Les plumes frétillaient tandis que les bourrasques venaient à la rencontre du plumage aux reflets d’émeraude. À la grâce des mers et à la fureur des cieux, le Serpent à Plumes fendait l’espace, voguant sur les vents comme un vaisseau sillonnant les flots de son éperon tranchant la houle et l’écume pour effectuer un voyage dont personne ne sait s’il reviendra vivant. Un trouble. Une impulsion. La vérité s’imposait à l’œil quand l’âme chantait l’aurore. Tel était la citation qui traversait l’âme de l’Archange du Typhon, supernova de son état, recherchée uniquement vivante, depuis qu’Octave de Thermopolis s’était mis à désirer ajouter cette femme à sa collection, tandis qu’elle s’approchait du royaume de Saint Johns. Après le conflit fratricide pour la couronne qui s’était déroulé ici il y a un an environ, c’était ni plus ni moins que la désormais constella et ancienne capitaine corsaire Elisabeth Reina qui régnait en maître sur cette nation, faisant flotter le pavillon de son équipage en lieu et place de celui du Gouvernement Mondial qui rendait fières tant de nations. Une terrible combattante et puissante adversaire que la demoiselle ailée se passerait bien d’affronter un jour bien que cela pourrait être une confrontation intéressante pour tester ses capacités et analyser encore davantage le style des meilleurs épéistes afin de réfléchir en avance à des tactiques à déployer si jamais elles affrontaient des bretteurs de haut niveau. L’ancienne révolutionnaire ne savait pas pourquoi, étant passé en forme éveillée de son zoan à ce moment-là ce qui voulait dire que sa conscience avait lâché prise, mais l’image du garde du corps le plus fort du Dragon Céleste lui revenait en tête quand elle pensait à cela.

Atteignant les hauteurs célestes surplombant le pays de la Reina, la fille du firmament descendit à toute allure vers le sol, freinant seulement au dernier instant en déployant ses quatre immenses ailes. Ses pieds se posèrent alors tranquillement sur l’herbe quand elle reprit sa forme humaine pour se déplacer sur ces terres. L’amazone, lieutenante de Tenshi Taya bien que même la Marine ignorait encore cette affiliation, préférait éviter d’attirer l’attention si promptement. Même si elle avait dû se faire au fait d’être reconnu à cause de son avis des recherches et que certaines personnes la craignaient en conséquence alors qu’elle ne leur voulait pas de mal, c’était loin d’être facile. Cependant, à l’origine la De Lérhane faisait escale en cette contrée afin de se reposer avant de reprendre son voyage le lendemain. Il lui fallait quand même dormir pour éviter de faire de nombreuses nuits blanches à se déplacer d’îles en îles en passant par le ciel. Avec ses trois mètres hauteur et ses ailes surdimensionnés dans son dos, elle ne passerait de toute manière pas inaperçue mais pourrait trouver son chemin assez rapidement. C’est ainsi qu’elle arriverait au niveau de la cathédrale et se décida à y pénétrer dans l’espoir de trouver facilement quelqu’un qui pourrait l’aiguiller afin de trouver une auberge pour la nuit. S’avançant tandis que de nombreuses personnes observaient cette créature tout droit sortie d’un compte, l’angélique posa ses mains sur les portes qu’elle ouvrit sans aucune difficulté. Pénétrant dans le lieu saint, la bilcane chercha du regard quelques civils à qui poser la question… Mais si elle apercevait le visage de Fudo, la céleste n’aurait aucun mal à le reconnaître et se mettrait alors instinctivement sur ses gardes. Tout comme elle, il était primé et la fille des cieux enregistraient dans sa mémoire depuis des années les noms et visages des personnes recherchés à plus de cent millions… Plus ça allait, plus cela se montrait utile.

La primée à 149.200.000 berrys avança au sein du monument, sous les arcades brutes et les sous la lumière froide et infime de ce lieu plongé dans la contemplation et la prière. Le silence déroutant n'était en rien un étonnement, la primalité étant mis à bas sur les marches d’un cortège insondable et grégaire. Il fallait joindre l’absurde à l’agréable et croire en la croyance elle-même. Le regard argenté de la célestienne se détourna de l’être qu’elle avait regardé en pénétrant dans la bâtisse et elle se dirigea vers l’un des bancs où un homme ayant assurément la quarantaine était plongé dans ses pensées à prier la divinité qu’il avait choisit de rallier. S’asseyant doucement à côté de ce dernier, la De Lérhane attendit qu’il termine d’être enfermé sur lui-même, usant du fluide perceptif dans cet optique tout en attendant qu’il rouvre les yeux. D’une voix s’élevant en murmure, la bilcane érigea sa demande de manière clair et concise afin d’éviter de déranger plus que nécessaire ce civil innocent.

