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[FlashBack] Une source d'inspiration [PV - Lidy Olsen]
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Ven 11 Juin - 23:01

Une source d'inspiration
avec Lidy Olsen

Toute l'histoire du monde aurait pu se résumer ici même à Logue Town. Un homme exécuté pour son savoir et son influence, mais dont le nom résonnera encore pendant des siècles. Voilà qui a de quoi m'inspirer lorsqu'au sommet du monde je devrais choisir ma fin. Seulement avant ça je dois mettre le Gouvernement Mondial à genoux en révélant tous ses vilains secrets… j'aurais amplement mérité une mort spectaculaire ! En attendant ? Je viens visiter ce lieu mythique et connu de toutes les mers, là où Gol D. Roger a prononcé ses dernières paroles. Un lieu rempli d'histoires qui résonnent encore sur les pavés de la place où se tient l'échafaud. Tous les jours des centaines et des centaines de personnes passaient par là, sans jamais se rendre compte de l'évènement majeur qui avait eut lieu ici. Roger était peut-être un pirate, cependant j'estime qu'il faut se souvenir de lui pour ce qu'il a accompli. On parle d'un homme qui a marqué son ère et qui a inspiré toute une génération. Le Gouvernement Mondial lui-même avait le plus grand respect pour cet adversaire hors du commun. Preuve que l'on peut-être le plus grand des pirates, sans être un animal dénué de raison.
Bien entendu ce qui m'intéressait avant tout dans l'histoire de Gol D. Roger c'était ses découvertes sur le Siècle Manquant. Il avait au cours de ses voyages observé des artefacts presque aussi anciens que ce monde. Je ne pouvais que rêver de suivre un tel parcours, seulement la moitié de ce qu'il a bien pu découvrir me satisferait. En vérité je me fiche bien que ce soit des armes dévastatrices ou la recette du Poulet au Curry, moi tout ce que je veux c'est découvrir ce qui a bien pu pousser le Gouvernement Mondial à cacher de telles choses. Les conduisant même à raser Ohara… et sans aucun remord. Voilà pourquoi lorsqu'enfin j'aurais toutes les réponses je les mettrais à mes pieds. Un tel savoir ne devrait pas être effacé, encore moins détruit par un Buster Call.

— Bah alors ma p'tite, on n'a jamais vu un échafaud ou quoi ?

Plantée là depuis une bonne heure et plongée dans mes pensées, je fus interpelé par un vieillard rabougri qui me regardait en levant la tête. Souriant avec les quelques dents qui lui restait, il apparaissait sympathique, mais quelque peu ignorant visiblement.

— Parce que ce n'est pas n'importe quel échafaud, les événements qui se sont déroulés ici il y a sept ans ont façonné le monde tel qu'on le connait, répondais-je sans espérer une quelconque réponse intelligente.
— J'ai passé toute ma vie à Logue Town, alors le monde tu sais hein.
— On peut avoir passé toute sa vie au même endroit et quand même s'intéresser au monde qui nous entoure, c'est important de se souvenir.

Le vieillard haussa simplement les épaules en guise de réponse et reprit son chemin. Moi je restais encore là un instant après avoir laissé échapper un soupir. Pourquoi plus personne ne s'intéresse à l'histoire ? Tout ce qui compte de nos jours c'est le pouvoir et l'argent. Pourtant le savoir est le plus grand des cadeaux que l'on puisse faire aux générations futures. Tous doivent se souvenir ce qui s'est joué ici et ce qui se joue en ce moment sur les mers. Seulement ils préfèrent se contenter de leur petite vie fade et sans importance. Détournant le regard devant un monument de l'histoire de ce monde. C'est triste, mais ainsi va la vie et je me suis fait une raison… quand bien même je serais la seule à m'intéresser au savoir que cachent les mers, je continuerais ma quête.

— C'est vrai que j'ai l'air d'une conne à rester planter là, soupirais-je avant de ricaner en regardant autour de moi.
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Lidy Olsen
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Sam 12 Juin - 16:50

Une source d'inspiration [1]


Une longue robe de Vénus, à la romaine, et un châle bleu ciel couvraient le corps de la demoiselle. L’Agente d’Elite du Cipher Pol 6 portait sur ses épaules un lourd fardeau : celui de trouver un cadeau de mariage pour la cousine du père d’une vague connaissance de bureau, une personne qui lui avait demandé, en passant à Logue Town, de se rendre chez Henry, le tailleur de Patrick et de Monica, un couple du Cipher Pol 4 assez renommé… Et dire que toutes ces personnes seraient mortes quelques mois plus tard dans l’incident d’Ennies Lobby. Si Lidy l’avait su, elle n’aurait jamais accepté une requête comme celle-ci. Pourtant, elle ne l’avait pas fait par bonté de cœur.

Henry, le tailleur, était à la fois un homme de goût et un homme d’histoire. Il avait des archives sur les huit-cent dernières années d’habillage, et cela la Olsen l’avait découvert en fouillant dans la mémoire de Patrick, qui connaissait son collègue de bureau qui, lui, pouvait lui demander un service. Subtilement, la Clairvoyante avait tout simplement induit des éléments qui la pousseraient vers sa cible… Et la voilà, à Logue Town, en route pour huit cent années d’histoire de la mode… Ou plutôt de l’habillage, puisque la notion de mode était très peu évoquée. Elle n’avait qu’à voir Henry une fois, et elle téléchargerait sa mémoire dans la sienne pour ensuite… Ah, de toutes les manières ce n’était pas quelque chose dont elle avait à s’inquiéter maintenant.

Marchant dans les rues pavées de l’île, la Olsen ne put s’empêcher de remarquer que les travaux de reconstruction suite à l’explosion de Noburo avaient bien avancé. Un peu plus loin se trouvait l’échafaud sur lequel Gol D. Roger avait été exécuté, pour avoir menacé la stabilité du Gouvernement Mondial… Une manœuvre imbécile, de toute évidence. Tuer en public était l’apogée du manque d’autorité, une manière d’inspirer la peur… Et qui avait en plus échoué, puisqu’il avait juste inspiré avec ses dernières paroles toute une nouvelle génération de pirates.

- Ils auraient mieux fait de le tuer en huit clos, regretta-t-elle à mi-voix en s’approchant.

Alors, elle s’arrêta à quelques mètres d’une scène étrange. Ses yeux passèrent d’un homme à une jeune femme, ne s’arrêtant ni sur l’un, ni sur l’autre, avant de noter un élément qui l’intriguait : la blonde platine avait un teint assez pâle, quand même ! Elle ne manquait certes pas de jugeote mais… elle semblait s’intéresser diablement à l’histoire. Pour Lidy, qui n’avait qu’à regarder pour se souvenir, l’histoire était une parenthèse d’informations dont elle se servait pour arriver à ses fins. Marquerait-elle l’histoire ? Au bout du compte, elle aussi en serait effacée, elle en était persuadée.

Elles n’étaient que plusieurs facettes d’une même pièce, ultimement. La Olsen, du haut de son mètre soixante-six, était bien plus petite que la Queen. Elle s’approcha d’elle, et tandis que la demoiselle se parlait à elle-même, Lidy voulut y apporter une tentative de réponse :

- C’est un monument impressionnant, il n’y rien d’idiot à l’observer. Qui plus est quand on sait qu’il a échappé de peu à la destruction dans les attentats de l’année dernière. Heureusement, la place est de nouveau accessible.

En lisant dans la mémoire de plusieurs personnes, Lidy avait pu assister elle-même à l’exécution de Gol D. Roger. Elle se souvenait encore de ce sourire… Ah, ce satané sourire. Elle-même avait envie de devenir une redoutable pirate en quête du One Piece dans ces moments là. Elle entendait encore l’écho de sa voix résonner, vibrer…

- Vous avez déjà visité les archives de Lunas ? Il y a matière à lire là-bas, et vous pourriez y trouver de nombreuses informations intéressantes.

Un petit conseil lancé à la va-vite. La bibliothèque de Lunas n’était certes pas aussi proéminente que celle de Marijoa, mais elle était un peu plus accessible au commun des mortels. Certes, ce qui pouvait s’approcher du Siècle Perdu avait été détruit, mais la Olsen ne s’en formalisait pas. L’histoire n’était qu’un outils après tout.

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Lidy Olsen
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Mar 15 Juin - 11:17

Une source d'inspiration
avec Lidy Olsen

Au moment même où je m'apprêtais à partir, une jeune femme s'approcha de moi et me glissa quelques mots avec calme. Curieuse je m'intéressais un peu à elle, remarquant tout de suite qu'elle était bien habillée et distinguée. Une noble ? Peut-être, mais comme on dit l'habit ne fait pas le moine. Personne ne pourrait deviner que j'ai été princesse, encore moins vivante avec un teint comme celui-là ! Pendant que mes pensées se bousculaient dans un balai incessant, la jeune femme relevait mas précédente remarque avant de me conseiller une… bibliothèque ? D'abord ce n'est pas parce que je m'intéresse à l'histoire que je suis une intello coincée, ensuite j'ai hâte de fouiner dans cette bibliothèque dont elle me parle ! Esquissant mon plus beau sourire à l'attention de cette inconnue, je lui répondais sur un ton enjoué et léger.

— J'ai vaguement entendu parler de ces attentats, oui, mais je ne m'y intéresse pas, la destruction sous toutes ses formes n'a aucun sens, aucune pertinence… mais que voulez-vous, aujourd'hui pour être respecté il faut semer la terre ou porter un joli uniforme.

Terminant mes paroles par un soupir, je gardais malgré tout un sourire amusé. Une seconde je me suis demandé à qui je pouvais bien parler, c'est vrai après tout, peut-être était-elle Amirale, Cheffe Révolutionnaire ou vendeuse de bananes, allez savoir. Non pas que ça changerait quoi que ce soit à mes paroles, je ne me formalise pas sur ce genre de détails.

— Lunas… un nom familier, c'est sur Grand Line c'est bien ça ? Je n'y suis pas encore aller, les Blues me correspondent plus actuellement, disais-je alors que je mourrais d'envie de rejoindre la mer de tous les périls. Je suis une grande passionnée d'histoire sous toutes ses formes, je pense qu'il n'y a rien de plus important que l'histoire, car, en un sens, c'est ce qui guide les générations futures, par exemple, on a longtemps diabolisé le Gouvernement Mondial et la Marine à grand coup de propagande, mais honnêtement, Révolution, Pirate ou je ne sais quel autre énergumène : qui avec un peu de pouvoir et la loi de son côté n'en ferait pas autant ? C'est vrai qu'ils n'ont pas brillé et en de nombreuses occasions, mais le monde à besoin d'une autorité, comme il a besoin de contestataires, c'est un cycle…

Emportée par un flot de pensées et de paroles je me laissais complètement avalée par ma propre tirade. Laissant finalement un soupir, je ricanais de ma propre gêne. Voilà que je balance tout un laïus à une inconnue qui doit certaine me prendre pour une folle. Elle ne sera pas la première, ni la dernière, mais il ne faudrait pas que ça devienne une habitude.

