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Dim 25 Fév - 22:31


L'amour n'a pas d'âge.
Lui, si.

Le tic-tac du pendule, au beau milieu de la nuit, me torturait au plus profond de l’âme. Putain d’horloge. Les mains mêlées l’une dans l’autre, les coudes posés sur la table, je fixais avec insistance mon jus d’orange. Persuadée que boire mon quatorzième verre de la soirée ne m’aiderait pas à dormir, j’apportai le délicieux nectar à mes lèvres.

C’était décidé : je devais y aller, et découvrir le secret d’Attraction Town. Depuis que l’on m’avait parlé de cette île, je ne pouvais cesser d’y penser. Lorsque je travaillais, j’y pensais. Lorsque je mangeais, j’y pensais. Lorsque je dormais, j’en rêvais. Et maintenant, je n’en dormais plus. Même à des centaines de miles de moi, le fléau de l’île s’était abattu sur moi. Seulement, je n’avais envie ni d’amour, ni de mariage. Juste de savoir ce que cette île cachait. Si sa réputation semblait maintenir le bout de terre en paix, c’était qu’une chose puissante s’y trouvait. L’air ? Une malédiction ? Aucune idée, grand mystère. Quoi que ce fût, je sentais qu’il était possible, en découvrant la chose, de détourner son utilisation pour en faire une arme. Après tout, fausser les sentiments au point de rendre amoureux des inconnus, voire des ennemis, c’était assez fou. Moi, je considérais ça plus comme une arme qu’une protection. Et puis, si on pouvait distribuer l’amour comme ça, qu’en était-il des autres sentiments ? Il fallait que j’en ai le cœur net.

Voilà les raisons qui m’avaient poussé à voyager jusqu’à Attraction Town, malgré les mises en garde de tous ceux qui m’en avaient parlé. Après tout, j’étais prévenue : je n’avais qu’à éviter le monde, pour ne pas tomber amoureuse. Il fallait vraiment être bête, pour se laisser avoir le béguin sur cette île, quand on connaissait sa réputation.

***


Ooooooooooooooh, amour de ma viiiiiie !

Comme je l’aimais ! Il était si beau, si fort, si intelligent. Un homme, un vrai. Avec lui, je me sentais mieux que sur un nuage. J’étais dans l’espace, sur une autre planète. Mon cœur s’était arrêté lorsque je l’avais vu. Nos regards s’étaient croisés, et une nouvelle histoire avait connu le jour. Une histoire comme dans les contes, dans laquelle il était le prince, moi la princesse.

Tout était parfait, en lui. Sur son visage, sa belle moustache, parfaitement taillée, poussait comme deux ailes à l’avant de son crâne brillant. Il portait toujours une paire de lunettes noires, parce qu’il avait mal aux yeux, à cause du soleil. Mon pauvre bébé, si j’avais été médecin, j’aurais donné corps et âme pour soigner ses maux ! J’aurais pu toujours voir ses magnifiques yeux, ainsi. Malgré ce petit défaut, nous étions heureux.

Ses petits défauts, de toute manière, je les aimais aussi. Il avait les bras un peu flasque, mais quand je m’allongeais près de lui, je pouvais y poser confortablement ma tête. Aussi, il était un peu vieux, par rapport à moi. Mais l’âge et l’expérience le rendaient si intéressant ! Il pouvait parler de tout et n’importe quoi, avait tout vu, tout entendu. Sa culture ne connaissait pas de limites. Et quel grand cœur il avait ! Toujours aux petits soins, avec moi. Il m’offrait des roses chaque jour, et ne manquait jamais une occasion de se montrer galant. Il n’avait d’yeux que pour moi, et moi, que pour lui. Je connaissais bien des gens dont la relation avait été toxique, soit pour l’un, soit pour les deux amants. Pour nous, rien de tout ça. J’en avais eu un peu peur, au début, mais il avait rapidement su effacer toutes mes craintes. Cet homme était mon idéal.

Et puis, il n’y avait pas que sa beauté, extérieure ou intérieure. Pour moi, une relation ne pouvait pas marcher si les intimités ne venaient pas avec. Bon, je n’avais jamais été en couple, mais je m’imaginais mal avec quelqu’un d’ennuyeux, sur ce point-là. En fait, je m’étais toujours mal imaginée en couple. Enfin, ça, c’était avant de le rencontrer. Mon doudou d’amour, aaah ! Quoi qu’il en fût, il était un amant fantastique. Un dieu, même. Il avait l’expérience, le fun, et l’énergie ! Bon, il lui arrivait de ne pas arriver à s’endurcir, mais je ne lui en voulais pas… l’âge l’excusait.

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L'amant

Ce qui était bien, avec lui, c’est qu’il aimait les mêmes choses que moi. Bon, il était peut-être rassasié plus vite, et se contentait de quelques fessées, qui, il fallait l’avouer, manquaient parfois de muscle. Mais ça restait bien, quand même. Surtout qu’il n’hésitait pas à agir en public. Et ça, niveau piment, c’était du piment de Cayenne !

Un beau matin ensoleillé, d’ailleurs, nous nous promenions, main dans la main, lorsqu’il me glissa à l’oreille :

J’ai très envie de jouer, ma petite merveille !


S’ensuivit une petite tape sur le derrière qui me fit sursauter. Comme j’aimais, ces petits surnoms que nous nous donnions. Ça aussi, ça faisait partie de notre conte. Et avant même que je ne puisse lui dire à quel point j’en avais envie, moi aussi, il avait bondi sur moi, comme un petit koala, enlaçant ses jambes autour de ma taille, et remuant la tête dans ma poitrine encore vêtue, l’embrassant par-dessus le tissu. Moi, ça me chatouillait, et je me débattais en riant, alors qu’il se tenait toujours mieux à mes seins.

Ah, comme j’étais heureuse !

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Alchimie Singulière
C’était une belle matinée, le soleil brillait, les quelques oiseaux dans le ciel se laissaient aller à leurs chants matinaux, et un homme tout de noir vêtu baillait ostensiblement. Il s’agissait de Massy, son habituel chapeau de paille sur la tête, il déambulait dans les rues d’Attraction Town. Au vu de sa mine renfrognée, il était inutile de dire qu'il n’était pas spécialement de très bonne humeur. Ses deux compagnons l’avaient envoyé à pour faire ce qu’ils qualifiaient de « mission suicide ». En effet, ils lui avaient demandé de faire les courses dans la célèbre île de West Blue surnommée la « ville de l’attraction ». Le jeune homme se demandait honnêtement en quoi c’était assez difficile pour que ses compagnons de voyage utilisent de tels termes. Il ne s’était d’ailleurs absolument pas fait prier pour le demander directement aux concernés.

-« Mystère et boules de gomme. » Avait répondu Bell, retenant un frisson.
-« Crois-moi, gamin, tu n’as pas envie de le savoir. » Lui avait dit Erik, hochant la tête de bas en haut.
-« Eh bien, figure-toi que si, j’ai envie de savoir ! » Avait répondu le concerné, légèrement en colère d’avoir été forcé de se lever aux aurores.
-« Disons juste que… ce qui se passe à Attraction Town reste à Attraction Town. » Finit par soupirer le vieillard. « Ai-je été assez clair ? Oh et puis peu importe ! Mets-toi donc en route, et essaye de revenir avant demain soir ! »

Sur ces mots, le navigateur barbu poussa le maudit hors du bateau, le faisant atterrir sur une plage de sable fin. Tandis qu’Umbra tachait de comprendre ce qui venait de se passer, ses amis étaient déjà partis loin. En effet, pour une raison ou une autre, ils avaient jugé bon de mettre plusieurs mètres de distance entre eux et l’île. Pestant sur son sort, le kangourou fut obligé de se mettre en route, ignorant ses camarades qui comptaient visiblement surveiller le coin depuis le grand large grâce à la longue-vue d'Erik. D’ailleurs, pourquoi donc s’étaient-ils éloignés à ce point ? Et plus encore, pourquoi passerait-il plus d’une journée à faire de simples emplettes ? C’est en se posant ces questions que le zoan avait fait ses premiers pas dans la ville, qui n’avait pas l’air d’avoir volé son nom si on en jugeait par les nombreux magasins liés à l’amour.

Poussant un énorme soupir, l’épéiste à la chevelure noir de jais décida de mettre de côté ces souvenirs peu agréables. Il allait acheter ce dont ils avaient besoin et quitter en vitesse le coin. Plus vite il le ferait, plus vite il pourrait se lancer dans une petite sieste matinale comme il les aimait tant. Soudain, le jeune homme aperçut du coin de l’œil un mouvement très brusque, un sursaut. Regardant dans sa direction, le marsupial fut témoin d’une agression assez peu commune. En effet, il s’agissait d’un vieillard qui s’était agrippé à une pauvre jeune femme. Il lui avait bloqué tout espoir de fuite en enlaçant ses jambes autour d’elle, et il était en train se frotter frénétiquement contre la poitrine de la malheureuse. C’était une attaque à n’en point douter, et les intentions du détraqué étaient évidentes.

Voyant que personne n’était prêt à intervenir malgré les débattements de la pauvre fille, Death Shade décida qu’il était temps d’agir. Dégainant un de ses sabres qu’il tint par la lame, il fonça à toute vitesse vers le vieil agresseur qu’il frappa d’un bon coup de garde à la tête. Si ça, ça ne lui remettait pas les idées en place, alors le bretteur ne savait pas ce qui pourrait le faire. Toutefois, Massy ne tarda guère à comprendre qu’il y était allé un peu trop fort en voyant sa cible lâcher prise et finir inconsciente au sol, le visage contre terre. Enfin, ce n’était pas non plus suffisant pour laisser de vraies séquelles à ce vieux fou, sans oublier qu’il l’avait totalement mérité. Rengainant son arme, Umbra se tourna vers la jeune femme et lui dit d’une voix se voulant rassurante :

-« Allez-vous bien, mademoi… selle… »

L’espace d’un instant, le maudit était resté sans voix devant le spectacle que représentait la personne sous ses yeux. Jamais de sa vie il n’avait rencontré pareille femme. Ses cheveux uniques d’un rose bonbon éclatant allaient parfaitement avec sa mignonne petite frange. Ses magnifiques yeux couleur or brillaient de mille feux, faisant passer les plus beaux joyaux pour des cailloux sans valeur. Elle avait aussi un sourire radieux qui aurait suffit à faire fondre le plus froid des glaciers. En d’autres termes, elle possédait un véritable visage d’ange. Comme on pouvait s’y attendre, le reste de son corps n’était pas décevant non plus. Elle avait de magnifiques courbes qui étaient sublimées par son bel imperméable, ses hanches en particulier étaient tout bonnement divines. Oui, aucun doute là-dessus, cette femme était parfaite, une véritable déesse de la tête aux pieds !

-« J-j-j-je… Euh… V-v-v-vous… Euh… J-j-je m-m’appelle M-M-Massy U-U-Umbra… Euh… E-et vous ? » Balbutia-t-il, tremblant de temps à autre.

Massy était totalement sous le charme de cette belle inconnue, c’était d’ailleurs la première fois de sa vie qu’il tombait amoureux de qui que ce soit. Cela expliquait en grande partie son approche quelque peu hésitante et les tremblements dont il avait été victime en prononçant ces quelques mots. À le voir comme ça, on aurait presque pu se dire qu’il était effrayé, voir même tétanisé, pour une raison ou pour une autre, mais qui donc aurait pu lui en vouloir ? En plus de n’avoir jamais été doué pour tout ce qui touchait au relationnel et au social, c’était la première fois qu’il ressentait pareil sentiment. Il avait largement de quoi être intimidé, le pauvre.



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Massy Umbra
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Lun 26 Fév - 21:59


D'amant comme de chemise !


Poum. Mon amour de toujours, celui que j’avais attendu, pour qui j’aurais donné ma vie, tomba sec. Si je n’avais pas vu l’arme de l’agresseur, j’aurais pu croire à une crise cardiaque. Que la vie était courte, imprévisible et cruelle ! Elle prenait nos être chers sans bonjour ni adieu, ou plutôt, qu’avec des adieux. Ce fut mon cœur à moi, qui s’arrêta, quand je le vis détacher mollement son étreinte de mon corps.

Ch… Chouchou ?!

Au travers de mes yeux, l’épouvante, l’angoisse, la frayeur, l’horreur, le désespoir paraissaient. Et s’il était mort ? Comment vivrais-je, sans lui ? Je tendais vainement le bras vers lui. Il était bien trop tard pour le rattraper. Son chapeau avait volé, sous le coup du gars, et son crâne d’habitude si lisse, propre comme un sous neuf, s’était vu affublé d’une énorme bosse bleue. Un œuf pourri sur son magnifique rocher.

Qui que ce fût, celui qui avait osé abîmer la tête de mon tendre allait le payer, et cher. D’une seconde à l’autre, la haine remplaça la crainte. Ça allait péter. Je serrais les poings, prête à en découdre. Cet enfoiré allait vite comprendre qu’on ne brisait pas ainsi une journée et demie de relation. Je me retournai brusquement vers l’agresseur, profitant de mon pivot pour prendre un élan avec mon poing.

Allez-vous bien, mademoi… selle…


TU VAS PAAAAaaa… yer…

J’avais parlé en même temps que lui. Quelle malpolie je faisais ! Je tentais de balbutier quelques excuses, mais seul un gazouillis sembla glisser hors de mes lèvres. Ma main, elle, qui désirait jusqu’alors donner la mort à ce doux chérubin, s’ouvrit pour que seuls mes doigts viennent effleurer sa joue. Un frisson me parcourut, suivi d’une petite décharge. C’était ça, le coup de foudre. Le grand amour, le seul, le vrai, venait de m’atteindre. Le vieillard, par terre, pourrait courir pour obtenir mon secours. Ce n’était qu’un vieux crouton, bon à jeter, un pervers qui avait voulu abuser de moi. Et lui, ce mystérieux chevalier, m’avait sauvé des griffes du putride.

Sa peau, je la caressais comme une fleur de coton, pure, jeune, blanche, sans défauts ni rides. Silencieuse, j’échangeai timidement un regard. On avait toujours dit de mes yeux qu’ils étaient exceptionnels, à cause de leur couleur peu commune. Mais à côté des siens, ils ne valaient pas trois sous. Ses yeux, à lui, ils étaient fantastiques. Jamais, auparavant, je n’en avais vu de tels : depuis la pupille, une spirale se dessinait et tournoyait tant que possible, sur le noir infini de son regard. Je lui souris, éblouie par le spectacle qu’il m’offrait.

Du reste de son corps, tout était aussi parfait. Que ce fût son visage d’angelet ou son corps que je devinais fin et musclé sous sa tenue, aucun défaut ne se laissait transparaître. Et puis, il était jeune, si jeune. Ca changeait de l’homme que j’avais connu. Et ça me plaisait, énormément, à m’en faire chavirer.

Comme il était mignon, aussi ! Tout timide, il avait bégayé en se présentant. Sa voix tremblait, lui aussi, il me semblait. Comment ne pas craquer ? C’était certain, Massy était l’homme de mes rêves. Qui l’eut cru, qu’un jour, je pourrais aimer ?

Moi, c’est Etsu, murmurai-je, tout près de lui. Et je suis amoureuse de toi.

