à la hache, mais il y avait autre chose : le tranchant de la lame aurait au moins due entailler ne serait-ce que légèrement la peau, ou la lame était vraiment de très mauvaise facture.
 
S’en suivit une réplique incompréhensible, une nouvelle contestation, un changement de main de l’arme, une nouvelle réplique cinglante du blond et un coup de poing monstrueux. La Toupex, quant à elle, cherchait toujours une explication à cet incroyable arrêt de lame avec les dents et avait trouvé trois explications. Soit la lame était tellement mauvaise qu’elle n’avait pas entaillé la chair, mais cela ne semblait pas être le cas aux vues de l’aspect de la hache. Soit,  le dénommé Tony maitrisait les arts du Rokushiki et notamment le Tekkai, cela lui aurait permis de durcir son corps. Soit, et il s’agissait d’une hypothèse plausible selon la jeune femme, il disposait du pouvoir d’un fruit du démon. Il y avait une autre explication possible qui résidait dans le fait que l’homme était un guerrier puissant et expérimenté mais quelque chose clochait : pourquoi un tel guerrier serait simplement apprenti dans une forge.
 
Quoiqu’il en soit, la future lieutenante fut interrompue dans ses estimations par le visage du géant qui se tournait vers elle, celui-ci semblait d’ailleurs bloqué légèrement sur l’insigne de la marine ainsi que sur  le paquetage endormi de notre chasseuse. Il reprit néanmoins son calme et sa voix déjà connue de « voix du commerçant prêt à tout pour paraitre agréable et vendre ses produits » souhaitant ainsi la bienvenue à sa nouvelle cliente. Il en profita pour s’excuser de la scène et pour demander à sa consommatrice les raisons de sa présence ici. Celle-ci ne se fit pas prier et sortit de son sac la garde de la dague brisée ainsi que, fraichement sortie de son fourreau, la seconde lame en parfait état pour les présenter, paumes ouvertes, au professionnel.
 
Ne vous excusez pas pour la scène, vous n’y pouvez rien si certaines personnes sont idiotes. Quant à la raison de ma présence ici, la voici. Au cours de ma chasse pour attraper mon ami situé à mes pieds, j’ai malheureusement été victime d’un coup que je n’avais pas vu venir, je me suis donc protégée en vitesse avec ma dague qui n’a pas tenu le choc. Vos collègues forgeron de l’île m’ont envoyé chez vous car mes lames sont jumelles et ont une importance sentimentale pour moi. J’aimerai donc que vous répariez ma lame brisée pour qu’elle soit identique à sa jumelle, comme avant.   

 
La verte avait laissé une question en suspens et celle-ci l’intéressait aussi au plus haut point. Elle était curieuse de nature et aimait avoir des certitudes, elle replongea donc son attention sur la hache toujours dans les mains du professionnel et entreprit de découvrir le secret de cet arrêt dentaire exceptionnel.
 
J’ai néanmoins une interrogation avant de vous confier mes lames. Vous avez arrêté cette hache avec vos dents sans même que votre bouche ne soit tailladée ou ne serait-ce que légèrement coupée par la lame. Elle ne semble pourtant pas manquer de tranchant, puis-je vous l’emprunter ? J’aimerai voir l’étendue de vos talents de forgeron.  

 
Ainsi, la verte laissait le choix à l’artisan de lui dévoiler son pouvoir ou de faire durer le suspense un peu plus longtemps en lui confiant la lame, Kanäe avait l’habitude des lames et saurait faire appel au tranchant de celle-ci. Restait à voir la réaction du Stronghold et surtout si celui-ci ne pourrait se contenir devant l’uniforme du gouvernement mondial.  
 
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Dim 15 Mai - 19:16
La Marine...

L'avis de Tony Stronghold concernant le bras armé du Gouvernement Mondial était des plus mitigés. Il ne les portait pas spécialement dans son cœur. En même temps, il était fils de pirate, et avait été élevé par un ancien pirate qui fut lui-même tué par un colonel de la Marine. Ça joue.
Mais d'un autre côté, ce colonel était un pirate repenti.

Il faut croire que la vérité se trouve dans la multitude de nuances de gris qui séparent le blanc du noir. Rien n'est jamais simple, n'est-ce pas ?

Quoi qu'il en soit, ces considérations philosophiques n'avaient, pour l'heure, pas leur place. Car Tony était un professionnel, et tel était le secret des lois de l'acier : Il frappe sans distinction, et doit toujours être traité avec respect. Un forgeron est au service du métal, pas de ses propriétaires. C'était en tout cas la philosophie de son maître, digne du détachement légendaire des nains. Et ce jour là, le grand blond s'en montra digne. L'honneur de La Forgeciel le lui commandait.

Et puis honnêtement : quelles étaient les chances qu'elle soit là pour lui, hein ?

Dès que la petite femme lui expliqua la raison de sa présence et ce qu'elle attendait de lui, son sourire disparut pour laisser place à une expression concentrée tandis qu'il scrutait les débris de la dague qui reposaient dans les menues paumes de sa cliente. Le défi restait toutefois non négligeable. Une paire de lames jumelles, c'était un sacré travail. N'eut été l'attachement affectif que la jeune Marine lui avait dépeint, Tony lui aurait conseillé d'acheter une paire neuve, ce qui lui aurait économisé du temps et de l'argent.

Cependant, avant qu'il n'ait put les toucher, la Marine à la toison d'émeraude l'interrogea sur sa performance de tout à l'heure, sous couvert bien sûr de se questionner sur la qualité de l'arme qui n'avait put le blesser, voulant tester ses capacités par elle-même. Évidemment. Une véritable enquêtrice ne manque jamais une occasion d'éclaircir un mystère... C'était bien sa veine. Car bien que la lame n'ait pas entamé la peau du forgeron, il avait tout de même encaissé un sacré choc de ses cervicales surdéveloppées, et n'avait dût son coup d'éclat qu'à la faiblesse de son agresseur.

Tony lui répondit toutefois avec un clin d'œil et un sourire complice.

Un bon artisan ne révèle jamais ses secrets... Mais je peux vous assurer que cette arme est absolument irréprochable: Manche en acier pressée avec cœur renforcé solidaire du fer de frappe, tête laminée à chaud, doubles lames trempées à l'huile et affûtées à la pierre volcanique, corroyage d'alliage souple tout le long de la structure pour une meilleure absorption des chocs... Même les veinules d'or servent à l'allègement et à l'équilibrage du poids. Bon, il faut quant même pas mal de force pour l'utiliser correctement, mais une fois lancée...

Il ne faisait aucun doute qu'une gradée de la Marine saurait tirer parti d'une telle arme, alors s'il lui prenait la fantaisie de la retourner contre lui...
Néanmoins, il ne pouvait risquer de contrarier cette femme. Perdre deux client dans la même journée, dont une Marine, serait presque certainement fatal au commerce du vieux Gurstaker. Ainsi, il tendit le manche de la hache à la jeune femme. Bien que la verte tête semblait bien frêle pour manier un tel engin, Tony ne doutait pas qu'elle n'aurait aucun mal à lui faire faire des prouesses.

C'est Maître Gurstaker qui l'a forgée, il y a longtemps. Rien que ça, c'est déjà un gage de qualité. Je n'ai fait que l'assister dans le processus. Mais voyez vous-même si vous en doutez...

De sa main libre, Tony désigna les épais rondins qui délimitaient le périmètre de la boutique. Certains étaient d'un bois particulièrement solide, d'autres en pierre, et d'autres en fonte brute. Tous étaient constellés d'éraflures, de balafres et d'entailles en tout genres. Ils servaient de cible d'entraînement aux acheteurs sceptiques quant aux performances de leur nouveau jouet. Et jusqu'ici, aucune arme n'était sortie de cette forge avec la moindre éraflure. Si la petite Marine voulait se faire plaisir, ces poteaux étaient là pour ça.

Quant à ses dagues, elle devrait au préalable les poser sur le comptoir pour pouvoir se saisir de l'immense hache de guerre qui devait faire sa taille. Tony en profiterai donc pour les examiner d'un peu plus près.
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Dim 15 Mai - 20:48
curiosité

 
Ce forgeron était réellement intéressant, outre le fait de son tour de force spectaculaire, il avait su retourner la situation par un simple clin d’œil et une parade verbal simple  mais néanmoins efficace : ne pas dévoiler ses secrets. Mais cela pouvait être interprété d’une autre façon : s’il ne révélait pas ses secrets, cela signifiait qu’il en avait donc l’hypothèse de la lame émoussée disparu instantanément. Cette conviction ne fut qu’affirmée lorsque le grand bonhomme énonça tout le processus de forgeage de cette hache qui paraissait pourtant si simple. Il mit en garde la verte sur le poids de cette dernière avant de lui tendre le manche et de reprendre ses explications sur les origines de l’arme.
 
Kanäe déposa sa dague en bon état et le reste de la dague brisée sur le comptoir en adressant un regard perçant et plein de défi au forgeron. Elle-même aimait les défis et allait relever celui qui se présentait devant elle. Elle avait hâte de tester cette lame qui recueillait les louanges de cet apprenti, le maître nain semblait être une pointure alors pourquoi se priver de tester un tel chef d’œuvre ?
 
Si cette lame est aussi bonne que vous le dites, je vous laisse carte blanche pour mes lames aussi bien en réparation qu’en optimisation.  

 
Elle saisit alors la hache et fut surprise de son poids mais pas pour sa lourdeur mais bien au contraire pour sa légèreté. Elle commença à faire virevolter l’arme entre ses mains et s’approcha des rondins indiqués par le forgeron. Elle se retourna avant de frapper pour la première fois vers le blond.
 
C’est impressionnant que cette arme soit si légère alors qu’elle est si massive. Je suis agréablement surprise par votre travail et je peux d’ores et déjà vous dire que je vous laisse mes lames.  

 
Elle se retourna alors et envoya un large coup dans un rondin de bois qui se fendit au moment du coup, une tranche nette et profonde qui ne laissait aucune place au doute : la lame était incroyablement solide et d’une facture excellente. Le gros balourd qui n’appréciait pas l’arme n’y connaissait rien et avait donc prit une leçon qu’il méritait. Ce fut alors le début d’une longue série de coup dans les rondins de toute matière, la lame passait à travers toutes les matières sans difficultés ce qui ne fit que renforcer les certitudes de la jeune femme. Oui, le débile ne savait pas s’en servir mais connaissant la facture de l’arme, Tony avait bel et bien un secret : ne restait plus qu’à le découvrir. Elle retourna alors au comptoir et déposa l’arme sur ce dernier.
 
Je suis tout simplement impressionnée… Si vous avez les mêmes dons que votre maître, mes lames sont entre de bonnes mains. De plus, moi qui aie comme objectif de maitriser les techniques du Rokushiki, j’ai besoin de lame légère donc à vous de jouer. Vous connaissez le Rokushiki cher Tony ?  

 
La question n’était pas anodine, elle voulait ainsi savoir si l’homme maitrisait ou non le Tekkai, sinon il ne restait qu’une seule explication à cette résistance : la malédiction d’un fruit du démon. Il s’agissait ni plus ni moins que d’une déformation professionnelle car savoir que son forgeron avait un fruit du démon ne changerait pas la vie de la verte. Encore qu’il faille mieux avoir un maximum d’information sur un maximum de personne et cet artisan ne faisait probablement exception.  Mais elle n’oubliait pas la raison de sa présence ici.
 
Puis-je vous regarder travailler ? J’aime savoir comment les choses sont faites et je n’ai jamais vu un forgeron travailler, me feriez-vous ce plaisir ?

 
Là encore il n’y avait que pure curiosité mais cette fois, sans arrière-pensées.

De son côté, le saucisson qu'avait apporté la verte continuait à dormir tranquillement, avec la dose injectée il devrait dormir pendant plus de deux heures. Elle était par ailleurs étonnée que l'artisan ne lui ait poser aucune question sur les secrets de cet homme. Mais s'il n'était pas curieux, la Toupex l'était pour lui !
 
 

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Lun 16 Mai - 0:54
Comme prévu, la jeune femme avait déposé ses dagues sur le comptoir de marbre pour s'emparer de la hache. Et comme prévu, elle n'eut aucune difficulté à la manier, ce qui témoignai d'une longue habitude et d'un rigoureux entraînement dans le maniement des lames. Elle semblait même impressionnée par la légèreté de cette arme, complimentant le forgeron et lui laissant carte blanche pour s'occuper des siennes. Celui-ci se contenta d'un sourire satisfait et d'un hochement de tête approbateur.

Je vous l'avais bien dit.

Pendant que la gradée faisait mumuse avec son nouveau joujou, Tony ne perdit pas de temps et s'employa rapidement à observer la paire de dague, les manipulant de ses gros doigts pour en saisir toutes les subtilités en les scrutant sous toutes les coutures. Son œil, aussi affûté que la hache qui malmenait les pauvre rondins d'entraînement de sa danse effrénée, lui révélait nombre d'informations précieuses pour la rude tâche qui l'attendait.

De prime abord, on aurait dit deux simples dagues sorties du même moule : Une lame en acier poli de 24,7 centimètres de long sur 7 centimètres de large, d'une finesse et d'une légèreté peu commune, et d'une facture que le natif de North Blue n'avait que rarement vue, et qu'il identifia comme l'un des nombreux styles tribaux qu'on trouve sur Grand Line. L'on pouvait supposé que c'était originellement des armes plutôt consacrée à la chasse en milieu forestier, comme la garde verte et le manche en bois finement ciselé semblait l'indiquer. Ça, c'était ce que l'œil profane pouvait déceler. Hors, Tony n'était pas un profane.

