Retour aux sources

Complètement gaga. Le pauvre vieillard ne tenait plus en place depuis quelques jours. Les événements d'Alabasta étaient terminés et Nils avait finalement retrouvé l'ensemble de son équipage. Mieux encore, l'ancêtre avait finalement retrouvé l'un de ses petits-enfants. Ginny était revenue dans les bras du grand-père et avait finalement retrouvé sa maison... Nils en avait même pleuré pendant deux jours consécutifs tant il était heureux. Malheureusement, la pauvre petite dormait d'un sommeil sans repos depuis leurs retrouvailles. De ce fait, ils n'avaient pas encore pu se retrouver. Le Gratz en venait même à se mettre dans tous ses états à la moindre surprise. Sans qu'il n'y ait de nouvel ordre de la part de ses supérieurs, le contre-amiral avait décidé de rentrer pour Toroa. Le voyage fut pour le moins houleux mais c'était sans compter sur son équipage de génie.

- Prenons maintenant le cap sur le nord...

Ipère venait de s'endormir sans finir sa phrase. Initialement, c'était le nord-ouest qui devait être la destination. Le pauvre narcoleptique n'avait pas fait exprès de dévier de la route. Ce ne fut que lorsque son compère de toujours, Clepe Tomane, se mit à hurler qu'il se réveilla en sursaut.

- Terre en vue !

Une goutte de sueur perla dans le cou du navigateur Palnore : son sommeil de plomb avait fait dévier le navire au point de se tromper carrément de mer. Boarf... avec un peu de chance, le capitaine ne se rendrait compte de rien. Sifflotant, il fit en sorte de se rapprocher de l'ile. Jone était tout excité de son côté à l'idée de descendre enfin sur la terre ferme. Étrangement, il ne manquait qu'une certaine fée... peut être avait-elle fini par trouver l'amour finalement.

Dans un vacarme d'une porte qui claque, le capitaine Gratz montra sa tête avec les sourcils froncés. Ipère en profita pour détourner le regard. D'un pas décidé, Nils attrapa une longue vue. Cela faisait bien longtemps qu'il n'était pas rentré sur Toroa, c'était quand même une bonne chose malgré les très très nombreux changements.

- Ah ces jeunes... pas foutus de garder une ile propre.

Un soupir plus tard, le navire du Compost accosterait sur l'ile de Seppen Town sans que le vieillard ne sache véritablement ou il est. De base, l'ancêtre aurait certainement laissé tout l'équipage avoir quartiers libres, malheureusement il avait en tête sa petite-fille dans sa cabine. De fait, il ne pouvait se résoudre à la laisser seule... d'un autre côté, il ne pouvait charger quiconque de faire ce qu'il fallait sur l'ile de Toroa.

Nils appela alors Rukyoufu, la petite grenouille médecin ainsi que ses sergents les plus fidèles. Jone monterait la garde pendant que le prêtre surveillerait la cabine de loin. De la même façon, Clepe et Ipère seraient de repos sur le pont pour ne pas embêter les autres. Rien ne leur serait demandé. Mama surveillerait surtout que les deux zigotos ne feraient véritablement rien. Seule elle parvenait à maintenir un semblant de respect devant les autres membres de l'équipage.

Nils rappela les consignes avant de prendre son manteau. Même le climat avait changé à Toroa, si la météo se mêlait aux lubies des jeunes... mais où peut bien aller le monde ?!

Inquiet mais déterminé, Nils commença à descendre du bateau. Un soupir plus tard, il commença à pester sur les jeunes véritablement mal fringués. Il ne restait plus qu'à espérer qu'il retrouverait le chemin vers l'ami médecin qu'il connaissait. D'un pas assez lent avec l'aide de sa canne, le Gratz s'engouffrerait alors dans la ville seul.

feat Nils Gratz

La neige perlait doucement au-dessus de Seppen Town. Si les lieux étaient célèbres pour leur chocolat chaud, c’était bien la présence du Quartier-Général de la Marine sur North Blue qui était la principale caractéristique des lieux. L’attaque très récente des décimas sur le bastion gouvernemental alors que le responsable des lieux, le vice-amiral Piso, étaient au front sur une île inhabité avait laissé de nombreuses traces, mais la ville semblait très clairement en mesure de se relever du terrible conflit qui s’était exporté beaucoup plus loin que Marineford où la bataille principale avait eu lieu. Si Christopher E. Crawford et Tylor V. Alexander, deux marines originaires de la méconnue Okalmoa, avaient eu l’occasion de briller ici-même, ce n’était très clairement pas le cas du lieutenant Hræsvelg. Ce dernier s’était retrouvé en un autre lieu durant ces événements, des lieux où il avait dû imposer le jugement du Constantinisme pour le bien de la foi. L’ancien sujet expérimental avançait dans les rues de la cité, non loin du port vers lequel il se dirigeait en vérité.

Le Von Göthuneim évitait au maximum de poser son regard sur la forteresse gouvernemental. Il avait passé tellement de temps dans ces bureaux à remplir des papiers, recevoir des rapports et ce genre de choses des plus ennuyante. Maintenant, il était libre de repartir au front et se battre pour une cause, celle de Constantin, celle de Serguei, celle d’Ante. C’étaient des personnes qui savaient que des choses devaient être faite pour le bien de tous. Il partageait la vision du monde qu’il avait pu lire dans les textes constantiniste. Il s’était fait aux rites et désormais il était un des nombreux fidèles du Saint. La vie de bureau était finie pour lui et c’était pour le mieux. Là-bas, personne ne l’aimait, son physique repoussant beaucoup de monde. Le Sujet 0 du Project Medusa n’aurait de toute façon pas vraiment voulut se sociabiliser avec ces incapables inintéressants qui s’offusquaient trop fréquemment des dommages de la guerre. Bah oui, la guerre c’est la guerre. Ce n’était qu’une bande d’immondices de toutes manières. L’officier ne s’occupa guère des regards braqués sur lui. Des habitants affichaient leur dégoût, d’autres fuyaient en courant. Certains parents cachaient les yeux de leurs enfants tandis que certains garnements étaient fascinés par cette bête de foire semblant sortit tout droit des enfers. Hræsvelg se moquait bien de leur opinion. C’était des êtres inutiles qui ne comprenait que bien peu de choses, les choses qui n’étaient pas essentielles.

Finalement, il arriva au niveau des quais. Il était sensé préparé son embarcation pour partir le lendemain aux Dents de Costralmer que les constantinistes comptaient reprendre aux flibustiers et criminels parvenus à s’en emparer grâce au conflit entre l’Inquisition et la Marine. C’est alors qu’il remarqua ce navire qui n’était pas sensé être là et ce vieillard qui en descendait pour se diriger vers la ville. Il ne l’avait jamais vu et il débarquait clairement d’une embarcation gouvernementale. Le gradé se devait donc d’accueillir celui qui était certainement son ainée. Se dirigeant vers le Gratz, le Von Göthuneim interpela ce dernier.

-Bienvenue à Seppen Town monsieur. Lieutenant Hrasevelg Von Göthuneim pour vous servir. J’espère que vous vous y plairait et que vous avez fait bon voyage. Vous n’êtes pas de la base, alors est-ce que je puis me permettre de vous demander les raisons qui vous ont amené ici ?

En fait, le quarantenaire s’intéressait à savoir s’il s’agissait là d’autres renforts qui devaient être envoyé avec lui aux Dents de Costralmer.

Code de Frosty Blue de Never Utopia

Retour aux sources

Des flocons de neige à Toroa ? Nils poussa un soupir en repensant à une jeune fille blonde venue le voir par ce qu'il y aurait soi-disant un réchauffement climatique... et puis quoi encore ?! Nils émit de nouveau un long soupir moqueur en se disant que les jeunes ne savaient plus quoi inventer. Levant les yeux au ciel, le contre-amiral essaya de détailler l'ensemble des bâtiments. Tout semblait différent et bien des dégâts restaient visibles... sans doute que l'attaque de Toroa n'avait pas encore été pansée sur l'ensemble de l'ile.

- Tssss ! Ipère a encore du s'endormir et nous faire accoster de l'autre coté de l'ile... je reconnais pas grand chose là.