-Où y a-t-il une auberge ? questionna la demoiselle ailée tandis que le concerné découvrit l’angélique et resta coi le temps qu’il analyse et accepte le physique singulier de cette interlocutrice.

-50… 50 Rue de la Marotte… parvint à articuler le monsieur.

D’un hochement de tête, la blonde le remercia. S’extrayant de sa place en faisant le moins de bruit possible, l’Archange du Typhon fit volteface et se dirigea vers l’entrée qu’elle avait franchit quelques secondes plus tôt. Lançant un dernier regard par-dessus son épaule sur le criminel qui l’avait fixé, l’ancienne révolutionnaire garde son haki de l’observation activé pour éviter de se faire surprendre. Tant qu’il n’avait pas d’intention hostile se traduisant par la préparation d’une attaque à son encontre, la blonde aux quatre ailes n’avait aucune raison de s’en prendre à lui. Néanmoins, les possibilités étaient multiples quand un être comme elle se retrouvait contre une personne de la pègre… Tenter de l’attraper pour récupérer la récompense via une personne non primé qui ramènerait la prisonnière à la Marine, essayer de la capturer pour la vendre comme esclave ce qui pouvait désormais être encore plus intéressant puisque le plus puissant des Dragons Célestes la voulait ou conclure une alliance dans un objectif précis. Malheureusement pour les hors-la-loi, cette supernova était loin d’être un être sans foi ni loi et cette dernière ne comptait tremper dans des affaires louches, à moins que cela soit pour trahir et sauver la population en arrêtant les plans machiavéliques. C’était de cette façon qu’elle avait pu aider Lidy Olsen, la directrice du Cipher Pol 6, que l’amazone avait au préalable personnellement entrainé pour l’aider à mieux maîtriser son rokushiki. En tout cas, la lieutenante de Tenshi Taya s’apprêtait à sortir du bâtiment afin d’aller trouver cette adresse où elle pourrait passer la nuit. Sa main se posa sur la porte qu’elle se mettrait à pousser. Fudo et ses hommes allaient-ils faire quelque chose dans l’immédiat ou allaient-ils attendre plus tard pour la retrouver ? À moins qu’ils la laissent tout simplement tranquille.

La voix perça les ténèbres, fendant le néant pour s’imposer dans le silence insoluble de cette bâtisse ouvragé et pourtant si froide, sans âme. Le ton donné, la larme versée, le sang séché, le cœur victorieux. L’arme du savoir est le poison de l’ancien quand le lendemain se lève le déclin. Le visage pivota, impassible, à mi-chemin entre une lassitude ancestrale et un intérêt lointain. Une question unique pour se jetait à pied joint au milieu de la rhétorique. Doucement, dans un calme plus souverain qu’olympien, la guerrière issue de la civilisation angélique pivota pour se tourner vers l’origine de cette voix, vers cette essentialité primaire et ironiquement chirurgicalement précise. Plissant les yeux et penchant la tête comme le point d’interrogation, les lèvres s’entrouvrirent, laissant l’air s’échapper, dénaturé par les mouvements du corps qui l’avait absorbé un peu plus tôt et qui le forgeait désormais en sons. Les mots devenaient phrases tandis que les phrases devenaient mots. Une joute insatiable de la nature sur le pont de la culture.

-De l’océan de nuages s’étendant au firmament, là où vit le peuple que j’ai laissé derrière moi après qu’un homme de mon âge me poussa afin de me faire chuter de ces contrées où la terre est plus un mythe qu’une réalité.

Des paroles insensées pour qui n’avait pas franchit la montagnes aux quatre courants ascendants s’unissant en un torrent invincible. Cette mer de tout les possibles, la route de tous les périls, vivaient de ses singularités et de ses dangereuses merveilles. L’être ailée descendait du ciel, poussé par un garçon la discriminant, comme d’autre de son village, mais à qui Ishtar avait su pardonner au fil des années qui avaient défilés, son aventure se perpétrant dans les trames du destin, dans les fils de la harpe sur laquelle jouait chacun.

