Installée dans mes nouveaux quartiers sur Kaiten-Su, à présent que je faisais partie de la révolution, il me fallait tout de même prendre des nouvelles sur Paradise. Je n'ai pas eu de nouvelles de Lawrence et ça commence tout de même à m'inquiéter...

Prenant mon den-den, je composais un numéro sur Paradise ; il s'agissait de la jeune soeur de Lawrence ; Aliyah Holf. Elle ne travaillait pas pour lui, étant une simple habitante des lieux mais je me doute que ce soit la personne parfaite pour savoir ce qui est arrivé à son frère.

- Pilipili, Aliyah j'écoute !
- Ha Aliyah, c'est Rei...
- HO REI TU TOMBES BIEN ! C'EST AFFREUX !

Et tandis que je l'entendais commencer à sangloter, j'ai assez bien compris qu'il s'était passé quelque chose de vraiment affreux. Tentant de garder mon sang froid, je lui demandais d'un ton calme :

- Calme toi, que s'est-il passé ?
- C'est... C'est Ren Tao ! Il a kidnappé Lawrence ! Et la marine ils s'en sont pris à tous les hors la loi présents sur l'archipel. C'est le bazar, il faut que tu viennes.
- Attends... je ne suis pas certaine d'avoir bien entendu... Il... il a kidnappé ton frère ?
- Ouiii....
- Okay... c'est la guerre. Aliyah, écoute, calme toi, je vais essayer de régler cette histoire. Mais une dernière chose et je m'en excuse d'avance... Je ne sais pas si je vais pouvoir retrouver ton frère vivant...

C'était dur à annoncer mais fallait que je lui dise la vérité. La pourriture qui était mon amant serait bien capable de massacrer mon atout majeur de Paradise. Raccrochant, il me fallait à présent appeler l'autre mécréant de mes deux... Et ça ne me faisait pas du tout plaisir, moi qui comptait rester encore dans l'ombre un moment...

Prenant une grande respiration, je composais alors le fameux numéro...

Retrouver l’ouïe était un vrai plaisir... Regardant la neige tomber sur Yakoutie, je m’apprêtais à partir. D’ici peu, un vent de ravage soufflerait sur les mers et pour cause, j’allais encore frapper fort comme souvent. Mais alors que je m’enfonçais dans mes pensées tumultueuses, quelque chose me sortit de mes pensées. Hm ? Mon appareil ? Le sortant brièvement, je vins à hésiter. Qui peut bien m’appeler ? Ayabusa ? Peut-être Fudo ? Fronçant les sourcils, c’est bien naïvement que je me permis de décrocher.

Un silence se fit entendre. Voyant la gueule du den-den changer, je me demandais bien qui pouvait avoir cette expression. Haussant les épaules, totalement détendu - et l’appareil l’exprimait clairement de l’autre côté - je laissais ma voix nonchalante se faire entendre.

“ Allô ? “

Le den-den avait pris une expression pas des plus rassurantes je parie. Vu dans l’état de colère que j’étais, je savais bien que j’allais l’insulter, le trucider verbalement des milliers de fois. Et je voyais l’expression de mon propre den-den changer, tss… l’autre devait être sacrément calme en face. Il ne se doute peut-être pas de qui l’appelle.

Entendant sa voix pour la première fois depuis longtemps, mon sang ne fit qu’un tour mais je tâchais tout de même de rester le plus calme possible avant de finalement me lancer.

- Merci de m’avoir fait perdre mon temps à remettre Paradise à flot, Ren.

Les premières paroles que je prononçais furent glaciales. Je ne doute pas un instant qu’il comprenne qu’il s’agit de moi. Moi la prétendue morte aux yeux du monde.

- Je me doute que tu sois surpris, que tu aies pleins de questions et pourtant, nous en parlerons plus tard. Lawrence est-il toujours en vie ? Et surtout… surtout, pourquoi es-tu VENU FOUTRE LA MERDE SUR PARADISE ??!!

