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Jeu 25 Aoû - 0:07
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Ainsi ils se tenaient là à se regarder en chien de faïence, silencieusement, l’un tenant son arme entre ses deux mains et l’autre menaçant d’en faire usage si le premier ne rengainait pas la sienne, mais tous deux surent dès le début qu’aucun des deux ne finirait par obtempérer. Comment le savoir ? La force de l’habitude diraient certains, un sens aigu de l’observation diraient d’autres mais, au final, la fierté guerrière venait toujours se mettre en travers de la route et empêcher deux individus de s’entendre si leurs objectifs n’étaient pas communs de prime abord. Qui avait raison et qui avait tort dans cette triste histoire ? Qui méritait de vivre et qui méritait de rester allongé, la tête dans la boue ? Même si le bien et le mal étaient des concepts assez subjectifs on pouvait aisément supposer que celui qui n’essayait que de survivre était le parangon du bien tandis que, de l’autre côté, celui qui tentait de projeter sur le premier un bien funeste destin finirait ses jours dans les sombres abysses de l’enfer. Qui l’eut cru ? Qui eut cru cela possible que Kyoshiro finisse par se retrouver, un beau jour, de l’autre côté de la barrière ? Comme quoi le monde pouvait vraiment pervertir le plus vertueux des hommes, comme quoi rien n’était immuable ou impossible dans ce bas monde.
Ainsi donc, alors que son camarade se trouvait à plusieurs centaines de là, discutant avec des inconnus qui pourraient très bien essayer de la lui faire à l’envers à la toute première occasion, le bretteur était en train de tailler le bout de gras avec un autre individu assez peu enclin à discuter. Quel grossier personne, me direz-vous, mais vous auriez certainement eu la même réaction di votre vie avait été en danger comme celle de ce bretteur inconnu ici présent. En d’autres circonstances la connaissance d’un tel danger aurait suffi au jeune bretteur aux yeux de braises pour accéder à la requête de son interlocuteur et s’écarter de son chemin, mais les circonstances étaient bien trop particulières pour qu’un tel cas de figure se présente de nouveau.
Kyoshiro se tenait là, face à un bretteur se ruant désormais sur lui en lui affirmant qu’il n’avait fait que sceller son destin en choisissant le mauvais camp, ce qui était loin d’être faux. Mais y avait-il vraiment un bon camp ? Chacun pensait se battre pour les bonnes raisons et mêmes les plus vils criminels devaient être persuadés du bien-fondé de leurs actions, aussi Kyoshiro ne fut-il pas plus ému que cela par cette affirmation. Refermant sa poigne sur ses deux lames, il se contenta de répondre faiblement :
« Si vous le dites. »
Peut-être aurait-il dû expliquer à cet homme sa situation et l’importance de cette lame pour son camarade rouquin, peut-être aurait-il dû user des mots dont il raffolait tant mais la situation l’en empêcha. Ouvrant son esprit au haki de l’observation, sentant ce désagréable picotement – triste signe du réveil de l’armement – travers tout son corps, il sentit son adversaire s’approcher avec des intentions on ne peut plus claires.
Inexpressif, comme à son habitude depuis quelques jours, le jeune maudit sentit l’attaque venir et réagir en conséquence. Une fois son adversaire suffisamment proche de lui il plongea en avant, se baissant à l’extrême pour passer sous la lame de son adversaire et passer sur son flanc gauche supposément exposé. En un éclair il dégainases deux lames qui, positionnée parallèlement, tentèrent de mordre dans le flanc de ce bretteur alors que Kyoshiro continuait sa course. Une fois la première attaque expédiée il continua de plus belle et, en un mouvement continu, redressa ses lames pour frapper une nouvelle fois en une double attaque ayant pour but de trancher son adversaire dans le dos, de l’épaule droite jusqu’au flanc gauche.
Ainsi débutait cet affrontement.
Spoiler:
Techniques utilisées : - Second taste: C’est une variante de First taste of despair. Cette fois-ci Lorn bondit sur son adversaire en tentant de le trancher horizontalement, en positionnant les deux sabres parallèlement, l’un au-dessus de l’autre.
Il avait de bons réflexes... Non, bien plus. Un haki de l'observation. La certitude percuta Mc Rory de plein fouet tandis que son sabre tranchait les cieux, remarquant la fluidité et la promptitude avec laquelle son ennemi avait pris sa décision et réalisé son esquive d'un coup d'un seul. Le combattant du Nouveau Monde n'était pas né de la dernière pluie : il avait combattu plusieurs adversaires de ce type, et savait pertinemment qu'il jouissait d'une longueur d'avance relativement gênante... Mais pas forcément infranchissable. Car si l'esprit était parfois un sens terriblement aiguisé, la vue n'en était pas moins primordiale... Ainsi, alors même que son épée terminait tout juste son coup horizontal, le renégat comprit les intentions de son assaillant en scrutant ses poignets, ses chevilles, ses genoux, leurs orientations et inclinaisons. Chaque mouvement entamé, chaque direction saisie semblait lui sauter aux prunelles, et il en tira bien rapidement les conclusions nécessaires. Une plaque du haki de l'armement vint effectivement brusquement recouvrir le côté de son flanc visé par la manœuvre, et cette protection colossale parvint à repousser les lames ennemies sans trop de difficultés. La seule chose qui pouvait contrer un armement était un autre armement, au moins aussi performant... L'homme lumière était bien mal tombé, ce jour-ci. Pourtant, ce type allait rapidement comprendre que le Ser ne se reposait pas que sur cette aptitude hors du commun : anticipant la suite des opérations, l'épéiste pivota effectivement avec une vélocité surprenante et bloqua la suite des mouvements de son ennemi en interposant sa propre épée, d'un violent coup oblique. C'était un bras de fer qui risquait de s'engager, par la suite... Si les deux combattants y étaient décidés, tout du moins. Et ça n'était malheureusement pas vraiment le cas du fugitif :
-Désolé, mais j'ai mieux à faire !
Son pied s'éleva brutalement, menaçant de percuter l'abdomen de Kyoshiro pour lui couper le souffle et le projeter un peu plus loin. Cela n'allait bien entendu pas le tuer, probablement pas même le blesser de façon durable, mais cela, Mc Rory n'en avait que faire. Il n'était plus très loin d'Excalibur, et c'était le moment où jamais d'enfin mettre le grappin dessus... Et il n'allait pas se faire doubler dans de telles circonstances. Ainsi, si son offensive atteignait son objectif, le bretteur allait très vivement faire volte face pour continuer son chemin sur un pas de course. Il n'oubliait toutefois pas les capacités étranges de son assaillant, et risquait de garder un œil sur lui durant les instants qui suivraient l'hypothétique choc, par pure précaution. Pas question de sous-estimer l'un des chiens d'August...
Ser August Clonwood et Orin Jack.
Ce rouquin était plus redoutable qu'il n'y paraissait... Et August commençait à regretter de ne pas avoir été plus méfiant de prime abord. Certes, pour l'heure, rien n'était annoncé de manière bien agressive, mais l'autre homme semblait en savoir plus qu'il n'avait bien voulu l'admettre. En connaissant la personne de Godefroid, dépeinte dans maintes légendes, et en l'associant immédiatement aux envoyés de Kingadomu, il commençait à arpenter un chemin bien dangereux. Celui de la vérité, sans conteste, mais d'une vérité qui n'était pas forcément bonne à prendre... Le Ser n'était pourtant pas paranoïaque : sa venue ici, sur High West, était motivée par de bonnes ambitions et il avait pleinement conscience de servir la justice. Pour autant, cette notion de justice même était profondément intrinsèque à la nature humaine, aux mœurs qui habitaient chaque individu. Pour certains, il était juste de pendre un voleur de pommes en châtiment de ses forfaits... Pour d'autres, c'était une sanction démesurée, parfois même aberrante. Autrement dit, ce que craignait le Clonwood, à cet instant précis, c'était davantage la vision des choses du rouquin plutôt que les faits, purs et durs. Des idéalistes, on en croisait manifestement bien plus sur Paradise que sur le Nouveau Monde. Restait à espérer qu'il ne soit pas encore tombé sur l'un d'entre eux... Bref : lorsque son interlocuteur eut enfin terminé d'exposer son point de vue, le membre de la Garde Royale se contenta, dans un premier temps, de pousser un soupir à demi-lassé. Il se serait bien passé d'une discussion sur du long terme, mais il ne semblait pas pouvoir éviter cet incommodant tourment :
-Oui. L'histoire est plus compliquée que vous ne l'avez dépeinte, mais l'idée est là. Godefroid, et Excalibur elle-même sont profondément liés à notre Royaume. Plusieurs mythes et lois tournent autour de l'hypothétique retour de l'épée en notre Terre, mais bon nombre d'entre nous préfèrent et de loin demeurer éternellement dans l'expectative. Pas Mc Rory, malheureusement.
Sans s'arrêter de marcher, August songea à nouveau à la dernière dispute qu'il avait entretenu avec le renégat, avant que celui-ci, rageusement, ne prenne la mer en direction d'High West. Il était toujours douloureux et complexe d'affronter un ancien frère d'arme, mais c'était la mission qui lui avait été fournie, et compte tenu du comportement irresponsable de Mc Rory, il ne pouvait pas vraiment faire autrement... Faire partie de la Garde Royale était déjà un privilège en soi, un honneur extraordinaire, susceptible de propulser de ridicules familles bourgeoises sur le devant de la noblesse. C'était une récompense que l'on n'offrait qu'aux plus puissants guerriers du Royaume, qu'à la crème des soldats et des combattants qui repoussaient jour après jour les dangers de cet océan hostile. Mais c'était une chance que le renégat n'avait pas hésité à gaspiller, sans la moindre gratitude pour ceux qui l'avaient félicité de cette manière, sans leur rendre la moindre sympathie.
-La seule chose qu'il vous faut savoir, c'est qu'Excalibur ne doit jamais tomber entre les mains d'un Chevalier. Encore moins si celui-ci est animé d'ambitions funestes...
Mc Rory bloque la contre-attaque de Kyoshiro avec du haki. Ensuite, il pivote, interpose sa propre lame pour contrer la deuxième offensive, s'excuse et tente un bon kick dans le bide !
August continue à blablater.
Mc Rory est lvl 43. Pour les autres, vous savez pas !
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Erwin
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Dim 28 Aoû - 12:22
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Erwin avait mis le doigt sur quelque chose. Fallait-il continuer à creuser ou s'arrêter ici ? Quelles lois, quelles légendes pouvaient bien être à l’œuvre dans ce sinistre spectacle ? Il ne se posa pas la question longtemps : s'il continuait à s'interroger et à titiller son interlocuteur, il sentait que les choses allaient mal finir. Il était là pour cette épée de légende, et le Chevalier à ses côtés semblait tout indiqué pour lui faire un coup dans le dos au moment propice pour s'en emparer. Lui, ou l'un de ses sbires. Il les aurait à l’œil le temps nécessaire, en tout cas jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace. Adressant des remerciements polis pour les informations qu'il venait d'échanger, le rouquin se posa à nouveau dans le silence, réfléchissant.
Il n'était pas chevalier. Cela signifiait certainement qu'il n'était pas soumis aux lois de cette île, et qu'il ne pouvait faire valoir aucun droit en ces lieux même en possession de l'épée. Un bon point, puisqu'il n'avait aucune envie de devenir le roi d'un pays qu'il ne connaissait pas... Ou tout du moins, d'un endroit qui semblait s'en sortir chaotiquement. Son pas était soutenu, sans distancer ses alliés de fortune. Un peu de calme avant la tempête qui s'annonçait...
- Oh ! Fit Erwin en sentant de nouvelles voix entrer dans son champs de Haki.
Alors qu'il venait de passer le cadavre d'un vers, il sentit la voix de Kyoshiro et d'une personne qu'il ne connaissait pas. C'était... une drôle de paire, à vrai dire. Ils s'affrontaient. Cela voulait dire qu'ils étaient à proximité, et qu'il aurait pu les rejoindre aisément grâce à son pouvoir. Cependant il faisait confiance à l'épéiste pour le retenir et l'affronter : après tout interrompre leur combat serait de mauvais goût en l'état actuel des choses.
Ainsi il n'explicita pas cette onomatopée, se contentant de regarder les parois de la montagne autour de lui. Elles étaient bien plus riches en minerais. C'était incroyable de constater que malgré les centaines d'années qui s'étaient écoulées, les vers n'avaient pas fini leur festin. S'ils étaient aussi raisonnables, c'était peut-être parce que, plus que les humains de la Very Melon Society, ils connaissaient la valeur de ces pierres. Elles leur étaient vitales, et en gâcher un morceau pourrait causer la mort de leur espèce. Les hommes n'avaient pas cette considération. Ils étaient avares : argents, ressources naturelles, vies humaines, tout avait le même poids dans la balance. La Guilde Marchande en était le parfait exemple : seule l'argent les intéressait. Ils ne prenaient pas en compte les besoins des humains, allant jusqu'à envoyer leur flotte sur Kaiten-Su dans l'espoir d'éliminer les révolutionnaires... C'était un plan qui n'aurait pu fonctionner que sous certaines conditions, bien évidemment, et Yoko Ceresa s'était joué de cette organisation sans qu'elle ne le comprenne, encore aujourd'hui.
- Je veux juste clarifier quelque chose : vos lois n'interdissent pas un étranger à l'île de prendre possession de l'épée ? Elles ne lui confèrent aucun droit et aucun devoir sur votre royaume ?
Il s'arrêta, réfléchit un instant et s'apprêta à continuer. Cette curiosité qu'il tentait de refréner prenait le dessus. Mais il ne parvint pas à formuler sa pensée, accaparé soudainement par la voix d'un McRory plus hostile. Cet homme avait l'air habile et fort : le Sir n'avait pas menti.
- Nous sommes près de votre renégat. Une fois sur place, si vous avez besoin de mon aide, faîtes-le moi savoir.
Ils se rapprochaient encore et dangereusement. Le sentiment d'oppression qui s'abattait sur le cœur d'Erwin tiraillait soudainement ses pensées : Et s'il avait tort ?
Erwin
Tadake Kyoshiro
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Dim 28 Aoû - 20:18
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Malgré le temps qui s’était écoulé depuis la toute première fois que ses petites mains s’étaient retrouvées autour du manche d’un sabre en bois, malgré tous les efforts réunis pour passer de l’état de larve à celui de papillon, force était de constater que le jeune bretteur en herbe avait encore énormément à apprendre et pas seulement en terme de technique au sabre. Bien sûr que ses bases étaient impeccables et qu’il avait une très bonne capacité d’adaptation mais il fallait bien reconnaître qu’il n’était plus le bretteur d’autrefois. Après tout n’était-ce pas la suite logique ? Depuis qu’il avait ingéré la première bouchée de ce fruit dégoutant son corps avait dû faire de la place pour accepter une nouvelle puissance en lui et, même s’il avait définitivement gagné une puissance incroyable, il ne pourrait jamais plus rivaliser avec les maîtres épéistes de son temps. Non, en vérité il lui était encore possible de devenir un maître épéiste reconnu dont le nom façonnerait les générations à venir mais les efforts à fournir pour y arriver seraient tout simplement inhumains. Il allait devoir passer outre sa malédiction et atteindre une puissance telle que, même rouillé, son style pourrait surpasser les plus fines lames de toutes les mers confondues.
Illusoire, présomptueux, arrogant ? Mais n’était-ce pas le but de tout individu d’évoluer en se trouvant de nouveaux objectifs chaque jour ? Kyoshiro ne cherchait pas à être le meilleur d’entre les meilleurs, il ne cherchait pas à être le meilleur de tout son équipage, il cherchait juste à être meilleur que la veille. Qu’y avait-il de mal à cela ? Sa recherche de puissance n’avait rien d’égoïste ou de cupide, il ne cherchait pas la puissance pour assoir son pouvoir mais pour s’assurer un avenir, à lui et ses compagnons.
Mais depuis quelques jours ces nobles idéaux étaient embrumés par un voile de ténèbres, il ne parvenait plus vraiment à distinguer le bien du mal ce qui expliquait le fait qu’il était en train de combattre un homme contre qui il n’avait pas le moindre grief simplement parce que c’était dans l’intérêt de son camarade rouquin. Mener un combat stupide ? Kyoshiro n’en n’était pas à son coup d’essai mais cette fois-ci c’était différent, il était en train de retenir son opposant pour le mener à des souffrances terribles et une mort plus que probable.
Non, décidément il avait plongé très profondément dans les abysses et ne s’en sortir pas seul cette fois-ci. Il recevrait de l’aide ou tomberait à tout jamais dans des limbes pour devenir une vulgaire parodie de ce qu’il s’efforçait de combattre chaque jour.
