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| | Lun 26 Fév - 13:59
Ses mains caleuses et abîmées avaient machinalement récupérées ce que l'autre homme lui tendait. Après avoir affiché une mine plus que perplexe, le vieillard en vint finalement à hocher la tête, capitulant en considérant qu'il ne tirerait rien de plus de ces deux gamins. C'était déjà une chance, de son point de vue, que d'avoir un minimum d'argent à pouvoir dépenser parcimonieusement dans les jours à venir : s'il ne se faisait rien voler, cela pourrait lui tenir une semaine de repas certes modestes mais néanmoins salvateurs et revigorants. C'était autre chose que les vieilles mouettes faibles et les racines sur lesquelles il parvenait à mettre la main... Il rangea donc ses nouveaux effets personnels, considérant l'affaire comme étant conclue, puis se pencha simplement sur la carte qu'on lui tentait en essayant d'agiter ses vieilles méninges, comme pour tenter de ramener à la surface des souvenirs oubliés depuis longtemps. Tout ce qui n'aidait pas à la survie, ici, sur le Grey Terminal, avait très fréquemment tendance à être relégué en arrière-plan. Surtout pour un vieil esprit tel que lui... Mais, après un moment de réflexion, quelque chose lui revint en tête. Il se souvenait vaguement de ce jour, où Alphonse le Pochtron était venu se perdre dans le Grey Terminal. Le célèbre pirate avait fait parler de lui, parmi les mendiants, même s'il n'était finalement pas resté bien longtemps : peu d'alcool à dénicher, dans les montagnes de la décharge, et généralement du bien piètre picrate, tout juste bon à récurer des casseroles pleines de suie...
Du coup, quelques souvenirs fugaces, plus ou moins liés à cette époque, lui revinrent progressivement à l'esprit. L'arbre, l'arbre... Mais ouais, l'arbre ! Un symbole étrange avait fleuri sur l'écorce de l'un d'entre eux, plus ou moins trois mois après la venue du Pochtron. Tout le monde avait abandonné l'idée de retrouver un jour son coffre, et les gens avaient rapidement cru à une mauvaise farce, ou bien à un gamin trop turbulent qui voulait marquer son territoire, d'une manière ou d'une autre. Tant et si bien que le symbole avait rapidement été oublié, avant d'être ignoré... S'il se souvenait de sa position approximative, le vieillard n'était malheureusement pas certain d'en pouvoir retrouver le placement exact. Enfin, dans l'état des choses, c'était mieux que d'avancer à tâtons : ces deux petits gars lui avaient donné un peu d'argent pour s'assurer quelques vivres, il n'avait plus qu'à leur rendre la pareille. D'autant que savoir ce qu'Alphonse avait enterré commençait à l'intéresser... Beaucoup de théories avaient pu naître, mais toutes semblaient globalement plus perchées et alcoolisées que rationnelles et correctes.
-Ouais, je vois ce que c'est. C'est apparu après son passage... Il avait peut-être un collègue, ou il a peut-être chargé quelqu'un de mettre ce symbole après coup... Enfin, c'est par là, suivez-moi. D'un simple signe de la main, il enjoignit le duo à le suivre et se mit en route, longeant la forêt en s'écartant quelque peu du rivage sans toutefois perdre la mer de vue. Jean-Gabriel, de son côté, se contentait de suivre le mouvement docilement. Non pas que l'affaire ne l'intéressait pas, au contraire même, mais il se montrait sceptique quant à la dernière phrase débitée par l'ancêtre. Un collègue... C'était assez évident, de son point de vue, en fin de compte. Papy Grignotte avait conservé la première clé dans sa jambe de bois, et ce jusqu'à sa mort... Qui d'autre que lui aurait pu venir inscrire ce symbole pour le compte du pirate ? Il n'en dit rien, toutefois : il commençait à songer que Karim n'était pas nécessairement digne du trésor d'Alphonse le Pochtron. Après tout, ça n'était qu'un adulte, étranger de surcroît, qui n'avait pu découvrir le trésor qu'à grand renfort de chance et de coïncidence... Mouais. Et le vieil homme, bien entendu, était loin de se montrer digne d'un tel présent. Son aide allait s'avérer utile, c'était clair, mais le Roi de la colline nourrissait désormais une autre ambition : chaparder le coffre dès qu'il en aurait l'occasion, et fausser compagnie à ces deux ploucs qui le pensaient pour l'heure soumis et docile. Ils allaient pas tarder à s'en mordre les doigts, oh ça oui !