-Je ne suis ici que pour dormir. Comptes-tu me refuser ce droit ? Fais tu partie de ce genre de gens qui cherchent à me capturer ?

La damoiselle reptilienne aurait pu citer une faction, mais tant pouvaient être dans le désir de sa capture : les hors-la-loi et pirate voyant en cette silhouette une esclave de haute qualité, les chasseurs de primes et les marines qui convoitaient sa prime et les faveurs d’Octave de Thermopolis ainsi que certains révolutionnaires qui avaient considérés son départ comme une trahison ainsi que les survivants décimas qui l’avaient vu aux côtés de Tenshi Taya.

-Je ne suis guère venu me battre, mais si cela est une nécessité, que la défense en soit plus barbare… Mais si ce que tu désires et la conversation, peut-être pourrions-nous nous retrouver dans un endroit plus adapté… La chambre que je vais réservé ou une ruelle discrète, à toi de faire le choix si nos vérités nous pouvons nous échanger.

La connaissance est le fils de l’échange. Les savoirs s’amoncellent en une montagne derrière les portes que forment la bouche de l’humain, prêt à être partagé en échange d’un nouveau trésor de civilité, une expérience, une découverte…

La question que posa le primé rassura la femme au teint pâle qui relâcha alors le haki de l’armement placé subrepticement sur sa main. Pas la peine de rétorquer que pour certains il fallait bien moins que ce genre de raison autour de la notion de l’inconnu et de l’étranger pour offrir un motif valide de capture. En tout cas, l’Archange du Typhon resterait malgré tout sur la défensive. Depuis que les serviteurs de la famille vampire Báthory l’avait eu en la dupant, sur ce même océan, en 1504, la grande asperge se montrait bien plus méfiante à moyen terme, des cachoteries pouvant s’immiscer au milieu des belles phrases et des gages de confiances. C’est une chose qu’elle avait appris : tu ne pourras jamais avoir une confiance absolue, même en tes amis les plus proches. Certains passaient des années à infiltrés des groupes pour finalement se retourner contre ses membres à la stupeur de tous. C’était les aléas de la guerre d’une certaine manière, cette dernière ne se jouant qu’en sa finalité sur un champ de bataille. C’est alors qu’il posa une question à la réponse complexe et qui pourrait tenir dans un monologue de plusieurs longues minutes si elle évoquait tous les points à ressortir des onze dernières années passées à traverser les océans.

-Les chasseurs de prime et la Marine me recherche pour ma prime posé sur ma tête par le Dragon Céleste Octave de Thermopolis, les esclavagistes de Trader et du clan Báthory en ont après moi en tant que marchandise pour les uns et par vengeance pour les autres, tandis que certains révolutionnaires considèrent ma désertion d’il y a quatre ou cinq ans comme une trahison alors que les décimas ont eu plus de raison de me détester car je me suis retourner contre eux, intention que j’ai eu très rapidement en rejoignant leur mouvement.

Déjà rien que cette unique phrase qui approchait la centaine de mots relevait la complexité du passé de la De Lérhane et des multiples personnes qui en avaient après elle, mais cela était le prix à payer pour venir en aides aux civils et innocents qui souffraient des manigances… Enfin sauf la prime… Ça c’était complétement gratuit et nourrit par le désir d’un noble mondial voulant en faire son esclave. La De Lérhane ne réagit pas particulièrement lorsque la simili-téléportation eu lieu.

-Vous possédez donc un fruit du démon… déclara-t-elle comme un constat tout ce qu’il y a de plus ordinaire.

C’est alors que la céleste revêtit son apparence hybride. Ses jambes se réunifièrent, se transformant en une queue qui portait la longueur de son corps à huit mètres. Des plumes poussèrent tandis que la chair devenait des écailles ventrales sur la partie de face. Les deux prunelles argentées devinrent des pupilles reptiliennes dorés à l’éclat solaire tandis que ses dents se rarifièrent tout en se métamorphosant en crocs. La langue bifide s’infiltra entre les lèvres écailleuses tandis que ses ailes, qui avaient désormais revêtu le plumage vert émeraude de la créature mythique, se mirent en action pour porter la bilcane au sommet de la toiture où cette dernière s’assaillit, repassant alors sous forme humaine pour se placer en position du lotus face à son interlocuteur. Ses yeux en revanche étaient toujours sous leur forme bestiale, prêts à donner l’ordre aux cieux de changer de météo à n’importe quel moment.

