Regardez-moi.

L’Archer s’était engagé par ces mots à devenir l’Amiral le plus connu, le plus puissant et bien sûr, le plus craint. Il avait cette ambition démesurément grande qui poussait sa bravoure toujours plus loin. Brisant chaque plafond de verre, les ennemis n’étaient que prétexte à évoluer. Il fallait autre chose, il lui en fallait toujours plus. Tel un dévoreur, il ne cessait de se nourrir de la puissance d’autrui.

En vérité son secret résidait dans cet atout, sa capacité à revenir plus fort de chaque défaite. Il le savait, quand il reverrait Hadès, il aurait le moyen de le vaincre. Il n’était pas un homme facile à défaire, mais il représentait là un nouvel objectif depuis Akainu. En allant dans une telle confrontation, le Vairon ne pensait pas forcément gagner, il ne pensait même pas qu’il s’agissait d’Hadès en vérité.

Lorsque les poings entrèrent en collision et les hakis en résonnance, il comprit. Leurs deux auras tonitruantes prenant place dans un monde trop faible pour comprendre ce qui s’y passait.

La terre vint se fendre en deux, les auras de chacun entrant en confrontation dans un déluge d’éclairs noirâtres, plusieurs ondes semblant quitter l’épicentre de la collision. Plus l’Archer poussait son haki des conquérants, plus son ennemi semblait l’écraser. Il le sentait, il n’allait pas vaincre. Pourtant il continua ! Il avait affronté la peur avant cette confrontation. Encore face à l’ennemi il la ressentait, cependant, elle ne le saisissait pas comme les personnes externes au conflit. Il en faisait partie, son ressenti était ainsi différent.

Il était un roi, le Roi des Tyrans face au Roi Implacable.

A mesure que leurs puissances éclataient au grand jour, fracassant le monde alentour, le brun commençait à voir sa fin proche. Pourtant il ne semblait pas faillir pour autant.

- Hadès ! Regarde….. Comme je vais te rattraper !

Il le croyait, un jour il éradiquerait cet homme, il en ferait une charpie. Même si pour cela il devait user de ruse et autre stratégie, il trouverait comment faire ! Ce corps rajeuni, c’était la signature d’Harlock Zora, il fallait donc étudier cette piste !


Cet affrontement au sommet, il s’en souviendrait.

Sa main se brisant grossière alors que l’onde de choc de leur coup viendrait creuser le sol d’une traite ! A peine le temps de couvrir son visage de haki, qu’il recevait là le coup de poing le plus puissant de son existence ! Allant valser plus loin, son corps traversant sans doute quelques bâtisses s’il en restait…

* Bordel… Il est fort… On ne va pas pouvoir le battre. Pourtant je dois pousser mon corps encore…*

~

- Tonton, pourquoi tu continues à te battre ?
- Pour t’offrir un monde meilleur Meylis.
- Mais, si tu te bats trop tu ne pourras pas en profiter.
- Ce n’est pas important ça, c’est pour toi que je construis ce monde.
- Sauf que Papa serait fâché si tu n’en profitais pas.
- Alors je te promets… D’en profiter avec vous, ma famille.

Cette discussion entre un oncle et l’héritage laissé par son frère défunt… Elle avait alors une certaine importance….

~

* Meylis… Je vais essayer de tenir ma promesse et être raisonnable aujourd’hui.*

L’Archer de Drum ou même celui de Marineford aurait certainement foncé sur son ennemi jusqu’à ne plus pouvoir marcher. Cependant, il avait grandi, ses objectifs de vie étaient accomplis, aujourd’hui il ne se battait pas pour lui, mais pour les autres. Alors sa vie était bien plus précieuse désormais.

Se relevant presque mécaniquement, le Kurohebi se redressa à la manière d’un pantin désarticulé. Il avait plié les jambes pour poser les pieds à plat et de leur seule force il commença à se relever, le corps penché vers l’arrière, avant de se redressé lentement. Il retira alors son armure, puis la fit prendre sa forme alternative, tout en lui donnant pour ordre de rejoindre Flais et Caligula. Avec l’excellent flair des taupes, elle ne devrait pas trop avoir de difficultés. Il garda un poing en granit marin pour l’arène et entama la suite.

D’un pas lent Ghetis commença alors à s’approcher à nouveau de la zone où était logiquement Hadès.

- Caligula, rejoints Flais, sa voix a faibli d’un coup. Il faut s’en aller. Eilis. Sonnez la retraite, que Caligula soit escorté par Gladius au point d’extraction prévu. Faites descendre un nuage pour réceptionner Lidy. Je vais retenir Hadès encore un peu. Vous reviendrez me chercher à ce moment. Dirait-il à l’oreillette à l’attention de tous, même Lidy, avant de couper à nouveau la communication.
Puis, il prit appui sur ses jambes et se propulsa d’un coup à la position initiale.

Lorsqu’il ressentit Hadès non loin de Flais, alors il s’en approcherait également et c’est ainsi qu’il tomberait sur un Ren Tao mal en point, mais à quelques mètres à côté de l’Archer.

- Il ne t’a pas loupé on dirait. Satané Empereur Pirate.

Ce fut peu après que le roux eut déclenché son haki des rois que Ghetis comprit ce qu’il devait faire. Déployant également sa voix du conquérant, elle était moins intense que face à Hadès désormais, mais restait bien présente, au côté du Tao.

