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| Mer 13 Déc - 19:19 La nuit des héros [1]
Tous les soirs, Erwin avait un petit rituel. Il s'éclipsait pour aller rêvasser quelque part. Cela pouvait être à l'autre bout du monde ou au coin du feu dans son salon. Et alors qu'il revenait d'Impel Down, cambriolée dans la journée, il avait reçu une affligeante blessure dont il ressentait encore la douleur. Il s'était alors posé sur les plages de Graou Island pour réfléchir à ce qui venait de se dérouler. L'attaque avait été éprouvante : ses ennemis n'étaient pas des enfants de chœur. En quelques minutes, ils avaient réussi à repousser leur attaque, plus qu'il ne l'aurait aimé. Et pourtant, seul lui avait été blessé : Satan lui avait infligé la plus douloureuse expérience physique de sa vie. Pire encore que sa première fois... Et c'était compliqué à faire, pensait-il à l'époque. Avec un air nostalgique, il se rappelait de sa jeunesse quand une voix vint le tirer de ses pensées. C'était celle de son escargophone dont la voix résonna.
Il décrocha assez rapidement, faisant les mouvements les plus précautionneux pour éviter de rouvrir sa blessure. La pommade qu'on lui avait appliqué cicatrisait la brûlure mais quelques vaisseaux risquaient à tout instant de saigner. Il s'était donc dévêtu, ne portant plus qu'un pantalon en toile, et laissant la brise refroidir son corps brûlant.
- Erwin... Tu es où ?
C'était la voix accusatrice de Hope qui lui demandait où il se trouvait. Le rouquin réfléchissait à la possibilité de lui faire sa demande en mariage prochainement, cependant ce n'était pas encore chose faite. Il ferma les yeux, et soupira. Il répondit honnêtement à la question qui lui était posée, qui ne fut accueillie que par un « D'accord... » laissant en suspens leur conversation. Lorsque l'amant eut raccroché, le révolutionnaire jeta un regard au ciel étoilé. Qu'avait-il fait aujourd'hui ? Qu'était-il devenu en libérant de dangereux criminels ? Il soupira : les affrontements qui l'opposaient à différents membres de la « haute » criminalité, ou amirauté, étaient bien loin de cette soirée.
Il souffla. Les fourrés derrière lui bougèrent, et il observa sortir un animal, un petit lapin sauvage qui gambadait à la recherche de plante à dévorer. Ce fut un instant plus tard quand un regard vint saisir le pauvre petit animal pour lui déchirer le dos et le kidnapper dans les ténèbres. Seules restèrent quelques gouttes de sang et le souvenir qu'Erwin avait de la victime prise par le prédateur. Il ne pouvait cependant pas aller contre ça : c'était la loi de la nature. Chez les animaux, aussi triste que cela soit, il était un règne qui fonctionnait sans que les êtres humains aient à intervenir. Protéger les faibles, c'était une pensée bonne pour gens de « bonne école ».
- La nuit est vraiment... scintillante, se fit-il à mi-voix.
Il observa l'océan et ses vagues qui heurtaient les rochers. Il regarda le sable qui s'élançait sur les côtés du rocher sur lequel il était positionné, et faisait attention au sens du vent pour ne pas que sa brûlure ne reçoive de grains indésirables. Il sourit.
- Aussi surprenant que ce soit, on l'a fait. On a pris d'assaut la grande Impel Down et nous en sommes ressortis vivants...
Il n'était pas si fier que cela, mais essayait de s'en convaincre, autant qu'il devrait en convaincre ses hommes. Le combat qu'ils avaient mené, aucun homme avant eux n'avait réussi à l'aborder. Ni les quidams, ni les grands de ce monde. Il souffla dans le vide, quand il sentit la présence de quelqu'un qui s'approchait. Ce fut d'abord sa voix, puis sa présence qui s'installèrent. Erwin se tourna, arborant la balafre qui lui traversait le corps, et sourit.
- Il se fait tard, que fais-tu dehors ?
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| Jeu 14 Déc - 19:10 La nuit des héros pv Erwin | Graou Island On aurait pu croire que le jeune homme aurait passé les jours suivants à dormir, après le stress intense provoqué par l'attaque sur la prison la plus sécurisée du monde, mais il n'en fut rien. En effet si l'adrénaline s'était envolée depuis quelques temps déjà, la fatigue reprenant ses droits et forçant le jeune épéiste à économiser son énergie et minimiser ses mouvements, le bras-droit du Phénix ne s'autorisa pas un repos pour autant. Il y eut tout d'abord la libération des prisonniers qui dura une bonne partie du reste de la journée et enfin, quand la nuit reprit ses droits et que le calme s'imposa sur Graou Island, là encore il ne trouva pas le sommeil. Pendant deux heures il resta allongé dans son lit, sa chemise entre-ouverte et ses bras croisés derrière sa poitrine, fixant le plafond comme s'il s'attendait à y trouver une réponse. Mais rien, rien ne vint. En vérité il n'eut même pas à chercher pour quoi il restait éveillé de la sorte : il était trop préoccupé par l'avenir maintenant qu'ils venaient tous de se mettre le gouvernement mondial à dos. Lui, si inquiet pour le bien-être de ses camarades, porte-parole de son capitaine, s'inquiéait déjà de ce que l'équipage allait devenir à présent. Rejetant ses draps sur le côté, acceptant que le sommeil ne désirait pas venir à lui, il empoigna ses sabres et sortit prendre l'air. Instinctivement il détecta la voix d'Erwin qui, lui aussi, ne semblait pas prêt à aller se coucher. Sortant de l'obscurité ambiante, écoutant son camarade souligner le côté scintillant de cette nuit, le maudit s'avança en lançant un : « Tu dis ça pour moi ? » Ne s'attardant pas sur cette petite pointe d'humour dirigée vers la malédiction qui le touchait, le garçon reporta ses pensées sur la surprise d'Erwin. Lui aussi avait du mal à croire qu'ils étaient sortis de la prison la plus sécurisée du monde, et pourtant... « J'ai encore du mal à y croire. » Si repenser à leur exploit rajouta une pointe d'inquiétude dans la voix du jeune homme, conscient qu'ils venaient tous de se dessiner une cible rouge dans sur le front, il n'en fit pas part à son camarade. Quel intérêt ? Ils ne pouvaient pas revenir en arrière à présent, ils allaient devoir assumer leur choix. Posant son regard vers l'obscurité, sentant la brise fraîche caresser son torse presque nu, le jeune homme repensa à la question de son camarade. Pourquoi était-il ici, à cette heure précise ? À d'autres personnes il n'aurait pas fait part de son inquiétude, de par son nouveau statut, mais Nakata et Erwin étaient les deux personnes sur cette île qui ne lui en tiendraient pas rigueur. Ne rentrant pas dans les détails pour le moment, Kyoshiro se contenta d'un simple : « Mon esprit ne me laisse pas dormir. Trop préoccupé par l'avenir, sans doute. Et toi ? » © ANARCISS sur epicode | | | | |
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| Sam 16 Déc - 13:20 La nuit des héros [2]
L'ombre qui se détacha des ténèbres n'était autre que Kyoshiro. L'épéiste avait sûrement compris depuis longtemps que le Dog l'avait repéré. Ils n'étaient pas si éloignés en terme de puissance de combat, et ils avaient un parcours somme toute assez linéaire : leur montée en puissance s'était faite au prix de nombreuses passes d'armes... Même si le rouquin devait reconnaître que son ami avait sûrement vécu des situations de combat bien plus éprouvantes que lui-même. Il ne s'était jamais frotté aux Décimas à Alabasta, il n'avait jamais rencontré des entités toutes puissantes sur Time End, jamais affronte un Contre-Amiral dans un Colisée... Tant d'événements qui lui furent rapportés dans des récits plus héroïques les uns que les autres.
Le sourire aux lèvres, le révolutionnaire salua le pirate et acquiesça devant sa première question. C'était bien à lui qu'il s'adressait. La suite fut tout aussi calme, tout aussi portée par le froid et la pâle lumière des étoiles dans la nuit. Ce qu'ils venaient de vivre était si... Si incroyable, si inconcevable. Ils avaient survécu à Impel Down. C'était un coup de « maître », auraient pu dire certains. Un « coup de poker » auraient pu dire d'autres. Dans tous les cas, il s'agissait d'une opportunité unique qu'ils avaient saisi. À l'heure qu'il est, l'agencement des salles devait avoir changé.
- L'avenir... Nous en avons un, c'est déjà pas mal, lâcha le rouquin en observant la mer sombre devant lui.
Ils avaient la possibilité de se lever le lendemain matin dans un monde où, même si leurs vies étaient menacées à tout instant, ils acquéraient progressivement une certaine liberté. Le sourire au visage, le jeune homme tendit à rêvasser un très court instant durant lequel il pensa un monde où il n'était pas obligé de se battre. Où il n'avait pas à lutter pour sa survie, et pour celle des autres. Où il avait au final fait le choix de rester à l'écart des histoires de chasseur de prime, et où il s'était embourbé dans une vie tranquille, sans sombres lendemains. Il aurait épousé Hope, et ils auraient adopté un enfant. Ils se seraient installés sur Micqueot, où ils auraient pu former une famille.
Tout aurait été si paisible.
- Les prisonniers que nous avons renvoyés à Impel Down n'auront pas de lendemain heureux. Et je suis sûr que parmi ceux que nous avons libéré, nous regretterons certains de nos choix. Nous avons de puissants alliés à présent, et de puissants ennemis.
Il se tut. Cette constatation aurait pu lui provoquer un frisson, mais il l'avait déjà faite bien longtemps auparavant, au moment où il s'était arraché de Marijoa pour aller sauver sa famille. Il caressa machinalement le haut du rocher. Ce qu'ils venaient de faire... C'était une histoire « incroyable ». Ils en étaient les héros, et les anti-héros.
- Je suis préoccupé par l'avenir... Il me semble si incertain... De quoi est fait demain ? Je me le demande. Je me réveillerai, et j'irai m'occuper de la paperasse habituelle. Camille m'aura préparé un tas de documents à signer pour autoriser des constructions diverses...
Il soupira, le poing fermé cette fois-ci. Cet avenir, c'était celui qu'il avait choisi. Il était devenu révolutionnaire et il ne le regrettait pas. Aurait-il aimé une autre vie que celle trépidante qu'il menait actuellement ? En réalité, il essayait de ne pas regretter. À Impel Down... Bah, il aurait le temps de s'en remettre. Il regarda Kyoshiro et sourit à nouveau :
- Vous partez demain, c'est cela ? Les contrées lointaines du Nouveau Monde sont bien loin de nos contrées calmes de Paradise, lança le jeune homme. Que comptes-tu y trouver ?