Finalement, alors que le trio arrivait aux abords de l'un des rares sentiers qui s'enfonçait dans la forêt, l'ancêtre se figea. C'était par ici que s'était trouvé l'arbre, à une époque où il était encore debout... Maintenant, fallait trouver un indice qui puisse lui donner une piste à explorer, ou un souvenir auquel se raccrocher. Malheureusement, rien de tel ne semblait pointer le bout de son nez : ici, tout changeait de jour en jour, à mesure que les clodos venaient remuer les déchets pour en sélectionner certains... Il fit bientôt part de sa déception, se massant la tempe de deux doigts.
-C'était dans le coin. J'en suis certain... Mais... Ouais, l'arbre a dû crever. Pas d'autre possibilité. Il est crevé, et du coup, la piste avec. -Sauf que si l'arbre est crevé ben Papy Grignotte il a dû l'savoir ! Un arbre ça tombe pas du jour au lend'main. Donc Papy Grignotte, il a dû laisser un signe. Il était pas con, Papy Grignotte. D'ailleurs, après quelques recherches, ils pourraient mettre la main sur un rocher qui, s'extrayant péniblement des ordures qui jonchaient le sol, portait exactement la marque que l'arbre était censé arborer... Restait à savoir si Karim allait avoir la patience nécessaire pour le dénicher, ou si quelqu'un d'autre allait s'en charger.
Tu perds 33.000 berrys et les bijoux ! Jean-Gab est niveau 15 ! _________________ | | | | |
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| Lun 26 Fév - 16:44 L'homme-loup était aussi dubitatif devant les phrases du vieillard. Il accepta ce qu'il lui tendait et semblait essayer de faire fonctionner ses vieilles méninges endolories par leur manque d'activité. C'était une aubaine pour le vieil homme que de tomber sur des personnes qui pouvaient lui transmettre de quoi trouver à manger. Observant ses traits pour y voir de l'avidité, le loup essaya de flairer la mauvaise affaire... Cependant l'endroit empestait tellement que même froisser son nez était déjà difficile. Il se contenta d'accepter bêtement – comme souvent – l'aide du grand-père. Ce n'était qu'un humain, au pire. À la première embrouille il pourrait lui coller un pain et reprendre son du, si cela s'avérait nécessaire. Cependant, cela ressemblait de plus en plus à une quête : il avait trouvé un objet, qui lui avait permis de trouver une information, jusqu'à peut-être trouver le trésor qu'il recherchait tant. Il espérait aboutir, finir cette quête et pouvoir rentrer au bercail en compagnie de Finn et de deux autres joyeux lurons qui les accompagnaient.
En écoutant le vieil homme et le petit, il se rendit compte à quel point il était étranger à l'île et à toutes ces intrigues mais ne s'en formalisa pas. Ce n'était que sa force et son j'en foutisme qui l'avaient emmené jusqu'ici. S'il s'était pris la tête autant de fois qu'il avait du obtenir quelque chose, il serait encore en train de se battre contre ce gamin sur la Coline. L'expérience de la vie ne lui offrait pourtant pas un véritable avantage, et il continua sa route pendant encore quelques centaines de mètres, parcourant le bord de mer et arborant ce regard empli d'envie de reprendre la mer. Il aimait cette liberté qui le faisait voyager...
- Hé, gamin, fit-il en continuant sa route. T'as pas envie de quitter ce trou paumé ? Il n'attendait pas réellement de réponse, mais observer la mer une nouvelle fois lui faisait penser au désir qu'il avait eu plus jeune de s'enfuir des terres sur lesquelles il marchait. Au moins, là-bas, il pourrait devenir plus que ce qu'il était s'il restait bloqué. C'était ce qu'il se disait en observant la ligne d'horizon, où rien n'était visible. Enfin, si, parfois la mer crachait des flammes mais ça c'était une particularité du Nouveau Monde, et il n'y pensait pas plus que ça à présent.
Quelques dizaines de minutes lui suffirent à parcourir la distance et quand ils arrivèrent, le vieux sembla indiquer que le symbole devait se trouver là. Karim acquiesça, songeur, et ne vit pas le temps passé durant ses recherches. Il ne commenta pas plus que cela les paroles de Jean-Gab : après tout, il se fichait de la gueule de son « Papy Grignotte ». Quelques dizaines de minutes supplémentaires passèrent et il passa deux fois devant le symbole avant d'enfin le remarquer.