Et, sans prévenir, je me jetai sur lui, l’enlaçant pour me blottir contre son corps. J’étais bien décidée à ne jamais le lâcher. Ce prince charmant, qui avait surgi de l’ombre pour me sauver d’un vieux cochon, avait été taillé pour moi. Juste pour moi. Pas de temps à perdre : je voulais tout savoir de lui, et l’épouser. J’enchaînai, le tirant avec moi, s’il voulait bien me suivre, jusqu’à un salon de thé délicieux, où l’on faisait les sablés en forme de cœur.

Viens, viens, mon amour ! Je vais te montrer un endroit merveilleux !

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Mar 27 Fév - 1:55


Alchimie Singulière

Un frisson parcourut le corps entier de Massy lorsqu’il sentit les doigts de la belle inconnue effleurer sa joue. Sa voix était si jolie, et quel honneur elle lui faisait de lui faire écouter ses beaux gazouillements. De plus, la peau de sa bien-aimée était comme le reste de son corps, parfaite. La douceur de son épiderme faisait flotter l’épéiste sur un petit nuage. Cela fut d’autant plus vrai lorsqu’elle commença à le caresser tendrement, c’était la première fois qu’on avait ce genre de geste à son égard. Alors, leurs yeux vinrent à se croiser, et le pirate put admirer un peu plus les deux pierres précieuses couleur or qui servaient de pupilles à la belle. C’est à ce moment-là qu’un véritable miracle se produisit : le sourire si magnifique de sa dulcinée le devint encore plus qu'il ne l'était déjà. Un mortel tel que lui était-il vraiment autorisé à contempler un tel chef-d'œuvre ?

-« Moi, c’est Etsu. » Murmura-t-elle, toute proche, de sa voix angélique. « Et je suis amoureuse de toi. »

Le jeune homme s’arrêta un instant, sidéré par les derniers mots de la jolie jeune femme devant lui. Avait-il rêvé ou bien lui avait-elle vraiment déclaré sa flamme à l’instant ? Ses sentiments seraient-ils réellement réciproques ? Non… Ça ne se pouvait pas, jamais une telle beauté pourrait éprouver une telle chose à l’égard d’un laideron comme lui. Il devait s'être imaginé ces quelques mots. C’est alors qu’un nouveau miracle, le deuxième de la journée, se produisit. La belle Etsu se jeta sur le maudit sans crier gare et l’enlaça dans ses bras avant de commencer à se blottir contre lui. Était-il en train de rêver ou bien cela se passait réellement ? Umbra, qui était devenu rouge comme une tomate, décida de se pincer la joue pour avoir une réponse, et jamais il n’avait été aussi heureux de ressentir la douleur caractéristique de son geste. Oui, tout cela était bel et bien vrai, la femme qu’il aimait, celle qui était sans aucun doute l’amour de sa vie, ressentait exactement la même chose pour lui. Encore mieux, il était si proche d'elle qu'il sentait le moindre de ses mouvements, comme s'ils ne faisaient plus qu'un l'espace d'un instant. Il aurait souhaité que ce moment dure toute une éternité.


Cependant, toutes les bonnes choses ont une fin. La divine créature mit fin à son étreinte puis incita le zoan à la suivre. Elle voulait apparemment lui montrer un endroit qu’elle appréciait tout particulièrement. Cerise sur le gâteau, elle l’avait appelé « mon amour », ce qui avait valu à Massy de devenir encore plus rouge qu’il ne l’était déjà. À ce stade, on aurait pu croire qu’il était fiévreux, impression renforcée par sa température corporelle qui atteignait des sommets à ce moment-là. Très vite, la sublime jeune femme l’emmena dans un café visiblement très prisé des environs. Là-bas, il commanda exactement la même chose que sa bien-aimée, c’est-à-dire la spécialité du coin nommée « Love Biscuit », un sablé en forme de cœur. À cela, il avait ajouté un petit café assez fort, quelque chose dont il avait bien besoin vu qu’il s’était levé de si bon matin. Finalement, ce n'était pas un mal, d'ailleurs, puisque cela lui avait permis de rencontre son âme sœur.

-« C-c-c’est d-d-délicieux… » Balbutia le marsupial en avalant une cuillerée de sa commande.

Ce sablé si merveilleux avait mis en joie le sabreur qui s'extasiait devant le goût exquis de sa pâtisserie. Pour couronner le tout, ce goût si unique s'alliait parfaitement avec celui de son café, créant un véritable ballet gustatif. Il n’y avait pas à dire, la belle Etsu était parfaite, aussi bien mentalement que physiquement, aucun doute là-dessus n’était possible. Elle avait dû comprendre d’un regard ce dont il avait besoin et l’avait ramené ici dans sa grande gentillesse pour le soulager de ses souffrances. Une telle bonté d’âme alliée à une telle beauté, c’était tout simplement surnaturel. Prenant son courage à deux mains, le bretteur susurra à sa dulcinée quelques mots doux :

-« Ô mon ange, tu es si belle, si pure, si douce, si attentionnée, si maline… Tu es tout bonnement parfaite… Je sais qu’un grand dadais comme moi ne mérite pas une déesse telle que toi, et je sais que c’est si soudain… Mais accepterais-tu de devenir ma petite amie ? »

Ceci, mes amis, était le troisième miracle de la journée. Massy venait de parler à l’élue de son cœur sans le moindre balbutiement ou la moindre erreur. Il aurait presque pu en hurler de joie tellement il était fier de l’exploit personnel qu’il venait d’accomplir. Cependant, le suspens et l’attente d’une réponse de la part d’Etsu l’empêchaient de se réjouir comme il aurait dû le faire.



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Mer 28 Fév - 20:18
Oui !




Le café semblait lui avoir plu. C'était un bon début. Je ne voulais pas le décevoir, pas si tôt. Ni jamais, d'ailleurs. Je l'avais regardé boire son petit café et déguster son sablé, tranquillement, sirotant un jus d'oranges cueillies le matin même. Je souriais naturellement en le voyant faire, la simple existence de ses gestes, de sa présence, suffisant à me rendre heureuse. Comme je l'aimais ! C'était physique. Dès que j'entendais sa voix, dès que je le voyais, ou dès que sa senteur parvenait à mon nez, je sentais mon cœur s'emballer. Ça le pinçait, le serrait, mais pas comme lorsque l'on est triste. Non, là, il me semblait que l'amour déposait son enveloppe chaude autour de mon cœur, et qu'il le prenait dans une longue étreinte, sans vouloir s'en décoller.

Et si sa timidité et ses petits bégaiements m'avaient charmée, quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'à son tour, il me déclara sa flamme, sans aucune hésitation. Sous l'étonnement, j'étais restée coite, le regardant avec deux grands yeux tremblants, auxquels, lentement, s'était ajouté le plus radieux de mes sourires. Des larmes de joies me montèrent aux yeux, alors que je m'écriai :

Oui, oui ! Bien sûr que je veux !

Dans l'élan, je m'étais jetée sur lui, pour l'enlacer. C'était physique, physique ! J'avais envie, non, besoin de le sentir proche de moi, de le câliner, de sentir sa peau contre la mienne. Je me blottis contre lui, fermant les yeux, les lèvres tirées jusqu'aux oreilles. J'étais prête à m'endormir dans ses bras ; j'étais bien, j'étais heureuse. Il m'ensorcelait. La vie avec lui était tellement plus tendre. J'oubliais tous mes petits malheurs, et tous les grands malheurs du monde qui nous avait accueillis. Plus rien n'importait, si ce n'était nous, et chaque seconde que nous vivions ensemble.

Mes paupières se soulevèrent. Pourquoi les fermer ? Un rien m'enchantait, tant que Massy n'était pas loin de moi. Je devais profiter du magnifique monde qu'il me faisait voir. Seulement, lorsque mon regard se dressa, je découvris son visage tout prêt du mien. Si près du mien.

Boum... boum... Allez, tu en as envie.

Mes pupilles oscillaient, tandis que leur faisaient face les lèvres roses de Massy. Je me redressai doucement, dans ses bras. Nos visages n'avaient jamais été aussi proches. J'admirai encore un peu ses yeux, et le dévisageai à nouveau, comme un inconnu. Son visage, je le connaissais déjà par cœur. Mais je ne me lassais pas de l'observer, de le contempler, de le redécouvrir.

Boum, boum... Vas-y !

Avec lenteur, avec envie, mon museau s'était approché du sien, encore un peu plus. Je sentis mes joues se teinter de rose, peut-être même de rouge. Ca m'arrivait tout le temps, de rougir, que ce soit à cause d'une petite colère, à cause d'un chagrin, à cause d'un coup de foudre. Mais jamais mon visage ne s'était empourpré d'amour, d'un véritable amour. Et à chaque millimètre qui ne nous séparait plus, je sentais ma respiration plus forte.

Boum, boum, boum ! Lance-toi, ou j'explose !

Je n'en pouvais plus d'attendre : mes lèvres vinrent aux siennes.

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Jeu 1 Mar - 0:21


Alchimie singulière
Massy, en attente d’une réponse à sa requête, fixa longuement sa bien-aimée. Bien sûr, il savait qu’elle pouvait refuser. Après tout, pourquoi une si belle demoiselle sortirait avec quelqu’un comme lui ? Mais même si le bretteur était convaincu que la sublime Etsu lui dirait non, il ne pouvait s’empêcher d’espérer de tout son être une réponse positive. C’était fou à quel point lui, pessimiste de première, pouvait s’accrocher à une telle chimère en ce moment. Au fond, il savait que c’était joué d’avance, que sa dulcinée, aussi gentille qu’elle soit, n’allait pas faire semblant de l’aimer juste pour ses beaux yeux. Aussi, il commença à se préparer mentalement au rejet dont il allait être victime sous peu. Mais alors que tout semblait perdu pour lui, il remarqua deux choses, prémices de ce qui allait faire de ce jour le plus beau de sa vie.

La première était le magnifique sourire de cette délicate jeune femme. S’il était habituellement d’une beauté telle qu’on pourrait sans peine le classer parmi les plus belles merveilles de ce monde, il n’était rien en comparaison de celui qu’elle lui faisait maintenant. La seconde, quant à elle, était bien plus simple, mais aussi bien plus lourde de conséquences : l’élue de son cœur pleurait. Cependant, ce n’étaient pas des larmes de tristesse si on en jugeait par l’éclat du radieux sourire de la créature angélique. Par élimination, il ne pouvait s’agir que de larmes de joie. Umbra se surprit alors à regagner espoir, peut-être que tout n’était pas perdu, après tout ? Enfin, les paroles de la déesse vivante qui lui avait volé son cœur vinrent achever l’appréhension de l’ancien esclave :

-« Oui, oui ! Bien sûr que je veux ! »

Jamais de sa vie Massy n’avait connu de telle joie, s’il flottait sur un petit nuage depuis un moment déjà, c’était bel et bien au paradis qu’il se trouvait maintenant. Le fait que sa petite amie l’ait enlacé à l’instant y était aussi pour beaucoup, bien sûr. Sentir son amour se blottir contre lui était la plus douce des sensations qu’ait pu connaître le jeune homme. Les sentiments que cela lui procurait étaient tout bonnement indescriptibles tant ils étaient uniques. Il aurait aimé que cet instant dure pour l’éternité, et il le fit savoir à sa dulcinée en enroulant ses bras autour de sa taille. Alors, sans qu’il le remarque, son visage s’approcha de celui d’Etsu qui releva la tête. Ils étaient maintenant si proches qu’il sentait le souffle de la belle, et ce n’était pas la seule chose qu’il sentait. En effet, collés comme ça, il pouvait ressentir les battements de cœur de sa partenaire. Alors, une idée vint en tête à l’épéiste dont le cœur commença à battre la chamade, comme synchronisé avec celui de sa bien-aimée : et s’il l’embrassait ? Il n’était pas un expert dans ce genre de choses, mais la situation, l’endroit, leur position, tout s’y prêtait parfaitement…

Alors il se plongea dans les deux trésors dorés qui servaient d’yeux à l’amour de sa vie. Jamais ils ne lui avaient paru si beaux, si brillants, si parfaits… Il ne pourrait jamais se lasser d’une telle vision, c’était tout simplement au-dessus de ses forces. Ayant enfin pris une décision, Umbra avala sa salive et commença à rapprocher ses lèvres de celles d’Etsu, sans remarquer qu’elle en faisait de même. Ses joues, qui avaient repris leur couleur normale jusque-là, commencèrent à rougir à mesure que les deux visages se rapprochaient. Chaque millimètre de plus paraissait interminable au sabreur dont la température corporelle avait atteint un seuil de non-retour. Et ce qui devait arriver arriva finalement : leurs lèvres se croisèrent, scellant le premier baisé du couple nouvellement formé. Pour Massy, c’était une première, et c’est un véritable feu d’artifice d’émotions qu’il ressentit au contact de la bouche de son amour. Il avait l’impression de ne faire plus qu’un avec cet ange descendu tout droit du paradis pour lui. Surprise, bonheur, soulagement, envie, et bien d’autres sentiments se mêlèrent dans la tête du jeune homme qui comprit alors une chose essentielle : il n’y avait pas de joie plus grande que d’aimer et d’être aimé en retour. Et c’est dans cette optique que le sabreur se mit à souhaiter que le temps se fige présentement et à jamais, pour lui permettre de goûter aux lèvres de sa promise pour l’éternité.

Lorsqu'ils se séparèrent finalement, un énorme vide commença à envahir le descendant du clan disparu dont l’euphorie cessa abruptement. C’était comme si on venait de le faire redescendre sur terre, quand bien même il avait eut un aperçu du paradis. C’était une sensation hautement désagréable pour celui qui venait de recevoir son premier baisé. Était-ce là ce qu’on ressentait lorsqu’on quittait l’être aimé ? Comment diable certaines personnes pouvaient résister à des séparations infiniment plus longues que celle-là ? À cet instant précis, Massy prit une décision qui allait sans doute radicalement changer le cours de sa vie : il allait demander la main d’Etsu. Oui, il avait décidé de passer le restant de ses jours avec cette femme, son âme sœur. Maintenant qu’il la connaissait, il ne pouvait plus imaginer la moindre seconde de sa vie sans elle, ça lui était tout simplement impossible. Alors, il la serra contre lui encore plus fort qu’auparavant et se mit à examiner de plus près celle avec qui il voulait passer sa vie. Les fois où il avait vu clairement son visage pouvaient se compter sur les doigts d’une main, cependant, cela ne l’empêchait pas de le connaître par cœur.

-« Oh, Etsu, mon ange, ma muse… » Murmura-t-il tendrement à l’oreille de sa belle. « Si tu savais comme je t’aime… Jamais de ma vie je n’ai ressenti quoi que ce soit de semblable… Je sais que c’est si soudain, mais j’ai une nouvelle question à te poser… »

Après ces quelques mots, il desserra avec réticence son étreinte et fit un pas en arrière. Pour beaucoup, cela pouvait paraître saugrenu de demander à quelqu’un de l’épouser après moins de trois minutes de relation. Toutefois, cela n’avait aucune espèce d’importance aux yeux d’Umbra. Au diable ce que pensaient les autres, seuls ses sentiments et ceux de sa promise importaient réellement. Mais alors qu’il ramenait ses bras près de lui avant de s’agenouiller, il renversa par inadvertance le contenu de la tasse juste à côté de lui, du café brûlant… Sur la cuisse d'Etsu ! Réalisant l’horreur de ce que cela impliquait, le jeune homme se confondit en excuses pour son amour. La guillotine, la pendaison, l’échafaud, Impel Down, tant de châtiments qui, au final, n’étaient en rien suffisants pour lui faire expier le crime qu’il venait de commettre : il avait blessé son ange, celle-là même qu’il aurait dû jurer de protéger.

