Une fois encore, nous retrouvions notre duo improbable sur le royaume désertique d'Alabasta, dans une charmante ville se situant aux bords des côtes maritimes. Leur dernier périple fut riche en rebondissement, vu qu'ils furent tous les deux recrutés dans l'équipage de la reine Nojiko. Néanmoins, cet événement finira marqué au fer rouge dans l'épopée du titan, car la toute fin de cette rencontre terminera par un arrière goût amer sur le palet du maudit.

Quatorze heures, royaume d'Alabasta, ville côtière...

Marchant en plein milieu d'un bazar, au cœur d'une foule voulant échapper à la fureur du soleil, Almar était sur ses gardes, comparer à son collègue qui semblait totalement émerveiller par le nombre hallucinant de breloques pouvant défiler sous ses yeux ébahis. Jouant la carte de la vigilance, le colosse avait constamment son énorme paluche posée sur sa bourse, or, parmi cette masse de populace, un voleur pouvait si facilement chaparder son argent sans se faire repérer. En parlant d'un fameux chapardeur, James ayant la tête totalement enfouis dans les étoiles, un petit malin cru bon de faufiler sa petite mimine tout près de sa sacoche. Heureusement, le maudit assez réactif, intercepta brutalement cette main baladeuse en lui donnant une petite tape sur les doigts. Un léger cri de douleur s'ensuivit, réveillant immédiatement de sa torpeur le binoclard, qui riva son regard globuleux sur la mystérieuse personne... Face à lui, le pétochard avait à faire à une petite fille âgée d'une dizaine d'années, peau mate, cheveux noir, yeux bleu, avec comme petit supplément, un visage et des vêtements recouverts par la crasse. Stupéfait, James ne savait pas comment réagir face à la voleuse, devait-il tout simplement la gronder ? Ou devait-il jouer les gros durs pour lui faire peur ? Même si cette seconde idée semblait être assez compliquée à mettre au point. Craintive, la jeune fille se mit à trembler, quand elle vit l'énorme muraille de muscle s'approcher. Elle allait très certainement pousser un cri à percer les cieux, sauf que, avant que tout cela ne se produise, le maudit opta pour une approche douce et pacifiste. En effet, pour éviter tout dérapage, il posa délicatement un genou au sol et offrit son plus beau sourire pour apaiser l'ambiance.

"Jeune fille... N'ayez crainte, je ne vous veux aucun mal." La voix du titan était rempli d'une gentillesse et d'une bonté sans égal. "Tenez, je vous offre mon bracelet pour me pardonner de mon acte de tout à l'heure..." Aussitôt dit, aussitôt fait, le maudit retira l'énorme bracelet en or, incrusté d’un magnifique émeraude en son centre et le donna à la jeune demoiselle.

Un acte aussi généreux choqua littéralement la petite chapardeuse. Elle resta bouche bée durant quelques secondes, presque une mouche pouvait être gober si personne ne lui faisait fermer son clapet. Puis, finalement, au bout d'une minute passée, elle se décida de répondre à vive voix :

«Patron ! Si vous voulez des renseignements, moi, la grande Topaze ! Peux vous aider dans vos recherches...» Elle se frotta les mains et posa un regard remplis d'avarice sur l'autre bracelet encore accrocher au poignet du titan.

Rentrant dans son jeu, Almar rétorqua par un simple :

"Selon vos informations, je vous donnerai mon deuxième bracelet, cela vous convient-il ?"

La gamine affirma d'un vif hochement de la tête :

«D'accord patron ! En quoi, je peux vous aider ?»

"Hum... Vous n'auriez pas vu par hasard quelque chose d'étrange ses derniers jours ?"

Éclatant de rire, la jeune demoiselle répondit sur un ton humoristique :

«Houla Patron ! Beaucoup de choses étranges se passent ici tous les jours... Par contre, Boss, je peux vous dire une chose très importante, une chose vraiment unique en ce monde... Hier, notre bonne sœur de l'orphelinat à ramener un âne qui parle...» Elle leva les yeux vers le ciel. «Le plus drôle, c'est qu'il est vraiment tout petit et qu'il court super vite, je n'ai jamais rien vu d'aussi fou...»

Curieux sur cette étonnante découverte, Almar échangea un regard complice à son collègue, l'air de dire «Je crois qu'on tient l'information du siècle», et déposera au même moment sa main titanesque sur l'épaule de la jeune informatrice.