Mais aujourd’hui aucune voix ne pouvait l’atteindre, aujourd’hui il brandissait son arme sans aucune conviction et crachait à la figure de tout ce qu’on lui avait enseigné parce qu’il n’avait plus le moindre repère. Il ne broncha même pas lorsque sa première attaque rencontra cet énervant haki de l’armement et que son second assaut rencontra la lame de son opposant.
Son adversaire avait mieux à faire que de le combattre ? Si sa fierté de guerrier aurait sans doute été blessée dans d’autres circonstances moins sombres et complexes, ici la seule réponse de l’épéiste égaré fut un simple écho de la phrase de son opposant :
« Désolé, mais je m’en fous. »
L’était-il, désolé ? Pas du tout, en vérité il ne ressentait plus grand-chose d’autre que de la lassitude mais cette phrase fut celle qu’il considéra la plus appropriée. Les deux hakis toujours pleinement actifs, le maudit sentit son camarade approcher mais il ressentit surtout l’offensive de son adversaire qui le poussa à se dégager de lui et bondir en arrière pour éviter un coup de pied fort gênant. Toujours dans les airs, les pieds commençant à frôler le sol, il tendit son sabre de gauche en avant et la pointe de celui-ci se mit à irradier d’une lumière qui ne pouvait être qu’aveuglante pour tout individu autre que le maudit de la lumière lui-même. Son adversaire l’observer, il allait en profiter pour saturer sa vue et enchaîner avec une autre attaque.
La pointe toujours tendue vers l’épéiste inconnu, une myriade de flèches de lumière s’extirpèrent de la lame de Kyoshiro et, dans une danse aussi belle qu’éblouissante, tourbillonnèrent toutes en direction de cet opposant. Attaquait-il pour tuer ? Non, pour le retarder une toute dernière fois car il savait son camarade tout proche.
Spoiler:
Techniques utilisées :
- Blinding : Comme son nom l’indique cette technique consiste à aveugler l’adversaire. Pour cela l’utilisateur fait scintiller une partie de son corps, ou son corps tout entier, pendant autant de temps qu’il le souhaite.
- Light arrows - Storm: L’utilisateur fait jaillir de son corps des centaines de flèches de lumières dont il guide la trajectoire. Ces flèches tournoient et transpercent tout ce qui se trouve sur leur trajectoire.
Un échec... Encore une fois ! Agacé et courroucé, Mc Rory se rendit bien rapidement compte que son coup de pied ne mènerait à rien lorsque son opposant prit le temps de bondir en arrière pour se dégager de son champ d'action, le forçant ainsi à l'inactivité. Compliqué, dans ces conditions, que d'essayer d'enfoncer le clou pour tirer profit de l'affrontement d'une manière ou d'une autre... Toutefois, son objectif primordial n'était pas rendu impossible : il avait effectivement le champ libre pour imiter l'homme-lumière et pour s'écarter... Et donc se rapprocher encore un petit peu plus de l'objet de ses désirs. Ainsi donc, il fit volte face et se mit à détaler comme un dératé, sans pour autant vraiment quitter Kyoshiro des yeux : quelques coups d'yeux à droite à gauche pour se renseigner quant à la topographie du terrain avaient été nettement suffisants pour lui éviter une mauvaise et maladroite chute... Néanmoins, le Ser n'eut guère le temps de parcourir autant de distance qu'il n'aurait pu le souhaiter que son ennemi eut soudain une bien fâcheuse idée : celle de l'aveugler grâce à un tour de passe passe, manifestement rendu possible grâce à son fruit du démon. Une capacité extraordinaire, dont usaient les lâches sans vergogne aucune, à en croire la persistance de cet épéiste de pacotille... Décidément, Paradise n'était pas aussi paisible qu'on aimait le dire à tout bout de champ, sur le Nouveau Monde ! Enfin, entre une discothèque ambulante et un tsunami journalier, il n'y avait effectivement pas à hésiter : l'aveuglement ne durait qu'un temps alors que la mort par noyade était généralement bien plus tenace. Ainsi donc, le bretteur était parfaitement incapable de voir plus ou moins précisément ce sur quoi ses yeux s'orientaient lorsqu'il pivota à nouveau, se mettant brutalement en garde face à son opposant. Il n'allait pas pouvoir affronter un type capable d'observation bien longtemps, dans de telles circonstances... Il lui fallait d'abord recouvrer sa vue. Et pour cela, il lui fallait se protéger jusqu'à ce que ses rétines ne retrouvent leur capacités d'antan. Les flèches venaient d'être projetées lorsque son épée se mit soudain à bouger frénétiquement, semblant laisser des dizaines et des dizaines d'images rémanentes d'elle-même, comme si elle s'érigeait en véritable mur entre son porteur et l'assaut qui lui était porté. La voix du chevalier, cinglante, acheva ce concert de mouvements visuellement loufoques, et pourtant techniquement effroyables :
-Invincta Murus !
Les flèches se fracassèrent brutalement sur la nuée de sabre, sans jamais parvenir à la traverser pour atteindre leur cible. Les gestes se prolongèrent encore une poignée de secondes, avant que Mc Rory n'en revienne à sa position initiale, légèrement plus essoufflé qu'auparavant. Ce style de combat très tape à l’œil et véritablement redoutable était à la base de sa renommée, à Kingadomu, mais il avait tendance à l'épuiser très fortement, et ce dès les premières utilisations... Une aptitude tellement compliquée à utiliser que lui-même n'était pas capable d'en prolonger les effets plus que quelques instants. Pourtant, frustré qu'il était par la ténacité de son assaillant, le renégat ne souhaitait pas s'en arrêter là, quant à sa petite démonstration : l'autre type était peut-être très remarquable, il allait faire en sorte de l'être tout autant... Son sabre décrivit brutalement une trajectoire horizontale, mais sembla se démultiplier au moment fatidique.
-Acutus Uictoriam !
La demie-douzaine de lames d'air s'envolèrent brutalement en direction de Kyoshiro, menaçant de le percuter d'un instant à l'autre. S'il essayait de contrer, il risquait fort évidemment de s'en mordre les doigts puisque la puissance dégagée au choc pouvait parfaitement l'envoyer valdinguer. S'il éviter d'une manière ou d'une autre, et bien la forêts et les rochers derrière lui seraient tranchés sur des dizaines et des dizaines de mètres... Clonwood, Erwin et les autres avec. Ce dommage collatéral, Mc Rory aurait sans aucun doute pu s'en réjouir s'il en avait été conscient : se débarrasser dès maintenant de son plus gros problème aurait au moins le mérite de lui donner l'occasion de terminer le logia dans les plus brefs délais, et sans avoir à s'inquiéter de quoi que ce soit d'autre...
Ser August Clonwood et Orin Jack.
Encore et toujours des preuves de ses capacités de déduction : ce type commençait à penser plus qu'il n'aurait dû le faire, à en croire l'arrière pensée qui perçait à chaque fois à travers ses questions plus ou moins brillamment floutées. Ce smog dont il enveloppait brillamment la moindre de ses palabres avait tendance à décontenancer et à asticoter la patience du Clonwood. A quel point Erwin avait-il pu en imaginer juste au travers des quelques informations qu'il avait laissé filtrer ? A quel point s'était-il senti l'âme d'un aventurier, en brodant dans les zones d'ombres afin d'y voir apparaître la vérité qu'il espérait trouver ? Et même si d'aventure le rouquin commençait à faire fausse route, cela ne pourrait-il pas s'avérer plus dangereux encore pour l'équipe de Kingadomu que s'il ne mettait le doigt sur la véritable vérité ? Entre autres termes, cette histoire commençait à poser sérieusement problème, car l'isolation du royaume n'était pas que souhaitée : elle était nécessaire. Ce type, qui commençait à leur tourner autour, pouvait bel et bien devenir d'ici un an ou deux un cataclysme d'une envergure sans précédent pour la paix des habitants et la bonne santé de la famille royale... Alors, qu'était-il au juste ? Difficile de le dire. Selon lui, un bon bougre, ennemi du Gouvernement Mondial pour de bonnes raisons... Mais rien ne prouvait vraiment sa bonne foi, et la légitimité de sa prétendue gentillesse. Pour autant, August tint sa langue et s'en laissa aller, une fois de plus, à la stricte nécessité. Pas besoin d'aguicher les instincts grégaires et avares de son interlocuteur, de lui mettre l'eau à la bouche pour le mener dans un piège... Pas encore, tout du moins. Pas tant que Mc Rory foulait la terre de ses pieds vérolés, sans la moindre impunité.
-Excalibur ne signifie rien, dans les mains d'un étranger.
Une réponse floue, pour une question qui l'était tout autant. Le Ser ne renseignait pas son interlocuteur quant à ses souhaits personnels vis à vis du sabre de qualité légendaire. Il n'expliquait pas non plus en quoi un Chevalier doté d'Excalibur pouvait s'avérer dangereux, pas plus que quant à ce que le peuple pourrait en penser. Tout cela, de toute manière, le rouquin n'avait pas à le savoir : il n'était qu'un illustre inconnu, une petite heure auparavant, et le serait peut-être bien une petite heure après... Si toute cette aventure finissait aussi promptement qu'escompté, tout du moins. Les dires suivant du primé réconfortèrent August et le poussèrent à espérer en ce sens : ils pourraient bientôt mettre la main sur le fugitif, et n'auraient dès lors plus qu'à l'appréhender... Et à le mettre à mort s'il résistait, ce qui risquait très probablement d'être le cas. Sauf que seul face à une telle troupe, le pauvre Ser ne risquait pas d'établir des prouesses et de gigantesques faits d'armes. Cette bataille serait probablement son ultime chef d'oeuvre, achevant d'un point final sa carrière prometteuse, réduite à néant par l'égoïsme et la puérilité dont pouvaient parfois faire preuve les jeunes âmes utopiques et naïves de ce Monde triste et morne. Là où la fierté et l'honneur seuls pouvaient demeurer, essayer de survivre par le biais de ses émotions n'était jamais plus qu'un suicide sur le long terme : Mc Rory risquait d'en faire les frais d'un instant à l'autre...
Mc Rory dévoile son style de combat fétiche ! Pour August, beaucoup de pensées... Et je pense que vous allez pouvoir commencer à imaginer où je veux vous amener !
Mc Rory est lvl 43. Pour les autres, vous savez pas !
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Tadake Kyoshiro
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Jeu 1 Sep - 23:58
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Comment pouvait-on réellement différencier un échec d’une victoire ? Non, non, le simple narrateur que je suis vous pose la question le plus sérieusement du monde car elle avait du sens dans le contexte actuel. Alors, pouvez-vous me dire comment différencier le gagnant d’un perdant, dans le cadre d’un affrontement acharné par exemple ? La première et plus logique des réponses vous pousserait à dire que le seul en vie à la fin d’un combat devrait forcément être le vainqueur, ce qui n’était pas totalement fait, mais dans le cas présent le concept de victoire pouvait être bien plus philosophique. Oh mais je sais, je vous vois déjà froncer les sourcils à l’idée que je vous prenne la tête avec des concepts fumeux dans le seul but d’introduire la suite de ce récit, mais vous devriez savoir que le survivant d’un combat n’était pas nécessairement le vainqueur. Pendant des années Kyoshiro avait sué sang et eau pour éviter d’avoir à jamais dégainer ses armes, privilégiant la parole comme le moyen le plus sage de résoudre les conflits, et aujourd’hui il était en train de marquer sur tout ce pour quoi il s’était battu et sur l’homme qu’il était devenu. Il était en train de se battre sans raison, il était en train de recourir à la violence pour accomplir un objectif qui n’était pas le sien et qui n’avait rien de pacifique : comment pouvait-il vraiment sortir victorieux de cela ?
Petit à petit il faisait pencher le combat en sa faveur en forçant son adversaire à bouger et à s’épuiser mais, en même temps, il était en train de se perdre lui-même sans vraiment s’en rendre compte. Que resterait-il du vrai Kyoshiro à la fin de cet affrontement ? Resterait-il même la moindre once de son être véritable ? Peut-être serait-il le dernier en vie à la fin de cet affrontement, peut-être arriverait-il à mettre à bas son adversaire mais cela ne voudrait pas dire qu’il en serait le vainqueur. Pourquoi ? Parce que son opposant était le seul à se battre pour les bonnes raisons, pour sa propre survie, tandis que Kyoshiro avait été marqué du sceau de l’échec au moment-même où il avait posé les mains sur ses lames.
Non…le jeune épéiste dont je vous conte l’histoire avait déjà perdu ce combat, quelle qu’en soit son issue. Il finirait par le comprendre tôt ou tard, quand les ténèbres auraient fichu le camp de sa tête.
Ainsi il se trouvait là, face à cet individu dont il ne savait rien, empoignant pour de mauvaises raisons ses deux outils n’ayant d’ordinaire pour but que de protéger autrui. Il ne cherchait pas à tuer, il n’était pas encore perdu à ce point-là, mais retarder son opposant pour lui offrir un bien funeste destin était sans doute plus cruel qu’une mort rapide et presque indolore. Mais il n’en n’avait cure, il était ici parce qu’il le voulait et le devait, il était ici parce que rien d’autre n’avait de sens dans sa vie et que se battre était la seule option qui le sortait de son état dépressif et larvaire, il était ici parce qu’il n’avait rien d’autre à faire, il était ici parc qu’il ne voyait pas plus long que ce combat et que mettre à bas cet adversaire était la seule chose qui lui importait pour le moment.
Il était ici parce qu’il était perdu.
Il était ici parce qu’il espérait – très profondément enfoui en lui – que quelqu’un viendrait l’aider à se tirer de ce merdier et redevenir ce qu’il était avant ce flashback dont il se serait bien passé.
Il était ici parce qu’il ne savait plus qui il était et espérait que le feu du combat s’insinue en lui, pour lui donner une réponse, car son gardien ne le ferait pas.
Mais pour l’heure le feu du combat ne parvenait pas à l’atteindre et n’arrivait même pas à rallumer les braises tièdes qui se reflétaient dans ses prunelles, pour l’heure le bretteur ne faisant que répéter des mouvements maîtrisés depuis des années en espérant qu’ils mettent à mal l’épéiste face à lui, sans grand succès jusqu’à maintenant. Kyoshiro avait cru – sans grande conviction – qu’un éblouissement bien placé serait capable de renverser la vapeur pour qu’une de ses attaques puisse porter. Mais, à la surprise générale, son adversaire fit une démonstration qui dissipa l’attaque lumineuse et qui provoqua chez le maudit la seule réaction légèrement émotionnelle depuis son arrivée sur l’île.
« Intéressant. »
Quoi ? Vous vous attendiez à ce qu’il écarquille les yeux et reste bouche bée, peut-être ? Il était trop embrumé pour ressentir de telles choses mais, pour la première fois depuis quelques jours, une pointe de curiosité et de surprise parvint à légèrement s’extirper du nuage de ténèbres. Ce n’était pas grand-chose, presque insignifiant, mais c’était peut-être le début de quelque chose. Oui il était surpris car il n’avait encore jamais rencontré un style pareil, un style assez fatiguant de toute évidence mais Kyoshiro n’avait aucun moyen de savoir combien de temps son opposant pourrait maintenir un tel style avait d’être épuisé ? Que fallait-il faire ? Jouer la montre et l’épuiser ou prendre le taureau par les cornes et poser ses couilles sur la table ?
La réponse s’imposa d’elle-même lorsque les lames d’air traversèrent Kyoshiro comme s’il n’était qu’un fantôme, avant que son image ne se dissipe et qu’il disparaisse l’espace d’un instant. Ces attaques ? Le maudit n’avait que faire des autres chevaliers, plus bas, et savait le téléporteur suffisamment réactif et rapide pour sentir venir les attaques et les esquiver. Était-ce encore utile de préciser que son côté protecteur était, lui aussi, en veille ? Non, je ne pense pas.
Réapparaissant non loin de son adversaire une fois cette étrange attaque désormais derrière-lui, le bretteur brandit son sabre de gauche en position inversée et frappa du côté du flanc droit de son opposant en une attaque se découpent en trois tranches successives à haute vitesse. Le but ? Forcer l’autre à bloquer cet assaut pendant un instant, instant qu’il usa pour tendre la pointe de son autre sabre vers le torse de son adversaire. Puis vint le son et la lumière, puis vint une attaque plus rapide que toutes les autres.
