Les évènements de l’île de Momorio avaient caractérisé un vrai bond en avant pour la colonelle de la marine, elle avait ainsi su trouver une communauté dans laquelle elle pourrait se sentir davantage chez elle, davantage à l’aise. Mais en réalité, si un endroit où se poser était toujours un plus, se sentir chez soi dépendait très principalement des personnes avec qui l’on partageait ces impressions. Avec Sayara, Lily et Norok ; Kanäe avait trouvé en grande partie son chez soi, et notamment dans le ventre accueillant de Bulle, la baleine-île. Mais il y en avait un autre auprès de qui elle se sentait chez elle, un autre auprès de qui elle s’était sentie vivante comme jamais quelques années plus tôt. Ce fut après la grande fête de Momorio qu’elle avait pu avoir un nouveau contact avec l’homme en question justement, un nouveau rendez-vous.

Sans attendre beaucoup plus longtemps, et après avoir dit à Salem et Bonnie-chan de ne rien changer quant à leurs habitudes d’organisation de l’île, la verte avait rejoint le ventre de Bulle en compagnie de toute sa petite bande. Sayara et Lily avaient hâte de rencontrer le petit-frère de leur supérieur et amie et se moquaient bien de savoir si oui ou non il s’agissait d’un révolutionnaire ou d’un pirate. Elles aussi partageaient les idéaux libéraux de la gradée et se moquaient bien de finir avec leurs têtes sur de jolies affichettes. A quoi bon vivre si c’était pour vivre sous les jougs d’esclavagistes perdus qui ne pensait qu’à leur propre confort. La belle d’émeraude avait apprécié discuter avec l’une des étoiles et l’avait trouvé tout à fait juste au sujet de la réalité du gouvernement mondial. Pour autant si un d’entre eux donnait l’ordre de détruire une île, celle-ci disparaissait. Au-delà de toutes ces considérations, la mouette souhaitait rester dans la marine pour changer les choses de l’intérieur et allait le faire en devenant Amirale un jour.

Quoiqu’il en soit, la ménagerie accompagnée de la maudite avait rapidement rallié le point de rendez-vous, l’île d’High West et son petit village. L’ordre fut donc donné à Bulle d’émerger en vue de l’objectif. La baleine était là, dans le port du petit village, stationnée gentiment en attendant que le roux se manifeste. Sa maîtresse et ses passagers venaient tous de passer par son énorme gueule pour retrouver le plancher des vaches. Lily était heureuse, tout sourire, comme d’habitude. Sayara était anxieuse et gênée, comme d’habitude. Norok, était à l’affut mais dormait à moitié, comme d’habitude. Kanäe était excitée et impatiente, à l’opposé de d’habitude.



Lorsqu’elle le verrait arriver, elle lui sautera dans les bras, ça il pouvait en être certain.

Dans l’histoire des relations humaines, il existait un schéma presque invariable selon lequel les individus s’ancraient tous dans une certaine routine à partir du moment où ils se sédentarisaient. Même si ils ne se voyaient pas souvent, qu’il ne s’était toujours pas sédentarisé et qu’il ne demandait souvent qu’à se revoir, les entrevues entre le Dog et la Toupex présentaient très régulièrement un schéma identique.



Sans plus de cérémonie, une décision de petit entrainement, vérification des compétences ou bataille fraternelle fut décidé entre les deux. Erwin rencontrait les amies de la verte alors qu’il les menait gentiment vers une zone complétement inconnue pour la Zoan. Sayara et Lily semblaient heureuse de rencontrer cet homme mais étaient un peu en retrait, elle observait cette relation particulière en se réjouissant : il connaissait la verte depuis longtemps et jamais elles ne l’avaient vu aussi heureuse et épanouie qu’en la présence du roux.

De leur côté, le duo parlait pour enfin finir sur une question pleine de sous-entendu.



Kanäe s’était arrêtée net en voyant la bague et l’écrin que son frère pointait vers elle. Ici, pas de quiproquo, elle savait bien que le bijou n’était pas pour elle, sauf si les préférences d’Erwin avaient changé et s’il était devenu la proie d’un Œdipe un peu remasterisé. Rapidement, elle avait appris que c’était un cadeau destiné à Hope, mais pas n’importe quel cadeau : la preuve d’un engagement. Lorsqu’elle avait entendu le dernier mot de sa phrase, le cœur de la colonelle s’emplit de joie, elle ressenti une chaleur incroyable envahir sa poitrine jusqu’à ce que les larmes lui montent aux yeux. SI habituellement, elle n’était pas le style de personne à pleurer, et encore moins de joie, aujourd’hui elle n’avait pas su retenir son émotion. Se tournant vers lui, des perles d’eau ruisselantes sur ses joues, elle lui donna l’avis qu’il attendait tant.



Un sourire radieux ponctua l’avis avant qu’elle lui fasse part de son propre ressenti.



Elle mit un temps de pause en séchant ses larmes avant de reprendre sur un air plus léger, plus bon enfant.