Se grattant la barbe, le vieillard réfléchissait à voix haute avant d'être sorti de sa torpeur par un cri féminin. En effet, quelques personnes semblaient fuir un personnage très étrange. C'était presque une haie d'honneur qui était faite pour cet individu. Contre toute attente, c'est un visage plus qu'étrange qui s'approcha du Gratz. Nils ne parvint pas à comprendre ce qu'il voyait. Déjà un peu en manque de sommeil pour avoir veillé sur sa petite-fille, l'ancêtre ne parvint pas à comprendre tout ce qui lui était dit.

Le médecin écarquilla les yeux soudainement en comprenant : le pauvre homme était blessé ! Il fallait le sauver et vite !

- Mon dieu ! Bonhomme ! Vous êtes blessé ! Attendez, allongez-vous que je puisse...

Nils fut interrompu dans sa discussion par un bruit de verre brisé sur le navire. En regardant dans la direction du bateau, il serait alors possible de percevoir une marmite en fonte s'élever dans le ciel avant de retomber dans un fracas assourdissant. Nul doute : Clepe Tomane avait du faire des siennes et Mama Ité était en train de le punir.

Nils soupira. En réalité, il avait pris l'habitude de cet équipage et il ne tenterait absolument rien pour son subordonné. Tomane pouvait être blessé... malheureusement, Ité pouvait faire bien plus peur. Un frisson dans le dos plus tard, il se retourna vers l'homme pour regarder de plus prêt avant de sortir un premier bandage de son manteau l'air de rien : il ferait comme si rien ne s'était passé... il valait mieux pour tout le monde. Seul un prêtre sembla hurler en demandant de prier pour la rédemption du vieux voleur sur le navire du Compost.

Toussotant comme pour changer de conversation, le grand-père se présenta avant d'exposer une lotion supplémentaire qu'il présenta pour servir aux grands brulés.

- Je suis le docteur Gratz, reste tranquille gamin.

Il fallait tout de même gérer les priorités après tout même si l'homme n'avait rien d'un bambin. Une fois les premiers soins prodigués, alors ils pourraient converser besoins de l'ancêtre... à moins bien sûr qu'on ne l'interrompe.

feat Nils Gratz

Lorsque les mots sortirent de la bouche du vieillard, le lieutenant s’arrêta immédiatement. C’était quoi cette énergumène ? Il pensait vraiment qu’un homme pouvait se balader tranquillement avec un visage comme cela si c’était réellement une blessure ? Avait-il au moins entendu ce qu’il disait. Il était âgé… Peut-être était-il sénile. C’était peut-être un ancien haut gradé qui avait perdu en vivacité et en efficacité au fil des années et n’était plus vraiment en mesure d’assumer ses fonctions de jadis. Encore un officier inutile et incapable. Il allait falloir qu’il trouve une façon de s’en débarrasser pour retourner vaquer à des occupations plus intéressantes et impactantes, notamment cette préparation du voyage vers les Dents de Costralmer. Un seul bastion gouvernemental devait servir à récupérer pas moins de dix forteresses tombées aux mains de différents ennemis ainsi qu’une ville à ravir à l’influence des criminels.

Une explosion de verre retentit, alors que le visage morbide et rouge d’Hræsvelg, semblant assez enthousiaste lorsqu’il c’était présenté, devenait neutre. Clairement, ce bonhomme à la longue barbe en face de lui venait de donner un coup à sa motivation et on pourrait croire clairement qu’il s’emmerdait sévèrement. Profitant que le vieillard soit distrait, il fit un pas de côté tandis que la marmite s’envolait dans les airs. Sidéré, l’homme à la peau rouge se disait intérieurement « Ce n’est pas possible. Ce n’est pas possible. Sur qui je suis tombé bordel. Faut que je dégage ». Trop interloqué par l’absurdité de la situation et de la non réaction du vieillard, le Von Göthuneim en oublia de s’en aller et fut donc prit au piège entre les mains de cet homme qui commença à lui appliquer quelques bandages, un traitement qui n’aurait absolument aucun effet.

-Je vis très bien comme ça vous savez ? Personne ne peut plus rien pour ce visage ni pour la couleur de ma peau. Ce sont des réactions et traitements expérimentales qui n’ont pas très bien marché, déclara-t-il en invoquant son passé de prototype de supersoldat qui avait lamentablement échoué comme on pouvait le voir.

Faudrait-il encore que cette énergumène comprenne ne serait-ce qu’un seul mot de ce qu’il disait et cela ne semblait pas gagné. En plus, il se présentait comme un médecin et ne voyait pas que la nature des « blessures » qu’il voyait dans le physique du constantiniste était des choses permanentes qui dataient de bien des mois et années. Bordel. Dans quoi il s’était fourré. Demeurant stoïque, ne bougeant pas d’un pouce, le visage complétement fermé et sec, il attendait que l’autre attardé sénile en ait fini pour espérer enfin à voir une réponse à sa question initiale. Aux vues de la personne en face de lui, il n’y passa pas par quatre chemins et alla droit au but.

-Qui êtes-vous et que venez-vous faire ici ?

Il fallait utiliser le moins de mot possible pour espérer que le gouvernemental qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam comprenne le maximum de choses. Cela allait être une longue journée….

Code de Frosty Blue de Never Utopia

Retour aux sources

Lorsque Nils eut terminé de prodiguer les premiers soins, lui aussi se rendit compte de sa future inefficacité. le manque de sommeil avait sans doute eu raison de sa lucidité. Toujours était-il que l'homme ne devait pas emballer beaucoup de demoiselles ou se faire beaucoup d'amis avec un tel visage. Le médecin ne pouvait que compatir et il ne pourrait que se rendre à l'évidence, si Robert n'avait rien pu faire, alors lui n'aurait pas réussi non plus.

Robert Jewler était un confrère du docteur Gratz. Initialement, ils avaient même exercé ensemble fut un temps et c'était parce que le Gratz l'estimait suffisamment qu'il était retourné sur l'ile de Toroa : il lui fallait une certaine collégialité dans l'affaire de sa petite fille. De toute évidence, le grand-père était affectivement trop lié à elle pour y voir clair : elle avait du mal à se réveiller et il n'y pouvait pas grand chose malheureusement.

- Je compatis jeune homme...

Nils essaya tout de même de retenir le nom du défiguré mais rien n'y faisait : il restait hermétique à une telle prononciation. Le marine en profiterait également pour embrayer sur la question qui lui était posée. S'appuyant sur sa canne, il planterait son regard dans ce qu'il considérerait comme des yeux... à sa décharge, avec un tel visage, impossible de vraiment savoir où poser le regard.

- Nils Gratz. Je cherche Robert Jewler, un confrère. De mémoire, il a commencé à exercer dans la base est... ou sud... ou nord... à moins que ce ne soit dans celle de l'ouest...

Se grattant la barbe, Nils tentait véritablement de chercher dans sa mémoire. Visiblement, cela ne fonctionnait pas vraiment et divers souvenirs lui revenaient en mémoire... sans que la localisation exacte ne parvienne à remonter.

- Il avait même du intervenir lorsqu'il y a eu l'attaque... faut dire que ça a pas mal bougé au centre la dernière fois. M'enfin ! Je vois que vous avez bien bossé ! Z'auriez quand même pu faire quelque chose pour pas dérégler la météo quand même hein.

D'un air désolé, le grand-père était en train de décrire l'ile de Toroa. Bien évidemment, cette sommaire description pouvait correspondre à bien des choses en somme. Peut être que le jeune mutilé saurait comment aiguiller le vieillard qui ne faisait que demander sa route au final à moins que tout autre chose ne puisse se produire ?..

feat Nils Gratz

Sous les bandages qui glissaient sur la peau lisse et écarlate du sujet 0 du Project Medusa, le visage du lieutenant demeurait toujours aussi stoïque. Il fut heureux que le vieillard en ait fini avec sa besogne et posa donc ses questions sur un ton sec et froid qui suintait d’agacement. Il fut néanmoins positivement surpris par la compassion que décrivirent les paroles du Gratz. Il était bien rare que quelqu’un s’inquiète de son ressenti à lui face à cette réalité qu’était son apparence pour le moins cauchemardesque. Nombreux étaient ceux qui partaient en hurlant sans se soucier de la difficulté qu’il y avait à porter ce visage. Cela faisait au moins un point positif pour le vieillard dont le Von Göthuneim ne connaissait pas le grade, ne parvenant pas à voir les galons. Si on lui avait qu’il avait devant lui un contre-amiral ayant gagné sa promotion relativement récemment et non un ancien officier ayant perdu de sa superbe, il ne l’aurait pas cru. De plus, Nils Gratz et son Compost ne disposaient pas vraiment d’une renommée importante. C’était plutôt le contraire même. Le lieutenant n’avait donc que peu de chance de reconnaître ce visage. Lorsque le grand-père évoqua ce qu’il était venu chercher sur Seppen Town, Hræsvelg sembla assez perdu et comprit que son interlocuteur c’était peut-être trompé d’île. Cela aurait déjà été une explication sur la raison pour laquelle un officier qu’il n’avait jamais vu au quartier-général débarquait subitement à l’île aux chocolats chauds.