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| Dim 17 Déc - 23:57 La nuit des héros pv Erwin | Graou Island Du fait de son éprouvant parcours depuis son entrée dans l'équipage du Phénix, de nombreux mois auparavant, le jeune homme s'était concentré sur sa place au sein de l'équipage en ayant perdu un peu de vue ses autres camarades. Drake, Erwin, Tenshi : autant de personnes qui avaient une place dans son cœur mais avec qui il n'avait pas pris le temps de parler depuis un moment. Qu'avaient-ils vécu ? À quel point ces derniers mois avaient-ils été éprouvants pour eux ? Il ne le savait guère, il ne connaissait pas leurs exploits ni leurs souffrances accumulées ces derniers temps. Oh bien sûr il avait voulu rattraper le temps perdu mais, avant même qu'il ne puisse le faire, l'épéiste était déjà sur Wa No Kuni et depuis ce dernier il n'avait pas pu souffler un seul instant. Aujourd'hui était le premier véritable jour d'accalmie et, si Kyoshiro savait que cela ne durerait pas, il espérait en profiter au mieux jusque dans ces derniers instants. Dans quelques heures le jour se lèverait et, avec lui, s'envoleraient les Tengokus vers d'autres horizons plus hostiles. Dans quelques heures Kyoshiro s'envolerait vers un tout nouveau monde duquel il n'était pas sûr de revenir, ignorant totalement à quel points ses derniers exploits avaient pu le rendre célèbre dans ce monde qu'il s'apprêtait à quitter. Il n'avait jamais voulu devenir célèbre de toute façon, il n'avait voulu que faire son devoir envers le peuple. Essayant d'oublier un instant le chemin qui se dressait devant lui, effort aussi difficile que futile, son camarade ramena la conversation sur la libération des prisonniers. Repensant encore à cet homme qu'il avait peiné à cerné, trop agressif pour être libéré à son goût, il lâcha finalement : « Je n'étais pas très à l'aise avec le fait de décider de leur sort aussi arbitrairement. J'espère juste ne pas m'être trompé. » Il pouvait bien protester face à cette décision cela ne changerait pas le passé, cet homme avait été libéré et tout le sang qu'il ferait couler se retrouverait sur les mains du lumineux épéiste. Secouant brièvement la tête pour en chasser ces pensées, il se concentra sur la question de son camarade : qu'allait-il chercher dans ce Nouveau Monde ? Il n'avait fait que suivre son capitaine pendant si longtemps que, jusqu'à présent, cette question ne lui était même pas parvenue. Son capitaine voulait terrasser un des 4 Empereurs, certes, mais quid de son nouveau bras-droit ? S'asseyant sur un rocher non loin de son jeune camarade, il lui répondit : « Honnêtement ? Je n'en ai aucune idée. Je sais ce que mon capitaine compte y trouver, mais moi... » Le silence qui suivait parlait de lui-même, révélant l'inconnu vers lequel cet ancien candide se plongeait par simple loyauté. Lorsque le silence retomba de nouveau, le garçon prit son courage à deux mains pour demander son avis à Erwin : « J'ai une question à te poser, si cela ne te dérange pas. Assez personnelle. » Prenant une profonde inspiration tout en rassemblant ses pensées, cherchant à ne pas trop en dire pour cacher son malaise constante, il vida une partie de son sac en demandant : « À quel moment as-tu su ce que tu voulais devenir ? Comment as-tu su quel objectif tu voulais te fixer ? » Si son capitaine aurait pu comprendre la position de Kyoshiro, le savoir aussi indécis aurait pu le faire revenir sur sa décision de le nommer comme son nouveau représentant : hors de question. Kyoshiro s'était trop battu, trop intensément et pendant trop longtemps pour renoncer à ce droit. En revanche avec Erwin la question de se posait pas. Pourquoi ? Parce qu'il l'avait vu dans ses meilleurs comme dans ses pires moments. Il l'avait vu sauver des vies mais aussi perdre les pédales, il l'avait être un héros et un monstre : rien ne pourrait vraiment chambouler leur relation. S'il le l'évoquait pas à proprement parler le jeune épéiste savait que cette question faisait écho à sa propre incertitude. En effet il avait suivi son capitaine car c'était la chose à faire, pour changer le monde, mais qu'adviendrait-il de lui ? Finirait-il ses jours comme le bras-droit de Fenice Nakata ou pouvait-il aspirer à plus que cela ? Dans son esprit sa fierté guerrière et sa discipline luttaient en permanence l'une contre l'autre, qui aurait le dessus? Était-ce mal que de désirer autre chose ou était-ce pitoyable que de jeter sa volonté de côté pour se contenter de ce qu'il avait ? Il ne savait pas, il ne savait vraiment pas et cette lutte interne finirait un jour par le couper en deux. Avant que cela arrive il voulait l'avis de son camarade, lui qui le connaissait si bien. Lui qui lui dirait ce dont il avait besoin et non ce qu'il voulait entendre. © ANARCISS sur epicode | | | | |
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| Sam 23 Déc - 16:47 La nuit des héros [3]
La paisible nuit continuait à se dérouler dans une partielle obscurité. La brise devenait à mesure que la nuit progressait de plus en plus fraîche, si fraîche qu'elle sembla arracher un frisson au rouquin. Malgré son expérience naissante, il prenait des décisions qui avaient le mérite ou le tort de changer la course du temps telle que le Gouvernement l'avait pensée. Des personnes d'une exceptionnelle puissance avaient été libérées cette journée-là. Remises en liberté, elles s'approchaient de ce qu'on pouvait appeler des « légendes ». Et à présent, ces personnes allaient déverser leur flot de rancœur sur le monde. Il faudrait un jour mettre un terme à leur existence, ou peut-être que le temps s'en chargerait avant eux. Qu'importe, leurs choix étaient faits, les bons comme les mauvais.
Quand Kyoshiro lui confia ses craintes, Erwin sentit une certaine fierté à être son ami. Il était assez difficile pour un épéiste de cette tranche de se livrer, d'autant plus quand ses doutes étaient liés à l'avenir de son équipage entier. La preuve de confiance qu'il mettait en lui semblait si importante que le rouquin dut réfléchir à sa réponse. Il ne voulait pas qu'elle soit fausse, il voulait lui donner toutes les couleurs qu'elle avait eu à l'époque. Sa décision. Son Grand Choix. Il se souvenait du tumultes de sentiments qui l'avaient pris à l'époque. Un sourire passa sur son visage tandis qu'il repensait. Il finit par se livrer d'une voix calme et posée :
- J'ai fait un choix qui a changé ma vie... C'est lorsque j'ai décidé de trahir le Gouvernement Mondial, ou du moins de trahir les espoirs qu'ils avaient mis en moi. Mon but, il est né de mon seul vrai désir : celui de protéger ma famille. S'ils n'avaient pas menacé ma famille... Les maréchaux ne seraient peut-être plus là pour raconter leurs périples.
C'était une amère constatation, mais avec les forces réunies à cette époque-là, il était difficile d'imaginer qu'une autre fin aurait été possible. Yoko Ceresa aurait survécu, à n'en pas douter, mais elle aurait été la seule. Quand il observa l'homme en face de lui, Erwin décida de continuer le fil de ses souvenirs, de ses émotions. Parfois, ils s'étaient embrouillés dans des liens inextricables... Mais avec le temps, les choses étaient devenues plus limpides.
- Mon désir, Kyoshiro, c'est de construire un monde meilleur pour ma famille. Un monde où ils n'auront pas à craindre qu'une épée de Damoclès ne vienne pendre au-dessus de leur tête. Et par extension, j'ai ce désir pour l'humanité... Mais tout vient de ce que ma famille est pour moi.
Son ami ne saurait peut-être pas de quoi il parlait. Peut-être n'avait-il pas encore ressenti appartenir à une famille parmi les Sengoku no Seigi. Ou justement, peut-être que ce sentiment était acquis et qu'il s'y retrouverait parfaitement. Un sourire sur les lèvres, le jeune homme s'apprêta à continuer à parler quand l'odeur de fumée arriva jusqu'à ses narines. Il se leva, tourna la tête et aperçut plus loin un petit brasier qui avait été allumé sur la plage. De quoi s'agissait-il ? Normalement, personne ne devait être là à cette heure-là... Il fronça les sourcils, haussa les épaules et lança à son ami :
- Nous devrions peut-être aller voir. Si ce sont des voyageurs, ce serait dommage qu'ils soient enfermés ici demain matin.
Après tout, à l'aube, cette île disparaîtrait de la carte. Elle serait « autre part ». Il n'avait pas exactement compris où, mais cela l'importait peu. Elle serait en sécurité de toute évidence. Avec un sourire amusé, le garçon fit signe à l'épéiste d'y aller s'il le désirait. Dans tous les cas, quelqu'un devrait prendre en charge la situation, au moins pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'une intrusion en plein milieu de la nuit...