Les rainures dans l'acier étaient par trop similaires et régulières pour que ses deux armes aient étés simplement moulées l'une à la suite de l'autre (ou même moulées tout court). Il en était sûr : ces deux dagues étaient effectivement jumelles, ayant été forgées à partir du même lingot d'acier. Une subtile touche caramel sur le côté droit des deux lames lui indiquait que leur créateur avait replié l'acier incandescent sur lui-même pour pouvoir sculpter deux formes strictement identiques d'un seul coup, et qu'il avait utilisé une feuille grove tree, extrêmement résistante à la chaleur, pour séparer les deux moitié et les empêcher de se fondre l'une dans l'autre. Très ingénieux, il fallait l'avouer. Et ce n'était pas tout ! Un rapide coup de langue sur la garde permit au forgeron de percer le secret de cette teinte verte : de la poudre de malachite, directement ajoutée pendant la cuisson. Tony eut une petite moue d'admiration. Les lames qu'il avait entre les mains, sans être d'une rareté incommensurable, étaient le fruit d'un travail d'une grande qualité. Le reproduire à l'identique était impossible...

Mais s'en rapprocher n'était pas hors de sa portée.

Un plan plus que solide commençait à prendre forme dans son esprit quant la jeune femme revint, déposant la hache sur le comptoir avec le respect qui lui était dû (autant au comptoir qu'à la hache, d'ailleurs). Un rapide coup d'œil vers les rondins lui permit d'ailleurs de constater qu'elle savait vraiment manier une lame. Enrobant son discours de compliments à la limite de la flatterie, elle lui posa cependant une question qui le prit de court. Rokushi-quoi ? Tony papillonna des yeux, et sa réponse lui échappa.

Heu... non, désolé...

Une alarme se mit à clignoter dans son esprit. Il n'aurait pas du dire ça ! Hélas, il était trop tard.

Mais peu importe, car la lame que je vais vous forger pourra encaisser n'importe quelle technique de combat... Enfin, dans la mesure du raisonnable, bien sûr ! Il me reste encore beaucoup à apprendre pour égaler maître Gurstaker, mais ça, c'est dans mes cordes.


Tony n'avait aucune idée de ce dont la jeune femme avait voulu parler, et après coup, cela l'inquiéta. Mais cela n'était rien par rapport à la surprise qu'engendra la demande qui suivit immédiatement après ! Elle voulait le regarder travailler ? Celle là, on ne lui avait jamais faite. Décidément, cette fille était une sacrée petite fouineuse (ou fouinette, comme on dit chez les nains). Tony en rougit de confusion. D'un côté, c'était une Marine, une renifleuse de secrets dont son instinct lui hurlait de se méfier. Mais d'un autre, c'était une jeune femme charmante (et agréable au regard, de surcroît) qui semblait nourrir une certaine passion à l'égard de l'art de la forge. Le grand blond ne savait plus où donner de la tête.

Heeeuuu … ben, c'est que... ça va être long et... enfin je sais pas... ça risque de ne pas plaire au patron... et puis je dois garder la boutique... et puis y'a ce gars endormi qui resterai là sans surveillance...

Une chose était sûre : il n'était pas chaud (ce qui est un comble pour L'Enclume Ardente). Mais une personne un tant sois peu maline n'aurait qu'à le pousser un peu pour qu'il cède...
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Lun 16 Mai - 18:08
Savoir jouer de ses charmes

 
Le forgeron avait longuement étudié la lame pendant que la jeune femme jouait avec la hache et semblait maintenant sur de lui. Il y avait des sensations contradictoires qui échappaient de cet homme : une grande assurance mais aussi une gêne ou une timidité. Celui-ci cachait très bien cependant la rage qu’il éprouvait contre l’institution du gouvernement mondial, en tout cas en ce qui concernait la verte. Quoiqu’il en soit, la jeune revint vite à se petite enquête de pouvoir et apparemment le forgeron ne connaissait pas l’art du Rokushiki et donc pas le Tekkai. Il ne restait que peu d’explications et notamment celle correspondant au pouvoir d’un fruit du démon mais il fallait attendre un peu avant de pouvoir avoir ces certitudes. Il changea rapidement de sujet comme pour noyer le poisson mais dans tous les cas l’information était déjà donnée et les conséquences étaient déjà tirées. Il prépara alors toutes les améliorations qu’il allait installer sur les armes de la verte mais n’était pas vraiment vantard, affirmant que son maître avait bien plus de capacité que lui.
 
Il répondit ensuite à la demande de la jeune femme sur la possibilité pour elle d’assister au forgeage et c’est à cet instant que sa timidité sortie au grand jour. Il bégayait, cherchait des excuses sur la longueur du travail, le mécontentement du chef forgeron, la nécessité de garder la boutique et aussi le prisonnier de la chasseuse. Celle-ci se retourna alors vers le saucisson endormi au sol et lâcha un petit sourire presque sadique en direction de l’otage. Puis, son attention se reporta vers Tony en lui adressant un large sourire et un regard charmeur.
 
Oh mince alors. Moi qui avais tellement hâte de voir comment un homme comme vous travaillait l’acier… Mais vous êtes sur ? Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas pressé, votre patron n’en saura rien, je vous aiderai à garder un œil sur votre établissement.

 
Elle avait oublié un détail… Mais pour elle, tout allait bien, elle avait joué de ses charmes pour convaincre le grand blond devant elle, après tout il semblait bien gêné et la solution était donc de le pousser encore un peu pour qu’il accède à sa demande. Après tout, rien ne jouait contre elle. … AH mais si ! Son saucissonné ! Elle reprit alors la parole avant même d’avoir eu la réponse de Tony.
 
Ah et ne vous inquiétez pas pour lui, il dort pour quelques heures. Et il mérite largement ce qui lui arrive en ce moment, n’en doutez pas.

 
Elle espérait vraiment avoir un retour positif pour pouvoir observer le processus de création d’une arme et en plus de cela elle pourrait alors continuer son petit jeu et son petit interrogatoire. Elle s’amuserait donc beaucoup.   Elle en remit néanmoins une petite couche supplémentaire.
 
D’ailleurs, nous pourrions aller peut-être boire un verre après votre travail, en remerciement de vos ouvrages pour moi !



Jouer sur la timidité des gens n'était pas très beau mais il fallait ce qu'il fallait...  



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Mar 17 Mai - 2:03
Un regard qui scintille plus fort que les braises de la forge ; Un sourire plus éclatant que le soleil... et dans le cerveau de Tony, le chaos le plus absolu avait pris position. Les idées et sentiments les plus contraires se croisaient, s'interceptaient, s'entrechoquaient avec pertes et fracas. Le forgeron ne savait plus où donner de la tête. Car bien que son instinct lui hurlait de se méfier de la petite femme au cheveux verts, sa timidité et son indécision naturelle étaient plus que tentés par l'idée de partager avec elle un petit moment dans la chaleur de l'atelier, bercés par le chant du marteau contre l'enclume...

Elle n'était pas pressée...

Eh bien tant mieux, elle pourrait patienter dans la boutique alors, comme tout le monde !

Après tout, le patron n'en saura rien...

Encore heureux ! Parce que sinon, le vieux nain lui botterai le cul si fort qu'il lui inverserai le transit intestinal !

Oui mais, elle l'aiderait à garder un œil sur l'établissement...

Raison de plus pour qu'elle reste là !!!

Tony n'eut même pas la force de s'interroger sur les raisons de la présence de ce mec saucissonné et léthargique, qui ronflait à côté du râtelier à épées, ni de remettre en question la bonne foi de cette jolie fille. Car comme avec toutes les jolies filles, il ne savait pas dire non. Et quant elle proposa de lui payer un verre, ce fut la goutte d'eau qui mit le feu aux poudres (c'est dire le marasme!). Après un dernier soupir, il se résigna à accepter la requête de la demie-portion au sourire hypnotique.

Bon, D'ACCORD !!! Mais je vous préviens, ça va être long et fastidieux, alors vous ne restez pas dans mes pattes, et pas de questions, pas de remarques, rien ! Et je ne peux pas me permettre de dévoiler tous nos secrets de fabrication, alors vous devrez sortir quant je vous le demanderai. C'est une question d'honneur. À prendre ou à laisser.

Car aussi faible de volonté qu'il pouvait être, Tony n'en restait pas moins un homme de parole et de principes. L'affinité particulière que la jeune femme semblait avoir avec les lames était un facteur bien plus décisif dans son choix que ne le furent ses beaux yeux. Et même s'il savait qu'il faisait une énorme boulette, la petite partie de son esprit encore capable de réfléchir s'acharnait à limiter la casse. C'est ce qui lui donnait ce petit côté renfrogné, commun à ceux que l'on oblige à accepter quelque chose à leur corps défendant.

Le grand blond se pencha donc sous le comptoir pour en extirper un lourd tablier de cuir, des lunettes et des gants de protection, qu'il déposa sur le marbre anthracite avant de les pousser vers la Marine.

Tenez, mettez ça. Moi, je n'en ai pas besoin. Et maintenant, plus un mot
.


Tony fit donc signe à la petite femme de le suivre dans l'atelier. À partir de ce moment, il était d'un sérieux à toute épreuve, exclusivement concentré sur la tâche ardue qui l'attendais. Dès qu'il mettait les pieds dans la forge, il devenait un autre homme : un professionnel, uniquement motivé par la passion du travail bien fait.

L'espace de travail de La Forgeciel consistait en une pièce fermée, légèrement enfumée où régnait une chaleur étouffante. Une immense cuve en pierre réfractaire accueillait un mélange de minerai ardent comme l'enfer, presque la seule source lumineuse de l'endroit. Elle était ceinturée de deux bacs métalliques, qui en épousaient les courbes. L'un était rempli d'eau, l'autre était plein d'huile. Et en face de ce trio, trônait une imposante enclume aussi noire que la nuit. Partout autour se trouvaient nombre d'établis sur lesquels s'entassaient pêle-mêle une quantité impressionnante d'outils en tous genres, tous plus étranges les uns que les autres.

Tony se baladait au milieu du fourbi ambiant, sereinement, presque par automatisme. Il connaissait par cœur l'emplacement de chaque élément, piochant ce dont il avait besoin sans même y faire attention. Complètement absorbé par la tâche, il ne calculait même plus sa petite spectatrice. D'ailleurs, peut-être ne l'avait-elle même pas suivi ? Quoi qu'il en soit, après avoir posé la dague encore intacte pour se concentrer sur celle qui était à refaire, il se saisit d'un fin ciseau à bois, et d'un geste fin et précis, pratiqua une discrète incision le long du manche. Il parlait d'une voix profonde, presque plus pour lui-même que pour la jeune femme, son timbre éraillé étrangement adoucit par la concentration.

Voilà... comme je m'en doutais, elles sont d'un seul tenant, le manche solidaire de la lame... C'est d'ailleurs ce qui différencie une arme fonctionnelle d'une lame d'apparat... Enfin bref, je vais pouvoir remettre le manche d'origine quant j'aurais terminé...

Il remisa les deux moitiés dudit manche sur le côté. Ça lui économiserait du temps de ne pas avoir à reproduire les motifs complexes gravés dans le bois.

Il s'attaqua donc à la garde. Très abîmée, il la détacha du corps de l'arme. Sa forme n'était pas compliquée à reproduire, mais sa composition demeurait un détail délicat : la malachite requérait une température d'incorporation précise pour ne pas noircir et ne pas dénaturer l'acier.

Hmm... mouais, ça va le faire ! On verra plus tard...

Il la posa également, à côté d'un jeu de tiroirs remplis de gemmes et minerais en poudre de toutes les couleurs. Il s'en occuperait à la fin, avant de remettre le manche.

Et enfin, il se saisit d'un court lingot d'acier qu'il déposa au cœur de la fournaise, avant de se saisir d'un jeu de pinces et de marteaux. De la poche de sa veste, il sortit une cigarette qu'il alluma négligemment, mettant sans y penser la main à quelques centimètres des braises rougeoyantes. Il se la cala entre les lèvres, et se défit complètement de son vêtement qu'il roula en boule avant de l'envoyer dans un coin, exposant son large torse bardé de cicatrices à la lueur des flammes. Quant il partait pour un long travail, il aimait se sentir libre de ses mouvements.

Voilà, on arrive à la partie la plus longue : pour reproduire un acier d'une qualité identique à celui de sa petite sœur, je vais devoir cuire le métal à une température similaire à celle de sa conception, le marteler un bon moment pour obtenir une densité équivalente et une répartition de la masse bien homogène, et le passer à la corne pour en faire un véritable acier... Attention aux projections.

La procédure dura effectivement plus d'une heure et demie. Un œil exercé pourrait reconnaître la précision avec laquelle le forgeron jaugeai la température du métal en fonction de sa couleur, et l'étrange douceur de ses coups de marteaux, qui ne meurtrissait pas l'acier, mais le travaillait en profondeur. N'importe quel bourrin pouvait déformer du métal en fusion. Mais un véritable forgeron en change jusqu'à l'essence, le modèle avec respect, lui imprime sa volonté sans jamais le faire souffrir, et c'était là tout l'art qui séparait l'expert de l'amateur. Tony maria le manche de l'ancienne dague avec ce qui constituerait sa nouvelle lame.