-Alors en fait docteur Gratz, ici il n’y a qu’une seule base et c’est la plus importante de l’océan. Et pour la météo… Il fait très souvent ce temps-là. Vous êtes certains de ne pas vous être trompé d’île ? Nous sommes à Seppen Town ici. L’île de North Blue la plus proche de Reverse Moutain, tentait-il d’expliquait en articulant et parlant fort pour s’assurer que le vieux entende bien ce qu’il disait. Où pensiez-vous être ?

Il le sentait mal. À tous les coups, cela allait lui prendre des plombes de s’expliquer avec cette loque vivante afin de pouvoir lui indiquer par où partir pour rejoindre sa destination. Le sujet zéro espérait ne jamais devenir assez vieux pour en être réduit à un tel état de décadence. D’une certaine façon, il avait de l’empathie pour Nils, se disant que l’âge avait eu raison de ses capacités martiales et cognitives. Si cela se trouvait, cet homme aurait rejoint le Constantinisme si la seule vraie religion avait connu son essor des années plus tôt. Il était difficile de jugé quelqu’un de cet âge. Néanmoins, il fallait accepter la vérité et ici c’était qu’un gradé d’un tel âge lui semblait difficilement efficace. Bien entendu, le Von Göthuneim ignorait la malédiction de son interlocuteur ainsi que ses véritables capacités, mais les préjugés sont si vites tombés. Ainsi, le lieutenant avait hâte de pouvoir envoyer le capitaine du Compost et les siens en mer pour les rendre à ceux qui devaient s’occuper de pareils énergumènes.

Code de Frosty Blue de Never Utopia

Retour aux sources

Nils sembla quelque peu offusqué devant l'articulation exagéré de l'homme au visage déformé. Tentant de ne pas trop marqué son désapointement, le vieillard ne parvint pas à empêcher quelques mots de sortir.

- Je ne suis pas complètement gâteux !

Pas complètement... c'était certain. Après, il était évident que malgré la parfaite articulation du marin, le grand-père n'avait pas tout compris. La seule chose qu'il retint fut surtout qu'il n'était pas au bon endroit et ça... l'un de ses subordonnés allait le payer. Seppen Town ? Nils n'avait aucune idée de quelle mer il pouvait bien s'agir. Caressant sa barbe dans un moment de réflexion, le vieil homme chercha le meilleur moyen de se sortir de cette impasse : il était tout bonnement hors de question de laisser la vie de sa petite fille entre les mains d'un confrère qu'il ne connaissait pas.

- Bien. Okay. C'est comme ça. Et bien...

Il ne savait visiblement pas quoi répondre et pour cause ! Le seul moyen qu'il avait était de quitter cette ile au plus vite pour retourner sur Toroa. Cependant, agir ainsi risquait de retarder d'éventuels soins pour sa petite fille ! Tiraillé par la décision à prendre, le Gratz aurait du mal à contenir ses émotions.

- Foutu Palnore ! Je lui avais pourtant indiqué la direction de Toroa !

En réalité, rien n'indiquait que la petite Ginny était mal en point : ses constantes étaient plutôt bonnes et en dehors de ce sommeil longuet, rien ne laissait présager d'une maladie ou d'un problème quelconque... c'était bien ce qui dérangeait l'ancêtre. A force de voir beaucoup de malheurs, de maladies et de blessures, le médecin voyait le mal partout. L'esprit particulièrement embrumé, tout semblait tourner autour de lui. S'appuyant de sa main droite sur sa canne, Nils porta sa main droite à son crâne : il était complètement perdu et une douleur commençait à poindre.

- Argh !

Le haki de l'observation n'était qu'au stade de l'éveil pour le grand-père. Malheureusement pour lui, il n'avait aucune idée de ce que c'était et il ne semblait absolument pas comprendre ce qui lui arrivait. Depuis un long moment maintenant, de nombreux maux de tête arrivaient dans ces moments de perdition... de plus en plus souvent par la même occasion. Il sembla s'écouler une éternité pour le vieillard avant qu'il ne reprenne ses esprits alors que quelques secondes venaient seulement de s'écouler. Peu à peu, le mal se dissipait mais un son lourd et sourd continuait de retentir dans son cerveau.

Reprenant peu à peu ses esprits, Nils tenta de masquer son désarroi comme il le pouvait pour faire comme si de rien n'était : il ne fallait pas donner de grain à moudre au sujet de la vieillesse pour les jeunes !

- Vous disiez ?

Avec un peu de chance, ça passerait inaperçu.

feat Nils Gratz

« En tout cas ce n’est pas loin » pensa l’homme à la chair écarlate lorsque la réplique du barbu manquant de chevelure se fit entendre à la manière d’un aboiement. Il y avait de quoi ne pas être ravi du geste du Von Göthuneim, néanmoins aux yeux de celui-ci c’était tout à fait justifier et l’âge avancé de l’officier ne semblait pas permettre à celui-ci de se montrer suffisamment efficace pour tenir le rôle qui devait être le sien à la tête d’un bâtiment en aval comme celui qui se trouvait derrière lui. Néanmoins l’information semblait être passé d’une manière ou d’une autre, peut-être pas complétement mais au moins quelques données essentielles qui faisait comprendre à l’ancêtre qu’il ne se trouvait clairement pas au bon endroit. Il cita un certains Palnore, à priori un des membres de l’équipage du vieil homme, un équipage qui devait s’avérer ressembler au capitaine étant donné ce qu’il avait pu apercevoir avec la marmite s’étant élevé dans les airs pour retomber avec un certain fracas. Mais c’est les mots qui suivirent qui surprirent assez ouvertement Hræsvelg. Toroa ? Mais ce n’était même pas à North Blue ! Il s’était sans doute trompé à Reverse Mountain. Heureusement qu’il l’avait appris dès la première île l’erreur commise apparemment par ce Palnore. Enfin, il fallait quand même le faire pour se tromper d’océan et croire arriver à Toroa alors que Seppen Town était hivernale. C’était donc ça l’allusion à la météo que le vieillard avait soulevée. Cela ne faisait que convaincre un peu plus le lieutenant qu’il était en fasse d’une personne qui n’était plus en état d’assurée convenablement sa position. On lui aurait dit qu’il aurait des troubles de la mémoire et qu’en vérité ce Gratz était à la retraite que le Von Göthuneim l’aurait cru sur-le-champ.

C’est alors que le prétendu docteur ayant cru pouvoir s’occuper du physique monstrueux et infernal de l’officier inférieur sembla troublé. Un son s’échappa de ses lèvres pour mourir dans les poils de son imposante barbe qui rendait compte de l’âge avancé qu’il était facile de voir en ce vieux bonhomme. Il sembla souffrir quelque peu, conduisant quelques grimaces jusqu’au visage ridé. Durant un instant, Hræsvelg se demanda à quoi il pourrait bien ressembler lorsqu’il serait âgé vu les résultats des expériences sur son corps. Il chassa bien vite ses pensées et se prépara à filer quand Nils émergea à nouveau et questionna le pourpre sur ce dont il était en train de parler. Le Von Göthuneim retint un soupir et s’attela donc à essayer de se libérer de cette conversation avec un officier qui vraisemblablement devait s’en retourner à Toroa dans l’océan orientale.

-Et bien, nous disions que ce n’est pas Toroa ici. Si vous voulez bien m’excuser, je dois y aller.

Ainsi, l’utilisateur du rokushiki tenta de s’en aller, mais il craignait que l’ancêtre ne trouve quelques prétextes pour poursuivre leur entrevue, ce qui générerait de la frustration et de l’exaspération chez le gradé qui avait des choses bien plus importantes à faire.

Code de Frosty Blue de Never Utopia

Retour aux sources

- North Blue ?!  