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| Mar 26 Déc - 21:10 La nuit des héros pv Erwin | Graou Island Toute sa vie durant le jeune homme n'avait été motivé que par deux objectifs principaux : la découverte du monde qui l'entourait et l'aide aux plus nécessiteux, tel le chevalier servant qu'il se voyait déjà devenir à l'époque. S'il avait tout fait pour ne jamais perdre de vue ces deux objectifs primordiaux à mesure que les années passaient, le changement s'était révélé aussi inévitable que douloureux. Oh non sa curiosité naturelle était toujours là, intacte, préservée comme le plus précieux des bijoux, mais c'était son second objectif qui avait connu quelques coups durs. Pendant longtemps l'épéiste avait toujours pensé que les mots étaient la plus puissante des armes et que, si jamais celle-ci s'avérait inefficace, son sabre pouvait malheureusement régler le problème. Cela s'était révélé vrai pendant tout son séjour sur les Blues mais, depuis qu'il était entré au service de Nakata, ses certitudes s'étaient envolées. Pourquoi ? Parce qu'il avait combattu une hyène géante dans un Colisée, qu'il avait combattu des Decimas, qu'il avait enchaîné combat sur combat sans arrêter en s'opposant à des individus toujours plus terribles. Comment avait-il fait pour être encore en vie ? Une cuillerée de chance, une pincée de force et une bonne dose de soutien de ses camarades. Mais il ne pourrait pas toujours en être ainsi et viendrait un moment où sa chance finirait par tourner. Combien de temps encore allait-il rester sur le fil, manquant de chuter à chaque instant ? Cela lui coûtait d'admettre que les choses étaient moins absolues que prévues, il se rendait bien compte qu'un jour il serait peut-être incapable de sauver une compagnon de la caresse de la Grande Faucheuse. Que ferait-il à ce moment-là ? Tomberait-il dans le désespoir et les pleurs ? Laisserait-il la colère le submerger ? Serait-il capable de surmonter cette perte ? Il ne le savait pas et n'avait pas hâte de découvrir la réponse. Comment faisait son capitaine pour toujours se tenir droit, malgré le nombre de compagnons perdus et le nombre d'épreuves traversées ? Kyoshiro aurait aimé le savoir, mais il ne pouvait poser cette question sans mettre en lumière ses propres incertitudes. Il ne pouvait qu'en parler à son seul ami en dehors de cet équipage qui ne le jugerait pas, le seul présent ici, le seul au monde à être plus rapide que lui : Erwin. Le jeune homme écouta son camarade lui raconter l'origine de ses actions, cette origine qui faisait étrangement écho à celle du lumineux maudit. Le téléporteur faisait tout cela pour offrir un avenir plus radieux à ses proches et, cela, l'épéiste pouvait très bien le comprendre. Mais combien de temps prendrait la construction de ce monde ? Troublé par cette question, Kyoshiro osa expliquer à haute voix son incertitude « Je veux apporter la lumière à ceux qui vivent dans les ténèbres, tout comme toi et mon capitaine. Mais depuis des mois je ne fais que me battre encore et encore sans jamais en voir la fin. » Laissant le silence s'installer pendant quelques instants, rassemblant ses pensées, le jeune homme enchaîna avec : « Je sais que je ne pourrai pas sauver tout le monde, même en essayant de toutes mes forces et ça me coûte de l'admettre. Mais je ne sais pas quelle quantité de sang je devrai encore faire couler pour que notre vision d'un monde meilleur se réalise. Parfois je me dis que je vais devoir me battre toute ma vie, jusqu'à mon dernier souffle...mais serait-ce suffisant ? » Il voulait bien se battre jusqu'à ce que ses os ne soient plus capables de soutenir son corps, mais cela pourrait-il garantir le succès de la mission de son capitaine ? Kyoshiro ne voulait pas savoir pour quoi il se battait, il savait que c'était pour créer un monde meilleur et plus juste, il voulait savoir combien de temps encore il continuerait à faire couler du sang. Mais, au fond, il se doutait bien que son camarade n'aurait pas non plus la réponse. Puis, au milieu de la conversation, une distraction bienvenue vint perturber les deux hommes. Qui venait d'allumer un feu, sur une île qui allait bientôt être coupée du monde ? Tournant la tête vers son camarade et lui répondant d'un hochement de tête, Kyoshiro accepta d'aller y jeter un coup d’œil. Cela aurait au moins le mérite de chasser ses doutes l'espace de quelques minutes. © ANARCISS sur epicode | | | | |
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| Sam 13 Jan - 15:29 La nuit des héros [4]
ElisaAutrefois, Elisa fut une grande héroïne elle aussi. Elle était de ces personnes qui défendaient les sans-défenses. Elle portait à bout de bras un monde injuste qu'elle tentait de rendre meilleur. C'était le type de personne qu'était Elisa, « La Joyeuse ». Son sourire perçait les ténèbres là où les forces d'un milliers d'hommes n'arrivaient pas à le faire. Élégante, intrépide, on la suivait pour son énergie et sa prestance. Cependant, un jour les ténèbres avaient recouvert la paradis qu'elle avait créé. De sanguinaires pirates s'en étaient pris à son village, un équipage qu'elle ne nommerait pas. Tous ses amis, toutes les personnes qu'elle défendait étaient morts durant ce terrible événement, et aujourd'hui on ne la croisait plus que parmi les réseaux de contrebandiers. Lorsqu'elle aperçut deux jeunes hommes venir vers elle, son premier réflexe fut de poser une main sur son arme, à sa ceinture, un simple pistolet à silex. Elle ne se détendit pas tandis qu'un haussement de sourcils du rouquin montrait qu'il avait remarqué cet acte. Et ce fut à ce moment-là qu'elle le reconnut, la surprise inscrite sur son visage. Erwin Dog... Lorgnant sur l'homme à ses côtés, elle se demanda de qui il s'agissait. Quelques jours plus tard, elle aurait assimilé son identité, mais en ce moment il était un parfait inconnu. - Bonsoir ! Lança avec enjouement le rouquin, un sourire sur les lèvres. Que faîtes-vous sur ces plages ?Il lui fallait être cohérente. Vive. Les personnes autour d'elle n'étaient pas des lumières, et ils pourraient vendre la mèche avant qu'elle n'ait eu le temps de modeler une histoire pour qu'ils n'aient pas à justifier un acte qui, s'il ne les regardait pas, pouvait entrer en contradiction avec leurs idéaux. Et qui sait, les primés étaient des gens imprévisibles, parfois un peu trop. -, Nous sommes des voyageurs, lâcha-t-elle avec enjouement. Nous venons visiter l'île, ça permet de faire des découvertes sympathiques !Elle souriait. Son sourire était celui d'un ange, tout le monde le lui disait. Il avait perdu de sa superbe depuis les tragiques événements qui avaient assombri le ciel de sa vie, mais on ne pouvait lui enlever une certaine innocence. Les gars qui l'avaient engagé dans cette action de contrebande lâchèrent des rires gras et entraînés. Ils invitèrent les deux invités surprises à les rejoindre pour picoler, partager quelques histoires et peut-être, mais ils ne le dirent pas, se faire dépouiller de ce qu'ils possédaient une fois trop bourrés. Elisa déglutit. Elle n'était pas confiante. Ces hommes devaient être d'une puissance phénoménale par rapport à eux, c'était une évidence qui lui traversait l'esprit. Leur posture, la façon dont ils se déplaçaient, tout semblait transpirer l'expérience. Ils étaient jeunes, et pourtant... - Je m'appelle Elisa, et vous ? Fit-elle en souriant. - Erwin, répondit laconiquement le rouquin. Il se désintéressa de la jeune femme et commença à parler avec plus d'entrain aux hommes présents dans la bande. La demoiselle se rapprocha alors de l'épéiste et lui adressa un nouveau sourire franc, s'il était resté. Elle lui tendrait un plat pour se repaître et de l'alcool pour s'amuser. Le rhum était une boisson de pirate, et même s'ils n'en étaient pas à proprement parler, ils possédaient quelques barils pour la contrebande, et souvent finissaient avec moins d'alcool que prévu à l'arrivée. - Que faîtes-vous sur cette île ? Vous y habitez ?Elle s'intéressait à lui de manière plutôt sincère. Elisa n'était pas quelqu'un de mauvais, mais quelqu'un qui avait vécu de mauvaises choses... Et fait de mauvais choix. | | | | |
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| Dim 14 Jan - 12:15 La nuit des héros pv Erwin | Graou Island En vérité même si le jeune homme était tiraillé par les doutes et incertitudes, il savait bien que personne d'autre que lui-même ne serait en mesure de lui donner les réponses cherchées. Chaque personne était différente et avait des aspirations qui lui étaient propres, il ne pouvait donc pas espérer que les objectifs de son camarade téléporteur pourraient correspondre aux siennes et lui suffire. Il pouvait peut-être obtenir des conseils mais, même si cela lui faisait du mal de l'admettre, il n'y avait que lui et lui seul qui serait en mesurer de trouver les réponses qu'il cherchait. Il fallait juste qu'il s'autorise du temps pour les trouver et malheureusement, avec l'entrée prochaine au Nouveau-Monde, du temps était justement ce dont il manquait cruellement. Comment faire ? Il n'y avait pas de solution miracle, il allait devoir avancer un pas après l'autre en territoire inconnu et improviser au fur et à mesure. Avec le temps le jeune homme se rendait compte que la vie n'était pas aussi simple et rose qu'il avait pu le croire pendant toutes ces années, grâce à son gardien. La vie pouvait être aussi belle que cruelle et en ce moment le jeune homme tendait plus vers la seconde partie que la première. Il traversait une mauvaise passe qui mettait à rude épreuve son optimisme naturel si bien qu'il ne savait plus combien de temps il pourrait continuer à ce rythme, à se demander quand le couperet finirait par lui tomber dessus. Mais c'était cela la vie. Il l'avait bien compris en côtoyant son capitaine. La vie était faite d'autant de souffrances que de joies et, même s'il ne voyait pas le bout de ce ténébreux tunnel pour le moment, cela ne voulait pas dire ce que tunnel n'avait pas de fin. Il y en avait une, forcément une et il allait devoir serrer les dents et faire bonne figure jusqu'à ce que cette sortie apparaisse au loin. Ce n'était pas la réponse qu'il cherchait mais c'était le seul compromis qui lui paraissait raisonnable à l'heure actuelle. Serrer les dents et laisser la douleur le traverser pendant un temps, avec l'espoir de pouvoir recommencer à respirer et à sourire une fois que la tempête serait passée. Cela ne lui suffisait pas, mais c'était tout ce qu'il avait pour le moment. Le silence de son camarade en disant suffisamment long : il n'aurait pas de réponse ou de conseil de sa part, il devrait les trouver tout seul. Pour l'heure une présence inconnue sur cette île suffirait au jeune homme pour se changer les idées, ainsi il se mit en route sans trop savoir ce qu'il y trouverait. Au bout de quelques instants le duo arriva donc devant une bande d'inconnus menés par une demoiselle au sourire qui se voulait communicatif. Suivant son camarade, le jeune épéiste se contenta d'un simple : « Kyoshiro. » En d'autres circonstances le jeune homme aurait forcé un sourire à se montrer mais aujourd'hui il était trop préoccupé pour cela. Il se contenta donc d'écouter les invités dévoiler qu'ils étaient là pour découvrir l'île, ce à quoi il répondit platement ! « Cette île n'a rien de touristique. Je vous conseille de choisir une autre île, pendant que vous le pouvez encore.» Si la fin de sa phrase pouvait ressembler à une menace, elle n'en était pas vraiment une. En effet il n'oubliait pas que d'ici peu cette île serait isolée du reste du monde et, même s'il ne pouvait en dire plus pour le moment, il ne désirait pas que des étrangers restent bloqués ici pour une éternité. Désireux de ne pas se montrer grossier, le jeune homme refusa poliment l'alcool et la nourriture proposés avant de se laisser être approché par la demoiselle. Aujourd'hui le jeune homme était trop fatigué et perturbé pour savoir si la demoiselle disait vraiment la vérité mais, si elle restait trop longtemps ici, elle resterait bloquée suffisamment longtemps pour regretter cette décision. Hochant la tête face à la question de la demoiselle, le jeune homme se contenta d'enchaîner par : « En effet. Vous êtes ici chez nous. Depuis combien de temps arpentez-vous Grand Line ? » © ANARCISS sur epicode | | | | |
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| Dim 14 Jan - 12:44 La nuit des héros [5]
ElisaSon interlocuteur, Kyoshiro, habitait donc sur cette île... C'était intéressant d'avoir cette donnée, car elle connaissait un peu l'histoire des environs. Il s'agissait du lieu d'habitation des « Garous », des humains qui se transformaient à la nuit tombée. Il n'était pas rare de croiser donc un humanoïde prendre la forme d'un crocodile par exemple... Un monstrueux crocodile de préférence. Elle sourit avec une certaine pâleur en écoutant attentivement les paroles de l'épéiste, et lui lança sur un ton amical qu'elle appréciait l'environnement. Elle n'avait pas soulevé la menace, ou le conseil, que leur avait adressé cet homme : ils ne resteraient de toutes les manières pas jusqu'à l'aube. Baillant aux corneilles, Elisa s'étira et fit mine d'être fatiguée. Elle provoqua chez plusieurs autres personnes la même mimique de bâillement, y compris chez le rouquin. - Le ciel n'est pas partout pareil... On a beau dire, il est beaucoup plus beau ici que dans les grandes villes.À cause des éclairages constants, des villes comme Water Seven ou la capitale de Lunas étaient plongées dans une obscurité mitigée. Elle n'appréciait que trop les ciels étoilés qui lui rappelaient son île natale. Cette pensée lui arracha un pincement de cœur, et soudain elle se sentit perdue, un peu comme si elle s'était à nouveau engouffré dans les ténèbres qui l'avaient menée jusqu'ici. Ces actes de contrebandiers, ce n'était pas sa vrai nature. Elle sourit à Kyoshiro, d'un sourire qui déchirait le cœur des braves. Ses yeux étaient, sans intention, embués. Toussotant, elle se leva et fit mine que la chaleur du feu lui avait provoqué ces quelques écoulements lacrymaux. Son sourire était pâle, tandis qu'elle trouvait un moyen de s'éloigner un tout petit peu avant de revenir. Les gars discutaient de la beauté des femmes de cette île, de leur enivrant charme rustique. D'autres parlaient picole, tandis que celui qui parlait au roux semblait plutôt passionné par les histoires qu'il avait à raconter sur ses actes héroïques. Elle s'assit à nouveau et lâcha simplement : - J'ai été un héro, autrefois, moi aussi.Elle regarda le feu. Cette fois-ci, aucune larme. Elle sourit, se rappelant de l'époque où elle avait été Elisa « La Joyeuse ». C'était étrange... Elle voulait raconter un fragment de son histoire. Elle voulait faire entrer ce sabreur dans son intimité d'une manière peu conventionnelle. Avec une voix douce, portée par ses souvenirs, elle raconta sa première expérience en tant que « héroïne ». C'était à ce moment-là qu'elle était devenue addict au fait de sauver les autres. - Que se passe-t-il là-bas ? - Ne regarde pas.