Dans un premier temps, il lorgna et observa les environs. S'il voyait quelque chose de particulier, il pourrait tenter une première opération, mais en réalité il se demanda d'abord brièvement pourquoi la pierre... Avant de sa rappeler que son érosion était beaucoup plus longue que celle du bois qui, fragile, disparaissait rapidement avec le temps. Ainsi c'était « ici » qu'il se trouvait, le fameux trésor.... Commençant à bouger le rocher, il tenta de le faire basculer pour voir ce qui se trouvait en dessous, après avoir déblayé les déchets. Puis, peut-être qu'il se mettrait à creuser. La grande question aurait peut-être enfin une réponse : qu'avait caché le Pochtron ? | | | | |
| | Mar 27 Fév - 17:48
Jean-Gabriel. Leur petit périple n'avait pas empêché Karim de questionner Jean-Gabriel au sujet de son avenir, de manière indirecte. Quitter Grey Terminal ? Mouais. Beaucoup essayaient. Rares étaient ceux qui y parvenaient, finalement. Il fallait déjà trouver ou construire un radeau susceptible de les mener sur une autre île... et ça n'était pas chose aisée, pour les mendiants qu'ils étaient, même si beaucoup de gamins y songeaient durant leur vie. De fait, le garnement se contenta de hausser les épaules, resserrant légèrement son étreinte sur la jambe de bois de Papy Grignotte. C'était pour lui qu'il était resté, dans un premier temps : pour s'assurer que le trésor d'Alphonse le Pochtron ne tomberait pas dans l'oubli. Il avait été tellement obnubilé par cette idée qu'il n'avait jamais trop songé à la suite des événements... D'autant que finalement, ce n'était pas le Pochtron mais un autre étranger qui avait pointé son museau pour récupérer de trésor enfoui. Les repères du gamin avaient été mis à mal, et sa réponse en fut, d'une certaine manière, un aveu relatif.
-Ben pour aller où ? Au moins ici, j'peux vivre. Laconique, mais plus profond qu'elle n'y paraissait, cette réponse était le reflet d'une vérité assez simple et limpide. Le Roi de la Colline avait pu s'imposer, sur le Grey Terminal, comme l'une des têtes d'affiche des quelques gamins qui y vivaient. Avec le temps, il avait appris à esquiver les adultes, à éviter de se fourrer dans des ennuis colossaux. Il était débrouillard, suffisamment pour voler à manger, quitte à s'introduire en ville incognito pour se faire... Alors bien sûr, cette existence n'avait rien de glorieuse, mais le Monde extérieur ne lui semblait finalement guère plus hospitalier qui l'île de Dawn et son Royaume injuste. Qu'est-ce qui lui garantissait que les autres îles étaient moins inéquitables ? Il n'avait jamais eu l'occasion de le vérifier par lui-même, en tout cas...
Toujours fut-il que, quelques minutes plus tard, le trio se retrouvait à quadriller une zone approximative pour tenter de mettre la main sur un vestige qui aurait pu leur indiquer la présence de l'ancien arbre. Si le vieillard ne se donnait guère de mal, se contentant de balayer l'endroit d'un regard inquisiteur, Jean-Gab quant à lui se faisait un brin plus assidu dans ses recherches. La curiosité prenait le pas sur tout le reste : il avait envie d'en savoir davantage quant à ce qu'Alphonse le Pochtron avait pu vouloir planquer ici, dans un lieu si pauvre et pathétique. Cela paraissait assez étranger d'imaginer qu'il ait été capable d'y cacher un objet de valeur, comme de l'or ou des berrys... Mais pourquoi pas, après tout ? S'il ne l'avait jamais vu en vrai, le garnement avait plusieurs fois entendu parler de l'alcoolique et de son penchant pernicieux pour la boisson. S'il n'avait lui-même jamais bu, il ne savait que trop bien que les mendiants, lorsqu'ils en abusaient, se trouvaient comme dans un état second, et réalisaient des actions encore plus incohérentes qu'à l'accoutumée. Certains devenaient plus agressifs, d'autres plus tristes... Et d'autres, enfin, purement et simplement stupides. De fait, quand Karim sembla déceler quelque chose et se mit à creuser sous un rocher qu'il avait déplacé, le jeune enfant fit les yeux ronds et se rapprocha d'un pas léger et vigoureux. Il demeura aux côtés de l'homme-bête, scrutant le trou qui s'élargissait d'instant en instant, tandis que le vieil homme se joignait à la fouille à son tour.