Nils se tenait encore la tête : la douleur sourde restait un fond ambiant tandis qu'il réalisait la catastrophe. Même lui n'aurait jamais pensé que Palnore aurait été maladroit au point de se tromper carrément de mer. Les yeux écarquillés, l'ancêtre chercha tout de même à garder un minimum de contenance. De toute évidence, les solutions partaient peu à peu au fur et à mesure de la discussion. Décidément, le Compost n'avait pas la chance d'avoir les dieux avec eux.

L'homme défiguré semblait connaitre bien des choses. Il dégageait quelque chose de grandiose pour l'ancêtre : comment était-il si informé ? Ici, ce n'était pas Toroa.

Le vieil homme laissa quelque peu le marin prendre de l'avance dans le départ... en réalité, il n'avait pas fait exprès : il tentait simplement de réfléchir à un moyen de regagner Toroa le plus vite possible. Nils imagina énormément de solutions, de la plus simple et logique à la plus incongrue mais aucune ne le satisfaisait (même la plus incongrue). Voyant l'étrange homme au loin, le Gratz comprit soudainement tout ce qu'il venait de se passer. C'était pourtant une évidence à la base... ils étaient sur écoute et suivis !

Nils inspecta avec un regard circonspect les alentours. Deux vieux, un trop innocent pour être vrai et... là ! Dans un coin sur un banc alors qu'il neigeait, un homme avec un chapeau et un journal : comme dans tous les films d'espion ! Fermant soudainement son regard, Nils laissa du poison envahir le sol, quelques gouttes violettes à peine perceptibles infiltraient le sol comme pour se préparer au pire : le danger pouvait venir de partout !

Soudain, un ballon fit un bruit en tapant contre un mur. L'ancêtre sursauta vite et prépara une attaque empoisonnée avant de réaliser qu'il manquait de se trahir. Seule une flaque violacée inonda le sol à l'endroit ou le ballon manqua de tomber l'espace d'une demie-seconde. Nils devait se contrôler et il le savait... personne ne le remarquerait, lui en était presque sûr.

Tentant de rattraper le jeune homme, le contre-amiral chercha à ne montrer aucun signe de faiblesse ni à ne laisser rien paraître. Si son précédent contact n’accélérait pas l'allure, alors Nils parviendrait à lui fournir les quelques paroles que seul lui parviendrait à entendre.

- J'ai compris... je vous suis. J'ai pris les dispositions et le sol est maintenant notre allié, soyez rassuré et continuez.  

La voix grave ne trahissait qu'une assurance folle du grand-père, une intonation quelque peu étonnante lorsqu'on le connaissait vraiment. Était-il vraiment sur Seppen Town ? Le grand-père doutait même de ça... jetant un regard furtif en arrière, Nils remarqua de nouvelles personnes. Maintenant c'était certain : il était suivi !

Ou alors il n'avait pas fait attention au début... et la probabilité que l'ancêtre se fourvoyait était relativement élevée.

feat Nils Gratz

Le lieutenant pourpre expira, se sentant soulagé de s’être débarrasser de l’encombrant ancêtre. Cette satisfaction était en fait totalement illusoire étant donné que le contre-amiral peu renommé qu’était le Gratz n’en avait pas fini avec lui. Entendant quelques cris derrières lui, l’ancien sujet d’expériences les ignora, se disant que cet officier ferait certainement quelques bourdes et que le Quartier-Général le prendrait en charge rapidement. Le Von Göthuneim n’avait ni l’autorité, ni le grade, ni même le temps, pour s’occuper concrètement de forcer ce vieillard à s’en aller chez lui, reprendre sa nef et s’élancer à l’assaut des vagues pour les domptes jusqu’à West Blue où l’attendait Toroa, tout du moins si son équipage était en mesure de l’amener jusque là-bas, ce dont l’officier doutait très fortement aux vues du manque de compétences et d’efficacité pouvant conduire à se tromper d’océan. Soudain, Hræsvelg entendit des pas. On le suivait. Une goutte de sueur perlant de ses pores ayant la couleur du sang, il lança un regard par-dessus son épaule et vit Nils qui s’approchait. Grand dieu ! Ce n’était pas fini ! Vite, une porte de sortie !

Le lieutenant tenta de presser le pas, mais en vain. Il était déjà trop tard et le docteur ne prit que quelques secondes supplémentaires pour atteindre le niveau de celui qui avait été son premier contact à Seppen Town. Pourquoi fallait-il que cela lui tombe dessus, lui qui avait horreur de s’occuper des incapables ? Un grommèlement quitta ses lèvres avant que le barbu ne lui susurre quelques paroles à l’oreille. L’homme au visage à la forme de crâne écarquilla les yeux. Qu’est ce que cet imbécile s’imaginait maintenant ? Il aurait pu demander de l’aide pour affréter son embarcation, une cogue légère ne demandant pas beaucoup de membres d’équipage et maniables au milieu de ces mers froides. Néanmoins, Hræsvelg s’attendait à quelques maladresses de la part du papy. Il n’allait certainement s’attacher ce boulet. Le Gratz était bien trop encombrant, inutile et incompréhensible.

-Je dois quitter Seppen Town pour rejoindre les Dents de Costralmer. Il faut prévenir quelqu’un au quartier général.

Avec un peu de chance, Nils allait dire qu’il s’en chargeait et le Von Göthuneim laisserait ce dernier aux bons soins des autorités de la base gouvernemental principal de North Blue. Dans l’amas d’officiers qu’on y trouvait, même si en raison de la guerre beaucoup avait dû s’absenter où étaient très occupés, l’un d’eux saurait très certainement comment gérer un retraité comme le Gratz. « Saint Constantin, je vous en prie. Faites-en sorte qu’il parte. »

Code de Frosty Blue de Never Utopia

Retour aux sources

Le défiguré semblait avoir pris toute la mesure des événements. Le Gratz priait pour qu'il ne se retourne pas : il ne fallait vraiment pas qu'ils se fassent repérés à discuter avec des alliés. Un bref signe de tête imperceptible de l'extérieur saisit Nils au plus profond de lui : de toute évidence, il avait raison, il était nécessaire de prévenir les supérieurs.

- Vous avez raison, il faut que j'aille les prévenir. Mais comment pourrais-je vous recontacter une fois la transmission faite ?

Le contre-amiral s'inquiétait vraiment en réalité. Contrairement à ce qu'il était possible de croire, l'ancêtre commençait à estimer le jeune homme. Un peu trop enfant à son gout mais pour le coup, il parvenait à avoir une certaine vivacité d'esprit. Après tout, c'était lui qui avait été malin en premier en remarquant que leur conversation était écoutée. Marchant comme il savait le faire, c'est-à-dire plutôt lentement, le vieillard attendrai la réponse du marin... à moins que...

- Mais oui.. .bien sûr... bien joué gamin... les dents de Costralmer, c'est bien compris.

C'était bien évidemment un code ! Le gamin était décidément bien plus malin que ses congénères et de loin. Le vieillard comprit alors que "aller prévenir le quartier général" signifiait "devoir se séparer" : s'ils faisaient route séparément, ceux qui les suivaient auraient ainsi beaucoup plus de mal à se coordonner. Afin d'être le plus insoupçonnable possible, le grand-père rappela à lui son poison et commença à prendre une autre direction. il lui faudrait agir vite pour une fois mais, toujours dans le but de n'éveiller aucuns soupçons, il ralentit encore le pas avant de prendre la parole d'une voix tonitruante, certain que ses suiveurs l'entendraient.

- Ah lala ! Je me demande bien où est le dentiste !

Le but de la manœuvre serait alors double, montrer patte blanche mais surtout pouvoir communiquer à son acolyte du jour qu'il avait compris le code. Si Nils avait pu faire un clin d’œil supplémentaire, il ne se serait pas gêné... seulement, il avait confiance en son partenaire : ce dernier n'aurait pas besoin d'autant d'indices pour comprendre que Nils allait le suivre de loin, ou tout au moins le rejoindre plus tard. Il ne lui restait surtout plus qu'à savoir qui ou qu'est ce que pouvait bien être ces dents...

Au détour d'une ruelle, non loin de l'homme au journal, un petit être montra furtivement son bout du nez avant de s'engouffrer un peu plus profondément entre les bâtiments. Couvert de la tête au pieds, il ne dénotait dans l'environnement que par sa petite taille : il était même facilement possible de le confondre avec un enfant. Se calant contre l'un des murs, il sortit de sa poche un den den mushi. Relevant ses manches pour approcher l'appareil plus près de sa bouche, il découvrit une gourmette bien étrange. Dessus, seules quelques informations brilleraient aux yeux des plus aguerris : "E - 7". Il composa un numéro qu'il semblait connaitre de tête et c'est une voix grave qui lui répondit.