-Que veux tu savoir de mes vingt-neuf années d'existence ?

Les Thalassa, famille royale d’Illusia dont une branche mineure parvint à s’élever et surpasser la première. En effet, Yang, patriarche du clan à la chevelure blanche, avait atteint le poste prestigieux de membre du Conseil des Cinq Etoiles, la position la plus haute au sein du Gouvernement Mondial qui demeurait toujours la plus haute entité politique sur l’intégralité du globe terrestre. En effet, se mettre à dos ce prestigieux clans équivalaient bien à être désiré par le plus puissant et influent des Dragons Célestes. En tout cas, si l’inconnu célèbre cherchait des points communs entre les deux partis de cette conversation, la De Lérhane demeurait suspicieuse et ne faisait guère confiance au maudit en face d’elle. Une loin insatiable et un cadeau dévorant, une idée sans décence et sans prétention murissant sur les sommets du paradigme.

-Certains oui, d’autres non. Je ne suis guère plus qu’une marchandise ou un objet à leurs yeux en tout cas. C’est un phénomène qu’on retrouve chez beaucoup de personnes qui ont du pouvoir : croire qu’ils valent mieux que les autres et qu’ils peuvent posséder jusqu’aux hommes et pouvoirs guerriers rien que par leur désir, ignorant avec dédain l’humanité composant chacun et voyant tout ça comme un immense marché auquel ils doivent se rendre pour acheter… Mais sinon oui, j’ai dû aller bien sept ou huit fois sur Grandline et je vais y retourner sous peu. Au sujet du monde souterrain, de la pègre, je n’y connais pas grand-chose et je n’ai gratté qu’en surface… Néanmoins ils ont les moyens et les hommes pour agir. Même face à des vice-amiraux ils ne perdent pas la face sans pour autant avoir de figure majeur de leur groupuscule avec eux.

La bilcane savait que l’être en face de lui était avant tout un hors-la-loi, la catégorie, ou plutôt l’affiliation, où l’on trouvait le plus de personne n’éprouvant aucune empathie pour le peuple. Bien qu’elle ne possède aucune information capitale, ignorant par exemple que O’Bone lui avait sauvé la mise lorsqu’elle avait quitté sa forme éveillée face au garde du corps d’Octave, la demoiselle ailée n’était pas certaine qu’elle lui aurait donné de toute manière étant donné qu’il pouvait potentiellement être un fléau qui attendait l’heure de se réveiller. La protection des plus faibles étaient une motivation enracinée en elle qui prévalait sur toute autre forme d’alliance.

-Il n’a pas changé depuis le temps que je vis sur ces mers d’eau et de sel… J’explore des terres que je connaissais pas et je fais des rencontres, puis je tente de mettre ma pierre à l’édifice pour aider les gens que je croise du mieux que je peux dans leur vie et pour retourner sur le chemin du bien pour d’autres. Maintenant que je suis primé c’est devenu plus compliqué, surtout pour collaborer avec la Marine comme je le faisais souvent autrefois, par conséquent je suis en train de préparer mon voyage vers le Nouveau Monde.

L’angélique marqua une pause avant de répondre à l’autre partie.

-Ne vivons nous pas tous avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête ? Faut-il réellement avoir des ennemis hauts placés, peu importe la faction, pour craindre capture ou mort à tout instant ? Un accident peu emporter la vie de n’importe qui, même une personne innocente. La mort plane sur chacun d’entre nous en permanence. Cela fait longtemps que je demeure sur mes gardes à longueur de journées afin de me prémunir contre toute nuisance à mon existence. Il est vrai que le haki de l’observation m’aide grandement désormais, mais avant je devais juste faire avec les moyens à ma disposition. S’adapté c’est survivre d’une certaine manière.

-Quand j’aurais ce pouvoir ? Je ne convoite pas le pouvoir alors je ne sais pas comment je pourrais l’obtenir… Mais non je ne pense pas que cela me changera…

Après tout, si elle l’avait voulu elle aurait pu retirer ses parts sur les boutiques dont elle avait financé la création pour le compte de Wenceslas et son amis bijoutier. Avec ça elle serait milliardaire, mais cet argent ne la tentait pas. Elle retirait juste ce dont elle avait besoin pour aider les pauvres erres.