La voix d'une mère qui commandait à son fils de partir tandis que des adultes étaient en train de voler de l'argent à une pauvre grand-mère. Celle-ci tremblait comme une feuille. Elle était démunie : ses rentes ne lui rapportaient que trop peu, et son fils était mort avant elle. Il ne lui restait que quelques sous pour finir le mois, et on tentait de les lui prendre. Implorer ne suffisait pas, il fallait qu'elle prie pour qu'une intervention divine ne vienne l'aider. Alors une voix s'était élevée, imposante, et pourtant fine :
- Laissez-la tranquille et rendez-lui son sac à main. On ne fouille pas dans les affaires d'une dame !
Ils ne l'avaient pas regardée, elle, la « Sauveuse ». Lorsqu'ils firent quelques remarques désobligeantes sans s'arrêter, ils entendirent les pas de la demoiselle s'approcher. Alors ils tournèrent les yeux, mais ne virent rien. Seul un coup de pied vint cueillir leurs parties génitales avec la violence d'une enfant de sept ans. Trois coups pour trois malfrats qui se plièrent en deux. Elle arracha alors le sac à main, prit la main de la vieille dame et l'emmena en marchant, tirant la langue aux imbéciles qui s'étaient pris de vol. Elle rit, et reçut un remerciement et la gratitude de cette vieille personne en récompense.Les contrebandiers étaient captivés, et un peu surpris. Ainsi donc, elle aussi n'avait pas suivi cette voie de contrebandière au début de leur vie... Elle aussi. | | | | |
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| Mer 17 Jan - 1:10 La nuit des héros pv Erwin | Graou Island Quiconque connaissant bien le jeune homme savait que ce dernier était toujours le premier à accueillir un nouvel individu avec le sourire, se pliant presque littéralement en quatre pour faire en sorte que le nouveau venu se sente bien accueilli. Il était un véritable rayon de soleil dont le sourire réchauffait le cœur et c'était justement ce caractère avenant et sympathique qui rendait le récent changement du jeune homme d'autant plus étrange. Ses compagnons d'armes avaient su remarquer que récemment, peut-être depuis son retour de Wa No Kuni, le jeune homme s'était montré étrangement distrait et pensif. Distant même, diraient certains et peu en connaissaient vraiment la raison. Le sourire si radieux était devenu fatigué, les épaules s'étaient faites plus tombantes, la démarche plus lourde et les cernes plus marquées. L'accumulation de récents combats finissait par peser lourd sur l'esprit du jeune homme qui, préoccupé par un avenir des plus incertains, n'arrivaient plus à trouver le sommeil. Et cette privation était de plus en plus visible, le sourire discret du jeune homme se faisait de moins en moins franc et de plus en plus forcé, mais même les plus récents de ses compagnons ne seraient pas bernés bien longtemps par cette mimique qui n'avait plus rien d'honnête. Aujourd'hui aussi le garçon ne semblait pas avoir l'énergie suffisante pour accueillir ces inconnus comme il l'aurait fait d'habitude, il avait eu la présence d'esprit de se forcer à se présenter mais cela s'arrêtait là. Il ne pouvait faire guère plus que de répondre aux questions qu'on pourrait lui poser de façon simple et concise. S'asseyant au coin de ce feu encore vif, sentant les flammes venir lui réchauffeur le visage même à bonne distance, le garçon écouta la demoiselle lui révéler à quel point elle appréciait la beauté du ciel ici. Que pouvait bien répondre l'épéiste ? Le ciel était très beau lorsque la vue n'était pas gâchée par de hauts bâtiments, les étoiles étaient parfaitement visibles comme ce soir là. Mais, étrangement, le jeune homme se rendait compte que son mal être récent l'empêchait d'apprécier les petites choses simples de la vie comme il avait pu le faire jusqu'à très récemment. Il se contenta donc de hocher la tête pour rejoindre la remarque de la demoiselle, sans trouver quelque chose de pertinent à rajouter. Puis, quelques instants plus tard, la demoiselle sembla inspirée et désireuse de révéler au maudit qu'elle avait été une héroïne en son temps. Pourquoi ce désir soudain de vouloir dévoiler sa vie à un illustre inconnu ? Ce dernier n'avait pourtant pas été des plus accueillants jusqu'à présent. Ne cherchant pas à la décourager dans sa démarche, Kyoshiro se contenta d'un discret : « Vraiment ? » Un héros n'était qu'un être dont les faits d'armes et la bravoure pourraient être loués par autrui à travers chants et histoire. Un gamin sauvant un chat dans un arbre pourrait être un héros aux yeux de la propriétaire dudit félin, ce terme semblait donc perdre de sa superbe quand on y réfléchissait bien. Le jeune homme écouta donc la demoiselle raconter une histoire qui, bien que tout à fait classique, était unique aux yeux de la demoiselle car cela représentait sa toute première action en faveur du bien. Le sourire toujours absent le garçon reporta son regard sur les flammes devant lui tout en répondant doucement : « Au moins vous vous souvenez de votre première fois, c'est bien. » Peut-être était-ce le temps ou les plus récents événements, mais Kyoshiro était tout à fait incapable de se souvenir de la première personne à qui il avait rendu service. Était-ce l’œuvre de son gardien ou cet événement était-il noyé sous une masse d'autres souvenirs ? Le regard perdu dans les flammes, la seule phrase franche qui s'extirpa de la bouche du maudit fut : « Être un héros n'est pas une fin en soi. » © ANARCISS sur epicode | | | | |
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| Ven 16 Fév - 13:50 La nuit des héros [6]
ElisaLe sourire de la jolie demoiselle disparut au moment où Kyoshiro affirma que ce n'était pas une fin en soi d'être un héro. Il avait raison, et il avait tort. En réalité, elle aimait être considérée comme tel, elle adorait cette sensation d'être adorée, d'être hissée en haut de l'échelle. On lui avait souvent rabâché ce titre avec une grande insistance, et vivre cette si belle aventure avait été sidérant. Pourtant, tout s'était terminé brusquement, et aujourd'hui elle ne vivait plus que dans le sombre souvenir du massacre de ses protégés. D'un geste gêné, elle se passa une main dans sa chevelure. Les contrebandiers riaient à ses côtés, ils s'égosillaient en faisant des sous-entendus scabreux sur quelques unes de leurs conquêtes, dans divers ports. En réalité, l'alcool parlait, pas les hommes qu'ils étaient réellement. C'était ce qu'elle se disait pour se consoler de leur attitude. - Être un héro peut être une fin en soi. En réalité, être un héro, c'est comme être un samouraï. C'est posséder des idéaux, une manière de vivre. Je veux être une héroïne... Je voulais.Elle se perdit dans ses pensées tandis que les voix des hommes devenaient de plus en plus fortes. Et brusquement, elles se turent. Le hurlement sauvage d'un loup sortait de la forêt. Les regards des hommes se croisèrent tandis que des sourires s'étirèrent sur leurs lèvres. Ils allaient pouvoir partir à la chasse, du moins c'est ce qu'ils se disaient. Lorsque la créature sortit de la forêt, ses yeux étaient rouges. Il ne s'agissait ni d'un homme, ni d'une bête. Il s'agissait d'un monstre assoiffé de sang, de chair et haineux envers la race humaine qui l'avait modifié génétiquement. Il s'agissait d'une créature sans âme pour ceux qui n'habitaient pas sur l'île. Bien sûr, il s'agissait d'un Garou qui avait perdu le contrôle. - Je m'en occupe, fit Elisa. Ses jambes se fléchirent et elle se leva. Un regard de braise, une attitude téméraire mais surtout une envie d'en découdre. Quand elle combattait, elle oubliait qui elle était, son passé et son statut d'héroïne. Elle n'était pas plus une braconnière qu'une femme. Arrivant devant le garou, elle démontra une très grande agilité. Son habileté au combat ne faisait aucun doute, et sa défaite ne pouvait avoir été du qu'à son absence sur les lieux du massacre ou au surnombre de ses ennemis. Elle avait la combativité d'une moine. - Tu t'en occupes, hein ?! Allez poulette, démonte-le !- Ne le blesse pas trop ! Hurla Erwin. Elle entendit les paroles du roux et cela la déconcentra, lui faisant rencontrer la paume du Garou. Son corps virevolta jusqu'au mur tandis que le jeune homme se déplaçait pour se diriger vers Kyoshiro. Il le regarda dans les yeux, soupira et s'assit à côté de lui pendant que le combat continuait à l'horizon. Une héroïne, hein ? - Ce sont des braconniers, mais cette fille a l'air différente. Tu as pu apprendre quelque chose sur elle ?Bien sûr, il avait fouillé dans leurs mémoires en riant, avec des questions anodines. C'était pour préserver cette île, mais aussi pour savoir où ils allaient devoir renvoyer ces hommes. Le rouquin observa le combat qui continuait devant ses yeux. Il appréciait les mouvements qu'elle faisait, il appréciait son zèle et sa posture. Ah, elle était intrigante, cette jeune femme. | | | | |