- Oui ?
- Il projette de retourner à Toroa comme convenu. Son navigateur n'est vraiment qu'une branquignole...

L'homme serrait son poing tandis qu'il prononçait ces quelques mots : une colère noire semblait l'envahir.

- Reste sur Seppen Town alors et tiens nous au courant dès qu'il prend la mer. S'il pouvait rester sur Sppen Town encore quelques temps, ça nous faciliterait la tache.
- Très bien.

Relâchant un peu ses nerfs, l'homme desserra le poings et rangea l'escargot dans sa poche. Il semblait un peu plus calme, méconnaissable comparé à quelques secondes auparavant.

feat Nils Gratz

Se recontacter ? Pourquoi faire ? Qu’avait-il encore compris de travers ? Déjà il avait parlé du sol qui était soi-disant devenu leur allié. Des élucubrations abracadabrantes. Respirant et expirant pour se contenir, le lieutenant s’apprêta à tourner la tête pour répondre quand le docteur reprit la parole pour le féliciter. De quoi ? Le Von Göthuneim n’en savait rien et il n’avait pas envie de se triturer l’esprit pour le découvrir. Il devait décamper au plus vite pour se libérer. L’écarlate décida de presser le pas tandis que le Gratz s’écartait de lui. Il évoqua une question de dentiste. Cet ancêtre barbu avait besoin d’un nouveau dentier ? Non… C’était ce qu’il avait compris avec les « dents » ? Après tout, un vieux gâteux venu de l’ouest ne pouvait pas connaître ce genre de coins du Grand Nord. Il allait donc partir ensuite en quête d’un dentiste qui s’appellerait Costralmer ou quelque chose comme ça ? Voir peut-être Costral Mer ? À moins que Hræsvelg se trompait et devenait paranoïaque à essayer de comprendre les choses sous le regard du vieillard. Au fond, il ne pouvait pas s’empêcher de se dire que tout ceci avait une logique qui lui échappait. Il ne lui viendrait en effet pas vraiment à l’esprit que le capitaine du Compost puisse imaginer être suivi à Seppen Town, l’île gouvernemental principal de l’océan. Avec les conflits et la perte de territoires au profit de l’Inquisition, il y avait beaucoup plus d’officiers présent ici et l’idée de mener quelques complots directement ici contre la Marine n’était pas vraiment une bonne idée, surtout sur des agents secondaires comme pouvait l’être le lieutenant ou encore le vieillard, le pourpre ignorant encore le grade de Nils, les galons étant cachés par le manteau permettant de résister au froid.

Oui, à l’heure actuelle, le Von Göthuneim ne voyait pas vraiment l’utilité de s’intéresser à des personnages comme lui et se sentait donc en sécurité ici, à l’abri de quelconques criminels. La seule possibilité qu’il pourrait envisageait était le kidnapping pour s’emparer des informations qu’il détenait de l’époque où il travaillait dans les bureaux de ce Quartier-Général océanique. Cependant, il n’y avait rien d’utile pour s’attaquer au Gouvernement Mondial dans ce qu’il avait eu à traité. Définitivement, même s’il comprenait que parfois la prudence était de mise en dépit du fait qu’il n’était pas doué pour cela, Hræsvelg n’envisageait pas l’histoire qu’avait en tête Nils. Pressant le pas, il essaya de doubler la cadence pour arriver le plus vite possible à la cogue. Il espérait ne pas retomber sur ce vieux gâteux avant son départ et que ce dernier serait parti quand l’écarlate serait de retour des Dents de Costralmer où il allait devoir livrer bataille contre des révolutionnaires, des pirates et des criminels afin de récupérer les forts perdus. Il jeta quelques regards dans la direction qu’avait pris le Gratz pour s’assurer de lui échapper. Il lâcha alors sa colère en criant frénétiquement de colère. Qu’est ce que les incapables pouvaient l’énerver ! Des fois, il avait envie d’exterminer certaines de ses incapables collègues.

Code de Frosty Blue de Never Utopia

Retour aux sources

Le départ du jeune homme s'était fait sans encombres. "Parfait" se dit alors Nils en voyant le défiguré prendre un autre chemin que le sien. Le vieillard tiqua cependant lorsqu'il vit son comparse du jour accélérer le mouvement. Que faisait-il ? Pourquoi accélérer alors qu'il avait parfaitement joué son rôle depuis le début. L'espace d'un instant, l'ancêtre pensa alors à un sale mioche qui n'avait en réalité rien compris. Etant incapable de penser qu'il était dans le faux à son sujet depuis le début, le grand-père laissa échapper quelques mots avant de prendre la direction opposée.

- Sale gosse.

D'un pas assez lent, le vieillard prit alors le temps de flâner sur ce qu'il repéra comme un marché. Laissant son œil vagabonder sur quelques étals, l'ancêtre chercha du regard un éventuel poursuivant. En réalité, où qu'il puisse regarder, rien ne laissait soupçonner un suivi quelconque. Nils pensait pouvoir essentiellement compter sur son instinct : il n'avait rien vu depuis le début de concret. Finissant sa petite promenade, le vieillard filerait alors vers le dentiste le plus proche. Quoi de plus complexe à trouver dans cette ville ? Incapable de lire les plaques et de trouver quelqu'un de compétent, le grand-père dut se résigner à prendre contact avec un médecin généraliste.

- Où est-il ?
- Gratz ?! Vous ici ?!

C'était une consœur qui eut alors la surprise de devoir répondre au vieil homme. Contre toute attente, elle l'avait eu comme professeur sur West Blue avant de rejoindre son mari sur cette mer. ils n'eurent pas beaucoup de temps de discussion : la vie de Ginny était en jeu après tout !

Le docteur expliqua alors brièvement sa rencontre avant de demander davantage d'explication sur le dentiste qu'elle ne connaissait évidemment pas. Nils laissa sortir un juron avant que sa collègue ne vienne à habilement décrire une zone du nom de Costralmer...

- Il est évident que le gamin s'est mal exprimé, votre esprit brillant aurait de suite compris !

Est ce qu'elle se moquait de lui ? Nul ne pouvait vraiment le savoir. Le vieillard arqua un sourcil avant de bomber le torse en tombant d'accord avec elle. De toute façon, c'était toujours la faute des gamins. Prenant congé de son hôte, Nils sortirait de la bâtisse en direction du port... seule et unique destination pour rejoindre son acolyte du jour.


L'homme camouflé réprima un juron en voyant que les deux compères se séparaient. qui suivre ? Comment agir ? Que faire ? Le jeune homme dut se calmer pour reprendre ses esprits et le cours de sa pensée. L'étrange homme qui accompagnait l'autre débile prenait sa direction... soit ! Le choix s'imposerait donc à lui. Tel un expert, l'homme profita d'un groupe de passant pour se joindre à eux. et partir en direction du centre ville. Fatalement, il pourrait alors croiser l'étrange acolyte et continuer de suivre le crétin de service.

D'un pas leste et assurément calculé, le conspirateur entreprit de couper la route au défiguré. Profitant d'un instant et avec un geste à la fois harmonieux et discret, il percuta l'homme. Son regard se posa alors sur le visage difforme de celui qu'il avait percuté et ne parvint pas à réprimer un cri d'effroi.

- P... p... pardon mon lieutenant... je... vous prie de bien vouloir m'excuser.