Si elle plaisantait, et que l’ex Arsenal pouvait s’en douter, il y avait peut-être une part de vérité derrière tout cela. A l’annonce de cette nouvelle, et naturellement, elle avait pris la main de son frère comme pour l’encourager à aller au bout de ce projet.

Enfin, il ne devrait plus tarder à commencer leur petit contrôle de compétence même si la chasseresse ne savait pas comment se reconcentrer après cette magnifique annonce. Toutefois, avant d’arriver et de commencer, elle lui posa une question d’un registre différent.



La question était d’importance, surtout dans la bouche d’une gouvernementale. Mais bon, quitte à pouvoir être condamnée de crime en cas de découverte entre elle et lui, autant l’être pour plusieurs choses.

Ainsi donc, il connaissait un lecteur de ponéglyphe, l’information n’avait donc rien d’anodine et était au contraire tout à fait intéressante. Cependant Erwin cachait l’identité de l’homme en question avant d’expliquer ses réticences par l’appartenance de la verte à la marine. S’il avait tout à fait raison de se méfier aux vues des pouvoirs de l’amirale en chef, cette remarque spécifique fit réfléchir la Zoan. S’il cachait l’identité de ce lecteur, cela était probablement pour le protéger, certes, mais pourquoi avoir peur que Chairoka le découvre ? Oh, peu importait dans le fond, la question des ponéglyphes n’intéressait la maudite uniquement car elle en possédait un morceau sur elle, en dehors de ça l’histoire du siècle perdu n’était pas une de ses priorités. Enfin sauf si ce secret permettait à la mouette de devenir la reine des animaux ou la maitresse des plantes. Non définitivement, les ponéglyphes n’attisaient pas tant que cela son intérêt.

Les paroles du Dog quant à l’appartenance de la Toupex la faisaient réfléchir, il avait raison sur divers points et notamment sur la comparaison de leurs idéaux. Si Kanäe avait pris le parti d’incarner cette nouvelle justice, plus jeune, plus clémente et surtout beaucoup plus juste, il n’en restait pas moins que le roux, à son niveau révolutionnaire, faisait exactement la même chose. Cette scission existante entre révolution et gouvernement mondial se justifiait à de nombreux égards mais certains courants des deux factions se rejoignaient très fortement, s’il ne se rejoignait pas complètement. Au plus profond d’elle, et même si elle disait et pensait que la différence de faction entre le frère et la sœur ne changerait rien à leur relation, elle désirait plus que tout combattre à ses côtés en tant qu’alliés défendant une cause commune. Bien évidemment, en l’état actuel des choses, cela était impossible mais le poids des idées et de l’amour qu’il y avait entre eux devenait un argument de plus en plus grand dans l’esprit de l’empoisonneuse.

Enfin, et sur un autre registre, les deux protagonistes principaux arrivèrent enfin à la zone de combat qu’avait identifié le paramecia. L’invitation au combat était lancée, la troupe de la Zoan avait rejoint « les gradins » et le spectacle ne tarderait plus à débuter, l’initiative laissée à la jeune femme.



Sur ces derniers mots, la chasseresse lança une fiole d’un liquide jaune pisseux à son adversaire, il s’agissait de l’antipoison au venin qui irriguait sans cesse le corps du scorpion vert. Continuant ses préparatifs, elle passa sa main dans son dos pour s’assurer de la disposition optimum de toutes ses armes. En effet, depuis quelques jours maintenant, trônait dans son dos, en plus de ses deux dagues, un sabre magnifique, une lame parmi les 50 et s’il n’avait jamais encore servi en combat, son baptême du feu était maintenant imminent. Sans attraper aucune lame, Kanäe lança enfin la première offensive usant du soru en une course droite et directe vers le téléporteur et adoptant sa forme hybride juste avant le contact. Une fois assez proche pour le frapper, elle transformerait l’une de ses mains en pince pour tenter de taillader le torse du révolutionnaire. Elle n’y allait pas de main morte, et pour cause : elle connaissait l’écart de puissance qui pouvait exister entre eux.

Qu’il s’agisse de la faction ou de la puissance, Erwin et Kanäe étaient si éloignés et pourtant si proches à la fois.

Il y avait des moments dans la vie d’un combattant ou celui-ci se trouvait face à un adversaire d’un tout autre niveau. Peu importe que l’on soit amiral ou mousse, un jour ou l’autre un inconnu interviendrait et viendrait se battre avec des armes bien supérieures ; la seule différence en réalité était l’occurrence de ses rencontres. Le leader de la marine avait effectivement beaucoup moins de chance de tomber sur ennemi de son niveau qu’un simple mousse, quoique l’amiral ne se déplace pas non plus pour n’importe qui. Enfin, le jour où le combattant se trouvait dans cette position, il pouvait adopter plusieurs comportements tous inclus entre combattre de toutes ses forces et s’enfuir. La Toupex se trouvait actuellement dans cette position, si elle le savait déjà en débutant le combat, la première riposte du Dog n’avait pu que conforter ce sentiment, cette sensation d’écart de puissance. Elle avait en effet encaissé un coup magistral sans même pouvoir répondre, un simple coup de main qui lui avait causé une douleur vive à l’endroit où le choc avait eu lieu. En se relevant, avec quelques difficultés, la chasseresse souriait, elle se retrouvait dans cette position tant redoutée mais était heureuse. La rencontre avec son petit frère l’enchantait mais l’affrontement avec ce dernier la galvanisait et son pouvoir emplissait son corps. Elle ressentait chaque battement de cœur encore plus fort qu’à l’accoutumé. La honte qu’elle aurait pu ressentir en étant ainsi malmenée, la colère qu’elle aurait pu éprouver devant son impuissance ou la haine qu’elle aurait pu invoquer face à un ennemi écrasant ; tous ses sentiments destructeurs et néfastes restèrent au fond de son être sans même pointer le bout de leur nez.