Je ne cachais plus du tout ma colère excessive de ce moment ; tellement excessive que derrière mon den-den, je commençais à me transformer en hybride. Ça arrive parfois quand je suis dans cet état de colère avancée. Si bien que je pourrais tout détruire sur mon passage pour me calmer.

Regardant l’appareil avec lassitude, les mots commençaient à se faire entendre et je restais calme. Remettre Paradise à flot ? Mettant un doigt dans mon oreille, je retirais la cire qui y trônait avant de souffler sur mon doigt alors que les décibels commençaient à augmenter. Tandis qu’elle usait sa voix, moi, je m’allumais une clope en douceur, faisant entendre le son du briquet qu’on tente d’allumer.

“ Saleté... “

En avais-je rien à foutre ? Son monologue n’était pas du tout intéressant et c’est sans doute pour cela que je me mis à fumer tout en écoutant d’une oreille très distraite alors qu’elle semblait casser l’appareil à force de crier dedans... Pathétique.

“ Tu disais ? “

Quoi de mieux que snober ceux qui se pensent important ? Bien des choses se devaient être mises au claires et lui rappeler quelle est sa place était une des premières choses à faire. Ainsi, je m’amusais avec ses nerfs sachant très bien que derrière un appareil du genre ou face à face, ce serais la même chose...

“ ... Deux jours que j’attends un appel. Tu as du retards. Sans doute le fait de revenir d’entre les morts qui t’a fait perdre un peu de vitesse ? Non, je n’ai pas trop de questions pour les traitres... Tu te souviens du règlement je suppose ? Il s’applique aussi à toi.
Quant à ton petit protégé... Disons... Que tout dépends de toi. Il n’est pas avec moi certes, mais un appel, et j’enverrais où tu voudras sa tête, empaqueté dans du carton et si tu es sage... Avec un joli ruban. Cela te convient-il ?
Maintenant tu vas m’écouter... Sagement. “

Le ton était donner. Elle voulait jouer la méchante ? Soit... Mais d’abord, elle devrait apprendre de part un vrai qui n’a pas peur de tuer. Du chantage ? Là aussi on voit la différence entre les vrais et les méchants. La tête de son ami ne tenait qu’à un fil désormais.

Cette saloperie avait l’air d’en avoir rien à foutre que je m’énerve toute seule. Soit. Ho cela ferait-il deux jours qu’il attend un appel de ma part ? Intéressant et je comprends bien vite que cette fois-ci nous sommes réellement ennemis. Il n’y a plus de Ren et Rei dans un coin mais Ren contre Rei.

- Le règlement hein… Nan désolée, je ne crois pas que cela me concerne. Hum… chantage donc je vois. Quelle méthode peu originale, ce qui est surprenant venant de ta part.

J’étais toujours dans une vive colère mais… malheureusement, cela a fait ressortir autre chose en moi. Je me calmais soudainement alors qu’il pouvait entendre de l’autre côté, par moment, des petits rires sournois, des rires froids et vils. Je venais de repasser dans l’autre catégorie, celle des déjantés. Et je me ferais bien un carpaccio de Ren tiens pour le coup. Reprenant finalement ma forme humaine au bout d’un moment, je pris un air bien plus sombre puis me levais, pris le den-den avec moi et lançais quelques mots à l’attention de Shadow avant de sortir de mon appartement, toujours en direct live avec mon ancien amant.

Il fallait que je m’aère et je commençais à marcher en direction de la forêt, prête à chasser si j’avais un besoin express de me défouler. Suivant ce qu’il pourrait dire.

- Allons bon, je vais t’écouter… sagement tout en…

Je ne finissais pas ma phrase alors que je me jetais sur le premier animal trouvé à proximité. Un renard qui fit kai kai.

- Miom… ha au fait, je fais partie de la révolution maintenant. Les actes sur Shabondy puis Nighty Town m'ont dégoûté au point de ne plus vouloir être avec toi.