"Très bien, demoiselle Topaze... Si ce que vous dites est vrai, je vous donnerai mon collier, si vous m'amenez immédiatement vers cet animal." Lorsqu'il termina sa phrase, il honora son contrat en donnant le second bracelet. "Alors... J’attends votre réponse..."

Ensorceler par l'appel du gain, la jeune fille attrapa la main du maudit et l’entraîna dans une course effrénée en direction du bâtiment demandé.

Durant ce temps, à l’intérieur de l'orphelinat...

Après avoir couché tous les enfants, la bonne sœur vint effectuer une petite visite de courtoisie dans l'arrière cours, tout près de la cabane en bois généreusement offert comme nouvelle maison pour le glorieux animal. Avec une certaine délicatesse, la ravissante jeune femme toqua à trois reprises contre la porte, attendant patiemment que la bête donne sa permission pour qu'elle puisse rentrer.

«Oui ! Qui est-ce ?» Demanda l'animal d'un air peu serein.

«C'est moi, l'âne, c'est sœur Ulda à la porte, puis-je rentrer ?»

«Ha ! Bien sûr ! Rentre ! Fais comme chez toi ! Haha !»

Pour tout dire, la demeure de l'animal était un véritable coin de paradis, cette bonne femme avait fait en sorte qu'il soit à son aise dans cet abris. Ainsi donc, un magnifique tapis recouvrait le sol en bois, tandis que la créature était complètement avachis sur un fauteuil en lin, avec dans la gueule, un énorme grappe de raisin. Puis, à travers sa dentition, on pouvait voir le jus dégouliné sur sa langue, tachant tel un petit cochon, le tissu du splendide fauteuil où ses fesses miteuses étaient assises. Quel dommage, un si beau meuble souiller par la crasse d'un animal aussi bizarre.

«Heureusement que vous êtes là, ma sœur... Sans vous, je ne serai très certainement plus de ce monde...»

«Allons allons, mon ami.» Elle déposa sa douce main sur la joue de l'animal. «Vous pouvez rester ici autant de temps que vous voulez, je vous le promets...»

Soudainement, quelqu'un d'autre toqua à la porte...

Toc ! Toc ! Toc !

Surprise, la ravissante demoiselle demanda poliment au visiteur :

«Bonjour ! Je peux vous aider ?»

Une voix répondit sur le même ton :

"Oui ! Excusez-moi de vous déranger, je me nomme Almar Vicioli et je suis venu ici pour rencontrer l'âne qui parle, êtes-vous en ce moment même avec lui ?"

La méfiance montant d'un cran, la nonne répondit froidement :

«Comment saviez vous pour l'âne ? Personne d'autres n'est au courant, à par les enfants et moi !»

«Maman ! C'est à cause de moi que ce monsieur sait pour notre ami, il n'est pas méchant, je le jure !» Heureusement que la jeune Topaze l'avait accompagner, dans le cas contraire, cela aurait pu tourner au vinaigre...

«Très bien, j'ouvre la porte... Ne soyez pas trop dure avec lui, il est encore fatigué...» Lorsque la porte fut ouverte, Almar foula d'un pas déterminé le seuil de la demeure, sa carrure massive et son regard perçant, fit raviver un souvenir désagréable à la créature. Instinctivement, en voyant le colosse,  il se mit à hurler comme un damné :

«AU SECOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUR !!!! CE TYPE EST UN ASSASSIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN!!!!!!!!!!!!!!!!» Ses yeux étaient sur le point de sortir de ses orbites, avant qu'il ne tombe dans les vapes...

A cause de tout ce cinéma, l'âne s'attribua facilement le rôle de la pauvre victime, en faignant de tomber dans les pommes, puis, pour pimenter la scène, il rajoutera quelques détails supplémentaires pour bien mettre dans l'embarras son présumé agresseur... Sa langue baveuse était sortie de sa bouche et ses yeux globuleux furent alors révulsés, rendant l'apparence de cette bête encore plus hideuse qu'elle ne l'était auparavant. Si cette « chose » comptait sincèrement jouer la comédie encore longtemps, Almar se fera alors un plaisir de mettre à jour cette ridicule mascarade, avec comme astuce radicale, de piétiner allégrement la queue de l'animal. Tandis qu'il allait mettre au point son plan, la none le stoppa dans sa démarche en lui demandant bien gentiment :

«Monsieur Vicioli, j'aimerais savoir ce qu'il se passe ici... Vous lui voulez vraiment aucun mal ?» Le regard de sœur Ulda était pourvu d'une grande animosité à son égard, une tension qui, toutefois, ne devrait point avoir lieu, vu qu'il était vraiment venu dans cette demeure pour parlementer.

