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[FB post-event] Pas cher ma chère Pamele! [Pv Sana]
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Jeu 9 Mar - 1:06
Pas cher ma chère Pamele!



Shabondi, l'archipel aux mangroves, ces arbres que rien n’arrête même pas l'absence de terre pour pousser. Les cieux ne semblent pas non plus l’arrêter, pas plus que les maisons, plateformes et autres terrasses installées dans les feuillages, branchages ou creusées à même l'écorce de ces plantes tropicales évoluant profondément sous l'eau.

Pamele était là, lasse de son attente dans cette cage immonde, entourée d'autres esclaves pas encore rodés à leur nouvelle condition. Ils ne faisaient donc que geindre sans arrêt, les empêchant tous de dormir et brutalisaient le moral si peu présent comme on sèche une anguille sur le bord d'un comptoir "pour pas qu'elle souffre" avant de la décapiter. La fille était attachée par les mains, portait la même tenue depuis la dernière fois qu'elle avait été vendue et ne semblait fraîche que parce que les autres à côtés avaient l'air plus pitoyables. En croisant les bras elle revenait à une position assise, personne ne passait voir le convois dans ce dépôt misérable, regarder derrière les barreaux la liberté sans pouvoir se l'offrir en se faisant acheter l’écœurait. Elle ferma les yeux pour ne pas voir les pleurnichards et commença à fredonner une musique pleine de chagrin et de peine, pour accompagner les voix tourmentées des pauvres âmes.

L’acoustique de la salle rendait bien les mélopées lancinantes et les tons grave qu'elle interprétait. Ceux-ci se répercutaient sur chaque poutres et surfaces du bâtiment pour atterrir, surement, dans les oreilles d'un gardien ou d'un visiteur. La demi-ange était triste oui, mais pas totalement abattue et elle voulait que sa détermination s'entende dans son chant, alors elle pris des aigus et ses appuis sur ses jambes pour se hisser tout en haut de la scène qu'elle s’improvisait dans sa cage d'acier et de bois.

Surement que de dehors on pouvait voir ses ailes étendues blotties contres les barres comme les courbes appuyées entre deux tiges métalliques.




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Jeu 9 Mar - 9:47






Pas cher ma chère Pamele




L'Asante avait fini par débarquer sur les Shabondy la veille et il errait depuis sur la mangrove, cherchant sans relâche celle qui devait le sortir de là, sans succès. Il avait déjà parcouru plusieurs des pseudo-îles qui constituait l'archipel sans rien trouver et s'était arrêté à côté d'un grand hangar où il s'était effondré, plongeant dans les bras de Morphée quasi-instantanément. Quelque chose l'agitait cependant, un bruit qui le secouait dans son sommeil sans le laisser en profiter, un chant de tristesse porté par une voix claire.

Ses yeux s'entrouvrirent alors que son esprit battait toujours la campagne, cherchant tant bien que mal l'origine du son alors qu'au creux de son esprit, il se perdait, mêlant les voix et croyant entendre sa sœur Ulianna. Il murmurait son nom, incertain et surtout incrédule, ne se rendant tout simplement même pas compte qu'il les avaient appelées moins de deux heures auparavant et qu'il était tout simplement impossible de franchir une distance aussi massive en si peu de temps, ou du moins pas pour un humain normal.

Regardant autour de lui, il découvrit qu'il s'était affalé et endormi le long d'un bâtiment incrusté dans un arbre, comme souvent sur l'archipel. Un bâtiment dont une voix s'élevait en un chant, accompagné d'un chœur de pleurs et de lamentations. La voix de la chanteuse était pourtant si douce et familière, il ne pouvait s'empêcher d'y croire dans le fracas chaotique qu'était devenu son esprit. Ses yeux errèrent un instant le long du bâtiment, presque un hangar au vu de la taille, avant de tomber sur un panneau indiquant ce qu'il en était réellement. Un hangar effectivement, rempli d'esclaves, ce qui expliquait le ton de la voix et les pleurs.

Il poussa la porte et fût accueilli par un condensé de misère, des cages et des chaînes partout, reliées à des hommes et femmes, parfois même des enfants aux airs faméliques. Un homme s'approcha, vendeur de toute évidence, mais le hors-la-loi repenti l'ignora, se concentrant sur l'origine de la chanson. Il suivait la voix, remontait son cours jusqu'à sa propriétaire, espérant à la fois y trouver une personne qu'il connaîtrait et effrayé d'y voir quelqu'un qu'il avait connu. Ses pieds le menaient jusqu'à l'un des bouts du hangar alors que l'homme le suivait toujours, sans doute pour s'assurer qu'il ne commettrait aucun impair.

Et tout au bout, une cage dont on ne voyait que la partie haute, celle du bas étant recouverte par de grandes ailes blanches, sans commune mesure avec les ailes habituelles des habitants célestes, une cage dont provenait une voix lancinante qui chantait. Il ne reconnaissait pas la jeune fille mais voyait en elle un écho, une Nada future et l'idée de la laisser là lui brisait le peu de cœur qui battait encore. Le gardien en revanche, n'hésita pas à la rabrouer pour le «vacarme» qu'elle faisait et qui dérangeait les acheteurs.

L'Asante lui, était fasciné par la demi-ange devant ses yeux, et si son regard avait erré sur toute les surfaces sans jamais s'accrocher à quoique ce soit récemment à cause de sa condition physique, il s'était enfin posé sur un élément stable. Il s'était rivé sur le visage de la cantatrice et n'en démordait plus, refusant de la lâcher, de la laisser dans sa cage. L'homme à ses côtés commençait à la vanter, comme un boucher vanterait la qualité de sa viande, ne désirant de toute évidence que la voir partir et ses poches se remplir un peu plus. La colère sourdait, et la demie-ange ne resterait très certainement plus longtemps dans cette cage si l'Asante avait son mot à dire.