Dans cet état d’esprit, elle voulait offrir à ce petit roux tout le talent et l’expérience que ses aventures lui avaient enseignés, elle allait se donner à corps perdu. En recevant finalement ce conseil presque drôle de la part de l’adversaire, la colonelle sourit en lui adressant sa réponse.



La petite pique ainsi lancée ne trouvait pas son origine dans un quelconque énervement mais bel et bien dans l'expression de cette fraternité qui les unissait. Qui aime châtie bien ? Ces deux-là s'aimaient simplement beaucoup.

Kanäe reprit sa forme hybride simple, rendant donc à ses mains leur aspect humain avant de repartir à l’assaut, armée de ses dagues. Elle donnait des coups sans s’arrêter, des coups simples que le Dog esquiveraient sans aucune difficulté, mais tout cela était fait dans le but d’endormir a minima l’ennemi pour enfin lui donner ce qu’il attendait : de l’inattendu. Elle s’acharnerait jusqu’à ce que le roux ne se contente pas seulement d’esquiver mais redonne un coup. Au premier signe de contre, elle enverrait alors ce qu’attendait tant le frérot.

Passant donc sur sa forme complète pour esquiver tout coup possiblement portée en sa direction, elle retrouverait rapidement le plancher des vaches et profiterait de la surprise provoquée, si cela était le cas pour reprendre une autre forme : son armure totale. Sa petite taille d’insecte lui donnant un axe ascendant, elle tenterait à ce moment de placer un coup de paume ouverte en plein dans le menton du révolutionnaire. Dans l’excitation du moment, prise elle-même aux tripes par les mouvements qu’elle tentait d’opposer à son entraineur du jour, la haki de l’armement se manifesta dans le membre qui essayait de porter le coup. Si ce fluide offensif ne changeait encore rien à la puissance de la maudite, elle aimait le sentir parcourir son corps et s’habituait toujours un peu plus à sa présence. Elle sentait que cette énergie presque inconnue lui échappait de moins en moins et plus que d’une apparition aléatoire, elle avait l’impression de l’invoquer elle-même dans les moments où elle avait besoin de ce soutien.

Enfin, le choix de l’armure totale du scorpion, forme modifié de son habituel forme hybride, se justifiait selon elle car lui permettrait d’encaisser une contre-attaque trop violente, à moins bien sûr qu’Erwin relâche toute sa puissance.

Plus loin, assis sur un tronc d’arbre couché, la ménagerie et les amies de la verte ne pouvaient que constater la différence de niveau mais au-delà ça, ils ressentaient tous l’amusement et la plaisir se mêlant à la volonté. Ce combat était très loin d’une bataille entre réels ennemis, mais présentait néanmoins un niveau identique s’agissant de l’envie de vaincre.

La capacité prévisionnelle d’Erwin n’avait rien de comparable à celles qu’avait pu connaitre la verte face à d’autres ennemis, aux adversaires qu’elle avait affronté par le passé. Le roux avait un niveau très largement supérieur à celui de sa sœur de cœur, le doute n’était pas permis devant ce constat, il l’avait esquivé sans aucune difficulté et avait contrattaqué avec une aisance, une force et une ingéniosité sans égale. S’il ne s’agissait que d’un entrainement, Kanäe savait d’ores et déjà qu’elle n’avait absolument aucune chance, alors autant y aller à fond, donner tout.

Projetée vers le sol, la Toupex conserva sa forme blindée et plaça sa queue en amortisseur vers le sol tout préparant ses jambes à prendre le reste du choc terrestre. La queue de scorpion allait encaisser le maximum de puissance cinétique de la chute et les jambes finiraient par absorber le reste. Pourtant, la hauteur de la chute, la puissance du Dog et la vitesse de la projection allaient laisser une trace sur la condition physique de la combattante verte pour le reste du combat. On ne pouvait recevoir un coup de la sorte, avec une telle de différence de niveau entre les combattants, sans que le touché n’en ressente les effets. C’est alors que le moment le plus épineux arriva : le choc entre le sol et la Zoan eut finalement lieu, entrainant un mix de cratérisation de la terre et de fissure de celle-ci. Au-milieu, Kanäe était repliée sur elle-même, mains au sol et le souffle court. La force de la rencontre avec le plancher des vaches avait bouleversé quelque chose dans son abdomen comme si son estomac ou ses poumons avaient explosés. Cette sensation étrange n’était en réalité due qu’à la violence de l’écrasement. Pourtant, elle n’avait rien de plus, rien de grave mais avait seulement de grandes difficultés à se mettre en mouvement mais cela ne pouvait durer. La maudite n’avait qu’à peine levé la tête que plusieurs lames d’air fusaient déjà vers elle. Des lames d’air lancées par Erwin Dog n’étaient pas des attaques équivalentes à celles de Kanäe Toupex mais ces dernières pourraient au moins avoir le mérite d’affaiblir la puissance des premières.