-« ETSU ! Mon amour ! » S’était-il exclamé. « Pardonne-moi, je t’en supplie ! Je te promets que ce n’était rien de plus qu’une erreur. Jamais je ne te blesserais intentionnellement, tu dois me croire ! Par pitié… Ne me quitte pas ! »

Le désespoir se sentait aisément dans la voix du sabreur, jamais il ne se pardonnerait d’avoir fait du mal à sa chère et tendre, et jamais il ne pourrait supporter qu’elle le laisse seul. Oui, ses sentiments à l'égard de cette femme étaient d'une intensité telle qu'on pouvait dire sans mal qu'il était devenu son esclave, l'esclave de l'amour. Aussi, il avait commencé à tenter de réparer son erreur en nettoyant la tâche qu’il venait de faire sur les vêtements de son amour. Pour ce faire, il utilisait un chiffon présent sur la table qu’il avait imbibé du seul liquide frais à disposition : du jus d’orange. Malheureusement, ce qu’il ne savait pas, c’est que ce n’était pas spécialement bon pour nettoyer quoi que ce soit. De plus, il était tellement concentré sur sa tâche qu’il remarqua à peine les regards des clients autour d’eux. Pour une raison ou pour une autre, certains semblaient estomaqués, voir dégoûtés par ce qu’il faisait à l’amour de sa vie en public. N’avaient-ils donc jamais vu quelqu’un tenter de se débarrasser d’une tâche de café ?



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Jeu 1 Mar - 16:01
Café au lait au lait

Nos lèvres s’unirent en un premier baiser. Je n’osais même plus le regarder, comme si j’avais honte de l’embrasser. Je ne savais plus ce qui m’habitait. Depuis quand avais-je attendu un tel moment ? Toutes mes aventures avaient-elles valuent cet instant ? Est-ce que ce n’était pas ça, que je voulais réellement ? Mon coeur allait-il se calmer ? Les yeux d’abord baissés, je finis par les fermer, pour ne profiter que de ce baiser. J’aurais voulu qu’il dure éternellement. Encore un peu, un peu plus. Toujours plus. Mais il fallut que nous nous séparions ; je sentais que pour lui, comme pour moi, cet éloignement était, plus qu’une déception, d’une amertume accablante.

J’ouvris doucement les paupières, pour croiser son regard. Comme j’aurais voulu lui sauter dessus, voler encore un peu ses lèvres, son corps même, sans me soucier de ceux qui nous entouraient - ils n’auraient qu’à nous imiter. Seulement, Massy, lui, n’exprimait pas son bonheur de la même manière. Mais je ne doutais pas de ses sentiments, je sentais que l’amour qui l’animait était tout aussi fort que le mien. Si je l’exprimais par les gestes, lui, savait manier les mots comme un poète pour me combler. Lorsqu’il ne bégayait pas.

Il voulut me poser une question, à nouveau. Je me demandais ce qui se cachait derrière son esprit, alors qu’il se relevait. Je me reculais un peu pour lui laisser la place d’agir, commençant à comprendre ce qu’il voulait me demander. Je rougissais, prête à hurler “Oui !”, à courir à l’église, et à faire notre voyage de noces ! Nous ferions le tour des Blues, ou même le tour du monde !Nous verrions tout, vivrions tous, ensemble.

Seulement, au moment de s’agenouiller, sa tasse lui échappa et son contenu encore chaud se retrouva en plein sur mes cuisses.

Aaaaaaah ! Aaaaah… Aaaah…

Le café avait traversé le tissu de ma jupe, et s’était renversé sur ma peau. Il me brûlait, me picotait et rendait ma cuisse rouge, là où il s’était déposé. Il glissait doucement, et chaque goutte encore chaude était douloureuse. Je me pliai en deux, mes muscles tous tendus par la douleur, et me mordis les lèvres pour m’empêcher de gémir. Mais bordel, comme c’était bon ! A mon goût, ça ne dura pas assez longtemps : le café se refroidit bien vite, même si ma cuisse, elle, palpitait encore à cause de la chaleur.

Heureusement, il n’était pas bouillant ; ça ne laisserait qu’une trace rouge pour un petit moment, mais je n’étais pas vraiment blessée.Ca picotait un peu quand j’y touchais. J’imaginais déjà Massy y déposer volontairement sa main,ou mieux, y mettre une petite tape. Hi hi hi, j’en frémissais d’avance. J’avais hâte de notre première fois. Et puis, s’il n’aimait pas mettre des fessée, je pourrais toujours m’arranger pour qu’il m’en donne “accidentellement”. Avec Ogawa, j’avais appris à faire ce genre de choses !

Alors que je me délectais de ce café brûlant, j’avais à peine remarqué Massy se confondre en excuses. J’allais le réconforter, le rassurer, mais il attrapa mon jus d’orange dans lequel il trempa une serviette. Sous la surprise, je m’étais tue, l’observant seulement agir avec deux grands yeux ronds. Il tentait de nettoyer ma jupe avec son éponge improvisée, y collant, en plus du café, du jus d’orange que le sucre collait parfaitement sur mon vêtement. Mes yeux passèrent de ma jupe, à son visage affolé, plusieurs fois de suite.

AHAHAHAHAHAHAH ! explosai-je. Ahahahah ! Ouuuhouhouh ! Mmmmppphrrr...Ahahahah hihihi ! Ahahah...

J’avais bien du mal à m’arrêter de rire, mais délicatement, j’attrapai sa main pour la reculer. S’il avait continué comme ça, il m’aurait fallu laver deux fois la jupe pour qu’elle soit propre. Toujours hilare, je tentai de l’apaiser :


T’en fais pas, c’est rien, ahah ! Mais je ne suis pas sûre que le jus d’orange soit une très bonne lessive.

Puis, je soupirai, reprenant un peu de mon sérieux sans perdre ma bonne humeur.

Par contre, je n’avais qu’une jupe ici… je devrais peut-être aller en acheter une nouvelle.

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Massy frottait frénétiquement la jupe de sa bien-aimée, espérant que la fraîcheur du jus d’orange soit suffisante pour apaiser sa brûlure et, peut-être, nettoyer la tâche de café. Mais à mesure qu’il tentait d’essuyer cette dernière, il remarqua qu’il ne faisait au final que l’étendre, voir même l’imprégner davantage sur le tissu du si beau vêtement de son ange. C’était bien lui, ça. Il ne serait pas capable de se débarrasser d’une tâche même si sa vie en dépendait. Et c’était justement le cas, jamais il ne pourrait supporter le rejet d’Etsu. Aussi, il se mit à frotter encore plus fort et rapidement qu’avant, peut-être que cela suffirait, après tout. Alors, un éclat de rire le fit ralentir. C’était sa belle qui le gratifiait d’un rire au son si cristallin qu’il le fit frémir. Cette jeune femme avait-elle le moindre défaut ? Plus ça allait, et plus l’ancien esclave en doutait. Cependant, qu’est-ce qui pouvait bien provoquer un tel fou rire chez elle ? Avait-il fait quelque chose de drôle ? Quoi qu’il en soit, la douce main de sa petite amie vint éloigner la sienne de la jupe, le stoppant dans sa tentative de rattraper son erreur.

-« C’est fini… » Pensa-t-il. « Elle va me larguer, c’est sûr… »

Cependant, il fut surpris d’apprendre que sa bien-aimée ne lui en voulait absolument pas, malgré l’énorme souffrance qu’il lui avait infligée à l’instant. Elle était tout bonnement parfaite en tout point… Non seulement elle avait un corps digne d’une déesse, mais en plus sa bonté était illimitée. Et qu’elle était intelligente, aussi. Il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour comprendre que le jus d’orange ne nettoyait pas très bien, alors qu’il avait dû le tester pour arriver à la même conclusion. Etsu était tout simplement faite pour lui, et rien ni personne au monde ne pourrait l’empêcher de la demander en mariage. Toutefois, ce n’était plus trop le bon moment, pas après cette maladresse. Il ne serait digne de l'épouser qu’après lui avoir fait oublier sa bêtise, et justement, sa promise lui offrit une occasion en or pour cela. En effet, elle avait besoin d’une nouvelle jupe puisque celle-là était désormais inutilisable. Qu’à cela ne tienne ! Il serait prêt à acheter le magasin tout entier pour satisfaire sa chère et tendre.

-« Mon ange chérie. » Commença-t-il en se relevant. « Je te promets de t’acheter tout ce que tu veux pour me faire pardonner. Cependant… Je… Euh… Ne suis pas très… Au fait de la mode… Tu vois ? Alors… Je me fie à ton jugement pour choisir le magasin… »

C’est alors qu’il réalisa quelque chose de gravissime : et si son amour ne pouvait pas marcher à cause de sa brûlure ? Il n'y avait pas pensé plutôt, mais c'était une possibilité. Une créature si belle, si douce, et si gentille était très probablement fragile. Comment pourrait-il donc se pardonner d’avoir handicapé celle qu’il aimait ? Une idée lui vint alors en tête, et il en fit part à la jolie demoiselle sans attendre :

-« Etsu, mon sucre d’orge… Si ta jambe te fait trop souffrir, je peux te porter jusqu’au magasin de vêtements, si tu veux… Ça ne me gênerait pas, tu sais ? Je ferais n’importe quoi pour toi, mon amour ! »



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Ven 2 Mar - 20:53


A cheval, sur mon Massy ♫




M’acheter une jupe ? Comme il était gentil, généreux et attentionné ! Tout ce qu’il faisait, tout ce qu’il pensait, c’était pour moi. Plus que comblée, je me sentais importante pour lui. J’aimais que les gens m’aiment, car de toute ma vie, on m’avait toujours submergée d’affection et de bienveillance. Que ce fût par mon frère, ma sœur, ma mère ou mes grands-parents, j’avais toujours été bercée dans les bras de la tendresse. Seul mon père n’apparaissait pas sur ce tableau, mais qu’importait ? Je ne l’aimais pas non plus. Mais ce que m’offrait Massy n’avait rien à voir avec la bonté familiale dans laquelle on m’avait plongée. Non, c’était bien mieux, bien plus fort, plus intense. Ce n’était pas un lien du sang, qui nous unissait, mais plutôt celui de la bonne fortune. Quelle chance, oui, quelle chance nous avions eu de nous rencontrer !

On pourrait même faire plusieurs magasins, ça fait un moment que j’ai pas fait de shopping !

Après tout, quitte à chercher une jupe, autant faire les choses comme il fallait. J’avais envie de lui plaire, aussi. Je devrais trouver la plus belle robe qu’il n’ait jamais vue, pour lui plaire. Oui, une robe, c’était même mieux qu’une jupe. Les jupes, ça faisait un peu petite fille. Sauf les jupes crayons, mais celles-là, je les aimais pas. Les robes, avec un beau décolleté, ça faisait toujours plus femme. Je l’imaginais déjà dans mon esprit, cette robe. Elle aurait été bleue nuit, avec, en haut, des revers comme un col de chemise qui se seraient ouvert sur ma poitrine pour n’en dévoiler que ce qu’il fallait. Il y aurait eu quelques boutons pour cacher le reste des seins et le ventre, et elle aurait été ajustée à la taille, et se serait élargie en bas, pour y laisser un peu de volant. Comme ça, je pourrais tourner. Cette robe que j’imaginais, elle était assez simple, somme toute. Ce n’était pas une robe de gala, juste une tenue de ville. Ah, si Mamie Miu avait encore été de ce monde, elle aurait peut-être pu me la coudre.

Enfin, le temps n’était pas aux lamentations ! Depuis toujours, des êtres chers s’en allaient, et d’autres apparaissaient. Mon menton se releva vers Massy. Tant que j’étais près de lui, malheur et tristesse ne pouvaient m’atteindre. Je l’aimais comme jamais je n’avais aimé.

J’étais prête à partir, à conquérir toutes les boutiques d’Attraction Town pour y dégoter la plus belle de mes robes d’été, lorsque Massy coupa mon élan.

Etsu, mon sucre d’orge… Si ta jambe te fait trop souffrir, je peux te porter jusqu’au magasin de vêtements, si tu veux…

Me porter, c’était la plus belle chose qu’on m’avait proposé à ce jour. Moi, à cheval sur le dos de mon amour, montant fièrement l’homme de ma vie, à la conquête des plus belles vitrines, que rêver de mieux ? « TAIAUT, TAIAUT ! » aurais-je crié sur son dos. Mais un problème se posait : ma jambe me faisait-elle trop souffrir ? Non. Avais-je envie d’être portée ? Oui, énormément. En temps normal, c’est-à-dire à la triste époque où je trouvais mon bonheur dans les plan-culs, je lui aurais menti, aurais feinté la plus affreuse des souffrances. Mais impossible, je l’aimais trop. Des mensonges, avec lui, il n’y en aurait pas, jamais.

OUIIIII ! Porte-moi-porte-moi-porte-moi-porte-moiiiiiiii !

Je tendais les bras vers lui en sautillant, prête à devenir la cavalière des boutiques, sur son dos. Après tout, ne rien dire, ce n’était pas mentir.

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Massy fut surpris de l’enthousiasme qu’il avait suscité chez sa bien-aimée. Elle avait tellement envie d’être portée qu’elle s’était mise à sauter dans tous les sens. Alors qu’il se baissait pour lui permettre de monter sur son dos, une révélation lui vint à l'esprit : sa promise allait parfaitement bien ! En effet, si sa jambe lui faisait réellement mal, elle ne pourrait pas sautiller comme elle le faisait à l’instant. Un profond sentiment émergea alors chez lui, évinçant tous les autres qu’il éprouvait pour sa dulcinée : le soulagement. Oui, il était soulagé à bien des niveaux que l’amour de sa vie aille bien, très bien, même. D’ailleurs, il lui fut impossible de cacher sa joie puisqu’il se releva d’un coup pour enlacer Etsu. C’était un miracle, le quatrième de la journée, pour être plus précis : elle était déjà guérie de sa brûlure. Ceci était la preuve finale, s’il en fallait encore plus, qu’elle était effectivement surnaturelle.

-« Oh mon ange, tu vas bien ! » S’exclama-t-il. « Comme je suis heureux ! »

On pouvait ressentir toute l’importance qu’il donnait à sa belle en ces quelques mots. Il resta serré contre elle plusieurs minutes avant de finalement mettre un terme à son câlin. Cependant, il remarqua quelque chose d’étrange : la jolie demoiselle semblait déçue. Pourquoi donc ? Avait-il fait quelque chose de mal ? Soudain, il se rappela sa joie de vivre lorsqu’il lui avait proposé de la porter. Peut-être avait-elle vraiment envie qu’il lui serve de destrier ? Un seul moyen de le savoir. Le jeune homme se baissa, laissant tout le loisir à sa promise de monter sur son dos, puis la rassura :

-« Ceci dit, je peux toujours te porter si c’est ce que tu souhaites, ma muse. »

La concernée ne se fit pas prier pour le faire, signe que l’épéiste avait vu juste tout à l’heure, c’était effectivement la raison de sa tristesse apparente. Oubliant momentanément la brûlure de la belle, le maudit raffermit sa prise sur les cuisses d’Etsu pour lui éviter une mauvaise chute. Il se leva tout doucement pour s’assurer de garder l’équilibre, puis se mit à marcher tout droit. Bien sûr, tous les clients du café et les passants se mirent à les dévisager, mais Massy s’en fichait éperdument. Au diable ces inconnus, lui et sa petite amie allaient vivre pleinement leur amour comme ils l’entendaient.