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Jeu 9 Mar - 21:22





Des cris avaient troublé l’interprétation de la demi-ange qui s'interrompait soudainement dans une note hachée, comme agacée.. Elle tournait la tête et du coin de l’œil percevait un des vendeurs dans son champ de vision. Le bonhomme l'insultait et la menaçait de ne pas la nourrir ou de la frapper si elle continuait son vacarme ou recommençait. Elle baissa ses ailes contre les barreaux froids et vis quelqu'un s'approcher, le visage presque fou, étrange de curiosité et triste à la fois. Enveloppé dans un grand drapé noir tel la faucheuse incarnée, des membres squelettiques ajoutaient à ce tableau spectral des saillies d'épaules décharnées, comme des pointes soulevant le tissu noir corbeau, à moins qu'il ne porte des épaulettes mais Pamele en doutait. Son visage était creusé, usé par l'iode et les vents marins, sa peau était brûlée par le soleil, bien que cireuse de par son aspect maladif, on aurait dit que mis à part sa grande stature, rien n’empêcherait l’esclavagiste à côté de lui de l'enfermer.

La demi-ange regardait l'homme dans les yeux pendant qu'il la détaillait des siens pour en revenir à son visage. Elle lui souriait comme on sourit nerveusement à quelqu'un qui a l'air dans la même galère et pourtant, lui était libre. Décroisant ses bras, elle se plaça face à lui pour qu'il puisse détailler tout ce qu'il voulait d'elle, qu'elle ait l'air de valoir le coup de se saigner en argent pour elle. Un des plis au niveau supposé de la pochette de son costume si il en portait un s’ouvrit pour dévoiler le museau d’une bête aux poils bruns. Pas un rat, pas une belette ou une fouine, pas non plus un petit singe, c’était étrange. Il s’enfouit à nouveau dans la cape et Pamele se baissait. Comme elle était surélevée dans la carriole, même accroupie son visage et celui du maladif étaient a peut prêt à la même hauteur.

Le garde avait fini de gueuler pour vanter les mérites de la fille. Robuste, pas malade, pas triste, capable de chanter, danser. Elle était une ange pour le vendeur ce qui au final ne faisait pas grande différence. Bien sûr il ne savait rien de son passé et n’avait donc aucune idée de pourquoi elle résistait si bien à la captivité contrairement aux autres esclaves. Pas plus qu’il ne savait qu’elle était capable de faire apparaitre des fruits. Au final, le contact visuel s’éternisant des deux passionés eurent raison de la patience du vendeur qui, pas très heureux de poireauter et voyant la mine ‘’sans pognon’’ du bougre qui regardait la fille, décida de lui dire de venir le chercher si il voulait faire une acquisition.

-Bonjour. fît Pamele, tout sourire.

Elle souriait, car le type avait l’air envoûté, presque en transe, à la limite de l’explosion. Explosion qu’elle pensait être de la joie. Tant de joie que cela avait l’air de lui avoir fait fondre la cervelle car aucune réponse ne venait. Intriguée, la jeune fille baissa les mains pour faire glisser le cordage qui la liait aux barreaux plus bas. Puis elle tendit une main secourable, comme pour serrer la pogne à un vieil ami ou à une connaissance.

-N’aie pas peur grand gaillard, je vais pas te manger, approche, parlons un peu toi et moi..


Après un petit temps de pause elle murmura qu’elle avait besoin de compagnie.




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Pas cher ma chère Pamele




Le marchand l'avait vantée, plutôt beaucoup si l'on considérait qu'il venait de la rabrouer, et il avait même appuyé sur son chant, ce qui était simplement risible si l'on pensait qu'il l'avait menacé de ne plus la nourrir si elle continuait justement. Elle s'était tue cependant, dans un accord discordant, comme pour proclamer son mépris de l'esclavagiste et de ses ordres, une petite liberté qu'elle vivait comme elle le pouvait. La demie-ange s'était alors tournée vers l'Asante, le dévisageant de même qu'il le faisait, décroisant les bras pour qu'il puisse l'examiner sous toutes les coutures si cela l'amusait, alors que l'homme famélique était simplement hypnotisé par son visage et sa voix, qui faisaient écho à ceux d'une autre personne chère à son cœur.

Pour être honnête, il avait à peine senti Kissifrotsipik sortir le museau de son manteau, comme cherchant ce qui avait ainsi pu faire s'emballer une nouvelle fois le cœur de son maître. Le petit animal avait fixé l'esclave des yeux une seconde avant de retourner dormir, proclamant l'individu «sans danger» à ses yeux. Le vendeur en revanche avait fini par bougonner au vu de l'absence de paroles du potentiel acheteur, grognant à peine quelque chose dans les lignes de «v'nez me ch'rcher si v'la v'lez », avant que la jeune femme ne prenne la parole.

Elle avait prononcée un simple mot, une salutation, mais celle-ci fendît le cœur du hors-la-loi repenti. Ce n'était pas le salut d'une esclave souhaitant être vendue, c'était celle d'une ange céleste qui souhaitait secourir un damné, un sourire charmeur aux lèvres qui menaçait de faire rompre le barrage émotionnel de l'Asante. Les panneaux du bas se déroulèrent, laissant à l'homme l'occasion d'admirer des jambes élancées qu'il ne regardait de toute manière pas, entièrement centré sur la main qu'elle lui tendait.

C'en était trop pour lui et le barrage céda, faisant tomber d'abord une larme seule, puis une autre et encore une autre en un torrent silencieux, et ce malgré l'état de déshydratation avancée du jeune homme. Les larmes coulaient quand la jeune femme l'appela doucement, l'invitant à parler, et ses pieds le portèrent d'eux même vers la cage d'un pas titubant. Il trébucha un instant, se rattrapant aux barreaux de la cage de toute ses forces pour éviter de tomber jusqu'au sol, et lorsqu'il entra en contact avec eux, une minuscule pointe d'orange se manifesta, une pique de corrosion répondant manifestement à sa volonté de voir la demie-ange libre. Malheureusement, cela s'arrêta là, resté invisible aux yeux du maudit dont les pouvoirs étaient devenus erratiques.

Ses lèvres s'entrouvrirent et ses larmes se firent plus abondantes alors qu'il répétait le nom de sa plus jeune sœur, pourtant en sécurité, bafouillant des excuses inintelligibles et des histoires folles sur ce qu'il avait pu faire, s'accusant des maux qui la tourmentait et de l'état dans lequel elle était, et surtout de sa situation. D'un point de vue extérieur, n'importe qui l'aurait jugé fou malgré sa lucidité intérieure. Ou presque, il était resté lucide mais voyait d'autres choses, des futurs, des possibilités folles, des choses qui le terrifiaient et qu'il finissait bêtement par croire alors qu'elles n'étaient au final que mensonges et peur ayant pris corps dans ses rêves.