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| Sam 24 Fév - 17:21 La nuit des héros pv Erwin | Graou Island Le pire dans cette situation n'était pas de se sentir assailli par d'innombrables doutes, non, le pire était de se savoir incapable de comprendre ce qu'il souhaitait réellement. D'un côté le jeune homme aurait voulu des réponses mais n'aurait pas été certain d'en apprécier le contenu. De l'autre il aurait voulu être libéré de ces sombres pensées mais savait que prévoir le pire était à présent une obligation. Il aurait voulu prendre le temps de régler tous ces problèmes par lui-même mais n'aurait pas supporté un trop long isolationnisme. En clair il ne savait pas du tout ce qu'il souhaitait et cela se vérifiait encore aujourd'hui. Il était un homme de curiosité et de diplomatie, appréciant de passer des soirées entières à écouter les histoires d'autrui mais, en ce sombre jour, la curiosité et l'entrain ne semblaient guère au rendez-vous. Certes il écoutait le récit de son interlocutrice mais ce geste était davantage basé sur de la politesse et du respect que sur un véritable intérêt pour l'histoire racontée. Lorsque le jeune homme expliqua son avis sur le rôle de héro sa camarade du moment ne sembla pas d'accord, elle osa même comparer cette voix à celle du bushido que Kyoshiro arpentait depuis de nombreuses années. Elle pensait les deux voix similaires juste parce qu'elles incluaient un certain nombre d'idéaux ? Il en était de même pour bon nombre d'autres voix et professions dans ce cas, la comparaison n'était pas pertinente. Les héros voulaient sauver les malheureux, certes, mais ils le faisaient tout autant pour la gloire et c'était sur ce point qu'ils divergeaient complètement des samourais. Ces derniers n'étaient guidés que par un puissant sens du devoir et rien d'autre. Pas de désir de reconnaissant, pas de volonté de s'enrichir : rien que le devoir ! Alors que le jeune homme allait protester une créature enragée apparut sans crier gare, poussant la demoiselle à s'interposer comme si elle avait quelque chose à prouver. Mais peut-être était-ce justement le cas ? Impossible de le dire. Lorsque Erwin vint s'asseoir à côté, l'ancien candide se contenta de répondre à sa question par un : « Elle voulait être une héroïne autrefois, mais c'est du passé. » Alors que le combat débutait et que la demoiselle était repoussée en arrière, la faute à un manque de concentration, le lumineux lâcha à son camarade : « Je ne peux pas laisser faire ça. Je reviens. » Se dressa face à la créature enragée, toujours étonnant de voir que l'une d'entre elle était passée entre les mailles du filet, Kyoshiro prit une posture neutre. Légèrement voûté en avant pour se présenter comme moins grand et impressionnant qu'il ne l'était en réalité, armes rangées et mains bien en évidence devant lui, il plongea ses yeux de braise dans ceux de la bête avant de lui lâcher : « Du calme, regarde-moi. Tout va bien se passer. » Il n'était pas sûr que la bête était à même de le comprendre mais, malgré tout, il devait régler cette situation sans faire couler davantage de sang. Il avait sa dose. Cependant ce n'était pas la seule chose qui le turlupinait à présent. Ces hommes étaient des braconniers ? Peut-être étaient-ils venus ici pour capturer quelques proies et s'enrichir un peu ? Une information qu'ils ne révéleraient pas de leur plein gré, sans doute. À défaut de ne pouvoir leur tirer les vers du nez, l'épéiste allait profiter de cette nouvelle menace pour les inviter à s'en aller. Oui, inviter, avant de passer à quelque chose de plus absolu. Tournant légèrement la tête vers la demoiselle et ses compagnons, gardant toujours la même position, il lâcha finalement : « Je le répète, cette île n'a rien de touristique. Vous avez pu vous reposer un peu, maintenant il est temps de repartir d'où vous venez. Vous n'êtes pas en sécurité ici. » © ANARCISS sur epicode | | | | |
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| Dim 25 Fév - 18:25 La nuit des héros [7]
ElisaLe combat de la demoiselle continuait et elle montrait une certaine aisance. Elle aurait l'ascendant, à la fin, et abattrait son adversaire si personnes n'intervenait. Le rouquin acquiesça aux paroles de l'épéiste lumineux, mais il n'adhérait pas forcément ce qu'il venait de dire. Cette demoiselle était peut-être une héroïne qui avait quitté sa voie... Mais il pensait qu'elle pouvait y revenir. Fermant les yeux, Erwin soupira : il n'allait lui, pas intervenir. C'était une bataille pour l'île, elle revenait donc à un des membres de l'équipage des Tengoku no Seigi. Ainsi lorsque les paroles de Kyoshiro résonnèrent, il ne put s'empêcher d'observer les réactions des contrebandiers. Ils étaient hostiles, à part la jeune femme. - Quoi ?! Tu déconnes.- On peut... rester ici, hein ! On fait c'qu'on veut...- Il a dit quoi le guignol ?!Les insultes ne volaient pas haut, et la jeune femme foudroya du regard les hommes qui composaient son semblant d'équipage. Elle n'était pas à l'aise avec eux, en temps normal. Se mordillant la lèvre, le jeune révolutionnaire se leva pour calmer les tensions. Avec des gestes d'apaisement il dit sur un ton compréhensif : - Je vous conseille de ne pas itérer vos propos et de partir.Ils déglutirent. Les deux hommes avaient l'air costauds, mais ils n'étaient en réalité pas très au courant qu'une telle différence de niveaux pouvait exister. L'expertise du combat appartenait à ceux qui avaient l'habitude de manier l'arme. Eux préféraient quelques pièges pour animaux plutôt que l'opposition à des humains. Seule Anna semblait comprendre qu'elle ne pouvait pas éternellement opposer une résistance à ces deux joyeux lurons. Elle tenta de faire signe à ses collègues de partir, mais l'un d'en tre eux saisit son arme. Tremblant légèrement, la visée un peu hésitant, il tira sur Kyoshiro avec la carabine. Un, deux, trois coups. Simples. Pas d'artifice. Elles traverseraient l'homme-lumière pour aller se ficher dans l'arbre s'il se laissait dématérialiser. Interviendrait-il ? Bah, cela aurait été normal. - Arrêtez-vous ! Hurla Anna tandis que les autres tentaient de se saisir de leurs armes. On se b-- Ta gueule, pétasse ! On t'a acceptée dans notre équipage, et toi tu te mets de leur côté ?!Elle serra le poing. Elle aussi était apte à les vaincre tous en même temps, mais elle ne voulait pas perdre son job. C'était du moins ce qu'elle pensait : si elle avait commencé à se haïr elle-même pour ses méfaits, elle ne savait plus comment s'en sortir. Le rouquin pouvait le comprendre, cependant ce n'était pas à lui de décider si elle devait être sauvée ou subir le même sort que ses camarades. Il se contenta alors d'observer les réactions de chacun, allant des sueurs froides à des regards de démons. Il se souvenait d'histoire qu'il avait vécu avec des chasseurs en tout genre : ça avait fait partie d'une partie de son histoire qu'il aurait aimé oublié, tandis que son père contrôlait son esprit, encore juvénile. Qu'allait décider Kyoshiro ? Plusieurs options : les renvoyer de force, les amener lui-même sur une autre île, demander à Erwin de le faire... Mais aussi les vaincre, les jeter aux poissons ou enterrer leurs corps dans le sable. Ces dernières options ne semblaient pas convenir au type de personne qu'était l'épéiste mais elles étaient possibles dans un monde comme celui-ci. Qui sait... Quelque part dans la forêt...Il se hâtait, il devait fuir. Ah, quelle idée ! Quelle idée lui était venue en tête ?! Il n'aimait pas ça. Définitivement pas. Il détestait ça en réalité. Quelle idée... mais quelle idée ! Une branche. Merde, il venait de tomber. Il se releva, et continua sa course effrénée. Le démon était proche, encore trop proche. Il avait peur. « Aidez-moi », faillit-il hurler. Une main vint le saisir et l'emporta dans les ténèbres. | | | | |
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| Lun 26 Fév - 0:50 La nuit des héros pv Erwin | Graou Island Parmi toutes les personnes ici présentes Erwin était bien le seul à savoir que Kyoshiro n'était pas du genre à proférer des menaces en l'air. Non, à la vérité il n'était pas du genre à proférer des menaces tout court, ce qui rendait sa dernière phrase assez ambiguë. Se montrait-il ouvertement menaçant ou simplement prévenant ? Agressif ou protecteur ? Difficile à dire en fonction du temps employé mais, pour une fois dans sa vie, l'épéiste ne cherchait pas à plaire au plus grand nombre. Son seul désir était de voir cette île retrouver sa paix originelle. Lorsque les mots s'extirpèrent de la bouche du maudit ils furent accueillis de façon mitigée. Certains préférèrent rejeter la proposition en bloc en invoquant leur liberté tandis que d'autres, plus incrédules, se demandèrent si leur ouïe ne venait pas de leur jouer quelques tours. D'autres auraient pris la peine de répéter leur explication en insistant sur le caractère urgent de la prise de décision, compte tenu de la situation périlleuse dans laquelle se trouvait le petit groupe, mais le lumineux n'était pas de ceux-là. Il pensait s'être montré suffisamment clair pour ne pas avoir besoin de plus de précisions et, si la bête enragée face à lui n'était pas suffisante pour montrer à ces individus les dangers de cette île, alors peu de mots seraient capables de leur ouvrir les yeux. Puis les choses se mirent à dégénérer, alors que les hommes s'offusquèrent de cette proposition leur camarade tenta vainement de calmer le jeu, mais c'était peine perdue. Alors que Kyoshiro avait toujours les mains bien en évidence il sentit plusieurs projectiles traverses son corps comme du beurre. Cela faisait longtemps qu'il n'était pas tombé face à quelqu'un incapable de le toucher malgré son intangibilité, la faute aux récents et terribles affrontements, si bien qu'il en avait presque oublié cette facette de sa malédiction. « Alors c'est comme ça ? » Si ces premiers mots reflétèrent de déception évidente face à ce qu'il considérait comme de la trahison, aujourd'hui il ne fut pas d'humeur à pardonner ou trouver un terrain d'entente. Il s'était montré très patient et qu'avait-il gagné en retour ? Le droit de se faire mordre la main tendue ? De se faire cracher au visage par ces intrus qui n'avaient rien à faire ici ? Non, il ne le supporterait pas. Pas ici, pas maintenant. « Je vous ai laissé une chance de repartir d'ici et vous avez abusé de mon hospitalité. Maintenant je ne demande plus, j'exige. J'exige que vous lâchiez vos armes. J'exige que vous fassiez des excuses à la demoiselle pour votre langage. Et enfin, si ce n'était pas assez clair, j'exige que vous compreniez que je ne suis pas d'humeur à plaisanter. » Lentement son bras gauche se leva en direction de l'assistance et, braqué vers ces individus, l'index gauche se mit à émettre une lueur jaunâtre gagnant en intensité au fil des secondes. Si Erwin savait bien d'où provenait cette lueur et ce que cela signifiait, Kyoshiro espérait que ces gugusses y verraient autre chose qu'un effet son et lumière pour en mettre plein la vue. Le regard toujours imperturbablement calme, il conclut sa prestation par un : « Premier et dernier avertissement. » © ANARCISS sur epicode | | | | |