— Désolée, je parle trop, c'est que ça se bouscule pas mal là-haut, avouais-je en montrant ma tête de l'index. Et je manque de politesse en plus ! Moi c'est Evyl et je suis… historienne ? Touriste ? Vagabonde ? Mais une chose est sûre, enchantée de vous rencontrer !

Je n'aime pas particulièrement cette époque où il faut absolument mettre des étiquettes sur tout le monde, mais si je devais le faire… alors je ne saurais quoi dire. Est-ce ma passion pour l'archéologie et ses secrets qui me définie ? Ou la non-mort ? Peut-être mon passé et mon statut de princesse ? Je préférais nettement me voir comme une marginale ou une libre-penseuse, car ce sont ceux-là qui façonne réellement le monde. Libre des chaînes de la société ils marquent l'histoire par leur initiative. Mais en vérité je suis surtout un cadavre ambulant…
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Lidy Olsen
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Sam 26 Juin - 0:06

Une source d'inspiration [2]


Lidy souleva un sourcil sans réelle surprise. Enfin, sans réelle surprise affichée, puisqu’elle ne pouvait de toute évidence pas dévoiler à cette femme qu’elle était au courant de son identité, et surtout de son passé. Lire la vie des gens était devenu une seconde nature, et ce fut ainsi qu’elle se plongea dans celle d’Evyl Queen. En un court instant, l’espace d’un souffle, celui d’un battement de cœur, des millions d’images déferlèrent dans l’esprit de la bleue. Elle n’en fut pour autant chambouler, les faisant travailler en arrière-plan. Pour accéder aux souvenirs, plus précisément, la Olsen devrait « rechercher » à travers ceux-ci à partir de « mots » ou « d’images » qui lui étaient à présent familières. Seules les émotions étaient absentes de ces scènes, car elles n’étaient pas inscrites dans ce que Lidy était capable de lire. Elle ne pouvait qu’imaginer.

Elle ne vit en cette femme ni plus, ni moins qu’une victime de la vie. Une morte-vivante, une malheureuse consommatrice de fruit du démon qui ne possédait pas la moindre chance de quitter la vie. Enfin, il y avait la possibilité de détruire totalement son corps après l’avoir attaché à du granit marin, mais c’était une possibilité qui n’était même pas vérifiable… Enfin, à moins de vouloir la détruire.

- Je ne suis pas sûr qu’il y ait besoin de contestataires, commenta la Olsen qui voulait un monde parfait pour la sécurité de ses enfants. Cependant il est probable qu’il faille au moins des penseurs écoutés pour obtenir une utopie…

Utopie. Ce mot n’était qu’une chimère que les idéalistes abattaient avec un air rêveur, et auquel la Olsen apportait peu d’importance. Elle n’avait lu que trop de vies pour être convaincue qu’un monde parfait existerait un jour. Elle voyait les travers, ceux du quotidien, et ceux plus graves qui assombrissaient les souvenirs de certaines personnes, à l’apparence pourtant si pure.

Ayant oublié de se présenter, Lidy se souvint que son interlocutrice ne la connaissait pas… Alors qu’elle-même l’avait suivi sur ses deux vies.

- Enchantée de vous rencontrer, je m’appelle Lidy, voyageuse, sourit la jeune femme en tendant une main ferme en direction de la morte.

Si elle acceptait de lui serrer la main, la jeune femme ne commenterait pas le contact et se tournerait en direction de là où elle devait se diriger.

- Si vous vous intéressez à l’histoire, je me dirige vers un tailleur qui fait des costumes d’époque. Il devrait y avoir quelques petites choses intéressantes à regarder. Et puis, j’apprécierais la compagnie, j’aimerais continuer notre discussion.

Elle fit signe qu’elle avait une heure à respecter, justifiant ainsi le fait de l’amener avec elle… Alors même qu’une autre idée lui trottait dans la tête. Elle utiliserait Evyl pour que cet homme n’ait aucune idée qu’elle venait de s’emparer de ses souvenirs… Enfin, de les copier. Et pour autre chose… Ainsi, continuant la conversation, elle parlerait de l’histoire de cette ville passionnante.

Les rues pavées de Logue Town étaient neuves, ayant été refaites plusieurs fois ces dernières années. Il ne se passait pas un semestre sans qu’une altercation n’endommage la ville ou ses environs, obligeant de nombreux travaux qui, heureusement, étaient réalisés avec minutie. L’île accueillait les plus puissants protecteurs de cette mer, après tout. C’était un lieu censé être calme, mais les événements avec les Décimas et les nouvelles vocations nées de la mort de Roger n’aidaient pas Hérail et ses hommes à obtenir une parfaite quiétude.

Les logements étaient, eux, un peu plus vétustes. Et c’était en arrivant devant la boutique aux vitres sales que la Olsen se mit à froncer les sourcils. Le lieu était situé au début d’une ruelle un peu sombre que les autres. Des fils de linge étaient étendus, contre toute règle d’incendie, entre les immeubles. Quelques personnes fumaient à leur fenêtre, tandis que d’autres étaient barricadées pour empêcher la lumière du soleil de pénétrer, et obtenir la grâce de quelques heures de sommeil supplémentaires. L’odeur persistante d’urine ne laissait rien à ces lieux déjà désavantagés par leur position, mais c’était aussi ce qui permettait d’obtenir une localisation loin des regards indiscrets, et pour Henry le tailleur c’était important. Ouvrant la porte de la boutique, on pouvait observer un revêtement qui semblait similaire à du velours sur les murs, et un sol qui donnait envie de se mettre pieds nus. Les mannequins étaient surmontés de part et d’autres de tenus masculines et féminines de plusieurs époques.

Lidy se tournerait alors vers la personne qui se trouvait là… Et qui n’était pas Henry.

- Oh, mon dieu, mama mia ! Dios mios ! Cette enfant est d’une beauté ! S’écrierait-t-elle à l’adresse de Evyl, si cette dernière était là. On dirait un mannequin ! Comment fais-tu pour ne pas prendre de poids ?!

Elle admirait les métabolismes rapides de toute évidence… Enfin, Evyl serait rapidement traînée vers une cabine d’essayage, sous le regard satisfait de Lidy qui échappait à ce rite de passage important.

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Lidy Olsen
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Sam 3 Juil - 18:44
[quote="Evyl Queen"]

Une source d'inspiration
avec Lidy Olsen

Une utopie ? Une telle chose n'existera jamais et si cela venait à arriver, alors je préfère encore moisir au fond de l'océan pour l'éternité. La seule solution pour que cela arrive c'est que tout le monde pense pareil, tout le monde avance dans le même sens. Impossible. Dénaturer l'être humain serait aller à l'encontre du libre-arbitre et de tout ce qu'il représente. Personne ne saura se mettre d'accord, encore moins s'il doit faire des concessions. Faire quelque chose à contre cœur ne mène pas au bonheur, tout juste une illusion bas de gamme de celui-ci. Une utopie c'est pour les imbéciles ou les tyrans. Je reste persuadé qu'il faut préserver les différences et les avis de chacun. Sans quoi on se retrouve avec des personnes avec un peu trop de pouvoir qui déclenchent des Buster Call sur des rumeurs. Ohara n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Il aurait fallu à cette époque des gens au sein même de la Marine pour s'opposer à une telle ignominie, mais non, tout le monde a laissé faire, détournant le regard un instant. Pour quoi ? Pour qui ? Les "puissants" qui tiennent à leur confort. L'utopie profiterait à ces gens là qui l'imposeront à coup de terreur, il faudrait être inconscient pour espérer une utopie. Le monde peut et doit redevenir calme, mais cela demanderait des sacrifices que personnes n'est prêts à consentir, en particulier le Gouvernement Mondial.
Bien sûr je me gardais bien de partager cette pensée, certaines personnes n'aiment pas qu'on critique la toute-puissance du Gouvernement Mondial et qu'on diabolise ses actions. Pourtant comme je l'ai dit, même si une autorité est nécessaire, ils ont comme n'importe qui avec un peu de pouvoir fait des erreurs. Et si demain il n'y a plus personne pour s'opposer à eux… alors ce sera la fin du monde. Tout ça n'était que les pensées d'une morte-vivante après tout, puis qui étais-je pour juger ? Je n'ai pas toujours fait montrer d'une grande noblesse d'âme dans ma vie. La dénommée Lidy semblait pétillante et légère, un peu trop à mon goût. Un défaut ? Non, mais compte tenu des énergumènes que je rencontre sur les mers je m'interroge. Voilà bien longtemps que la perspective d'une vraie journée "entre filles" ne m'avait pas été proposé. Traquenard ou bonne intention, je me laissais dans tous les cas emporter volontiers.

— Voilà longtemps que je n'ai pas fait les magasins, soupirais-je presque à regret en suivant la jeune et pétillante femme aux cheveux bleus.

Enfin, j'imagine que si elle voulait m'égorger ou me faire les poches, il y avait mieux comme technique ou alors j'ai l'air riche et sophistiqué ? Si seulement, j'aurais déjà monté une expédition pour Grand Line si j'étais si riche que cela, au lieu de ça je me contente de voyages plus ou moins agréable. Souvent onéreux auprès de marchands et capitaines cupides.
Finalement on échouait dans une rue typique de ce genre de ville, un coin très… pittoresque dira-t-on, heureusement que je n'avais plus l'odorat. Contre toutes attentes on entrait dans un magasin dont la décoration tranchait nettement avec la ruelle où il se trouvait. Mur de velours et sol moelleux, décidément je ne soupçonnais pas pareil endroit à Logue Town. Pas le temps de m'extasier hélas, je fus embarqué de force par Lidy jusqu'à une cabine. Étonnamment son exclamation paraissait surjouée et forcée. Mon imagination ? J'aimerais tant, mais je soupçonnais cette pétillante jeune femme de manigancer quelque chose. Au moins je ne paraissais pas être la cible, pas encore ? Et si j'étais la future complice d'un crime ? Un crime passionnel ? Comme c'est excitant ! Peut-être entretient-elle une liaison dangereuse avec le gérant, un sinistre personnage qui se sert de ce magasin comme couverture… mmh on va peut-être arrêtez là les théories fumeuses.

— Euh… d'accord ? Disais-je surprise en me retrouvant malgré moi dans une cabine. Juste pour être sûre, je rêve ou tu te sers de moi ? Tu es une espionne ? Qui on doit surveiller ? Ou peut-être piéger ? Tuer ? Manger ? Oups, je m'égare.