Détourné de son but, il ne rêvait actuellement que d'une chose, que la jeune femme qu'il prenait pour le futur de sa sœur lui pardonne son absence, qu'il la libère et l'emmène loin de cet enfer, pour qu'elle puisse vivre une vie de rêves et d'aventures, loin des abominations qu'elle avait sans doute vécue ici. Il n'ignorait pas ce qu'il arrivait aux esclaves, principalement aux jolies jeunes femmes et celle-ci devait avoir au mieux dix-huit ans, autant dire que tout les nobles avaient déjà dû envisager la chose alors qu'elle aurait dûe être dehors, avoir un amoureux et vivre heureuse. Au final, une seule chose parvint à quitter ses lèvres.

« Comment ? Pourquoi? »

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L’encapé s’était approchée d’elle comme un miséreux vient chercher sa soupe chaude et bénévole en hiver. Puis il avait manqué de s’effondrer sur la carriole et préféra s’agripper vivement aux barreaux comme un pilier de bars se raccroches aux bouteilles à sa portée. Il babillait, il pleurait, prononçait une incantation ou un nom et d’autres choses que Pamele n’arrivait à saisir ou qui ne faisaient aucun sens pour elle. La demi-ange se concentra sur ce qu’il disait jusqu’à qu’il commence à sangloter. Les yeux de l’homme lâchaient de petites perles salées en permanence, grand ouverts comme si une apparition divine c’était manifestée. Pamele en avait presque des larmes, mais elle savait qu’il lui fallait rester solide pour garder sa lucidité. Elle n’arrivait pas à jauger le pesant d’or du pauvre ‘’marin’’ dont le sel n’imprégnait visiblement pas que ses larmes mais emboucanait aussi son musc puissant, aussi le soupçonna-t-elle de ne pas pouvoir la libérer.

Tout pendant qu’elle se posait cette question le ‘’grand gaillard’’, comme elle l’avait appelé, déglutit puis ouvrit la bouche pour laisser passer d’autres mots plus étranges encore.

-Comment ? Pourquoi ?

Des tonnes de questions défilaient alors dans les yeux de la demi-ange qui les ouvrit dans une expression de surprise extrême. Son imagination tournait à plein régime, lui figurant qu’il était un membre de sa famille, un cousin ou bien tout simplement un détective à sa recherche. Puis sa logique reprenait un peu le dessus, la faisant nier toutes ses idées farfelues. Mais cela n’expliquait pas ses paroles.. Paroles ? Paroles d’un fou au royaume de la folie, ne voyait-elle pas des gens perdre la raison dans cet antre de démence ? Malgré sa lucidité, elle voulait y croire, se donner un brin d’espoir, miser sur sa chance bien qu’elle ait souvent finis par tourner et lui renvoyer le vol du bâton de la vie en pleine face. Son courage gonflait, elle sentait ses forces et sa détermination remonter en flèche, il fallait qu’elle en profite.

L’homme venait tout d’un coup de passer de squelette fauché comme les blés à mine d’information. Se pourrait-il qu’il sache quelque chose à propos d’elle ? Un détail infime, la totalité de son histoire, ou du moins ce qui précédait son manque de mémoire ? La fille faisait un signe de la main peu convainquant à cause des liens pour la passer devant les yeux du désespéré.

-Tu.. Tu sais quelque chose ? Tu sais qui je suis ?
Tu me cherchais ? Qui es-tu pour moi ? J’ai de la famille ?


D’excitation elle attrapait le col du type en se plaquant contre la grille pour le secouer et qu’il parle clairement, donnant tout ce qui lui restait pour le faire réagir.

-Dis-moi tout, absolument tout, mais parle enfin !!

Elle avait crié sur le type, si fort que le vendeur allait sûrement accourrir pour demander ce qu’il se passe ou rabrouer la gueularde.. Pamele relâchait l’homme au musc iodé pour poser ses mains à plat sur le sol tout comme ses ailes en s’allongeant avant de prendre une expression abattue et de souffler doucement :

-Sors moi de là.. Je crois que je vais devenir folle sinon..

Les lamentations des esclaves reprenaient en rajoutant un effet tragique aux paroles de Pamele, eux qui s’étaient pour le moins calmé après le grondement du garde. Elle, elle attendait un signe de la part de l’homme, un brin de parole, une affirmation, un espoir, ou une négation franche, elle voulait une réponse, plus juste se sentir seule saine à bord de cet esquif pour la folie et la peine..

La demi ange n’avait plus de cartes, plus d’atouts et un garde allait arriver pour achever la rencontre et lui faire passer un sale quart-d’heure, c’était fini, tout était fini, elle craquait..

Les perles salées tombaient maintenant de son visage baissé et assombrit sur le duvet de plumes de ses membres aériens, glissant le long des rémiges dans une rigole secouée par les sanglots.




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Pas cher ma chère Pamele




A ses paroles, l'Asante avait pu voir du coin de l’œil les pupilles de l'ange se dilater, envahissant presque tout l’œil, trahissant le choc qu'elle avait ressentie en entendant ses paroles, confortant le forcené dans ses délires temporels, l’enfonçant dans ses étranges pensées d'être en train de rencontrer le futur de sa sœur.

« Tu... Tu sais quelque chose ? Tu sais qui je suis ? Tu me cherchais ? Qui es tu pour moi ? J'ai de la famille? »

Un barrage de questions, qui l'avait finalement réveillé, au moins temporairement, surtout couplé au fait d'avoir été violemment plaqué contre la grille de fer qui la retenait. Évidemment qu'elle n'était pas Nada, quel idiot il était d'avoir pu penser le contraire. Même si les deux se ressemblaient légèrement, dix ans ne faisaient pas tout et qu'il s'agisse de la couleur des cheveux ou de la forme du visage de la demie-ange, elle ne ressemblait pas assez à sa sœur pour légitimer une telle idée, sans même parler de l'absurdité que cela aurait représenté.