Un œil non averti n’aurait vu ici qu’une colonne de lumière, un autre œil un peu plus expérimenté aurait vu des centaines d’attaques rapides se dirigea vers l’opposant du maudit. Qu’est-ce que c’était en réalité ? Une attaque lumineuse répétée encore et encore à une vitesse telle qu’on pourrait croire qu’il puisse s’agir de centaines d’attaques. Tout en portant cet assaut aussi dévastateur qu’agressif, le maudit perdu cru bon de ponctuer son assaut d’un :
« Bloque celle-là. »
Spoiler:
Techniques utilisées :
- Ghost Step : Lorsque Lorn use de cette technique il est semblable à un fantôme pendant un court instant. Que comprendre par cela ? Si les coups qu’il porte sont bien réels, sa vitesse est telle que l’adversaire croit voir que toutes ses attaques traversent Lorn sans jamais l’affecter mais c’est parce que la vitesse de Lorn est telle que lorsqu’il se déplace il laisse derrière lui une l’image rémanente, une ou plusieurs illusions de lui-même. Tournant autour de l’adversaire, Lorn peut s’amuser ainsi à jouer de vitesse et d’illusions avant de réapparaître au tout dernier moment fondre sur sa proie.
- Three steps to death : Technique basée sur sa vitesse d’exécution. Lorn empoigne son arme en prise inversée, lame vers le bas, et pivote vers l’adversaire en exécutant un revers de son sabre, tailladant sévèrement le corps de sa victime de trois profondes entailles en même temps à une vitesse hallucinante. Cette technique peut aussi servir pour trancher des objets
- God-killing spear : rain: Variante de God-killing spear, l’utilisateur positionne son arme contre sa poitrine, au plus proche de lui. Il contracte et rétracte ensuite sa lame si rapidement et de si nombreuses fois que l’utilisateur aura l’impression d’être attaque par des centaines de lames en même temps…ce qui n’est pas loin de la vérité.
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Sam 3 Sep - 16:58
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Ils étaient arrivés à peu près à hauteur du combat. La forêt de rochers devant eux leur masquait cependant la vue, et seul le bruit familier de la bataille pour la vie résonnait au loin, comme une douce mélodie qui aveuglait nos protagonistes. Le rouquin n'était pas pressé, il sentait qu'agir sans réfléchir lui porterait préjudice, et préférait se contenter de marcher à pas modéré. Bien sûr, ce ne serait peut-être pas le cas de l'équipage qui le suivait, et qui possédait certainement une irrépressible envie de mettre fin à cette mascarade, pour pouvoir retourner en bas, loin de ces vers et de leur dangereuse manie de déchiqueter les gens. Mais cela aurait été trop facile.
- Quand nous serons arrivés, dans quelques instants, je vous demanderai de faire attention à vous.
Bien sûr, il ne disait pas ça comme à des enfants, mais comme à des guerriers. Ils ne devaient pas baisser leur garde, sous peine de mourir d'un coup perdu. Et cela aurait du être le cas. La virulence de Ser Mc Rory était impressionnante. Et ses mouvements étudiés au millimètre. Erwin n'en avait jamais senti de pareil, et c'est peut-être pour cette raison qu'il mit un temps relativement long à comprendre le geste qu'il avait fait, sans cibles.
Les lames d'air envoyées par l'homme apparurent, et ce fut le déclencheur. Elles étaient rapides. Le rouquin aurait pu esquiver, mais pas sans mettre le reste du groupe en danger. Il n'avait pas assez de temps pour tous les téléporter. Quelle solution restait-il ? Celle de parer ces trancheurs de rochers. Dégainant aisément et rapidement ses dagues, le jeune homme décida de dévier chacune des six lames pour qu'elles aillent percuter les parois de la grotte.
Bien sûr, il savait qu'il pouvait aussi compter sur la réactivité de Sir Clonwood et de son assistant pour le soutenir. Mais sa longueur d'avance lui donnait un avantage considérable, et ses dagues se prêtaient bien au jeu de la déviation. Rangeant ses armes après coup, il soupira et jeta un coup d'oeil sur les chevaliers.
- Une attaque perdue, expliqua alors le rouquin sans préciser de qui venait ces lames d'air.
Et il continua d'avancer. Silencieusement. Chaque pas l'approchait un peu plus de la bataille, d'Excalibur et de celui qui la convoitait aussi bien que lui. Peut-être plus. La forêt de rochers avait perdu plusieurs têtes, mais c'était derrière elle que se trouvait la réponse à toutes ses questions. Alors, sûrement quelques secondes après l'assaut de l'homme-lumière, Erwin émergea de derrière un rocher. Il regarda le Ser avec empathie, mais chassa bien rapidement ces pensées. C'était un beau blond aux yeux turquoise. Un épéiste, comme les autres combattants.
Les vers autour lambinaient, attendant la bonne occasion de frapper. Mais elle n'était pas là, pas avec des personnes comme eux. Pas avec ce blondinet colérique. Pas avec ce chevalier embêté par les propos d'Erwin. Pas avec ce garçon perdu dans lui-même. Et pas avec ce rouquin qui avait soudainement rejoint le combat en bloquant la seule sortie disponible vers le haut.
- J'ai rarement vu Kyoshiro aussi agressif.
Il y allait avoir des retrouvailles. Des révélations peut-être. Une exécution, sûrement. Le rouquin regardait le spectacle presque en tant qu'étranger à la scène. Mais au fond de lui, il commençait déjà à douter : qui avait donc raison dans cette affaire ? La Justice de Kingodamu ou le Renégat ? Il soupira. Bientôt, il serait trop tard pour ce genre d'état d'âmes.
Erwin
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Dim 4 Sep - 21:49
Ser Mc Rory.
-Saleté de logias !
Le juron c'en était allé, cinglant et brutal, avant même que Mc Rory ne puisse seulement songer à masquer ses intentions. Il n'en était de toute façon plus à l'application pure et dure, bête et directe des préceptes que l'on avait pu lui rabâcher durant toute son enfance et tout son apprentissage... La fatigue et l'épuisement, aussi bien physiques que mentaux, le poussaient à l'énervement et n'aidaient évidemment pas à conserver son sang froid dans une telle situation. L'adrénaline ne faisait que croître d'instant en instant, tandis qu'il estimait la position d'August se faire de plus en plus proche... La pression, la crainte et toute la rage dont il disposait se faisaient également de plus en plus puissantes, menaçant de décupler ses forces un court instant, s'il ne se relâchait tout simplement pas bêtement... Mais malgré tout, le chevalier renégat conservait la tête haute, et le courage indemne : ses objectifs dépassaient et de très loin sa propre satisfaction, son petit égoïste, son égocentrisme. Il savait pertinemment quels étaient les arguments qui étaient utilisés contre lui, et il savait quelque part qu'il avait péché plus grièvement qu'un bon nombre de ses contemporains, mais il ne pouvait décemment pas s'abandonner à cette conclusion funeste et simpliste au possible. Tout ce que ce fugitif avait pu vivre allait bien au-delà, ne fut-ce qu'en terme d'enjeux, de la crise d'orgueil et de fierté que traversaient parfois les nobliaux de Kingadomu. Cette piétaille ne souffrait de rien d'autre que d'un complexe de supériorité des plus dérangeants, et ça n'était pas son cas : il était certain de lutter pour le bien, pour la justice, et c'était exactement cette raison qui le poussait à user de ses muscles déjà souffrants et estropiés, à forcer davantage encore, toujours plus, et à repousser les limites de son corps jusqu'aux limites du concevable. Au final, le Ser le savait sans doute aucun : même s'il sortait vivant et victorieux de cette petite escapade, il aurait grand besoin de plusieurs semaines de repos pour y survivre sur le long terme...
L'heure n'était toutefois pas encore au repos et aux exercices de relaxation. Si l'envie de se prélasser tranquillement l'habitait bel et bien, il comprenait que cet épéiste maudit était infiniment prioritaire sur son insatiable flegme, pourtant ô combien justifié... Les mouvements brutaux et prompts de son antagoniste le lui rappelèrent d'ailleurs sans difficulté. Ce type bougeait vite, et s'aidait probablement de son fruit du démon pour atteindre une telle vélocité, mais il n'échappait pas pour autant au regard inquisiteur et alerte du Chevalier, toujours aux aguets. Ce fut pour cela que Mc Rory fut en mesure de bloquer la première offensive de son homologue sabreur sans la moindre difficulté, imposant sa propre lame sur la trajectoire de l'assaillant et le repoussant d'un coup d'un seul, sans avoir à se donner plus de mal. La suite de l'opération, en revanche, se montra un tantinet plus périlleuse : les puissants et virulents coups d'estoc auraient probablement pu l'empaler s'il n'avait pas eu le salvateur réflexe de se pencher brusquement en arrière, ne se trouvant dès lors plus que légèrement blessé, aussi bien au niveau du torse que de la joue, qui s'était un instant durant trouvé face à la lame adverse. Ne cessant pas en si bon chemin, le garnement poursuivit son esquive insolite avec une roulade arrière qui aurait pu en déstabiliser plus d'un. Son style peu conventionnel, fortifié par son art personnel, avaient d'ailleurs poussé un bon nombre des membres de la Garde à porter à son intention une estime toute justifiée... Et le fugitif entendait bien leur donner raison. Il retrouvait tout juste une position plus stable, à genoux, qu'il orienta sa lame en direction de Kyoshiro, pourtant à deux bons mètres de lui. Sa joue sanguinolente se tordit sous l'effet d'un sourire enjoué, et il prononça quelques mots supplémentaires :
-Sagitta insolubilis !
Son coup d'estoc, particulièrement vain, ne put évidemment jamais atteindre le pirate... Mais de sa lame en naquit une autre, puis une autre, et ainsi de suite. Le geste, expert et brutal, sembla au final allonger drastiquement la taille de sa propre épée bâtarde, sans pour autant donner lieu à la création d'une lame d'air : le haki de l'armement noir qui couvrait sa lame le prouvait d'ailleurs bel et bien. Pour le commun des sabreurs, l'exercice auquel se livrait Mc Rory était tout bonnement incompréhensible. Pour les autres, la constatation ne pouvait qu'être unique : il tranchait l'espace lui-même, ou plutôt parvenait à le distordre suffisamment pour insinuer une nouvelle logique, propre à sa seule arme.
Ser August Clonwood et Orin Jack.
Un bon nombre de Chevaliers de Kingadomu auraient pu réagir très mal au conseil bienveillant que leur livra le rouquin. Ça n'était pas étonnant, au final : les hommes importants et puissants jouissaient généralement d'un orgueil équivalent... D'autant plus qu'eux avaient souffrir d'une expérience forte, dont ce révolutionnaire ne pouvait probablement pas se targuer : vivre sur le Nouveau Monde poussait généralement à bien des luttes, et poussait à traverser bien des horizons désespérés. Pourtant, personne ne pipa mot. Déjà parce que le principal concerné, celui qui disposait de la véritable légitimité pour critiquer un tel affront n'était nul autre qu'August, et que celui-ci ne voulait pas se faire du rouquin un ennemi à ce moment précis. Ensuite, évidemment, parce que tout le monde comprenait qu'Erwin n'était nul autre qu'un étranger quant à leurs mœurs et leurs coutumes. Impossible de lui demander de respecter leurs règles de civisme et de savoir vivre lorsqu'ils étaient les voyageurs, d'ailleurs... Enfin, il fallait admettre que le conseil du garnement se montrait sacrément avisé, d'autant plus que l'instant suivant il revêtit étrangement des allures de prophétie. Lorsque les lames surgirent effectivement dans leur direction, les chevaliers réagirent promptement, quoi que légèrement après le rouquin évidemment. Si August parvint à bloquer l'un des projectiles sans la moindre difficulté, Orin en revanche fut repoussé avec une virulence inouïe, et fut heureusement rattrapé par les réflexes adroits de Loreck, qui le replaça sur pieds après l'avoir rattrapé en plein vol. Un instant suivant, et la troupe reprenait à nouveau la marche, pour arriver sur le théâtre de l'affrontement.
Le combat qui se livrait devant eux décontenancèrent curieusement une bonne partie de l'assemblée, mais le Clonwood ne se démonta pas. Alors que Mc Rory entama une nouvelle offensive, il fit quelques pas en avant supplémentaires et dégaina, conscient qu'il aurait très bientôt toute l'attention de son ancien camarade. A partir de là, ils n'auraient plus qu'à achever cette immonde querelle, afin de restaurer l'honneur du Royaume tout entier...
Bim. Mc Rory is on fire. Erwin, tu peux comprendre vis-à-vis de son expertise qu'il est grandement diminué, et souffre d'une certaine fatigue. Kyoshiro, tu t'en doutes, mais tu peux pas vraiment estimé à quel point il serait fort, en temps normal. Dans de bonnes conditions, ce serait un épéiste parmi les 10 meilleurs au Monde, sans aucun doute /o/ Tour prochain, on reprend la parlotte !
Mc Rory est lvl 43 (dans l'état actuel, du coup). Pour les autres, vous savez pas !
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Erwin
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Sam 10 Sep - 9:45
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Erwin restait silencieux, telle une statue en pleine réflexion. Il observait les mouvements de leur adversaire, du renégat impétueux, et comprenait la puissance qui pouvait émaner de lui, sans pour autant la situer exactement. Son regard se posait sur les courbes de ses joues, dont l'une avait été esquintée. Il était beau dans la mort. Un macchabée. C'était triste. Au milieu de cet affrontement, il ne devait sa défaite qu'au nombre de ses ennemis, et non à leur valeur. Une frêle injustice commença à poindre chez le rouquin qui avait laissé, jusqu'à présent, ses valeurs en arrière-plan. Il ne comprenait pas pourquoi une telle personne était amenée à devenir un criminel.
Puis il essaya de mettre à l'écart ces considérations. Il ne souriait pas, il ne parlait pas, il observait juste le moment propice pour intervenir. Sa disparition était passée inaperçue. Dans la hargne du combat, le renégat ne semblait pas encore avoir remarqué l'insoutenable arrivée des chevaliers de Kingodamu. Kyoshiro, de son côté, avait des gestes puissants, intéressants, mais qui ne correspondaient en rien à son style de combat habituel. On aurait dit qu'il cherchait non pas à le mettre hors combat pour l'immobiliser, mais à le tuer, sans états d'âmes.
- Arrêtez-vous là, s'il-vous-plaît, lança Erwin en dégainant son arme et en tirant vers le Ser blond une balle de glace qui pourrait temporairement arrêter le geste du renégat en grimpant le long de son corps.
Cette attaque avait pour but d'empêcher l'avancement de l'ennemi, tout en ne blessant pas l'épéiste de lumière qui, de par son intangibilité, n'aurait cure de cette mascarade. Arrivant à hauteur des deux combattants, le rouquin n'adressa pas un regard au chevalier et se concentra sur son camarade dont les gestes avaient prouvé une certaine agressivité. Il ne savait pas quoi dire, mais tenta de trouver dans ses yeux cette lueur d'humanité, de bonté, qui le caractérisait si bien. C'était pire que ce qu'il croyait jusqu'à présent. Ce n'était ni Tenshi, ni une broutille qui aurait échauffé son esprit. C'était plus profond, plus dur à concevoir que ça.
- Tu...
Puis il ferma les yeux, n'arrivant à formuler ni des remerciements, ni des reproches. Il les aurait sûrement servis en abondance en temps normal, mais cette situation ne s'y prêtait pas. C'était autre chose qui devait lui venir à l'esprit.
- Je ne sais pas ce qu'il t'arrive, Kyoshiro, mais ça ne te ressemble pas toute cette agressivité.
C'était peut-être la phrase de trop. Mais le rouquin n'avait pas envie de regretter plus tard de ne pas avoir mis son camarade en garde. D'un autre côté, on aurait pu y percer une certaine hypocrisie : si ça avait été quelqu'un d'autre de naturellement agressif, il aurait peut-être laisser le combat se dérouler sans intervenir. Il se tourna alors vers le renégat, sans s'attendre à ce qu'il soit resté piégé dans la glace tout ce temps durant. Faisant un pas sur le côté vers la sortie, et après avoir scanné la zone une dernière fois ainsi que les chevaliers, il posa une simple série de questions dont il devait s'assurer. Chercher dans sa mémoire, fouiller, réveiller les doutes et les peines après chaque interrogation derrière laquelle il laissait un blanc, pour laisser le temps aux images de s'inscrire.
- Quelle est la raison qui fait que tu recherches Excalibur ? Quel est le sens de ta progression ? Et quels crimes as-tu commis ?
En déclenchant les souvenirs, il aurait peut-être une bride de réponse. S'apprêtait-il à faire une erreur ? Allait-il fouiller là où il n'aurait pas du ? Et surtout, déclencherait-il le courroux des habitants du pays ? Tout en essayant d’intérioriser ses craintes et ses doutes, le rouquin pénétra dans l'intimité du renégat.
Erwin utilise pour bloquer Mc Rory. (> Frozen Ball (Lvl 42) : Balle spéciale qui gèle une zone importante autour du point d'impact, permettant ainsi de créer une zone gelée. Le rayon d'action est de quatre mètres, cela ne fonctionne qu'en terrain non-aride. => Ici on est en hauteur, je considère qu'il y a un taux d'humidité acceptable). Il fait son moralisateur ensuite, et tente de pénétrer dans la mémoire du renégat après avoir scanné la zone pour éviter le danger.