L'homme affolé s'était alors mis au garde à vous à la vue des galons de son supérieur, révélant par la même occasion la gourmette floquée d'un "E - 7". En effet, bien que couvert de la tête aux pieds, l'absence de galons sur un uniforme en dessous révélait qu'il s'agissait d'un simple marin. Si le lieutenant connaissait chacun des individus de la base, alors il devinerait que ce dernier ne faisait pas parti des effectifs de Seppen Town.

feat Nils Gratz

Tentant d’avancer le plus rapidement possible pour être libéré de la présence du vieillard, le lieutenant ne regardait pas véritablement devant lui et ne tarda pas à rentrer dans quelqu’un au milieu d’une foule assez dense, ce qui était tout à fait logique. L’homme écarlate lâcha un grommèlement. Il n’était pas habitué à ce genre de situation. Lorsqu’on ne l’exposait pas comme une bête de foire, les gens avaient tendance de s’écarter devant lui lorsqu’ils découvraient son visage. Ses pupilles pleines de la rage d’avoir dû se coltiner le Gratz se rivèrent vers ceux de celui qui s’avéra être un marin. Sa tête ne disait rien à l’officier. Ce dernier ne pouvait cependant pas deviner s’il venait du Quartier-Général de la ville ou non. Sans même compter les officiers importants tel que le vice-amiral Piso, les contre-amiraux comme Bennsen ou Frost, le nombre de soldats en faction sur place était très élevé. En fait, c’était assez proportionnelle au nombre de gradé. En fin de compte, demander au lieutenant s’il reconnaissait un mousse reviendrait à demander à un colonel de Marinford s’il reconnaissait un lieutenant. D’autant plus en ce moment. En fait, le Von Göthuneim ne savait pas si le vice-amiral Machigan et la contre-amiral Orizona, ceux-là même qui avait défait la pionne décima Alice Merveille ici même, ainsi que leurs hommes avaient déjà quitté les lieux qu’ils avaient secouru. Cela rajouté un assez grand nombre d’inconnus sur l’île si c’était le cas. Des inconnus que le constantiniste pouvait apprécier étant donné que Chesterfield Machigan était également un adepte de cette religion et que ses rangs devaient en abriter d’autres.

Néanmoins, s’il pouvait deviner quelque chose, c’était que ce jeune homme à la gourmette n’avait jamais dû le voir de prêt. Beaucoup de gouvernementaux de la base l’avaient rencontré pour savoir si ce qu’il se racontait sur la monstruosité rouge difforme qui était lieutenant était vrai. Certains se moquer de lui tandis que d’autres étaient pris d’une crise d’effroi similaire à celle de cet homme. Il y avait donc des chances que ce gouvernemental ne l’ai jamais croisé en chair et en os auparavant. Si les civils pouvaient criés plusieurs fois en le croisant, en général les marins tentaient de garder leur contenance pour ne pas être la risée de quelques collègues un peu trop moqueurs. L’écarlate plissa les yeux et observa la gourmette. E-7 ? Il ne connaissait pas de base portant un tel numéro. Cela pouvait éventuellement correspondre aux mers, c’est-à-dire les bases G sur Grandline, les E sur East Blue, les N dans le Grand Nord, les W dans la mer de Toroa et le S pour l’océan méridional. Ce n’était pas incohérent, surtout d’un point de vue administratif… Mais qu’est-ce que ferait un homme d’East-Blue ici ? Chesterfield Machigan ne venait pas de là-bas normalement… C’était en lieu avec l’autre hurluberlu ? Non quand même pas. Qui porterait de l’intérêt à une telle loque humaine certainement incontrôlable.

-Déclinez vôtre identité jeune-homme, ainsi que vos affiliations, aboya l’ancien sujet d’expériences habité par un mauvais pressentiment.

Code de Frosty Blue de Never Utopia

Retour aux sources

- Nom d'un mollusque pas fini de s'ouvrir !

Nils s'était paumé. C'était assez dingue : en quelques secondes, le vieillard était capable de se perdre alors qu'on lui avait pourtant donné des indications et qu'il n'avait pas quitté le port depuis plusieurs heures... rouspétant contre lui-même, l'ancêtre finit par prendre une direction au hasard.

Tout ça restait pleinement de sa faute. Bien que se faire suivre, ce dont il était persuadé même sans la moindre preuve, pouvait être considéré comme un aléa de la vie, le grand-père se sentait coupable. Ginny était dans de beaux draps, tout jouait contre lui et il était perdu ! Repensant à l'ensemble de sa famille, le vieil homme se sentit soudainement bien faible... son mal de crane semblait revenir alors qu'il ne parvenait pas à se défaire de ces sentiments.

Soudain, c'est un odeur qui vint cueillir le contre-amiral dans son ruminement. Une vieille odeur de poisson peu frais qui provenait de derrière lui. Contre toute attente, alors que sa vue et son audition étaient toutes deux défaillantes depuis bien longtemps, c'est à l'odorat que le capitaine du Compost retrouva son chemin. Dans peu de temps, il parviendrait à revenir au niveau du port... pour le plus grand bonheur de son acolyte du jour, sans aucun doute !



- John Smith mon lieutenant ! J'ai eu une permission d'un avant poste sur West Blue il n'y a pas longtemps et...

Un peu honteux, le jeune garçon baisa les yeux à la fois de peur mais aussi pour assurer un peu plus avant de répondre pour clarifier sa situation.

- Je n'avais pas d'autres vêtements alors je me suis couvert comme j'ai pu mais je retirerai mon uniforme dès que possible. S'il vous plait ! Ne me punissez pas !

Implorant le pardon de son supérieur, le jeune homme tremblait d'effroi devant le lieutenant. N'osant pas relever les yeux devant le défiguré le jeune garçon n'ajouterait rien : après tout, quoi de plus normal pour un jeune marin que d'avoir peur pour ses vacances ?

Si tout se passait comme convenu et que le jeune marin pouvait partir, alors il pourrait prendre la direction du centre ville tel un jeune soldat de la marine qui profiterait de son temps de permission pour visiter des mers et des îles inconnues. Si en revanche, le Smith était retenu par son lieutenant, alors Nils finirait par être visible depuis l'autre côté, encore loin dans le dos du Von Gothureim.

feat Nils Gratz

West Blue ? Il était donc bien avec le Gratz ? Il était au service du vieillard ou devait-il le surveiller pour le compte de quelques officiers ? Peut-être un gradé consciencieux qui avait remarqué l’inutilité relativement apparente du docteur. Le regard ferme de l’écarlate demeurait posé sur le marin. Un grognement quitta les dents sans lèvres et il offrit une réponse qui ne plairait certainement pas au jeune homme.

-Abus du port de l’uniforme donc hors des heures de services. Ce n’est guère professionnel tout cela. C’est même un comportement pouvant engendrer à terme l’envie d’abuser du pouvoir de ses fonctions si jamais vous grimpiez les échelons dans le futur. Qui est vôtre supérieur ? Pouvez-vous me fournir son numéro d’escargophone ? Ne vous avisez pas de me mentir John Smith sinon je vous retrouverai et vous subirez un bien pire châtiment. J’informerait vôtre responsable de ces événements.

S’il obéissait, le Von Göthuneim lui déclarerait qu’il pouvait disposer à condition qu’il change sur le champs de tenue. Dans le cas où il prétendrait qu’il était affilié à Nils, Hræsvelg l’empoignerait pas le col pour le trainer tout en recherchant le vieillard, à son grand désarroi. Le lieutenant était tout sauf en mesure de pardonner. C’était un homme d’une sévérité certaine qui jugeait durement les gouvernementaux. Il était intraitable. C’était certain. Il s’assurait d’ailleurs souvent que les punitions soient bel et bien attribuées et que personnes ne se montre conciliant et sentimentale. Il fallait traiter les erreurs à leur juste valeur, peu importe les regrets ou les pleurs de celui qui doit être châtié. C’était ainsi qu’il fallait traiter le mal à la source pour empêcher les membres de la Marine de se laisser tenter par les maux de ce monde trouble. Dans tout les cas, John Smith demeurerait pour l’heure sous le regard froid et sec de cette monstruosité pourpre au cœur de pierre qui était prête à sacrifier ses hommes et sa propre vie si cela pouvait amener à une victoire, le Gouvernement Mondial étant la seule chose qui importe. Pourtant il connaissait des gens bien plus extrême que lui. Il était d’ailleurs sans nouvelle d’une rousse depuis un moment déjà. Il craignait pour ce qui avait pu lui arriver durant la guerre contre les décimas…

Code de Frosty Blue de Never Utopia

Retour aux sources

John se pinça la lèvre inférieure après l’évocation des erreurs du matelot. Le supérieur était visiblement dans le vrai et il avait eu tort de compter sur la clémence d’un lieutenant. Après tout, même lorsqu’il n’était pas en service, le jeune Smith ne rechignait jamais à la tâche et cherchait avant tout le succès du gouvernement mondial, par tous les moyens.

- Je suis sous la responsabilité du sergent Monroe sur West Blue mon lieutenant.

Poussant un soupir, il baissa la tête avant de continuer plus en avant ses explications.

- J’ai été obligé de prendre une permission… j’ai accumulé trop d’heures supplémentaires et mon supérieur a eu un peu peur pour moi : en vérité… j’ai choisi de venir à North Blue lorsque j’ai appris les nouvelles. Beaucoup de monde a souffert et je souhaitais trouver un moyen de les aider. La marine et ses soldats n’ont pas le droit de prendre du repos ! Comment le pourrait-on lorsque d’honnêtes citoyens ne le peuvent pas car ils ont tout perdu ?!