Mmmmh... Je vais ajouter un peu d'aluminium dans le cœur, histoire d'alléger un peu le tout, et lui permettre de mieux encaisser les chocs...

C'était la base de la forge : un métal incapable de se déformer se brisera au premier choc. Cela dit, c'était tout ce qu'il se permettrait comme ajout personnel, au risque de dénaturer irrémédiablement l'équilibre de la paire.

Voilà, le plus gros était fait. Le éclats de métal brûlants avaient, comme d'habitude, rebondis sur sa peau incroyablement solide et ignifugée. Il s'attela donc à sculpter la lame afin de reproduire le plus fidèlement possible le contour et les motifs de son modèle. Ce qui fut bien plus rapide qu'il n'aurait crut !

Sur le point de finir, il ne leva même pas les yeux de son ouvrage.

Voilà, on y est... Mais la sculpture, la refonte de la garde et la trempe finale, c'est top secret, désolé...

Il n'en aurait pas pour longtemps... une dizaine de minutes, tout au plus... Mais la Marine devrait attendre dehors.
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Mar 17 Mai - 10:02
Expert à l’oeuvre

 
Comme beaucoup d’hommes l’auraient fait devant une belle femme, le forgeron avait cédé lorsqu’il avait entendu l’invitation à boire un verre mais même s’il semblait partagé ce trait commun, cette faiblesse commune à beaucoup de mâle, il n’en gardait pas moins son sérieux professionnel et cette attitude de gros dur avec un petit côté gros nounours. D’ailleurs, pour en revenir au sérieux professionnel, il avait accepté la présence de la jeune femme mais lui avait bien notifié tous les aspects et restrictions de sa présence dans la forge. Elle n’avait pas le droit de trop parler, de pouvait pas le déranger et surtout : il lui avait demandé de quitter la forge sous son ordre. Il ne voulait pas dévoiler les secrets de fabrication que lui avait enseigné son maître et c’est à cette dernière précision que la verte répondit avec un très large sourire amusé.
 
Il n’y a pas de problèmes, je quitterai l’atelier sous votre ordre mais même si j’étais réstée vous pouvez être certain que je n’aurais jamais pu reproduire les secrets de fabrication de votre maître. Je suis moi-même une sorte d’artisan dans ma spécialité et je peux vous confirmer que lorsque j’élabore les préparations, une personne profane, et mêmes certains avertis, ne pourraient jamais me copier. Mais je comprends très bien votre crainte et je vous obéirai sans difficultés.  

 
C’est vrai que lorsque l’on y réfléchissait, Kanäe était aussi un artisan, même si sa spécialité était relativement moins courante que celle du grand blond… Si sa carrière dans la marine en tant que combattante prenait fin, elle pourrait toujours se reconvertir dans l’artisanat spécialisé dans les poisons. Quoiqu’il en soit le moment n’était pas le mieux choisit pour penser à sa reconversion professionnelle et Kanäe comptait bien encore sévir en tant que combattante pendant un certain temps. Le grand blond venait de se pencher derrière le comptoir et en avait ressorti le parfait petit attirail du forgeron qu’il balança à Kanäe qui s’en équipa rapidement après avoir enlevé sa cape dans un geste semi-sensuel, semi-ridicule. Elle s’étonnait que le pro n’en ait pas besoin alors qu’il allait travailler au plus près de la fournaise mais il devait avoir l’habitude et devait être habitué aux fortes chaleurs des braises etc… Il lui fit signe de la suivre mais elle ne s’exécuta pas de suite, elle alla chercher son petit paquet toujours endormi et la planqua derrière le comptoir en dure de l’établissement. Elle ne voulait pas que son compagnon de voyage presque consentent se fasse kidnapper pendant qu’elle observait la création d’une arme qu’elle allait utiliser. Puis elle rejoignit Tony qui commençait déjà à ce mettre en place.
 
En entrant dans la forge, Kanäe ne put retenir un léger sourire, non pas son sourire narquois, sadique, d’excitation de la chasse à venir mais bien un sourire de plaisir curieux. Elle entrait dans un environnement qu’elle ne connaissait pas mais qu’elle appréciait beaucoup. La chaleur y était très forte, presque étouffante mais cela lui rappelait les journées chaudes de l’été sur son île natale, tantôt humides, tantôt sèches, elle n’était donc pas si dépaysée. L’autre point qui attira vite l’œil de la verte, et presque malgré lui, était le fatras d’instrument de forgeage en tout genre présent dans l’intégralité de l’atelier et simplement posés sur des établis massifs dont l’un servit d’ailleurs de siège à la chasseresse verte. Vint alors le moment de la première étude par le forgeron, celui-ci ne s’adressait pas tant à sa cliente mais bien à lui, il exprimait ses pensées à haute voix dans un jargon dont Kanäe ne comprenait pas un traitre mot : il ne risquait donc aucun espionnage industriel. Il écartait des pièces dont il ne se servirait pas de suite, il sortit une cigarette et notifia à la verte que l’on entrait dans une longue phase de martellement. S’en suivit donc près d’une heure trente de coups de marteau sur le métal bloqué entre le poids de l’outil et l’enclume lui servant de socle.
 
Le bruit du choc de métal n’était pas si désagréable et à la longue, en fermant les yeux et en se vidant la tête, il avait quelque chose de reposant. C’était assez agréable comme ambiance : la chaleur digne d’un sauna, la mélodie du marteau et de l’enclume, le bruit des braises crépitant, on avait une impression de vacances. Mais profiter de l’ambiance n’était pas la seule occupation de la Toupex durant tout ce temps de forgeage, elle en profitait aussi pour admirer les talents du forgeron. Cet intérêt n’était pas dû au corps impressionnant de l’homme mais plutôt aux réactions de celui-ci à son environnement. La première chose était que le Stronghold ne semblait pas du tout souffrir de la chaleur malgré l’intensité de son travail et la chaleur environnante, il n’en ressentait aucun effet, ou du moins il en donnait l’impression. La seconde chose était qu’il travaillait sans gants, et n’hésitait pas à faire passer ses mains près des flammes de la forge comme s’il ne risquait pas la brulure. D’ailleurs, plusieurs projections contre lesquelles il avait mis en garde la verte rebondissait sur sa peau sans laisser de marque ou sans entrainer de plainte du marteleur : en plus des gants, il n’avait pas non plus de tablier. C’était comme si le corps de cet homme était résistant, incassable, à tout épreuve… La présence de cicatrice aurait pu  mettre à mal cette théorie mais lorsque l’on s’y connaissait un peu en termes de blessure, il était possible de conclure que toutes les blessures visibles de Tony, ou en tout cas la grande majorité, ne dataient pas d’hier. Au contraire, ces stigmates étaient assez anciens. Quelque chose permettait donc à l’homme de ne plus être marqué par les épreuves de la vie, et surtout de ne plus en ressentir les douleurs, il n’y avait plus que deux possibilités : soit le cuir de la peau de cet homme était incroyablement résistant, soit il était maudit.
 
Ah, le temps était venu pour Kanäe de sortir de la forge, on entrait dans la phase finale, et secrète du processus de création. Kanäe retira donc les lunettes, le tablier et les gants en les laissant à l’endroit qui avaient accueilli son postérieur depuis presque deux heures. Elle retrouva à fraicheur extérieure et sa proie toujours ligotée. Enfin… ligotée peut-être mais plus endormi. Enfin c’est ce qu’elle pensait puisque l’homme n’était tout simplement plus là et une trace large au sol permettait de voir que celui-ci s’était échappé en rampant sur le sol. La chasseuse fit quelques mètres avant de tomber sur la corde qui le ligotait coupée au sol. Il avait sans doute dû se servir d’une arme d’exposition pour couper ses liens et probablement la voler. Le problème était que la verte n’avait pas d’arme pour se battre. Son regard se posa alors sur le comptoir où trônait la hache avec laquelle elle s’était familiarisée quelques heures avant. Elle récupéra rapidement l’arme, un papier et un crayon pour laisser un mot des plus équivoques.
 
« J’ai emprunté la hache, mon prisonnier s’est échappé. Je le récupère et je reviens. Désolé pour le dérangement. »
 
C’était court mais elle n’avait pas le temps de faire mieux, elle partit donc en courant en suivant la piste laissée par son saucisson, espérant que le forgeron ne prendrait pas mal cette fuite.
 

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Jeu 19 Mai - 17:49
Du coin de l'œil, Tony regarda le petite femme partir... et la danse de ce popotin remuant lui arracha un sourire niais. Il se rattrapa en secouant la tête. Allez, on se concentre !

Le forgeron arrivait à une étape cruciale : Refondre intégralement la garde. Un exercice bien plus qu'on ne croirait au premier abord. Une garde faite à la va-vite pouvait non seulement casser au lieu de protéger la main de son propriétaire, mais aussi et surtout déséquilibrer l'arme au point de la rendre inutilisable. Sans compter que l'ajout de poudre de malachite rendait le tout encore plus délicat... Cette fois encore, il n'y couperai pas : il devrait sculpter le métal à mains nues.

Saisissant les restes de la garde dans sa main gauche, et un fragment d'acier dans sa main droite, il les plongea au cœur de la fournaise. La main droite au plus près de braises, afin que les deux morceaux atteignent leur température de fusion, différentes de par leur composition, au même instant. Il n'aurait droit qu'à un seul essai...

Lorsque il sentit les morceaux de métal commencer à couler entre ses doigts, il frappa ses mains l'une contre l'autre dans un claquement sonore, mélangeant ainsi les deux essences bouillantes. Les malaxant d'une main pour faire de cette bouillie informe une boule à peu près correcte, il plongea sa dextre dans l'un des tiroirs qui contenaient les minerais, et en extirpa une bonne dose de poudre verte et scintillantes, qu'il projeta sur la mixture, ce qui eut pour effet d'illuminer tout l'atelier d'une lueur émeraude. Le forgeron continua de malaxer la pâte ardente entre ses gros doigts, puis quant il jugea que la poudre de malachite avait suffisamment imprégnée l'acier, il tendit le bras gauche hors des flammes et actionna un pédalier. Quelques planches se rétractèrent dans le plafond, révélant deux énormes marteaux qui vinrent écraser de toute leur masse la main du grand blond, la prenant en tenaille.

Évidemment, le membre incassable de Tony encaissa le choc sans le moindre mal. En revanche, l'acier incrusté venait de subir une pression incroyable, qui aurait pour effet de le rendre largement plus résistant que la moyenne. Sans prendre le temps d'admirer cette ingénieuse machine fabriquée par l'incroyable Gurstaker, le grand blond se hâta de donner au métal sa forme définitive. Puis il l'enfila sur le reste de l'arme, avant de plonger le tout dans l'huile, puis dans l'eau salée, ce qui forma une épais nuage de fumée âcre. Une fois l'acier trempé dans les règles de l'art, le forgeron recolla le bois sur le manche, avec une douceur infinie. Puis, dans un souci de perfection, il affûta précautionneusement la lame en la faisant courir le long de son avant bras. Et enfin, il éprouva sa solidité du bout des doigts.

Éhéhéhé... Pas mal !

Tony sourit devant son œuvre. Il était fier de lui, car que ce soit dans la forme ou dans le fond, il avait brillamment relevé le défi : Le poids de cette nouvelle dague n'excédait celui de sa sœur que d'un demi gramme, et pourtant, elle serait bien plus solide. Ça pour sûr, sa cliente serait plus que satisfaite. Le forgeron récupéra donc sa veste, et s'en fut livrer sa commande à la jeune femme qui l'attendait dans -

BONK ! - Gaïaïééééé !!! Mais merde à la fin !!!

Bon décidément, les entrées triomphantes, c'était vraiment pas son truc...

Se relevant, Tony s'aperçut que la boutique était plus vide que le programme politique du Royaume de Luvneel. Revenu de sa surprise, il tomba alors sur la note laissée par son infidèle cliente.

Elle avait empruntée la hache ?

Il lui fallut quelques instants pour comprendre la situation.

DE QUOIIIIIIII ?!?!?!?!


Qu'elle s'en aille sans attendre que sa commande ne soit achevée, à la rigueur... Mais Tony ne pouvait laisser l'une des armes forgées par son maître se balader dans la nature, du moins pas sans l'avoir vendue ! Si Maître Gurstaker revenait et s'en apercevait... Ah non non non ! Ça n'allait pas du tout !!!

Le forgeron ardent ne prit que le temps de poser le panneau « Fermé » sur le comptoir, et s'élança à la poursuite de la petite femme, la paire de dagues dans la main. L'avantage, c'est qu'une humaine aux cheveux verts avec un manteau de la Marine sur les épaules et une hache de bataille dans les mains, ça ne passe pas vraiment inaperçu sur l'île des nains. Il lui suffirait de demander aux artisans du coin s'ils l'avaient vue, et il n'aurait même pas besoin de ralentir.

En revanche, le petite diablesse disposait d'au moins cinq bonnes minutes d'avance...
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Jeu 19 Mai - 23:42
On remet le couvert !