Erwin
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Sam 10 Sep - 22:28
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Tout avait commencé avec une existence menée sous une cloche ou plutôt dans une bulle, une existence passée à regarder le monde à travers des lunettes faites pour ne garder que le meilleur et laisser le mauvais de côté, tout avait commencé avec une existence basée sur un mensonge et aujourd’hui Kyoshiro se mangeait le retour du baton qui avait un sale arrière-goût de défaite et d’œufs pourris. Mais après tout comment cela aurait-il bien pu se finir ? L’intention de préserver son innocence était louable quoiqu’extrêmement naïve mais l’enfer lui-même n’était-il pas pavé de bonnes intentions ? Pendant des années le jeune homme avait donc vécu dans une bulle sans avoir la moindre idée que sa vie n’était qu’une vaste blague, sans avoir la moindre idée que d’autres – moins chanceux – n’avaient pas le luxe de pouvoir fuir la réalité en se réfugiant derrière un trouble voire un dédoublement de la personnalité. Les autres, eux, devaient faire face à l’horrible vérité sans aucun moyen de fuir cette misère. Au final même avec ses deux lames affutées et la puissance qui était sienne, Kyoshiro restait le plus faible d’entre tous.
Mais, quelques jours plus tôt, Kyoshiro vint à réaliser de la façon la plus brutale qui fut le caractère ironique et ridicule de sa vie. Lui qui prêchait le fait de garder espoir avait fui le désespoir plutôt que l’affronter, lui qui se voulait être un modèle de courage face à l’adversité n’était finalement qu’un couard de plus, lui qui embaumait sa vie de douces paroles et de grands discours n’était rien de plus qu’un menteur qui s’ignorait, un menteur refusant d’admettre ce qu’il était.
Alors à quoi bon continuer dans cette voie ? Pourquoi s’efforcer de changer le monde si ses paroles et ses actes étaient vides de sens ? En l’espace de quelques secondes toute trace de détermination avait fui l’esprit tourmenté du jeune homme qui, désormais, n’était plus qu’une carcasse vide se contentant de mettre un pied devant l’autre sans savoir – et sans même se demander – où cela pourrait le mener. Il agissait désormais sans la moindre motivation dans son coeur, sans le moindre désir de changer le monde pour l’améliorer mais simplement parce qu’il ne savait pas quoi faire d’autre. Pathétique parangon de la générosité et de l’abnégation, non ?
Il faisait donc face à un adversité qui avait bien plu de volonté de vivre que lui, il lui faisait face sans une once de détermination ce qui était une insulte envers à peu près tous les enseignement qu’il avait pu recevoir depuis sa prime jeunesse. Son adversaire désirait ardemment vivre et cela se ressentait dans sa capacité à faire face la puissance dévastatrice du maudit sans grande difficulté : les mouvements du maudit étaient-ils devenus rouillés à cause de son récent déséquilibre psychologique ? C’était une piste à ne pas écarter.
Alors qu’il n’était qu’à peine parvenu à blesser légèrement son adversaire malgré la puissance déployée, le maudit arqua légèrement un sourcil en voyant la lame de son adversaire grandi encore et encore jusqu’à prendre des proportions suffisamment importantes pour l’inquiéter. Ni une ni deux, les armes à la main, il usa d’une de ses techniques pour s’échapper sur la droite et bifurquer vers le flanc de son adversaire qu’il espérait être exposé. De ses lames se dégagèrent une lumière sans précédent qui ne se dissipa qu’au moment où un coup de feu et un projectile attirèrent l’attention des deux adversaires.
Sans terminer son assaut le maudit se laissa retomber sur le sol, reportant son attention sur son camarade qui était enfin arrivé. Le maudit était-il soulagé de voir la cavalerie enfin arrivée ? Sans doute, cela lui donnait au moins l’occasion de souffler un peu mais, contre toute attente, son camarade lui lâcha une phrase qui le prit au dépourvu. Cela ne lui ressemblait pas se battre ainsi, qu’en savait-il ? Ce n’était peut-être que la première fois que Kyoshiro se montrait si ouvertement agressif, aucun doute là-dessus, mais ce n’était pas la première fois qu’il utilisait des techniques agressives de son répertoire de bretteur. Comment son camarade pouvait-il donc juger de ce qui lui ressemblait ou non, lui qui ne connaissait strictement rien de son existence et de ses déboires ?
Se tournant vers son camarade, les lames le long du corps, il lui lâcha faiblement :
« Qu’est-ce qui me ressemble, alors ? »
S’il était si prompt à juge le jeune homme alors le rouquin serait certainement à même de dire à Kyoshiro qui il était vivant. Un pacifiste ou un guerrier ? Un protecteur ou une brute ? Un homme naïvement sincère ou un menteur ? Un pas après l’autre le bretteur effaça la distance qui le séparait de son camarade et, une fois à portée, laissa tomber à terre l’un de ses sabres. Refermant sa main sur son camarade en l’attrapant par la veste, il lâcha dans un râle de tristesse et de désespoir :
« Dis-moi ! »
L’espace d’un instant le désespoir et le sentiment de perdition parvinrent à percer à travers les couches de ténèbres saturant l’esprit du jeune homme, mais ces lueurs disparurent aussitôt que les bourreaux de ce mystérieux épéiste firent leur entrée. Malgré le temps qui jouait contre lui le jeune rouquin désirait toujours comprendre ce mystérieux épéiste comme l’aurait voulu Kyoshiro également en d’autres circonstances, mais au lui de l’accompagner dans sa démarche l’ancien candide s’écarta de lui pour simplement lui lâcher :
« Peu importe. Ses camarades sont là, c’est l’heure de nous retirer. »
Allait-il abandonner cet innocent à son sort ? Allait-il vraiment franchir cette ligne de laquelle il ne pourrait plus revenir ? Oui, oui car il ne pouvait reculer seul, oui car il ne voyait pas d’autre alternative, oui car il était perdu, oui car il ne savait pas que son camarade pouvait lire en lui pour le comprendre, oui car il ne savait plus qui il était, oui car c’était l’option la plus facile qui se présentait à lui.
Était-ce là un appel à l’aide que de le voir aussi insensible face au funeste sort d’un inconnu ? Oui…ça en était un.
Spoiler:
Technique utilisée : - Light freedom:Technique autrement plus difficile et épuisante que Light road. Cette technique consiste à créer un chemin de lumière sous ses pieds, à mesure que l’on avance, sur terre ou dans les airs, ce qui fait que l’utilisateur peut se rendre où il veut, comment il veut, et surtout très rapidement. On pourrait croire, dans un certain sens, que l’utilisateur surfe sur le ciel lui-même.
Une foultitude de souvenirs vinrent encombrer les pensées de Mc Rory, se bousculant soudainement comme pour remonter à la surface, tandis que sa bouche menaçait d'ores et déjà de se tordre pour beugler une réponse agressive à l'attention de ce nouvel arrivant. Clonwood et les autres étaient arrivés... il était trop tard. Trop tard pour tout. Cette abrupte et désespérante constatation n'aida pas à établir un tant soit peu de sérénité et de sang froid au sein de l'esprit éreinté du grand chevalier. Toute cette situation inextricable l'assaillait soudain, en dires et en images, empoignant son cœur avec la ténacité d'un monstre exécrable, dont le seul objectif n'avait jamais été rien d'autre que de lui pourrir la vie. Un crime, lui ? Non. Il n'en avait commis aucun. Cette certitude était absolument inébranlable, dans son esprit : c'était la société toute entière de Kingadomu qui en commettait jour après jour, en poursuivant sans cesse des traditions certes immémoriales, mais surtout aussi archaïques que l'existence de ceux qui les avaient fondées. Tout cela n'était qu'un ramassis de vieilleries irresponsables et prétendument sacrées, qui n'avaient que faire des vies brisées, des destins détruits. Les conventions instaurées devaient être combattues, pour le salut des générations suivantes, pour le bonheur de milliers d'âmes qui avaient à subir ces injustices quotidiennes, sous le prétexte immonde d'une stabilité politique sacrosainte...
Flashback des familles.
Princesse Abigail.
-Rory ? Tu rêves encore ? -Princesse ? Que faites-vous là ?
Le chevalier, tout penaud, se redressa précipitamment, son armure grossièrement enfilée cliquetant à tout va. Il s'était allongé ici, sur cette pelouse verdoyante, pour profiter d'un brin de soleil entre deux entraînements harassants. Faire partie des aspirants d'élite, des écuyers promis à un destin grandiose n'était clairement pas une sinécure. Les ancêtres n'avaient de cesse de vouloir les remettre à leur place, soit-disant pour les rendre plus fermes, plus solides, plus féroces... Tant et si bien que les jeunes hommes n'avaient que très peu d'instants pour eux. C'était ici qu'il était donc venu trouver un peu de quiétude, se délestant brièvement de son casque, de son épée et de cet accoutrement ridicule qui l'entravait plus qu'il ne le glorifiait... Et ici qu'Abigail l'avait surpris, une fois de plus, se glissant jusqu'à lui à pas feutrés et discrets, comme elle seule savait en faire preuve. Elle était belle. Elle l'avait toujours été. En tant qu'orphelin, Mc Rory avait rapidement été récupéré par le maître d'arme du Royaume, en vue de faire de lui un guerrier hors pair. Cette position privilégiée l'avait fatalement poussé à rencontrer les membres de la famille royale, et même à se lier d'amitié avec les plus jeunes d'entre eux... Ceux qui partageaient son âge. Carl, le fils aîné, était devenu une espèce de mentor et l'entraînait fréquemment au maniement de la lance, dans lequel tous les princes se devaient d'exceller. Fredric, le cadet, le guidait à cheval pour faire de lui un cavalier hors pair. Franklin, le benjamin, de dix ans plus jeune que lui, essayait tant bien que mal de l'embourber dans ses coups fourrés... Et la complicité qui les unissait tous quatre en avait fait causer plus d'un. Mc Rory, d'origine possiblement roturière, était une anomalie en soi. Cela n'avait pourtant pas dégoûté le Roi, qui avait voulu rendre honneur à son maître d'arme en poussant le gamin à rejoindre sa Garde personnelle dès qu'il en aurait les capacités... Mais, plus encore, cela n'avait jamais paru déranger Abigail, pas le moins du Monde. D'une douceur exquise, d'une grâce effrontée, à mille lieux de la beauté immanente des autres grandes dames de la cour, elle irradiait de candeur et de miel à des kilomètres à la ronde. Tout le monde en était fou, cela crevait les yeux, mais elle agissait toujours avec cette pudeur remarquable, et semblait persister à ignorer toutes les avances qui lui étaient faites. Toutes, sauf celles de Mc Rory.
La jeune femme vint se lover dans ses bras tandis qu'il s'était tout juste redressé, le prenant par surprise et rendant son teint plus cramoisi encore que celui d'un soleil furieux. Il détourna le regard, tentant de recouvrer son impassibilité, le coeur battant, tandis qu'elle s'écartait à nouveau docilement, lui adressant un sourire à en faire frémir le plus pieux des Saints.
-Je vais me promener un peu, tu m'accompagnes ?
---- Autre flashback des familles.
-C'est sans doute la dernière fois que l'on se trouve seuls, Rory, alors je veux en profiter pour te demander une chose. Ne change pas, d'accord ?
Il ne pouvait pas l'accepter. Il ne pouvait pas tolérer seulement l'air attristé qui emplissait ses traits, qui déformait sa beauté légendaire, qui semblait l'enlaidir et la vieillir d'une quinzaine d'années. Elle ne pleurait pas, mais en mourrait d'envie. Il le savait. Il savait tout, sur elle, depuis les années qu'ils avaient vécu ensemble. Elle ne voulait pas vivre avec le choix que lui imposait son père, et le reste de la famille royale, mais était trop polie et courtoise pour s'y opposer fermement... Et comment diable pouvait-il lui en vouloir à ce sujet, d'ailleurs ? Mc Rory savait aussi pertinemment qu'elle qu'un débat n'aurait amené à rien. Tout était perdu d'avance. Leur opinion n'importait en aucun cas, leur vision des choses était risible du point de vue d'autrui, des prétendus adultes qui entendaient gouverner leurs vies sans rien leur demander en échange. Tout était fini, et la belle ne tarda guère de le lui rappeler, en détournant les yeux comme pour ne plus avoir à affronter l'air terrassé et complètement défait de son beau chevalier :
-Tu vas rejoindre la Garde Royale et faire le serment de ne jamais enfanter. Je vais me marier avec Edison pour fortifier les relations avec le Duc Pittman, et nous ne nous verrons plus. C'est bien mieux ainsi.
Elle avait grandi, et mûri. Appris des événements que la vie lui imposait, car elle n'avait pas d'autres choix que celui de se soumettre, docile et candide. C'était le rôle qu'on attendait d'une princesse, après tout : qu'elle soit bonne à marier, d'un point de vue diplomatique. Et lui ? Il n'avait pas changé. Toujours le gamin qui flânait à tour de bras, qui passait son temps à la désirer, elle... Toujours le talentueux combattant qui, pourtant, ne voulait plus combattre, mais juste demeurer à ses côtés, juste vivre avec elle, éternellement. C'est pour cela que la vision de cette dulcinée qui lui tournait le dos pour s'en aller, non sans lui déposer sur la joue un ultime baiser, acheva de lui briser le cœur. Des souvenirs, des dires et des traditions semblèrent soudain lui remonter à l'esprit. Une échappatoire. Unique, futile et naïve, auraient pu lui souffler ses compagnons d'armes s'il avait choisi de la leur exposer... Mais existante. Bel et bien véritable, bel et bien tangible... Une porte de sortie, qu'il était le seul à pouvoir dénicher, pour leur salut à tous les deux et à toutes celles qui seraient forcés d'épouser des hommes qu'elles ne convoitaient pas, simplement pour la gloire de leur famille, de leur paternels avilis par des années de régence, enorgueillis par des siècles d'histoire. Rory avala la maigre distance qui le séparait d'elle et, posant sa main sur l'épaule de la jeune dame aussi fermement que délicatement, la retourna soudainement pour la scruter droit dans les yeux. La surprise d'Abigail ne fut rien en comparaison à la tristesse et à la mélancolie qui l'assaillit lorsqu'il défit sa main gantée pour la prendre par le menton, et lui offrir un baiser vibrant de romantisme et de douceur. Elle se laissa alors aller, pour la première fois de sa vie. Contre lui, elle se mit à pleurer, poussée dans ses derniers retranchements. Elle ne voulait pas se marier... Pas avec quelqu'un d'autre que lui.
---- Dernier flashback des familles.
-C'est de la folie, Mc Rory ! -Je le sais, August.
Les deux hommes se toisaient. Le premier, Clonwood, semblait étrangement furibond par rapport à l'aura de calme et de sérieux qui l'englobait habituellement. Dans les yeux du second, Mc Rory, brillait une résolution féroce et décidée, déterminée comme il ne l'avait jamais été. Il était prêt, sa décision avait d'ores et déjà été prise, et rien ni personne n'allait pouvoir l'empêcher d'atteindre son but. Pourtant, August, dans un vain espoir de le rappeler à la raison, tenta momentanément de reprendre son calme pour lui exposer les faits, simples et clairs, et les conséquences qui pourraient découler d'une telle aventure :
-Admettons seulement que tu arrives à retrouver Excalibur, et à la récupérer... Tu sais que cela ferait de toi le premier prétendant au trône, n'est-ce pas ? -Je m'en fiche. Je ne fais pas cela pour le pouvoir, mais pour Abigail et... -IL NE S'AGIT PAS QUE DE VOUS DEUX ! Réfléchis cinq minutes, seulement cinq minutes, Mc Rory ! Les relations entre le Roi et ses vassaux se sont détériorées à cause des agissements restés impunis d'Erika et d'Hadès... Et tu voudrais leur donner en plus l'arrivée d'un héros, salué par des centaines de prophéties et de chants glorieux ? La moitié d'entre eux se soulèverait immédiatement ! Les conséquences seraient désastreuses, des milliers trouveraient la mort... -Parce que le Roi n'a pas de sang sur les mains, peut-être ?! Il va vendre sa propre fille, pour la stabilité de sa couronne ! -C'est son devoir ! Si tu crois que ça lui convient, tu te trompes lourdement, je peux te le... -Peu importe. Je le ferai. Tu ne m'accompagneras pas, je présume. -Non. Je t'arrêterai. -Grand bien t'en fasses.