-« Quelle direction veux-tu que je prenne, ma muse ? » Demanda-t-il, tout sourire, à cette dernière.

Il suivit ses instructions à la lettre, profitant de sa proximité avec elle pour s’imprégner de son odeur. C’était fou ce qu’elle pouvait sentir bon, était-ce son parfum naturel ? Bien sûr, le jus d’orange et le café sur sa jupe couvraient un peu cette senteur, mais ce n’était pas très important au final. Ce qui l’était vraiment, c’était le fait que sa dulcinée ait l’air de prendre son pied avec cette promenade. Toutefois, ils arrivèrent bien vite au magasin de vêtements, trop vite, même. Son amour ne s’était probablement pas assez amusée. Alors, il eut une idée qui allait sans doute contenter sa bien-aimée.

-« Cramponne-toi ma chérie, je vais t’offrir la ballade de ta vie ! »

Sous les yeux médusés des personnes autour, et peut-être d’Etsu elle-même, le bretteur commença à se métamorphoser. Ses traits devinrent de plus en plus bestiaux jusqu’à ce qu’il se transforme complètement en animal, un kangourou, pour être plus précis. Il se mit alors à se déplacer à une vitesse étonnante pour quelqu’un ayant une personne sur le dos. La sublime créature qu’il portait allait sans doute s’amuser comme une petite folle, ce n’était pas tous les jours qu’on chevauchait un kangourou. Umbra n’hésitait pas à bondir plutôt haut et à zigzaguer entre les passants, ahuris voir effrayés par ce spectacle. Maintenant qu’il y pensait, c’était une chance qu’il porte ses sabres sur le dos, ça et son pelage devait presque donner l’effet d’un véritable siège. Grâce à eux et à la prise assez forte qu’il exerçait sur les jambes de sa dulcinée, il n’y avait pas la moindre chance qu’elle puisse tomber. Elle pouvait donc pleinement profiter de sa promenade en kangourou.

Il fallut bien une vingtaine de minutes avant que le bretteur aux pupilles en spirales ne commence à fatiguer. Toutefois, il fit semblant d’être en pleine forme pour ne pas risquer de faire culpabiliser son âme sœur. Une personne aussi gentille qu’elle ne manquerait sûrement pas de s’en vouloir si elle le voyait épuisé. Il tâcha donc de ne rien laisser paraître jusqu’à leur arrivée au magasin de vêtements. Malheureusement pour lui, c’était plus difficile qu’il n’y paraissait de cacher la fatigue, il n’y arriva donc pas totalement. Ayant fait le tour de la ville, les deux tourtereaux connaissaient à peu près l’emplacement de chaque boutique, désormais. Aussi, le marsupial décida d’emmener sa promise dans le plus grand et le plus chic qu’il ait aperçu lors de leur ballade. Se baissant devant l’enseigne du commerce, il laissa l’amour de sa vie poser pied à terre. Massy se releva, tout rouge et éreinté après cet effort physique prolongé, et reprit forme humaine. Se plongeant dans les magnifiques yeux dorés d’Etsu, il lui demanda, un grand sourire aux lèvres :

-« Alors, mon ange ? Tu t’es amusée ? »



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PNJisation vue avec Zyzy en MP, chers amis ^^
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Sam 3 Mar - 17:47


La plus belle balade




Oh mon ange, tu vas bien ! Comme je suis heureux !

Quoi ?! Non, non, j’allais pas bien ! Comment est-ce que ça aurait pu aller ? Il venait de me renverser du café dessus. J’aurais tant voulu, comme je savais si bien le faire, poser le dos de ma main sur mon front et me renverser en arrière, dans ses bras, pour qu’il réalise à quel point j’allais mal. Seulement, en le regardant, je ne pus que me taire, et baisser un peu la tête. Impossible de mentir. Oui, j’allais bien. Et je pouvais marcher. Bon, ce n’était pas très grave, et, après tout, je me devais d’être juste avec lui : si je le pouvais, je devais marcher. Je n’allais pas encombrer son dos pour mon bon plaisir. Non, non. C’était très bien ainsi, j’étais heureuse si lui l’était.

Ceci dit, je peux toujours te porter si c’est ce que tu souhaites, ma muse.

Il me fit revivre. Même si j’étais prête à tous les sacrifices pour lui, son dévouement m’émut. Rien ne lui faisait peur : pas même mon poids sur son dos. Mes yeux, puis tout mon visage s’illuminèrent, témoignant le bonheur qui m’emplissait, encore une fois. Depuis cette rencontre, il y avait quelques heures à peine, j’avais l’impression que ma joie ne faisait que monter. C’était un crescendo sans fin, et j’espérais bien faire en sorte qu’il le reste !

Et, en un clin d’œil, je me retrouvai sur le dos de mon bien-aimé. Pour être sûr que je ne tombe pas, il serra ses bras sur mes cuisses, ce qui ne manqua pas de m’arracher un petit gémissement. Sous la surprise, je m’étais crispée, serrant les dents, tout sourire, les yeux fermés. Comme j’aurais aimé qu’il me serre plus fort ! Seulement, j’étais déjà bien accrochée, et mon Massy était prêt à partir. Je lui indiquai alors un petit magasin que j’avais aperçu de loin, il y avait quelques temps, et qui m’avait l’air très bien. En tout cas, il me semblait y avoir aperçu de jolies robes.

Malheureusement j’eus à peine le temps d’y repenser que nous étions arrivés. C’était rigolo, de se faire porter, mais c’était passé trop vite. Un peu déçue, je m’apprêtais à descendre lorsque Massy me demanda de bien m’accrocher. Je ne compris pas de suite ce qu’il cherchait à faire : après tout, nous étions arrivés. Et puis, même si ça avait été de courte durée, loin de moi l’idée de le faire souffrir sous mon corps. Je n’étais peut-être pas une grosse dame, mais je pesais mon poids !

Et, d’un coup, sans prévenir, même si, en quelques sortes, il m’avait prévenue, mon Massy se métamorphosa. Des poils roux poussèrent sur sa peau, courts, hirsutes ; son corps se déforma pour se laisser pousser de grandes et larges oreilles sur le crâne, ses bras se raccourcirent, ses jambes se fléchirent, et une longue queue poussa derrière son dos.

Un fruit du démon ! Un kangourou !


TROP COOL !

Lorsqu’il entama son premier bond, je manquai de tomber tant ses jambes étaient puissantes. Nos corps s’élevèrent dans les cieux, m’arrachant un cri de surprise et de joie. Comme il me l’avait promis, cette balade fut celle de ma vie ! Nous bondissions entre les passants, filions à travers les rues, comme le vent, et rien ne pouvait nous arrêter. Nous traversions en quelques secondes les longues avenues en pierre blanche. Je riais de bon cœur, secouée par toute l’agitation de mon kangourou d’amour. Je me sentais enfant, avec lui. Nous nous moquions bien des passants affolés ; nous, nous jouions, nous étions heureux. Et puis, c’était pas tous les jours qu’on avait la chance de chevaucher un kangourou ! Pour rien au monde je ne lui aurais demandé de s’arrêter.

Lorsqu’il me déposa sur le sol, je riais toujours, encore sous l’euphorie de la balade. Cette belle journée d’été, je ne pourrais que m’en souvenir. Ce fut certainement le plus beau jour de ma vie. Lorsque mon Massy reprit sa forme humaine, je n’attendis pas qu’il me le demande pour le lui dire : oui, j’avais adoré cette balade, et je ne m’étais jamais autant amusé de ma vie ! Seulement, à présent que c’était terminé, quelque chose me chiffonna. Lui, est-ce qu’il allait vraiment bien ? Je le regardai en fronçant les sourcils, posant mes poings sur mes hanches, et feignant de jouer les mamans :

Hé, tu y serais pas allé un peu fort ? Tu n’aurais pas dû ! Tu vas être tout fatigué, à cause de moi !

Le magasin devant lequel nous nous trouvions paraissait très luxueux. Là-dedans, il devait bien se trouver quelques fauteuils où mon kangourou pourrait se reposer. Sans attendre, j’invitais Massy à entrer avec moi, et, du coin de l’œil, je cherchai de quoi le laisser reprendre son souffle. Il ne fallut que quelques secondes aux vendeurs pour nous inviter à entrer. Nous accompagnant jusqu’à l’intérieur, ils nous proposèrent, tout en déambulant avec nous à travers les allées, diverses bouchées à déguster, préparées avec soin par un grand cuisinier. Ici, on savait chouchouter les clients !

Oh, comme c’est gentil ! dis-je en avalant tout rond l’un des petits mets. Mais… scrounch… Mon Machy est fatigué, eche-que, scrounch, vous n’auriez pas un schfauteuil pour lui, ch’il vous plaît ?

Nous ne nous fîmes pas prier. En quelques secondes, et un claquement de doigts de l’un des deux vendeurs, on nous apporta un grand fauteuil en velours, qui était assez large pour contenir trois Massys. Ne restait plus qu’à essayer les robes ! Pour chacune d’elle, je défilai devant Massy, et attendis son avis.

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Sam 3 Mar - 20:14


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Massy grimaça légèrement, sa bien-aimée, en fine observatrice qu’elle était, avait remarqué son petit manège. Comme il s’en doutait, elle se faisait effectivement du souci pour lui, quoi de plus normal de la part de sa petite amie ? La rassurant quant au fait qu’il se portait bien, ils entrèrent dans la boutique. Cette dernière était d’ailleurs, comme le zoan s’en était douté de prime abord, très luxueuse. La décoration était très raffinée, des tableaux en tous genres et des statues de marbre finement sculptées étaient disséminées un peu partout. Le jeune homme ne tarda pas à constater que ce raffinement se retrouvait aussi dans les uniformes du personnel du magasin. D’ailleurs, deux d’entre eux vinrent leur souhaiter la bienvenue en leur offrant quelques amuse-gueules. Voyant sa dulcinée en prendre un, le bretteur se laissa tenter et ne le regretta pas puisqu’ils étaient succulents. C’est alors que la belle Etsu usa de sa mélodieuse voix pour demander à ce qu’on trouve un siège pour permettre au sabreur de se reposer correctement. Décidément, sa bonté n’avait d’égale que sa beauté ! Même en mangeant, elle ne pouvait pas s’empêcher de s’en faire pour lui.

-« Ma douce, comme tu es attentionnée ! » Lui dit-il en s’asseyant sur le canapé ramené par le personnel.

Il n’y avait pas à dire, ce fauteuil était agréable à souhait. Le maudit ne se rappelait pas d’avoir posé son postérieur sur quoi que ce soit d’aussi confortable. De plus, de là où il était assis, il était aux premières loges pour le défilé de mode improvisé de sa chère et tendre. À chaque nouvelle robe, le kangourou ne pouvait s’empêcher de rougir davantage, et sa température n’avait de cesse d’augmenter elle aussi. À chaque fois que l’amour de sa vie passait avec une nouvelle robe sous ses yeux, il y allait de son lot de compliments qui vinrent exactement dans cet ordre pour chacune d’entre elles :

-« Superbe… Incroyable… Magnifique… Élégante… Sublime… »

Voir sa dulcinée dans des vêtements mettant à ce point en valeur ses atouts donna une idée à l’épéiste aux pupilles en spirale. Ils n’avaient jamais eu, à proprement parlé, de rendez-vous galant. Certes, ils étaient allés au café, mais en plus de ne pas être très chic, ils ne sortaient pas ensemble au moment où ils y étaient entrés. Cette fois-ci, Umbra pensait à un véritable rendez-vous, le summum du romantisme : un dîner aux chandelles. Aussi, il en fit la proposition à la belle créature avec laquelle, si tout se passait bien, il allait partager le restant de ses jours :

-« Toutes les robes te vont à ravir mon ange, mais c’était à prévoir pour une femme aussi parfaite que toi ! Du coup… J’ai… Euh… Quelque chose à te… Demander… Est-ce que... Euh... Tu voudrais qu’on aille ce soir au restaurant ? Ce serait… Notre premier… Dîner en tête-à-tête ? »



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Dim 4 Mar - 17:53


Une robe unique


Les robes s’enchaînaient à vive allure : tandis que l’un des vendeurs s’en allait chercher une nouvelle tenue, l’autre m’aidait à me dévêtir. Ca ne durait que quelques secondes, avant que le premier ne récupère celle que je venais d’essayer pour la plier, et que le second m’aide à enfiler la nouvelle robe. J’avais bien du mal à suivre le rythme, mais je m’étais prise au jeu. Ce n’était pas tous les jours qu’on essayait des robes de marque ! Puis je défilais devant mon petit kangourou, qui, pour chaque vêtement, trouvait un nouveau compliment, toujours plus glorifiant que le précédent. Aussi, lorsqu'il m'invita à l'accompagner au restaurant - notre premier resto en amoureux, je ne pus qu'accepter. Pour l'occasion, je porterais ce nouveau vêtement.

La qualité des robes dépassait tout ce que j’avais pu imaginer. Du tissu aux coutures, tout était parfait. D’ailleurs, les deux vendeurs ne manquaient pas une occasion de nous le rappeler. Ils nous racontèrent que tout ce qui était dans ce magasin faisait partie de la grande collection d’été d’une certaine Cristina Cordugala. Jamais entendu parler. Apparemment, c’était une grande couturière, connue dans le monde entier.

Vous savez, cette femme est…
Fantastique !
Merveilleuse !

Les deux hommes s’échangèrent un regard complice avant de continuer :

Elle a cousu des vêtements pour des princes !
Sa couture est unique, personne ne connaît ses techniques !

Seulement, leur beauté et leur renommée ne suffisaient pas à me plaire. J’aimais être apprêtée, me sentir jolie, belle, même, mais tout en restant moi-même. Dans toutes ces robes, j’avais l’impression d’être une autre personne, une grande dame en fait. « Etsu Ogawa, une grande dame », ça sonnait faux à mes oreilles. Et tous les compliments du monde n’auraient pu me convaincre d’acheter une robe que je n’aimais pas parfaitement. J’avais besoin de quelque chose d’un peu plus simple. Sans compter que ça couterait moins cher !

Et alors que les vendeurs racontaient toute la merveilleuse histoire de ces robes, et ô combien elles étaient grandioses, mes yeux se déposèrent sur la pièce de mes rêves. Une robe bleue d’été, au décolleté parfaitement dessiné, ajustée à la taille, avec une jupe volante. Retrouvant le sourire, je les coupais dans leur discours, tendant le doigt vers l’objet de mes désirs :

Je peux essayer celle-là ?

Les deux vendeurs, surpris, s’échangèrent un regard en haussant les épaules.

Oui, bien sûr…
Elle est un peu plus simple que les autres…
Mais elle vous ira à ravir !