 
Le problème majeur lorsqu’on laissait un criminel en vie en ne lui brisant pas les jambes restait le fait que celui-ci pouvait s’enfuir sans demander son reste, pourtant dieu sait que la verte avait bien serré la corde qui le retenait. Bon il fallait dire que la présence de lame aiguisée partout près du saucisson rampant l’avait clairement aidé à pouvoir prendre ses jambes à son cou. Mais la question qui restait en suspend pour la Toupex était de savoir si oui, ou non, l’adversaire avait volé une arme à la forge. Précisons que s’il ne l’avait pas fait, il était clairement le dernier des débiles car il devrait se battre contre une femme contre qui il avait déjà perdu et qui, elle, était armée. Certes, d’une arme volée, enfin plus précisément empruntée mais affreusement dangereuse. Le plus compliqué à l’heure actuelle n’était pas de suivre la piste du fuyard qui avait été largement vu par la population avant de s’introduire dans une partie forestière, là où la chasseresse verte était clairement la reine. Mais le véritable problème restait de savoir comment allait réagir le forgeron à qui elle avait emprunté la hache qui servirait à sa victoire.  Oui, sa victoire ne faisait que peu de doute, elle avait déjà gagné une fois à une contre trois et là il était seul, de plus, il était encore sous effet du sédatif donc ses mouvements seraient amplement ralentis. Mais après quelques minutes de poursuite forestière, Kanäe, suivant toujours la même piste, se rendit compte que sa proie n’était pas ou plus seule. Le fait est que l’homme semblait se rendre dans une autre planque et donc avait trouvé des amis et selon les traces ils étaient quatre, en comptant notre homme.
 
Cela ne changerait pas grand-chose dans le fond, un ou quatre cela n’en serait que plus intéressant mais elle n’avait pas ses lames qui correspondaient bien à son style de combat, là elle tenait une hache et cela ne lui servirait pas sectionner des points stratégiques mais bien plus à trancher des membres : ce n’était pas le truc de la botaniste. Mais elle ne pouvait pas reculer, elle avait un compagnon à retrouver et à saucissonner de nouveau pour le ramener enfin à la base de la marine la plus proche. Sans perdre de temps, elle reprit son chemin et après encore une demi-heure d’exploration en forêt, elle finit enfin par tomber sur une clairière avec huit hommes en plein milieu, dont l’ami rampant de la gouvernementale. C’était clairement une mauvaise nouvelle. Et pour le coup, il fallait tenter une approche différente de l’approche combative habituelle. Elle avança donc à porter de voix du groupe de hors-la-loi en commença.
 
Messieurs bonjour, je m’appelle Kanäe et j’aimerais récupérer votre ami encore légèrement endormi. SI vous me le donnez, je ne vous ferai pas de mal. Sinon, je m’occupe de vous tous.  

 
Le groupe masculin commença à rire tous en cœur, des rires gras et disgracieux accompagnés d’un début de course. En effet, le groupe entier se lançait en direction de leur adversaire qui brandit sa hache, décidemment ça la changeait beaucoup et malgré sa légèreté, elle ne parvenait pas à se mouvoir aussi rapidement que d’habitude et se contentait de parer et d’esquiver sans réussir à rendre les comptes.
 
Une contre huit et sans mes dagues… Ca va vraiment poser problème.

 
Le combat avait commencé depuis cinq petites minutes et la verte était clairement en mauvaise posture…
 
 

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Ven 20 Mai - 16:47
C'est qu'elle l'avait fait cavaler, la ribaude !

Bon d'accord, comme prévu, la jeunette aux cheveux verts n'avait pas été particulièrement dure à pister... jusqu'aux limites de la ville en tout cas ! Non mais quelle idée de s'enfoncer dans la forêt, sérieusement !

Tony soufflait comme un bœuf, tâchant de son mieux de reprendre son souffle, appuyé contre le tronc d'un chêne providentiel. Les minutes lui semblaient des heures, et il avait l'impression de tourner dans cet enfer végétal depuis une éternité. Il avait beau connaître les environs comme sa poche, rien n'y faisait : la forêt, c'était la loose galactique assurée chaque fois qu'il y mettait les pieds, à tourner en rond (parce que c'est quant même plus dur de tourner en carré, quoi qu'on en dise) au milieu de ces arbres qui se ressemblent tous. Le domaine sylvestre, c'était vraiment pas son terrain de prédilection. Ça faisait des années que le syndicat des mineurs voulaient la raser, cette saleté, disant qu'au moins on y verrait clair. Elle ne devait son salut qu'à l'avis inflexible du maire. Soit disant que ça ralentit les ennemis... Ouais ben y'a pas que les ennemis, pardon !

Le grand blond errait comme une âme en peine dans ce cimetière du fun. Plus les secondes s'écoulaient, plus il désespérait de retrouver cette fichue membre de la Marine qui étaient partie avec une hache hors de prix sous le bras. Cette fois, il était cuit. Maître Gurstaker lui ferait la danse de ses beaux jours, et le mettrai à la porte. Il ne lui resterait plus qu'à aller mendier son pain dans les rues de Luvneel, où il se ferait matraquer par la garde et finirait aveugle dans une vieille geôle moisie à bouffer ses lacets... Oui, c'était un optimiste de nature...

Il était à deux doigts de rentrer piteusement affronter son destin lorsque un son qu'il ne connaissait que trop bien parvint à ses oreilles, celui du métal contre le métal. Pris d'un regain d'énergie, le forgeron ardent s'élança vers la source du vacarme. Plus il s'approchait, plus il en était sûr : plus loin dans la forêt, ça bastonnait sec.

Il finit par déboucher sur une clairière, visiblement occupée.

Aha ! Il avait finalement retrouvée la fuyarde...

Mais pas que, apparemment... Puisqu'elle était entourée de huit bourrins qui avaient visiblement une dent contre elle. Des bandits, visiblement.

De là où il était, Tony demeurait pour l'instant hors de vue de la combattante et de ses opposants. Encore sous le couvert des arbres, dos à la chasseresse verte, il hésita. Oh pas longtemps, juste le temps d'observer comment elle utilisait cette hache... Et il constata rapidement que ça n'allait pas, mais pas, mais alors pas du tout ! Sa propre force n'était pas à remettre en cause, bien loin de là même, puisqu'elle arrivait presque à leur tenir tête malgré le nombre. N'importe qui se serait déjà fait trancher en deux. Non, ça, elle se débrouillait merveilleusement bien...

Mais pas assez. Malgré son talent, le poids de la hache, qui ne lui était pas familier, l'empêchait de donner la pleine mesure de sa technique, ce qui la contraignait à un rempli défensif de mauvais augure. Ses opposants prenaient inexorablement le dessus. La petite prit quelques mauvais coups. Puis elle se retrouva encerclée. L'un des bandits s'était glissé dans son dos... et menaçait d'empaler la jeune femme.

Autant Tony n'aimait pas particulièrement la Marine...
Autant un combat aussi lâche et déséquilibré que celui-là, ça le mettait dans une colère noire.

Son corps réagi d'instinct. Il bondit en avant, chargeant un coup d'épaule monumental sur le hors la loi qui ne le vit pas venir.

Chabal !

Le bandit fit un joli vol plané avant de s'encastrer dans un arbre. Tony avança lentement, marchant sur la bande de couards d'un pas de conquérant, le visage fermé et les poings serrés. Le grand forgeron vint se placer entre la meute de charognard et sa proie essoufflée. Sa voix roula comme une avalanche.

Huit contre une femme ? Bravo, grande classe les gars... ça c'est du courage...

Puis le grand blond se retourna en les ignorant complètement, et s'accroupit pour faire face à la jeune gradée qui en avait bavé. Il déposa sa paire de dagues dans l'humus, devant elle.

Tenez, ça devrait aller mieux avec ça...

Mais avant qu'il n'ait le temps de lui reprocher sa fuite, un grand type avec les dents gâtées, qui devait être le chef, désigna le nouvel arrivant de la pointe de son épée, hurlant à ses hommes d'attaquer. Bien dressés, les six bœufs restants se jetèrent donc sur le duo en riant à gorge déployée. Après tout, tourner le dos à un adversaire, c'est demander à s'en prendre une. Et puis un adversaire de plus, ce n'était pas ce qui allait les mettre en difficulté...

Malheureusement pour eux, le nombre ne fait pas toujours la différence. Tony ferma les yeux, laissa échapper un soupir de lassitude, puis écarta donc les bras au moment où les coups s'abattirent...

Enclume !

… Les épées s'arrêtèrent net sur la peau cuirassée du forgeron qui ne bougea pas d'un millimètre. Deux sabres de piètre qualité se brisèrent sous l'impact. Le doute s'empara soudain du petit groupe. Tony rouvrit le yeux. Cette fois, il s'adressait à la bande de crétins qui n'allaient pas tarder à déguster.

Cette femme doit encore me payer sa commande... Alors le premier qui la touche, j'en fait de la grenaille...

Que la jeune Marine ne se méprenne pas : Tony n'avait volé à son secours simplement pour ses beaux yeux. Elle avait prit quelque chose qui appartenait à son maître, et n'avait pas encore réglée le prix du travail qu'elle avait demandé. Au delà de l'aspect financier, qui n'avait finalement que peu d'importance pour le grand blond, c'était le contrat d'honneur qui lie l'artisan à son client qui motivait les gestes du forgeron.

Quoi qu'il en soit, avant que ses adversaires n'aient le temps de prendre la pleine mesure de la menace, le forgeron de l'extrême se concentra.

Chauffé au rouge ! 


Activant le pouvoir de son fruit, le grand blond devint alors incandescent, irradiant la chaleur des forges qui saisit les hors la loi encore collés à lui. Un concert de cris s'éleva tandis qu'ils reculaient sous l'effet de la douleur et de la surprise. L'un d'entre aux lâcha même sa masse d'armes, devenue trop chaude pour qu'il la garde en main. Tony se releva de toute sa hauteur, et se retourna.

Oh l'enfoiré !

Il prit alors conscience que le préjudice allait au delà de ce qu'il pensait. Il désigna le « chef » du doigt.

Toi là, sale voleur... Tu va tout de suite poser cette épée qui ne t'appartient pas. Parce que si tu lui fait la moindre égratignure, je te promet que tu prendras tes prochains repas avec une paille. Dernier avertissement.

Puis il se mit en garde, le bras en avant, écartés, prêt à encaisser ce qui viendrait.

Ledit chef commençait certainement à se dire que ça sentait le sapin...

Parce que en face, ils n'étaient peut-être que deux...

Mais face à un type qui ne craignait pas les lames et une gradée de la marine qui avait récupérée ses armes de prédilection...
Les bandits, eux, ils étaient tous seuls...
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Ven 20 Mai - 19:34
Retour du saucisson


La situation était catastrophique, et encore le mot était relativement faible, les adversaires attaquaient de toute part sans vraiment laisser de temps de repos à la jeune femme, si bien que deux d’entre eux arrivèrent à légèrement entailler la chair de la jeune femme : une fois au bras et une fois aux jambes mais rien de bien méchant. Tout cela empira encore lorsqu’un des hommes était passé dans son dos pour l’attaquer. Le fait qu’elle était bloquée par deux hommes qu’elle venait de bloquer à l’avant, et donc bloquer à l’arrière semblait maintenant difficile. Mais alors que le petit malin lança son coup, un autobus arriva en fonçant à pleine allure dans le but de le renverser en criant un mot que Kanäe ne connaissait pas. Probablement une expression locale lorsqu’on rentrait à toute vitesse dans un homme de telle façon qu’il s’écrase dans un arbre mais le plus intéressant était encore à venir. Le voilà qui se moquait de l’assemblée d’adversaire de la jeune femme : pour un homme comme lui, se battre à huit contre une n’était pas une attitude digne d’un homme. Il était clair qu’il n’avait vu la verte combattre sous son meilleur jour, avec cette hache elle avait clairement moins de talent qu’avec des dagues légères. Et tel un cadeau tombé du ciel, le grand blond sorti les dagues de la chasseresse verte et les déposa devant elle. Elle n’eut pas le temps de bouger lorsqu’elle vit les six derniers hommes foncés et abattre leurs armes sur le corps du blond en criant le nom d’un outil de forgeage.
 
Mais alors qu’elle lâchait l’arme empruntée pour récupérer les armes déposées au sol, l’intégralité des armes des assaillants se heurtèrent à la peau du forgeron ne tirant même pas une grimace à ce dernier. Le blondinet se concentrait alors sur les raisons du sauvetage qu’il venait d’opérer, il voulait simplement que sa commande soit réglée. Puis, pour éloigner les ennemis, il lança une nouvelle attaque, son corps avait clairement chauffé à une température incroyable entrainant une fuite des six hors-la-loi dont deux qui retournèrent près de leur chef. Chef qui venait d’ailleurs se faire remettre en place par le sauveur de la mouette qui venait de reconnaitre l’épée qui trônait dans les mains de l’imbécile. Mais avant même qu’il puisse faire un pas pour se lancer sur l’ennemi ou se pencher pour récupérer la hache empruntée par la botaniste, il entendit une petite voix fuyarde en voyant passé une jeune femme aux cheveux verts passer à toute vitesse à côté de lui. Elle lâcha alors deux répliques, la première à voix basse en passant à côté de lui.
 
Un fruit du démon hein ?  