La jeune femme en revanche, paraissait prise d'hystérie à son tour, le secouant du bout de ses bras maigres à travers la cage, hurlant à son intention, réclamant des explications et des informations à corps et à cris avant de s'effondrer dans sa cage, l'implorant presque de la sortir de là. Il s'était rendu compte de son erreur et n'avait pour ainsi dire plus aucune raison de rester, mais la voir là, à terre, si faible dans sa cage..... Non, c'était un fait, il ne pouvait pas la laisser là. D'un autre côté, il avait entendu des rumeurs d'esclaves vendus à des prix exorbitants et il n'avait lui même qu'une poignée de pièces, de la monnaie de singe comme qui dirait. Il devait donc la voler, détruire la cage et fuir au plus vite avec elle pour une destination hasardeuse. Il devait encore retrouver Kanäe sur l'archipel et il ne pouvait guère s'encombrer d'une esclave...... Non, il devrait la libérer et se résoudre à l'abandonner après cela, il n'avait pas d'autre choix. Elle devrait survivre d'elle même. Il souffla son accord avant de poser ses mains sur les barreaux.

Un jour, quelqu'un lui avait dit que les pouvoirs des fruits du démon ne s'oubliaient jamais. C'est vrai, dans une certaine mesure. Son état de choc récent lui avait fait perdre le contrôle qu'il avait sur le sien et il passa quelques instants à tenter de le déclencher sans succès. Il s'inquiétait désormais, et cela se voyait sur son visage. Les hurlements de l'ange avait dû alerter un des hommes qui s'occupait du hangar et les lamentations des esclaves alentours ne faisaient qu'empirer la chose. Il sentit un mouvement de son manteau, révélant le corps de Kissifrotsipik, qui se dandina jusqu'à son crâne avant de s'installer triomphalement dessus comme à son habitude.

Le geste de l'animal calma brusquement l'Asante, qui lâcha les barreaux un instant. Il souffla, expirant longuement avant de replacer ses mains sur la cage, réduisant instantanément ses composants en une poussière orangée qui laissait ainsi toute latitude à l'esclave pour en sortir. Mais tout ne se passait pas aussi bien que prévu, puisque le même vendeur que précédemment revenait, gueulant à qui voulait bien l'entendre que « cette fois ci, il lui faisait sa fête, et tant pis pour le pognon ». Celui-ci se figea un instant en voyant l'état de la cage avant de hurler à l'évasion, comme si le hangar était une prison plutôt qu'un honteux marché.

Entendant le coup de gueule, l'ex chasseur de primes se rua sur l'homme, l'attrapant par la gorge avant de le faire voler par dessus sa tête et de le plaquer violemment au sol, broyant la pomme d’Adam sous sa paume et laissant l'homme s'étouffer au sol. D'importants maux de crâne commençait à le lancer, lui rappelant que ses actes étaient contraires à ce qu'il s'était promis, et qu'il n'avait que peu de temps avant de s'effondrer au sol. Il tira son arme à feu de son manteau avant de la tendre à l'ange, la regardant dans le blanc des yeux pour lui demander d'une voix hachée

« On s'en va. Tu pointes ça vers le premier qui pourrait te menacer et tu appuies sur la détente. Tu n'as qu'un seul essai. »

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Dim 12 Mar - 22:55




Un accord fût donné, des barreaux furent brisés, ou plutôt dispersés.. Une poudre orange avait pris la place des barres de fers, stupéfiant Pamele qui reculait, peureuse malgré sa curiosité. Elle secouait ses mains pour se débarrasser du lien qui entravait ses membres puis se relevait et descendait en se laissant guider par ses ailes pendant que le petit vendeur, malheureux bonhomme, arrivait. Il cria en voyant la fille à terre et les barreaux envolés en fumées derrière elle. Son cri fini dans un craquement sourd puis de petits crachotements irréguliers de consonnes étouffées par les vaines bouffées de non-air qu’il inspirait comme un poisson hors de l’eau. Tout cela bien entendu après une volte curieuse de l’homme par-dessus le chevalier squelette qui venait au secours de la damoiselle.

Éclipsant les autres maudits même si ils auraient pu être libérés de la même manière, il sortit de son panache de tissus noir un pistolet sophistiqué, comme le sortant des ombres des volutes d’un volcan en éruption. Il la regardait dans les yeux, s’assurait qu’elle prendrait l’arme en ayant conscience qu’elle avait potentiellement la vie d’un homme à juste au bout de son index. Elle l’attrapait de ses deux mains, jaugeant le poids de l’arme et l’étudiant des yeux comme si elle en perçait les moindres mécanismes, ce qu’elle savait plus ou moins faire.

Après tout, avant d’être une esclave de bas étages et annoncées comme de la marchandise de contrebande, Pamele avait été vendue à un noble, et avant ça, entrainée pour leur servir de la manière la plus impeccable. Cela comprenait l’entretiens des ‘’jouets’’ de nobles, comprenant les sabres, les lames mais aussi les pistolets, mousquets et autres arc ou arbalètes destinés à la chasse ou à la compétition. Bien sûr la petite n’avait jamais touché de sa vie à une arme chargée, mais elle connaissait suffisamment les rouages de ce genre d’arme cruelle et fourbe pour savoir s’en servir. De là à dire qu’elle oserait ôter la vie si facilement, c’était peut-être trop lui demander..

Elle ne refusa pas, préférant faire à l’homme à la coiffe de hérisson un sourire empathique, lui exprimant en même temps de la reconnaissance et le remerciant de lui confier de quoi se défendre d’elle-même. Il l’attrapa par un bras, visiblement il voulait sortir de là le plus vite possible. Elle comprenait et se dépêchait en abandonnant les tristes esclaves mugissants. Ceux de sa cage pourraient se libérer si ils en avaient la volonté. Les liens de tissus accrochés aux barres de métal n’étaient qu’un atour pour signifier la soumission, Pamele les avait suffisamment coulissés de haut en bas pour savoir qu’elle aurait pu se libérer de cette entrave-ci.