Je ricanais de bon cœur alors que seule ma tête passait par le rideau entrouvert. Évidemment je ne pensais pas une seconde mes paroles. Une espionne ? Lidy ? Elle avait simplement l'air d'une noble en manque de sensations fortes. Et je ne la jugerais pas, j'aurais pu finir ainsi si je n'avais pas connu une fin tragique.
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Dim 4 Juil - 22:25

Une source d'inspiration [3]


Lidy eut presque une sueur froide quand Evyl se rapprocha de la vérité, mais son expression faciale ne trahit pas le tourment dans lequel elle fut envoyée quelques courts instants. La personne qui les regardait dans le coin de la pièce se leva, le dos légèrement courbé, le regard alerte malgré son apparence vieillissante. Vive, la femme qui avait pris la place de Henry dans la boutique n’était autre que Maria Di Caprice, une célèbre couturière qui voguait sur le Nouveau Monde et qui arpentait depuis longtemps les Royaumes des Empereurs sans crainte d’y être attrapée, en raison de son incroyable chance. Elle habillait de grands noms, selon la légende, qui n’en était bien qu’une.

Maria avait posé le regard sur la pâle Queen, et s’était soudain senti transportée par un élan d’inspiration. Ses yeux n’avaient pas besoin de mètre mesureur pour repérer les tailles de cette jeune femme qui aurait fait pâlir – littéralement – les Reines du IXe siècle. Certains livres relataient la période « Pas pâle, pas à la page », et il fallait avouer qu’il s’agissait de sa période préférée. S’approchant de la cabine, elle n’entendit pas ce que Evyl disait à Lidy, pour le plus grand bien de cette dernière qui répondit avec un air gêné :

- Tuer ? Personne. Disons que ça m’arrangerait si tu pouvais essayer quelques robes.

Ce fut finalement l’interruption de Maria qui mit fin au bref échange, et quand elle ouvrit la cabine elle décortiqua d’un œil expert le corps de la pâle jeune femme… Avant de tirer avec sa canne un rabat dans lequel étaient rangés une quinzaine de robes différentes classées par teintes, et qui n’avaient rien de cette époque. Elle se gratta le menton avant de saisir une superbe robe à la teinte écarlate, et une autre plutôt mauve. Elle les tendit à Evyl, et lui dit :

- Il va vous falloir de l’aide pour vous habiller jeune fille. A l’époque, plusieurs servantes s’occupaient d’aider la maîtresse de maison à se vêtir. Le tissu est assez spécial. Avez-vous déjà porté un corset ?

Elle n’insisterait pas si la Queen ne voulait pas porter cet outil de torture médiéval, mais si elle acceptait la couturière serrerait sans modération les lacets qui fermaient la cage, ne se rendant pas compte que le « souffle » n’était pas quelque chose qui était indispensable à Evyl. Elle insisterait pour l’aider à s’habiller, mais se résoudrait le cas échéant à ne pas le faire, faute de perdre son modèle.

Lidy resterait, assise sur un fauteuil, lisant la vie de cette femme très occupée. Elle noterait que Henry était parti faire quelques emplettes, sur une île voisine. Ce n’était donc pas le bon jour pour lui prendre les informations dont il disposait. Elle devrait donc se contenter de la deuxième partie de sa mission, qui consistait à vérifier s’il n’y avait pas de problèmes dans les livres de compte tenus par une tierce personne. Mais pour l’instant, elle ne pourrait pas détacher son regard des robes qu’on faisait essayer à Evyl, et dirait sur un ton amusé :

- Peut-être qu’un vert prasin ou mélèze irait bien avec son teint, qu’en dîtes-vous ?
- Tout irait bien avec ce teint, c’est le problème,
rétorqua la passionnée de la mode en se mordant un ongle.

Lidy ne put s’empêcher de sourire, avant que le regard de la couturière ne s’abatte sur sa silhouette. Elle déglutit, sentant une pointe de pression monter en elle.

- Vous pensez que votre camarade pourrait porter quelle couleur, Mademoiselle…, commencerait-t-elle en regardant Evyl. Oh, j’ai oublié de demander vos identités, finirait-elle par dire en s'adressant aux deux femmes.
- Lidy, se précipiterait l’agente d’élite en sentant une pointe de sueur perler le long de son front, peu enjouée à l’idée de servir de poupée à taille humaine.

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Lidy Olsen
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Mar 20 Juil - 20:10

Une source d'inspiration
avec Lidy Olsen

Personne à tuer donc ? Mince ! L'espace d'une courte seconde je me suis prêtée au jeu de la tueuse à gage reine du déguisement. Peut-être qu'il n'y aurait pas d'action, mais je persistais et je trouvais cette étonnante jeune femme de plus en plus suspecte. Mais en vérité je m'amusais comme une gamine. Encore plus lorsque je fis office de mannequin pour la tenancière des lieux dont j'ignorais absolument tout. Voilà des années que je n'avais pas mis le nez dans de telles robes. Et encore moins touché un tissu aussi doux que celui qui m'était proposé. Tout ceci me ramenait quelques années en arrière, laissant vagabonder mon esprit au gré des souvenirs pendant qu'on me cherchait une robe. Ironiquement, à cette époque je n'aimais pas devoir porter toutes ces robes et être chouchouté comme une princesse. C'est étonnant comme les choses changent, car je me plais au milieu de ce magasin – même si c'est hors de mes moyens.

— Un corset, soupirais-je en me souvenant de l'enfer que c'était à l'époque. Et pourquoi pas, voilà bien longtemps que je n'avais pas eu le loisir de porter de telles robes, alors je veux faire cela dans les règles de l'art.

Je suis devenue princesse par adoption, mais ça n'empêche pas que je me suis prêté à toutes les coutumes qu'incombe ce rang. Une vie qui me parait être une éternité.
Le mauve m'allait mieux que le rouge, il collait mieux au thème qui est le miens, même si ça manquait peut-être de crânes et de squelette. Bien que j'imagine aisément que de tels motifs ne soient pas à la mode parmi les nobles de ce monde. Et personne n'aime les originaux dans ce genre de sphère, une chance que je ne sois plus de ce monde. Visiblement c'était maintenant au tour de Lidy de jouer les mannequins, mais vu sa réaction elle ne semblait pas à l'aise avec cette idée. Je décidais donc, en bonne copine de shopping, de voler à son secours.

— Mmh je ne suis pas satisfaire de cette robe, elle est trop… je ne sais pas,
disais-je dans un soupir plein de déception. Et puis je préfère le rose, auriez-vous un Rose Bonbon ? Ou peut-être Cerise ? Je voudrais quelque chose d'élégant et de moderne, quelque chose qui éblouira toute une assemblée, si bien que je serais le centre de l'attention.

Jouant mon rôle à la perfection, je glisserais un clin d'œil complice à Lidy quand l'habilleuse. Peu importe pour quel raison cette étonnante jeune femme fait tout ça, je passe un agréable moment. Sur les mers on oubli vite que de petits moments comme celui-ci sont agréable, trop court et trop rare hélas. Heureusement je pouvais en profiter un peu aujourd'hui, ça semblait être important pour Lidy, alors pourquoi pas ? On ne peut pas dire que je brille sur le plan social, alors si je peux passer une journée agréable et me faire une amie, je prends. Je suis lassée de devoir courir à travers les mers pour échapper à des crétins susceptibles. Sous prétexte qu'on les vols ou qu'on brûle leur navire, on est pourchassée. Et puis honnêtement, est-ce du vol si c'est déjà volé ? Je demanderais ça un Agent du Gouvernement lorsqu'en je verrais un… enfin, s'il n'est pas là pour me capturer – ou juste avant dans ce cas.

— Quant à moi je suis Evangeline, répondais-je tardivement. Je viens de West Blue, j'ai longtemps vécu sur la même île, alors voyez-vous découvrir le monde est pour moi un… hobby dirais-je.

Décidément je n'avais rien perdu de mon jeu d'actrice, sur Mango Punch je connaissais toutes les courbettes que pouvaient exiger tous ces nobles. J'imagine aisément que comparés à ceux qui viennent dans cette boutique, ce ne sont que des nobles de bas étages, voilà qui me fait doucement rire.

— Et vous alors, dites-nous tout, demandais-je soudain à l'habilleuse si l'occasion se présentait. Êtes-vous mariée ? Ou bien est-ce que vous courrez après les hommes comme mon amie Lidy.

Si ça n'avait pas mis en péril mon petit jeu j'aurais certainement éclaté de rire, mais je me retiens, je prends sur moi et je reste concentré sur ma scène. Je guète bien sûr avec amusement la réaction de Lidy, mais c'est de bonne guerre ! Et puis après tout, ce n'est pas de ma faute si elle a misé sur le mauvais cheval. Comme complice on fait beaucoup mieux, elle a de la chance que je trouve cela si amusant.
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Mer 21 Juil - 12:20

Une source d'inspiration [4]


« Ignorons ce qu’on vient de lire. » se dit la Olsen en lisant dans l’esprit de Evyl au moment où celle-ci pensait aux navires brûlés et aux voleurs volés. « C’est mieux comme ça. ». Elle savait bien sûr qu’elle ne pourrait pas l’oublier, mais elle était persuadée de pouvoir passer outre. Après tout, elle-même avait été une criminelle à une époque. Enfin, elle bernait des hors-la-lois pour les englober dans une plus grande organisation criminelle, pour être précise. Cependant, cela ne lui avait pas joué que des tours. La « Rêveuse » appartenait au passé, et ses liens avec Némesis étaient sans cesse charcutés par les années qui passaient.

- Cerise ferait ressortir le teint, confirma Lidy en secouant la tête énergiquement dans le but de détourner l’attention sur Evyl.

Elle finit par laisser la maîtresse de la mode ancestrale chercher sur ses cintres une robes d’une couleur adéquate. Ce fut une mission difficile : la couleur rose bonbon était certes revenue de mode ces dernières années avec l’influence de la reine de Kawai Kazan Shima, cependant le cerise avait eu une courte vague durant les années bénites, aux alentours de 900, avant d’être enterrée dans les années 910. Pourquoi ? A cause de la symbolique qu’elle renvoyait, principalement, associée au côté dénudé que le styliste de l’époque avait voulu lui donner. On avait ensuite préféré des couleurs plus tranchées, et on n’y était pas revenus depuis. La spécialiste s’arrêta cependant une robe de l’époque bénite, la détaillant du regard pendant de longs instants.

Le talent d’actrice d’Evyl était suffisamment convaincant pour que l’habilleuse se mette à acquiescer à ses paroles tout en ajustant une partie de l’habit. Les femmes étaient plus charnues à l’époque, or la fameuse « Evangeline » n’avait que la peau sur les os. Lidy se contenta de sourire à l’ironie de la situation, mais profita de ce nouvel interlude pour commencer à immiscer une idée dans la tête de Maria.

- Vous travaillez seule ici, Madame…
- Maria. Maria Di Caprice, impossible de ne pas avoir entendu parler de moi.