 
Les attaques étaient trop puissantes, diversifiées et inhumaines pour que la source ne soit pas la malédiction d’un fruit du démon, la conclusion à la petite enquête concernant le pouvoir de Tony était donc celle-ci : il était maudit. Mais elle ne s’arrêta pas pour autant et poursuivit sa course, en passant tel un lynx entre les quatre ennemis se trouvant entre elle et le groupe de trois derrière.
 
Ne vous inquiétez pas ! Je récupère l’épée. Si vous pouviez vous occuper des quatre là ça serait sympa.  

 
La Toupex rejoignit rapidement le groupe situé derrière avec une tentative des deux sbires pour l’intercepter, ceux-ci croyant encore que la jeune femme s’en sortirait comme avant avec cette hache : bien mais sans plus. Le constat fut néanmoins bien différent lorsque la jeune femme se laissa glisser au sol et trancha les tendons de la cheville d’un des deux et le muscle de la cuisse du second, entrainant alors une chute des deux hommes l’un sur l’autre. La chasseuse se redressa alors immédiatement et balança ses cheveux en arrière avant de planter ses deux dagues dans la nuque des deux hommes. Elle se redressa encore une fois en direction du Stronghold.
 
Excellent travail forgeron ! Elles sont encore plus maniables qu’avant et plus légères. Vous méritez vraiment votre salaire !

 
Puis retour au combat contre le dernier, le chef… également appelé le saucisson durant une grande partie de la matinée. Le point ennuyant était que l’homme avait volé une lame chez le forgeron, il avait donc une lame d’excellente qualité. Le point positif était cependant double, déjà il n’en servait pas si bien que ça et surtout, il restait des traces bien présentes d’anesthésique dans son organisme, cela voulait donc dire que ses mouvements seraient bien plus lents.
 
La guerrière ne s’était pas trompée et remarquait dès le premier coup  que les mouvements étaient clairement plus lents, ça en était presque enfantin à esquiver. Pour autant, la jeune femme n’expédia pas le match en un seul coup, elle devait capturer le hors-la-loi et pas le tuer. Mais rien ne lui interdisait de couper quelques morceaux, elle esquiva donc un premier coup et plongea sa lame dans le poignet de l’homme qui tenait l’épée, causant ainsi une chute de l’arme au sol.
 
Bon, pour l’épée c’est bon !

 
Sans même avoir eu le temps de finir la phrase, elle venait de trancher les deux tendons des chevilles avant de continuer avec ceux des genoux. Elle ajouta donc ironiquement en direction de son adversaire une petite moquerie, enfin techniquement c’était aussi un constat.
 
AH bah là tu vas courir moins vite.

 

La jeune femme se retourna alors en direction du blond, son épée à la main avant de la lancer vers lui. Elle avait terminé, il ne restait plus qu’à enrouler de nouveau son colis dans une corde.

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Sam 21 Mai - 21:27
Dire que Tony fut surpris serait un doux euphémisme. À peine eut il fini de prendre sa pose de super héros que la chasseresse verte avait renversée la vapeur, bondissant tel un fauve sur ses proies à une vitesse hallucinante. Et bien évidemment, elle fit savoir au forgeron qu'elle avait compris la nature de ses compétences. Le grand blond ne répondit que par un grognement amusé, alors que la gradée se faufilait en un éclair jusqu'à l'arrière garde des bandits avec une facilité déconcertante. Ainsi donc, sa fâcheuse posture de tout à l'heure n'était due qu'au poids de la hache...

Elle s'occupait de l'épée ? Ma foi oui, c'était sans doute la meilleure chose à faire, vu qu'elle était déjà au plus près de l'action. Il ne restait donc qu'à s'occuper des quatre gugusses restants. Et ça allait chier dans les casseroles.

Pas de problème, mam'zelle!

Les pauvres...

Cette fois-ci, les hors la loi y réfléchirent à deux fois. Leur dernière attaque frontale s'étant montrée désastreuse, ils prirent le parti d'encercler le forgeron, cherchant à trouver une faille dans sa défense en le harcelant de toutes parts. Mais malgré la pluie de coups qui s'abattit sur lui, aucun ne parvint à lui infliger la moindre égratignure. Tony, trop sûr de lui, fut cependant pris de court car l'un de ses adversaires, plus vicieux que les autres, frappa de toutes ses force le creux poplité du géant. Et bien que l'acier n'entama pas la chair incassable, le grand blond se retrouva avec un genou à terre.

Ah... les choses dégénéraient... surtout que mine de rien, les hooligans n'y allaient pas de main morte, et solide qu'il fut, Tony commençait à ressentir les chocs qui se faisaient de plus en plus violents...

Heureusement, l'un des deux qui étaient restés face à lui lui fonça dessus en ligne droite, dans le but évident d'embrocher le malheureux... Hélas pour lui, le coup ne porta jamais. Tony intercepta la lame, la saisissant à pleines mains au moment où la Marine le complimentait sur son travail.

Content que ça vous plaise !

Il adressa un grand sourire au bandit, qui comprit rapidement qu'il s'était montré un peu trop enthousiaste. Ses collègues, eux, firent l'erreur de se rapprocher pour le libérer. Sans lui laisser le temps de réagir, le géant le souleva dans les aires et le fit tournoyer à bout de bras...

Rock around the Clock !


… Ils se prirent donc leur pote en pleine face, avant que Tony ne se décide à l'envoyer paître. Une fois les quatre bourrins plongés dans le coma, le calme et la sérénité reprirent leurs droits dans cette partie de la forêt.

Problème réglé.

Le grand blond finissait tout juste d'épousseter sa veste que la verdoyante femelle était déjà venue à bout de sa proie sans la moindre forme de respect, et entamait un saucissonnage dans les règles (du lard). Il réceptionna adroitement l'épée qu'elle lui envoya, et se pencha pour récupérer la hache. Il éclata alors d'un rire Tony-truand (pas terrible cette vanne... oh puis zut, je la garde!), retrouvant un ton plus que jovial, comme si rien ne s'était passé.

Hahahaha ! Pas mal pour une demie-portion... Superbe technique d'ailleurs. Efficace, y'a pas à dire... C'est ça, le Rokusushi ?

Encore un plan qui s'était déroulé sans accroc. Tony cala les armes sur ses épaules, prêt à repartir... lorsqu'un tout petit détail lui revint en tête. Il fit un grand sourire à la jeune femme, sans toutefois parvenir à masquer sa gêne.

Ahem, j'espère que vous n'avez pas couru comme moi au hasard et que vous savez comment rentrer, parce que... Je ne sais pas du tout où on est.


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Dim 22 Mai - 20:07
Retour forestier !

 
Les deux membres du duo de choc en avait fini avec leurs adversaires et les styles s’opposaient clairement. Même si les deux semblaient foncer dans le tas, la jeune femme était relativement subtile dans les coups portés et faisait très attention à son positionnement pour éviter de se faire attaquer dans le dos. De plus, elle ne laissait pas vraiment de chance de repentir à ses ennemis étant donné qu’elle les tuait : fatalement la seconde chance était refusée. De l’autre côté, le grand bonhomme combattait avec un style relativement connu des gens de son gabarit et que l’on nommait « style de gros bourrin ». Il utilisait allégrement le pouvoir conféré par son fruit du démon et qui offrait une résistance apparemment totale aux lames et combattait à grand coup de poing sans pour autant achever ses adversaires : lui laissait une seconde chance. Le combat étant fini, le grand blond réceptionna les armes qui lui revenaient avant de rire à gorge largement déployée, apparemment il était heureux de ce petit combat. Il en vint enfin à s’adresser à sa cliente en l’affublant du doux surnom de « demi portion » et en la félicitant de son style de combat. Il en profita pour demander une explication sur les arts du Rokushiki.
 
Puis il prit un temps de réflexion et après s’être éclaircit la gorge, se rendit compte de l’état environnemental dans lequel il se trouvait, ce qui arracha un petit sourire à celle qui se trouvait justement dans son élément. Elle releva la tête après avoir fini de saucissonner son colis, et après lui avoir injecté un sédatif. Certes, il ne pouvait plus bouger, mais autant éviter qu’il la ramène durant tout le trajet forestier. Elle se redressa enfin pour répondre à son interlocuteur.
 
Non  non, le Rokushiki est un art enseigné  au sein de la marine et l’une de ses composantes permet de durcir son corps comme du métal. Je pensais que vous utilisiez cette technique avant de voir le pouvoir de votre fruit du démon. Et pour répondre, à l’autre question, le pistage, l’orientation et la randonnée en forêt sont mes spécialités donc pas de problème pour retourner à la forge, ne vous inquiétez pas.

 
La jeune femme se pencha de nouveau et attrapa sa proie fraichement capturée et partit en direction de la forêt avant de s’adresser de nouveau à Tony.
 
Mais dites-moi, c’est quoi ce fruit du démon ? Je pensais à un paramecia, d’ailleurs c’est presque une certitude mais votre corps et super résistant et peut se chauffer… Un genre de fruit du forgeron ? Joli coup en tout cas avec votre profession, vous avez tiré le bon numéro et ce n’est pas si simple d’avoir un fruit aussi utile.

 
La verte éprouvait quelques difficultés à trainer le corps inanimé du hors-la-loi dans son sillage et la présence de plus en plus massive de racine n’allait certainement pas améliorer la situation, mais bon : il faut souffrir pour être récompensée ! Peut-être le grand blond allait prendre sur lui de porter le fardeau qu’elle trainait sur ses épaules, au sens propre du terme de préférence. Mais en tous les cas, les deux semblaient bien partis pour faire une petite promenade en forêt. La Toupex en profita donc pour relancer la conversation.
 
Et alors ? Pourquoi le forgeage ? Pourquoi cette île ?  

 
L’entrée en matière la moins pertinente de l’histoire des discussions entre inconnus certes, mais il fallait bien commencer par quelque part !
 
 

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Lun 23 Mai - 12:46
*Un art enseigné dans la marine qui permet de durcir le corps comme du métal ? Intéressant... et flippant... Quelque chose me dit c'est le genre d'info qu'il faut noter, ça...*

Après les explications intrigantes de la jeune femme, Tony ne put retenir un soupir de soulagement : avec une experte du pistage en forêt, le duo de choc était assuré de retrouver le chemin de la civilisation. Tant mieux. Parce que la dernière fois qu'il s'était perdu dans ces bois, il avait mit quatre jours à retrouver son chemin, et les quelques rares baies noueuses qui poussaient ici lui avaient refilées une courante de tous les diables...

Cela dit, cette errance lui avait permis de … ah justement, sa compagne d'infortune l'interrogeait sur son fruit ! Avec un petit rire, le forgeron répondit, cheminant à travers les branchages morts.

Haha, le plus drôle justement, c'est que je l'ai mangé sans savoir, la dernière fois que je me suis perdu dans cette forêt. Je crevais la dalle, et je suis tombé sur un drôle de fruit tout gris avec des motifs bizarres... Je savais pas ce que c'était, dans le doute, je l'ai bouffé. Ouais c'est clair, j'ai eut un gros coup de bol sur ce coup là...

Il rit à nouveau.

Le Kachi Kachi no Mi rend mon corps incassable, et me permet de le chauffer aussi. Tout bêtement. Y'a pas à dire, ça aide vachement de pouvoir toucher du métal en fusion à mains nues. C'est d'ailleurs comme ça que j'ai pu remodeler la dague aussi rapidement... Et puis on économise une fortune en matériel de protection et en pansements ! Hahaha !

L'improbable duo chemina ainsi lentement. Ce n'est que lorsqu'on arrête de courir qu'on se rend compte de la distance qu'on a parcourue. Et pour le coup, ils s'étaient vraiment enfoncés loin dans la forêt. Le voyage de retour risquait de durer un petit moment... Et la gêne menaçait de s'installer. Ce fut donc la petite femme qui prit le parti d'entamer la conversation. La curiosité incarnée.

Cependant, bien que Tony se soit un peu détendu et était disposé à lui accorder une certaine confiance, il n'en oubliait pas que, aussi charmante qu'elle soit, sa coéquipière improvisée faisait partie de la Marine. Et bien que l'ambiance soit à l'échange pacifique, il ne perdait pas de vue que c'était avec toute la légalité que pouvait donner le Gouvernement Mondial que son père adoptif (et sa sœur, par extension) avait été tué sans la moindre forme de pitié. Il ignorait toujours si le salopard de gradé qui était la cause de sa présence ici l'avait oublié, ou s'il avait lancé un avis de recherche à son encontre. Sans oublier qu'il en avait déjà dit beaucoup, notamment à propos de son fruit. Aussi, bien qu'il répondit aussi posément que possible, une certaine réserve lui semblait de rigueur.

Eh bien... Mon père était un vieil ami de Maître Gurstaker. Comme je voulais apprendre, il m'a recommandé à lui. Et me voilà donc !

Un modèle de concision.

Mais l'on peut être réservé tout en restant galant homme. Voyant que la jeune femme galérai un peu à traîner sa prise, Tony lui proposa un échange : il lui tendit la hache et l'épée, et hissa la malheureux sur ses épaules massives. Nul doute que si elle l'avait voulue, la verte aurait fait une adversaire redoutable.

Mais il chassa ces noires pensées. Ils devaient encore coopérer un bon moment...