Sans attendre, et rassemblant tout son courage, la belle attrapa ses dagues et enchaina un grand nombre de mouvement de bras pour envoyer une quantité de projectile d’air similaire ou supérieure par rapport à celle du paramecia. Avec chacune de ses lames, elle visait celle de son frère en espérant les affaiblir suffisamment pour que la carapace du scorpion suffise à absorber tous les dégâts. Au final, une pluie de lame d’air vint s’effondrer sur la pauvre Zoan qui se recroquevilla pour exposer au maximum sa carapace et ses zones sensibles au minimum.

La tempête avait finalement laissé place au calme plat, calme duquel provint la voix du rouquin, motivant un peu plus sa sœur à repousser ses limites. Kanäe se retrouvait debout, au milieu d’un grand nuage de poussière, une douleur lancinante lui labourant le dos, cependant elle continuerait à combattre et à faire ses preuves devant Erwin. Le problème de l’homme restait cette malédiction horrible qui lui permettait d’esquiver n’importe quel type d’attaque tant que celle-ci se trouvait dans son champ de vision. Un lancer de seringue serait donc inutile, au même titre qu’une attaque frontale qui ne serait qu’esquivée. A cet instant précis, la mouette déchira son visage pensif par un sourire malin. Elle venait de trouver une alternative. Si la vue du Dog était sa clé, il suffisait de l’en priver.



La sabreuse saisit alors son Meitou 50 et lança une nouvelle lame d’air en direction de son adversaire, en réalité il ne s’agissait ici qu’une diversion et du moyen de fendre le nuage de fumée. La lame immaculée allait réfléchir la lumière du soleil, Kanäe avait donc prévu d’envoyer la réfraction due à la lame directement dans les yeux du rouquin. Simultanément, elle lancerait un Kamisori en direction du petit gars tout en maintenant au maximum le faisceau lumineux dans les yeux de son ennemi. Si enfin elle parvenait jusqu’à lui, elle tenterait de lui porter un coup avec cette même lame, seulement de quoi lui entailler les vêtements.

Le tout devant une situation compliquée était de ne pas perdre son sang-froid et de rivaliser d’ingéniosité pour s’offrir de nouvelles perspectives.

Ce coup peu conventionnel avait fini par porter, il avait même été plus loin que ce que ne l’avait espérer la nouvelle sabreuse, elle n’avait absolument pas cherché à entailler la peau du roux, même sur une si petite profondeur. Lorsqu’elle avait vu la couleur carmin prendre forme sur le torse du Dog, la Toupex n’avait pu que sentir un pincement au cœur, une gêne et finalement, un sentiment de tristesse. Pourtant, et alors qu’elle s’attendait à tout et à rien, Erwin déclara la fin de la première partie du combat et manifesta un profond engouement et une profonde joie face aux capacités combattives de la belle. Il la félicitait et se moquait éperdument de la coupure dont il avait écopé.

Si Kanäe avait déjà très largement compris que son petit frère n’était plus l’enfant qu’elle avait rencontré, elle se retrouvait encore une fois devant une réalité qui la dépassait. Il avait probablement affronté de nombreuses épreuves, il avait dû rencontrer de nombreuses personnes et, par-dessus tout, il avait engrangé une puissance, une expérience et une renommée incroyable. Le paramecia avait disparu et était revenu en un battement de cil, équipé de divers objets pour améliorer la phase de repos. Kanäe se saisit de la bouteille d’eau et de la serviette mise à sa disposition. Elle déposa la pièce de tissu absorbant sur son crâne, cachant en grande partie son visage et prit quelques gorgées d’eau. Sa voix, étrangement tremblante, se mit alors raisonner dans les alentours, à venir heurter mollement et avec douceur, les tympans du révolutionnaire.



Sous cette serviette, une larme, seule et unique, se mit à perler le long de la joue de la commandante de la marine.



Sans un mot de plus, elle se redressa et appela Sayara et Lily pour se joindre à elle en vue du second round annoncé plus tôt par le rouquin. Elle avait pris la serviette et avait essuyé cette unique larme avant d’adresser un sourire joueur à son frère.