"N'ayez crainte, je veux juste des informations, rien de plus..."

James rajoutera en guise de suppléments :

«Oui, son maître a tenté de nous tuer ! Nous nous sommes défendu et voilà le résultat ! Quel ignoble personnage, nous traités d'assassin... C'est vraiment une blague de mauvais goût...»

Entendant la terrible nouvelle, Ulda préféra garder le silence. Elle aurait bien voulu questionner en premier son nouveau protégé, elle voulait savoir si toutes les paroles qui venaient d'être prononcées, n'était que pure vérité. Par mégarde, sa grande gentillesse pouvait très bien abriter dans sa sainte demeure, un horrible personnage manipulateur et sans cœur... Topaze quant a elle, se réfugia dans les jupes de la none, attristé t'entendre de si triste parole.

Finalement, grâce à l'intervention soudaine de la none, le maudit emploiera une autre méthode, une méthode plus douce et plus adéquate pour apaiser la crainte de la bête. Lâchant un soupire, Almar s’agenouillera et caressera la tête de l'âne en regardant d'un œil avisé, le moindre mouvement suspect pouvant trahir cette comédie de bas étage. Or, lorsque sa main toucha le sommet de son crâne, instinctivement, l'âne fit réapparaître une de ses pupilles couleur caramel, observant d'un air craintif le maudit. D'ailleurs, sa crainte fut si forte, que soudainement, sa respiration se mit à grimper en flèche, le stress sans aucun doute, mais cela devait rapidement cesser, car deux individus semblaient avoir répondu à l'appel de détresse... Il ne manquait plus que ça, deux supposés héros venant sauver la veuve et l'orphelin. Heureusement, Almar toujours aussi aimable, vint se lever pour accueillir à bras ouvert les mystérieux visiteurs, armé d'un sourire chaleureux et d'un regard aussi doux que celui d'un agneaux. Plusieurs questions défilèrent dans sa caboche, qui pouvait-il bien être ? Des vagabonds ? Des mercenaires ? Voir pire, des hommes appartenant à la marine ? Enfin, leurs origines importes peu, il fallait juste éviter, d'envenimer la situation. Dans ce cas de figure, rien de mieux que la parole pour donner une bonne impression :

"Bien le bonjour, Messieurs, je suis sincèrement désolé pour le dérangement occasionné. Je me nomme, Almar Vicioli, un humble aventurier parcourant ce monde..." Il dirigea sa tête en direction de l'animal. "Le cri provient de l'âne que vous pouvez voir allonger contre le sol, moi et mon partenaire avions eu une inter-cation avec son maître... Je voulais juste récolter des informations auprès de lui, mais le voilà qu'il se mit à crier à l'aide, alors que je comptais nullement lui faire du mal." Le maudit ferma les yeux et laissa un sourire de renard se dessiner sur son joli minois. "Si vous voulez en avoir le cœur net, vous pouvez rester, cela ne prendra que quelques minutes."

Hélas, les paroles du titan furent totalement improbable pour les deux inconnus. En même temps, tout être humain doter de raison, serait enclin au doute en entendant de telles inepties. Qui serait bien assez stupide pour croire une histoire pareille ? Il faudrait le voir pour y croire. Un âne qui parle, cela n'existe que dans les fables, du moins, un cas «atypique» se cachait intelligemment sous les yeux du duo fraternel. Si les paroles étaient inutiles dans ce cas de figure, autant mieux laisser les autres le découvrir par eux même. Cela permettra par la même occasion de montrer sa sincérité au plus jeune du duo, qui semblait doter d'un étonnant pouvoir... Un logia ? Almar fut fasciner par la simplicité que le cadet eut à éviter le coup en se transformant en colle. La démonstration d'un tel phénomène ne put que subjuguer les autres convives dans la pièce, James était à la limite de tomber dans les pommes, tandis que la nonne et la petite fille avaient quant à elles, la bouche grande  ouverte, prêt à gober une mouche.