Sans plus de cérémonies, Mc Rory bondit des remparts et prit immédiatement la poudre d'escampette, délaissant un Clonwood déconfit sur les murets millénaires du château royal. La situation avait complètement échappé au contrôle de ce dernier, il avait été parfaitement incapable d'arrêter celui qu'il avait considéré des mois durant comme étant son plus proche frère d'arme... Et les princes risquaient d'en être les premières victimes. Pourquoi Mc Rory ne comprenait-il pas que cette décision politique était nécessaire pour maintenir la stabilité du Royaume ? Pourquoi ne voulait-il pas concevoir que la sécurité du plus grand nombre était leur priorité absolue, bien avant leurs ambitions personnelles et leurs sentiments respectifs ?
Retour au présent, wesh
Ser August Clonwood et Orin Jack.
-Je n'ai commis... Aucun crime !
L'épée vengeresse de Mc Rory vint brutalement percuter la glace qui entravait son corps, jusque-là, la brisant sans plus attendre et le libérait de cette prison éphémère. Conscient du fait qu'il serait parfaitement incapable de tenir tête au logia et à la troupe de Clonwood simultanément, il balança brusquement dans leur direction d'une violente lame d'air, sans plus prendre la peine de viser précisément. Un échec, bien entendu : Orin fut cette fois-ci nettement mieux préparé, et parvint à bondir de nulle part pour la contrer soudainement. Tandis que Loreck, Podarion et Lansalion essayaient de contourner le renégat par la gauche par le premier et par la droite pour les deux autres, August ne s'embarrassa nullement de stratégie : il se mit à fondre en direction de sa proie, le visage couvert de haine et de rage, atterré qu'il était à l'idée de devoir abattre celui avec lequel il était devenu aussi fort. Ses pieds quittèrent le sol, le projetant en direction de sa cible, et sa lame se leva soudain, menaçant de trancher le hors-la-loi dans le dos d'un instant à l'autre...
Dat révélation :'(
Mc Rory est lvl 43 (dans l'état actuel, du coup). Orin Jack est lvl 39. Pour les autres, vous savez pas !
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Erwin
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Dim 11 Sep - 18:19
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Le rouquin avait été assailli d'images en tout genre. Il avait entendu la complainte de Kyoshiro, mais n'avait pas encore eu le temps d'y répondre, et les sensations de « Rory » l'avaient subjugué. La douceur de cette main sur sa peau, le tremblement de son corps lors de cette séparation, tout ce qui relevait de ses sens avait percé à travers lui. Il ne put s'empêcher de frémir à l'idée que cette histoire d'amour ne soit la cause de si nombreuses morts. Et pourtant, il comprenait. Fermant les yeux, il détailla un très court instant le visage de Abigail. Elle était si jolie. Une véritable princesse. Tout était réuni : le cadre idyllique, les différents motifs traditionnels, tout. Soufflant finalement, le jeune homme revint à la dure réalité. Il fixa son camarade, lui offrant un regard d'empathie.
- Tu es l'homme le plus gentil que j'ai rencontré jusqu'à aujourd'hui, Kyoshiro. Tu ne comprendras peut-être pas ce que ça veut dire, mais sache que je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui ait une âme aussi pure que la tienne. Mais ça ne veut pas dire que tu n'as pas le droit à l'erreur. Tout le monde fait des erreurs. Nous sommes tous humains.
Il s'était approché en fermant son poing et en le posant contre la poitrine de son camarade.
- La réponse que tu recherches, elle est là, quelque part. Je suis sûr que tu la trouveras.
Et lui venait de trouver la sienne. C'était ce garçon naïf qui l'avait inspiré. Allait-il défendre Rory au nom de l'amour ou Clonwood au nom des traditions ? La réponse n'en était que trop évidente. Il soutenait une Révolution ouverte, qui cherchait la Justice. Bien sûr, l'épéiste blond avait ses torts. C'était un garçon impétueux, irréfléchi ou prêt à sacrifier des vies au nom de ses idéaux. Mais le Sir en face de lui partageait ce défaut, le prouvait les cadavres laissés sur sa route. Au final, ils avaient tous les deux leurs torts et leurs raisons. Mais le premier à avoir été blessé, c'était Rory. Après un instant de silence, il déclara à son ami :
- Je suis désolé, mais je ne peux pas partir avec ce que j'ai appris dans sa mémoire.
Ainsi, d'un geste habile et fluide, Erwin vint se poster dans la trajectoire de l'épée de l'homme qu'il soutenait un instant plus tôt, le repoussant d'un coup de dagues. Il s'était promis de ne pas intervenir, mais il devait au moins essayer de lui faire entendre raison. Il savait cela vain, malgré tout parler était sa seule solution. Hadès et Erika étaient la cause de cela ? Il pourrait les aider sur ce point-là. Il pouvait aussi ramener tout ce beau monde dans le pays... Mais à quel prix ?
- Je m'excuse, Ser Clonwood, mais vous devez m'écouter. Il doit y avoir une autre solution ! Rory veut juste être aux côtés d'Abigail, et elle veut de toutes évidences la même chose ! Il doit y avoir un moyen que ça se produise sans que plus de vies ne soient sacrifiées !
Cette déclaration était adressée à un sourd, muselé par des années de tradition. Pour autant, le rouquin priait pour que sa voix se fasse entendre. C'était peut-être là la seule solution d'offrir une issue favorable. Ainsi, il lança sur un ton ferme :
- Pensez-y. N'y-a-t-il pas une loi, une tradition, qui permettrait à une résolution pacifique ? Quelque chose ? N'importe quoi !
Il continuait de fouiller dans la mémoire du Ser, cherchant à identifier les moindres indices qui pourraient le mener vers une réponse favorable, quitte à se mettre en danger le temps de quelques instants, bien que potentiellement protégé par son ami.
Erwin
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Lun 12 Sep - 0:17
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L’avantage de vivre dans une bulle d’illusion était que le jeune homme n’avait jamais eu besoin de remettre en question quoi que ce soit de toute sa jeune vie, il avait toujours été absolument sûr du bien-fondé et de l’impact que ses actions pouvaient avoir sur ce monde et sur les misérables appelant à l’aide. Pourquoi diable aurait-il dû douter de quoi que ce soit alors que rien ne semblait lui indiquer le caractère vain de ses actes ? Beaucoup diraient que les plus heureux étaient les simples d’esprits et que Kyoshiro était de ces gens-là, beaucoup ne seraient pas si loin de la vérité également, mais la vie avait une façon bien à elle et assez tordue de ramener les gens à la réalité de la manière la plus brutale qui soit. N’aurait-il pas mieux valu de lui rappeler quelques souvenirs, un à un, pour le préparer à la grande révélation finale ? Sans doute mais la vie avait déjà pris la décision de lui asséner un grand coup dans les chicots pour voir comment il arriverait à se relever et surtout dans quel état il serait à la fin.
Mais désormais sa bulle de certitude était réduite en milliers d’éclats et il se trouvait donc bombarder d’au moins autant de questions à commencer par celle qui le préoccupait le plus : qui était-il vraiment ? Question floue, certes, mais qui n’en restait pas moins légitime pour un individu dans sa position ; malheureusement personne ne viendrait lui donner la réponse toute crue, ce qui ne l’empêcha pas pour autant de la poser à son camarade qui semblait avoir une bonne idée de ce qui ressemblait au bretteur ou non. Il fallait bien commencer par quelque chose ou quelqu’un, non ?
Son camarade ne lui donna même pas le début d’une réponse viable si ce n’était qu’on pouvait le qualifier de gentil, de très gentil même et Kyoshiro se retint de rire à cette nouvelle. Qu’avait bien pu lui apporter cette bonté, à part douleur et déception jusqu’à maintenant ?
« Et qu’est-ce que ça m’a apporté jusqu’à maintenant ?»
La question était apparue au milieu de nulle part comme une claque en pleine figure. Cela lui faisait une belle jambe qu’on lui tartine la figure de compliments sur sa gentillesse et sa pureté d’âme lorsque ces deux attributs étaient justement ce qui lui posait probablement dès le début, à quoi bon être gentil si tout n’était que du vent ? Mais le pire dans tout cela était la remarque de son camarade sur le fait d’être humain et que faire des erreurs faisait partie du processus d’apprentissage. Quelle erreur avait-il fait ? Était-ce de son fait son sa mémoire avait été altérée et si sa vie était un stupide mensonge ? N’était-il pas plutôt une victime dans cette affaire ? Ce fut sans doute à cause de son constat que la remarque de son camarade lui laissa un goût amer au fond de la bouche.
Alors que Kyoshiro apprenait que son camarade était capable de fouiller dans la mémoire d’une personne d’une façon qui le dépassait certainement, mais également que ledit camarade n’était pas plus capable qu’un autre de l’aider, le bretteur se contenta de lâcher mollement :
« Moi, je pourrais.»
Oui il pourrait partir car il n’était pas capable de fouiller dans l’esprit d’autrui, oui il pourrait partir car sa générosité était désormais bridée voire même scellée au plus profond de lui, qu’en avait-il à faire de cet individu-là alors que lui-même avec ses propres soucis à gérer ? Silencieusement, irrité de savoir que personne ici ne serait capable de l’aider de quelque façon que ce soit, le bretteur laissa les évènements suivre leur cours et ne broncha pas quand son camarade s’interposa et prit la parole.
S’adossant contre un rocher, les lames toujours le long du corps, les deux hakis au aguets, il observa d’un regard distant la scène qui se jouait sans chercher à interférer le moins du monde.
Mc Rory n'avait pas d'autre chance de survie, dans l'état des choses, que de saisir la seule et unique porte de sortie qu'il pouvait déceler en prenant la poudre d'escampette, ici et maintenant. Il en était convaincu : s'il avait à affronter tout ce groupe, dans son état physique actuel, il était certain d'y laisser sa peau. Peut-être parviendrait-il à en abattre, deux, trois peut-être, mais les autres finiraient tôt ou tard par le vaincre... Il avait toujours été plus fort qu'August, de mémoire d'homme, mais ce dernier s'était également toujours montré nettement plus endurant, plus mesuré et plus prudent. Sans compter qu'il avait à ses côtés Orin, lequel était également un soldat d'élite à la disposition de la Garde Royale de Kingadomu... Autrement dit, même dans des conditions qui lui seraient favorables, le renégat n'auraient jamais suffisamment d'inconscience pour les prendre tout deux à la légère. Alors, dans cet état de fait, c'était une idiotie certaine... Pourtant, quand le Clonwood se mit à bondir dans sa direction, accompagné par trois de ses sous-fifres qui essayaient de le prendre en tenaille afin de restreindre au maximum ses options d'esquive, le chevalier hors-la-loi ne baissa pas les bras : quitte à mourir, autant le faire dans la gloire, comme on avait pu le lui apprendre des années durant. Il amorça un mouvement pour se retourner et frapper fermement l'épée qui le menaçait de la sienne, mais se heurta à un obstacle salvateur : le rouquin qui était arrivé en même temps que son antagoniste principal lui sauva la mise, usant de dagues ridicules mais manifestement solides pour tenir l'autre à l'écart. Un coup de chance ? Peut-être. Dans tous les cas, le garnement entendait bien mettre ce coup de pouce à profit : pas question de s'attarder ici alors qu'il était cerné de toute part par des ennemis compétents. Après quelques mots simples, il se remit en route, envoyant une violente lame d'air en direction de Podarion et de Lansalion, qui le talonnaient encore, afin de les tenir définitivement à distance :
-Merci, rouquin ! Je te revaudrai ça !
De son côté, August avait laissé la colère et l'incompréhension prendre place sur son visage lorsqu'il avait senti Erwin s'immiscer entre sa lame et sa proie pour prendre la place de cette dernière, et pour le repousser avec une fermeté qu'il n'aurait que difficilement soupçonné a priori. Il osait maintenant se dresser contre eux, alors que l'élimination de Mc Rory était un objectif nécessaire pour le maintien de la paix sur Kingadomu ? Au final, ce type n'était peut-être pas différent des Nebulas et des envoyés de Yonkous, qui maltraitaient la population que les chevaliers avaient juré de protéger au péril de leurs âmes : il luttait dans le trivial but d'assouvir ses propres fantasmes, de promouvoir ses propres idéaux, sans avoir à s'encombrer des notions de justice ou de bien commun. La prise de parole du révolutionnaire, pourtant, parvint à le méduser : ce type en savait beaucoup, bien plus qu'il n'avait pu le lui en dire en premier lieu, et le Clonwood ne pouvait guère expliquer cet état de fait. Il ne l'avait pas quitté des yeux depuis bien longtemps, et avait donc probablement feint de ne rien connaître de la situation du Nouveau Monde durant le trajet, éventuellement dans l'objectif de mieux l'appâter... Mais il en savait définitivement plus qu'il n'avait bien voulu le laisser transparaître. En comprenant qu'il s'était très probablement fait berner par cet inconnu trop avenant, le membre de la Garde Royale l'assimila immédiatement en tant qu'ennemi : il était désormais l'heure de le combattre, quitte à devoir passer sur son corps pour obtenir la dépouille de Rory. Pourtant, ce ne fut pas ce qui choqua le plus l'envoyé du Roi, au final : suite à la question du garnement, en effet, le sabreur demeura coi un instant durant. Ses pensées, ses souvenirs et tout ce que le Dog serait en mesure de percevoir s'avérerait terriblement et indéniablement vide. Rien n'avait été stimulé par ces mots interrogatifs et désespérés... Rien, sinon une colère encore plus ardemment attisée.
-Vous tous... Rattrapez Mc Rory, et mettez-le à mort. Orin, toi aussi. Quand à toi, Dog...
D'un puissant bond, preste et vorace, le chevalier vint engloutir la maigre distance de sécurité que le rouquin avait instauré entre eux durant leur précédent échange, et réalisa un brutal geste horizontal pour venir cueillir le cou du révolutionnaire grâce à sa longue épée. L'offensive, directe et soudaine, allait probablement se heurter à un échec pitoyable, mais l'homme n'en avait que faire : pour l'heure et dans l'état des choses, il voulait se renseigner sur l'homme qu'il avait en face de lui, et sur ses véritables desseins. Ainsi, il beugla quelques mots tout en se jetant sur lui, plus agressif que jamais :
-Tu insultes un Royaume entier en considérant seulement qu'une autre option est envisageable !
Plus que lui, plus que le Roi ou Abigail, plus encore que tous ces nobliaux en manque de renommée et de célébrité, c'était Mc Rory lui-même à qui Erwin laissait un impitoyable affront. Si une tradition n'avait jamais permis de se sortir d'une situation aussi précaire, le membre de la Garde Royale aurait sans conteste essayé de la saisir avant d'en venir à de telles extrémités : il possédait une fierté, au même titre que ses semblables. Et le simple fait d'éventuellement nuire au pays qui l'avait vu grandir y était un affront mémorable...
Mc Rory prend la tangente, poursuivit par tout le groupe d'August, lequel fonce sur Erwin pour le décapiter horizontalement !
August Clonwood est lvl 45. Mc Rory est lvl 43 (dans l'état actuel, du coup). Orin Jack est lvl 39. Pour les autres, vous savez pas !
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Dim 25 Sep - 8:55
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Était-ce les paroles de Kyoshiro ou l’inefficacité de son pouvoir dans cette situation qui le perturbait ? En tout cas, Erwin mit un temps à réaliser qu'il venait d'échouer dans sa quête d'Excalibur, mais plus encore dans la motivation qu'il pouvait apporter à l'épéiste. Ainsi, McRory partit, poursuivi par le reste des chevaliers. Le rouquin activa son Haki, se demandant si les vers de la montagne allaient commencer à se rapprocher et dévorer le reste de la troupe. Sa pseudo-traîtrise allait-elle entraîner la mort de nouveaux hommes ? Il ne put s'empêcher d'avoir le cœur serré en pensant à cette possibilité.
Son corps tout entier fléchit lorsqu'il comprit qu'il était attaqué. Misant sur son agilité, il laissa la lame passer à l'horizontal, au-dessus de lui, là où aurait du se trouver sa tête. Bien sûr à cause de son Haki éteint quelques secondes plus tôt, il n'avait pas senti l'hostilité de son ennemi, mais il avait décrypté ses mouvements. Cette enflure... En réalité ce n'était qu'un chevalier qui faisait son devoir. À regret, peut-être, mais il n'avait que faire des bons sentiments. Alors que les autres combattants continuaient leur route, le maudit émit un soupir agacé. Il aurait pu les rattraper sans soucis... Malheureusement il lui aurait fallu laisser August sans surveillance.
S'échappant d'un salto tout en regagnant une position de défense, dagues en main, le rouquin coupa l'air à plusieurs reprises, sentant son Haki de l'Armement lui titiller les bras, envoyant une déferlante sur son adversaire. Bien sûr, cela n'avait pas pour but de l'abattre : ça aurait été bien inutile dans l'état actuel des choses. Il voulait le maintenir à l'écart le temps de réfléchir à une solution, sachant que l'ennemi se relancerait à l'assaut.