Lidy lista les occurrences de ce nom dans toutes les mémoires qu’elle avait emmagasiné. Deux. Deux personnes en avaient entendu : l’une dans un article qui comportait ce nom, dans la rubrique « Faits Divers » et l’autre qui en avait « parlé avec un copain ». La jeune femme s’abstint cependant de répondre, et si Evyl faisait une remarque elle aurait simplement le droit à un regard empli d’une forme de dédain, comme si elle voulait ignorer son impopularité liée au métier peu populaire qu’elle faisait. Elle était célèbre, certes, mais célèbre dans son milieu.

- Maria, si vous permettez, travaillez-vous seule ici ?
- Non, à vrai dire je tiens la boutique pour Roger. Mais Clémence travaille aussi ici, de temps à autre.


Une tiers donc, la comptable, Clémence. Après cela, la question d’Evyl survint, et s’enchevêtra avec la sienne. « Mariée ». « Courir les hommes ». Lidy ne put s’empêcher de manquer de s’étouffer, toussant à foison et se recevant une remarque pour son manque de distinction qu’elle tenta de masquer. Elle s’enfonça alors dans son siège comme une enfant qu’on vient de gronder.

- Je ne suis plus mariée. Mon mari est mort dans un tragique accident.

Lidy manqua de s’étouffer pour la deuxième fois. Elle venait de voir un souvenir un peu glauque : cette femme avait tout simplement jeté son mari par-dessus bord, le poussant pendant une tempête pour qu’il se noie en mer. Elle n’avait pas pu confirmer sa mort, mais ce n’était pas grave. Cet homme était après tout un ivrogne sans considération pour sa « bien-aimée ». La bleue avait beau chercher des souvenirs joyeux, elle n’en trouva pas. Pourquoi l’épouser alors ? Il était riche. Bon point pour lui.

- Vous feriez bien de consulter un médecin.
- J’y penserai,
fit la Olsen avec un air désemparé. Evangeline, peux-tu essayer la robe en meringue ? Je suis curieuse de voir ce qu’elle donnerait sur toi.

Elle serait hideuse. Elle était moche à s’en crever les yeux, mais elle avait remarqué la malice chez Evyl, et avait décidé de ne pas se laisser faire. Le sourire mesquin de Lidy, dans le dos de Maria, indiquait clairement ses intentions. Et si cela était une faute de goût, la Di Caprice ne pouvait qu’avouer être curieuse elle aussi. Ainsi, elle passa la robe en meringue et insista pour voir le résulta, après celle cerise.

- Et vous, Mademoiselle Evangeline, êtes-vous mariée ? Une si jolie jeune femme ne peut pas être célibataire. Je suis sûre que les hommes vous courent après.

Lidy eut une pensée peu subtile : pas dans ce sens-là. Cependant, l’évocation du mariage ferait peut-être remonter quelque chose chez la morte-vivante. Dans tous les cas, la Olsen se dit que la robe meringue était véritablement hideuse.

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Ven 23 Juil - 20:07

Une source d'inspiration
avec Lidy Olsen

Intérieurement je rigolais, comme parvenais-je à ne pas le montrer ? Alors là aucune idée, mais je m'amusais à voir Lidy s'empêtrer dans ce malaise. Mais il n'y avait rien de méchant derrière ce petit jeu, d'ailleurs elle ne tarda pas à me répondre en proposant une nouvelle robe des plus moche – pour ne pas dire dégueulasse. Pourtant j'aimais beaucoup la robe bonbon, elle était simple et sophistiquée à la fois, laissant apparaitre juste ce qu'il faut pour envoûter une salle bondée. Sans le vouloir je me prêtais à imaginer cette robe au milieu des grandes réceptions que donnaient les King. C'est certain, j'aurais fait sensation là-dedans et j'en aurais choqué plus d'une. En montrer autant, c'était presque un crime pour toutes ces dindes jalouses. Je suis méchante, le temps et la mort ne m'ont pas permis de les comprendre, mais de les accepter comme ils sont. Peut-être est-ce là la raison pour laquelle j'ai laissé Salvatore au pouvoir. Au fond ma vision était tronquée par une enfance traumatisée, rempli de drames et de manigances. Je me perdais un instant dans mes pensées, n'écoutant que d'une oreille la réponse de la styliste alors qu'elle évoquait son défunt mari. Par contre quand Lidy s'est amusée à mentionner cette maudite robe, là, oui, je revenais à moi. Mais je me prêtais volontiers au jeu, essayant la robe avec un certain amusement même.
Et puis soudain c'est le drame. Tout bascule. Les rires, les sourires et les petits jeux sans conséquences s'effacent au profit d'un souvenir plus sombre, plus douloureux. Mon visage se ferme et je peux sentir un poids sur ma poitrine. La question de Maria me laisse pensive, le regard qui se perd petit à petit dans les méandres d'une vie que je pensais à jamais éteinte.

— Je l'ai été, oui, et je le suis encore si on peut dire…

Le ton est las, presque froid, c'est malgré moi que je souffle difficilement ces paroles. Les teintes de cette robe, sa forme, je me revois dans cette chambre mariée et heureuse. Vitali est là, c'est comme si j'y retournais, le cœur battant à nouveau la chamade. Et puis tout s'arrête. Le cliquetis de l'arme. La courte détonation avant que je sombre dans l'inconscience. Puis finalement le noir, les abysses et cette douleur à la poitrine que même la mort ne fera disparaitre. Le jour de ma mort, le jour où l'homme que je pensais connaitre et aimer m'a froidement abattue d'une balle dans le dos. Je n'ai pas vu s'il visait réellement le cœur ou non, mais ironiquement c'est celui-ci qui fut traversé par la balle.
Finalement je reviens à moi, retrouvant le magasin et cette robe hideuse. Je ne sais pas combien de temps je suis resté figée là ou même si elles ont poursuivi leur petite conversation. Comme un réflexe j'essuie une larme sous ma joue, mais il n'y a rien. Il n'y a plus rien. Le poids sur ma poitrine, les battements de mon cœur, il n'y a plus que le vide, encore et toujours. Mais comme d'habitude, en bonne actrice que je suis, je retrouve un semblant de sourire et la sincérité de celui-ci est bluffante.

— Tu vois Lidy, cette robe est peut-être horrible, mais je suis parfaite dedans, disais-je entre humour noir et sérieux avant de me reprendre. Je serais rayonnante même dans un sac à patates, car ce n'est pas la robe qui me rend magnifique, c'est moi qui la sublime. Et vous Maria, qu'en dites vous ?

Pour moi c'est comme si rien ne s'était passé, je reprends le ton amusé et enjoué que j'avais avant ce court blackout. Les joies de la mort j'imagine. Enfin, j'ai bien failli me trahir avec cette petite blague. Non pas que je me pense horrible, après tout qui oserait me blâmer ? Peu importe qui, même le plus noble des apôtres de Constantin ou un de ces agents intègre du Gouvernement Mondial, tout le monde à ma place aurait saisi cette seconde vie pour réclamer vengeance. Mais combien à ma place se serait contenter de cela ? Mmh ? J'ai laissé à Vitali le choix de sa fin, ce que moi je n'ai pas eu. Je ne laisserais personne me juger sur cet acte. On peut me reprocher tout le reste, jusqu'à ma naissance même, mais pas ça. Et ça n'appartient qu'à moi. C'est un souvenir douloureux, cependant c'est le souvenir que j'ai de plus précieux. Pourquoi ? Parce que la mort ça ne s'oubli pas, ça ne doit pas s'oublier et comme je n'oublierais jamais les morts d'Ohara, je n'oublierais jamais ma propre mort. Ma vie a complètement cessé ce jour-là, la non-mort a fait de moi… autre chose.

— Je meurs de faim ! Et si on allait manger un morceau, tu en penses quoi Lidy ? Tu me dois un déjeuner rappelle toi ! Je t'ai débarrassé de ce pot-de-colle de duc là, disais-je pour tenter de la mettre à nouveau mal à l'aise avec malice.

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Une source d'inspiration [5]


La Olsen se laissa aller un instant aux souvenirs d’Evyl, et pendant quelques secondes ce ne fut plus que Maria qui cherchait une nouvelle robe en piaillant sans attendre de réponse, ne semblant même pas prêter attention au visage de la morte-vivante. Elle était trop absorbée, et personne ne savait. Le coup de feu retentit dans l’esprit de Lidy, lui rappelant beaucoup trop de choses qu’elle tentait de refouler. Et quand la larme coula le long de la joue d’Evyl, elle coula comme en miroir sur le visage de la jeune femme qui déglutit et détourna le regard pour essayer de cacher tant bien que mal son malaise.

- Mesdemoiselles ? Vous allez bien ?
- Oui,
s’empressa de répondre Lidy. Je me suis juste souvenue du mariage de mes parents, plus beau jour de ma vie, j’étais jeune mais je me souviens avoir couru vers l’autel avec un bouquet de fleurs. C’était…

Elle s’arrêta, baissant le regard au sol avant d’écouter Evyl qui fut tirée de son propre cauchemar par sa force mentale. L’avantage d’être un mort-vivant était sûrement d’avoir moins de soucis dans la vie. Finalement son talent d’acteur sembla dissiper les rares doutes de Maria. La femme n’eut même pas la prétention de creuser plus loin. Et alors, Lidy ne put qu’émettre un rire : même dans un sac à patate, cette jeune femme aurait sûrement été plus rayonnante que la majorité de ses connaissances dans une robe haute couture, effectivement.

Une forme de tendresse apparut alors dans le regard de la lectrice de pensée alors que Maria commençait un monologue pour défendre la mode. Elle passa par toutes les phases : la femme sublimée par les robes, la culture du corps, les interactions sociales reflétées dans le choix de son habit, l’intégration des codes sociaux dans l’habit, et même que la plus laide des femmes pouvait sublimer sa propre beauté. Enfin, Lidy avait arrêté de l’écouter, elle était en train de relire les souvenirs d’Evyl en essayant de comprendre tout le cheminement de sa naissance à sa mort puis à sa renaissance. Ça c’était un « miracle » qui pourrait intéresser Saint-Constantin, sûrement, se dit-elle.

Heureusement, la Queen proposa d’aller manger, et Lidy fit sur un affirmé :

- Oh, je suis partante.
- Moi aussi, j’ai très faim, fit Maria. Et Clémence va sûrement vouloir venir, elle doit être en pause déjeuner dans son autre boulot. Je vais l’appeler.


N’attendant pas une confirmation, la styliste allait déjà chercher son escargophone pour contacter son amie et lui proposer de se retrouver dans le but de déguster un repas avec deux nouvelles camarades. A ce moment-là, la styliste laissa place à la femme de goût et elle s’approcha des jeunes femmes, laissant tout de même le temps à Lidy de glisser à Evyl que c’était pour le mieux qu’elles puissent rencontrer cette « Clémence » sans lui expliquer le pourquoi du comment.