Finalement, lorsque les mains de Karim commencèrent à butter sur un coffre, le vieil homme fut le premier à réagir, mais d'un air désarçonné plus qu'autre chose. Il se plia légèrement, posant ses mains sur ses cuisses pour observer le coffre d'un peu plus près, en se contentant pour l'heure de lâcher une petite exclamation. Il ne s'attendait vraiment pas à ce que ces recherches soient fructueuses... Jean-Gab, quant à lui, fronça les sourcils. Il allait attendre d'avoir une opportunité pour s'enfuir avec le butin, mais, dans l'immédiat, il devait déjà laisser l'homme bête l'extraire du sol... Voire l'ouvrir. Ce ne serait qu'à ce moment précis qu'il pourrait tenter quelque chose ! Si l'homme-bête, quant à lui, décidait d'ouvrir le coffre dès à présent, il en manquerait pas de pouvoir en observer le contenu : un petit fruit, de la taille d'une pomme, couvert d'étranges gravures...
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| Mar 27 Fév - 22:25 Creuser, c'était une action qui laissait le temps de réfléchir. C'était long, chiant et dans ces conditions, sans savoir ce qu'il y avait au bout, interminable. Pour l'Ookami, c'était donc une action idéale qui lui permettait comme à de rares reprises de penser. Et à quoi pouvait-il penser actuellement ? À la bière, oui, mais pas que ! Il pensait au moment où il quitterait l'île, à ce sentiment de liberté qu'offraient les navires lorsqu'ils quittaient l'île et qu'ils prenaient la mer. Lui et Finn étaient constructeurs navales, ingénieurs même ! Cependant, lui était trop fainéant pour développer actuellement ses compétences, tandis que l'autre ne semblait plus intéressé par son métier depuis bien longtemps.
C'est avec un soupir las qu'il continua à penser en bêchant la terre sale avec ses mains. Il avait depuis longtemps compris pourquoi être sédentaire ne lui conviendrait pas. Il s'agissait d'un mode de vie particulier : s'installer, construire sa maison, y habiter et plus longtemps après, dans certains cas, y mourir. Il n'explorait alors nullement le monde... C'était triste. Une vie sans aventures, une vie sans émotions. À un moment, il s'arrêta de creuser non pas pour reprendre son souffle, mais pour dire à Jean-Gab :
- Tu survis à peine dans ce taudis. Dehors, t'as la liberté de choisir comment tu vis, de vivre une aventure géniale. Tu vois des choses que t'aurais pas imaginé. J'viens du Nouveau Monde, au-delà de Red Line, c'est la zone la plus dangereuse qui existe. Là-bas, t'as des îles qui volent, des îles qu'on ne voit même pas. T'as des paysages magnifiques. Il était nostalgique mais il s'y voyait. Les îles qu'il avait visité étaient de beautés si disparates, si éparses, et elles représentaient une plus-value sur sa vie. Il avait longtemps vécu en croyant que c'était la seule chose qui existait, mais il avait réellement compris la beauté de cet endroit quand elle avait commencé à lui manquer. Il sourit à pleines dents, avant de penser que cette aventure sur l'île de Dawn était une belle transition avec ses futures péripéties.
- J'vais m'barrer d'ici bientôt, avec ou sans ce putain de trésor. J'peux t'emmener avec moi s'tu veux. Alors, continuant à creuser, il tomba bien assez tôt sur le fameux coffre. Il pourrait prendre la clef qui était peut-être nécessaire pour l'ouvrir, ou alors la serrure avait cédé d'elle-même avec le temps et la rouille, cependant le blond ne le découvrirait pas maintenant. Il prit le trésor, sortit du trou et regarda ses deux interlocuteurs. Le vieux, c'était pas forcément une mauvaise chose de le laisser là. Le gamin, lui, il crèverait s'il ne le prenait pas avec lui. Aujourd'hui, ou plus tard dans la misère, mais il crèverait un jour ou l'autre. Seul.
Même s'il n'aimait pas cette idée, il voulait faire quelque chose pour le vieillard. Un long voyage serait sûrement trop compliqué, mais un voyage plutôt court...