Les trois s’alignèrent alors face à l’unique ennemi, Sayara fouilla dans le fond de sa poche et lança quelque chose en direction d’Erwin. Elle ne lança absolument pas de manière menaçante mais comme si un homme lançait une balle à un enfant. Le projectile était en réalité une bombe qui libérerait de la matière collante à l’explosion. Il n’y avait que peu de chance qu’il se fasse avoir mais le style de combat de Sayara était tout à fait particulier. La faire combattre en équipe était faisable mais nécessitait un grand temps de mise en place.

De leur côté, Kanäe et Lily s’armèrent toutes deux de leurs armes : la lance et le sabre. Lily avait observé le téléporteur et savait qu’il pouvait apparaitre n’importe où, elle s’attendait donc à le voir apparaitre devant ou derrière elle alors autant paré à toute éventualité.

Si Erwin tombait dans le piège de la bombe, les deux manieuses d’arme partiraient au corps-à-corps et affronterait un ennemi englué. Enfin, si le piège ne fonctionnait pas, il y avait une autre alternative que Sayara avait envisagée. Elle tenait dans sa main droite la même bombe que celle lancée, si le Dog s’approchait, les deux amies s’évaderaient et Sayara servirait d’appât pour engluer l’adversaire, et elle-même.

La force d’un homme sur les mers était souvent évaluée en fonction de sa réputation matérialisée notamment par une petite affichette à son nom associé à une prime. Le nom du Dog, autant que ça prime, avait fait le tour des mers et tout le monde connaissait finalement le jeune rouquin et sa puissance. Mais en fin de compte, c’était dans les exploits guerriers que l’on voyait vraiment la puissance d’un homme, et Erwin était clairement un candidat sérieux au leadership d’une faction.

Alors que Sayara comptait sur ses bombes surprises pour surprendre le révolutionnaire, elle ne put qu’être déçue devant la gestion qui l’avait eu de la chose, bloquant sans difficulté son attaque et étalant Lily sans aucune difficulté. La rouge et la brune avait récemment pris une déculottée en entrainement contre la Toupex, mais contre lui, la donne était encore très différente. Si Kanäe s’apprêtait, elle aussi, à se relancer dans la bataille, elle fut interrompu par un bruit provenant des montagnes avant d’être subjuguée par la vision qui se présentait à elle : des vers de pierre géants. S’il s’agissait, très objectivement, de belles saloperies naturelles qui ne pensaient probablement qu’à bouffer les membres du groupe de la colonelle ; il n’en restait pas moins que l’amoureuse de la nature trouvait ses créatures magnifiques. Plus qu’un simple intérêt, la belle nourrissait une grande passion pour toutes les créatures atypiques que pouvait compter ce monde… si seulement une de ces bestioles se laissait apprivoiser la une jeune femme attentionnée aux cheveux verts. Enfin, pas sûr que Bulle apprécierait que le ver lui creuse l’estomac. Enfin, apparemment les bestioles n’étaient pas là en amis et sur les ordres du roux la mise à mort commença.





Lily, de son côté, était légèrement dans les vapes. Le coup que lui avait donné le paramecia n’avait pas été destructeur mais suffisamment précis et sec pour assommer la belle brune. Le trio de combattante devenait donc un duo mais les choses ne changeaient pas grandement. Kanäe avait déjà affronté une bête de ce type avec son ami le Contre-Amiral Spown, l’animal avait une peau si résistante que les deux Zoans avaient pris le parti de le tuer … de l’intérieur. La verte s’était donc fait avaler et avait découpé le cœur du bestiau. Là, concrètement, la verte avait le même projet mais avec des moyens beaucoup plus radicaux.

Elle usa donc du Kamisori pour se présenter devant la première des bêtes qui tenta de la gober, au moment où la bouche allait happer la beauté empoisonnée, celle-ci balança une lame d’air directement dans la gorge de la bête qui se cambra immédiatement en crachant des litres de sang avant de s’étaler dans la poussière du sol terreux. La seconde et la troisième eurent un destin moins reluisant étant donné qu’elles furent explosées de l’intérieur par les explosifs destructeur de l’artificière gouvernementale, le cœur, les poumons et le reste… furent réduis à l’état de chair à saucisse. Les deux suivantes eurent plus de mal à être mis à mort, Kanäe en acheva une en plantant plusieurs lames d’air dans sa bouche, une autre fut tuée par un travail d’équipe entre les deux mouettes, Kanäe s’étant servi de sa lame comme d’une batte de baseball où la balle était la bombe de Sayara. La dernière était en combat ouvert avec la rouge qui semblait légèrement embêtée.



La bombeuse continua donc à se battre, usant de ses poings et de ses bombes alors que son amie retrouvait les airs à l’air du Kamisori pour aider celle qu’elle appelait « petit-frère ». Une fois arrivée au-dessus de lui, elle vit qu’il n’était pas dans la meilleure posture possible. Elle envoya donc quelques lames d’air derrière la tête de la bête pour attirer son attention tout en restant dans les airs, hors de portée. Un combat en équipe semblait se profiler entre le frère et la sœur, une première en réalité.