- Je connais un petit restaurant qui fait de merveilleuses pizzas allégées ! Excellentes.
- Je pense qu’un restaurant plus intéressant serait le « Grand Logue Town »
, lâcha Lidy avec un sourire amusé.
- Il faut réserver des semaines à l’avance alors…
- Laissez-moi faire.


Il fallait bien quelques avantages à donner des coups de mains à certaines personnes. En effet, le Chef de ce restaurant était un ancien marine qui avait failli être envoyé à Impel Down pour un crime qu’il n’avait pas commis. Elle l’avait simplement libéré de ses chaines. Ainsi, il fut plus que ravi de recevoir l’appel de sa sauveuse et l’invita immédiatement à prendre un plat chez eux. Quant à ce qu’elle allait manger… Lidy se tourna vers Evyl avec un air intéressé, cette fois-ci surtout curieuse de connaitre le « régime alimentaire » de la Queen sans pouvoir le demander ainsi :

- Que comptes-tu prendre à manger ? Demanderait-elle en se dirigeant vers le bâtiment qui faisait rooftop.

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Lun 26 Juil - 16:40

Une source d'inspiration
avec Lidy Olsen

Face aux deux jeunes femmes je m'affichais souriante et joviale, mais étrangement ce souvenir m'avait bouleversée plus que je n'oserais jamais l'admettre. Je ne pensais pas me faire surprendre ainsi et me laisser aller à cette errance. Heureusement rien n'avait semblé transparaitre de mes émotions, une chance, je ne sais pas comment je pourrais expliquer ça à Lidy ou Maria, ni à qui que ce soit d'ailleurs. Je me vois mal leur sortir au milieu du repas "Au fait je suis une morte-vivante, alors je vais faire l'impasse sur la salade et passer direct à la viande". J'imagine que les vrais morts-vivants s'ils existaient se nourriraient de viandes fraiches, certainement humaine, peut-être même de cervelles ? Mmh voilà qui ferait un thème de fiction intéressant ! Mais pour l'heure il fallait continuer cette mascarade, car Lidy avait un plan visiblement et heureusement qu'elle me glissa quelques discrètes indications, sans quoi j'aurais évidemment rembarré Maria et Clémence pour ce repas. Non pas que je n'apprécie pas la styliste et son air hautain, c'est juste qu'elle ne figurait pas dans l'invitation initiale. En réalité j'avais hâte de connaitre plus de détails sur Lidy. Tout au fond de moi une voix hurlait encore et encore qu'elle n'était pas tout à fait honnête dans ses intentions, bien sûr je l'avais fait taire jusque-là, mais ma curiosité maladive l'emportait. Comme toujours d'ailleurs.
En attendant de connaitre les détails de cette étrange mise en scène à laquelle je participais malgré moi, je devais répondre à une étrange question. Le plat que je comptais prendre à ce restaurant si chic mentionné par Lidy. Et la seule réponse logique serait : rien, ça ne sert à rien que je mange. Mais je ne me suis jamais passé de l'alcool et de la nourriture, comme pour garder une part d'humanité et ne pas complètement sombrer dans la non-mort. C'est un peu comme faire le deuil j'imagine, sauf que je dois être la seule à devoir faire le deuil de moi-même.

— Mmh je pense que je me laisserais tenter par du homard, cuit à la perfection et avec un peu de beurre c'est un délice, disais-je comme si j'en salivais d'avance.

En vérité c'était une véritable torture de ne pas pouvoir réellement apprécier ce homard, je me contentais de souvenir pour retrouver un semblant de goût. C'est assez pitoyable quand on y pense, mais c'est mieux que rien. Et puis la curiosité l'emportait sur cette déception à venir, je me prêtais moi aussi au jeu des questions avant que l'on se mette en route.

— Et toi Lidy, si tu nous expliquais comment tu as une table au Grand Logue Town en si peu de temps ? Quel homme riche et puissant as-tu séduis et manipulé encore, soufflais-je avant de pouffer de rire pour donner plus de légèreté à ma remarque.

Parfois je me laissais un peu trop prendre au jeu, mais n'était-ce pas là les conventions entre copines ? Les petites piques gratuites et méchantes lancées sur un ton amusé. C'est en tous cas l'idée que je m'en faisais, on ne peut pas dire que j'ai fait beaucoup de soirée pyjama dans mon adolescence. Disons que ce n'était pas vraiment l'ambiance chez les King, encore moins au Pensionnat. La petite scène qui se déroule dans ce magasin est comme un rattrapage pour moi, même si je suis sûre que j'en fais trop, peu importe, ça me change les idées après ce saut dans ma vie humaine. Heureusement on allait bientôt pouvoir se poser autour d'une table, je pouvais déjà imaginer le goût du vin luxueux – celui-là même qui m'avait causé une migraine de tous les diables. Un vin de South Blue si je me souviens bien, importé par Salvatore dans sa cave personnelle que j'avais légèrement entamé le jour de mon anniversaire. Mais qu'est-ce qui avait bien pu me trahir ? Oh je ne sais pas, au hasard une journée entière au-dessus des toilettes à vomir tripes et boyaux. C'est assez glauque, mais… ça me manquerait presque les lendemains difficiles !
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Mer 28 Juil - 0:57

Une source d'inspiration [6]


- Ahah, Evangeline, tu es drôle… Comme si j’avais séduit le Chef Gustav.
- Chef Gustav, vraiment ?!
S’excita Maria avec une curiosité aussi maladive que celle de la morte-vivante. Je veux TOUT savoir.
- Et bien,
fit la Olsen en s’éclaircissant la gorge. Il s’agit d’un homme que j’ai rencontré au cours d’un voyage, je l’ai aidé à se sortir d’une situation délicate. Vous savez… ce genre de situations.

« Tromperie » était le mot qui revenait dans l’esprit de Maria, et elle semblait encore plus intéressée par le sujet. Pourtant, malgré ses jérémiades sur le trajet, Lidy n’en dirait pas plus. Elle serait muette comme une tombe, expression qu’elle n’aurait pas osé utiliser en face d’Evyl même si cette dernière ne savait pas qu’elle savait. Enfin, c’était certainement pour le mieux. La Olsen, qui menait le petit groupe, s’arrêta en entendant une voix appeler, en faisant de grands mouvements de bras : « MARIA ! ».

Sa cible. Elle n’hésita pas un instant et elle lut la vie de cette personne, de cette fameuse comptable. Un sourire lui arriva sur les lèvres, et elle se tourna en direction de la styliste qui semblait contente de voir son amie. D’une voix amusée, elle lâcha :

- On dirait que nous sommes au complet.
- Oui, bien sûr. Nous ferions mieux d’avancer, nous serons bien accueillies.


Elle avait écouté la remarque d’Evyl sur son régime alimentaire plus tôt et s’était contentée d’opiner du chef, remarquant qu’en réalité cette question était douloureuse pour sa nouvelle amie. Elle n’avait plus le goût ? C’était important de le noter, même si ce n’était pas surprenant. Son cerveau étant mort, elle n’avait plus la possibilité de ressentir les sensations liées à celui-ci. Le toucher était-il pareil ? Si elle mettait la main sur un poêle chaud, ressentait-elle la douleur ? Bien qu’elle aurait pu trouver la réponse dans les souvenirs de la jeune femme, la Olsen aurait préféré l’expérimenter en direct. Ce n’était pas un besoin obsessionnel, et elle ne voulait pas lui faire du mal, mais elle était curieuse d’une certaine manière. Comme quoi, c’était contagieux.

- Bonjour, mesdemoiselles… Oh, Chef Gustav est désolé de vous informer qu’il ne reste qu’une table pour deux, ce midi.

Lidy fit mine d’être déçue, cependant c’était elle-même qui avait demandé à ce qu’il fasse ainsi. Elle se retint de sourire, et passa une main sur sa joue, gênée.

- Oh, ce n’est pas grave, j’ai une table de réservée pour le mois prochain, fit Maria en haussant les épaules.
- Je me faisais une joie…
- Ne discute pas, voyons. Mesdemoiselles, ce fut un plaisir.


Elle s’inclina poliment et échangea encore quelques compliments sur l’apparence de la morte-vivante avant de partir comme le voulait la bienséance. Ses pensées, en revanche, étaient un flot d’insulte à l’encontre du restaurant qui « en entendrait parler ». Sans insister, le serveur les inviterait à aller à une table à l’écart, près d’une petite cascade tournée vers l’extérieure pour que cela empêche quiconque d’écouter la conversation. Une cloche permettait d’appeler le serveur quand il y en avait besoin. En soit, cet endroit si cher à Gustav était certainement un lieu de fréquentation privilégié pour les hors-la-lois : elle s’en fichait, ce n’était pas pour cela qu’elle était ici. Le toit sur lequel elles étaient installées surplombait la ville, et les passants avaient l’air d’insectes qu’elles pouvaient écraser avec leurs propres pieds.

- J’aime bien cette sensation, celle d’être en dehors de la ville tout en étant dedans, dévoila la bleue avec un air rêveur. J’espère que ça ne t’a pas trop surpris. Mes méthodes sont particulières, j’ai pu repérer ma cible et je la chasserai plus tard, expliquerait-elle avant que le serveur n’arrive.

Lidy commanderait peu de choses. Le Chef passerait sûrement la voir plus tard, cependant c’était le moment idéal pour Evyl de jouer carte sur table si elle le souhaitait.

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Lidy Olsen
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Mar 3 Aoû - 10:07

Une source d'inspiration
avec Lidy Olsen

Simple spectatrice, j'avais l'étrange impression d'assister à une scène répétée à l'avance. Tout d'abord l'arrivée de cette quatrième jeune femme, puis le restaurant qui ne nous a pas retenu une table pour quatre. Et maintenant cette discussion très intime à l'abri des regards. Finalement la seule et unique question qui me brûlait les lèvres : mais qui est cette Lidy ? Il est clair que ce n'est une touriste, tout comme je ne suis pas une simple historienne. Je me demande bien dans quoi j'ai pu mettre les pieds, enfin, si je dois mourir ici et maintenant au moins ce sera dans un cadre parfait. C'est vrai quoi, je préfère un joli restaurant à une ruelle sombre et glauque. En vérité je doutais que Lidy me veuille du mal, je me demandais même s'il n'y avait pas une forme de… sympathie ? De mon côté c'était le cas ! Il est vrai que cette rencontre au détour de la place de Logue Town était le fruit du hasard, mais cette petite séance shopping et ce petit jeu devant Maria, je m'étais diablement bien amusée. Je ne regrettais rien, même si elle m'annonçait être la mort elle-même venue réclamer ma vie. C'est vrai après tout, pourquoi la faucheuse ne serait pas une gentille et agréable jeune femme pétillante. Tout de suite c'est plus vendeur.
En un éclair on était là, assises toutes les deux comme de bonnes copines au restaurant. La journée était comme une bulle, une parenthèse, mais la vérité c'était qu'on était très différente. Peut-être pas sur tout, plutôt sur nos rôles respectifs dans ce monde. Je n sais pas, une sensation étrange, comme un murmure au creux de mon oreille. Encore une fois je doutais qu'elle me voulait du mal, cependant si elle le voulait, je suis persuadée qu'elle le pourrait sans se fatiguer. Mais voilà, on était là dans un joli restaurant, alors autant en profiter !