Un garde apparut au détour d’une carriole et le sac d’os colossal eu une vive réaction. Il dégagea la fille sur le côté pour se charger lui-même de l’importun et s’avança, se cachant à la vue de Pamele qui partit dans la direction dans laquelle on l’avait poussée en regardant le coin où l’homme au hérisson c’était engagé. Elle se dit qu’elle allait faire le tour et prendre le type par surprise mais l’un d’eux l’attendait de l’autre côté. Elle le percuta sans vraiment le vouloir alors qu’il ouvrait les bras pour l’attraper. Il tomba à terre et la fille tilta instantanément. Elle leva ses deux mains, le pistolet pointé sur le torse de l’homme.
‘’Clic’’
La sécurité, erreur de débutant, le type se relevait rapidement. La manœuvre était faciles pour la demie-ange, les deux pouces sur le chien, le remonter à fond, pointer, presser la gâchette. Le chien percutait le silex qui mettait le feu aux poudres.
‘’Clic tsssssssssss’’
Puis la détonation se produisit, instaurant de fait la mort de l’homme et la minute de silence.
‘’KRAKAN !! KAN kan kaaann..’’

L’écho se répercutait dans le hangar, l’acoustique s’occupait d’alerter tout le monde, puis la minute était brisée par les cris de panique des esclaves toujours retenus. Bouche ouverte, yeux écarquillés, Pamele venait de tuer un homme, et elle ne savait pas ce qu’elle ressentait, parce que c’était la première fois qu’elle tuait un homme. Elle tremblait, vibrait, comme l’arme avait vibré entre ses mains peu expertes quelques minutes auparavant. Son souffle était saccadé, elle se sentait comme vivante, terriblement vivante, plus que derrière les barreaux, plus que jamais. C’était une délivrance, pas uniquement pour l’arme et l’expérience qu’elle avait obtenue, mais aussi pour son corps. Elle déglutissait, respirais bruyamment, à bout de souffle. Elle comprenait presque, mais elle se sentait tentée, obligée de retenter l’expérience pour être sûr de l’effet qu’elle avait déclenché, qu’elle appréciait presque malgré l’effet macabre qu’il avait sur son entourage proche.

Il était mort et après tout elle s’en fichait, ce n’était qu’un homme, qu’un être humain parmi tant d’autre et si elle n’avait pas fait ça qui sait ce que lui aurait été tenté de faire ? Ce n’était qu’une excuse à ses yeux, qu’un prétexte, mais elle s’en fichait, dans ce monde fait de tromperie, son mensonge à elle lui valais uniquement d’avoir bonne conscience pour une chose qu’une majorité de gens font sur les mers sans avoir aucun remords par après.. Alors, une de plus une de moins…

La demi-ange se penchait sur l’homme éventré et brûlé par la déflagration et attrapait sa baselarde, sa bourse et son pistolet ainsi que sa besace refermant ses précieuses munition et voulu poser le pistolet du squelette dans un étui à sa taille, mais elle n’en avait pas. Aucune chance de le placer dans sa jupe ou sa brassière pas plus que dans ses sous-vêtements puisque le canon, encore chaud de la réponse brutale faite à la promesse de captivité du malheureux, ferait fondre le tissus tout en apportant une cuisante marque sur la peau impeccable de la jeune fille.

Il arrivait derrière elle, son sauveur, presque en détresse, accourant à cause du bruit et surement en retard dû à sa lutte avec l’autre membre d’équipage.

-Un seul essai, disait la fille d’une voix saccadées par ses tremblements, je crois que j’ai compris. Ajoutai-t-elle en lui rendant son arme.

Elle lui montrait les deux autres qu’elle avait trouvé sur le perforé, puis ses jambes lâchèrent pour une raison inconnue, refusant de la porter plus pendant quelques secondes. Elle était maintenant à terre, les genoux croisés et haletante, mains posées sur ses butins de fortune. Elle relevait la tête pour regarder le squelette toujours encapé du voile des ténèbres, réclamant silencieusement quelques secondes pour se dresser à nouveau, ce qu’elle parvenait à faire.

-Tuer quelqu’un,
expliqua-t-elle avant de prendre une bouffée d’air, première fois…




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Pas chère ma cher Pamele




Elle n'avait pas rechignée à se saisir de l'arme et paraissait savoir s'en servir, ce qui était plus qu'un bon point à ses yeux. Cela voulait dire qu'elle avait une chance de plus de s'en sortir une fois libre, car les marchands d'esclaves reniflaient les libérés à des lieux à la ronde. Pourtant, elle paraissait ne pas réellement prendre conscience du poids d'une arme malgré son examen, comme si celle-ci était une mesure de défense qui ne la concernait pas vraiment et dont elle n'aurait pas besoin. Une grossière erreur, c'était assuré, ils pouvaient déjà être considérés en territoire ennemi et ce tant qu'ils n'auraient pas quittés les lieux en s'assurant du silence de chaque personne capable de les dénoncer, esclaves exclus. Les pauvres hères auraient sans doute dénoncés leurs mères si on leur promettaient une libération.

Elle avait pourtant sourie, d'un sourire agréable, qui lui laissait croire qu'elle comprenait ce qu'il sacrifiait pour la sauver alors qu'elle ne le connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Mais qu'elle était lente à se libérer, croyait elle que leur évasion se ferait sans encombre ? Il n'avait guère d'autre choix que de la saisir par le bras et de la pousser gentiment pour lui faire comprendre la situation dans laquelle ils étaient, laissant derrière lui les autres esclaves à l'avenir plus qu'incertain. Cela le peinait bien sûr, mais sortir une personne de là était déjà une folie de sa part, en emmener plusieurs auraient été du suicide.

L'attirant près de lui, il lui indiquait comment se faire toute petite pour tenter d'échapper aux regards des potentiels gardes, sa leçon étant brusquement interrompu au détour d'un chariot par un garde. Une seule réaction lui était possible, projeter la demie-ange derrière lui et se jeter sur l'homme en priant pour qu'il ne lui arrive rien. Il se savait capable d'éliminer un homme seul, mais quant à savoir si elle pourrait appuyer sur la détente sans rater sa cible, c'était une toute autre paire de manches. Décidé à exterminer son adversaire le plus vite possible, il se rua vers celui-ci, les mains prêtes à se saisir du premier morceau qui passerait pour broyer n'importe quoi pouvant lui assurer la victoire.

Ignorant le couteau tenu par son ennemi, il se jeta simplement sur lui, attrapant à la gorge une nouvelle fois, serrant de toute ses forces pour soudain ressentir une douleur au flanc. Contrairement à ce qu'il avait toujours expérimenté, ce couteau avait pénétré les chairs, le blessant cruellement alors qu'il tuait son ennemi. Haki ? Granit marin ? Perte temporaire de ses pouvoirs de maudits à nouveau ? Il l'ignorait, sachant seulement qu'il était blessé et qu'il devrait donc sortir d'autant plus vite. Une déflagration se fit soudainement entendre et il courût vers son origine. Il avait reconnu le bruit de sa propre arme, mais si la jeune esclave avait ratée sa cible, alors il était le seul à pouvoir l'aider.