-Tendre la main et toujours un danger. Il suffit de le faire consciemment et de gérer malgré tout. Cela me rappelle cette fois où j’ai aidé un adolescent dealer de drogue pour le remettre sur une meilleure voie tout en m’occupant d’un des mafieux de son île pour le libérer de certaines obligations. On n’obtient rien sans rien et il faut apprendre à donner de soi pour les autres si on veut que certains le fasse eux même en retour.

C’est alors qu’il lui posa une question qui la surpris et dont la réponse surprendrait certainement également son interlocuteur qui avait somme toute un avis bien différent du sien.

-Qu’est-ce que j’y gagne ? Rien serait une réponse valide pour certains, mais c’est plutôt la joie d’offrir un peu de bonheur et de répit dans ce monde pourris ainsi que le bonheur de partager avec des gens des moments agréables. Ce que j’attends en retour ? Qu’ils dévient de la voie du mal pour certains, qu’ils profitent de la paix avec sagesse et d’un temps de prospérité.

C’est alors que l’homme partit dans une courte explication du fond de sa pensée sur sa réponse au sujet de la peur de se faire assaillir à tout instant.

-Tous à chacun sait qu’il va trépasser un jour, peu importe la façon. Personnellement, je n’y vois pas de grande différence. Même parmi ceux qui ont des ennemis puissants, certains n’y prêtent aucune attention et n’en tire aucune peur, tout comme inversement des personnes dans le quotidien éviteront de penser à la fatalité alors que d’autre auront peur de tout et craindront pour leur vie au moindre problème, comme les hypocondriaques. Il n’y a pas d’universalité, juste des cas différents qui trouvent des parallèles dans la globalité. Tu auras beau tenté de mettre des mots sur les autres façons d’aborder la chose, inconscience, folie, cela n’en demeure pas moins des possibilités tangibles.

C’est alors que le criminel partit sur un terrain glissant.

-J’ai vu la presse en parlé dans les journaux… Et j’ai aidé un ressortissant du Cipher Pol à capturer un ancien informateur de cette Triade qui visiblement n’avait pas de donnés qui intéressaient ledit ressortissant. Mis à part cela c’est globalement tout. Peut-être ai-je déjà croisé certains de ses membres, puisque c’était une organisation secrète jusqu’à peu, mais dans ce cas j’en ignorais les affiliations.

La demoiselle ailée avait préféré taire le nom de Lidy Olsen. Si on apprenait que la directrice du Cipher Pol 6 fricoté régulièrement avec la supernova, cela lui vaudrait pas mal de soucis… Tout comme pour les contre-amiraux et colonels de la Ligue d’Arkhélaos qui l’avaient libérés et avaient demandés son aide pour affronter l’Alliance Borgne.

Cieux et terres n’étaient rien face à la colère. Grâce à son fluide perceptif, la demoiselle ailée était en mesure de sentir les différents sentiments qui assaillaient Fudo. Non experte dans cette voie, mais dans l’autre, ce n’était pas des plus précis mais suffisant pour comprendre l’essentiel. Depuis tout à l’heure, c’était une véritable tempête qui sommeillait et se déchaînaient en silence au milieu du néant de sa propre âme gangréné par des désirs que la De Lérhane n’oseraient en aucun cas demandé. Au bout du compte, cet homme en face d’elle tenait plus de l’ennemi que d’autre chose. Devrait-elle l’arrêter pour qu’il cesse de faire du mal aux pauvres gens ? Ce ne serait que pour laisser un autre prendre sa place non ? En tout cas, elle reconnaissait petit à petit les divers symptômes de l’ambition maladive et démesuré. Cet homme était esclave de ses passions, sa seule catharsis se trouvant dans l’accomplissement de ses objectifs certainement très égoïstes. Cela demanderait un investissement en temps considérable pour essayer de le ramener à la raison. C’était peine perdue. Le tourment dirigeait la vie de ces êtres aussi infâmes que miséreux. Jouets du destin, prisonniers de leur propre vision, flammes ardentes, ils n’avaient pas l’éternité pour trouver le moyen d’être combler.

-La Triade donc… Tu veux la remplacer ?