— Moi je vais prendre le Homard, disais-je au serveur avec entrain. Et mettez-nous une bouteille de vin, il faut profiter de la vie tant qu'on peut encore après tout.

Je lançais là un premier hameçon que Lidy ne prendrait surement pas, car je doute qu'elle soit si peu subtile, c'est une femme très intelligente à n'en pas douter. En réalité je m'amusais de la situation, elle avait certainement compris que je n'étais pas "madame tout le monde" et que j'avais entrevu quelques bizarreries dans notre escapade shopping. Et alors ? Je me fichais bien de tout ça, moi ça me faisait du bien une journée banale, comme si j'étais encore cette adolescente qui croquait la vie à pleine dents.

— Mmh… surprise, non, mais je suis curieuse et je me demande bien ce que tu caches, reprenais-je finalement avec amusement. Mais tu veux que je te dise ? Peu importe, parce que je me suis bien amusée, ça m'a rappelé une vie passée, une vie perdue… c'est le cas de le dire !

Rigolant à ma propre blague, je me doutais que Lidy ne pouvait pas saisir ce trait d'humour. Comment le pourrait-elle ? C'est vrai, même quand je l'explique aux gens ils paniquent et ça c'est seulement quand ils me croient. Une morte-vivante c'est contre nature, mais je m'en sors bien, je pourrais avoir une horde de villageois avec des fourches et des torches.

— Et du coup je suis en plein dilemme : est-ce que je veux savoir qui tu es réellement et briser la magie de cette journée ? Ou continuer cette comédie et faire comme si tout était normal pour une journée, exposais-je de façon légère et quelque peu naïve. Moi-même j'ai mes secrets et crois-moi sur parole tu n'es pas prête à les entendre.

Encore moins à les croire. Finalement le plus surprenant chez moi n'est pas cette quête du savoir qui m'obsède plus que toute autre chose, mais bel et bien mon statut de cadavre ambulant. Heureusement le teint pâle et la taille fine sont des atouts très répandus chez les femmes de la haute société. C'est certainement pour ça que j'étais si à l'aise dans ces robes de couturiers. Peut-être aussi parce que ce n'est pas la première fois que j'en mets, mais j'ai du mal à considérer ma vie de mortelle comme ma vie. Au final, si je me pose moi-même des questions sur mon état et ma vie, comment pourrais-je expliquer ça au reste du monde ? Comme la nourriture, je pourrais me passer de manger et de boire, mais c'est une habitude, un besoin qui est resté. Et puis aussi loin que je me souvienne j'ai toujours aimé boire, manger et faire la fête, alors autant continuer. Maintenant le bonus c'est que je ne prends pas un kilo et que je peux tirer un trait sur les lendemains difficiles !
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Jeu 5 Aoû - 23:26

Une source d'inspiration [7]


La Olsen se retint de rire à la blague d’Evyl : profiter de la vie, c’était bien une blague de zombie ça. Et bien sûr, elle ne devait pas avouer qu’elle connaissait le secret de la jeune femme en face d’elle, car il s’agissait de quelque chose qu’elles n’avaient pas partagé. Dirait-on à une inconnue qu’on était morte le jour de son mariage et qu’un fruit avait empêché son âme de quitter définitivement son corps ? En réalité, elle le pourrait peut-être. Le fruit était-il spécifique au fait de s’emparer du corps d’autrui ? Elle ne tenta pas d’aller plus loin dans sa réflexion. C’était dangereux de réfléchir à ce genre de choses quand la personne en face était perspicace – ce qu’Evyl n’avait pas manqué d’être jusqu’à présent.

- Effectivement, je cache des choses, disons que cela fait partie de mon charme, dirait-elle en riant quelque peu.

L’agente d’élite se tournerait vers Evyl, essayant de ne pas trop faire voir le fait qu’elle aurait aimé lui parler. Elle aurait aimé lui dire qu’elle était une agente gouvernementale, et qu’il y en avait des comme elles. Que ses pouvoirs et ses particularités ne la mettaient pas en danger, et qu’elle serait accueillie à bras ouverts si elle décidait de les mettre au profit de la Justice. Cela aurait été un mensonge éhonté, et elle appréciait à cet instant trop la zombie pour la pousser dans un traquenard. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle choisisse de se murer dans le silence pendant quelques courts instants, qu’elle briserait finalement en rajoutant :

- Je suis heureuse d’avoir passé cette journée avec toi, et sache que je n’aurais pas pu rêver meilleure partenaire d’essayages.

Elle sourirait sincèrement, attendrie par la remarque sur la vie passée, et si Evyl voulait l’interpréter comme un indice que Lidy semblait savoir qui elle était, elle le pourrait. Certes, Ishtar aurait été son premier choix quand il s’agissait d’une virée entre filles, mais les vêtements ne lui auraient pas convenus même avec des épingles. La Olsen continuerait d’écouter son interlocutrice qui lui dévoilerait ses sentiments sur la journée qu’elles avaient passées ensemble et la conclusion qu’il faudrait lui apporter.

- La magie est si bien installée, sourit la jeune femme. Je n’ai pas besoin d’en savoir plus sur toi, et si tu veux en savoir plus sur moi, je pourrai répondre à quelques-unes de tes questions. Je pense que… je peux te faire confiance, et que ta participation mérite au moins une récompense, outre ce restaurant.

Car le restaurant en lui-même avait beau être plaisant, les mets ne seraient pas au goût de la zombie. La bleue le savait, et elle n’avait aucune envie d’être en mauvaise lumière. Elle préférait offrir à Evyl sa chance d’arracher une vérité qui la fascinait, et elle-même n’avait pas besoin de le savoir, lui offrant le secret de son passé… Faussement du moins, puisqu’en réalité elle se souvenait de la vie de la morte-vivante peut-être mieux qu’elle. Elle avait les détails que la mémoire avait tendance à effacer au fil du temps : elle lisait la vie après tout, et pas la mémoire à proprement parler. La différence était fine, mais elle avait sa signification.

- Et bien sûr, si tu veux te confier… Je reste ouverte à la discussion, préciserait-elle avec un regard chaleureux.

Elle entendrait alors au-delà de la cascade les pas du Chef qui arrivaient. L’ancien marine avait la tête de son ancien emploi : mâchoire carrée, épaules larges, cicatrices sur les bras et le visage. Il se tournerait en direction de la Olsen en la saluerait avec un sourire :

- Lidy, vous êtes venue ! Je me fais un plaisir de vous voir dans mon restaurant, aussi humble soit-il. Et votre amie… ?
- Evangeline,
dirait la bleue en présentant la morte-vivante, si elle ne l’avait pas fait avant elle. J’ose espérer que vos affaires vont bien, Gustav.
- Depuis que j’ai ouvert, je n’ai pas à me plaindre. Sans vous…


Il avait presque une larme à l’œil en y repensant.

- Je ne m’attarderai pas sur le sujet. Si vous avez quelques instants à m’accorder, nous pourrons partager un Brandy.
- Je tâcherai de me libérer avant de quitter l’île. A bientôt, Gustav.


Le chef baisserait sa toque et repartirait avec un air mélancolique, laissant à Evyl l’occasion de reprendre là où elles s’étaient arrêtées.

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Lidy Olsen
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Jeu 12 Aoû - 18:03

Une source d'inspiration
avec Lidy Olsen

Contre toutes attentes c'est à demi-mots que Lidy répondit à l'affirmative, ce qui me fit sourire, mais ça suffisait à mon imaginaire pour s'enflammer. Je me demandais quelle vie trépidante elle pouvait bien mener. Espionne pour un ponte de la criminalité ? Agente du Gouvernement ? Peut-être était elle un ponte de la criminalité ou LE Gouvernement Mondial… enfin, à condition qu'il soit possible d'incarner le Gouvernement Mondial. En tous cas, si ça devait être elle, certains prendraient un sacré coup dans les parties. Et ce serait une bien belle victoire pour les femmes. Mais on n'en était pas là, je m'amusais à imaginer tout un tas de scénarios pour me distraire, alors qu'au fond ça m'était égale. Si en effet c'était une agente, alors elle aurait certainement toutes les raisons de m'arrêter. C'est vrai après tout, sur le papier je suis une ennemie du Gouvernement. Enfin, on ne peut pas dire que j'ai brillée de ce côté-là jusqu'à présent. Au contraire même, j'ai plutôt joué le rôle de la gentille historienne et c'est déjà pas mal. Grand Line sera un bien meilleur terrain de jeu pour mes objectifs. En attendant je profite de l'instant présent et surtout de Lidy, une jeune femme pétillante et qui à son charme, il faut le dire. D'ailleurs c'est ce qui la rend si dangereuse, car s'il est avéré que l'un des millions de scénarios étaient vrai, alors ce serait le diable en personne.
Une idée amusante compte tenu de ma propre condition, mais ce n'était pas là ce qui m'intriguais le plus. En réalité je fus troublée un court instant lorsqu'elle me proposa de me confier. Pourquoi devrais-je me confier ? Et surtout, sur quoi ? Je venais à me demander si j'étais si mystérieuse que je le pensais. Peut-être pouvait-elle lire en moi comme dans un livre ouvert ou bien était-ce simplement une déduction logique. J'imagine sans mal que lorsqu'on me voit…

— Je…

N'ai pas le temps de poursuivre ma phrase. Un homme arrive à hauteur de notre table et salut chaleureusement Lidy. Très vite j'en déduis que c'est le cuisinier qu'elle avait mentionné plus tôt devant la styliste. Ils échangent quelques banalités dégoulinantes de bons sentiments, puis promettent de se retrouver autour d'un verre. Le cuisinier semble la tenir en très haute estime, mais pourquoi ? Peut-être lui a-t-elle sauvé la vie un jour. Encore un mystère autour de Lidy, comme c'est amusant !

— Je vois que mademoiselle est une vraie star, disais-je avec une voie haut perchée avant de ricaner. Je serais tenté de dire que tu es du bon côté de la loi… enfin, si on croit à ces choses-là.