- J'vais ouvrir cette boîte avec mes compagnons. Vous pouvez v'nir, et l'ouvrir avec nous. Toi, l'vieux, si tu veux, je peux t'emmener avec nous quelque part d'autre. Crever dans cette décharge, ou ailleurs, ou finir tes jours sur la mer, peu importe. Et toi, gamin... La vie ici, c'est pas la pire qui existe. Mais t'as rien vu. T'es assez curieux pour chercher un trésor. Est-ce que tu veux l'être assez pour découvrir le monde ? C'était une belle proposition. Elle faisait écho à sa première proposition au vieillard dont il se fichait malgré tout, mais à qui il était reconnaissant. Et si, aux yeux du monde, sa proposition était maladroite et même caricaturale d'un bon bourrin, elle avait la valeur d'un « merci ». Jean-Gab avait réussi à impressionner Karim. S'il décidait de l'accompagner ou de faire en sorte que leurs routes se séparent, alors... Ouais, alors il partirait. Il n'insisterait pas. C'était pas dans sa nature. | | | | |
| | Mer 28 Fév - 20:12
Jean-Gabriel. La proposition de Karim, ni l'un ni l'autre des deux mendiants réunis à ses côtés n'auraient pu l'anticiper. Ils se concertèrent d'un regard interrogatif, quand bien même ils ne se connaissaient ni d'Eve, ni d'Adam, et qu'ils n'avaient probablement pas les mêmes raisons d'y songer plus que légèrement. Le premier n'était qu'un gamin qui envisageait de plus en plus sérieusement de fausser compagnie à la misère du Grey Terminal qui, effectivement, n'avait eu de cesse de le déprimer et de le démoraliser, au point de ternir considérablement sa ligne d'horizon et les objectifs qu'il aurait pu vouloir se fixer au jour le jour. D'autant qu'il ne possédait pas vraiment d'amis ou de contacts, dans le coin... Bien sûr, il lui arrivait de plaisanter avec les autres gamins, notamment ceux qui, comme lui, avaient été un temps les favoris de Papy Grignotte, mais son rôle de principal Roi de la Colline l'avait poussé à vivre en solitaire la plupart du temps. A s'endurcir, d'une certaine manière. Du coup, cette perspective était alléchante, d'autant que les histoires que venaient d'évoquer très brièvement son interlocuteur avaient de quoi fasciner ses yeux d'enfants. Des îles volantes ? Des îles invisibles ? Ça devait être fantastique, et si le commun des mortels d'East Blue aurait probablement ri au nez de Karim, lui n'en avait pas franchement l'envie. D'autant qu'il avait du mal à croire que celui-ci puisse vouloir s'encombrer d'un gamin au point de lui débiter des mensonges et des sornettes pour l'appâter et l'amadouer. Mouais, peu probable... Le second mendiant, quant à lui, n'avait plus envisagé l'option de quitter Dawn depuis que ses vieux os avaient commencé à le faire souffrir. Difficile d'imaginer qu'il pourrait voler un navire et naviguer par ses propres moyens, dans ce cas de figure... Pourtant, il n'était pas forcément aussi fataliste et négatif que le marmot quant aux autres îles : il avait vieilli et avait pu en entendre parler quelques temps durant, après tout !
C'est pour cela qu'après ce bref échange visuel, les deux clochards finirent par hocher la tête, plus ou moins convaincus. Karim avait raison : c'était là la meilleure possibilité de s'extraire du Royaume de Goa et, par conséquent, de trouver un peu de dignité ailleurs... Tant dans la survie que dans la mort. Ils finirent par prendre la parole, l'un comme l'autre, donnant leur accord à cet inconnu qu'ils voyaient désormais tout deux comme un futur compagnon d'infortune.
-Ben je dois admettre que crever ici c'est pas une idée qui m'obsède... Je serais pas contre le fait de voyager un peu, ouais... -J'veux bien prendre la mer aussi, mais dans c'cas, c'est moi qui choisis où on va ! J'vais pas laisser un plouc me guider ! Dans le fond, Jean-Gabriel n'oubliait pas son objectif : celui de voler le coffre... Sauf que le contenu n'était peut-être pas aussi intéressant que la perspective d'un voyage à l'extérieur de Dawn. Du coup, pour l'heure, il préférait encore se tenir à carreaux jusqu'au moment où il en saurait davantage pour prendre une décision. Suivre Karim, ou lui fausser compagnie en lui subtilisant ses biens ? Il ne s'inquiétait pas trop quant à l'avenir, dans tous les cas : il se savait débrouillard, et même probablement susceptible de s'en sortir en pleine nature, tant que le climat était clément et qu'il avait sa vieille jambe de bois pour se défendre des agresseurs potentiels...