Aux vues de la taille plus qu'impressionnante de la bestiole, la verte avait supputer que celle-ci ne bougeait que lentement sur terre et, surtout, qu'elle devait éprouver une grande peine à agir rapidement. A l'image de Bulle, la baleine-île de la mouette, les animaux de cette taille était souvent connus pour leurs mouvements lents et leur absence quasi-totale de souplesse. Mais ce vers de pierre gigantesque faisait exception au principe et exposait à ses deux adversaires une agilité et une souplesse digne des plus grande gymnaste, enfin presque. Si la Toupex se croyait en sureté dans le ciel, elle ne put et dut qu'admettre son erreur en voyant la queue massive de l'invertébré lui foncer dessus, menaçant alors de la smasher depuis les cieux.

Alors qu'elle allait, une nouvelle fois, user de son kamisori pour sortir de la zone dangereuse avant l'arrivée de l'appendice menaçant, elle entendit la mise en garde du roux et sentit immédiatement sa main sur sa hanche avant de, finalement, retrouver le sol sous ses pieds. Le reste des événements se déroula sous les yeux d'une maudite qui vit son petit-frère blesser la bête comme elle avait pu tuer le serpent géant en compagnie de Caligula Spown quelques mois plus tôt.

Derrière elle, une explosion retentie, plus puissante que les précédentes : Sayara en avait fini en utilisant une Doll de calibre supérieur. Elle était maintenant couverte de sang et de chair de vers géant, le tout associé à une odeur gastrique absolument insupportable. Kanäe vit ce spectacle se répéter un instant plus tard lorsqu'Erwin retrouva le monde extérieur, lui aussi couvert de miasme.



Heureuse d'en avoir fini avec toute cette phase combattante, la Zoan était néanmoins gênée par quelque chose : son impuissance. Elle savait que le Dog était plus puissant qu'elle, là il n'y avait pas débat et elle l'acceptait même si elle trouvait toujours ça cocasse, le petit protégeant la grande. E problème se situait finalement face à la relation de puissance que Kanäe avait eu à vivre avec de nombreuses personnes à commencer par Ghetis, Erwin ou plus récemment Shang Thalassa. Ces trois-là pouvait la vaincre avec une grande facilité, probablement en un seul coup... Si elle pouvait tenir tête à un certain nombre d'ennemi, elle se sentait encore trop faible pour être réellement utile; peu important le camp où elle se trouvait. Cette réflexion modifia le visage de la gouvernementale qui passa de la joie et de l'excitation à une légère tristesse.

Sayara avait ramassé Lily et commençait déjà à s'orienter vers la partie basse de l'île, et surtout vers un point d'eau où se baigner, elle n'avait donc pas pu voir le désarroi qui avait saisi le cœur de celle qu'elle aimait appeler grande sœur. Commençant alors, elle aussi, à se diriger vers les possibles point d'eau elle s'adressa à Erwin sans le regarder.



Aurait-elle pu esquiver ? Objectivement, elle n'en savait rien mais elle en était persuader au plus profond de son être, elle avait eu confiance en sa rapidité et était persuadée de sa réussite dans ce mouvement. Au final, l'intervention salvatrice d'Erwin la mettait réellement dans le doute et la forçait à faire face à ses propres faiblesses. Essayant de les lui cacher, la maudite reprit la veste de la grande sœur éduquant son petit frère.

Kanäe avait entendu le murmure du roux et n’avait pu s’empêcher de sourire, si elle se sentait peut-être trop faible elle savait qu’un ange gardien se trouvait dans son dos, qui pouvait-elle plus aimer qu’Erwin en guise d’ange. Ce fut donc le cœur un peu plus léger qu’elle continua à avancer gentiment en direction du village et en direction de la baignade, Sayara passerait sans doute par l’étape décrassage en première puis le frère et la sœur. Chemin faisant, la belle sentait son cœur s’emplir d’une grande chaleur et d’un confort qu’elle n’avait pas ressenti depuis un certain temps, se retrouver enfin avec lui signifiait beaucoup. Cette légèreté et ce plaisir se retirèrent en partie lorsqu’il aborda un sujet tant redouté : le sujet de leur faction. S’ils s’aimaient profondément, il ne fallait pas oublier que Kanäe et Erwin appartenaient aux deux camps ennemis par nature.

Si elle appartenait au gouvernement mondial elle n’en cautionnait pas pour autant tous les agissements et finalement, elle se posait de plus en plus souvent en opposition de ses propres collègues. Tout cela avait commencé il y a plusieurs années, lorsqu’elle comprit que le gouvernement était prêt à tout pour accomplir ses projets. Ces vieilles pensées et ces souvenirs avaient été mis de côté mais étaient revenus le jour où Pride avait libérer ses bombes sur le peuple de Whiskey Peak. La rencontre avec l’étoile Thalassa l’avait ensuite placé dans un grand flou … Elle avait du respect pour cet homme et surtout, pour son opinion incroyablement réaliste sur l’instance qu’il dirigeait, mais d’un autre côté, il était probablement l’une des personnes les plus horribles que le monde pouvait porter. Il semblait déplorer certains comportements et reconnaissait les travers de la marine, du gouvernement mondial et de toutes ses ramifications mais était celui qui avait mené l’organisation dans ces mêmes travers. Au final, sa position face à la marine avait énormément changé depuis ses dix années de service.