C'est vrai après tout, c'est le saint Gouvernement Mondial qui juge si oui ou non nous sommes des criminels, si on enfreint la loi et si on mérite la prison ou l'échafaud. Et si ça ne se passe pas comme ils l'entendent, alors on crame tout à coup de Buster Call. Finalement, qui est le criminel, mmh ? Certains porte l'emblème de la Justice, mais ce n'est pas pour autant qu'il la représente. Au moins j'ai le sentiment que si, comme je le pense maintenant, Lidy est un apôtre de la justice, elle fait partie des bonnes personnes. Si ce n'est pas le cas, alors je reviens à ma première option et c'est le diable en personne !

— Pour ma part, je ne saurais pas dire où je me situe… enfin, je ne devrais peut-être pas te dire tout ça, si ? Demandais-je avec amusement. Disons, si je peux résumer grossièrement ma situation, que je n'ai pas eu le meilleur exemple de la justice au cours de ma vie et quand la loi profite à cette dernière pour masquer des crimes odieux où est la limite ?

Malgré moi la question était étonnamment sérieuse, comme si j'attendais une réponse sincère de Lidy, alors que je n'étais qu'au stade de supposition. Moi qui ne voulais pas briser la magie, voilà que je me laisse emporter par mes pensées, ce n'est pourtant pas mon genre. Et maintenant que j'avais les deux pieds dedans…

— Un exemple au hasard : Ohara, reprenais-je pour étayer ma pensée. Massacrer autant d'innocents au nom de quoi, mmh ? La Justice ? Je pense, et ça n'engage que moi, que sur les mers les ténèbres se cachent partout, pas seulement chez les pirates ou les criminels, je pense… je pense que nous sommes seul maître de nos décisions et qu'on ne devrait pas se cacher derrière la Piraterie, la Marine ou je ne sais quelle idiotie pour justifier nos actes.

Lidy m'avait invitée à me confier, si mes soupçons étaient exacts elle en savait assez pour me répondre et sinon on reprendrait notre discussion comme deux femmes standards. Chaussures, bijoux et garçons, une vie normale dans un monde normal. En vérité je tenais à ce qu'elle me réponde franchement, peu importe qui elle est, mais j'aimerais qu'une fois quelqu'un me réponde sincèrement sur la justice implacable du Gouvernement Mondial. Rien n'est parfait, tout le monde fait des erreurs et je le sais mieux que quiconque, mais nier Ohara et se cacher derrière des mensonges… je ne sais pas, je trouve ça lâche de la part de ceux qui ont jurés de protéger ce monde.
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Lidy Olsen
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Dim 15 Aoû - 23:56

Une source d'inspiration [8]


Observer les crimes du Gouvernement Mondial n’était pas nouveau pour la Olsen. Elle était au courant de certaines choses qui étaient peu reluisantes, et la disparition d’Ohara sous les coups des triples canons des navires de Buster Call en faisait partie. Loin d’elle l’idée de pouvoir en juger, d’ailleurs. Elle n’avait pas été présente sur les lieux, cependant une certitude demeurait… Il s’agissait d’un des nombreux actes qui n’avaient pas aidé les mouettes à briller sur le début de ce siècle. 1502, destruction de l’île d’Ohara… C’était un lieu très agréable pourtant, mais la puissance de la marine avait tout simplement anéanti l’endroit.

Ainsi malgré les flatteries d’Evyl, la Olsen ne perdait pas de vue qu’elle était une agente d’élite du Gouvernement Mondial, et qu’elle avait un devoir de capturer ceux qui le trahissaient… Quels que soient leurs motifs. Si un jour l’ancienne Amirale en Cheffe Lida Asya devait refaire surface, elle n’aurait pas une seule raison de ne pas la traquer et l’arrêter. Bien sûr, Lidy Olsen ne serait qu’un nom parmi tant d’autres ce jour-là… Du moins l’espérait-elle, car attirer l’attention sur sa personne s’avèrerait trop dangereux. S’arrêtant un court instant, la jeune femme ferma les yeux et essaya de visualiser une réponse qu’elle pourrait apporter… Où était la limite, n’est-ce pas ?

- Ce sont deux facettes d’une même pièce, répondit finalement la jeune femme. L’une est une balance lumineuse et aspire à la paix mondiale, tandis que l’autre est un glaive ténébreux et impitoyable qui s’abat indistinctement sur ceux qu’il voit des ennemis.

Elle soupirerait, prenant une gorgée du vin qu’on venait de leur amener. Ses yeux se perdirent dans la robe sanguinolente de son breuvage, et pendant encore quelques courts instants, l’expression de l’agente sembla se renfrogner.

- Le Gouvernement Mondial a cette tare de réécrire l’histoire. Pour une historienne, il n’y a sûrement pas plus grand pêché. Que cela soit nécessaire ou non, ce n’est pas un sujet que je maîtrise…

Elle prit un temps pour laisser ses paroles flotter dans les airs. Le bruit de la cascade venait masquer les conversations de l’extérieur, et coulait en bruit de fond pour donner une ambiance plus intime. Pour quelqu’un comme Lidy, le choix avait été vite fait. Elle n’était pas effrayée de détruire l’existence de quelqu’un s’il s’agissait de préserver la paix mondiale, mais elle espérait que la vérité n’ait pas besoin d’être cacher ainsi. Qu’aurait-elle fait à leur place ? Et si… Ces deux petits mots utilisés pour réécrire le monde étaient aussi vides qu’inutiles. Le monde tournait, et il faudrait encore deux générations pour étouffer complètement l’existence de cette île d’historiens qui avait pour but de faire des recherches, et s’étaient sûrement frottés aux dangereux secrets gardés par les institutions mondiales.

- En revanche, et cela est mon avis personnel, le meilleur moyen de changer ce Gouvernement Mondial est de l’intérieur. Avec les bons alliés, il est possible de modifier ces aspects qui te font haïr cette partie sombre qui les amène à changer l’histoire passée, ou à la cacher. C’est une quête impossible pour une seule personne…

Elle eut une pointe de douleur lorsqu’elle pensa aux enfants qui avaient perdu la vie pendant ces événements. Un génocide n’était jamais quelque chose qu’elle pourrait supporter, ou auquel elle pourrait adhérer. C’était un acte cruel, inhumain… Et surtout même si massacrer une population pour le plus grand bien ne la choquait pas, tuer des enfants était quelque chose qui la bouleversait intérieurement.

- Le détruire ne serait utile que si le remède est pire que le mal, marmonna-t-elle en sachant très bien que si elle tournait sa phrase autrement, ce serait considéré comme un acte de trahison. Je ne te dirai pas d’aimer le Gouvernement Mondial, cependant il est pour moi une constante qu’il est possible de faire bouger de l’intérieur, et si je n’adhère pas à certaines de ces décisions, mon souhait est qu’elles apportent un changement de l’intérieur de la part de ceux qui s’y opposent.

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Lidy Olsen
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Lun 16 Aoû - 18:31

Une source d'inspiration
avec Lidy Olsen

Nul doute que Lidy savait manier la langue avec exception, tournant ainsi sa réponse de sorte à ce qu'elle ne sorte pas des sentiers battus. Un avis trop personnel et c'est la trahison pour elle, mais si on en est là… peut-on réellement espérer un changement ? C'est avec attention que j'écoutais l'ensemble des réponses de la jeune femme, mais je ne pouvais que voir dans tout ça qu'une forme de naïveté. Si même au sein du Gouvernement Mondial on se voile la face, alors à quoi bon espérer quoi que ce soit. Lidy n'est pas la première à penser ces paroles et elle ne sera pas la dernière, mais ce ne sont là que des paroles. Et si demain ses supérieurs lui ordonnaient de tuer femmes et enfants pour protéger le "saint" Gouvernement Mondial, mmh ? Oserait-elle le défier ou renierait-elle ses propres convictions pour définitivement épouser celle de cette prétendue justice implacable. Je l'ignore et je ne veux pas le savoir, car au fond… chacun ses choix. Au final ce qui compte c'est de vivre avec ces choix et leurs conséquences. Et ça le Gouvernement Mondial n'y est pas préparé, c'est bien pour ça qu'il cache de façon honteuse les événements survenus sur Ohara. C'est un fait divers parmi tant d'autres, inutile donc de parler de ça, même si "ça" a causé la mort de plusieurs centaines d'innocents.
Lidy ne faisait pas partie des méchantes c'est une conviction, mais aveuglée par la justice qu'elle pense défendre qui sait jusqu'où elle pourrait aller ? Et je ne suis pas mieux lotie. Sauf que moi je sais que je ne reculerais devant rien pour offrir au monde la vérité, quitte à me damner et devenir le monstre à abattre absolument. Je vendrais cher ma peau que ce soit Lidy ou un autre qui veuille mettre ma tête sur une pique. Et si vraiment elle voudrait changer les choses, alors elle mettrait tout sur la table. Tous les secrets, toutes les manigances, absolument tout. Mais c'est impossible pas vrai ? Mieux vaut tout faire disparaitre pour tout reconstruire. Finalement, est-ce si différent des événements survenus à Ohara…

— Je te souhaite bien du courage Lidy, car si l'histoire à retenue une chose c'est que rien ne change jamais vraiment, répondais-je finalement avec une surprenante légèreté. Tu auras beau tout mettre sous le tapis, en un coup de vent tout reviendra comme avant… et l'avenir me donnera certainement raison, même si j'espère avoir tort, sincèrement et je souhaite que toi ou un autre, quelqu'un avec des valeurs et de vrais principes, parvienne un jour à faire bouger les choses…

Mais c'est une utopie. Pour cela il suffit de regarder du côté des vrais dirigeants de ce monde, les Dragons Célestes et leurs privilèges plus extravagants les uns que les autres. Ils vivent dans un luxe qu'ils prétendent avoir hérité, mais à quel prix, mmh ? Personne ne le sait, car comme Ohara, tout a été effacé de l'histoire. Mais quand j'ai appris que l'arbre de la cognition avait cédé après cinq milles ans de vie, je me suis fait une promesse : je trouverais les réponses aux maux de ce monde. Et si je m'en réfère à ma malédiction, j'ai les moyens de mes ambitions. Je ne doute pas de la capacité d'une personne comme Lidy ou du Gouvernement Mondial de venir à bout d'un cadavre ambulant, mais ça leur prendra du temps, qui sait ce que j'aurais découvert entre temps.
Toute cette discussion avait-elle réellement un sens ? Lidy campait sur sa position et moi aussi. Aucun compromis, tout ceci n'était qu'une mascarade, un simulacre d'échange cordial sur les aspirations de notre bon Gouvernement Mondial et de ses grands desseins. Mais je me plaisais, même une seconde, à échanger avec Lidy sur un sujet si controversé, elle-même ne semblait pas à l'aise. Peut-être avait-elle peur de ce qu'elle pourrait découvrir sur elle-même en délivrant le fond de sa pensée ? Le fardeau du secret, voilà quelque chose que je ne souhaite à personne.