L’un criminel, l’autre gouvernemental. Ils n’étaient pas alliés et cela avait toujours été clair entre eux. Ils étaient ennemis de même puissance. Ils étaient égaux. Se battre l’un contre l’autre n’avait pas d’intérêt ni pour l’un ni pour l’autre. Le Tao allait servir le gouvernement en tuant Konan et Ghetis le savait, il s’en occuperait à ce moment.

- Hadès Tenryon. J’admets que je ne pourrai pas te battre, autant que moi tu veux partir je suppose. Alors….

Allant toucher son point en granit-marin en menant sa main invalide, à sa main valide, il annulerait ainsi l’arène.

- Je n’ai aucune envie d’être ton ennemi. J’ai sonné la retraite. Si ta colère n’est pas encore assouvie je comprendrai que tu veuilles te défouler encore.

C’est alors que les muscles de l’Archer viendraient se raidir, se gonflant, sa masse musculaire augmentant grandement, avant qu’une bourrasque d’air ne soit rejetée par cette forme si puissante qu’était : la libération de son potentiel.


Ghetis y sacrifiait en vitesse de déplacement pour améliorer sa force et sa résistance.

- Je suis prêt à poursuivre l’entrainement.

Ren voulait tester sa puissance de frappe ? Ghetis voulait tester sa résistance.

Si tout se passait bien, Caligula, Flais et la taupe pourrait fuir sans trop de souci. Gladius les rejoindrait en sous-marin, accompagné d’un banc des fameuses anguilles électriques données par Octave. Du côté de Lidy, un immense nuage descendrait à sa rencontrer, elle pourrait faire le bateau avancer dessus et regagner les airs tout aussi rapidement. C’était là, toute la magie du fruit de la pression atmosphérique, maintenir les nuages du ciel à n’importe quelle hauteur.

La quintessence même de la puissance animait les deux guerriers. Le Tao et l’Archer étaient de grands guerriers, leur désir d’évolution étant prédominant en eux, cet adversaire n’était qu’un prétexte à grandir, qu’un prétexte à se tester. Sans être alliés, leurs intérêts convergeaient encore une fois. L’Empereur témoignant sa puissance au criminel avant de la montrer à l’amiral. Encore une fois on lui imposait la toute-puissance du haki de l’armement, celui vers lequel il ne s’était pas porté. Mais était-ce grave ? Pas le moins du monde. Il apprenait, il découvrait et au fur et à mesure il trouvait des solutions pour abattre les utilisateurs d’armement avancé, ils étaient si nombreux qu’ils en devenaient classiques.

Surpuissante, la frappe de l’Empereur vint à créer un immense cratère avant de projeter le Kurohebi à l’autre bout de l’île, le faisant traverser différents paysages avant que son corps lourd ne s’arrête plus loin.
Cependant, un sourire apparu sur les lèvres du Vairon quand il sentit la voix de Caligula et Flais s’en aller, ils étaient hors de danger cela lui convenait. Pourtant il sentit une chose étrange, c’était comme si la voix de Ren semblait être emmenée par Hadès ? Improbable… Pourquoi un Yonkou voudrait capturer la Bête Pourpre ? Et si… Non….

* Si tu tires du bons de ce Buster Call, chapeau Ren*

Pensa le Serpent Noir, alors que ses muscles se relâchaient reprenant ainsi leur volume d’origine, le brun mena lentement sa main à son oreillette pour l’activer.

- Je suis quelque part sur l’île… Je vais activer mon haki pour que vous puissiez me retrouver, je ne peux pas bouger, mais tout va bien. Attendez quelques instants pour être sûr qu’Hadès soit parti. Kichiko Koma a été abattu, mais pas Jonas.

C’est ainsi que des hommes viendraient récupérer l’Archer, en localisant son haki tonitruant comme toujours. Il venait de finir comme à la fin de Shabaody, à croire que c’était une aptitude pour lui, Drum fut identique, Marineford aussi, Mars aussi, seule Olandaina faisait exception.

- Il faut s’assurer qu’il ne reste rien sur cette île…  Canonner le tout et larguer les explosifs sur les deux villes.

C’est ainsi que tous les navires de guerre sortiraient de l’eau afin de bombarder l’île avec fureur.  Tandis que du ciel tomberait les explosifs prévus pour raser les deux villes, ceux que l’Archer avait réclamé à Mohero.

Dans le fond, cet assaut s’était déroulé plus ou moins comme prévu, le trio de monstres de La Couronne avait encore frappé dans une combinaison qu’ils ne connaissaient que trop bien désormais. Flais, Caligula et Ghetis, un trio invincible grâce à leurs trois malédictions.

Globalement l’Archer pouvait être fier de lui-même… En revanche, une chose le tracassait. Pourquoi Minerva avait-t-elle tué Kichiko Koma ?  C’était un homme perdu en toute logique…. Il ne comprendrait pas cet acte aujourd’hui, mais qu’importe.

Malgré tout, il fallait penser au futur et il semblait plutôt clément, ce projet avait été imaginé il y a fort longtemps et le Vairon l’avait enfin réalisé. C’était sa petite démonstration de force et il espérait que cela raisonne sur Grand Line. Le Constantinisme ne voulait pas lui accorder de la visibilité ? Alors il la créerait ainsi. Ses prochains objectifs étaient assez évidents pour lui. Il allait se rapprocher du peuple pour étendre son réseau tout en s’entrainant et surtout, il allait pousser Caligula et Flais à s’entrainer encore.


- La mission Kaiten-Su a été réussie, soyez-fiers. Un mouvement révolutionnaire s’éteint aujourd’hui.