Oui, car il s'agissait de l'ennemi. Si McRory était condamné de son côté, à cause de sa faiblesse, August ne pardonnerait pas l'affront du rouquin. Celui-ci ne tuerait bien évidemment l'homme en face de lui – pour peu qu'il en soit capable – mais il comptait bien s'y opposer farouchement, peut-être parce qu'il ne savait pas quoi faire d'autre. Il se sentait démuni dans cette situation. C'était un combat de convictions, mais sans conviction de son côté. Il ne se battait pas pour un idéal : la réponse à sa question, il ne l'avait pas trouvée. Dans tous les cas il y aurait des morts. Cette froide constatation aurait dû lui indiquer le sacrifice à faire, la marche à suivre...
- Putain ! Hurla-t-il de rage, en s'élançant sur le Clonwood, fixant son Haki sur lui. Je me fiche de vexer tout un royaume, ou la terre entière. C'est une vie humaine.
Il savait que cette attaque était une pure perte de temps : de sa dague droite, il allait venir rencontrer la lame de son adversaire pour la bloquer. Puis avec sa seconde arme, il viendrait briser le contact un bref instant, envoyant la lame de son ennemi à hauteur de son visage. Avec fluidité, il se déplacerait sur le côté, et derrière son adversaire, pour lui planter un instant son arme dans l'épaule directrice. Malheureusement pour lui, cette attaque avait toutes les chances d'échouer. Un timing imparfait, malgré des mouvements vifs. S'il sentait la lame de son adversaire s'approcher de trop près, il s'éloignerait simplement en esquivant grâce à sa maîtrise du Haki. Il ne prendrait pas encore le risque d'être blessé.
- Vous êtes certain qu'il n'y a pas d'autre solution ? Demanderait-il alors à nouveau d'une voix hésitante, remisé à sa petite condition d'être humain, alors qu'il reviendrait progressivement à ses sens.
Il n'était pas omnipotent. À plusieurs reprises, la vie s'était bien l'avait nargué, plongé dans l'impuissance. Incapable de sauver tout le monde. Mais capable de causer de nombreuses morts. Était-ce là la seule solution ?
Baissant ses armes, il les rangerait, abdiquant devant le Clonwood. Il ne pouvait pas laisser les choses comme ça. Alors il courrait en direction de McRory et du reste de la troupe, sans demander son reste. Puis il userait de son pouvoir de téléportation, une fois engouffré dans le couloir, pour gagner quelques instants, rattraper la troupe rapidement. Il ne savait pas encore ce qu'il pourrait faire. Mais il ne pouvait pas laisser McRory ou aucun autre de ce royaume prendre cette épée : qu'il soit d'accord avec les traditions de ce pays ou non, il était évident qu'une guerre civile entraînerait plus de morts qu'auparavant. Une seule vie... C'était une vie de trop. Mais impossible à raisonner, devenait-il le sacrifice nécessaire ? Pouvait-il s'y résoudre ?
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Mar 27 Sep - 2:22
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On aurait pu croire que le jeune homme avait perdu toute once de motivation et que la seule chose qui l’empêchait de quitter cette île était la simple flemme de mettre un pied devant l’autre, ce qui aurait pu être une conclusion logique au vu de l’état actuel de l’épéiste, mais en vérité cette motivation était simplement à son niveau le plus bal comme des braises en passe de devenir froides. Alors oui il pouvait sembler avoir l’esprit ailleurs, tout adossé qu’il était contre ce rocher anonyme, à regarder vaguement cette dramatique scène se dérouler sous ses yeux et gagner en violence à chaque instant, mais son inaction n’était pourtant pas le reflet de son désintérêt.
Bien sûr il était difficile de déceler un intérêt pour quoi que ce soit dans ces yuex qui semblaient presque morts mais c’était ce presque qui faisait toute la différence, c’était ce presque qui avait poussé le bretteur à garder ses lames entre ses mains plutôt que dans ses fourreaux, c’était ce presque qui avait poussé cet épéiste à garder son regard sur la scène plutôt que de se perdre à contempler le morne paysage autour de lui. Et puis vint enfin le moment tant attendu de l’affrontement où le téléporteur vint s’interposer pour empêcher sa cible d’être tranchée par son bourreau alors que c’était lui-même qui avait demandé à Kyoshiro de retarder ladite cible. Curieux, n’était-ce pas ? Bien sûr que le bruit sourd de deux lames s’entrechoquant avait de quoi faire relever la tête du jeune homme et, l’espace d’un instant, une lueur de curiosité et d’intérêt apparurent comme des ombres fugaces, avant de disparaître aussitôt.
Qu’ils se battent s’ils pensaient que cela allait régler quelque chose, ce n’était certainement pas Kyoshiro – pour changer – qui allait les en empêcher. Mais soudain, alors que le bourreau s’époumonait à cracher son indignation à la figure d’un téléporteur qui semblait en avoir assez de lutter contre ces tristes individus, les braises étouffées de Kyoshiro observèrent le reste de la troupe et la cible s’en aller sans demander leur reste. Sérieusement, pensaient-ils vraiment qu’ils pouvaient partir ainsi et la faire à l’envers au petit duo ? Oh non, tout mou qu’était Kyoshiro il n’oubliait pas le but premier de la présence son camarade sur cette île.
Lentement mais sûrement ses braises étouffées prirent une teinte plus sombre, plus opaque tandis que l’hôte de ce corps s’éloignait de son rocher. Sentant que sa lassitude commençait à se transformer en impatience et en énervement, sans doute parce qu’il était lassé de voir que c’était au tour de son camarade de lutter vainement avec des mots, il s’avança et lâcha :
« Erwin, éloigne-toi d’ici. »
Sans crier gare le jeune homme se mit à briller de mille feux comme il ne l’avait pas fait depuis plusieurs jours et, sans prévenir, bondit à une hauteur impressionnante à l’aide de son fruit. Tendant son bras vers le groupe qui prenait la fuite ainsi que la cible qu’ils poursuivaient, paume tendue vers ses cibles, ce fut avec un énervement certain et une volonté de boucler cette histoire qu’il cracha sauvagement :
« Ça suffit ! Puisque les mots ne semblent pas vous atteindre, au moins vous comprendrez ça ! »
Toute la lumière qui irradiait du corps de ce maudit vint s’aglutinner dans la paume du jeune homme qui, en un instant, déversa toute cette lumière en un rayon destructeur. Oh non la largeur de ce rayon et sa vitesse ne payaient peut-être pas de mine, mais sans même s’en rendre compte le maudit venait de déverser sur tout ce groupe sa plus puissante attaque qui éventrerait aisément une partie de la montagne et ferait son lot de victimes.
S’en souciait-il ? Encore aurait-il fallu qu’il comprenne la portée de son geste, ce qui n’était pas le cas pour le moment. Il se contentait de déverser son impatience et sa colère sourde sur ces gens, non pas parce qu’ils le méritaient mais parce qu’il le pouvait, ce qui était peut-être encore pire que tout. Il allait regretter son geste, c’était certain.
Spoiler:
Technique utilisée : - Final flash : Technique la plus destructrice du maudit à l'heure actuelle. Kyoshiro concentre toute sa lumière en un seul endroit et relâche cette énergie sous la forme d'un puisse rayon d'énergie luminescent. Si la taille du rayon ne paye pas de mine, son potentiel destructeur est tel qu'il serait aisément capable de raser une ville de la carte.
Lorsque son épée vint percuter la dague du rouquin, les sourcils du chevalier se froncèrent d'agacement et de désappointement. Tout aurait été tellement plus simple si cet étranger avait accepté sa défaite, ici et maintenant, ou s'il avait tout simplement décidé de passer outre cette querelle qui ne le concernait aucunement, s'en retournant à ses activités journalières sans plus se préoccuper du destin de ces hommes dont la vie et les mœurs lui échappaient totalement... Malheureusement, tout semblait vouloir se jouer du pauvre August, qui voyait donc l'aide offerte auparavant muter en une adversité saisissante et pour le moins lassante. Sa petite bande était encore largement assez redoutable pour prendre soin de Mc Rory tel qu'il l'était à ce moment précis, à savoir grandement diminué aussi bien physiquement que mentalement, mais il allait sans dire qu'il aurait véritablement préféré être également de la partie : c'était à lui qu'aurait dû échoir la tâche douloureuse et âpre de mettre fin à la vie de son collègue d'antan, car c'était le seul de la bande à avoir réellement un tant soit peu de responsabilité dans la désertion de l'ancien membre de la Garde Royale. S'il avait seulement su le raisonner, lui faire comprendre l'ineptie dont il se rendait coupable, pointer du doigt le ridicule de son raisonnement et les foultitudes de dangers qui en découlaient, sans doute aucun d'entre eux ne serait ici, présent sur High West... Tout ne s'était pour autant pas déroulé comme prévu... A aucun moment, d'ailleurs. Cette constatation, le Ser la fit d'autant plus volontiers lorsque la seconde arme blanche du civil vint frapper son épée, pour le forcer à briser le contact. Pas sot, sachant pertinemment que l'autre aurait l'avantage dans un combat trop rapproché, le Clonwood amorça un mouvement de recul qui devint promptement d'un tour sur lui-même lorsque le coutelas du rouquin menaça de lui trancher l'épaule. La très légère estafilade qui y apparut arracha une expression plus courroucée et exaspérée que réellement endolorie : ce type était coriace, et il en prit pleine mesure lorsque son épée, décrivant en contre-attaque un arc de cercle fluide et redoutable, ne vint mordre rien d'autre que du vide. Là-dessus, Erwin s'écarta de lui, rompant à nouveau l'effervescence du combat en semblant soudain plus découragé, plus désabusé qu'auparavant. Il était peut-être moins naïf qu'il n'en avait l'air... Parfaitement conscient du fait que cela allait peut-être leur permettre de poser la main sur Mc Rory avant que celui-ci ne mène à bien son funeste objectif, le Ser se contenta de répondre avec une gravité et un sérieux indéniables :
-Non. Rien ne peut permettre à notre Royaume d'en sortir entier tout en offrant à Mc Rory ce qu'il souhaite obtenir. C'est une utopie.
Là-dessus, le rouquin sembla reprendre contenance et se faire une raison. Ce fut tout du moins l'idée que s'en fit August lorsqu'il reprit le chemin qu'avait emprunté Mc Rory un peu auparavant, mais le chevalier ne perdit toutefois pas une possible ruse pour le pousser à l'imprudence. C'était donc avec la ferme intention de le garder à l’œil et d'intervenir à nouveau si la situation l'exigeait qu'il se mit à le poursuivre, lame toujours à nue. Le reste du petit contingent militaire, fugitif y compris, avait déjà bien profité de la diversion pour progresser plus loin encore, plaçant le duo et l'homme lumière pour l'heure légèrement en retrait... Jusqu'au moment où ce dernier se mit dans l'idée de réagir à la situation face à laquelle il avait pourtant décidé de demeurer passif jusque-là. Lorsque de la lumière condensée sembla se préparer à être catapultée dans leur direction, les plus rapides à agir furent indéniablement les meilleurs. Orin attrapa le premier soldat qui lui passait sous la main, Lansalion, et se projeta brusquement le plus loin possible en avant, toujours en poursuivant Mc Rory, pour s'éloigner le plus possible de ce qui allait être l'épicentre de l'explosion. Loreck le suivit d'ailleurs bien vite, sans toutefois chercher à prendre quelqu'un avec lui, peu soucieux qu'il était du bien-être des plébéiens tant que le seigneur, lui, survivait. Podarion, enfin, comprit qu'il était trop lourd et trop massif pour agir de la même manière qu'eux. Il se montra donc davantage intelligent, et se projeta sur le côté d'un coup sec, préférant mettre un terme à sa poursuite irraisonnée pour tenter de se prémunir tant bien que mal des menaces qui le guettaient. Ne demeurèrent donc parfaitement en place qu'Olimel et Etonel, incapables qu'ils furent d'esquisser le moindre geste pour répondre à une offensive aussi démesurée.
Si tout se passait donc tel que Kyoshiro l'entendait, Loreck, Orin et Lansalion seraient les trois seuls chevaliers à s'en tirer de façon quasiment indemne. Podarion risquait, malgré son éloignement, de subir quelques graves blessures et le duo demeurant, quant à lui, encourrait purement et simplement la mort... August, conscient d'être le témoin d'une scène à laquelle il ne pouvait pas réagir, serra les poings et beugla en direction du rouquin :
-Non ! Dis à ton pote d'arrêter ses conneries ! Si un seul de mes hommes meurt par sa faute, je lui coupe les mains !
Même s'il avait été inébranlable, sérieux et même froid durant tout le trajet qui les avait mené à travers la jungle hostile que représentait ce mont, le Clonwood n'en était pas moins préoccupé par la santé de ses fidèles hommes. Certes, il avait toujours eu conscience qu'un objectif tel que la capture de Mc Rory ne pouvait pas être réalisé sans sacrifices, mais il ne pouvait pas se résoudre à laisser les siens mourir sans tenter de leur venir en aide... Ou, par défaut, sans punir de façon cuisante celui qui les aurait mis à mal, au même titre que les vers précédemment.
August poursuit Erwin pour le garder à l'oeil. Quand Kyoshiro tire, Orin prend Lansalion avec lui et prend de l'avance pour éviter l'explosion en mode dash/soru. Loreck arrive à le suivre sans mal. Podarion, trop balourd mais réactif, essaye de s'écarter sur le côté. Les deux autres comprennent pas ce qu'il se passe.
Dans le pire des cas, si Kyoshiro tire tout de même, Olimel et Etonel seront considérés comme étant au bord de la mort (morts si aucun secours ne leur est apporté dans les minutes/secondes qui suivent). Podarion sera probablement mis hors-jeu, l'armure à moitié défoncé et le corps bien entamé, mais pourra survivre du choc. Orin et Lansalion risquent d'être légèrement touchés, mais rien de dangereux pour autant. Loreck a pris beaucoup trop d'avance, et ne risque plus rien.
August Clonwood est lvl 45. Mc Rory est lvl 43 (dans l'état actuel, du coup). Orin Jack est lvl 39. Loreck est au moins lvl 39 aussi. Podarion est lvl 36. Lansalion est lvl 33. Etonel et Olimel sont lvls 32.
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Lun 3 Oct - 17:23
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« Éloigne-toi d'ici. ». Il eut été sot de croire que le rouquin n'allait pas réagir. Il eut pourtant à peine le temps de réagir et d'identifier la situation. Le pouvoir de Kyoshiro était puissant, certainement cent fois plus que le sien à l'état brut. Il pouvait aisément, s'il le désirait, exterminer les humains qui se trouvaient tous ici. Pourtant, tous étaient à portée de vue. Le rouquin n'avait pas d'autre choix que de prémunir le groupe de l'attaque de son camarade... Ou de sauver ceux qui pouvaient l'être. Il lui fallait moins d'une seconde pour intervenir. Le maudit de la lumière en mettrait tout autant à lancer son assaut : c'était suffisant. Alors que tout le monde se projetait dans tous les sens, restaient en place les deux chevaliers en armure. S'il ne connaissait pas leur nom, il n'en avait pas besoin pour leur venir en aide. Il ne pouvait pas raisonner cet homme perdu dans les ténèbres. Il ne pouvait que sauver ses potentielles victimes. Et c'est ce qu'il fit. Son corps disparut sous les yeux du Clonwood. Son Haki entièrement activé, il repérait chaque voix : l'avancée de McRory, les esquives de Orin et des autres, et l'impuissance si douloureuse de son précédent adversaire.
- Je vous tiens ! Fit-il en les ramenant à proximité de leur maître.
Il se retourna alors brusquement. Son regard ne pouvait s'empêcher d'être accusateur, alors qu'il avait lui-même pris la décision de s'opposer au groupe quelques instants plus tôt. S'il n'avait pas besoin de soulever l'évidence pour que son ami s'en rende compte, il le fit tout le même. Son cœur battait la chamade, bien plus qu'il l'aurait cru, ne tenant pas compte des remarques d'August pour proférer sa réplique.
- Tu aurais pu les tuer.
C'était plus qu'assez pour abattre un coup de massue sur le maudit. Se retournant, le rouquin décida de réparer sa précédente erreur. Il n'avait plus besoin de cacher son pouvoir de téléportation au groupe qui l'avait certainement compris à présent, sans forcément faire les liens avec tout ce que cela impliquait – dont les menaces qui pourraient planer sur leur royaume. Disparaissant de manière successive, il décida de retrouver le plus rapidement possible le chevalier de la Garde Royale qui avait pris de l'avance. Il ne tarderait pas à le faire, dépassant certainement les autres et les laissant sur le bas-côté. Ils viendraient bien sûr à sa suite mais cette attaque lui avait offert un sursis, une chance de faire ce qui est juste, une chance de donner une chance.