Or, suite à ce bref échange familial, le colosse resta dans le monde paisible du silence, écoutant avec une grande curiosité l'identité même de cette fine équipe. Ainsi donc, le maudit faisait face à des agents de la justice ? Un médecin et un ingénieur qui plus est... Fort bien, par respect où plutôt par tradition ancestral de son clan, le titan posera un genou à terre, positionnera sa main droite contre son cœur et prononcera ces paroles à l’aîné de la fratrie :

"Très bien... Monsieur Sakuga, Monsieur Samael... Je vous laisse découvrir par vous même, l'étonnante vérité dans cette histoire..." Il s’essaya suite à la demande formulé par l’ingénieur. "Je pense personnellement que savoir tout sur moi, ne vous aidera pas à faire parler l'âne, mais soit... Si vous le demandez..." Il se racla la gorge de façon à parler sans interruption. "Bien... Cette histoire à commencé il y a quelques jours, dans une petite ville se nommant Tamarisk. Moi et mon collègue ici présent, étions venues pour rejoindre une organisation, au même moment, la ville a été attaquée par une bande de bandits, qui voulait enlever une grande partie des habitants pour en faire des esclaves. Le chef de cette opération était le maître de cet animal, que j'ai tué durant la confrontation... Suite à cela, le recrutement auprès de la confrérie fut un échec... Et l'animal durant ce temps, avait réussi à prendre la poudre d’escampette..." Le titan lâcha un soupire et tourna à nouveau son regard en direction de la créature. "Qui aurait cru qu'on le retrouverait ici... Ce n'est pas de bol pour lui."

Depuis un certain moment, James s'était tenu à l'écart de la conversation. Il était bien plus concentré à observer l’animal jouant la comédie, qu'à devoir se justifier auprès d'un inconnu. Il fallait dire qu'il avait toujours mal digéré la diffamation de tout à l'heure, Almar, un assassin ? Quelle horrible blague. Pour le binoclard, insulter l'homme ayant sauvé sa misérable existence était le pire des affronts. Agacer, il laissa couler dans ses veines un venin plus communément appeler : la colère.

Pendant ce temps, à quelques lieux d'ici....

Tout en haut d'une immense dune de sable, se tenait un trio de voyous chevauchant d’énormes phacochères. Physiquement, chacun d'eux était à lui seul une véritable armoire à glace, vêtues d'un style vestimentaire plutôt discutable : style punk. Et ironiquement, un symbole étrange figurer dans leur dos, un âne au pelage écarlate, avec comme ornement, des cornes de diable... Ma fois, il semblerait que des survivants du groupe des ânes infernaux, aient réussi à retrouver la trace de leur dieu. Petit pois était tout proche, ils le savaient grâce au flair infaillible des cochons affamés. Aussitôt réjouis par la nouvelle, le nouveau chef aussi massif que le précédent, s'écria aux fidèles serviteur caché en bas de la colline :

«Mes amis ! Nous avons retrouvé notre dieu bien aimé, Petit pois !!! Nous allons le ramener pour honorer la mémoire de notre ancien chef, Hugooooooooooo!!!!!!!!!!! » Il frappa virilement ses pectoraux, bavant et sortant la langue comme le ferait un chien frappé par une profonde débilité. «Moi ! Dango le baveux ! Vous demande de le suivre dans sa quête ! Voulez-vous obtenir la gloire éternelle, mes frères !!!!?»

Dans l'armée composant une cinquantaine d'homme, tous hurlèrent avec férocité et bestialité :

«Gloire aux ânes infernaux !!! Gloire à Petit pois !!! Et à notre ancien chef suprême !!! HUGOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!!» Tous dévorés par une rage bestiale, l'armée d'illuminés montèrent sur des ânes et foncèrent en direction de la ville à la recherche de sang et de gloire.

Durant ce temps, à l'orphelinat...

En ce qui concerne le comédien, quand il vit arriver le présumé médecin, il passa immédiatement aux aveux. Mais avant toute chose, il se cacha derrière la none en tremblant comme une feuille :

«Non ! Pas la piqûre ! Je vais tout vous dire, mais pas la piqûre... ça fait un mal de chien...» Il se mit à pleurer comme une madeleine. «C'est vrai... Mon maître a tenté de faire du mal à ces hommes, mais aussi à la quasi-totalité du village...» Il essuya sa morve sur la belle robe de la dame. «Je n’avais pas le choix, j'avais trop peur de m'enfuir... Heureusement, qu'ils sont intervenus... Sans eux... Je serai encore aux mains de ces monstres...» La belle femme cajola la créature en caressant délicatement sa crinière.