Il s’énervait presque. En effet, le jeune matelot pensait vraiment ce qu’il disait : motivé plus que tout au monde, il avait placé sa carrière au-dessus de toutes considérations personnelles. Toute peur l’avait finalement quitté et c’est lorsqu’il le réalisa qu’il reprit bien plus humblement.

- C’est pour cette raison que j’ai gardé l’uniforme… je voulais pouvoir être utile au moindre moment…

Il fallait que ça fonctionne.

- Si vous appelez le sergent Monroe, alors je serais bien contraint de vous obéir et je serais obligé de rentrer… je ne peux pas vous donner son numéro mon lieutenant.

Il avait terminé sur un ton défaitiste, comme si la pire punition pour le marin était de devoir tirer au flan. Relevant la tête, il aperçut le contre-amiral avancer dans la direction. Le marin tiqua silencieusement dans son esprit, il n’était pas possible pour lui de se faire remarquer.




Se tenant la tête, Nils ne parvenait pas vraiment à voir autour de lui. Avançant machinalement en direction du port, il constata que la foule était devenue un peu plus dense sans pour autant y prêter plus attention que ça. Quelles étaient les chances pour lui de retrouver le défiguré ? Une bonne étoile devait alors veiller sur lui : en relevant la tête, son mal de crâne disparaissant dans la foulée, il reconnut à quelques pas seulement le lieutenant. Fier de lui, il se dit alors que le jeune homme avait clairement assuré : en plus d’avoir fait diversion, il était parvenu à trouver du renfort. C’était évidemment un lieutenant prometteur, sans aucun doute possible !

S’approchant assez discrètement, le contre-amiral baissa la voix pour n’être entendu que du groupe de deux.

- J’ai pu me débarrasser de nos poursuivants et je vois que tu as amené du renfort. Bien joué gamin !

La voix grave de l’ancêtre dénotait d’un certain sérieux. Le plus important était bien évidemment la suite des événements… où était le médecin ? Malheureusement, la réponse se ferait attendre. Voyant que le Gratz s’était arrêté à leur hauteur et pour leur parler, John n’eut d’autre choix que de saluer son supérieur : lui ne pouvait que le connaitre. Venant de West Blue, il aurait été suspect de constater qu’il lui était inconnu devant un lieutenant déjà à cheval sur le règlement mais révéler qu’il le connaissait risquait également de le mettre en lien avec ce dernier. Le jeune homme avait le palpitant en morceau… ça ne devait pas se passer comme ça !

Se mettant au garde à vous, il salua comme convenu le grand-père.

- Contre-amiral Gratz, c’est un honneur !

John manqua de vomir intérieurement… il ne devait rien laisser paraître. Nils blêmit en entendant ces paroles… et merde ! Lui qui voulait rester incognito ! Faisant signe au jeune marin de se taire, il inspecta brièvement les alentours pour voir si on ne l’avait pas entendu.

feat Nils Gratz

L’écarlate nota dans son esprit le nom du sergent Monroe. Il espérait que le jeune John ne lui mentait pas. Il n’y avait pas intérêt à ce qu’il ne trouve aucune trace de lui, sinon il donnerait son signalement et l’hypothèse qu’il s’agisse d’un espion à l’autorité de Seppen Town. Que ce soit le Cipher Pol ou la Marine qui s’en occupe ne changeait rien à la destiné qu’il aurait dans ce cas du point de vue du Von Göthuneim. C’est alors que le soldat fit une déclaration qui aurait pu s’avérer émouvante pour quelqu’un d’autre que cet homme qui était prêt à malmené quelques populations pour délogés des forbans qui s’y cachaient. Atteindre l’objectif prévalait sur le reste à chaque mission. Un soupir passa entre les dents de l’ancien sujet d’expérience.

-C’est bien. Être volontaire est quelque chose de très bien. Continue comme ça. Cependant, même si c’est tout à vôtre honneur, le port de votre uniforme est non réglementaire. Dire que vous pouviez aider aurait certainement suffit et vous auriez pu demander une permission d’agir à vôtre supérieur. Dura lex sed lex. La loi est dure, mais c’est la loi. J’en ferai donc état à votre supérieur lorsque j’aurais le temps de rentrer en contact avec lui. Vous pouvez continuer d’aider si c’est ce que vous désirez, mais hors de question que vous demeuriez avec votre uniforme hors de vos heures de services.

Hræsvelg demeurait grave. Il ne laisserait pas passer une action non réglementaire. Transgresser les lois même sous couvert de bonne volonté devait être puni puisque cela engendre davantage de transgressions qui elles peuvent finir par être nuisible. Validé par l’acceptation d’un cas une violation du règlement peut aboutir à devoir plier le genou face à d’autres cas qui pourront se montrer de plus en plus extrêmes et jusqu’à révéler le côté abusif que cela peut entraîner. Tandis qu’il allait demander à l’homme de s’en aller retourner à ses affaires en retirant sa tenue, le docteur finit par arriver pour le plus grand désespoir du Von Göthuneim qui commençait à croire qu’on l’avait maudit, alors qu’il n’avait pas mangé de fruit du démon. Il manqua de trébucher en entendant la réaction de John. Contre-amiral ? Ce retraité était contre-amiral ? Attendez… Une histoire de vieillard qui arrivait à quelques résultats alors qu’il ne semblait pas vraiment capable, cela lui disait quelque chose… Enfin, dans tous les cas, il devait être sur la pente descendante aujourd’hui. Il ne se formalisa pas davantage maintenant qu’il était au courant. Le barbu avait beau être son supérieur dans la hiérarchie et donc lui devoir un certain respect, il n’en demeurait pas moins qu’il faisait partie de ces incapables qui réussissaient à gravir les échelons ou n’étaient plus au niveau pour tenir leur poste. La réaction du vieillard ne fit que générer un sentiment de lassitude au sein de l’esprit du lieutenant.

-C’est un jeune homme provenant du même océan que vous. Il semble qu’il veuille aider à la tâche.

Un vieux, une monstruosité et un soldat lambda qui discutait ensemble. Cela semblait peu ou prou surréaliste pour quelques-uns des passants présents qui ne pourraient guère deviner les raisons amenant seulement trois gouvernementaux à se rassembler là en plein milieu d’une rue.

Code de Frosty Blue de Never Utopia

Retour aux sources

Le jeune garçon acquiesça au niveau du lieutenant alors qu'il le réprimandait un peu moins que prévu. Ouf, il s'en était tiré avec les moindres maux, il ne restait plus qu'à se sortir du mauvais pas et se débarrasser de l'ancêtre. Il fallait surtout éviter de se montrer avec lui le plus possible. Comment faire ? Lorsque le lieutenant rentrerait pour faire ses recherches, alors il constaterait une flopée de dossiers du nom de John Smith. En effet, ces homonymes étaient particulièrement nombreux... étrangement, aucun dossier ne correspondrait au visuel du jeune garçon. Pire encore, aucun sergent Monroe n'était en service dans West Blue. Le signalement que le défiguré ferait concernerait alors un homme... simplement avec un port de l'uniforme. Rassuré, "John" ne devait plus s'occuper que de Nils Gratz. Le E - 7 serait sauf... pour l'instant.

Le contre-amiral ne chercha pas à faire plus que d'habitude, son titre n'avait jamais été un point de fierté ou quelque chose qu'il tenait vraiment en valeur. Non, le vieillard attachait bien plus d'importance à la vie humaine, source de toutes choses. Il ne marqua qu'un léger désappointement en voyant l'engouement toujours plus grand d'un matelot... sombre sot !

Se désintéressant totalement de ce dernier en l'espace d'une demie seconde, le grand-père s'en retourna vers le défiguré pour la suite des opérations. Il venait du même océan... grand bien lui fasse ! Maintenant qu'il était parvenu à semer ses poursuivants imaginaires, il ne se méfiait pas plus que ça, tout au moins pour le moment.

Avec un regard un peu plus fermé, il s'en retourna vers le défiguré. Étrangement, son visage ne lui faisait plus le moindre effet, il trouvait ça même tout à fait normal : depuis bien des années, il avait bien des atrocités et appris à faire avec. Évinçant totalement le matelot, il réassura toute sa volonté :

- Pensez à mieux choisir vos subalternes... Du coup le médecin ? Il est à Costralmer ?