C'est normalement la fin de l'anim ! Je vais t'envoyer les deux fiches par MP, ainsi qu'une précision sur la suite des événements ! _________________ | | | | |
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Race : Homme-Loup
| Jeu 1 Mar - 16:25 Au fond, s'il ne parlait pas forcément bien, Karim sentait qu'il pouvait avoir du charisme auprès de ces envahisseurs de la vie réelle. Ils ne prendraient pas de pincettes pour s'adresser à ce grogneur de service, à moitié abruti par ses sentiments et à moitié impulsif. Il ne faudrait pas bien longtemps avant qu'ils ne remarquent dans quelle galère ils s'étaient engouffrés, et pourtant... Il y avait là quelque chose de plaisant, de captivant même. Il fallait prendre en compte un nombre incalculable de paramètres dans le monde réel, mais ceux de Karim se réduisaient à la survie et au plaisir. Il pouvait faire preuve de plus de réflexion, notamment pour retrouver son fils, cependant Jean-Gabriel et le vieux étaient tous deux loin de se douter de l'histoire de cet homme-loup. Enfin, fatalement, Karim finirait par les surprendre et les décevoir. L'un dans l'autre, la fin de l'histoire, il la connaissait déjà.
Ramenant le coffre jusqu'à ses camarades, il les retrouva près de l'embarcation de fortune qu'ils avaient « trouvé » à leur départ de Saba. Finn l'accueillit avec un regard réprobateur tandis qu'Achounne et Bayt s'étaient contenté de soupirer. La petite bande était composée de deux hommes animaux et d'un humain qui semblait détonner dans le lot. La première remarque fut un tantinet acerbe :
- C'est qui ces deux-là ? J'espère que t'as pas ramené deux bouches à nourrir... - Si c'est pour me faire traiter comme ça, j'préfère encore me barrer. Pas question qu'un vieux schnock... - Vieux schnock ?! Vieux schnock ?! Abruti de gamin ! Les grognements retentirent alors même que les animaux n'étaient pas mêlés à la bagarre. Le sourire moqueur d'Achounne et le regard déjà blasé du vieillard en disaient long sur les relations qui allaient s'installer dans le groupe. Cependant, la dispute de première rencontre fut terminée dès que la voix de Bayt, ponctuée de ses onomatopées, désigna la boite en acajou qu'avait ramené le blond.
- C'est l'trésor d'Alphonse le Pochtron, expliqua fièrement Jean-Gabriel dont le regard accusait déjà Finn. - Qu'y-a-t-il dedans, abruti d'gamin ? - Je... Je sais pas ! Hurla-t-il en prenant la jambe de bois et en tapant Finn directement dans un nerf. Les moqueries de Karim n'arrangèrent pas le cas du gamin qui, s'il n'avait aucun savoir-vivre et un franc-parler des tonnerres de dieu, était déjà devenu l'ennemi numéro un de l'ami du loup. Quand enfin les tensions furent redescendues, ce fut le petit « leader » de la bande qui ouvrit la boite et dévoila son contenu sous les yeux émerveillés de leurs autres collègues. Si Bayt haussa un sourcil de surprise et que Karim sembla reconnaître l'objet, tous les autres furent dubitatifs devant ceci.
- Un fruit ? Décevant, marmonna Achounne. - Tout ça pour ça... Et qu'est-ce qui va payer la bouffe ?! La voix de Finn était moqueuse, cependant l'Ookami referma immédiatement la boite et la rangea dans une poche. Il échangea un regard avec Bayt et haussa les épaules. Ils allaient faire le camp ici, pêcher et partirait le lendemain. Ce fut cette nuit-là que la mesquinerie d'un de leurs nouveaux compagnons prit le dessus et, tandis qu'il avait décidé fermement de s'emparer du contenu du coffre sans en connaître les enjeux, il dévora une partie du fruit du démon et se mit à hurler en pleine nuit. Karim, fou de rage, l'envoya dans la mer où ce fut Achounne qui dut aller le chercher.
- Un quoi ? Fit-il en retrouvant son souffle. - Un fruit du démon. C'est un fruit qui donne les pouvoirs d'un démon à ceux qui le mangent... En gros, des pouvoirs surnaturels mais qui te rendent maudit des eaux. Super pratique, hein ? - T'façon, j'ai jamais aimé nager, pff. - Ils valent plusieurs centaines de millions sur le marché noir, déplora Bayt. Cela nous aurait arrangé. Tous les regards se tournèrent vers le gamin qui, hésitant, se demanda s'il allait survivre dans ce groupe après cette menue erreur. Bah, ils avaient qu'à le prévenir avant ! Quelle bande d'adultes inconscients. - Citation :
- Conclusion du rp ! Merci, c'était cool !
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