Elle répondit donc au roux avec toute la franchise du monde, il était l’une des quatre personnes à qui elle pouvait tout dire, d’ailleurs, Lily et Sayara avaient déjà eu cette discussion récemment avec Kanäe en apprenant sa relation avec le Dog. Les deux femmes lui avaient alors assuré de leur amitié et surtout, de leur fidélité si elle décidait, un jour, de quitter la marine. Sauf si c’était pour devenir dealeuse de drogue éventuellement.



Un nom, une histoire, une haine… Ren Tao… Enfin… Après un instant de blanc et d’énervement, elle reprit et creusa la question de ce qu’elle avait vu.



Tout était dit et le morceau étant craché : la colonelle Kanäe Toupex projetait de quitter le gouvernement mondial. En parlant, le temps était passé vite et le groupe était arrivé chez la connaissance d’Erwin. Sayara s’était dénudée sans attendre, au milieu de la pièce principale, sans aucun complexe devant ses amies et devant le Dog qui ne serait probablement pas très intéressé avant de finalement disparaitre dans la salle d’eau. Le révolutionnaire commençait, lui aussi à se mettre à l’aise et notamment à se débarrasser des miasmes qui persistaient sur lui. Kanäe suivait mais restait un minimum pudique et n’enleva que son chemisier, se retrouvant en jupe et soutien-gorge au milieu de la pièce lorsqu’un inconnu entra et bloqua sur la scène et s’intéressant à ce qu’il se passait chez lui.



Elle regarda Erwin en souriant, elle se sentait d’humeur joueuse.



Au même instant, la rouge sortit de la douche, seulement entourée d’une serviette. En voyant le nouvel arrivant, son visage de teinta de la même couleur que sa chevelure et elle disparut de nouveau dans la salle de bain en hurlant.

Le nouveau venu, ce « Ovide », n’avait pas l’air d’apprécier beaucoup les femmes et semblait, à l’inverse, beaucoup apprécier le corps du rouquin. Enfin quoiqu’il en soit, en plus d’apprécier la plastique du Dog, il semblait lui vouer un très grand respect et semblait totalement soumis à ses ordres arrachant par la même un sourire à la sœur qui se délectait de la détresse et de l’incompréhension du musicien inconnu. Enfin, la belle comprit que le choix de l’île pour ce rendez-vous fraternel n’était pas dû au hasard mais bien à une ambition nouvelle du commandant de la révolution. Encore une fois, il semblait vouloir placer une île sous sa protection, privatisant encore un peu plus la voie 5 de Grand Line qui finirait un jour par devenir totalement alliée à Erwin.

Le débat continua quelques instants à ce propos avant que le Dog congédia gentiment sa sœur en l’envoyant dans la douche. Sans donner davantage d’information quant à son identité ou celle de Sayara, la verte regarda le rouquin, le regard malicieux.



Elle se dirigea donc la salle de bain et disparu derrière la porte en bois de la salle d’eau, tout en regardant dans un coin de la pièce en se moquant de la rouge. La salle pourrait entendre la voix de la Toupex avant de voir la porte se fermer complétement.



Enfin seules dans la pièce, la mouette se mit à nue, au sens propre du terme, et laissa l’eau couler sur elle tout en écoutant la Nokano. Celle-ci obéissait et se rhabillait tout en cherchant à connaitre la suite des évènements sur l’île.



Sur cette dernière proposition, l’artificière sourit tout en attendant la réplique cinglante de son interlocutrice. En effet, depuis l’entretien en compagnie de son groupe « Olandaina » avec l’étoile Thalassa, la verte avait beaucoup réfléchit et avait un certain a priori sur la tête d’affiche de la famille étoilé. Elle préférait donc limiter au maximum les contacts avec les blancs à l’avenir.







Elle regrettait de ne pas être allée à Impel Down et ne se doutait pas alors que cela n’allait vraiment pas tarder, mais pas du côté gouvernemental comme elle pouvait le penser.



Enfin, elle termina de se laver en vitesse avant de rejoindre la pièce centrale de la maison et surtout, de savoir quelle affaire Erwin avait à lui soumettre.

Le ton du Dog était cérémoniel et Kanäe savait parfaitement que cela signifiait quelque chose de très très simple : le sujet d’une importance non-négligeable. Que se passait-il ?

Lorsque finalement il en vint à cracher le morceau, le regard de la verte se durcit en se plongeant dans l’iris des yeux de son petit-frère. Elle était déboussolée par la nouvelle mais son étonnement n’était rien comparé aux autres sentiments que ressentait maintenant la mouette. Un grand nombre de sentiment et de réflexions ambivalentes se débattaient maintenant dans l’esprit d’une Toupex qui peinait à écouter la suite du récit. Elle ne s’était pas arrêtée sur la proposition de participation du roux mais bien sur le lieu de la mission. Impel Down, la prison sous-marine du gouvernement mondial, l’un des lieux, si ce n’est LE lieu, le plus sécurisé de toutes les mers où séjournait le puissant et destructeur Satan. Le directorat de cet établissement représentait une puissance monstrueuse et la machine carcérale était huilée à la perfection alors comment pouvait-il ne serait-ce qu’espérer entrer dans ce fort de pierre sans se faire détruire par le directeur et ses subordonnés.

