- Un cartel à six milliards de berrys.
- On va dire que ça commence à valoir la peine de se déplacer.

Les deux hommes d’affaires échangèrent un regard. Ils étaient assis autour d’une table basse, les genoux en tailleurs, kimono sur le dos et pieds nus. Cette habitude, traditionnelle ici, leur permettait de converser librement et en toute bienveillance. C’était le lieu d’échange privilégié des membres de la Triade. Un cartel d’armes à six milliards de berrys avait vu le jour sur Grand Line, récemment, et le cumul de Berrys qu’ils pouvaient avoir en envoyant des hommes le récupérer pour s’élever à trois fois la somme par an. C’était plus qu’intéressant, pour le commun des mortels. Mais ils n’étaient pas le commun des mortels.

- Et donc, nous partons sur cette mise. Très bien.
- J’aimerais que tu évites de m’envoyer sur des missions aussi ennuyantes que celle de Nighty Town, patron.

Une voix résonnait dans la pièce. Elle ouvrit la porte et soupira. La Triade avait de nombreux mercenaires, mais elle faisait à n’en pas douter parti du top 5.


Beltegeuse, armée de sa fidèle lame des 12, semblait porter un grand respect à l’homme qu’elle avait en face d’elle, et pourtant elle lui parlait franchement. Elle s’agenouilla patiemment avant de se relever et de reprendre une posture de soldat.

- Tu as une nouvelle mission, ma fille.

Elle leva son regard vers l’homme. Prenant la missive, elle la parcourut rapidement du regard avant d’acquiescer et de tourner les talons. Son interlocuteur écrasa la cigarette qu’il avait allumée pendant la conversation, et leva les yeux au ciel. Il savait qu’il avait en face de lui l’un des hommes les plus influents du monde. Et pourtant, il ne pouvait pas croire qu’il allait se jeter à corps perdu dans une bataille dont les gains seraient, somme toute, incertains. Il s’agissait là d’une hérésie dans le milieu, un coup de poker.

Pourtant, les pensées de cet homme étaient bien limpides. Il avait passé un contrat avec Centes. Un seul et unique qui lui permettait, en cas de défaite, de minimiser les pertes, et en cas de victoire d’obtenir sa liberté et celle de son commerce, et de ses hommes. Paradise serait alors presque absent de sa juridiction, mais il gagnerait d’autres territoires plus intéressants économiquement. Qui plus est, il n’était pas seul dans cette aventure. Faisant signe au commerçant venu chercher sa mission s’éloigner, il attendit. Au bout de quelques instants, tandis qu’un papillon entrait, les pas familiers d’un homme bien connu du Nouveau Monde se firent entendre.

- Mendela Yorkshire et Yoko Ceresa… Nous sommes au complet, on dirait.

Un sourire sur ses lèvres se dessina. Le Yorshire observa en arrière-plan le discret garde du corps de celui qui l’avait déjà engagé à plusieurs reprises. La marraine de Sagev était quand à elle posée sur un coussin qu'elle avait saisi sur les côtés, adapté à sa taille, souriant avec complaisance. Les choses sérieuses allaient bientôt commencer, et la Triade promettait d’être au cœur de toute l’agitation.