Et ils recommencèrent leur petit manège, à finir les phrases l’un de l’autre, pour tout expliquer de la robe. Mais je n’écoutais pas, trop hâtive de savoir à quoi je ressemblerais, une fois dedans. Tout en parlant, l’un des vendeurs me la fit enfiler, et fit glisser d’un coup sec la fermeture éclair dans mon dos. Le haut, un peu serré, me coupa le souffle une fois fermé. Me goinfrer de petites bouchées avant d’enfiler la robe, ça n’avait peut-être pas été la meilleure des idées. Mais du reste, il me semblait qu’elle m’allait.

Je sortis de la cabine pour me montrer à Massy, et admirer le résultat dans le grand miroir du magasin. Ce que je vis m’éblouis. J’avais peine à croire que je la portais, tant elle était belle. Mais je me sentais bien, dedans. Oui, c’était bien moi dans cette robe ; et je m’avouais sans honte que je me trouvais belle. Devant mon petit kangourou, qui, j’espérais, aimait autant la robe que moi, je me mis à tournoyer, pour laisser les volants de la robe se laisser porter, légers, par le mouvement. C’était cette robe, que je voulais.

Rapidement, j’étais retournée dans la cabine, pressée de l’enlever, pour l’acheter et mieux la remettre. Ma petite jupe, même avant d’être tâchée, ressemblait à un vieux chiffon à côté de la robe. Je confirmai aux vendeurs que je souhaitais acheter cette dernière robe, et que je voulais bien en connaître le prix.

Cinquante millions.


De centimes d’anciens francs ?

De berries.

Cinquante putains de millions pour un bout de tissu. On devrait vivre à poil. Ça avait beau être du cousu main, par Crismachin Jesaispasquoi… cinquante millions. Je n’étais pas certaine d’avoir un jour eu autant d’argent entre les mains. Mais cette robe, je la voulais vraiment. D’ailleurs, sans même m’en rendre compte, je ne l’avais pas lâchée, lorsque le vendeur avec moi, dans la cabine, avait voulu me la reprendre. Je la tenais même fermement. Il essaya de la tirer un peu, vainement. Je le regardais dans le blanc des yeux, même si les miens étaient vides, à cet instant.
Hum… Mademoiselle, je vais la plier et la mettre dans un sac, si vous désirez l’acheter.

L’acheter. EST-CE QUE J’AVAIS UNE GUEULE A AVOIR CETTE SOMME SUR MOI ?! Putain, il fallait un truc, un miracle je savais pas quoi… qu’un oiseau vienne dans le magasin et laisse tomber une bourse d’exactement cinquante millions de berries. Ça n’arriva jamais. Cependant, l’idée du piaf n’était pas mauvaise. Brusquement, je tendis la main qui ne tenait pas la robe vers le plafond, hurlant :

HIIIIIIIIIIIIII QUE FAIT CET OISEAU ICI ?!

Et, alors que le vendeur relevait la tête vers un fantôme, j’avais tiré un coup sec sur la robe, pour la lui arracher des mains. Sans prendre le temps de remettre ma jupe, j’étais sortie en courant de la cabine, hurlant à Massy de me suivre à l’extérieur. On allait l’avoir sans y laisser un sou, parce qu’une robe à ce prix, c’était du vol !

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Désolée, je change l'image d'Etsu en plein milieu, mais je trouvais cette image rigolote :c
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Dim 4 Mar - 22:54


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Massy sourit en entendant la réponse positive de sa douce petite amie. Maintenant qu’il y pensait, le restaurant serait sans doute l’endroit rêvé pour sa requête. Oui, il le ferait là-bas. Ce soir-là, il demanderait la main de sa chère et tendre Etsu. Alors, il fut interrompu dans ses pensées par sa belle qui ressortit de la cabine d’essayage dans une sublime robe bleue. La température du bretteur monta alors d’un cran supplémentaire tandis que sa peau rougissait encore plus. Le vêtement lui allait à la perfection, c’était presque comme si on l’avait cousu spécialement pour elle. Serait-ce là le cinquième miracle de la journée ? Quoi qu’il en soit, la jolie demoiselle semblait apprécier la robe autant que lui. Elle se précipita donc dans la cabine, certainement pour l’enlever et l’acheter. Le jeune homme se leva alors, prêt à sortir le porte-monnaie dans quelques instants. Soudain, un hurlement retentit, c’était sa promise, et elle devait sans doute avoir besoin d’aide. Umbra s’apprêtait à se rendre au quart de tour à l’intérieur pour lui venir en aide, mais s’arrêta net avant de faire le moindre pas. Il ne pouvait pas le faire alors qu’elle était probablement dévêtue à l’heure qu’il est, ce serait indécent.

-« Ma douce, tu vas bien ? » Demanda-t-il à tout hasard.

Le sabreur n’eut pas de réelle réponse, toutefois, ce qui suivit allait rester graver à jamais dans son esprit. Sa bien-aimée, sortant en trombe de la salle. On aurait pu croire que ça n’avait rien de spécial, mais si, c’était effectivement peu ordinaire. En effet, la divine créature qu’il voulait épouser était nue, sous ses yeux. Pas le moindre habit ou bout de tissu ne cachait son corps parfait des yeux du maudit. C’était la première fois qu’il voyait une femme dans une telle situation, et c’était beaucoup trop d’émotions pour lui. Sa peau devint si rouge qu’on aurait pu la confondre avec la chair d’une pastèque bien juteuse. Quant à sa chaleur corporelle, elle augmenta drastiquement, tellement qu’on pouvait à cet instant précis faire cuire un œuf sur son crâne. Cependant, ce ne fut pas sans répercussions sur son intégrité physique puisqu’il se mit à saigner plus ou moins abondamment du nez.

Par réflexe et par gêne, il tenta de couvrir maladroitement ses yeux et recula de quelques pas. Enfin, c’est ce qu’il aurait fait s’il n’avait pas eu un canapé derrière lui. En l’état, la seule chose qu’il avait réussi à faire, c’était de tomber sur le siège en velours qui bascula à cause de son poids. Le canapé et le kangourou tombèrent alors sur l’étagère derrière qui elle-même tomba sur celle se situant plus en arrière. Cela créa une réaction en chaîne qui eut pour résultat de faire tomber toutes les étagères au sol, c’était assez spectaculaire à regarder de loin puisqu’on aurait juré qu’il s’agissait d’une partie de dominos grandeur nature. Les vendeurs n’en revenaient absolument pas. Ils étaient sortis pour chercher la voleuse, et à la place, ils retrouvaient leur commerce sens dessus-dessous. Se relevant péniblement, Massy remarqua Etsu en train de sortir dans la rue, dévêtue et avec l’accoutrement non payé entre les bras. La pauvre, elle avait dû être tellement enthousiasmée par sa nouvelle robe qu’elle en était sortie en oubliant de s’habiller et de payer l’article.

-« Mais attends deux secondes ! » Pensa-t-il. « Je ne peux pas la laisser courir toute nue dans la rue, ce serait trop humiliant pour elle ! Et puis, il faut que je la ramène pour lui payer sa robe ! »

Ni une ni deux, le marsupial prit sa forme totale et s’élança aux trousses de sa dulcinée, bien décidé à la ramener. Au même moment, les deux vendeurs se mirent à le suivre, croyant qu’il tentait lui aussi de s’échapper sans payer. Ils n’avaient même pas fait attention à sa transformation, trop préoccupés par l’état de leur magasin. C’est donc une course-poursuite effrénée qui débuta dans les rues d’Attraction Town entre cette jolie jeune femme dénudée, ce kangourou habillé tel un humain, et ces deux hommes aux vêtements luxueux. Les passants autour n’en revenaient pas, beaucoup s’éloignèrent d’Etsu, qu’ils devaient prendre pour une folle dangereuse. Massy aussi suscita une certaine peur chez eux puisqu’il courrait plus ou moins à l’aveuglette. En effet, il avait trop honte de profiter de la situation pour mater le postérieur de la demoiselle. De ce fait, il avançait en regardant le sol, ce qui résulta en plusieurs bousculades avec les personnes autour. Après deux bonnes minutes qui parurent une éternité au zoan, il décida d’utiliser les grands moyens pour stopper sa belle. Bandant les muscles de ses deux jambes au maximum, il réalisa un bond phénoménal qui lui permit d’atterrir deux à trois mètres devant l’amour de sa vie. Reprenant forme humaine, il retira sa veste fétiche et s’avança vers elle, les yeux fermés.

-« Mon ange, tu ne peux pas te promener en ville comme ça ! » Fit-il à mi-chemin en lui tendant sa veste. « Et puis, tu es partie en oubliant de payer… »



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La technique utilisée à la fin est "Yutai Yutai no Mega Kick" validée au lvl 16, mon perso est lvl 17 à l'époque, du coup c'est bon.
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Lun 5 Mar - 21:17
Course cul-nu !

A droite, vite ! Je débarquai dans une large avenue, où les couples ne manquaient pas. Comme sur le reste de l’île. Ponctuellement, on y trouvait des stands de friandises, de la barbapapa aux pommes d’amour, en passant par toutes sortes de gâteaux frits. Les boutiques incrustées dans bâtiments, elles, étaient pour la plupart des fleuristes. D’ailleurs, je ralentis devant l’une d’elle, admirative face à un bouquet monté sur plusieurs mètres, dont la taille avait été pensée pour dessiner les courbes de deux êtres s’aimant. « Oooh, comme c’est beau » pensai-je avant de remuer la tête. Il n’y avait pas une seconde à perdre ! Les vendeurs risquaient de nous rattraper. Mais cette robe, elle était à moi, pour moi. J’en rêvais depuis un moment, personne ne m’empêcherait de la porter ! Payée ou non.

A gauche ! Non, non, cul-de-sac, demi-tour ! Je fis deux ou trois tours sur moi-même, piétinant le sol sur place, avant de me jeter vers la droite, dans une autre rue un peu plus petite que la précédente. Aucune idée d’où on allait : il fallait juste courir pour échapper aux vendeurs. Autour de moi, les cris de frayeur et de dégoût ne manquaient pas : « Aaaaah ! », « Mon Dieu ! », « Mais dites-lui de s’habiller ! », « Une folle ! UNE FOLLE ! ». Ils avaient jamais vu une femme à poil, ou quoi ?!

Quoi qu’il en fut, la seule chose qui m’arrêta pour de bon fut mon Massy. D’un bond, il se retrouva devant moi, et dans l’élan de la course, je me cognai contre lui, poussant un cri de surprise. Tout calmement, il me tendit sa veste pour m’improviser un vêtement. Je l’enfilai, comprenant à ses joues rouges qu’il n’était pas un grand admirateur du naturisme. Et soudain, je réalisai : que devait-il penser de moi ? J’étais un monstre odieux, égoïste, sans amour ! Comment avais-je pu ?! Je ne l’avais même pas remercié pour m’avoir amenée dans ce magasin. Sans ça, je n’aurais sûrement jamais trouvé cette robe !

Mon ange, tu ne peux pas te promener en ville comme ça !Et puis, tu es partie en oubliant de payer…

Seulement, avant même de pouvoir lui répondre, j’entendis derrière moi les deux vendeurs hurler au voleur :

Petite peste ! Elle a failli déchirer ma chemise !
Voleurs !
Rendez-nous cette robe !

MOI, UNE PESTE ?! Je me retournai vers eux, brusquement, tira la peau de mon œil vers le bas, d’un doigt, et leur tirant la langue :

JAMAIS ! Elle est à moi !

Puis je m’occupai enfin de répondre à Massy :

Mais mon amour, je peux pas la payer ! Elle vaut cinquante millions de berries !


TU VAS VOIR ! hurlèrent les deux vendeurs, plus très loin de nous.

J’attrapai la main de mon petit kangourou, lui lançant un regard qui n’avait pas besoin de mots : nous devions fuir. Nous irions loin d’ici, loin de ces voleurs, et nous vivrions en paix. Je ne savais pas encore où, mais peu importait : avec lui, tous les îles auraient été une Attraction Town. Les vendeurs, une fois à notre portée, se jetèrent sur nous. S’il acceptait de me suivre, je le tirerais avec moi, pour courir loin d’eux et nous réfugier dans une ruelle, tandis que les deux dadais se seraient mangé le sol.


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Lun 5 Mar - 23:40


Alchimie singulière
Finalement, on dirait qu’Etsu était partie de son plein gré avec la robe. Elle avait donc réellement l’intention de la voler. Le bretteur haussa les épaules lorsqu’il comprit cela. Il fallait croire que personne n’était parfait, pas même sa petite amie. Enfin, il ne pouvait pas tellement lui en vouloir au vu du prix exorbitant de ce vêtement. Certes, il était très beau et allait ravir à sa dulcinée, mais cela n’en restait pas moins un bout de tissu taillé. Or, ces deux hommes tentaient de le vendre au prix d’une flotte entière de bateaux, inutile de dire que c’était grotesque. Après une petite provocation de sa douce, les deux vendeurs se ruèrent de plus belle vers elle et Massy. Ils avaient visiblement l’intention d’attaquer sa bien-aimée. Celle-ci attrapa la main du kangourou et lui lança un regard sans équivoque. Elle voulait s’enfuir, c’était certain. Ces deux énergumènes avaient dû lui faire peur, ça et le fait qu’ils veuillent la frapper… C’était tout bonnement inacceptable. Lâchant la main de son amour, il fit quelques pas en avant. Lorsque les deux hommes furent à proximité, il attrapa leurs poings en plein vol et commença à les serrer assez fort.

-« Ouille ouille ouille ! » Hurla le premier en tombant sur ses genoux.
-« Aïe aïe aïe ! » L’accompagna son associé en faisant de même.
-« Ce n’est pas très gentil de s’attaquer aux demoiselles sans défense. » Leur dit Umbra, le regard sombre.
-« Espèce de brute… »
-« Lâchez-nous ou bien vous allez le regretter ! »
-« On appellera la police… »
-« Et on vous traînera en justice s’il le faut ! »

Les deux marchands de vêtements continuèrent à proférer leurs menaces, finissant toujours les phrases de l’autre. Les passants commencèrent à s’agglutiner autour d’eux, attirés par le spectacle peu commun que représentaient une femme quasi-nue et deux hommes à terre en train de s'énerver. Massy bailla ostensiblement, ne prenant pas le moins du monde ces deux types au sérieux. Il n’était pas né de la dernière pluie, il avait vu clair dans leur jeu, ce qui n’était pas compliqué pour quiconque d’un minimum attentif.

-« Vous osez bâiller… » Commença le premier, indigné.
-« Pendant qu’on vous parle ?! » Finit le second, courroucé.
-« C’est décidé, on va… »
-« La fermer parce que sinon je plombe à jamais la réputation de votre magasin. » Finit le maudit d’une voix assez basse pour que la foule n’entende rien.
-« Quoi ?! » S’enquirent les concernés.
-« Vos prix… C’est de l’arnaque pure et dure. » Affirma l’épéiste. « Vous pouvez dire tout ce que vous voulez, ceci ne changera pas et ne changera jamais. »
-« Comment osez-vous remettre en question… »
-« D’honnêtes citoyens tels que nous ? »
-« Je vous ferais remarquer que cette robe… »
-« Est unique au monde ! »
-« Elle a été cousue de la main de Cristina Cordugala… »
-« Une couturière dont les talents… »
-« N’ont d’égal que sa célébrité ! »
-« Elle a fabriqué les vêtements… »
-« Des plus grands de ce monde ! »
-« Cette robe et tous nos autres articles… »
-« Valent une véritable fortune ! »
-« Nous ne pouvons décemment pas la… »

Un éclat de rire stoppa net les deux hommes, le bretteur aux pupilles en spirale ne pouvait se retenir tant la situation lui semblait comique. Ces deux types avaient dû tellement s’entraîner ensemble pour leur petit manège qu’ils y croyaient désormais dur comme fer. Manque de chance pour eux, Umbra n’était pas du genre à se faire arnaquer aussi facilement que ça.