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| Lun 26 Fév - 18:17 La nuit des héros [8]
ElisaIl faisait un petit peu peur. Même Erwin eut un frisson dans l'échine, alors qu'il savait pertinemment que la menace ne s'adressait pas à lui. L'éternel pacifique qui donnait une, deux, voir plus de chances encore à des personnes qui ne les méritait pas semblait s'être affermi. C'était une bonne chose pour son périple, une mauvaise pour ses ennemis. D'un sourire un peu amusé, le rouquin finit malgré tout pas comprendre que sans intervention extérieure, ces hommes étaient perdus. Ce fut Elisa qui voulut leur venir en aide dans un premier temps, mais son corps ne bougeait plus. Elle se mordillait la lèvre, hésitant à se diriger dans le navire pour quitter l'île d'elle-même, même si elle ne pouvait pas manœuvrer l'appareil seule. Elle se contenta de soupirer lourdement avant de reprendre un peu de contenance... Et puis finalement, tout son courage disparut. À nouveau. C'était un combat intérieur que le révolutionnaire avait pu observer chez de nombreuses personnes, à de nombreuses reprises. Il se contenta de l'observer à nouveau sans le juger : elle n'était pas faite pour cette vie-là, mais cela, elle devrait le découvrir par elle-même et se racheter plus tard. Alors qu'une vague de protestation s'apprêtait à retenir malgré la peur évidente de ce doigt lumineux, un cri dans la forêt retentit. Pas celui d'un humain : celui d'un monstre. Le hurlement était semble-t-il contenu dans les méandres même de l'Enfer. Il sortait des abysses pour venir défier les pauvres humains, les pauvres victimes d'un courroux bien plus grand encore que celui que l'homme-lumière allait abattre sur les pauvres contrebandiers. Ceux-ci blêmirent, échangèrent un regard et détalèrent. Le corps d'Elisa, lui, ne bougea pas. Elle serra les poings et regarda avec attention le bois derrière elle. Intriguant... Vraiment intriguant. Et captivant aussi. Elle pouvait peut-être... Oui, s'il s'agissait d'un monstre, il fallait un héro pour le défaire. Son entrain la reprenait, elle pouvait être à nouveau la Joyeuse qu'elle fut autrefois. Son corps commença à bouger d'elle-même, tandis que des sueurs froides la prenait. Alors une main se posa sur son épaule et la fit sursauter. - Ne t'aventure pas là-bas.C'était Ewin Dog. Lui aussi avait un regard inquiet. Il ne semblait pas croire que les choses pouvaient se tasser comme cela, après tout... Il allait falloir qu'il agisse le plus rapidement possible et il jeta un regard à son camarade. - Je n'ai jamais rien entendu de tel. C'était à glacer le sang... L'île ne peut pas se refermer avec une créature comme ça dessus.Il regarda Elisa et haussa les épaules. Il fit alors signe à son camarade de prendre de l'avance. La nuit, il ne pouvait pas se téléporter aussi efficacement que le jour. Au moins il pourrait parcourir la forêt en la surplombant pour voir s'il pouvait contrer la créature par le ciel, la retrouver et la neutraliser. Ou au moins comprendre de quoi il en retournait. Quittant les lieux, un bref instant plus tard il se retrouva en hauteur. Il fronça les sourcils sans rien apercevoir, et dut se téléporter à plusieurs reprises avant de pouvoir observer quelque chose bouger à grande vitesse. De quoi s'agissait-il ? Il sentit un bref instant plus tard sa jambe se faire entourer par une liane obscure, et tomba alors dans la forêt sans avoir le temps de réagir. La violence du choc fut telle qu'elle créa une petite crevasse autour des racines. Il fronça les sourcils et sentit qu'un de ses os venait de craquer. Avec de la chance, ce ne serait qu'une côte... Alors, il ouvrit les yeux. Ce qu'il vit ne lui plus pas le moins du monde. Il s'agissait bien d'une créature. Une créature qu'il n'avait jamais rencontré, mais qu'il pouvait reconnaître selon les légendes qu'il avait pu rencontrer. Il s'agissait d'une Gorgogne... Et il venait juste de croiser son regard. Fermant ses paupières, il sentit malgré tout sa main se durcir. Les cheveux de la créature, qu'il pouvait sentir grâce à son Haki... Il esquiva donc avec adresse les deux premières attaques. Le cri des serpents semblait bien plus effrayant que la créature en elle-même à présent... | | | | |
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| Mar 27 Fév - 0:51 La nuit des héros pv Erwin | Graou Island Si Kyoshiro n'était pas toujours pleinement satisfait de la voie qu'il arpentait en ce moment, il devait avouer que ce trajet avait finalement quelques bons côtés. Au delà d'un évident gain de puissance à force d'affronter des opposants toujours plus terrible, cela faisait une éternité qu'il ne s'était plus laissé marcher sur les pieds. D'ordinaire discret et effacé il avait gagné du grade et de l'assurance au fil des derniers mois, il était devenu beaucoup plus conscient de sa propre et terrifiante puissante si bien qu'il n'hésitait pas à la brandir comme une menace ou un bluff pour tuer des conflits dans l’œuf. Il ne s'agissait pas d'être menaçant sans raison mais bien pour éviter qu'un conflit n'escalade davantage, cette méthode ne marchait d'ailleurs généralement qu'avec les faibles d'esprit ce qui semblait bien être le cas aujourd'hui. S'apprêtant à tirer un rayon laser entre les têtes de ces braconniers afin de les aider à faire leur choix, espérant qu'un coup aussi proche soit à même de les faire se décider rapidement, un profond et horrible hurlement vint perturber la concentration du jeune maudit. Ce dernier abaissa son bras et, se tournant vers l'origine de ce bruit, ne put que lâcher : « Qu'est-ce que... ? » Le jeune homme savait bien que certaines créatures étaient certainement encore en liberté sur l'île mais, malgré tout, il n'avait jamais entendu un hurlement aussi terriblement bestial que celui-ci. Ce n'était pas de la peur qu'il ressentait ici mais de l'inquiétude, celle-ci était née d'un constat que son camarade Erwin ne tarda pas à élaborer : de quoi serait capable cette bête une fois que l'île serait fermée au reste du monde ? Quels dégâts ferait-elle pendant tout ce temps ? Il était impensable de laisser les choses en l'état et, lorsque son camarade prit la parole, Kyoshiro répondit simplement : « Je suis d'accord. » Sans plus attendre il posa la main sur l'un de ses fourreaux et le détacha de sa ceinture, laissant ses pas le guider en direction de l'orée de la forêt. Après quelques instants il prit une profonde inspiration tout en laissant son haki s'éveiller de nouveau, lui permettant de ressentir absolument tout autour de lui. Dans une telle forêt cela revenait à prendre en compte un nombre incalculables d'éléments mais, à défaut, le jeune homme ne désirait pas rencontrer de mauvaise surprise. Il n'avait aucune idée de ce qu'il allait trouver dans les profondes ténébreuses qui lui tendaient les bras mais, à défaut de ne pas ressentir la froide emprise de la peur, il prenait en compte la dangerosité potentielle de la bête en question. « Allez, c'est parti. » Joignant le geste à la parole, le garçon aligna un pas devant l'autre sans avoir recours à sa malédiction. Avec son haki il ressentait tout autour de lui et pouvoir marcher aussi facilement qu'en plein genre, sans se prendre les pieds dans la première racine venue. Bientôt il serait mis sur la piste de la bête et, à ce moment-là, il improviserait comme toujours. © ANARCISS sur epicode | | | | |
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| Mer 28 Fév - 9:07 La nuit des héros [9]
« Si je m'y mets sérieusement, je peux la vaincre. » se dit le rouquin. Il sentait que le sortilège de son adversaire, son aptitude à pétrifier, avait un effet lancinant, comme un poison. Il n'aimait pas la sensation que cela lui procurait : l'impuissance la plus totale, une sorte d'accalmie des sens. Lorsqu'il comprit que tout allait bientôt s'éteindre, et qu'il serait piégé dans une prison de pierre jusqu'à ce que son ennemi soit vaincu, il préféra s'éloigner légèrement. Plus il s'éloignait, plus il avait de chances pour que Kyoshiro n'arrive, guidé par les cris répétés de la chasseresse en chasse. Peu discret. La question était bien sûr : comment une telle créature avait-elle pu se retrouver sur l'île et surtout ne pas se faire voir depuis le temps ? S'agissait-il d'un prisonnier du niveau six ? Non, il n'en avait pas la voix. L'hypothèse la plus plausible était une personne qui venait d'arriver sur l'île et faisait des siennes, au plus mauvais moment qui soit...