D'autres esclaves hurlaient de peur ou de panique, et lorsque l'Asante arriva auprès de la demie-ange, celle-ci était penchée sur un corps éclaté, résultat indéniable du coup de feu précédent. Elle paraissait choquée, presque en pleurs alors qu'elle lui rendait son arme encore chaude, de laquelle il fît claquer le canon pour évacuer la douille avant de la ranger dans son manteau. Ramassant une des deux armes sur le cadavres, il récupéra les munitions, sachant déjà quoi en faire avant de rejeter le pistolet et de prendre l'autre en main.

« Tuer quelqu'un. Première fois.  »

« Calmes toi. Respires un grand coup, expires longuement. Ça ne te quittera pas avant un long moment, mais tu dois retrouver un état stable, sinon partir sera presque impossible. Alors on y va maintenant, d'accord ?  »

La douleur le lançait, mais s'il faisait preuve de faiblesse maintenant, l'esclave ne pourrait certainement pas le porter et il avait encore à faire dehors. Avançant lentement, il se soutenait grâce au mur, se dirigeant hasardeusement vers la sortie sans prendre gare à ses environs. N'importe quoi aurait pu arriver, le pire comme le meilleur.

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Mar 14 Mar - 22:59



L’homme connaissait mieux son arme customisée que Pamele qui l’avait étudié à la va vite. Il avait éjecté la sous munition en un tour de main, puis sermonnait tout autant qu’il réconfortait la demi-ange.

-Calmes toi. Respires un grand coup, expires longuement. Ça ne te quittera pas avant un long moment, mais tu dois retrouver un état stable, sinon partir sera presque impossible. Alors on y va maintenant, d'accord ?

La demi-ange hocha la tête d’un air entendu, visiblement il ne prendrait pas un "Je préfère que l’on reste ici quelques secondes" comme une idée valable ou digne d’intérêt.

-Je… M’appelle… Pamele… achevais elle après trois inspiration forte en reprennant du poil de la bête.

Elle en avait assez d’être appelée ‘’toi’’. Bien sûr il ne connaissait pas son nom et c’était une manière normal de parler à quelqu’un qu’on ne connait pas, mais elle préférais donner son nom pour que ça cesse.

Il partait de manière erratique sans doute vers la sortie en semant du sang sur son chemin. Pamele se levait et se précipita aussi vivement qu’elle pouvait, le pistolet et la baselarde dans ses mains prêt de sa jupe. Le squelette avait du sang, et semblait limité plus fortement dans ses déplacements maintenant. Elle aurait pu le semer sans trop de soucis, mais lui fausser compagnie n’était pas dans son intérêt, d’autant qu’elle se sentirait sans doute mal de laisser pourrir un type qui était en train de la sauver. Non, elle allait l’aider à sortir et elle verrait ensuite ce qu’il proposerait. Elle avait des idées sur comment vivre, comment prospérer, après tout on lui avait appris un nombre de savoir assez fulgurant et gérer une affaire, même un pays, était à sa portée si elle trouvait comment se les procurer.

Tout pendant qu’ils restaient dans les angles morts des gardes, fuyant les moindres bruits de pas précipités pour se cacher derrière une carriole ou passant en dessous en rampant. Lui ne faisait pas dans la dentelle, elle préférait se réfugier dans les coins sombres en restant un peu en retrait histoire de surprendre le premier idiot qui irait droit sur l’encapé.

-Il est là ! cria un des hommes.

Le branle-bas de combat était lancé et les bruits de pas se répercutèrent dans le hangar. La demi-ange tira sur le gueulard avant de foncer sur le chevalier squelette au sang presque noir. Puis elle lâcha ses armes pour passer la tête sous un des bras du souffrant afin de l’aider à se déplacer plus vite jusqu’à la sortie. La jeune fille, sans s’en rendre compte, c’était placé du côté de sa blessure et lui causait plus de douleur. En revanche, le sang coulait maintenant en imbibant la jupe de l’esclave, ne coulant donc plus au sol et couvrant leur retraite. Prenant un vif élan, l’arrêt une fois sortit fût brutal autant pour Pamele que pour l’homme en noir. Le soleil, astre chaud plein de bonne volonté mais cruel en cet instant surprenait leurs rétines. Ils se cachèrent les yeux et partirent à l’aveuglette vers la gauche, puis encore, sans aucune repère autre que les embranchements sombres des ruelles.

A force d’errer, les deux âmes tombèrent épuisées dans une allée ombragée, soufflants, écœurés, leur calvaire passé. Enfin passé, L’homme était toujours honteusement ouvert et la fille dans des guêtres d’esclaves ensanglantés.. Rien n’était fini, tout commençait.

Pamele ressassait ses souvenir immédiats, la fuite, le double meurtre, la rencontre incongrue, le soleil, le sang, son absence de pitié.. Elle se félicitait de ne pas avoir hésité, se maudissait de ne pas avoir gardé les armes en mains, mais elle avait encore un atout, ou plutôt pleins. Le type paraissait au bord de la mort de par l’aspect encore plus cireux que le teint de craie qu’il avait affiché alors qu’il était "en pleine possessions de ses moyens".

Le soin, un des domaines ou personne n’avait cru bon de lui donner des cours. Si quelqu’un souffrait, le noble appellerait l’apothicaire, son médecin personnel ou bien carrément un docteur renommé. Qu’importe qu’elle sache panser une blessure, ou prévenir un saignement, elle ne devait pas toucher à ce domaine sauf si on lui ordonnait.

Mais aujourd’hui, celle qui lui donnait des ordres, c’était elle. Et elle voulait aider ce type, alors elle se basa sur son intuition. Lever la cape pour voir la plaie, déchirer le tissu de son haut au niveau de la blessure, ouvrir et regarder le mécanisme. Si il criait elle ne l’entendait pas, trop concentrée, trop curieuse. C’était pas beau, pas grand-chose à en dire de plus, du sang, de la bidoche, un petit bout de tissu dans le "trou". Elle attrapa le morceau du haut dans la plaie et tira, puis se rappela une astuce du maître des esclaves.