La miss savait à quoi s’attendre. La connaissant, elle savait très bien de quoi j’étais capable, mais visiblement, elle voulait faire de l’esprit. Le petit sourire que j’avais et qui s’affichait sur l’appareil s’éteignait en douceur, laissant place à quelque chose d’impassible, presque contrarié. Il n’en était rien, mais elle allait vote comprendre son erreur.

“ Oh ? “

Fouillant ma poche, je sortais alors mon second appareil et appelais donc tranquillement mon autre acolyte, pendant que la louve faisait son petit manège. Elle voulait sembler “ classe “ ou autre ? Moi j’étais réellement maître de moi-même et savais faire abstraction de mes émotions, alors qu’elle, je lisais comme dans un livre ouvert. Lui laissant entendre la conversation suivante, je me demandais bien ce qu’elle allait penser. Sans doute allait-elle enfin arrêter de jouer avec le feu.

“ Aya... C’est Ren. Passe moi donc notre gentil prisonnier et ... Convoque les autres. “

De bref bruits de mouvements se faisaient entendre. Et finalement, quelques gémissements de Lawrence voyaient enfin le jour, preuve qu’il ne s’agissait pas d’un cinéma, mais bien de la réalité. Never play with the devil...
Revenant à elle, j’espérais avoir bien toute son attention.

“ Vois tu, il y a quelques temps de ça, ta mort me dérangeait grandement. Mais, quand ce fameux Law’ a ouvert sa grande gueule et que j’ai appris que tu étais vivante... Tu n’imagines même pas la déception. Pour ça d’ailleurs... Senshi... “

La miss à l’autre bout de l’autre combiné s’en donna à coeur joie et brisa un des bras de l’homme. Un gémissement étouffé se fit entendre et pour cause, un baillon avait été mis à sa disposition. Ce dernier était conditionné de telle sorte qu’il ne pourrait pas se suicider en se mordant la langue ou autre... Non, il était mis à nu, à la portée de n’importe quelle torture.
L’exemple, il n’y a que ça de vrai. Ricanant légèrement face à la mélodie que j’entendais, je vins alors à reprendre un ton monocorde, réellement froid comparé à elle, quelque chose de naturel.

“ ... Ton souci est clairement que mentalement et physiquement, tu n’es pas taillée pour ça. La révolution ? Tu... Haha... Hahaha... Tu penses réellement que j’ai peur de ce groupe ? Allons... Allons... “

Plus froid que jamais, mon regard s’assombrissait et ayant été une compagne de choix, celle-ci pourrait aisément voir que moi, je ne faisais pas semblant. Elle avait devant elle un Ren ennemi et non son ex-allié. La laissant rire ou prendre au sérieux la menace que j’étais, je me fis clair.

“ Voici le deal. Tu fais partit de la révolution ? Tu sembles en être tellement fier... Soit. Dans ce cas, je veux des informations sur cette dernières. Positions de bases, trafiques sur certaines îles et quand je le voudrais, tu t’arrangeras pour les diriger là où je le veux en supposant que l’envie me prends. C’est ça, ou tu auras le sang des gens de Paradise, de Lawrence et de toutes autres personnes que je tuerais sur les mains. Chère... Compagne. “

Elle voulait la jouer psychologique ? Qu’allait-elle trahir ? Son ami ? Ou sa nouvelle faction ?

Mordant à pleine dents dans la chair du renard que je venais de tuer pour me défouler, j’entendis Ren parler à ses acolytes en même temps. Un bruit étouffé en fond m’indiquait clairement qu’ils étaient entrain de torturer Lawrence… Restant calme, un calme menaçant cependant, je ne dis rien sur le moment. Il espère quoi en jouant la carte du « j’ai l’otage, je suis entrain de le torturer, t’a intérêt à me prendre au sérieux. » Sait-il combien de personnes j’ai pu perdre dans des magouilles pareilles ? Il ne se doute pas un instant que dans l’état instable auquel je fais face, je ne peux rien faire pour Lawrence et que je dois le laisser mourir de la main de ce pauvre mec pour ne pas rentrer dans son petit jeu débile.