En essayant de se diriger, le rouquin percuta quelques éléments de la forêt. Contrairement à Kyoshiro, il n'était pas capable de ressentir toute chose. Ainsi, s'il continuait d'avancer à l'aveuglette, sa course était plus lente que celle de son adversaire. Il faudrait vraiment qu'il apprenne l'écholocalisation un de ces jours, ce serait utile... Mais bien rapidement, il comprit qu'il faudrait déjà qu'il survive. Il esquivait tant bien que mal les attaques de son ennemi. Son agilité et ses réflexes habituels lui permettaient d'arriver à un niveau d'esquive intéressant, cependant il ne pourrait pas faire ça éternellement – tout au plus quelques jours.
Il lui fallait trouver l'homme-lumière. C'était le seul à être capable d'affronter efficacement la Gorgone, avec son pouvoir de pétrification. Il pouvait lui lancer un rayon lumineux capable de l'aveugler, ce qui permettrait aussi de la faire s'évanouir. Un coup. Un coup était nécessaire, et l'ennemi tomberait. L'hypothèse était plausible... Il continua alors d'avancer dans la forêt, en direction de la plage.
Elisa regardait la forêt avec un semblant de peur. Kyoshiro était parti. Ses camarades étaient partis. Elle était à présent seule, incapable de protéger qui que ce soit. Au fond, si elle ne voulait pas l'admettre, l'héroïne qu'elle souhaitait être n'était qu'une mercenaire des cœurs. Elle était payée à la reconnaissance qu'on lui offrait, et le jour où la reconnaissance périssait, son envie d'aider disparaissait avec elle. Quand bien même aurait-elle agi sans intérêt derrière, elle aurait toujours eu cet arrière-goût de besoin de reconnaissance.
Là, elle pouvait cependant se prouver qu'elle n'agissait pas par intérêt. Elle pouvait aller au-delà du danger, elle pouvait les aider. Si elle arrivait après la guerre, elle aurait au moins le mérite de se dire « J'aurais essayé ». D'un pas déterminé, elle s'avança vers l'intérieur de la forêt.
Enfin il sentait sa voix. Le Haki de l'Observation était une chose bien utile. Le rouquin l'utilisait souvent à foison à une époque : aujourd'hui il préférait utiliser ses yeux ou ses autres sens. Après tout, il avait une puissance qui l'obligeait à rencontrer des adversaires dont le temps de prise de décision était inférieur à celui d'utilisation du Haki. Encore avait-il un avantage avec son fruit de la téléportation, puisqu'il pouvait faire changer les scores de ce côté-là.
Se prenant une énième racine, il trébucha sans pour autant tomber. Il observa à l'aveugle la direction où se trouvait Kyoshiro pour que sa voix porte, quand soudain des serpents vinrent lui attraper les bras, s'enroulant telles des lianes autour des poignets du rouquin.
- NE REGARDE PAS SES YEUX ! Hurla le jeune homme en saisissant une de ses armes et en coupant les serpents du maudit.
Il faillit lui arracher un hurlement mais la créature se retint. Pour l'heure, c'était à son ami d'agir... A voir ce qu'il désirait faire.
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| Jeu 1 Mar - 1:15 La nuit des héros pv Erwin | Graou Island Comme bon nombre d'épéistes le jeune homme n'était jamais aussi à l'aise que lorsqu'il était totalement libre de ses mouvements. Son style de combat n'était pas le plus acrobatique de tous mais ses mouvements se voulaient amples si bien qu'un affrontement dans une pièce close était certainement l'un de ses pires cauchemars. Fort heureusement jusqu'à maintenant Kyoshiro avait été assez chanceux pour débarquer sur des terrains à ciel ouvert et propice à la liberté de déplacement, mais rien ne garantissait qu'il en serait toujours de même à l'avenir. Alors certes aujourd'hui l'épéiste ne se retrouvait pas dans une telle situation, mais combattre en pleine forêt n'était guère plus réjouissant. Il avait beau pouvoir ressentir tout autour de lui, le maudit allait devoir se mouvoir dans la pénombre en faisant attention à la moindre branche d'arbre ou à la moindre racine sortant du sol. Ce n'était peut-être pas le pire théâtre d'opération mais, à bien y réfléchir, une belle plaine bien dégagée aurait aussi bien fait l'affaire. Ce fut donc avec prudence que le jeune homme posa un pied devant l'autre à travers cette sombre masse forestière, mettant tous ses sens à l’affût lui demandant un effort de tous les instants. Après tout il ne s'agissait pas juste de traiter les informations que captaient ses rétines, mais aussi ce qu'il ne pouvait voir et ce que son haki lui indiquait. Un exercice autrement plus difficile. Guidé par les bruits et cris lointains le jeune homme continua sa marche inlassable jusqu'à ce que, enfin, son haki capte la voix de son camarade téléporteur. Pressant le pas pour aller à sa rencontre, le jeune épéiste fut surpris l'espace d'un instant en sentant la voix de la créature à côté de son collègue. « Qu'est-ce que c'est que ça ? » Mais bien vite il revint à la raison quand son camarade lui ordonna très vigoureusement de fermer les yeux. Pourquoi ne fallait-il pas regarder ses yeux ? Provoquaient-ils un effet indésirable ? Kyoshiro n'avait malheureusement pas le temps de poser la question, il devait s'occuper de cette étrange créature et de ce sifflement infernal et constant. Car oui s'il pouvait sentir la voix de la créature face à lui, le haki ne remplacerait jamais ses yeux et ne lui permettrait pas de savoir à quoi ressemblait vraiment cette chose. Pas sans prendre de risque en tout cas. Sentant son camarade se débattre face à la créature et ses serpents, le lumineux se redressa et lâcha : « Lâche-le ! » Joignant le geste à la parole, le jeune épéiste tendit sa main droite et une lueur éblouissante naquit. En un instant celle-ci prit une forme plus allongée qui, bientôt, vint ressembler comme deux gouttes d'eau à un sabre. Oh oui les sabres à sa ceinture étaient autrement plus tranchants, mais le but était également d'attirer l'attention de cette créature avec la lumière que générait cette arme improviser. Cette bête allait-elle lâcher prise ou Kyoshiro allait-il devoir rentrer dans le tas ? La réponse ne tarderait pas à se faire connaître. © ANARCISS sur epicode | | | | |
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| Jeu 1 Mar - 20:07 La nuit des héros [10]
La lumière ne semblait pas être sa tasse de thé. Lorsque les sabres lumineux du maudit vinrent scinder en deux les cheveux de la créature, le rouquin fut sauvé, cependant la demoiselle émit un nouveau hurlement. Erwin comprit qu'ils étaient en train de gagner du terrain par rapport à un instant plus tôt où, seul, il ne pouvait plus faire grand chose. À mi-mots, il expliqua que les yeux de cette créature pétrifiaient les corps, et il illustra son propos en montrant son bras qui ressemblait à celui d'une statue. Si l'infection ne s'était pas propagée dans un premier temps, il risquait bientôt d'avoir un cœur et un corps de pierre. Cette idée ne le réjouissait pas, cependant alors qu'il s'apprêtait à reprendre les explications, le hurlement de la créature s'amplifia... De même que sa tête qui devint difforme. Le rouge qui perça cette fois-ci dans ses yeux brilla de milles feus, et alors même qu'elle était devenue plus effrayante, la créature laissa un rayon transpercer l'horizon.
Il s'agissait d'un rayon pétrificateur. Un rayon qui était cependant amplifié par sa nouvelle forme. Et à cause de celle-ci, même les paupières fermées, Erwin n'était pas protégé. Il sentit que son corps se pétrifiait un peu plus vite, et tandis qu'il ne pouvait déjà plus bouger son cou, la bête s'arrêta de hurler. Elle se tut. Était-ce Kyoshiro ? En tout cas, la progression de la pétrification cessa.
- Châtiment joyeux ! Hurla la voix d'Elisa.
La jeune femme venait de sortir des ténèbres, et avait attaqué la créature de dos. La poussière soulevée par son attaque montrait qu'elle était d'une puissance phénoménale... Cependant, alors même qu'elle pensait avoir réussi à vaincre en un coup son adversaire, elle fut expulsée en arrière par une des lianes qui composait les cheveux de la Gorgone. Hésitante, la créature avait fermé ses yeux tandis que de la poussière était entrée dedans. Elle avait encore son principal moyen de défense, cependant...
- C'est le moment, marmonna Erwin. Elle peut être défaite aisément comme ça. Je t'aurais bien aidé mais... L'assommer devrait suffire à enlever la pétrification.
Il s'agissait d'une requête à peine masquée. Un « Aide-moi, s'il-te-plaît » auquel on n'avait pas mis les formes. D'un air un peu inquiet, Erwin se demanda combien de temps elle allait rester dans cet état. Bah, assez longtemps pour laisser à Kyoshiro le temps de trouver un moyen d'en finir facilement mais sans la tuer... Pour en faire quoi après ? L'humain derrière ce Zoan semblait capable de réfléchir. C'était peut-être un fou. Ils possédaient heureusement des prisons spécialisées et ils pourraient la rendre inopérante, mais la solution n'était pas satisfaisante.
De son côté, Elisa était encore prostrée dans une situation inconfortable. Elle avait foncé, elle s'était rendue compte qu'elle devrait agir rapidement pour aider les deux hommes, mais ne savait pas comment. Au final, elle s'était mise en danger et savait qu'il n'y aurait pas de récompense au bout du compte. Ces deux personnes étaient de toute évidence rompues au combat, elles vivaient ce type d'aventures quinze fois par jour. Comment pourraient-ils être reconnaissants de son intervention ? C'est du moins comme cela qu'elle le pensait : alors pourquoi avait-elle agi ? Parce que c'était la bonne chose à faire. Au final, elle se fichait d'être un héro... Elle était elle, elle n'avait pas besoin qu'on lui rappelle qu'elle pouvait faire le bien.
Un sourire sur le visage, elle sentit l'air se brasser autour d'elle. Bientôt d'autres tentacules viendraient s'abattre sur son corps. Elles viendraient enfoncer celui-ci dans les arbres, et le détruiraient avec une force incommensurable. Pourtant, elle avait fait la bonne chose, si elle avait pu les sauver tous les deux.