Une chose à laquelle pensait la De Lérhane quand elle envisageait ces criminels et pirates voulant s’accaparer les places au sommet de leur milieu, que ce soit yonkou ou parrain de la pègre mondial, c’était de savoir s’ils voyaient l’ironie de ce cycle ? Les outsiders se succédaient, tous persuader de pouvoir remplacer la puissance établie, peu importe les motifs, et lorsque finalement l’un d’eux parvenait à son objectif c’était à son tour de quitter la position confortable de challenger pour devenir la personne en place devant repousser tous les assauts des autres. Un chasseur finissant par être chassé. Une triste réalité. Un cycle sempiternel du pouvoir. À quoi bon au final ? Pour l’ancienne révolutionnaire qui avait pour unique désir de gagner en sagacité, la réponse était évidente, bien qu’elle savait se représenter les esprits de ces gens et comprendre que pour eux leurs motivations étaient valables. Voyant son interlocuteur se relever, l’Archange du Typhon transforma uniquement ses ailes, cette forme qui portait le même nom que son surnom, et s’en servit pour s’élever d’un petit mètre avant de déplier les jambes et poser ses pieds au sol. Son regard se fit plus sérieux et pénétrant tandis que ses deux fluides étaient actifs, l’armement couvrant l’une de ses mains.

-Continuons de jouer franc-jeu. Tu es une menace pour de nombreuses vies… J’hésite grandement à m’occuper de ton cas… Néanmoins cela ne servirait à rien et je n’ai de toute manière pas l’intention de me battre au milieu de cette ville, cela risquerait de mettre en danger des innocents… Mais toi ? Comptes-tu me laisser partir tranquillement ou espère-tu que la Triade me cherche également, faire un pari sur cela afin de m’utiliser pour les attirer ?

Le criminel qui s’était enfermé dans son microcosme de West Blue comptait-il s’en prendre à elle ? Après tout, il ignorait-tout de la force qu’elle possédait tout comme cette dernière ignorait ce que le malfrat valait réellement.

-Il n’est pas question de différence mais de temporalité, résuma de manière énigmatique la De Lérhane à la prise de position du sombre personnage lui faisant face. Aucune paix véritable ne peux exister tout comme la souffrance total ne peux demeurer. Ce n’est pour autant pas pour cela que nos actions non aucun sens, bien que l’existence de la vie elle-même en soit dénuer.

Cette vision était bien sombre. Qu’apportait la vie à l’univers, autant les animaux, les plantes que les êtres de raison. Quel grand but l’univers lui-même pouvait avoir ? À quoi servait-il ? En changeant progressivement de perspective, c’était une réalité bien triste qu’on pouvait admettre. Si l’humain n’est rien, alors l’espace-temps lui-même est une futilité. Rien n’a de sens ou tout en a. Deux facettes de la même pièce muri par de longues réflexions. Un bilan purement théorique établit par la mystagogue.

-Néanmoins je ne pense pas que nous disposions de la semaine complète qui serait nécessaire à débattre autour de ce sujet.

L’Archange du Typhon regarda alors le criminel conclure leur échange, définissant son objectif de conquête intégrale du monde de l’Undergound, cette sphère souterraine à la porté quasi stellaire subissant de nombreux bouleversement depuis une année.. Tel était son souhait, tel était son rêve. Un désir ardent, une fleur profanée, une voix muette. C’est ainsi que Fudo disparut, laissant derrière lui un silence que l’ancienne révolutionnaire ne comptait en aucune façon combler. Grâce à la grande portée de son fluide perceptif, elle savait où la voix de cet homme avait réapparut et aurait pu retourner à sa rencontre si elle en ressentait le besoin, néanmoins elle ne le fit pas. La céleste se contenta de rester quelques instants à réfléchir avant de se tourner pour observer la ville. Cela avait été une discussion fortement intéressante, un nouveau point de vue à ajouter à son répertoire, une nouvelle façon d’appréhender le monde pour mieux comprendre la diversité des opinions et la multiplicité des avis. Tous les enregistrer pour atteindre un savoir global et les confronter pour créer une pensée plus posée. Au terme de sa quête, il n’y avait après tout pas de sagesse véritable, seulement une approximation de cette dernière par la relativisation et la sélection neutre et objective.

-Bon, l’auberge, déclara finalement la zoan mythique avant de sauter du toit pour atterrir sur la place, fissurant le sol dans un bon rayon de cinq à dix mètres autour d’elle. Mince, pesta-t-elle. J’ai encore oublié de freiner la chute.

Sur ces paroles, la femme se dirigea vers les rues afin de trouver l’adresse qu’on lui avait fournit. Une bonne nuit de repos avant de reprendre la route.