— Délicieux ce vin, disais-je en surjouant volontairement la scène. Je me demande si dans une semaine, un mois ou peut-être dix ans on pourra encore se retrouver comme ça autour d'une bouteille de vin, toi tu auras certainement pris des rides trop vite à cause du boulot, moi je serais la même… ou peut-être pas ? Qui sait de quoi sera fait demain et ce que nous seront dans dix ans !

Je rigolais à ces paroles, mais j'avais déjà une vague idée de ce que sera cette rencontre si le temps voulait bien nous laisser dix années. Tout aura changé et, je l'espère, pour le mieux. Et j'aime croire naïvement que ce jour-là je pourrais me retrouver à cette même table avec Lidy pour boire un verre de vin et discuter du bon vieux temps. Mais si ça ce n'est pas une mascarade ! Tôt ou tard les choses vont déraper et je serais l'ennemie à abattre parce que j'en sais trop. Voilà où on en sera si nous survivons à nos propres aspirations au cours des dix prochaines années.
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Lidy Olsen
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Mar 17 Aoû - 0:02

Une source d'inspiration [9]


Pour quelqu’un capable de lire les pensées, cette scène était des plus angoissantes. La Olsen arrivait pourtant à faire la part des choses : ce n’était pas la première fois, ni la dernière qu’elle comprendrait que quelqu’un n’adhérait pas à ses idées. Ne pas se mouiller était une part de son plan, et il était risqué de jouer avec le feu, y compris dans un environnement sécure. Elle n’avait pas besoin de l’approbation d’Evyl, et elle comprenait son point de vue, même s’il n’était pas complètement accompagné d’une vérité implacable qu’elle terrait… Non, il fallait s’avouer qu’après l’avoir écoutée, Lidy devait admettre que son interlocutrice n’avait pas sa langue dans sa poche, et la peur de finir derrière les barreaux était pour l’instant une chimère. Attendrie, d’une certaine manière, elle ne pouvait pas lui en vouloir.

- C’est sûrement idyllique, admit la Olsen en regardant la nuit étoilée qui s’était installée. Je vais quand même essayée. J’espère avoir raison. Et si c’est toi qui a raison, j’espère que tu arriveras à accomplir l’objectif que je n’aurai pas réussi à atteindre d’une autre manière.

Il n’y avait pas de vent, l’ambiance était agréable et même dans ce demi-aveu de faiblesse la jeune femme ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait raison de s’accrocher à ses convictions. Un jour, elle découvrirait les secrets du Gouvernement Mondial. Ses pouvoirs grandissaient rapidement, et peut-être que d’ici peu la lecture de vie serait instantanée. Pour l’instant, elle devait encore se concentrer plus d’une seconde, ce qui était un grand désavantage.

La discussion n’aboutirait de toutes les manières pas sur un compromis. Elles acceptaient toutes les deux que le point de vue de l’autre existe, et c’était là une preuve de respect pour la Olsen qui n’était pas certaine d’avoir entièrement raison… Car le passé lui avait effectivement donné tort. Ohara était un exemple récent, mais ce n’était pas le seul Buster Call de l’histoire. Plus elle se rapprochait des hautes strates, plus elle se rapprochait de la vérité.

- A la vie, à la mort ! Plaisanta la jeune femme en levant. Dans dix ans, je serai peut-être morte de vieillesse à force de m’inquiéter.

Elle eut un petit rire nerveux, avant de froncer les sourcils. Elle viderait son verre de vin et se servirait à nouveau, proposant à son interlocutrice si celle-ci avait fini. Sa résistance à l’alcool n’était pas très grande, cependant elle pourrait au moins tenir deux verres de ce breuvage.

- Dans dix ans, le monde aura encore changé. Les Amiraux se seront succédés, les pontes du Gouvernement Mondial auront changé, les Empereurs se seront peut-être écharpés, et les Révolutionnaires auront découvert les secrets de l’humanité…

Elle soupira, et sortit un papier avec inscrit un numéro dessus.

- Et il ne restera sûrement qu’une chose immuable…

Elle s’arrêta un instant, et ferma les yeux. Elle avait failli dire « Toi », en parlant à la morte-vivante en face d’elle, comme s’il s’agissait d’une certitude. Non, même elle pourrait changer. Peut-être s’attendait-elle à entendre « Le Gouvernement Mondial », une suite logique à ses paroles. Elle ne put s’empêcher de rigoler en levant son verre en direction des étoiles :

- La Lune et les étoiles, aussi nombreuses soient-elles. L’univers.

Sa méconnaissance de la physique, et des phénomènes liés à celle-là, l’empêchaient de comprendre la notion d’un univers qui se refermait sur lui-même. Elle n’était pas non plus à l’aise avec l’idée que le soleil était une boule de gaz en perpétuelle expansion, jusqu’à ce qu’elle s’effondre sur elle-même. Finalement, la Olsen se tue. Elle regarda Evyl, et son visage un peu rouge, ses joues un peu émues donnaient le ton sur son état actuel : elle était peut-être un peu saoule.[/b]

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Lidy Olsen
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Mar 24 Aoû - 20:08

Une source d'inspiration
avec Lidy Olsen

La situation de manquait pas d'une certaine ironie. Lidy et moi étions d'accord pour dire que nous n'étions pas d'accord ? Étonnamment je la respecte encore plus après ce constant. Et une petite voix faiblarde, mais audible, me dis que… peut-être. Peut-être que tout n'est pas à jeter dans le Gouvernement Mondial. Mais Lidy aura-t-elle assez de voix pour se faire entendre ? La situation n'est pas à son avantage dans bien des domaines, même si je devais choisir, sans la connaitre plus que ça, je lui donnerais les clés du Gouvernement Mondial. C'est un pari risqué, c'est une femme intelligente et qui doit avoir elle aussi des secrets, mais son intelligence force une certaine logique et la logique empêche un Buster Call sur un coup de tête ou des suppositions. La réflexion, le temps, voilà ce qu'il manque peut-être au Gouvernement Mondial. Tout doit aller vite. Trop vite. Et après, mmh ? Si dans dix ans elle pense voir de nouveaux amiraux, c'est peut-être qu'il y a un problème. C'est peut-être la non-mort qui me fait penser cela, mais : dix années dans une vie ce n'est rien, en particulier si on veut changer les choses dans un monde aussi accroché à ses vieilles idoles. Moi je n'ai pas le tempérament de Lidy, je ne me vois pas changer les choses de l'intérieur. C'est là ce qui nous différencie, sinon qui sait ce que ce que ça aurait pu donner dans une autre réalité.
L'alcool n'avait pour moi aucun goût, mais ça ne m'empêchait pas de boire, comme je mange à l'occasion. Inconsciemment j'imagine que ça me permet de m'accrocher à une vie passée. Et puis si ça m'évite de sortir dans les rues avec une démarche balancée et de manger des cerveaux ou de la chair humaine, moi ça me va. En tous cas je ne sais pas si c'est l'alcool, mais Lidy semble se plaire à imaginer une vie dans dix ans. Et dans ma tête, au moment où elle dit "Et il ne restera surement qu'une chose immuable…" dans ma tête, comme un éclair quasi instantané je me dis "Moi". Mais je présume qu'elle parle du Gouvernement Mondial, quoi d'autre après tout ? Sauf si je manque d'éléments pour cerner tous les contours de cette pensée. Une chose qui ne serait pas étonnante, j'ai la vague impression que Lidy n'est pas Madame Tout le monde et qu'elle cache bien son jeu. Pour ce que j'en sais, ce que je vois, je trouve qu'elle est loin de l'image que l'on pourrait attendre du Gouvernement Mondial. Un masque ? Une manipulation ? Ou peut-être a-t-elle laissé filtrer une part de fragilité, assez pour me laisser entrevoir quelque chose. Je soupir, il faut que j'analyse tout, tout le temps et c'est épuisant. Alors tout comme elle je lève mon verre et je le bois cul sec, après tout quand on ne craint pas la gueule de bois !

— Je ne sais pas si quoi que ce soit est immuable dans ce monde, tout finit toujours par disparaitre d'une certaine façon, confiais-je comme une pensée. Certaines civilisations qui ont foulées cette terre avant nous pensaient bien que les étoiles étaient des dieux, alors… je me dis que même ça, aussi magnifique puisse être ce spectacle, ça peut changer ou au moins la vision qu'on s'en fait.

Une pensée lâchée sans réfléchir, inspiré par les paroles de Lidy et ce ciel toujours aussi splendide une fois la nuit tombée. Je ne me lassais jamais des étoiles, puis ça me rappelait les nuits blanches avec Octavia alors que j'étais au pensionnat. C'est elle qui m'a décrit ce ciel tout à la fois unique et imparfait, je pouvais l'écouter pendant des heures. Maintenant que j'y pense, elle ne rêvait plus des étoiles quand elle revenue vers moi sur Mango. Peut-être avait-elle changé, peut-être est-ce moi qui ne voulait pas la voir. Un souvenir à la fois agréable et douloureux, ce qui me pousse un peu plus loin dans mes pensées.

— Et si… je ne sais pas, si quoi que nous sommes nous n'étions pas ce que nous sommes, tu penses que… nous serions amies ? J'aime à penser que nous le sommes d'une certaine manière et c'est peut-être naïf de penser ça, car toi et moi savons que ce qui nous oppose dans un débat aujourd'hui, pourrait bien sonner la fin de tout ce que nous connaissons, lâchais-je comme un aveu au milieu de cette pensée amusée. Mais j'aime à penser que dans d'autres circonstances, certainement une autre vie, toi et moi on aurait pu être amies, je ne sais pas moi, ouvrir une pâtisserie ou parcourir le monde…

Tout ceci me laisse songeur, mais ce n'est pas la première fois qu'un "Et si…" vient me faire réfléchir. C'est vrai après tout, la vie n'est qu'une succession de choix dictés par notre libre-arbitre, mais cela veut aussi dire qu'ils auraient pu être très différents de ce qu'ils sont aujourd'hui. Personne ne sait, personne ne le sera, ce sont des probabilités, des embranchements, la vie et ses aléas quoi. C'est chaotique et anarchique, mais c'est ce qui la rend si précieuse en un sens.

— Et puis qui sait, peut-être que dans dix ans tout ça sera derrière nous et qu'on aura tout abandonner pour monter un spectacle comique ? Ou autre hein, je dis ça comme ça, tout est possible quand on y pense et c'est ce qui rend la vie si imprévisible et j'aime cette idée : tout est possible, le pire comme le meilleur.

Voilà qui ponctuait parfaitement ma pensée. Bien sûr c'était naïf de penser ça, idiot diraient certains, mais pourquoi pas ? Lidy parlait de choses immuables, les rêves le sont d'une certaine façon. Personne ne peut nous enlever nos rêves, on peut les réduire à l'état de pensées à peine audible à force d'acharnement, mais ils seront toujours, ils font ce que nous sommes. Et moi au fond tout ce dont je rêve c'est d'un monde plus simple, moins décousu et plus juste…
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