- Aie l’amabilité je te prie de me renvoyer le corps de Lawrence à Kaiten-Su, merci.

Désolée Lawrence parce que je ne peux rien faire du tout pour toi sur ce coup là. Monsieur imaginait sans doute que j’allais tuer vents et marées pour retrouver mon homme de main, l’homme en qui j’avais entière confiance ? Si ce n’était pas cet homme dangereux qui se dressait contre moi, je l’aurais fais. Mais là, je dois prendre conscience que ce n’est pas n’importe qui. C’est l’ennemi public numéro 1 du monde entier.

- Ho ?... Laisse-moi rire un peu veux-tu. Tu crois sincèrement espèce de pourriture que je vais te donner toutes informations sur la révolution ? Taré, va plutôt chercher ailleurs. Et tu as beau avoir un semblant de pouvoir, la marine a investi Paradise donc tu ne pourras plus rien faire. De même qu’à présent, mon marché avec Konan est rompu. Donc… avoir le sang de ces personnes sur ma conscience ? Laisse-moi rire, parce qu’il n’en est rien du tout.

Il continuait à essayer de faire du chantage mais croyait-il vraiment que j’allais tomber dans son jeu ? C’est mal me connaitre Ren.

Attendant sa réaction, je me demandais bien ce qu’elle allait dire. Une impasse, voilà dans quoi elle est. Ou bien elle trahissait les marines, ou bien elle abandonnait son ami. Dans tout les cas, ça fini mal et j’ai ma victoire. Celle-ci me fit une demande annonçant la couleur de sa réponse. Sérieusement ? Pensait-elle que je n’avais que ça à faire ? Tsss...

“ ... Aya... Tu sais quoi faire ? “

L’homme ne dit rien, sachant très bien ce qu’il devait faire. On ne pu entendre qu’un bref bruit de gémissement étouffé suivis de quelques brisements d’os ou autre. Une scéne macabre à entendre à défaut de pouvoir la voir. Même moi, j’eus un léger frisson en entendant tout ça, quel dommage que je ne puisse pas me salir moi-même les mains. Que ce soit elle ou les autres, ils allaient bien comprendre la leçon, je m’en assurerais...
Le petit show terminé, je vins à sourire en coin alors qu’elle continuait de fanfaronner. De la logique qui n’en était pas, elle ne comprenait pas ce qu’elle voulait pas comprendre.

“ ... Le sang des innocents et ceux que tu ... Protèges ? Ou du moins... On le suppose. “

Riant légèrement, sur ces mots je raccrochais. Ma mission était un succès. A défaut de la briser de mes propres mains, psychologiquement je venais de frapper fort. Qu’elle renie ou non, elle ne pouvait pas renier le fait d’avoir laisser tomber quelqu’un et cela sera d’autant plus vrais quand le paquet arriverait à bon port.

“ Aya... Envoie donc... Le haut et le bas dans un même paquet veux tu ? “

Et sur ces jolies paroles, je me remis à me concentrer en douceur, terminant ma cigarette.

Un goût amer m'envahit tandis que je pouvais entendre de loin ces derniers cris étouffés venant de la part de Lawrence. Je savais que de toute manière, au fond de moi, dans cette bataille, je perdrais encore quelqu'un de cher.

Le sang des innocents... Je ne suis plus responsable de ses actes alors qu'il ne vienne pas les mettre sur mon dos. Protéger ceux qui me sont chers... Ils sont tous déjà partis depuis longtemps à présent.

- Ne me mets pas sur la main les actes que tu commets sur des innocents et dont je ne suis certainement pas responsable.

Ce fut mes dernières paroles avant qu'il ne raccroche. Le regard toujours sombre, je regagnais finalement mon habitation tout en me demandant clairement, ce qu'il cherchait à faire. Ne lui a-t-il pas suffit de tuer Lawrence pour son bon plaisir et pour voir ma réaction ? A quel jeu veut-il m'entrainer ?