Ainsi bientôt il arriverait aux côtés de McRory, sans avoir mis fin aux jours du Clonwood. Seraient-ils proches de cette fameuse épée de légende, de cette Excalibur ? Allaient-ils pouvoir mettre la main sur la lame de légende ? Le révolutionnaire ne laisserait pas faire le blondinet, contre toute attente. Il avait pris sa décision. Il savait que ce système de castes, de traditions, était bien plus grand que lui. Les femmes et les hommes qui y étaient soumis de par leur naissance en souffraient parfois. Et il y avait certainement des abus. C'était le propre de l'homme, de ses défauts.
- J'ai lu dans ta mémoire, ferait alors le rouquin en se mettant entre l'épée et le blondinet, quelque soit la distance qui les en séparait.
Il était faible face à cet aveu. McRory devait faire partie des rares personnes à avoir été mises dans la confidence. Mais ce n'était pas un privilège, juste une nécessité. Ici, il ne pouvait rien faire pour lui venir en aide.
- Je sais pourquoi tu fais ça. Pour vous. Mais ce n'est pas juste. Tu ne peux pas. Elle s'est résolue à son destin. Ne bafoue pas son sacrifice en prenant des vies innocentes.
Erwin avait la main sur Salvation. Il savait que cette dernière remarque énerverait celui qui avait tout sacrifié. Les hostilités seraient brèves. McRory diminué, il n'avait aucune chance, d'autant plus que d'autres arrivaient.
- Abandonne Excalibur. Fuis, McRory. Oublie l'honneur, il ne sert à rien. C'est de la témérité, ici. Ne précipite pas ta fin. Si tu continues vers le sommet de la montagne, tu atteindras les îles célestes. Fais-toi oublier. Et reviens. Le temps est la seule chose que tu peux t'offrir actuellement.
Il ne lui laissait pas le choix. C'était un ultimatum, une exigence de son cru. Il savait que le chevalier était bien trop diminué pour combattre. Tout comme il savait que seul à ses côtés contre tous les autres, avec un Kyoshiro explosif, il avait peu de chances de l'emporter. Tout comme il savait que cette situation se solderait par un nombre de morts bien trop important. Mais ses motivations étaient tout aussi sombres qu'égoïstes : il ne voulait pas avoir sur la conscience d'autres vies perdues.
Et pourtant, s'il avançait vers l'épée, il tirerait.
Sauvetage des deux loustics, puis Erwin prend de l'avance et retrouve McRory pour lui faire une ultime proposition ou le tuer s'il déclenche les hostilités. Je ne sais pas à quel niveau ils se retrouvent du coup "Entre lui et l'épée" est relatif. En tout cas il y a normalement assez de distance pour qu'il puisse parler sans être entendu par d'autres personnes.
Erwin
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Mar 4 Oct - 1:43
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Cette mission improvisée suivait irrémédiablement son court et, alors que toute tentative de régler ce conflit par la diplomatie avait finalement été un cuisant échec, Erwin se faisait le défenseur de la raison et de la sagesse en s’opposant au plus belliqueux de ce petit groupe pour lui faire entendre raison. Pourquoi ? Parce qu’il s’agissait de la tête pensante et généralement les individus bien éduqués et avec une certaine rigueur militaire, comme cela semblait être le cas ici, avaient tendance à suivre leur leader sans trop poser de questions. Bien entendu le bretteur avec l’esprit brisé ne possédait pas la capacité de son camarade à fouiller dans la mémoire des autres, il se contentait de sentir absolument tout – vivant comme inanimé – dans un assez large périmètre, aussi ne pouvait-il pas comprendre l’ampleur du problème qui se présentait ici. Mais en avait-il seulement envie ? C’était dur à dire puisque la motivation et l’intérêt étaient généralement corrélés, et inutile de dire que les deux étaient aux abonnés absents en ce moment-même.
Comprendre l’intérêt que pouvait porter son camarade était une chose, malgré l’importance de la cause qui justifiait la présence du duo sur ce trou perdu, mais que fallait-il en bretteur pour franchir la barrière et commencer à s’impliquer pour une cause dont il ne connaissait rien ? Ne serait-ce que se poser la question révélait à quel point il avait dévié de celui qu’il était jadis, mais cela ne changeait rien au fait qu’il ne désirait pas connaître la raison qui poussait son adversaire à être ici tout autant que la raison pour laquelle cedit adversaire était poursuivi par cette troupe. Kyoshiro et Erwin avaient largement assez de problèmes à eux deux pour ne pas commencer à s’occuper de ceux des autres.
Cependant, au fil de la discussion et de l’affrontement entre le chef de la troupe et le téléporteur, à travers l’épais brouillard de ténèbres qui saturait l’esprit de ce pauvre épéiste commença à poindre quelque chose, un petit début d’émotion pour ainsi dire. Cela commença par un espèce de chatouillement à l’arrière de la tête, pas de quoi allarmer le jeune homme, mais à mesure que les secondes passaient ce chatouillement se transforma en une envie de se gratter et cette envie gagna en intensité au point de devenir désagréable…voire même douloureuse. Une chose était logée là, dans sa tête mais il n’arrivait pas à l’identifier et encore moins à s’en débarrasser, et ce fut à cause de ce satané sentiment de frustration que sa patience commença à craqueler à une vitesse alarmante. Lui qui était d’ordinaire si diplomate et patient commença à perdre patience en voyant que son camarade perdait son temps à tenter de parler à un mur armé d’une épée, il aurait aimé pouvoir accomplir la mission pour laquelle il était ici pour ensuite s’en aller.
Mais s’en aller où, d’ailleurs ? Il ne pouvait pas encore retourner chez Eko, alors devait-il retourner sur Graou Island en espérant y trouver un visage familier ? Cela semblait être la solution la plus sensée mais pour l’heure il avait un peu de ménage à faire. Bondissant pour armer son coup dans le but d’en finir avec cette perte de temps inutile, sans forcément penser aux vies qu’il allait éradiquer en agissant ainsi, Kyoshiro ne pensa pas un seul instant que son camarade aurait pu ne pas être d’accord avec cette façon de faire. Pourquoi ? Parce qu’il était sans doute trop fermé pour faire suffisamment preuve d’empathie pour envisager la possibilité que son camarade ait un avis différent.
L’attaque fut expulsée de la main et, alors que l’explosion eut lieu devant les yeux du jeune homme sans faire d’apparente victime, la lumière jaillissant de cette explosion éblouit le jeune homme l’espace d’un instant et balaya les ténèbres qui entouraient son esprit. Alors qu’il retombait doucement sur le sol, observant les dégâts de son attaque et les victimes qu’il aurait pu faire, les mots de son camarade sonnèrent comme un rappel de plus à la réalité. Était-ce lui qui venait de détruire tout ça ? Était-ce lui qui avait failli balayer toutes ces vies sans même sourciller ? Ce n’était pas vraiment le fait de réaliser cela qui l’effrayer le plus, mais le plus effrayant des constats sortit de sa bouche comme réponse aux remontrances de son camarade :
« Je sais. Et ça semblait si…facile.»
Il commençait à comprendre comment certains de ses camarades pouvaient envisager aussi légèrement d’ôter une vie et, pour tout dire, la facilité avec laquelle il aurait pu devenir un boucher lui faisait véritablement froid dans le dos.
« Qui l’eut cru ? »
Oh non ce n’était pas là une marque d’humour mais simplement la surprise qui le faisait se poser cette question à voix haute. Jamais il n’aurait cru que traverser cette limite serait aussi incroyablement aisé. Mais bien vite la réalité le rattrapa et il sentit son camarade partir à la recherche du reste du groupe tandis que le bretteur restait là, quelques pas en arrière, réalisant à peine ce qui avait failli se passer. Combien de secondes passèrent avant qu’il ne puisse se sentir suffisamment frais et équilibré pour se redresser de nouveau ? Plusieurs poignées au moins, puis il se remit en route vers la voix de son camarade qu’il ne pouvait clairement pas rater.
Avait-il des regrets ? Bien sûr mais le poids ne l’accablait plus depuis que l’explosion lui avait – étrangement – ouvert les yeux. Aisni se contenta t-il de marcher à vive allure en direction du petit groupe sans savoir ce qu’il y trouverait. Plus de combats ? Plus de discussions ? Redevenu à peu près lui-même il devait bien avouer que l’idée de clore tout cela plus calmement que ça avait commencé ne lui était pas désagréable.
D’ici quelques instants il arriverait sur place et pourrait aider son camarade bien mieux qu’il ne l’avait fait jusqu’à maintenant, il avait sa part du boulot à abattre et quelques coups pour lesquels se faire pardonner.
Toute cette situation s'était écoulée dans une outrageuse effervescence. August, épée au point, maudissait son impuissance tout en cherchant vainement à avaler la distance qui le séparait de ses subordonnés : lui aurait peut-être su les en tirer à temps, ou dévier tout du moins la dangereuse offensive menée par le logia... Mais il n'avait pas les capacités suffisantes pour se dresser sur son chemin, pour se montrer aussi inébranlable qu'il avait pu le promettre durant ses foultitudes de serments prêtés avant d'arriver au poste qu'il embrassait si fièrement. Il ne pouvait s'en remettre qu'au rouquin, qu'à cet étranger instable et si inconstant, ayant maintes et maintes fois retourné sa veste en sa présence alors même qu'ils ne se connaissaient que depuis une poignée d'instants. Dents et poings serrés, le Ser fut toujours aussi impuissant lorsque l'espèce de projectile doré fut projeté en direction des siens... Et le demeura toujours autant lorsque ledit rouquin disparut avant de revenir à lui, le tout en un éclair, accompagné d'Etonel et d'Olimel. Les deux soldats, tremblants et effarés, semblaient tout juste prendre conscience du danger qu'ils avaient encouru durant une poignée de secondes. L'explosion qui s'étala sous leurs yeux leur laissa simplement quelques sueurs froides, et le rouler-bouler de Podarion, pourtant protégé par sa corpulence massive et son armure gargantuesque, acheva de les conforter dans leur idée originelle : ils venaient de frôler la mort. Le membre de la Garde Royale, intrigué, sembla alors se désintéresser de ses subordonnés pour reporter son attention sur le maudit téléporteur... Vainement, encore une fois. Sans se faire attendre, le révolutionnaire prit la tangente, poursuivant brusquement sa route jusqu'en direction de Mc Rory et des autres, non sans adresser au passage quelques remontrances à son allié pourvu d'indéniables capacités destructrices. Le Clonwood, qui ne voulait pas le laisser s'en aller à nouveau sans piper mot, tenta de se précipiter à sa suite avant de se raviser : un vrombissement assourdissant communiqua le long du sol, manquant de faire tomber les deux soldats derrière lui, et un ver d'une taille tout bonnement cataclysmique dévoila la grandeur de sa carrure à travers une faille gigantesque, menaçant de fondre en direction de Podarion, dont le sang l'avait probablement alléché. Sans réfléchir davantage, le Ser corrigea sa route pour se rendre droit face à l'énorme prédateur, conscient que ses trois subordonnés n'auraient pas la moindre chance de s'en défaire sans son aide, et poussa un juron en maudissant la situation dans laquelle ils s'étaient tous fourrés.
Ser Mc Rory.
Ils le talonnaient. Les chiens de guerre d'August. Pas étonnant : même à moitié mort, il leur aurait donné l'ordre de poursuivre la traque... Mais Rory n'en faisait que peu de cas, au final. Plus ils se séparaient, plus il avait de chances de l'emporter. Même Excalibur en main, il ne parviendrait pas forcément à inverser la tendance. Peut-être que l'un ou l'autre des soldats accepterait de servir sa cause, mais Orin Jack était aussi fidèle qu'un clébard, et le type qu'ils semblaient avoir engagé avait l'air plus intéressé par l'argent que par la fierté et la bonne conscience. Autrement dit, même avec l'épée prophétique, rien ne serait achevé : tout serait encore à construire. Ce ne serait qu'un début, qu'un commencement, qu'une épreuve parmi tant d'autres, visant à leur offrir à eux, Abigail et lui-même, des lendemains bienheureux. Pourtant, lorsqu'une figure plus ou moins familière pointa le bout de son nez en s'imposant face à lui, lorsque le rouquin lui somma de s'arrêter s'il tenait à la vie en déclarant que la princesse avait accepté son douloureux destin, le Ser ne put s'empêcher d'éprouver un léger doute. Agissait-il vraiment de la bonne manière ? Il avait toujours juré de suivre ses convictions, mais également de protéger les faibles, les démunis... Et si, au final, la Princesse n'avait-elle pas camouflé ses véritables sentiments, pour éviter de le blesser ? Tant d'incertitudes auraient dû le troubler bien auparavant, avant même qu'il ne quitte le Nouveau Monde... Car désormais, il s'interdisait le moindre arrêt. Il n'avait pas le droit de fléchir, de s'arrêter, de songer même au bien fondé de sa quête : il agissait tel qu'il le devait, au nom de la seule personne qui lui était véritablement chère. Il l'aimait, elle aussi : quel monstre aurait bien pu vouloir les empêcher d'accéder à leur idylle ? Et pourtant... Ce rouquin, qu'il avait manifestement à tort pris pour un allié quelques secondes plus tôt, semblait être de ceux-là. Une créature abjecte, égoïste au nom du bien-être d'une majorité. L'un de ceux qui prônait, sans la moindre honte, que la souffrance d'une seule personne pouvait s'avérer nécessaire et satisfaisante mise en rapport avec le bonheur d'un millier d'autres.
Ce n'était là qu'une vision inversée de l'échelle sociale encore en vigueur au sein du Gouvernement Mondial. La Royauté de Kingadomu n'était qu'un apparat, qu'un grotesque simulacre de force politique visant à cimenter le peuple de façon inébranlable. Au final, princes et Rois n'étaient qu'esclaves d'un plus grand nombre, et devaient piétiner leurs souhaits au nom des autres. Cette mascarade égoïste n'avait que trop duré. Combien d'autres princesses avaient-elles dû souffrir au nom du peuple ? Et combien, à l'avenir, partageraient le même funeste destin ? Abigail serait la dernière. Il l'avait juré.
-Immoderatus !
Il eut tout juste besoin d'un simple mouvement vertical pour que sa lame, soudainement, ne semble se multiplier droit devant lui à l'infini. Un mur tranchant foncerait bientôt droit en direction d'Erwin, dans le but de le hacher menu dès lors qu'il le toucherait. Rory ne riait plus : il se sentait capable d'empiler les cadavres.
August renonce à la poursuite quand un ver attaque Podarion. Rory attaque Erwin avec sa meilleure offensive.
August Clonwood est lvl 45. Mc Rory est lvl 43 (dans l'état actuel, du coup). Orin Jack est lvl 39. Loreck est au moins lvl 39 aussi. Podarion est lvl 36. Lansalion est lvl 33. Etonel et Olimel sont lvls 32.
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Ven 7 Oct - 17:19
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- Je vous tiens ! Fit-il en les ramenant à proximité de leur maître.L'avertissement d'Erwin n'avait pas suffi à dissuader son adversaire. C'était une vaine parole en face d'une personne déterminée. Et même s'il comprenait et respectait cette envie de voler quelques instants avec sa princesse, le révolutionnaire ne pouvait pas appuyer cette décision. Il y avait quelque chose de définitivement mauvais dans ce choix, dans cette abnégation de la possibilité de tuer un grand nombre de civils dans cette quête. C'était aussi pour cela que son combat impliquait le moins de vies innocentes possibles. Malheureusement, aujourd'hui, il devrait en ôter une. Son nouvel ennemi savait dans quoi il s'engageait en entamant le combat, il ne prenait peut-être pas conscience du risque dans lequel le portait son état, mais c'était indéniable : il était trop faible pour gagner. Que ce soit sur le court ou long terme, que ce soit contre Erwin ou les autres membres de la garde royale, il n'y avait plus d'échappatoire possible une fois qu'il s'était engagé sur ce chemin impraticable.
- Tu as donc fait ton choix.
Il n'y avait pas de politesse à avoir. Le risque de se retrouver dans une situation incontrôlable augmentait de minute en minute, et à mesure qu'il réalisait le sacrifice à faire, le rouquin n'avait qu'une seule envie : reculer. Car n'était-ce pas perdre un peu de son âme que d'ôter une vie ? Combien de fois n'avait-il pas penser cela avant de couper la gorge d'un politicien vertueux ? Avant même de provoquer la mort, par ricochet, d'Octave et de sa camarade ? Seule exception : abréger les souffrances. Mais ce n'était pas ici le cas. Il ne pouvait que se cantonner à un drame pitoyable : celui de l'apologie du vice sur la vertu.
- Un seul coup, un seul, marmonna-t-il pour lui même, comme un encouragement dénué de sens.