-« Franchement, vous êtes marrants tous les deux. » Ricana le sabreur. « Si cette femme est si connue et si talentueuse que ça, expliquez-moi comment ça se fait que vous ayez pu vous payer autant d’habits cousus de sa main ? Je veux dire, si vous les vendez pour cinquante millions, c’est que vous avez dû payer en dizaines de milliards pour tous vos articles ! »
-« Eh bien… » Commença l’un d’eux, hésitant.
-« Nous… » Tenta l’autre.
-« Vous prenez un malin plaisir à escroquer les gens assez naïfs ou amoureux pour considérer vos prix comme raisonnables. » Finit une fois de plus le kangourou.

Les lèvres de Massy s’étirèrent en un énorme sourire lorsqu’il vit les grimaces des deux vendeurs. Il avait effectivement vu juste, apparemment. C’était tout simplement parfait, il allait pouvoir profiter de la situation un maximum.

-« Bon, je vais vous proposer un marché, à prendre ou à laisser. » Leur dit-il d’un ton provocateur. « Nous ne révèlons rien de votre petit manège, en échange de quoi vous oubliez le fait que j’ai accidentellement saccagé votre boutique et on a le droit de prendre autant de vêtements qu’on veut. Qu’en dîtes-vous ? »
-« C’est du vol ! » S’indigna l’un de ses interlocuteurs.
-« Je me demande à combien s'élèverait votre nombre de clients si cette information se répandait... » Sourit le zoan. « Sinon, vous pensez que ça vous vaudrait combien d'années de prison une telle arnaque ? »
-« Attends, je crois qu’on n'a pas le choix… » Soupira l'autre en posant une main sur l'épaule de son associé.
-« Hein ? Tu ne vas quand même pas céder à son chantage ! »

Les deux hommes commencèrent alors à débattre à voix basse. Comme ils murmuraient à l’oreille de l’autre, ni Massy ni Etsu ne pouvaient entendre quoi que ce soit. Au bout de plusieurs minutes, ils finirent enfin par donner une réponse au zoan :

-« On accepte votre marché… »
-« À condition que vous remettiez en place les étagères. »
-« Très bien, on dirait que vous voulez à tout prix que votre secret s’ébruite… » Fit le concerné en haussant les épaules.

Il lâcha les poings des deux vendeurs et se tourna vers la foule, s’apprêtant à révéler la supercherie au grand jour. Au dernier moment, les deux hommes se jetèrent à ses pieds, le suppliant de se taire. À cet instant, il sut qu’il avait remporté la partie. Lançant un regard significatif à la magnifique Etsu, il lui tendit le bras, l’invitant à le suivre jusqu’à la boutique des deux énergumènes. Là-bas, elle pourrait se donner à cœur joie en les dévalisant d’autant de robes qu’elle le souhaitait. Massy était très fier de lui, il adorait dérober aux voleurs ce qu'ils avaient gagné malhonnêtement. C'était ce que certains, dont lui, appelleraient une justice poétique.

-« Je t’avais bien dit que je te paierais tout ce que tu voulais, mon ange. » Lui sourit-il.



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Pour les PNJs, je précise que Zyzy ne voyait aucun inconvénient à ce que je les utilise ^^
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Mar 6 Mar - 20:35


Maman


Contre toute attente, la main de Massy glissa d’entre les miennes. Dans l’élan, j’avais déjà entamé un pas en avant, mais dès qu’il rompit notre lien, je m’arrêtai. Terrorisée, d’abord par l’idée qu’il ne m’aime plus à cause du vol, puis par celle de le voir se faire arrêter par les vendeurs, je pivotai vers lui. Face à la scène, je ne vis que la fin des événements. Alors que les deux compères se ruaient sur Massy, que je m’apprêtais à lui hurler de fuir, il attrapa leurs poings dans chacune de ses mains. C’était un tableau extraordinaire : les deux, bien plus épais que le héros, avaient vu leur course stoppée nette par ce dernier. Il les tenait du bout des mains, assez fort pour qu’ils s’en plaignent.

Derrière lui, je ne fis que regarder, passive, la soumission forcée des comparses. L’attitude de Massy était incroyable. Il se moquait de leurs menaces ; en baillait, même. Quelque part, il me rappelait ma mère. C’était un peu étrange. Mais il paraît que ce que l’homme de sa vie a toujours un quelque chose de son père. N’ayant jamais connu mon père, il me semblait normal de me rabattre sur la femme qui en avait assuré le rôle. Alors oui, il me rappelait ma mère. Plus jeune, pour rien au monde elle n’aurait laissé un autre enfant toucher un seul de mes cheveux. Et, à présent, pour rien au monde Massy n’aurait laissé les vendeurs toucher un seul de mes cheveux. Par amour, elle m’avait toujours protégée ; par amour, il faisait face à deux hommes. Nous aurions pu fuir, mais il en avait décidé autrement.

Perdue dans mes pensées, je ne fis qu’entendre vaguement des bribes de leur conversation. Je revins à la réalité lorsqu’une petite fille tendit le doigt vers moi, l’index de son autre main planté dans sa narine, et cria à sa mère :

Hé maman, maman ! Regarde, la dame elle est enceinte !

Je baissai le visage pour observer mon ventre, qui, entre le petit déjeuner copieux de l’hôtel, les sablés du salon de thé, et les bouchées salées de la boutique de vêtements, s’était arrondi sous la veste. Et, par petits mouvements saccadés, le feu dans les yeux, je retournai la tête vers la gamine. Puis, soudain, mon corps entier se retrouva face à elle :

ET TA MERE, ELLE EST ENCEINTE ?!

La gamine se planqua sous la jupe de sa génitrice, qui, ma foi, l’était depuis sept ou huit mois. Mon unique échappatoire face à la honte : me réintéresser à ce que se disaient Massy et les vendeurs. D’un pivot lent, les joues rouges, je me retrouvai devant eux. Par chance, je pus capter le plus intéressant de la conversation : les deux cons acceptaient que je vienne piquer tout ce qui me plairait chez eux. Et nous ne tardâmes pas à faire le chemin retour, vers la boutique. Dedans, je m’y donnai à cœur joie pour nager dans la mer d’étagères et de vêtements, les jetant en l’air au-dessus de moi, comme on lance des confettis. Je riais, courais, sautais, tombais, me relevais pour mieux retomber, et essayais toutes sortes de tenues. Je n’avais plus qu’une hâte : porter la robe que j’aimais tant au restaurant que nous nous étions promis.
Je t’avais bien dit que je te paierais tout ce que tu voulais, mon ange.


Oooooh, mon Massy, mon Massy chéri ! Mon petit kangourou ! Tu es si bon avec moi ! Merci, merci ! Je ne sais pas comment te remercier… Si, si ! Ce soir, c’est moi qui t’invite !

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Mar 6 Mar - 23:26


Alchimie singulière
Massy avait vraiment fait une heureuse, on dirait. Etsu semblait s’amuser comme une petite folle dans le magasin des deux escrocs. Elle l’avait d’ailleurs pris au mot lorsqu’il lui avait dit de prendre tout ce qu’elle voulait. Sa dulcinée courrait un peu partout dans la boutique, essayant littéralement tous les vêtements encore en bon état. Elle en jetait d’ailleurs quelques-uns en l’air de temps en temps tout en éclatant de rire. Les pauvres vendeurs ne savaient plus où donner de la tête tellement leur boutique était maintenant en mauvais état. L’un d’eux était même en train de pleurer à chaudes larmes sur l’épaule de son compère. Cela aurait sans doute eut le mérite de donner quelques remords à Umbra, enfin, ça aurait pu si ces deux types n’étaient pas deux arnaqueurs de première. Au final, ils n’avaient que ce qu’ils méritaient. Alors, la douce voix de la belle retentit, enfonçant le couteau dans la plaie pour les deux hommes en arrière-plan. Ses remerciements sonnèrent comme le plus beau des cadeaux aux oreilles du kangourou qui avait recommencé à flotter sur un petit nuage. Cependant, la deuxième partie le fit redescendre sur terre, le faisant froncer les sourcils. Il n’était pas sûr de vouloir faire payer quoi que ce soit à l’amour de sa vie, aussi, il lui fit part de ses quelques réserves sur le sujet :

-« Tu sais, mon ange, ce n’est vraiment pas la peine de m’inviter. Ton seul bonheur suffit à me faire plaisir, voyons ! »

Le zoan attendit patiemment que la jolie demoiselle termine sa petite séance de shopping sous les pleurs continus du marchand le plus sensible. Après cela, il invita sa bien-aimée à s’assoir sur le canapé où il se trouvait précédemment. Il l’avait remis en place momentanément, pour le confort d’Etsu. Si elle acceptait bien de prendre place sur le siège de velours, le jeune pirate lui confierait la griffe de panthère qui lui servait de collier et son chapeau de paille, en plus de sa veste qu'elle avait déjà en sa possession. Finalement, il sourirait à sa dulcinée avant de lui dire :

-« Je te les confie avec ma veste mon amour, veilles-y bien, ce sont mes plus grands trésors après toi. Sinon, c’est à mon tour de faire un petit défilé de mode, je te laisse choisir la tenue qui te plaira le plus dans le lot ! Je la porterais au dîner ! »

L'épéiste faisait confiance à cette femme au point de lui donner ces trois objets inestimables à ses yeux. La seule autre personne à laquelle il accordait une telle confiance était Bell, qu'il considérait comme sa sœur. Tout de suite après les lui avoir donnés, le maudit fit signe aux vendeurs avant de claquer des doigts. Celui qui était encore en état de travailler poussa un énorme soupir et laissa en plan son collègue pour ramener leur plus belle sélection de smokings au bretteur. Ce dernier leur avait donné cette consigne au préalable, sur le chemin du retour plus précisément, pour gagner du temps. Prenant la pile d’habits classieux, Massy entra dans la cabine d’essayage et commença à s’y déshabiller pour mettre le premier vêtement, il s’agissait d’un costume d’un noir profond à placer sur une chemise argentée. Entre temps, il posa distraitement ses sabres et les habits auxquels il ne tenait pas spécialement sur le sol de la petite zone. Il les récupérerait au moment de sortir du magasin, mais en attendant, l’important était de faire bonne impression à celle qu’il voulait épouser. Sortant de la cabine, il s’avança vers le seul miroir encore en un seul morceau et lança son plus beau sourire suivi d’une pose, se voulant classieuse, à sa bien-aimée. Dans sa tête, il avait l’air d’un top-modèle professionnel, sur son quarante et un, faisant une pose parfaite pour son public. Malheureusement, dans la réalité, il avait juste l’air d’un idiot à la bouche en cœur faisant les yeux doux à l’amour de sa vie.

-« Alors, ma petite Etsu chérie ? De quoi ai-je l’air ? N’hésite pas à être honnête, je ne t’en voudrais pas si tu n’aimes pas, promis ! »



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Jeu 8 Mar - 18:37


Le plus beau des hommes


Toutes les robes qui me plaisaient finissaient pliées ou en boule dans de petits sacs de shopping prévus à cet effet. Les sacs, eux, s’empilaient les uns sur les autres, au grand dam des deux marchands. Je profitais aussi un peu de la situation, je dois l’avouer. Je piochais çà et là quelques robes ou autres tenues qui ne me plaisaient pas plus que ça, dans l’unique but d’en faire des chiffons. Parce que, quand même, ça coûtait cher les chiffons de magasins. Alors qu’en déchirant de vieilles fringues, on en avait pour ses sous. Là, avec ces vêtements neufs, j’allais avoir des chiffons neufs pour zéro sou. Le ménage deviendrait un plaisir !

Au moment où je commençais à m’essouffler, à peu près à mon douzième sac de robes, l’idée qu’il était temps d’arrêter de piller la boutique me vint à l’esprit. Si je continuais à ce rythme, je ne tiendrais pas la soirée, avec Massy. Or, je me devais d’être la plus belle des femmes pour lui, ce soir. Aucune once de fatigue, aucun trait tiré, aucun cerne, ne devait exister sur mon visage. Par ailleurs, mon bien aimé s’avança vers moi, voyant que le dur labeur auquel je m’étais donnée – vider le magasin et remplir mes sacs – était terminé, et m’invita à m’asseoir sur le grand canapé. C’était vrai, il était confortable, ce truc. Un vrai nuage !

Je n’avais répondu à son refus que par un vague acquiescement, accompagné d’un « Mh » qui ne voulait dire ni « oui », ni « non ». Mon unique et véritable bonheur, c’était d’être avec lui. Mais il en faisait beaucoup pour moi, bien plus que moi pour lui. Payer ce restaurant, ce n’était qu’un minuscule merci, et même s’il ne représentait qu’un millième de ma reconnaissance, je comptais bien le lui payer. Seulement, ça ne servait à rien d’insister oralement ; je n’avais plus qu’à agir, le moment venu. Le reste de mes remerciements viendrait sûrement plus tard, une fois que le Soleil aurait fermé ses yeux.

Mais en attendant ce moment béni, je faisais de mon mieux pour être la petite amie parfaite. Lorsqu’il me demanda de prendre soin de ses affaires, j’acquiesçai d’un grand signe de tête, plus sérieuse que jamais. S’il fallait en prendre soin, j’en prendrais soin, quitte à y laisser ma vie ! Heureusement, la suite des événements ne me demanda pas de risquer ma vie. Ce n’étaient qu’un chapeau de paille, un collier tribal et une veste, mais je sentis que c’était vraiment important pour lui. Pour être sûre de ne pas les abîmer, je posai le chapeau sur ma tête, et passai le collier autour de mon coup. Je portais toujours la veste, sous laquelle j’étais toujours nue, d’ailleurs. Mais à l’instant, j’avais plus important à faire que de me rhabiller : aider mon amour à choisir la plus belle des tenues.

Et il déboula de la cabine d’essayage avec la plus belle des tenues. A vrai dire, je pense que c’était lui, qui la rendait encore plus éclatante. Il donnait un peu de son charme au tissu, et lui, il répondait en faisant briller de mille feux la chemise argentée que portait mon Massy. Il prit plusieurs pauses, auxquelles je réagissais par des « Ooooh ! », « Waaaah ! », « Trop beau ! », « J’adooore ! ». En temps normal, il me semblait ne pas être spécialement attirée par les vêtements brillants, argentés, dorés, cuivrés. Mais avec un peu d’amour, tout semblait si parfait. Il aurait pu porter des haillons que je l’aurais tout de même trouvé rayonnant. Il était si beau, dans cette chemise… Je voulais l’embrasser, maintenant. D’un bond, je me levai, et d’un bond, je me pris les pieds dans la longue veste de mon Massy. Non loin de déchirer ses boutons, je me rattrapai agilement sur mon autre pied, avant de me rendre compte que son chapeau, seulement déposé sur ma tête, était en train d’en glisser. Je penchai mon corps vers l’avant, tendis la main vers le précieux objet, et me portai sur la pointe de mon pied. Mon corps vacilla, d’abord vers l’avant, puis vers l’arrière, et à nouveau vers l’avant, pour enfin s’éclater par terre. Je me cognai le menton contre le sol, retenant le chapeau au-dessus de mon corps, pour ne pas l’abîmer. Le collier, par chance, était tombé sur un vêtement qui traînait là, et ne s’était pas cassé. Je relevai le visage vers mon amour, confuse :

Dis, j’ai rien abîmé, hein ?