-Si ça pique, c’est que sa désinfecte. Récita Pamele.

Elle n’avait pas la poudre dont c’était servi le type sur son doigt pour aider à guérir la blessure, mais la demi-ange connaissait quantité de fruit "qui piquent". Un citron apparu dans sa main, elle croqua sérieusement la peau lisse pleine de pores avant de recracher le morceau de fruit acide qu’elle avait dans la bouche. Puis elle pressa le citron, l’ouverture incisée avec les dents en face de la blessure pour que le jus coule dessus, dedans, causant sans doute une effervescence de douleur dans l’abdomen du "grand gaillard". La petite ne savait pas si cela allait être utile ou non, mais elle faisait de son mieux. Elle espérait juste qu’il vivrait assez longtemps pour lui dire ce qu’il savait sur elle, si tant est qu’il sache quelque chose.




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Pas chère ma cher Pamele




«Je... M'appelle... Pamele... »

Il était presque gêné de sa confusion maintenant, se traitant lui même d'idiot, mais appréciant finalement la jeune femme qui faisait de son mieux pour l'aider. « Aides toi et le ciel t'aidera » disait le dicton, et s'il était le ciel, alors l'ange, ou plutôt Pamele comme elle disait s'appeler, faisait tout ce qui était en son pouvoir pour y répondre. A commencer par ne pas le laisser derrière alors qu'il manquait de s'écraser sur le mur, ce qui était fort aimable de sa part. Il saignait déjà abondamment du côté gauche, s'il devait s'ouvrir le crâne du côté droit alors les choses empireraient très violemment, notamment pour eux.

Et alors qu'ils agissaient en espions dignes de l'unité des Renards, se dissimulant dans l'ombre des caravanes et des cartons disséminés ça et là, un homme finit par les repérer, les illuminant de sa lampe et générant un remue-ménage ahurissant, à croire qu'ils perdaient une mine d'or. L'esclave réagit au quart de tour en lui tirant dessus, projetant une gerbe de sang avant de se ruer sur lui et de le soutenir, l'aidant à se remettre droit après son début de chute. Son soutien était fort apprécié, mais elle s'était malencontreusement placée du côté de sa blessure, appuyant dessus et se tâchant tout en causant un certain élan de douleur chez l'Asante. Le côté positif de la chose était qu'une fois imbibés, les vêtements légers de l'esclave auraient l'avantage de servir de compresse pour peu qu'elle reste dans la même position.

Et soudain, le soleil, les forçant à opérer une fuite en catastrophe, partant dans des directions hasardeuses, le hors la loi poursuivant l'esclave comme dans une mauvaise série de romans, jusqu'à s'effondrer dans une ruelle où il espérait que les marchands d'esclaves ne le, ne LES trouveraient pas. Il n'était plus vraiment en état de protéger qui que ce soit et s'attendait à voir l'ange l'abandonner, fui au plus vite maintenant qu'elle était hors de son immonde cachot, mais non. Elle restait auprès de lui, déchirant son manteau dans lequel résidait deux armes à feu, son couteau et.... rien d'autre à part un vieux briquet et un unique cigare. La blessure en revanche était sale, incluant même un bout de tissu déchiré et imbibé d'eau de mer, retiré par la demie-ange avant que celle ci ne murmure quelque chose, faisant apparaître un citron au bout de sa main sous le regard égaré du blessé.

Maudite ? Elle avait eu droit à un fruit original en tout cas, faire apparaître d'autres fruits. On aurait dit une mauvaise blague, toute droit sortie d'une bande dessinée pour enfants. Il ressentit soudain une vive douleur au flanc, tournant la tête en se mordant les lèvres, découvrant que ce qu'il espérait n'être qu'un mauvais instant était en fait un citron mâché et pressé à vif contre la plaie, faisant librement couler son jus clair dans son organisme déjà bien maltraité. Il se retenait de hurler de douleur tout en sachant pertinemment que la suite serait bien pire. Le citron s'écarta et une lueur folle apparût dans ses yeux.

Il récupéra l'arme volée avant de l'ouvrir et de récupérer les munitions, les ouvrant pour en récupérer la poudre avant de planter la lame du couteau dedans et d'y mettre le feu. La détonation eut un mérite, augmenter la température de la lame suffisamment pour la faire siffler. Prenant une grande inspiration, il plaqua celle-ci le long de la plaie, brûlant les chairs pour les forcer à guérir, hurlant sa douleur malgré sa tentative de ne rien laisser paraître, laissant ainsi un Sana démoli et essoufflé, au visage en larmes. Il se releva pourtant tant bien que mal avant de répondre aux présentations de Pamele faites plus tôt, un sourire presque torve apparaissant une seconde sur son visage.

« Je suis Kil... Sana.... Sana Asante. On va devoir continuer à fuir, j'ai fait trop de bruit pendant l'opération, ils vont sans doute nous trouver sous peu. »

Il poursuivit sa route une seconde avant de s'effondrer, ses jambes tremblantes incapables de le supporter plus longtemps après ce qu'il venait de les forcer à vivre.

« Ah.... Bon, ce sera sans moi donc. Laisse moi là et file. »

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Ven 17 Mar - 14:09



L’encapé n’était pas très jouasse, l’acide citrique provoquait une sensation de brûlure intense qu’il n’aimait visiblement pas. Joignant son geste à celui de Pamele, il embrasa une lame de couteau avec de la poudre pour porter le métal chauffé au contact de sa blessure, la cautérisant dans un nuage blanc à l’odeur de porc cuit.

Il avait crié et peut être que quelqu’un l’avait entendu, alors il s’était relevé pour s’en aller en parlant à le demi ange, puis finalement s’était rendu à l’évidence que dans l’immédiat il lui serait impossible de poursuivre sa fuite.

-Laisse-moi là et file.

Pamele le regarda, étudia l’homme au voile noir et au pouvoir de rouille avant de conclure qu’il n’y avait pas d’autres options. Elle fît néanmoins un dernier geste en sa faveur. Usant de tout son poids elle déplaça des caisses entassée non loin de manière à lui faire un abris de fortune, puis elle se servis d’un bâche pour le couvrir comme un clochard aurait sans doute fait avec ce type de lieu propice à ce style de vie.