Et alors il disparut tandis que la lame en face de lui semblait se multiplier à l'infini. Son pouvoir était vraiment injuste : il ne laissait pas le temps à la pauvre âme en face de lui, dans la plupart des cas, de réagir. Encore moins en l'absence de Haki de l'Observation. Il lui suffisait d'un instant pour apparaître dans son dos, arme en main, canon prêt à tirer. Il fallait être froid. Il fallait fragmenter son âme et accepter d'en perdre un morceau pour le bien d'autrui. C'était plus grand que lui. Ça le dépassait totalement. La situation glissait entre ses mains comme l'air filait sur sa peau. Pourquoi McRory n'avait-il pas accepter le compromis qui lui aurait permis, plus tard, de reprendre la situation en main ? Dans un autre contexte, ils auraient pu aborder le problème sous un autre angle. Mais il ne pensait pas au royaume. Il ne pensait sûrement même plus à sa Abigail en réalité : seule sa révolte surmontait tout le reste.
Alors Erwin appuya sur la détente tandis que son corps était traversée par son Haki de l'Armement, que le fluide se déversait dans ses veines. Deux fois. La première balle devait aller se loger au sol, et créer une surface collante qui, ridiculement, viendrait ralentir les mouvements de l'ancien garde royal et ralentir ses mouvements. Enfin, la seconde balle visait le cœur. Elle était perforante, tout au plus normale sous bien des aspects. Par d'explosion de la chair, pas de naïf chaleur qui viendrait porter son sang à ébullition. Seulement cette drôle de sensation d'un bout de ferraille qui vient ôter la vie. Simplement. Brutalement.
S'il avait pu, le garçon aurait alors pleuré à cet instant. Ce ne serait pas le fait de réussir ou d'échouer. Ce serait le fait d'avoir appuyer sur la gâchette. D'avoir commis un acte barbare, de sang froid, digne de ce Gouvernement Mondial qu'il blâmait tant. Il comprenait la portée de son geste à cet instant. Il se le justifiait. « Je vais sauver d'autres vies. ». Mais pas le sienne. Pas celle d'un garçon encore dans sa prime jeunesse, qui rêvait d'amour. Ni celle d'une princesse qui avait cédé face à la pression politique de son royaume. Mais bien les centaines de civils qui vivaient sous cette monarchie bourrée de défauts comme tant d'autres. La question qu'il pouvait se poser était « Ais-je eu raison ? ». Mais en réalité, quelque fut son choix, il n'aurait pas eu raison. Il n'y avait pas de bonne réponse. Il y avait sa réponse.
Erwin tire sur McRory en se téléportant dans son dos, esquivant ainsi son attaque. Il l'immobilise avec une balle de glue au sol et lui tire avec une autre balle directement dans le coeur.
> Glue Ball (Lvl 40) : Permet d'utiliser une balle qui libère une substance se solidifiant en éclatant pour piéger les personnes au sol.
> Armour-Piercing Ball (Lvl 31) : Balle spéciale qui peut passer à travers des matières très résistantes comme l'acier ou même des alliages un peu plus résistants.
Erwin
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Mar 11 Oct - 0:02
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En vérité malgré l’incroyable puissance qui résidait au plus profond de son être le bretteur à l’esprit fragmenté ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie à chaque fois qu’il voyait son camarade faire usage de sa formidable capacité. Oh non il n’était pas jaloux de sa force, de son intelligence ou son calme mais bien de sa capacité lui conférait une vitesse de déplacement que Kyoshiro n’atteindrait probablement jamais. Mais pourquoi cette jalousie ? Car cette capacité représentait tout ce qu’il désirait pouvoir faire sans en être capable, à savoir avaler des distances en un battement de cils pour permettre de sortir une personne de la merde comme Erwin venait de le faire.
Combien d’hommes et de femmes aurait-il pu sortir du pétrin si jamais le bretteur avait avalé ce fruit à la place du pika pika no mi ? Mais malheureusement la réalité revenait au galop beaucoup trop vite, forçant le jeune homme à se rappeler qu’il ne pouvait pas changer les cartes qu’il avait entre les mains mais simplement apprendre à les maîtriser au mieux. Ce n’était qu’une piètre consolation mais qu’y pouvait-il ? Lui, l’altruiste protecteur des faibles était en possession d’une puissance qui était davantage faite pour détruire que pour protéger et il ne s’en rendait compte que maintenant, cependant une petite voix entêtante ne cessait de résonner dans sa tête. Était-ce celle de son gardien ? Il n’aurait su le dire mais cette voix lui murmurait qu’il ne tenait qu’à lui de de transformer une lame en bouclier, surtout grâce à cette lumière qu’il pouvait rendre solide. Il ne tenait qu’à lui de puiser dans cette force pour canaliser sa puissance pour le bien des autres plutôt que pour une destruction aveugle comme il avait failli le faire quelques instants auparavant.
Kyoshiro aurait voulu y croire, sincèrement, mais il savait également désormais que détruire et ôter des vies était aussi simple qu’un claquement de doigts quand on laissait de côté l’aspect moralement répréhensible de cet acte. Alors qu’il sentait son camarade désormais parti en chasse du reste du groupe, le bretteur resta sur ce plateau pendant quelques instants et, après un moment d’immobilité, s’autorisa un sourire en signe d’espoir. Il avait été capable de construire murs et dômes, il avait été capable de transporter plusieurs personnes pour les sortir du pétrin : n’était-ce pas la preuve qu’il était capable d’autre chose que de détruire ?
C’était là une question de plus qui venait s’ajouter à la liste presque interminable de questions qui trottaient dans la tête de ce jeune individu. Il voulait bien sûr croire qu’un changement était possible - non sans difficultés – mais comme toujours les choses ne seraient pas aussi simple, il allait devoir faire preuve d’efforts presque surhumains pour canaliser toute cette puissance et la relâcher avec parcimonie. Cela serait dur mais le mot « impossible » faisait-il partie de l’équation ? Bien sûr que non.
Laisser cette question du self-control de côté, le jeune homme se dirigea vers la destination de son camarade et arriva au moment-même où la balle perfora la poitrine de sa précédente proie, traversa sa cage thoracique et son cœur comme dans du beurre. Devant ce spectacle macabre Kyoshiro resta immobile un moment mais, à sa grande surprise, ce ne fuit pas de l’horreur mais uniquement de la surprise qui traversa ses prunelles ayant retrouvé leur chaleur d’autrefois. Était-il insensible face à cet acte de pure barbarie ? Bien sûr que non mais il ne pouvait pas se permettre de se montrer hypocrite pour autant, il ne pouvait pas oublier qu’il avait failli ôter bien plus qu’une vie quelques instants plus tôt sans l’ombre d’un doute. Serait-ce juste, dans ce cas, de juger l’action de son camarade ? Le bretteur connaissait son ami suffisamment bien pour savoir que tous les deux partageaient leur envie de sauver le plus de monde possible, il savait donc qu’Erwin n’avait pas agi de la sorte de gaieté de cœur mais bien parce qu’il jugeait que c’était à moindre mal par rapport aux autres possibles options. Lentement, les mains toujours le long du corps, le lumineux maudit s’approcha de sa cible qui s’écroula bien vite, sans vie, avant de s’agenouiller à ses côtés. Que pouvait-il dire ? Dans ces conditions il était d’usage de dire un petit mot pour accompagner les derniers instants d’un individu, du moins était-ce qu’il avait cru comprendre, mais il ne connaissait pas assez cet individu pour que ses paroles puissent avoir le moindre sens.
Un genou à terre, relevant la tête pour croiser du regard tous ceux qui seraient présents à ce moment-là, il abaissa ensuite la tête et se pencha vers Rory. Lentement, très lentement, il apposa sa main droite sur cette poitrine qui ne se gonflait désormais plus car son dernier souffle avait déjà été rendu. Même si cela était trop tard, le lumineux bretteur tint à faire part de ces derniers mots :
« Rien que je ne pourrais dire n’apaisera la douleur de ta mort. Mais tu as été un formidable opposant, plus acharné que moi, plus déterminé que moi, meilleur que moi et pour cela je souhaite que tu trouves la paix. Puisses-tu trouver le repos éternel. »
Un guerrier - aussi honorable était-il – avait toujours une petite fierté qui lui laissait un arrière-goût désagréable dans la bouche quand il connaissait pour la première fois le goût de la défaite. Kyoshiro avait toujours eu du mal – comme tous ses autres camarades – à avouer sa défaite ou son infériorité mais en ce jour il n’hésita pas un seul instant. Était-ce parce que son adversaire était désormais décédé ou par humilité ? Un peu des deux, très certainement, mais l’intention resterait indéniablement pure : il reconnaissait enfin la force de son opposant qui l’aurait très certainement terrassé sans intervention extérieure.
Lentement, toujours aussi lentement, Kyoshiro se redressa et se tourna vers son camarade, lui soufflant :
« Va. Tu es venu pour récupérer quelque chose, non ? Je veillerai sur sa dépouille jusqu’à ton retour. Le sang a suffisamment coulé pour aujourd'hui. »
Le ton d'August avait retenti d'un peu plus loin. Ferme, soudain et puissant, il acheva d'ébranler et de surprendre les quelques chevaliers qui avaient assisté impuissants à la mise à mort de Rory. Orin, le seul qui l'avait finalement côtoyé à quelques reprises, s'était approché de quelques pas mais s'écarta précipitamment lorsqu'il remarqua la présence du Ser. Ce dernier, d'un pas déterminé et vif, se rapprocha du désormais cadavre vidé de toute vie, sans prendre la peine de jeter le moindre regard à Kyoshiro. Il ne se gênerait d'ailleurs pas pour décocher un coup d'épaules au forban s'il restait sur son chemin : il lui en voulait toujours pour l'attaque disproportionnée qui avait failli faucher la vie de deux de ses subordonnés, un petit peu plus tôt. Ces deux subordonnés là, d'ailleurs, vinrent rapidement rejoindre le reste du contingent militaire de Kingadomu en compagnie d'un Podarion clopinant, mais manifestement en bon état. Et toute l'assemblée armée demeura parfaitement silencieuse et immobile, certains allant même jusqu'à fermer leurs paupières, tandis que le Clonwood s'abaissait pour s'agenouiller à côté de la dépouiller. Le Ser en question imita alors les siens, en fermant les yeux et en abaissant ceux de son ancien frère d'arme, devenu renégat. Ses lèvres s'entrouvrirent pour laisser filtrer là une plainte et une prière muette, et pourtant étonnamment chargée en intensité. En assistant à cette scène, il aurait été malaisé de comprendre que Rory et lui avaient finalement terminé leur relation en tant qu'ennemis : il semblait abonder d'adoration et de tristesse à l'encontre de celui qui avait quitté ce monde bien trop tôt, brisé par une malédiction dont les conséquences s'étaient avérées bien trop mordantes... L'amour.
Après ce bref instant de battement, quasiment féerique et onirique, le Ser revint finalement à lui et arracha sa cape pour en couvrir le visage de son comparse d'antan, respectueusement. Il se redressa enfin, non sans un dernier geste d'adieu, celui de la croix sur son propre buste. Puis, à la suite de cette courte cérémonie funéraire, August pivota à nouveau pour faire face à Kyoshiro et Erwin, les jugeant tout en leur décochant un regard aigre, antipathique voire même absolument hostile. Comment aurait-on pu lui en vouloir ? Il s'était donné un point d'honneur à la recherche et à la traque d'un criminel, qui n'avait été au final nul autre qu'un ami de longues années durant... Pour finalement voir un duo d'étrangers survenir de nulle part, et offrir à Rory une mort infamante et déshonorable, délivrée par le biais d'une arme à feu. Il n'y avait aucune fierté à tirer d'une telle fin, aucune légende ne serait contée au propos de l'amoureux transi : il serait au contraire moqué, sinon méprisé, et seuls une poignée finalement en viendraient à le pleurer. Une poignée parmi laquelle trônerait sans conteste Abigail... C'est ainsi que, dur et solide, le chevalier prit à nouveau la parole, destinant quelques paroles notamment à l'attention du Révolutionnaire :
-Dans ces conditions, je vous déconseille très fortement de mettre les pieds sur Kingadomu. Considérez cela comme un ultime remerciement.
Là-dessus, le membre de la garde royale décocha à Podarion et à Lansalion un simple signe de la tête, et les deux soldats s'approchèrent de la dépouille pour la soulever précautionneusement, toujours dans un mutisme frigorifiant. Il était absolument hors de question de délaisser la dépouille et de l'abandonner ici, au milieu d'un mont grouillant de vers qui finirait par l'engloutir. Il était encore plus risible d'imaginer un seul instant de la laisser à ces deux inconnus, devenus meurtriers de Rory, froidement et mécaniquement. Non, sa seule et unique place était là où il aurait toujours du demeurer : Kingadomu. Il y trouverait une sépulture décente, où de glorieux attirails iraient l'accompagner dans ses combats contre l'au-delà. Oui, personne, pas même le Roi, ne l'empêcherait d'accéder au repos éternel : August comptait bien s'en assurer.
Et voilà. C'est fini !
August Clonwood est lvl 45. Mc Rory est lvl 43 (dans l'état actuel, du coup). Orin Jack est lvl 39. Loreck est au moins lvl 39 aussi. Podarion est lvl 36. Lansalion est lvl 33. Etonel et Olimel sont lvls 32.
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Erwin
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Sam 15 Oct - 0:34
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Quand Kyoshiro avait concédé son départ à Erwin, une figure connue avait émergé. Le rouquin ne lui avait jeté ni un coup d'oeil, ni une attention particulière. Il ne put prendre en compte son regard ou la potentielle haine qui se déversait de lui, pas plus que son hostilité. Pourquoi l'aurait-il fait après tout ? Kingodamu n'était pas plus un allié qu'un ennemi, et en restant éloigné d'eux, cette situation ne changerait pas. Il avait son lot de torts dans cette affaire, mais épargner des centaines de vie n'en faisait pas parti. Cela n'en était pas pour le moins tiraillant. Ainsi, sans un mot à l'adresse des chevaliers ou de son ami, le mutin continua son chemin. Un chemin de croix, où un nouveau fardeau était venu à s'ajouter aux autres, déjà trop nombreux.
En arrivant rapidement devant le socle de l'épée, il remarqua que le Sir était très proche de réussir sa folle mission. Il aurait pu toucher de ses mains la lame plantée en haut de la montagne, entourée de pierres si dures que même les vers n'arrivaient pas à passer cette barrière protectrice naturelle. Peu arrivaient à s'approcher de cette épée. Il était peut-être le seul depuis le Roi qui avait posé pied ici bas.
Alors, s'approchant doucement du rocher, le jeune homme contempla la scène avec intérêt. La lame était... bien étrange. Il s'agissait d'une épée bâtarde : qualité indéniable, si une gravure existait sur elle, elle n'arriverait pourtant pas à en dépeindre la beauté des traits. Sa résistance semblait aussi appartenir au niveau de sa légende. C'était irréaliste. Il avait devant lui le rêve de centaine, ou de milliers d'épéistes. Pourquoi d'autres qui en avaient les capacités n'étaient-ils pas venus avant ? Peut-être n'étaient-ils pas au courant de sa localisation. Sans McRory, il aurait sûrement mis des dizaines de jours à la trouver. Mais lui, originaire du Royaume, devait le savoir.
- Tant de sang a coulé seulement pour cette épée, marmonna le garçon, seul.
Alors il approcha timidement sa main de la poignée qui s'échappait avec le début de la lame de la roche. Pouvait-il réellement la prendre ? Ce n'était pas la culpabilité, ni la tradition qui l'embêtaient. Il s'agissait plutôt de sa propre « grandeur ». Il n'était pas un roi, actuellement, et son idéologie ne le conduirait pas à ce titre. Il n'était qu'un gamin capricieux, lunatique, volontaire mais maladroit. Certains lui auraient trouvé des qualités. Mais elles n'étaient rien en comparaison aux vies qu'il avait prises. Chaque jour était une possibilité de se racheter. Il ne pourrait rien faire pour McRory. Il pourrait faire quelque chose pour tous ceux qui vivraient à ses côtés, pour sa famille.
Alors il commença à tirer. Elle émit une légère résistance, puis finalement se décrocha. Comme ça. Il n'avait pas d'effort surhumain à faire. Pas de halo lumineux, pas de quête accomplie. C'était presque décevant. Il tenait dans ses mains l'une des douze lames les plus rares du monde, et il ne se passait rien. Toute cette course-poursuite, cette montée pour... Rien. Pour ça.
- Alors quoi maintenant ? Quoi ?!
Il faillit jeter au sol l'objet de tant de convoitises, quand soudain une étrange sensation le parcourut. Il déglutit. Il se retourna et quitta les lieux, ignorant sur sa droite l'ombre noire qui l'observait, faisant comme s'il ne l'avait pas vu. Comme si...