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| Dim 4 Mar - 13:42 La nuit des héros pv Erwin | Graou Island Jusqu'à très récemment le jeune épéiste n'aurait jamais envisagé de combattre dans le noir le plus opaque, déjà parce que ce n'était guère pratique et ensuite parce qu'il comptait alors beaucoup trop sur ses yeux pour identifier sa cible et l'affronter. Certes il arrivait à sentir les mouvements dans l'air de façon assez approximative, mais rien ne lui permettant de combattre aussi bien qu'un individu habitué à compter sur tous ses sens sans celui de la vue. Mais à force de combattre pour et avec son capitaine le jeune lumineux avait fini par gagner en expérience et, après avoir maîtrisé son haki de l'observation, celui-ci s'était élevé à un niveau supérieur. Si le maudit fut désarçonné par cette découverte, ignorant qu'un tel niveau de maîtrise existait vraiment, il fut bien vite forcé de maîtriser ce nouveau palier lui ouvrant d'innombrables possibilités à commencer par le fait de pouvoir combattre les yeux fermés. Il n'avait encore jamais eu à le faire jusqu'à maintenant, les conditions n'étaient pas remplies pour cela, mais aujourd'hui l'occasion se présentait à lui. En se concentrant sur son environnement le jeune Kyoshiro était désormais capable de tout ressentir autour de lui. Il ne s'agissait pas seulement de la voix d'autres humains ou de créatures vivantes, non. Vivant comme mort, animal comme végétal, créature comme simple objet, il pouvait désormais tout sentir autour de lui à l'image d'un sonar perpétuel. Rien ne lui échappait et, aujourd'hui, il devait se servir de cette sensibilité absolue pour se repérer dans le noir le plus total. Si cet usage ne correspondait pas à celui prévu initialement, l'épéiste savait que s'adapter faisait aussi partie de ce qui définissait un bon combattant. Si sa première attaque parvint à repousser les serpents et libérer son camarade l'espace d'un instant, le rouge tenta d'expliquer à son camarade le danger que représentait cette bête. Des yeux capables de pétrifier sa cible ? Un pouvoir terrifiant qu'il fallait neutraliser au plus vite. Mais avant que l'ancien candide ne put repartir à l'assaut, la créature se transforma de nouveau et expédia un étrange rayon en direction de sa première victime. Quoi ? Elle avait un rayon en plus de ses yeux ? Si l'intervention de la demoiselle de tout à l'heure permit au groupe de gagner un peu de temps, l'ancienne héroïne fut rapidement repousser pour laisser tout le loisir à la créature de se concentrer sur sa victime originelle. Écoutant la demande de son camarade, le lumineux épéiste fit disparaître sa lame étincelante tout en concentrant toute son attention sur la bête. « Pour une soirée reposante, c'est raté. » À ces mots il leva ses mains jointes au-dessus de sa tête, comme un marteau, avant de générer deux mains lumineuses géantes semblables aux siennes. S'il avait voulu pourfendre la créature il s'y serait pris autrement, mais le but ici était de la neutraliser et non de lui ôter la vie. Bientôt les mains s'abattraient sur la créature afin de l'écraser violemment contre le sol, espérant que ce premier coup suffirait à la faire perdre connaissance. Si cela fonctionnait, le jeune homme s'approcherait et générerait un cube lumineux tout autour de son opposant, une prison de lumière pour ainsi dire. Celle-ci serait assez petite pour que la créature ne puisse pas se relever, qu'elle ne puisse pas envoyer un autre de ces fichus rayons. Si l'attaque portait et que la créature était mise hors d'état de nuire, le garçon se retournerait vers les deux autres personnes encore présentes avec lui, pour leur demander : « Tout le monde va bien ? » © ANARCISS sur epicode - Spoiler:
Techniques utilisées : - Light retribution : Technique de matérialisation parmi les plus destructrices, puissantes, mais également épuisantes, du répertoire de l’utilisateur. Utilisant, ou non, un sabre comme catalyseur, l’utilisateur forme une arme géante, généralement un sabre, au pouvoir destructeur sans commune mesure avec tout sabre forgé par la main de l’homme. Massif, puissant et tranchant, cet instrument n’est pas aussi lent qu’il n’y parait puisqu’il profite de la vitesse conférée par le fruit.
Light prison : Comme son nom l’indique, l’utilisateur créé une barrière tout autour d’une ou plusieurs personnes, servant à les enfermer temporairement.
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| Dim 4 Mar - 16:39 La nuit des héros [11]
Bientôt… Bientôt les choses seraient noires, semblable au néant. La jeune femme était prisonnière de sa condition de « faible », du moins c’est comme cela qu’elle l’entendait. Elle avait agi par altruisme, mais aussi par bêtise : rien n’était plus difficile que d’accepter son propre sort dans ce cas-là. Au moins, son sacrifice aurait permis d’aider ces deux personnes qui, si elles le désiraient, pouvaient changer le cours du temps. Et alors qu’une tentacule s’approchait d’elle, un bruit sourd la tira de sa mélancolie morbide. Elle rouvrit prudemment les yeux, et observa les mains de lumière salvatrices qui venaient d’assommer l’ennemi. Une seule action. Une seule action avait suffi de la part de l’homme-lumière pour en finir avec ce monstre.
Un sourire se posa sur les lèvres de la jeune femme tandis que la prison de Kyoshiro enfermait aisément cette créature des ténèbres. Le jeune révolutionnaire avait aussi avancé. Il semblait se tenir le torse avec difficulté, comme s’il était blessé. A vrai dire, il portait un certain nombre de bandages qui lui cisaillaient le corps. C’était sûrement les marques d’un combat très récent, et qui l’avait affaibli au plus haut point… Pourtant, il ne mimait pas la douleur. Il semblait juste satisfait de ne plus être en proie à la pétrification.
- Très efficace comme technique, Kyoshiro ! Fit Erwin en tapotant l’épaule à son camarade. On dirait que l’île va pouvoir s’endormir en paix…
Il sourit et fit signe à l’homme-lumière de se diriger vers le village s'il le souhaitait. En silence, livrée à elle-même, Elisa suivit le mouvement. Elle semblait à la fois curieuse et inquiète de ce qui allait se produire pour elle, cependant elle avançait. C’était comme si on l’avait réveillée après un long et pénible sommeil… Malheureusement, la réalité la rattraperait bien assez tôt. Elle se mordilla une lèvre en repensant aux crimes qu’elle avait pu commettre, aux ressources qu’elle avait pu piller. Ce n’était pas un droit qu’elle s’octroyait.
Réparer ses erreurs. Tout le monde était prêt à un grand nombre de sacrifices pour cela. Quand la demoiselle vint poser son bras sur celui de l’homme-lumière, timidement, elle n’osa pas le regarder dans un premier temps. Puis elle se souvint qu’il s’agissait malgré tout d’une règle élémentaire de politesse. Ses yeux se levèrent pour chercher ceux de son sauveur et elle dit sur un empli de gratitudes :
- Merci.
Alors elle continua d’avancer.
Le village dormait quand Erwin y arriva. Très peu de révolutionnaires se trouvaient encore sur les lieux : les quelques hommes qui avaient été réquisitionnés rangeaient les quelques tables qui avaient été sorties pour distribuer des ressources aux révolutionnaires sortis de prisons. Des légendes, à qui on donnait une seconde chance, qui avaient actuellement déjà quitté l’île. C’était un poids dans la balance qu’il faudrait prendre en compte. Le rouquin soupira, avant de fermer les yeux. Il s’était rendu compte à Impel Down qu’il devait se rendre dispensable. Il se rendrait compte quelques temps plus tard que cela devenait une urgence et qu’il fallait développer des moyens de devenir inutile dans la lutte quotidienne contre les marines.
- Je… je dois avouer que je ne sais pas quoi faire à présent, fit la jeune femme au groupe, si Kyoshiro les avait suivi. Je… Je ne veux plus vivre la vie que j’ai menée jusqu’à présent.
Erwin resta coi. Il avait le regard fixé vers les étoiles qui illuminaient le ciel. L’obscurité des alentours permettait de contempler aisément les points alignés dans la nappe étoilée. Un sourire se fixa sur son visage, tandis qu’il mettait une main près de sa blessure. Il ne pouvait pas combattre éternellement de manière aussi imprudente : sans Kyoshiro, il aurait pu y passer bêtement aujourd’hui. Blessé contre Satan, fatigué par les événements qui avaient suivi… Il lui fallait à présent se ressourcer.
Fermant les yeux, il écouterait alors la réponse de Kyoshiro à cette demoiselle, s’il en donnait une, espérant pouvoir apprendre quelque chose lui aussi.
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| Lun 5 Mar - 20:30 La nuit des héros pv Erwin | Graou Island Étaler sa puissance n'était pas dans les habitudes du jeune maudit, ce dernier préférant rester sobre et efficace, mais il devait avouer que parfois avoir un fruit aussi impressionnant que le sien pouvait avoir du bon. Alors oui le principal effet de pouvoir briller de milles feux était d'être reconnaissables à des kilomètres à la ronde, mais parfois éblouir sa cible ou pouvoir créer des armes géantes plus impressionnantes qu'efficaces avait aussi ses petits avantages. En sentant son adversaire prostré face contre terre après son premier et terrible assaut, le jeune épéiste s'autorisa un léger soupir sans pour autant ouvrir les yeux, la créature pouvait se réveiller à tout instant et il ne tenait pas plus que cela à finir pétrifié. Alors que le rouge remerciait son camarade pour sa technique et le fait d'avoir ramené la paix sur cette île, le concerné se contenta de répondre sobrement : « Pour un temps, en tout cas. » Suivant le groupe vers le village, répondant au remerciement de la demoiselle d'un simplement hochement de tête, le garçon attrapa la créature par les cheveux, face contre terre, avant de la traîner jusqu'au village. Une fois sur place, ne désirant pas s'attarder avantage avec un tel danger public entre ses mains, il donna à la demoiselle son avis sur ce qu'elle pouvait ou devait faire à présent. « Vous êtes jeunes, vous avez l'avenir devant vous. À vous choisir ce que vous voulez en faire. Repartir à zéro est encore possible. » Craignant que la bête ne se réveille à tout instant, le jeune homme fit un discret signe de main au duo face à lui en signe d'au-revoir. Expliquant son geste, le maudit conclut son intervention par un : « Je dois ramener cette créature pour qu'on s'occupe d'elle. Ce ne serait pas raisonnable de la laisser se balader librement. Pas avec ce qui arrive. » Il allait à présenter se diriger vers le quartier général de l'île, là où étaient situées les cellules entre autres. Peut-être que ses compagnons sauraient quoi faire de cette étrange créature, sachant que la relâcher dans la nature ne lui semblait pas être la plus brillant des idées. Reverrait-il le duo ? Un jour, peut-être. © ANARCISS sur epicode | | | | |
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