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Massy était passionné, c’était le cas de le dire. Ce n’était pas tous les jours qu’il recevait des compliments aussi honnêtes et dénués de toutes arrière-pensées. En vérité, ce n’était pas tous les jours qu’on le complimentait tout court. Il fallait dire que le maudit avait tendance à se montrer un tantinet vaniteux lorsqu’il en recevait de la part de ses proches. De ce fait, ses compagnons de voyage avaient tendance à se limiter au strict minimum avec lui pour éviter qu’il ne devienne lourd. Cela se traduisait généralement par un excès de sa part, comme par exemple faire une bonne dizaine de poses alors qu’il n’en avait prévu qu’une seule à la base. Maintenant qu’il était lancé, le zoan était inarrêtable. Il enchaînait pose sur pose comme une véritable machine sous les flatteries toujours plus travaillées de sa petite amie. Si en temps normal la voix de cette dernière lui paraissait être le plus doux des sons, elle l’était encore plus lorsqu’elle lui jetait des fleurs. C’était donc ça, le sixième miracle de la journée.

Cependant, il semblerait qu’il ne soit pas le seul à s’enflammer. En effet, Etsu bondit du canapé, sans doute pour commencer à le rejoindre dans son défilé de mode. Le kangourou ne pouvait que trop bien comprendre l’enthousiasme de la belle, mais le problème était à la fois simple et lourd de conséquences : elle s’était empêtrée les pieds dans sa veste. Ce faisant, elle commença à vaciller, ce qui fit tomber son chapeau de paille, qu'elle portait jusque-là. Sa bien-aimée tenta donc de le rattraper comme elle pouvait en se penchant vers l’avant. Grave erreur puisqu’elle en fut déséquilibrée au point de tomber au sol. Umbra abandonna sa séance d’amélioration d’estime de soi pour se concentrer sur sa douce. Paniqué, il se rua vers cette dernière qui lui demanda avec une certaine appréhension dans la voix si elle n’avait rien abîmé. Le bretteur tourna la tête de droite à gauche pour lui signifier que non, l’aida à se relever, et commença à examiner son menton tout en lui disant :

-« Ce n’est pas important, mon ange ! C’est vrai que je tiens beaucoup à ces choses, mais elles sont réparables contrairement à toi… À l’avenir, évite de te mettre en danger pour ces objets, tu es irremplaçable, je ne sais pas ce que je ferais sans toi… »

Lorsqu’il eut terminé de s’assurer du bien-être de sa dulcinée, le jeune homme se mit à contempler une fois de plus le visage de celle qu’il voulait épouser. Il ne se lassait toujours pas de ses cheveux roses éclatants, de ses traits fins et gracieux, ou encore de ses yeux couleur or si magnifiques. L’épéiste se perdit d’ailleurs dans ces derniers pendant un certain moment avant d’afficher un sourire d’une rare sincérité. Il saisit affectueusement le menton de la bien-aimée et lui releva légèrement la tête, si elle le voulait bien, pour forcer leurs regards à se croiser.

-« Mais tu sais, ce n’est pas pour autant que je n’apprécie pas le geste... »

Après avoir prononcé ces quelques mots, le sabreur commença à rapprocher ses lèvres de celles de la jeune femme. Le baisé qu’il venait d’initier était d’une rare tendresse, il résumait à lui seul tout l’amour qu’il portait à sa petite amie. Sur ce coup-là, Massy s’impressionnait lui-même. Jamais il n’aurait cru possible le fait qu’il puisse faire le premier pas pour quoi que ce soit dans une relation. Il avait toujours été un grand timide maladroit pour tout ce qui touchait au social, mais plus il passait du temps avec Etsu, plus il prenait de l’assurance de ce côté-là. On pouvait dire sans risquer de se tromper que l’amour lui faisait pousser des ailes. Il s’agissait assurément du septième miracle de cette journée pleine de surprises en tous genres. Rompant l’union de leurs visages, le maudit sourit de nouveau à l’amour de sa vie.

-« Alors ma chérie ? » Lui demanda-t-il. « Où veux-tu passer le reste de l’après-midi ? Et que veux-tu qu’on fasse ? Je te laisse y réfléchir pendant que je remets mes vieux vêtements. »



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Sam 10 Mar - 19:30
Aaah, l'amour !

Lorsque Massy me dit que ces objets n’étaient pas importants, à côté de moi, tout en s’assurant que je n’aies aucune blessure, je sentis des larmes me monter aux yeux. Il était si gentil, alors que je faisais tout de travers. Moi non plus, je ne pourrais pas vivre sans lui, mais une boule dans ma gorge m’empêcha de le lui dire.

Mais tu sais, ce n’est pas pour autant que je n’apprécie pas le geste…

Je relevai les yeux vers Massy. Non, ce n’était pas un peu de paternité, que je trouvais chez lui. Il chamboulait tout, en moi. Là où ma propre mère, ma propre famille n’avait pas réussi à me faire douter, il me faisait remettre en cause tout ce pour quoi je vivais. Pourquoi vouloir détruire, quand on était aussi heureuse que je l’étais ? Les armes, les fruits du démon, la chimie, la connaissance, ce n’était rien à côté de l’amour. Tout ce que je voulais, c’était être avec lui, vivre pour lui.

Il approcha ses lèvres des miennes, d’une douceur que j’osais à peine imaginer.

Toutes ces années perdues, à n’adorer que la violence, la haine et la mort. Il avait suffi d’un Massy, d’un petit kangourou, avec ses yeux en spirale, son beau cu… corps, son grand cœur, ses airs de héros. Il avait ouvert les rideaux d’un nouveau monde, ou, peut-être, m’avait juste déposé des lunettes roses sur les yeux. En tout cas, une demi-journée lui avait suffi à me changer. Tout ce que j’avais entrepris, jusqu’ici, n’avait plus aucune importance. Pas même la chimie, c’était dire !

Il déposa un baiser à la commissure de mes lèvres.

Tu rougis, vraiment ? T’as jamais embrassé quelqu’un peut-être ?

Si, si, bien sûr que si. Mais tout était si différent. J’étais paumée, et j’aimais ça. Ne plus savoir où j’en étais, pour me demander où j’irai, avec lui. Au bout du monde, sûrement. Plus jamais je ne serais seule.

On vous gêne pas ?
Ils sont…
Pathétiques.


Là où d’habitude, le feu serait monté à ma tête, je ne lâchai pas mon Massy, me contentant de lever mon majeur vers eux.

Lorsqu’il se détacha de moi, je me contentai d’un sourire timide. J’avais beau être maladroite, un peu brusque peut-être, pas toujours très subtile, il m’aimait. C’était ça : il m’aimait, moi, et pas ce que je pouvais paraître.

Tout en me rhabillant, moi aussi, je réfléchis à ce à quoi nous pourrions nous occuper, durant l’après-midi. J’avais perdu la jupe que je portais le matin, mais dans mes sacs, les vêtements ne manquaient pas. Je choisis une tenue assez simple, un pantalon gris tirant sur le marron, avec une chemise blanche, toute simple. Je réservais la robe bleue pour le soir.

On pourrait juste se reposer, maintenant. Sur un banc, tout l’aprem’, avec toi… Et regarder les gens, tant qu’y’en a.

Un garçon, avec un foulard et une casquette, passa en un instant derrière la vitrine de la boutique, levant au-dessus de sa tête un panneau « plagiat ».

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Alchimie

Massy acquiesça lorsqu’il eut la réponse de sa chère et tendre Etsu. Après la matinée mouvementée qu’ils avaient eue, il comprenait tout à fait qu’elle veuille une activité calme pour se remettre des événements. Et quoi donc de plus reposant qu’une après-midi au parc par une belle journée comme celle-ci ? C’était d’ailleurs marrant qu’il ne remarque que maintenant à quel point il faisait beau. Il fallait croire que sa bien-aimée l’avait tellement ébloui que la lueur de l’astre du jour n’était rien en comparaison. Le parc d’Attraction Town était sans conteste l’un des plus beaux espaces verts que le bretteur n’ait jamais vu. Entre les fleurs multicolores, les buissons taillés en forme de cœurs ou de chérubins, les doux gazouillis des oiseaux, et la fontaine grandiose au milieu de l’endroit, ce n’était pas surprenant de retrouver des centaines de couples en train d’y roucouler. La jeune femme aux yeux couleur or et le jeune homme aux pupilles en spirale n’y faisaient pas exception. Ils avaient trouvé un banc parfait situé à l’ombre d’un cerisier en fleur.

Les pétales tombant régulièrement au sol, ballotés par la douce brise du jour, donnaient lieu à un spectacle d’une rare beauté. Umbra n’était pas franchement mécontent d’être venu, surtout si on considérait le fait que ça lui donnait une bonne excuse pour rester collé à sa dulcinée. À ce moment-là, il se demandait franchement ce à quoi elle pouvait bien penser. Qu’est-ce que ce magnifique paysage pouvait bien inspirer à une créature d’une telle grâce et d’une telle beauté ? Le maudit aurait payé cher pour le savoir. Quoi qu’il en soit, au vu du caractère assez paresseux du sabreur et de son léger manque de sommeil, ce qui devait arriver arriva : il finit par s’endormir sur l’épaule de sa douce. Il lui arrivait souvent de faire des cauchemars en dormant, mais ce ne fut visiblement pas le cas cette fois-ci si on en jugeait par son air particulièrement paisible. La présence de l’amour de sa vie devait sans doute le protéger des mauvais songes. S’il était réveillé, l’ancien esclave n’aurait pas manqué d’imputer cela au fait que cette demoiselle soit d’une nature presque divine.


Dans son sommeil, l’épéiste vêtu de noir ne manqua pas de sourire, voir même de rire, à plusieurs reprises. En effet, le septième miracle du jour était en œuvre : il faisait un beau rêve. Massy n’avait pas eu droit à ce luxe depuis au bas mot six ans, c’est-à-dire le nombre d’années qui le séparait du massacre de ses frères. Son rêve était à la fois d’une simplicité troublante et lourd de sens. Il voyait Etsu, vêtue d’une robe d’un blanc immaculé, descendre du ciel jusqu’à lui et le serrer dans ses bras. Elle le conduisit ensuite jusqu’à une magnifique bâtisse, un château, flottant dans le ciel azuré et accessible uniquement via un escalier fait en nuages. Lorsqu’ils ouvrirent les ports ensemble, un tapis rouge leur fut déroulé tandis qu’ils commençaient à s’avancer vers un prêtre. C’est à ce moment-là que le zoan remarqua qu’il portait un smoking noir lui rappelant sa veste fétiche. Dans l’assemblée du mariage, il pouvait distinguer clairement tous ses frères jusqu’au dernier, ses amis de l’équipage Freewill, Clay, Erik, Estelle, et Ryuku. À cet instant, le kangourou ressentit une joie intense qui se caractérisa par un sourire béat dans la réalité.

Lorsque les mariés furent devant l’homme de foi, Bell et Lock, respectivement demoiselle et garçon d’honneurs, les rejoignirent. Le second posa une main sur l’épaule d’Umbra et lui fit un sourire paternel avant de lui remettre la bague de la mariée. Un parfum d’une infinie douceur se répandit dans la salle sans que le marsupial n’en comprenne la provenance. Malgré l’absence de musiciens, une sublime mélodie se fit entendre dans la pièce tandis que le prêtre posait la question tant attendue par les deux jeunes gens. La réponse du bretteur fut évidemment positive, mais avant que sa chère et tendre ne puisse donner la sienne, tout changea du tout au tout…


La belle musique se transforma en un affreux chant évoquant la mort et la destruction. Les murs du château commencèrent à noircir tout en s’effondrant sur les invités, laissant paraître un ciel rouge sang qui contrastait avec l’azur d’il y a quelques instants encore. Une horrible odeur de sang et de chair putréfiée se leva à la place du doux parfum qui régnait en ces lieux. Le maudit fut parcouru d’un frisson alors qu’il se retournait pour voir l’état de ses amis et de sa famille. Sous ses yeux horrifiés, il les vit en train d’agoniser tandis que leurs corps commençaient à pourrir. Il ressentait chaque seconde de leur calvaire à tous et aurait fait n’importe quoi pour les sauver, mais pour une raison ou une autre, il était paralysé. Lorsqu'il regagna finalement sa mobilité, il était trop tard : il ne restait plus que des tas d’os à la place des convives. Des larmes mêlées à des sueurs froides coulèrent le long de son corps aussi bien dans le rêve que la réalité. Quelqu’un ou quelque chose éclata alors d’un rire machiavélique derrière lui. Massy se retourna pour constater avec horreur qu’à la place du prêtre se tenait Arios, un crochet à la place de la main qu’il lui avait coupé. Il menaçait de trancher la gorge d’Etsu avec ce dernier.

C’est alors qu’une véritable armée débarqua de nulle part, envahissant le château. Ils étaient des centaines, des milliers, des millions, de soldats en tous genres, principalement de la marine. Sous les ordres du manchot, ils se jetèrent tous sur le jeune homme dans le but de le dépecer. Cependant, il ne se laissa pas faire. Revêtant une forme hybride monstrueuse, il balaya inlassablement ceux qui osaient se dresser devant lui. À la fin, il ne restait plus que lui contre Arios dans ce qui allait sans nul doute être leur dernier duel. L’esclavagiste avait d’ailleurs lâché la mariée qui regardait dans l’autre direction, probablement pour ne pas voir le bain de sang qui allait suivre. Comme on pouvait s’y attendre, le combat entre les deux adversaires fut sanglant au plus haut point. Massy n’hésitait pas à déchiqueter cet homme responsable de tant de souffrances, mais pour une raison qu’il ignorait, son corps ne cessait de se reformer.

Bientôt, les murs encore debout du château furent repeints avec le sang et les boyaux du manchot. Dans un excès de rage, qui pouvait se lire même dans la réalité, et une volonté inébranlable d’en finir, Umbra saisit l’ennemi et le jeta en direction du soleil noir en plein milieu de ce ciel rouge. Le sabreur poussa un soupir de soulagement, c’était fini. Il avait réussi à repousser ses ennemis et à protéger l’amour de sa vie. Il s’approcha de cette dernière, lui faisant toujours dos, et posa une main rassurante sur son épaule. Alors, elle s’effondra au sol sous les yeux paniqués du maudit. Il la retourna pour voir ce qui clochait, et fut témoins d’un spectacle qui le rendait nauséeux. Les beaux yeux couleur or d’Etsu étaient vitreux et avaient perdu de leur couleur, ses cheveux roses jadis éclatants étaient secs et cassants, son corps aux courbes divines était rigide, enfin ses traits si fins et si gracieux avaient laissé place à une mine qui n’exprimait pas le moindre sentiment. En d’autres termes, elle était morte... Elle aussi, il n’avait pas pu la protéger… Il poussa un hurlement si effroyable qu’il déchira le continuum espace-temps et le tissu de la réalité eux-mêmes. C’est ce qui marqua son réveil en sursaut dans les bras de sa douce.