Satisfaite, elle regarda Sana Asante dans les yeux de manière à mémoriser son visage correctement, puis lui souris avant de lui dire ses derniers mots et de s’en aller.

-Je.. Je suis désolée de ce qui t’est arrivé et de tout ce qui va t’arriver si ils t’attrapent, mais comme tu l’a dit, je ne peux pas rester là.. Tu passeras assez facilement pour un sans-le-sou, mais avec mes ailes je n’aurais pas cette chance, il faut que je m’enfuis dans un quartier plus sécurisé, là où ces salauds viendront pas me chercher ou me causer d’ennui..

Le seul détail qu’aurait pu observer Sana pendant le départ de la demi-ange, c’était le rouge le sa jupe. Courant à travers les dédales, priant pour ne pas tomber sur un malfrat mal intentionné tout en se dirigeant vers le bâtiment de la marine qu’elle voyait au loin, elle se fiait à son instinct de survie. Rien ne l’empêcherait de vivre normalement une fois dans un endroit en sécurité. Elle devait juste penser à se fournir de nouveaux vêtements, qu’elle vola facilement sur un étendoir face au soleil pendant l’heure de la sieste. Une jupe, tout comme la sienne mais plus longue et non imbibée de fluide sanguin. Elle garderait sa brassière mais porterait des voiles de soies autours des bras, faisant comme de longues manches.

Pour finit elle s’appropria aussi une grande corbeille en osier faite pour porter des lourdes charges sur la tête et qui lui servirait à exprimer son pouvoir pour vivre quelques temps et peut être développer un commerce. Elle ferait apparaitre des fruits le matin dans un coin calme pour les vendre ensuite. Quand elle aurait suffisamment d’argent, changer d’archipel lui semblait une bonne idée, enfin, si elle en arrivait là.

Fin du FB pour Pamele

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Pas cher ma chère Pamele




Elle n'avait guère perdue de temps en le voyant s'effondrer. N'hésitant qu'un instant, elle avait commencée à l'entourer de caisses à moitié pourries ou tout simplement oubliées là avant de le recouvrir d'une bâche, lui donnant un aspect de miséreux dans le besoin, vivant de bric et de broc dans son coin. Une chose était sûre, cela ne le dépareillait pas de son état actuel, il passerait sans aucun doute inaperçu.

Elle le regarda un long moment dans les yeux, lui faisant finalement baisser les yeux de honte. Dans son état normal, jamais il n'aurait pu confondre sa plus jeune sœur, qui l'appelait encore « papa » pour des raisons affectueuses presque déprimantes, avec ce futur bout de femme, au corps déjà prêt à répandre son charme sur le monde. Il rit un instant de sa bêtise avant de se raviser, le flanc le brûlant encore et le mouvement brusque ayant ravivé la douleur. Elle lui sourit, comme riant de ses pensées sans oser s'exprimer, avant de lui laisser quelques mots.

« Je.. Je suis désolée de ce qui t’est arrivé et de tout ce qui va t’arriver si ils t’attrapent, mais comme tu l’a dit, je ne peux pas rester là.. Tu passeras assez facilement pour un sans-le-sou, mais avec mes ailes je n’aurais pas cette chance, il faut que je m’enfuis dans un quartier plus sécurisé, là où ces salauds viendront pas me chercher ou me causer d’ennui..  »

S'ils l'attrapent ? Il n'avait même pas pensé à cela, bêtement centré sur sa fuite maintenant impossible. Mais elle avait raison malgré tout, si lui ne pouvait pas partir, il doutait de la capacité de l'ange à le protéger de l'hostilité des marchands d'esclave, alors autant qu'elle fuit et qu'elle se sauve, il aura au moins fait une bonne action après les idioties de Bara. Il la vît partir du coin de l’œil, de larges fleurs rouges sur la hanche, priant pour sa sécurité alors qu'il perdait pied et sombrait dans l'inconscience.

Il se réveilla pourtant bien vite, d'un violent coup de poing au visage. Ses yeux s'entrouvrirent, se posant sur trois hommes au visage marqués qui l'entouraient, apparemment dénués d'intention pacifiques. Ils étaient là pour le sang, celui de l'Asante, qui leur avait fait perdre de l'argent et avait tué plusieurs des leurs tout en provoquant l'évasion d'une ange, potentiellement vendue à plusieurs millions malgré ses petits défauts, plusieurs centaines de millions s'ils les dissimulaient bien. Personne n'était jamais heureux de voir un demi-milliard de berrys lui filer sous le nez par la faute d'un fou furieux capable de se mettre dans les ennuis les plus noirs sans raison.

L'un des trois soupira un instant avant de le menacer d'une voix grave, lui proposant sa liberté s'il vendait la mèche sur la localisation de l'esclave en fuite, ce à quoi le miséreux ne pût que répondre en négation de la tête, sans parler. Une lame apparût dans les mains de l'un d'entre eux avant qu'il ne se penche vers le bras sans force de l'Asante, y traçant une profonde ligne horizontale, puis une deuxième et une troisième. Il lui expliqua que tant qu'il ne parlerait pas, ils continueraient à l'esquinter, et qu'il se moquaient de le tuer s'il refusait de parler.

L'ancien chasseur de primes réfléchit un instant, tentant de juger son état tant qu'il était encore lucide, pour découvrir qu'il était de toute manière plus mort que vivant. Le trajet l'avait laissé entièrement vide de toute force et c'était même un miracle qu'il ai tenu si longtemps. Alors, à la fois pour les narguer et pour évacuer ce qui restait de lui, soufflant doucement sur la dernière étincelle de vie qui restait, il se mit à chanter.

A travers la torture subie dans une allée sombre entre deux piles de caisses laissées par une esclave qui profiterait désormais de sa liberté, il chantait son futur proche, dans un chant triste mais clair. Il ne souciait plus de ses blessures, de ses actes ou de quoi que ce soit. Il rejoignait les siens dans l'au-delà, se vidant de son sang de plus en plus rapidement, laissant derrière lui un hérisson vieillissant, deux sœurs qui sauraient se débrouiller seules, une esclave futée qui vivrait heureuse et une jeune femme aux cheveux verts qu'il aurait aimé voir une dernière fois, ni par amour ni par vengeance, simplement pour s'excuser.

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