Et vous donc ? Vous êtes seulement venue pour attraper du gibier local, ou pour faire de la randonnée ?
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Lun 23 Mai - 21:33
Blabla

 
Le chemin du retour était bien plus long que celui d’arrivée alors qu’il s’agissait du même itinéraire mais la différence restait qu’à l’aller les deux combattants étaient galvanisés par l’excitation et avec donc réussi  à maintenir un rythme de voyage très élevé. Mais voilà, le retour était beaucoup moins énergique que l’allée et fatalement bien moins rapide mais au moins la verte n’était plus seule et avait maintenant un compagnon de voyage. Et justement ce dernier commençait à raconter une anecdote à propos de la dégustation de son fruit, apparemment il avait seulement perdu son chemin en forêt et s’était résigné à manger un fruit plus qu’étrange : un fruit du démon. IL s’agissait donc d’un fruit incassable de type paramecia qui permettait à son utilisateur de durcir son corps et de la chauffer, et à en croire le grand blond, ce pouvoir lui était d’une grande utilité au quotidien et notamment dans l’exercice de sa profession. Il est vrai que ne pas souffrir de la chaleur et ne pas être sensible aux dégâts externes  était réellement un pouvoir plus qu’utile et notamment dans le cadre de la profession de forgeron. Le grand blond suivait bien le rythme de la verte malgré son inexpérience de la forêt même si cela n’était pas extrêmement difficile du fais du paquet que traînais la jeune femme.
 
En principe, à son rythme habituel, elle aurait déjà rejoint la ville depuis un certain temps mais là, l’accumulation de son colis endormi plus les blessures qu’elle avait pu se voir infliger durant le combat ne facilitait pas la tâche de la jeune femme. Elle ressentait une douleur vive dans la jambe droite, et son membre commençait clairement à s’engourdir, mais alors qu’elle se demandait toujours pourquoi cette sensation grandissait dans sa jambe, Tony répondit à sa question sur la cause de son initiation comme forgeron. Un simple coup de pouce de son père pour entrer au service d’un grand maître forgeron, du piston ni plus ni moins. Mais alors lui-même se permit une question à propos de la cause véritable de la venue de la jeune femme après lui avoir pris son paquet et lui avoir transmis ses armes.
 
Mais la verte ne répondit pas tout de suite et se contenta seulement de s’asseoir contre une racine en lâchant les armes.
 
Je ne veux pas vous faire flipper mais je crois que j’ai été empoisonné.

 
Kanäe se pencha vers sa jambe et écarta le tissu de la jambe déjà déchirer par le coup de lame et où se trouvait la plaie de la chasseresse verte. Elle vit alors que les veines autour de la plaie ressortaient clairement, étaient gonflées et mauves. Apparemment, le diagnostic rapide de la jeune femme sur son état d’empoisonnement n’était pas loin de la vérité : il y avait effectivement du poison sur la lame qui lui avait tranché les chairs de la jambe.
 
Bon effectivement, la lame était empoisonnée. Vérifiez qu’aucune plaie ne soit présente sur votre corps parce que ça pourrait clairement poser problème. Ma résistance au poison est un peu plus élevé que la moyenne et je suis très affectée donc vous… Si vous trouvez une plaie, utilisez votre fruit pour chauffer votre organisme, cela va diluer le poison.   

 
Kanäe saisit ensuite une seringue présente dans son sac et se l’injecta dans la jambe, sur les bords de la plaie infectée. Puis elle reporta son attention sur son compagnon.
 
Il va falloir que je reste un peu assise sans bouger pour que mon antipoison puisse faire effet rapidement. Alors rentrez sans moi ou attendez ici avec moi, comme vous voulez. Bon sinon, pour répondre à votre question, je suis ici pour le salaud sur votre épaule, il s’agit d’un hors-la-loi de la pire espèce. Je me suis donc chargée de lui, et il est la seule raison de ma présence ici. Pourquoi serais-je venue sinon ?   

 
La jeune femme lança alors un regard interrogatif vers son interlocuteur, avait-il des choses à cacher ? En tous les cas, la jeune femme n’avait jamais entendu parler de ce jeune homme et elle n’avait donc aucune intention néfaste envers lui. Restait à voir ce qu’il allait dire.
 
 

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Mar 24 Mai - 23:55
Ce fut le tintement des armes heurtant le sol qui l'alarma. Tony était bien parti pour marcher sans s'arrêter jusqu'à la maison, mais quant la petite femme s'assit contre un arbre en mentionnant qu'elle était sûrement empoisonnée, le colosse fut prit d'un doute. Il se rapprocha d'elle...

Et son nez se mit à cracher un furieux jet de sang !

Le grand blond se retourna vivement, endiguant de sa main libre le flot de raisin qui empoissait son visage, et qui cessa rapidement. Avait-il été empoisonné lui aussi ? Était-ce une séquelle laissée par l'un des odieux malfrats munie d'une improbable arme en granit marin ? Était-il en train de perdre ses pouvoirs ???

Rien de tout cela : Simplement le fait de voir la jolie jeune femme mettre sa jambe à nu. Décidément, cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas vu une aussi jolie représentante du beau sexe... Toujours de dos pour cacher son infortune, Tony s'essuya prestement. Ah non mais des fois, hein... Naturellement, les recommandations de la gradée à propos du poison, bien que prévenantes, était tout bonnement inutiles. Aucune lame n'avait percée sa peau, et par conséquent, aucune substance n'avait pu pénétrer son organisme. Il en était plus que certain. Il nota quant même qu'un nuage de gaz l'aurait sacrément pris au dépourvu.

Oh ne vous en faîtes pas pour moi ! Pour m'empoisonner, il faudrait déjà réussir à me blesser, et aucun de ces traîne-patins n'y est parvenu.

Le bruit du farfouillage dans un sac le fit se retourner. La petite femme venait de s'injecter une pleine seringue d'un produit inconnu, sous les yeux médusés du grand blond. Une junkie ? Non, bien sûr. Quelle aubaine que cette femme ait en permanence sur elle de quoi combattre les toxines... De là à penser qu'elle devait en manipuler fréquemment, il n'y avait qu'un pas. Mais cela ne serait que pures suppositions, et Tony, pour sa part, n'y voyait qu'une prévoyance bienvenue de la part d'une soldat du gouvernement.

Elle lui proposait de rentrer seul ? Il ne put retenir un rire.

Hahaha, comme si j'en était capable !


Il déposa son « paquet » à terre, sans ménagement d'ailleurs (ce qui est normal vis à vis de quelqu'un qui a quant même essayé d'attenter à tes jours), et s'attela à ramasser quelques pierres rondes, qu'il disposa en cercle à proximité de la jeune femme avant d'y entasser une bonne poignée de brindilles. Pendant que la chasseresse convalescente répondait à sa question quant à sa présence sur cette île, Tony déposa sa main au cœur du foyer, et la fit chauffer. Quelques instants plus tard, un petit feu de camp illuminait la zone. Le soleil commencerait à décliner, et la température chutait rapidement. Quasi insensible à ces changements climatiques, le forgeron avait néanmoins estimé que cette attention serait profitable pour la jeune fille qui devait se geler les miches sur le sol glacé. S'asseyant lui aussi, il fit craquer sa nuque épaisse avant d'allumer une cigarette qu'il porta à sa bouche.

Ah, elle retournait sa question contre lui... Pourquoi serait-elle là sinon ?

Ah ça... Allez savoir... Avec les Marines, on est jamais sûr de rien.

Il rit doucement. Après tout, hormis le fait d'avoir résisté à une arrestation il y a 9 ans, non effectivement, il n'avait rien fait de mal... Il n'y avais qu'une seule façon d'être fixé.

Au fait, je me rends compte que je ne connais même pas votre nom. Moi, c'est Tony. Tony Stronghold, pour vous servir.
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Mer 25 Mai - 23:27
Présentation tardive

 
Apparemment le maudit n’avait souffert d’aucune blessure et ne risquait, en principe, aucun empoisonnement mais la verte le garderait à l’œil : il venait d’avoir un abondant saignement de nez qu’il faudrait contrôler. Il venait de dire qu’il ne laisserait pas la verte seule au milieu de la forêt et prit donc place près d’elle après avoir allumé un feu et commencé de préparer l’endroit pour une pause de quelques heures, et il faudrait bien ça à la jeune femme pour se remettre car en tout état de cause, le poison utilisé était virulent. Le grand blond alluma une cigarette et répondit alors à l’explication de la marine sur la raison de sa présence sur Dwarf Town. C’est à cet instant que l’homme se rendit compte que les deux combattants ne s’étaient pas encore présentés l’un à l’autre. Il s’appelait donc Tony Stronghold, un nom peu commun est assez reconnaissable mais il ne disait rien à la jeune femme, elle ne l’avait donc probablement jamais entendu. Elle voyait que l’homme attendait d’elle qu’elle se présente également mais elle avait reporté son attention sur un autre front : sa jambe.
 
C’est alors qu’elle décida, sous les yeux de son interlocuteur, de lui répondre en se soignant. Elle enleva donc sa cape verte et enchaina en enlevant également son chemisier de la marine. Elle se retrouvait donc en soutien-gorge devant son interlocuteur sans être gênée le moins du monde. Elle remit sa cape en même temps que sa voix se faisant entendre, elle n’était pas gênée mais ne comptait pas rester à moitié nue toute la nuit.
 
Ah oui, c’est vrai maintenant que vous le dites, je ne me suis pas présentée non plus. Je suis Kanäe Toupex, recrue en fin de cycle de la marine.

 
Elle arracha une manche de son chemisier avant d’ouvrir de nouveau sa cape et remettre sur son dos le reste du vêtement avant de se couvrir à nouveau de son épais habit de dissimulation. Fut alors venu le temps de faire des soins plus externes, Kanäe déchira sa jambe de pantalon un peu plus haut pour pouvoir faire un garrot assez haut sur la jambe. La couleur inquiétante autour de la plaie commençait de plus en plus à se dissiper et on était ainsi passé du mauve au rouge rosé. Apparemment son antipoison faisait bien effet   et toutes les heures passées à étudier les poisons servaient enfin à quelques choses. Elle se rendit encore compte de quelque chose, elle s’était injecté une dose de remède comme ça, et savait que ça pouvait paraitre étrange pour un profane.
 
Ah, j’espère que vous ne trouviez pas étrange le fait que je me sois injectée une dose d’antipoison. Après tout, je connais ta spécialité mais tu n’as aucune idée de la mienne donc la voilà… je suis experte en poison et autres produits naturelles curatifs. Mais ma spécialité reste et restera néanmoins l’étude et le développement des poisons. Donc forcément, je m’y connais un peu en antipoison et heureusement pour le coup.   

 
La mouette termina donc de mettre en place le soin de sa jambe et se cala contre le tronc pour reprendre la discussion, il fallait se rendre à l’évidence, le duo allait passer la nuit dehors.
 
Je pense qu’on ne va pas avoir le choix de passer la nuit ici. Le poison se dissout mais ça prendra encore un peu de temps, ça ne vous gêne pas ?  

 
La nuit serait longue mais il fallait s’en contenter et surtout essayer de meubler la discussion jusqu’au moment du coucher, et elle ne connaissait pas le grand blond donc autant glaner des informations sur lui pour plus tard, en plus de son fruit du démon. Autant commencer par la famille et les connaissances de l’interlocuteur de la jeune femme.
 
Alors dites-moi, vous êtes seul sur cette île ? Enfin mis à part votre maître forgeron. Et d’où venez-vous ?

 
La nuit commençait à se faire fraiche mais la chasseresse n’en ressentait pas vraiment les effets et sa cape la protégeait bien du froid, elle savait pertinemment que l’artisan ne souffrirait pas du froid lui grâce au pouvoir de sa malédiction. Une chose était certaine : la nuit serait longue.  
 
 

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Mar 31 Mai - 17:17
Elle s'appelait donc Kanäe Toupex, et était une recrue en fin de cycle de la marine.

Ce fut tout ce que Tony eut le temps (et la force) de comprendre. Car quant la jeune femme enleva son haut, révélant une vue imprenable sur sa vallée des merveilles, ce fut un véritable geyser de sang qui jaillit du nez du pauvre forgeron, le faisant tomber à la renverse avec une exclamation étouffée.

Il se releva aussi vite qu'il put, tournant une nouvelle fois le dos à la chasseresse nudiste pour éloigner son regard de ce spectacle hautement tentateur, et diaboliquement dangereux. Il ne prêta que peu d'attention à ses explications concernant sa maîtrise des poisons, trop focalisé à tenter d'endiguer le véritable raz-de-marée qui menaçait de le vider de tout son fluide vital, se contentant d'un vague signe de main pour signaler que tout allait bien, et se concentrant de toutes ses forces pour chasser le festival de pensées libidineuses qui défilaient dans son cerveau de mâle qui ronge. Sa faiblesse pour la gente féminine pourrait bien se révéler un gros point faible à l'avenir... il faudrait qu'il y remédie.