Nils n'en démordait pas, jusqu'au bout il cherchait à en savoir plus : Ginny était en danger, du moins c'est ce qu'il pensait, il n'avait d'autre choix que de mettre toutes les chances de son côté. Cette fois ci, il suffirait sans doute de relativement peu pour se débarrasser de lui. Nils cherchait avant tout un compère, un confrère, peu à peu, il commençait surtout
à perdre contenance : se moquait-on de lui ? Comment le Von Gothuneim allait pouvoir se sortir de cette situation ?

Le jeune soldat alors ignoré ne chercherait pas son reste : il demanderait directement au contre-amiral la permission de partir. Sans réponse de ce dernier, c'est l'écarlate qui devrait le congédier ou non... Nils n'en avait visiblement plus rien à faire de ce sale gosse. S'il le congédiait, alors John filerait se changer avant de disparaître dans une ruelle, s'il n'obtenait pas de réponse ou un refus, alors il resterait présent sans rien dire, sans montrer le moindre signe, presque à tenter de se faire oublier.

feat Nils Gratz

Finalement, le vieil homme n’épilogua guère autour du jeune insubordonné en dépit de leurs liens géographiques, ce qui confirmait la non affiliation de John avec l’équipage du Gratz. Drôle de coïncidence tout de même que deux originaires de West Blue débarquent dans le coin le même jour. Enfin, l’ancêtre ouvrit une nouvelle fois la bouche. Subalterne ? Mais il connaissait le soldat depuis une poignée de minutes. Enfin bon… Il ne fallait pas aller chercher trop loin avec ce barbu n’aillant plus un cheveu sur le crâne, c’est ce que lui avait prouvé ce qu’il s’était passé un peu plus tôt. Il revint donc au sujet d’un médecin. Cette histoire de dentiste… Le lieutenant retint un soupir d’exaspération. Avec son corps très… spécial dirons-nous, il y avait peu de médecin qui voulait s’occuper d’une monstruosité comme lui qui disposait de certaines anomalies internes directement lié aux expériences ayant fait de lui l’écarlate d’aujourd’hui. Néanmoins, il était bien évidemment nécessaire qu’il face quelques visites pour que l’on s’assure que des effets secondaires ne seraient pas à noter et à traiter. C’était apparemment la meilleure façon de se débarrasser du vieillard alors autant tenter le coup. Désolé Willy.

-Il y en a un, neuf rues plus loin. Le Docteur Willfried Gütterford. Si vous voulez ce sera plus rapide.

Il n’allait pas perdre du temps à expliquer des choses que le contre-amiral ne comprendrait pas, comme le fait que Costralmer était aux mains de criminel et qu’il ne devait plus rester de médecin au sein de la cité, mais qu’au fort d’Estra il y en avait un très compétent qui avait participé à la défense de l’ultime bastion des semaines durant. La question était de savoir si Willfried serait à même de tenir face au Gratz sans péter une durite. Il se montrait plus patient qu’Hræsvelg l’était alors c’était peut-être possible. Qui sait après tout ? Suite à cela, il ordonnerait à John de l’accompagner pour aider aux préparatifs de son départ, tout en veillant à ce qu’il se soit changé. Décampant rapidement, il profiterait de la mise en place pour appeler à West Blue et tenter d’être mis en relation avec ce fameux sergent. Face à l’indisponibilités des services et la situation, il remit cela à plus tard. Le lieutenant laisserait alors le soldat repartir. En découvrant qu’il ne voyait pas « son » John Smith et qu’il n’existait pas de sergent Monroe, chose fort étonnante vu le nombre de sergents qu’il devait y avoir de par les mers, une amertume s’inscrivit dans la bouche de l’officier. Des ennemis du Gouvernement Mondial tenteraient de s’implanter directement sur les terres du Quartier-Général ? À Seppen Town même ? Cela lui semblait invraisemblable, mais il était possible que suite à l’attaque Décima, certains croyaient que c’était le moment de tenter quelques actions idiotes. Dans le doute, il valait mieux prévenir que guérir après tout, le Von Göthuneim dessina un portrait-robot du dénommé John Smith pour le communiquer à Seppen Town et qu’il puisse faire quelques recherches afin de s’assurer qu’il n’y ait pas un tel espion dans leurs rangs. Pour le reste, ce serait à eux de gérer. Lui devait prendre la mer en direction des Dents de Costralmer, pour le meilleur et pour le pire.

Code de Frosty Blue de Never Utopia

Retour aux sources

Simple, clair, concis. On ne pouvait guerre attendre plus du lieutenant rencontré quelques minutes auparavant. Nils comprit instantanément qu'il avait finalement toujours peur d'être sur écoute. Quoi de plus normal pour un lieutenant de cette envergure promis à un avenir certain ? Acquiesçant silencieusement d'un hochement de tête, le contre-amiral n'argumenta pas pour convaincre son homologue. Non, il avait bien l'intention d'aller voir ce docteur fraîchement nommé : s'il lui avait été donné par ce jeune fifrelin, c'est qu'il devait détenir des informations primordiales pour l'avenir de sa petite fille. Comment pouvait-il en être autrement ?

Le jeune John Smith ne chercha pas non plus à tergiverser et irait bien vite trouver un coin pour se changer. Il avait failli manqué à sa mission première et ça, il ne se le pardonnerait pas. D'un commun accord, le groupe se sépara : Nils partit en direction du médecin tandis que le jeune homme attendit d'être hors de portée de tous, dans un coin isolé, pour sortir son escargophone. D'un geste sûr, il composa le numéro qu'il avait fait quelques minutes plus tôt.

- Tu ne devais pas me rappeler avant deux heures. Qu'est-ce qu'il se passe ?
- La cible m'a vu. Je ne pense pas qu'elle m'ait identifié mais elle était sur ses gardes... c'est étrange...

Un silence de plomb laissa l'animal dans une apathie certaine l'espace de plusieurs secondes. le "John" ne chercha pas à savoir si son interlocuteur était encore là : les yeux du gastéropode étaient encore ouverts, il devait y avoir une raison autre. Une goutte de sueur perla sur le front du marine qui attendit presque toute une minute.

- Rentre. Je te remplace par E - 0.

Le ton était froid et ne laissait pas la moindre place à la discussion. De toute façon, même s'il avait voulu répliquer, le jeune marin n'aurait eu qu'un escargot répondant "Gatcha" en terme de réponse. Assez énervé par ce qu'il venait d'entendre, le marin rangea son appareil avant de frapper violemment le mur contre lequel il s'adossait. Il avait échoué, c'était certain. Il y avait tout de même une faible chance pour que le Gratz ne se soit douté de rien, au moins l'honneur était sauf... il ne restait plus qu'à espérer que son patron ne lui en tiendrait pas trop rigueur, chose qu'il doutait fortement.


Dans un coin de bureau, un homme à la moustache finement et fièrement taillée faisait rouler un pinceau entre ses doigts. La chevelure blanche et plutôt bien garnie, le vieil homme soupira un long moment après avoir raccroché de sa conversation. Il avait beau avoir choisi avec soin ses collaborateurs, il n'en demeurait pas moins vrai que l'on n'était jamais mieux servi que par soi-même. Calme au premier abord, il se passa quelques secondes avant qu'un bruit sourd ne vienne déchirer le silence de la pièce. Le bureau qui se tenait devant lui venait de se briser en deux alors qu'il n'avait pas bougé d'un pouce, s'affaissant sur lui même.

En trombe, un agent de la marine, visiblement lieutenant de par ses galons entra pour demander ce qu'il se passait, les armes pointées sur tout ce qui bougeait dans la pièce. Lorsqu'il vit que seul le vieil homme se tenait assis sur le fauteuil, il rangea son arme avant de sortir une petite radio.

- Appelez la femme de ménage, elle a mal fait son boulot.

Raccrochant, il n'ajouta pas un mot et c'est le vieil homme qui donna les directives. Les deux acolytes semblaient se comprendre sans même ouvrir la bouche. D'un hochement de tête, l'homme reprit son appareil pour contacter de nouveau une autre personne.

- E - 0, venez prendre votre ordre de mission.

le vieil homme se leva calmement avant de rejoindre le pistolero. Apposant sa main contre son épaule en guise de soutien révélant une gourmette presque identique à "John". Dessus était inscrit A -0. Les deux hommes s'échangèrent de nouveau un regard avant que le plus vieux ne sorte de la pièce comme si de rien n'était.