Le cœur de Massy battait à cent à l’heure, il était en sueur, et sa respiration était haletante. Il avait encore fait un cauchemar, et pas un des plus cléments. On aurait pu croire qu'il se serait habitué depuis le temps, toutefois, ce n'était absolument pas le cas. Par chance, le calme du parc baigné par les rayons rougeoyants du soleil couchant suffit à ramener un semblant de sérénité chez le sabreur. En tout cas, une chose était sûre : ce septième miracle n'était rien de plus qu'une arnaque. Si la jeune femme à ses côtés lui posait des questions, il la rassurerait d’un geste de la main tout en lui disant qu’il allait bien.

-« Bon, je pense qu’il est temps d’y aller. » Dirait-il ensuite pour changer du sujet. « On ira au restaurant de ton choix, mon ange. »



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Petite PNJisation vue avec Zyzy (le rêve ne compte pas bien sûr puisque ce n'est pas la vraie Etsu dedans)

Sinon, comme j'ai cité un paquet de nom, voici une liste histoire d'expliquer de qui il s'agit/s'agissait et leur statut actuel :
Spoiler:
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Sam 17 Mar - 10:47


L'amour depuis toujours



Au beau milieu des grandes haies taillées à l’effigie de l’amour, un petit lac artificiel avait été creusé, dans lequel barbotait canards et cygnes, libres de se promener où bon leur semblait. Sous une pluie de pétales, un pont en ferraille, recouvert de quelques planches de bois jeune, surplombait le point d’eau. Comme partout sur l’île, les couples, de tout âge, en tout genre, ne manquaient pas. Le parc semblait être l’endroit idéal pour les demandes en mariage. Je ne comptais plus les cavaliers à genoux, tendant la bague à leurs amours, ni les « Oui » accompagnés de larmes joyeuses. C’était beau, ce monde où nous étions tous heureux.

Nous nous étions assis sur un banc, collés l’un contre l’autre à la manière des inséparables. Je repensai à mes grands-parents, mamie Miu, et pépé Bunmei. Eux aussi, ils avaient été très amoureux, toute leur vie. Pourtant, ils ne s’étaient pas rencontrés sur Attraction Town. Quand j’étais petite, j’aimais les écouter me raconter leur histoire.

- On se connaît depuis tous petits, tu sais ! Enfants, on était deux très bons amis. Seulement, en grandissant, la vie a voulu que nous nous séparions. Nous nous sommes perdus de vue. Chacun avait choisi son groupe, et les amis de l’un n’avaient rien à voir avec ceux de l’autre. Je me suis engagé comme scientifique dans la marine, alors que ta mamie Miu ne plaçait aucun espoir dans le Gouvernement Mondial.

- C’est vrai, ahah ! Je me suis ralliée à la cause révolutionnaire. Puis, un jour, on s’est retrouvés, après quelques années sans nouvelles l’un de l’autre. Chacun d’un côté. J’avais été arrêtée par la marine. Comme ils supposaient que j’avais de grandes connaissances en divers domaines de sciences, on avait demandé à ce que ton pépé Bunmei m’interroge. Et j’avais de grandes connaissances ! Il avait reçu pour ordre d’être mon bourreau si je ne parlais pas. Et je n’ai jamais parlé ! Mais au moment d’appliquer la sentence, ton pépé n’a pas eu le cœur de me blesser. Il a menti à la marine, en prétextant que je ne savais rien d’intéressant. Comme je ne représentais aucun danger, j’ai été libérée, à condition qu’on ne me surprenne plus en présence de révolutionnaires. C’était mal me connaître !


- Tu sais, tu es comme ta maman, qui elle-même, est comme ta mamie ! Toutes les trois, vous n’êtes pas du genre à écouter les conseils des autres. Têtue comme elle était, mamie Miu a recommencé. Ou plutôt, elle a voulu se venger ! Je l’avais humiliée, en disant qu’elle ne savait rien. Ahah, comme tu étais vexée !

- Roh, ça va, hein ! Tu l’as bien payé, après !

- C’est vrai, ah ah ah… Des erreurs de jeunesse…

- Que tu as refait toute ta vie…

- Oooh… tu exagères ! Quoi qu’il en soit, elle m’avait retrouvée, bien décidée à me punir de l’avoir fait passer pour une idiote devant les forces de l’ordre. Alors nous nous étions combattu. Je n’avais aucun mal à contrer ses attaques !

- J’ai quand même gagné !

- Tu as triché ! Tu t’es servi de tes… atouts… pour me déstabiliser.


Moi, quand j’étais petite, je ne comprenais jamais ce passage. Mais à présent, je sais que, contre certaines personnes, la femme peut être une arme fatale. En tout cas, ça avait marché, contre pépé Bunmei.

- Et, au moment où tu n’avais plus qu’à me tuer… tu n’as pas réussi. C’était trop dur. Finalement, nous nous sommes rendus compte que nos camps étaient ennemis, mais pas nous. Alors nous avons arrêté nos activités. Nous étions fatigués de combattre. Oui, c’est vrai, on se disait « A quoi bon combattre ? La violence ne pourra jamais engendrer la paix dont nous rêvons ».

- Alors nous sommes devenus pacifistes. Et jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons jamais changé. Nous étudions la chimie dans le but de découvrir ou créer une nouvelle manière de vivre avec notre monde ! Nous voulons améliorer notre vie au quotidien, pour que jamais plus personne n’ait aucune raison de se battre.


Je n’avais pas vu l’après-midi passer, plongée dans mes pensées. Mais mon Massy, qui dormait contre moi tout mignonnement, s’était soudainement agité. Surprise, j’étais d’abord restée silencieuse, avant de comprendre que quelque chose n’allait pas. Il était en sueur, il respirait vite.

Tu es sûr que tout va bien ?

Il voulut me rassurer, sans me convaincre. Mais je respectai son silence. Peut-être que pour l’instant, tout ne pouvait pas être dit. C’est vrai que nous ne nous connaissions que depuis une demi-journée, à peine plus. Tout était allé très vite. C’était un peu la faute à l’amour. Quand on aime, on ne s’ennuie pas, et le temps file. A tel point que nous avions oublié de vraiment en apprendre plus l’un sur l’autre. J’avais des milliers de questions à lui poser, et peut-être en avait-il aussi.

Le restaurant serait l’occasion de discuter. Me levant, je l’invitai à me suivre en attrapant son bras pour me blottir contre lui et le consoler de son cauchemar à ma manière. S’il acceptait, nous sortirions du parc pour nous diriger vers le restaurant le plus proche : MacLovald. Il paraissait que leurs sandwiches étaient délicieux, surtout en prenant le menu Lovely Meal !


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Dim 18 Mar - 2:02


Alchimie singulière
Massy, encore un peu perturbé, se laissa conduire par sa bien-aimée jusqu’au restaurant qui lui plaisait, comme promis. La sensation que lui offrait le contact d’Etsu, blottie contre lui, l’apaisait au plus haut point, l’aidant ainsi à faire la part des choses entre la réalité et le cauchemar. Cependant, le choix de l’endroit ne manqua pas de surprendre le maudit. Dans une ville comme Attraction Town, où les lieux romantiques étaient légions, il ne s’attendait pas à ce que sa douce choisisse un fast-food. Certes, il ne semblait pas être un magasin classique du genre, mais ça ne lui semblait guère être le lieu rêvé pour un dîner aux chandelles. En tout cas, ce n’était absolument pas ce à quoi le jeune homme s’attendait pour leur premier vrai rendez-vous… Enfin, si ça plaisait à sa dulcinée, alors qu’importe. Le kangourou était prêt à tous les sacrifices pour l’amour de sa vie.

Le couple entra donc dans le restaurant pas cher qui était étonnamment bien décoré pour un tel endroit. En effet, on pouvait trouver des statues en marbre aux quatre coins de la pièce, toute à l’effigie d’une seule et unique personne, probablement le propriétaire des lieux. Des banderoles tantôt rouges, tantôt roses étaient accrochées au plafond ni trop haut, ni trop bas. On pouvait clairement distinguer dessus quelques mots d’amour et divers slogans ayant attrait au même thème. Quelques bouquets de fleurs, composés principalement de roses rouges, se trouvaient ci et là dans de magnifiques vases en forme de cœur. Les tables étaient nombreuses et, chose assez surprenante pour être soulignée, drapées de napperons d'un blanc immaculé. Plusieurs écrans de télévision se situaient à des emplacements stratégiques de la salle, diffusant des feuilletons à l’eau de rose pour qui voulait bien y prêter attention. Enfin, une musique douce et calme était jouée en fond, donnant une atmosphère assez détendue au restaurant.

Umbra, pas très habitué à ce genre d’endroits, décida de s’assoir à la table la plus éloignée possible. Toutefois, si sa petite amie y voyait un inconvénient, il accepterait de prendre sur lui pour prendre place là où elle le souhaitait. Une fois assis, le bretteur décida de se concentrer uniquement sur la créature de rêve assise devant lui. Il se plongea donc dans les beaux yeux dorés de cette dernière, ne faisant plus attention aux nombreux couples en arrière-plan qui les dévisageaient. Maintenant qu’il y pensait, un smoking et une robe de soirée n’étaient pas vraiment le meilleur choix de tenue pour un fast-food… Enfin, ce n’était pas vraiment important puisque de toute façon, le sabreur n’avait jamais donné d’importance aux regards et aux jugements de parfaits inconnus. Lorsqu’une serveuse, dont les vêtements étaient assortis à la décoration et à l’ambiance, vint les interpeller pour prendre leurs commandes, l’épéiste choisit une fois de plus d’imiter sa bien-aimée en demandant la même chose qu’elle.

L’employée partit donc leur ramener leur repas tandis que Massy continuait de fixer l’amour de sa vie. Il avait étudié son visage des dizaines et des dizaines de fois depuis leur rencontre, mais il ne se lassait toujours pas de le faire. Il fallait dire que la beauté de cette femme était tout bonnement surnaturelle, ce qui expliquait qu’il ait mémorisé si facilement son visage. Maintenant qu’il y pensait, il connaissait mieux le corps d’Etsu que sa personnalité… C’était assez gênant, et son léger rougissement n’allait pas dire le contraire. Peut-être que c’était le moment d’apprendre à se connaître ? C’était généralement ce qu’on faisait lors d’un rendez-vous galant, non ? Enfin, une fois de plus, le lieu était loin d’être idéal pour ce faire. Après une légère réflexion, l’épéiste aux pupilles en spirale décida qu’il allait tenter de se rapprocher de sa douce malgré le fait qu’ils soient dans un fast-food. Après tout, c’était un endroit comme un autre pour le faire, n’est-ce pas ? Il pourrait même tenter de la demander en mariage, ce ne serait pas pire que de le faire dans un café, de toute façon. Quoi qu’il en soit, le kangourou allait éviter de lui poser des questions trop personnelles en public, il lui demanderait ce genre de choses un peu plus tard, en privé.

-« Du coup, mon ange… » Commença-t-il, hésitant. « Y a-t-il quelque chose que tu aimes ou que tu détestes particulièrement ? »



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Massy Umbra
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Lun 19 Mar - 19:45


Maaanger, c'est c'qu'il y a d'pluuus beaaau


Ce MacLovald… Il y avait pas à tortiller, ça, c’était un lieu unique ! Ces gens-là avaient tout compris de l’amour. Leur restaurant en était la plus belle des métaphores. Les frites, les nuggets, les glaces, les hamburger coulant de graisse, tout ça pour vous rendre gros… Aussi gros que votre amour. C’était de la pure poésie. Des poètes, à vrai dire, je n’en connaissais pas. Mais dès lors que les senteurs des friteuses du MacLovald vinrent à mes narines, toutes les sensations se mêlèrent en moi, et je m’étais abandonnée au bonheur d’un bon burger pour s’exploser la panse. Pas besoin d’un mot, ni de rien, d’ailleurs… Fermez les yeux, écoutez et sentez. Vous êtes au paradis.

Aux anges, je suivis mon amour au fond de la salle. Tout était parfait, ici, si bien que toutes les tables m’allaient. Nous aurions pu même nous asseoir par terre, ou dans la cuisine, sur le sol gluant d’huile ; je n’en aurais été que plus comblée. Je m’assis tout délicatement dans le coussin moelleux du fauteuil comme sur un petit nuage. Une serveuse ne tarda pas à venir nous présenter la carte, avec les sandwiches du moment : le Big Love, le 69 Original, ou encore, le L. Pour moi, ce serait un L. D’après la vendeuse, le hamburger était taillé à même le pain en forme de Cupidon. J’avais hâte de voir le résultat dans l’assiette, car, rien que sur la photo, il était splendide ! Massy commanda la même chose, et notre repas ne tarda pas à arriver. Bon, le sandwich ne tenait pas beaucoup sur lui, il s’était même plutôt effondré, mais on faisait avec. Après tout, c’était l’intention, qui comptait !

Avant qu’il ne finisse totalement par terre, je croquai dedans, ne manquant pas d’en mettre de partout. Un peu gênée de me comporter comme un cochon devant mon amour, je m’essuyai doucement les lèvres, la bouche toujours pleine. Lorsqu’il m’en demanda un peu plus sur moi, je déglutis avant de pouvoir répondre.

Ch’aime scronch… GLOUPS ! J’aime beaucoup le cul, oui, oui, dis-je en remuant la tête pour confirmer physiquement mes pensées. Et la chimie, aussi. Je suis chimiste, d’ailleurs, je sais pas si je te l’avais dit ! Mais s’il y a une chose que j’aime par-dessus tout, c’est tooooiiii, mon amour !

Je souris en déposant ma tête sur son épaule, toute contente de pouvoir lui dire comme je l’aimais. Malgré tout, ça ne me suffisait pas. L’amante avait parlé, mais la scientifique, pas assez. L’amour de ma vie était un maudit, et je ne pouvais pas passer à côté de ce détail.

Sinon… je m’intéresse beaucoup aux fruits du démon. J’aimerais tout savoir à leur propos, et tous les connaître ! Après tout, la puissance qu’ils détiennent est incroyable… ce serait du gâchis de rester ignorants face à eux.

Sans bouger, je montai mes yeux vers mon Massy, lui caressant le menton du bout des doigts, comme si de rien n’était. « Dis-m’en plus, dis-m’en plus ! », pensai-je. Je bouillonnai de l’intérieur. Cet amour était un cadeau du ciel. Je remerciai intérieurement le petit bonhomme qui vivait là-haut, s’il existait, de m’avoir fait croiser la route de Massy. J’hésitai un peu, de peur de le gêner, à poser mes questions. Personne n’aimait être traité comme un cobaye. Je ne voulais pas que mon amour se sente comme tel. Mais, après tout, poser ma question ne l’obligeait en rien à me répondre. Je devais en avoir le cœur net.


J’ai cru comprendre, avec la balade, et l’histoire de la boutique, que tu possédais un fruit du démon… Un zoan, c’est ça ?

Je commençai doucement, pour tâter le terrain. Selon sa réponse, j’aviserais. S’il se contentait d’un simple « oui », ce serait peut-être le signe qu’insister serait vain, et qu’il faudrait ressayer plus tard.


©️ By Halloween sur Never-Utopia

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