Toutefois, lorsque la jeune marine évoqua le fait de passer la nuit dehors, Tony ne put s'empêcher de se retourner pour la dévisager d'un œil plus que circonspect, pour ne pas dire surpris (heureusement pour lui, elle s'était recouverte!). Dormir dehors était extrêmement dangereux, même pour quelqu'un doté des pouvoirs d'un fruit du démon : non seulement la température descendait bien en dessous de 0° même au cœur de la saison la plus douce, mais en plus, cette forêt servait de repaire à une foultitude de prédateurs plus dangereux les uns que les autres, dont le plus mortel, après l'Ours Kadillac à la fourrure imprégnée de limaille de fer, était le Tigre à dents de sapin, un tueur mortel qui grimpait aux arbres, et dont la tactique favorite était de bondir sur ses proies inattentives depuis la canopée. Il ne le savait que trop bien, puisqu'une bonne partie de son entraînement avait justement été de survivre à ces bêtes sauvages. Aussi, même si son fruit du démon le mettait à l'abri, ce n'était pas le cas pour la jeunette. Et le poison dans son organisme ne lui semblerait qu'un petit désagrément mineur comparé à ce que les bestioles du crû pouvaient lui infliger.

Il devait lui expliquer la situation. Kanäe n'était pas du coin, elle ne pouvait donc savoir les périls de la nuit sur Dwarf Town.

Passer la nuit dehors ? Vous êtes pas un peu marteau, non ? Sans couvertures, avec le froid qu'il va faire, vous ne vous réveillerez jamais. Et surtout, ça grouille de bestioles plus grosses que moi, par ici... Alors non, moi, ça ne me gène pas : à forces de se casser les dents, les prédateurs finissent toujours par se lasser. Mais pour vous par contre, ça va pas être la même limonade. Dans le meilleur des cas, vous vous ferez égorger dans votre sommeil... Non, on peut se reposer une heure ou deux si vous en avez besoin, mais rester ici toute la nuit vous serait fatal, à coup sûr... nous devrons repartir, quitte à ce que je vous porte.

Tony était soucieux. Malgré ses muscles et ses grands bras, il se voyait mal transporter une hache de guerre, une épée longue, un hors la loi comateux et une jeune fille empoisonnée en une seule fois. Il était pourtant hors de question d'abandonner un seul de ces éléments ici.
S'il laissait les armes, il ne les retrouverait jamais, que ce soit à cause de son risible sens de l'orientation ou de la possible venue d'un promeneur quelconque qui ne se priverait pas de les chaparder. Évidemment, cela provoquerait le courroux de son maître.
Laisser le bandit était tentant, mais non seulement la chasseresse ne serait pas d'accord pour abandonner sa proie (surtout après les efforts qu'elle lui a fait faire), mais laisser un homme ligoté dans cette nature hostile, même quelques heures, reviendrait à le condamner à mort. Et bandit ou pas, le grand blond ne pouvait s'y résoudre.
Et bien sûr, laisser Kanäe, dans son état, reviendrait au même. Surtout que sans elle, il ne sortirait jamais de ces bois avant plusieurs jours, et il était hors de question qu'il repasse à nouveau quatre jours à galérer dans manger ni se reposer.

Mais pendant qu'une partie de son esprit chercher comment résoudre ce problème, le petit bout de femme l'interrogea sur ses origines. Décidément, elle ne lâcherait jamais l'affaire !

Enfin bref... avec un soupir de lassitude, Tony se résolut à répondre. Après tout, ils avaient encore au moins deux heures avant que le soleil ne disparaisse définitivement, alors ils n'allaient quant même pas se regarder en chiens de faïence pendant tout ce temps.

Oui, je suis seul avec mon maître, et effectivement, je ne viens pas de cette île... Enfin, même un aveugle aurait compris que je ne suis pas né parmi les nains !

Il éclata de rire. Peu d'humains venaient résider ici, et aucun n'avaient vu le jour sur cette île. Les seules natifs, en effet, étaient les nains et les lilliputiens.

Non... je suis né à... Micqueot, je crois. Je n'ai pas beaucoup de souvenirs, ma famille a quittée l'endroit lorsque j'étais tout jeune... J'ai grandi au royaume de Luvneel.

Une vague de souvenirs le cueillit à froid. Le visage de sa sœur, tout particulièrement... Sentant monter les larmes, il se força à bailler de toutes ses forces pour camoufler ce débordement d'émotion. Il essuya le bord de ses yeux, se tapota les joues comme pour se réveiller, et sourit à la petite verte.

Mais assez parlé de moi ! Parlez moi de vous, un peu... D'où venez-vous ? Ça fait longtemps que vous êtes dans la Marine ?
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Mer 1 Juin - 12:36
Reflexions d’une gouvernementale

 
Cet homme était réellement malade ou était-ce le contrecoup de la malédiction octroyée par son fruit du démon ? En effet, il saignait souvent et assez abondamment du nez mettant ainsi sa vie potentiellement en danger si ces saignements ne s’arrêtent pas rapidement. Mais il semblait enfin réussir à endiguer l’important flux sanguin découlant de son orifice nasal. Il retrouvait peu à peu ses esprits et expliqua la situation à son acolyte. Apparemment la forêt était bien plus dangereuse qu’il n’y paraissait aussi bien d’un point de vue animalier que météorologique. Les attaques d’habitants de la forêt n’auraient pas posé de problème à la verte en temps normal qui savait clairement y faire avec les animaux, même sauvages. Le problème le plus important restait sans doute  celui relatif à la température. La verte n’était pas une petite nature mais n’avait pas l’habitude des climats froids, surtout si peu chaudement habillée. Bon, il était néanmoins vrai que malgré l’apurement progressif de l’organisme de la Toupex, celle-ci n’aurait pas été de taille à livrer bataille contre un félin agile dans son état. A la vue de la course du soleil, il restait environ deux heures à Kanäe pour se remettre suffisamment du poison dans le but de pouvoir reprendre la route, Tony porterait probablement les armes et le colis de la gouvernementale, elle n’aurait ainsi qu’à se concentrer exclusivement sur sa marche.
 
La discussion suivait son cours tranquillement et le forgeron expliquait qu’il était seul avec son maître mais qu’il n’était pas natif de l’île. Apparemment, seuls les nains naissaient sur cette île et donc il coulait sous le sens que le Stronghold n’était pas né ici. La remarque le fit d’ailleurs bien rire, permettant à la mouette de cerner un peu plus le personnage. Il n’était pas méchant, au contraire assez gentil, un peu bourru et avait apparemment le cœur sur la main. Mais dans le fond, l’herboriste sentait qu’il se retenait, de quoi ? Elle ne savait pas mais il avait un secret. Apparemment il ne souhaitait pas le partager ou en parler à son compagnon de voyage, et après tout c’était son plus grand droit.  EN plus, cela faisait l’économie d’une prise de tête à la verte. Il lui expliqua alors qu’il était né à Micqueot mais qu’il avait grandi au Royaume de Luvneel. Il ne s’agissait que de nom pour Kanäe qui n’avait jamais mis les pieds sur aucune de ces deux îles. Enfin, il retourna les questions à  la chasseresse verte, lui demandant alors d’où elle venait, et depuis combien de temps elle était dans la marine.
 
La question aurait pu faire remonter un gros flot de souvenir à notre héroïne, des souvenirs tristes, des souvenirs horribles… Mais tel ne fut pas le cas, elle répondit le plus simplement du monde sur un ton relativement froid, ce ton qui la caractérisait bien.
 
Je suis née et j’ai grandi sur une petite île végétale du nom de Noréa, sur Grand Line. Je l’ai quitté à l’âge de quatorze ans pour vivre de grandes aventures et je suis entrée quelques mois plus tard, environ trois, sous les ordres de la marine. Cela fait donc environ huit ans que je suis membre de la marine. J’ai commencé en bas de l’échelle et j’ai suivi la formation pour devenir officier, pas simple soldat. Enfin, huit ans parait être un long moment mais j’ai beaucoup voyagé, beaucoup étudié d’autres choses que le combat. J’aurai sans doute pu aller plus vite, mais je ne suis pas une marine comme les autres on va dire.  

 
La verte aimait penser ça, qu’elle était différente, qu’elle n’obéissait pas aveuglement mais poursuivait un but précis, un but de paix, un but d’épuration des vendus… Une chose était très importante pour elle : elle ne voulait pas être associée à la masse de mouton qui pouvait constituer les rangs de la marine. Elle reprit donc simplement :
 
Je ne dis pas ça pour me vanter mais je ne suis pas aveuglement les directives qui peuvent être données. Je ne chasse que ce qui doit l’être… Celui-là derrière, il s’agit d’un trafiquant d’êtres humains spécialisé dans le trafic de mineur. Il commence seulement son activité mais la marine ne pouvait pas se permettre de le laisser faire ça sous le tapis.   

 
Kanäe parlait bien sûr de la proie qu’elle avait chassé en compagnie de Tony mais ce n’est pas sur ça qu’elle bloquait, plutôt une autre réflexion qu’elle n’avait pas posé à l’oral, un ressenti. Elle pensait en effet au marché d’esclave des dragons célestes et à tous les autres personnes qui étaient asservies alors qu’elles n’avaient rien fait, cela lui causait un lourd sentiment de peine, se promettant un jour de changer ça. Elle abolirait un jour l’esclavage, ou à défaut elle se verrait dans l’obligation d’y mettre un terme…
 
Beaucoup de personnes agissent au nom de la paix mondiale, beaucoup invoquent de grandes causes pour justifier certains actes mais dans le fond… Gouvernement, révolution et certains pirates… C’est du pareil au même. Vous ne trouvez pas ?

 
Il s’agissait d’une réflexion profonde de la belle, par celle-ci elle trahissait un peu les idées gouvernementales qu’elle disait protéger… Mais il n’en restait pas moins que ces idées, cette paix que l’on invoquait servait aussi à couvrir les actions de ce gouvernement souvent trop « entreprenant ». Mais bref… Comme certains pirates montaient leurs propres mouvements, un jour la verte monterait son propre courant gouvernemental ou le quitterai.
 
Bon, passons. Et sinon, vous êtes marié ?  

 
Gros twist, changement de sujet, cueillette à froid… Il serait sans doute intéressant de voir la réaction du grand blond. Elle devait meubler et parler de ça semblait une bonne idée.
 
 

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Jeu 2 Juin - 12:44
Tony, ayant retrouvé tout son calme, écoutait son interlocutrice d'une oreille attentive, tirant sporadiquement sur sa cigarette. Ça aussi, c'était un avantage du Kachi Kachi no Mi : ne pas avoir les poumons attaqués par les fumées nicotinnés. Ainsi donc, la jeune femme était née sur Grand Line ? Intéressant. Voilà qui expliquait sa couleur de cheveux atypique... et le fait qu'elle soit entrée si jeune dans la Marine, d'où son habilité au combat. Elle se destinait à une carrière d'officier, et disait ne pas être le troufion standard. À ces mots, le forgeron haussa un sourcil. L'individualisme, dans une institution militaire, était tout sauf encouragée. Du moins, pour ce que Tony en savait. Qu'entendait-elle par là ? Et si elle ne cherchait pas le grade, après quoi courrait-elle ?

La réponse vint rapidement. Tiens donc ! Alors le sens de la justice n'était donc pas que vague concept dans la Marine, après tout ? Restait donc à savoir ce qui « méritait d'être chassé »... Son colis était donc un salopard d'esclavagiste. Là d'accord, Tony n'y trouvait rien à redire. Il avait entendu des rumeurs faisant froid dans le dos, sur le fait que sur certaines îles, l'esclavage était totalement légal. Quelqu'un qui fait son fond de commerce en privant les gens de leur liberté en les livrant au bon vouloir de sadiques, ça le révulsait profondément. Sauf que du coup... D'un point de vue purement théorique, il n'y avait aucune différence avec un chasseur de primes, ou un Marine... Mais il se perdait en conjectures et philosophie de comptoir. Kanäe avait sans doute une autre motivation derrière la tête.

Et effectivement, son petit laïus sur la « paix mondiale » et les grandes causent pour justifier ses actes tapèrent dans le mille. Le grand blond n'aurait put être plus d'accord. À son goût, beaucoup trop de gens utilisaient ces causes, nobles en tant que tel, c'est ce qui fait toute la perversité de la chose, comme de simples prétextes pour justifier les dégâts collatéraux des moyens nécessaires à la réalisation de leurs ambitions personnelles. Et ce, quelle que soit leur faction d'appartenance. Tony acquiesça, l'air grave, en lâchant un soupir. Le souvenir d'un visage jubilant de voir son oncle Gerolt ramper sur le sol lui revint. Tout ça, il ne le savait que trop bien.

Oui, je suis d'accord... Chacun pense toujours avoir raison de faire ce qu'il fait... Ou du moins, avoir plus raison que les autres. Au final, la seule chose qui fait la différence, c'est le respect qu'on accorde à la vie humaine...

Après ces belles paroles, Tony allait interroger la belle à propos de son point de vue relativement inattendu sur le Gouvernement qu'elle servait... lorsqu'elle lui coupa l'herbe sous le pied en lui demandant s'il était … Marié !?!?

Kesskedekoi-- ?!?
bredouilla t'il comme un con avant de s'étouffer avec la fumée de sa cigarette.

Ah ça pour sûr, il ne l'avait pas vue venir celle-là !!! Le forgeblond (parce que oui, j'invente aussi des mots) toussa comme un perdu en tombant une énième fois à la renverse sous le coup de la surprise. Après une effort colossal, retrouvant sa position assise, il se reprit, essuyant les larmes qui avaient perlées au bord de ses yeux. Décidément, il ne savait pas s'il survivrait à cette rencontre. Tâchant de remettre de l'ordre dans ses pensée, il revint à la situation, toussant dans son poing pour se donner une contenance.