Après le lieu, c’était bien évidemment le gouvernement mondial qui vint frapper la raison de la colonelle. Elle appartenait à la faction depuis environ dix années mais se moquait, en réalité, de lui tourner le dos, à choisir entre le gouvernement et le Dog, le choix était vite fait. Elle avait déjà vu en esprit ce scénario où la marine parvenait à attraper le rouquin et où elle avait la possibilité de le libérer en s’opposant à ses supérieurs. Dans ce scénario, elle tenait toujours le même rôle : celui de la traitresse ; celle qui trahirait si la vie de son petit-frère était en jeu. En l’espèce, la vie d’Erwin ne conditionnait pas une possible trahison et Kanäe, en trahissant, n’assurait pas forcement la vie du petit.

Enfin arrivait le dernier aspect de sa réflexion relevait du plus important, la mise en danger de l’existence de celui qu’elle considérait comme l’un des êtres les plus importants de sa vie. Et alors que le révolutionnaire s’attendait probablement à une protestation, il n’entendrait que cette réponse.



Les protestations, Kanäe les repassait toutes dans sa tête mais elle savait pertinemment que ce jeune têtu ne changerait pas d’avis malgré toutes les tentatives possibles et, au fond, son projet était louable en ce qu’il permettrait de remettre en liberté des combattants du peuple. Plus que le fond, la Zoan était pétrifiée à l’idée de la forme : il allait attaquer Impel Down alors comme pourrait-elle le laisser y aller sans elle.



Oh oui, si Erwin s’était contenté de se marier avec Hope et de fonder une famille en adoptant des petits orphelins à droite, à gauche ; mais non il avait dû devenir cette figure montante de la révolution, l’un des prétendants au titre d’Arias. Mais sans tout cela, la verte serait sans doute moins fière qu’elle l’était aujourd’hui. Alors le choix était sans appel.



Finalement, il n’y avait qu’une chose à ajouter : « Bienvenu à Impel Down ».

Le Dog parlait avec conviction, avec aplomb et surtout, avec une facilité déconcertante. Elle avait entendu ce que l’on disait sur son petit-frère mais le Toupex ne l’avait encore jamais entendu galvaniser son interlocuteur à travers son rêve politique. A l’inverse de la mouette, le révolutionnaire avait une aisance incroyable à transmettre des idées à de parfaits inconnus ; pour la chasseresse, les choses nécessitaient une proximité plus forte. Quoiqu’il en soit, après avoir laissé le rouquin finir, le verte par lever les yeux vers la main que le grand avait posé sur sa tête. Ce geste la faisait beaucoup rire en réalité, elle se rappelait l’époque où elle était celle qui posait ainsi la main dans la tignasse rousse du petit Arsenal. Aujourd’hui, elle devait se dégoter une échelle pour espérer renouer avec cette vieille attitude. Elle sourit de nouveau et plongea ses grands yeux verts dans ceux de son interlocuteur.



Elle ricana en pensant aux hommes qu’elle avait pu connaitre en tant qu’ami, ennemi ou potentiel amoureux et en revint à un constat simple : se caser, faire des enfants et renoncer à l’excitation de la vie combattante ; tout cela paraissait tellement loin. Mais finalement, le rêve que vendait Erwin était idyllique, une chose à laquelle Kanäe aimerait offrir sa force, sa volonté et surtout, son nom.



Finalement, le roux expliqua qu’il devait, encore une fois, tirer sa révérence mais pour une fois la sœur pouvait se rassurer, elle allait le revoir très prochainement afin de participer à ce raid si spécial. Elle le câlina, lui vola un baiser sur la joue avant de le voir mettre en œuvre cette malédiction si puissante. Derrière elle, Lily se réveillait et Sayara se désaltérait et s’était habillée. Maintenant il fallait leur expliquer les choses à venir.



A l’énonciation de ces mots, la brune et la rouge se regardèrent en souriant, et ce fut Sayara qui vint briser le silence.



La verte coupa presque la parole à sa subordonnée pour lâcher la bombe, il fallait arracher le pansement.



Les réactions furent légèrement différentes : si toutes les deux avaient été surprises sur le coup, la brune adopta une position horrifiée alors que la Nokano dévoilait toutes ses dents dans un sourire sadique.



Parlant de ses bombes, l’artificière se voyait déjà disloquer les murs de la prison sous-marine à coup d’explosions monumentales, son rêve fut rapidement mis à mal.



Les explications continueraient entre les protagonistes jusqu’au retour du Dog. Les filles se sépareraient alors, l’une allant vers Graou Island et les autres se dirigeant vers les mers bleues.