Ahem... Non, pas du tout... C'est pas que je trouve les petites habitantes du coin repoussantes, mais... non. Et puis d'ailleurs, si je l'étais, ma femme me tuerait si elle apprenait que je campe dans les bois avec une jolie fille !


Il se gratta la nuque, et éclata d'un rire gêné. Ça lui avait échappé. Retrouvant un semblant de calme, il décida, une fois encore, de réorienter la question.

Et... et vous ? Mariée ? Célibataire ? Est-ce seulement autorisé dans la Marine ?


Il ne s'en rendit pas compte, mais il était rouge comme un fer à la forge.
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Lun 6 Juin - 0:35
L’heure de rentrer

 
Apparemment la question sur les relations maritales du blond posaient de grandes difficultés et plus encore, un grand étonnement chez le forgeron. La première réponse ne laissait clairement que peu de doute sur la seconde. Il avait tellement paru surpris et presque choqué qu’il ne faisait que peu de doute que cette armoire à glace blonde n’était pas mariée. Il avait l’air d’une personne très timide mais surtout lorsque la discussion tournait autour des femmes : information intéressante pour le futur en cas où… Mais intervint alors la seconde réponse, il aimait donc les femmes mais n’avait seulement pas rencontré la bonne. Dans sa réponse il glissa néanmoins un petit compliment à la chasseresse, il la trouvait « jolie ». Objectivement, il fallait bien dire qu’il n’avait pas tort, Kanäe était assez belle, avait ce qu’il fallait où il le fallait et n’avait pas de défaut physique : alors pourquoi s’en plaindre.
 
Mais rapidement, et à son habitude, la question dut retournée par le blondinet qui demanda enfin à son interlocutrice quelle était son état relationnel vis-à-vis des hommes et de l’amour arrachant au passage un sourire à la verte, plus un sourire d’amusement que d’autres choses. Elle ne considérait pas le blond comme un homme horrible, au contraire il avait son charme et sa musculature pourrait en attirer plus d’une, mais pas elle. Il n’était pas son genre : trop massif, trop timide, trop avenant et trop blond probablement. La Toupex était difficile et encore, dire cela était clairement diminuer la réalité des choses. Elle ne cherchait pas d’homme et n’en voyait pas l’utilité pour le moment, elle avait trop d’objectif à l’heure actuelle, elle décida donc de répondre en ce sens au forgeron.
 
Moi ? Je suis une éternelle célibataire, enfin je le suis actuellement. Mais la marine ne voit pas d’un mauvaise œil les relations amoureuses de ses membres, un nombre incalculable de gradé est aujourd’hui en couple, même lorsqu’il ne s’agit pas d’un autre marin. D’ailleurs, mon propre mentor est un homme marié et sa femme n’est pas membre de la marine. Enfin pas vraiment, il s’agit d’une lavandière mais grâce aux fonctions de son mari, elle s’occupe du linge des marins de la base. La marine n’y voit aucun inconvénient, mais pour l’heure je n’ai pas trouvé le bon et je ne cherche pas non plus à m’embêter avec un homme. Mais bref, je divague.

 
La verte avait été un peu loin dans les explications, et surtout dans les détails inutiles mais bref, l’heure était venue de reprendre la route, de retourner à Dwarf Town. Elle prit donc appui sur le tronc d’arbre et s’était relevée assez difficilement mais avait néanmoins réussit à tenir debout sur ses pieds. Elle se retourna donc vers son acolyte de la journée et entreprit de le prévenir que le départ était imminent.
 
Tony, je pense que nous pouvons y aller mais je ne peux rien porter. Je vais déjà avoir un peu de mal à marcher mais ça devrait aller.  

 
Kanäe avait réfléchis à quelques petites idées pour essayer de se remettre d’aplomb et voulait s’injecter un stimulant musculaire dont elle était la créatrice mais l’antipoison qu’elle s’était injecté précédemment neutraliserait les effets du stimulant. Le seul remède était donc le temps, et celui-ci jouait clairement contre le duo et surtout contre celle qui n’était pas immunisée aux attaques extérieures. Mais ils allaient pouvoir reprendre la route et pour cette fois elle ne pourrait pas prendre en charge les armes ou son otage, elle espérait donc que le maudit allait pouvoir se débrouiller avec toutes les choses à ramener. Mais elle ne comptait pas mener un trajet silencieux, elle se devait de penser à autre chose qu’à la douleur qui animait sa jambe en permanence, elle entreprit donc de continuer à creuser du côté de son interlocuteur.
 
Et sinon Tony, que comptez-vous faire après tout cela ? Après cette île ? Cet apprentissage ?  

 
Il était toujours intéressant de savoir ce qu’allait devenir une personne connue, surtout avec une malédiction aussi puissante, même si dans le fond, elle ne lui voulait absolument aucun mal.
 
 

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Lun 6 Juin - 19:58
Une éternelle célibataire, hein ?

Okay, le message était clair : le grand blond n'avait pas la moindre chance de séduire la jolie jeune femme, même sur un malentendu. Dommage, elle était plutôt à son goût... Tant pis, ce n'était pas aujourd'hui que le forgeron s'abandonnerait au paradis du batifolage. Mais à l'impossible nul n'est tenu, n'est-ce pas ? Tony eut un petit rire de connivence, histoire de masque le léger soupir que poussa son âme.

Ma foi... chacun mène sa vie comme il le veut, je vais pas juger.

Au fond du lui, Tony comprenait le raisonnement de Kanäe, et ne pouvait lui tenir rigueur de ne pas courir après l'amour. Elle était encore jeune, après tout, et chercher épousailles n'était pas vraiment une priorité. La gradée semblait d'ailleurs vivre pour son travail, et ça, c'était cela qui semblait le plus logique pour le blondinet. C'était d'ailleurs une attitude très courante parmi les nains : dotés d'une plus longue espérance de vie que les humains, la plupart d'entre eux se consacre presque exclusivement à sa passion, et ne prend femme que sur le tard ( ce qui a d'ailleurs engendré la rumeur qu'il n'y aurait pas de femmes chez les nains... et qu'ils jaillissent des trous qui sont dans le sol. Ce qui bien sûr est ridicule...). Et cela, c'était un choix que l'artisan respectait.

Lui même ne cherchait pas spécialement à trouver l'âme sœur... Enfin... pas activement, du moins. Bien qu'il lui soit occasionnellement arrivé d'aller conter fleurette dans la paille des granges, comme tous les jeunes de son âge, Tony ne se sentait pas encore les épaules de lier sa vie à une autre. Il lui restait trop à faire, à apprendre... Trop de promesses à tenir.

Ah, voilà d'ailleurs que je jeune femelle à la toison verte (il se garda bien d'ailleurs de se demander si la moquette était assortie aux rideaux, sentant que cela engendrerait un saignement qui lui serait probablement fatal) se levait, sonnant la fin des cours. Cela n'avait pas pris les deux heures prévues, heureusement. Mais la chasseresse ne se sentait que la force de marcher... ce serait donc à l'armoire à glace de transbahuter tout ce fourbi. Se remettant à son tour sur pied, il rassura sa compagne d'un signe de main.

Pas de problème, je gère.

L'avantage d'avoir des épaules larges comme des boucliers, c'est qu'on peut facilement y poser des trucs, même encombrants. Tony cala donc le bandit comateux sur son deltoïde gauche. Le bougre, qui commençait à émerger, commença à émettre quelques protestations, notamment en conseillant à ses ravisseurs de se coller leurs armes là où le soleil ne brille jamais. Un poing massif dans les chicots le réexpédia rapidement dans les ténèbres d'où il n'aurait jamais dut sortir, et le forgeron put attraper l'épée et la hache de sa main libre. Voilà, le duo était prêt à rentrer au bercail.

Il piétinait les braises encore rougeoyantes pour éteindre le feu, lorsque son acolyte lui demanda ce qu'il comptait faire à l'avenir. Il se tourna vers elle, après quelques instants d'une profonde réflexion (comme quant il se prend un mur. Parce qu'après mur : réflexion.).

Très franchement... Je n'en ai pas la moindre idée. Je suis encore loin d'avoir le talent de mon maître, j'ai encore beaucoup à apprendre. Mais... J'aimerai bien... voir le monde. Voyager quoi... Ce serait bête de mourir sur l'île où on a passé toute sa vie, vous ne trouvez pas ?

Il lui fallut quelques instants pour remarquer que les flammes se propageaient à ses lacets. Il les étouffa avec un grognement, puis se redressa pour prendre une grande inspiration. Il savait pertinemment qu'il ne pourrait réaliser son rêve sans l'aide d'un équipage complet et compétent. Mais de quel genre serait-il ? D'honorables artisans itinérants, sans doute... à moins qu'il ne s'agisse d'odieux forbans ? Il n'aurait su le dire... et se garda bien d'en faire part à la jeune femme.

Il poussa un long soupir. Le soleil allait bientôt disparaître.

Allez, c'est pas tout ça, mais on a encore de la route... Passez devant, je vous suis.

Après tout, c'était elle qui devait le guider.

Comment ça, c'était une excuse pour mater son boule ?! Bon c'est fini oui ? Ça c'est une rumeur !

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Lun 6 Juin - 20:58
Un homme bien serviable

 
Le bonhomme en plus d’être amicale et sympathique était un véritable gentleman qui ne semblait pas tenir rigueur à son acolyte pour sa faiblesse, enfin même si elle n’y pouvait rien dans le fond. Quoiqu’il en soit, le duo reprit rapidement la route forestière en direction de la ville où travaillait le grand blond, il ne fallait pas trainer et surtout, éviter de retomber dans les pommes. Sur ce point, la verte était relativement contente de l’effet de son remède aux poisons qui avait l’air de très bien fonctionner et la marche de l’ancienne empoisonnée semblait de plus en plus fluide. Même si son corps était encore faible, elle avait récupéré une très bonne motricité aux niveaux de la partie basse de son corps. Il faut dire que cette partie basse avait quand même été le point d’injection de l’antidote et qu’elle était donc la zone la plus rapidement soignée. Puis la discussion reprit sur l’avenir du forgeron, celui-ci ne semblait pas avoir d’idée sur son avenir à part un rêve que partageait beaucoup de monde : voir du monde et parcourir de nombreuses îles. Il trouvait ça bête de rester et de mourir sur une île toute sa vie, ce que semblait faire une très grande partie des nains qui habitaient sur Dwarf Town. Questionner la verte sur ce point n’était pas réellement dénuer d’intérêt car celle-ci avait un point de vue tout arrêter.
 
Mon point de vue sur la question des voyages et plus particulièrement sur celle de la sédentarisation n’est pas exactement le même que le vôtre. J’aime voyager et mon métier me le permet beaucoup, peut-être même un peu trop pour certains, mais il n’en reste pas moins que c’est un plaisir de découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux territoires, et dans mon cas : de nouvelles espèces végétales. Pour ce qui est de la sédentarisation, mon point de vue est néanmoins différent, je pense que lorsque l’on a trouvé sa place, on peut se permettre de naitre, de vivre et de mourir sur une île, un territoire, un pays déterminé. Il faut seulement se sentir chez soi et pouvoir appeler ce lieu « Maison ». J’ai connu ce sentiment d’appartenance à un lieu, à une maison à deux reprises dans ma vie mais mes choix et la vie m’ont poussé à rentrer dans la marine et donc à découvrir du pays. Alors lorsque l’on se sent chez soi je comprends que l’on puisse se poser et que les voyages ne deviennent plus qu’un hobby à la place d’un mode de vie comme peut l’être le mien aujourd’hui.    

 
Le grand blond suivait toujours la belle dans la forêt, celle-ci commençait à se déplacer avec aisance et parvenait à s’aiguiller sans la moindre difficulté, malgré son état un peu miteux, il n’en restait pas moins qu’elle était une excellente pisteuse et qu’elle pourrait ramener à bon port le grand baraqué. Après environ vingt minutes de marche à pied dans la forêt, la Toupex et le Stronghold arrivaient dans une partie de forêt beaucoup moins feuillue et donc beaucoup plus accessible à ceux qui n’avaient pas spécialement l’habitude des marches forestières. D’ailleurs le suiveur semblait mieux suivre que dans la partie précédente où figuraient de nombreuses et grandes racines entrainant alors une petite moquerie de la part de l’habitué de la nature.
 
Je me trompe ou vous n’avez pas l’habitude de marché en forêt Tony ? Je crois comprendre que vous préférez les environnements métalliques plutôt que forestier.  

 
Bon dans le fond, chacun son domaine et son boulot et clairement la verte ne s’en serait jamais sortie si on lui avait demandé de sculpter une arme ou un quelconque instrument métallique. Elle mit donc en œuvre tout son talent à elle et le duo finit enfin par revenir à Dwarf Town. La nuit était tombée depuis très peu de temps et le contrat avait été rempli. Il restait un choix à faire : prendre la mer de suite à bord du bateau gouvernemental ou rester quelques instants supplémentaires sur cette île. Elle allait quand même raccompagner le forgeron jusqu’à son atelier, ne serait-ce que pour reprendre la totalité de ses forces avant de pouvoir récupérer son colis endormi à coup de poing.
 
Allez, retournons à votre atelier. Me permettrez-vous d’y rester quelques instants, voire heures pour reprendre la totalité de mes forces avant de repartir de cette ile ?   

 
 

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