Marineford n’avait jamais paru aussi sécurisante. Ce n’était pas la première fois que Lidy y mettait les pieds. Elle avait réunion avec quelques officiers qui attendaient un rapport sur un autre officier suspecté d’être corrompu, et c’était elle-même qui venait pour traiter de l’affaire – il s’agissait après tout d’un Contre-Amiral. Elle n’avait pas rencontré la personne en face à face, mais l’écrit était suffisamment concluant pour qu’ils puissent en tirer quelque chose. Ce serait une affaire interne à l’amirauté après : les choses qui se passaient là-bas étaient souvent en dehors de sa juridiction. Fort heureusement, elle n’était pas encore arrivée à un point où il fallait confronter le Cabinet du Général des Armées – sans quoi l’affaire serait sûrement passée par le Secrétaire du Cipher Pol, et aurait même pu être traitée par les Cinq Etoiles en personne.

Des affaires comme celles-ci, il y en avait peu. Elle avait déjà nettoyé son Cipher Pol des rats corrompus parmi les Agents d’Elite, au point qu’on lui vouait parfois un sentiment mitigé. Des collègues qui étaient cleans, arrêtés après une mystérieuse enquête aux conclusions troublantes ? C’était cependant sans une seule erreur qu’elle mettait les traitres derrière les barreaux les uns après les autres, même si certains étaient hors d’atteinte. A présent, elle connaissait les plus grands secrets des uns et des autres… Sans pouvoir les utiliser, tant son pouvoir personnel était limité. Elle s’entrainait donc dans le but de pouvoir préserver au mieux ceux-ci.

- Directrice Olsen, vous devriez aller vous reposer. Le navire est en maintenance et ne partira pas avant une dizaine d’heures, fit l’un des marines présents sur le quai d’embarquement.

Elle le sonda un instant, et soupira. Rendre ses conclusions n’avait pas duré bien longtemps, et elle était à présent coincée ici… Autant en profiter pour s’entraîner. Elle pourrait se dégourdir les jambes : une dizaine d’heures de pratique serait un bien nécessaire. Se dirigeant vers le terrain où devraient se trouver quelques gradés, elle fut surprise de ne voir que peu de personnes. Ses yeux lorgnèrent sur les quelques personnes présentes sur le terrain : le repos avait été ordonné, mais quelques personnes persistaient pour maîtriser des techniques difficiles. L’une d’entre elles ne fut pas réellement une surprise pour Lidy qui eut un sourire amusé.

- Colonelle, dirait-elle en s’approchant de cette dernière.

La blonde se retournerait. Ses yeux rouges-améthystes étaient de véritables joyaux. Elle était l’une des membres actives de leur organisation secrète, au service du Gouvernement Mondial. Alice Warlord, une noble de South Blue entrée dans la marine pour servir la noble cause des gouvernementaux, vouait une amitié sincère pour la bleue. Elle s’approcherait d’elle, sa rapière à la ceinture, et un sourire amusé :

- Vous êtes ici pour vous entraîner, Directrice Olsen ?
- J’ai un peu de temps devant moi.
- Vous voulez qu’on échange quelques passes d’armes ?

Lidy ne put que se sentir amusée par cette proposition, mais l’accepta. Elle s’était entraînée à plusieurs reprises, et pouvait à présent réaliser des prouesses qu’elle n’envisageait pas auparavant. Avoir plus de secrets à protéger avait été un fort moteur de sa progression, et elle se disait qu’elle pourrait l’accomplir d’ici peu.

Les deux femmes se mirent en face sur le terrain d’entraînement après avoir invité les personnes qui le souhaitaient à regarder. Lidy brida intentionnellement sa puissance, ralentissait ses mouvements alors que l’opposante utilisait son agilité surhumaine pour tenter de donner des coups difficilement évitables, surtout s’ils n’étaient pas anticipés… Et la Olsen faisait comme d’habitude un usage redoutable du Haki de l’Observation, parant chaque attaque soit d’un Tekkai, soit d’un Kami-E. Elle semblait maîtriser parfaitement le combat, et au bout d’une dizaine de minutes la Noble Lame serra les dents quand un coup de pied l’envoya voler sur une cinquantaine de mètres.

- C’était dur, dirait-elle en se tenant à sa rapière.
- Arrêtons là pour aujourd’hui, j’aurais dû plus doser ma force, s’amusa Lidy. Quelqu’un d’intéressé pour me servir de partenaire d’entraînement ? Dirait-elle à l’assemblée.

Les pensées de la Ainsley étaient aussi fluides que celles de ses camarades. Lidy eut un sourire amusé en constatant que Ghetis Archer était passé par ici récemment, et elle ne put donc que se dire que sa démonstration serait assez piètre par rapport à la sienne. Elle n’était de toutes les façons pas là pour asseoir sa puissance : elle était là pour s’entraîner et entraîner des troupes. Dans le contrôle se trouvait une part de la réponse qu’elle cherchait depuis des mois sur sa maîtrise absolue du Rokushiki. Pourtant, peu étaient capables de l’égaler, mais peu ne voulait pas dire aucun. Elle savait que certaines personnes possédaient un don dans ce domaine, et elle ne put que penser à… Elle devait se concentrer sur les pensées d’autrui, les siennes n’étaient que des divagations enfantines.

En même temps, elle en profita pour absorber la vie de sa future adversaire, et identifia ses forces et son style de combat. De toute évidence, elle s’appuyait sur la force d’autrui pour se battre, et avait pourtant le pouvoir de dévaster Marineford en y mettant du sien. C’était intéressant : son fruit mis à part, la Lieutenante Ainsley, Penelope de son prénom, était loin d’être l’une des figures éclatantes en terme d’attaque… mais en terme de progression, Lidy s’avouait qu’elle-même n’avait pas la réponse à cette inéluctable question.

- Penelope Ainsley, je suis Lidy Olsen. Je ne me donnerai pas de handicap. En revanche, j’aimerais voir de quoi vous êtes faite, alors n’hésitez pas à tout lâcher.

Elle s’intéressait à son fruit, mais aussi et surtout à ce qu’elle pouvait devenir lorsqu’elle lâchait tout. Lidy réfléchit un court instant, lisant les combats qu’elle avait fait, ses mouvements, la fluidité, les erreurs, et adapta son propre corps, sa propre posture à ceux-ci. Elle n’avait pas l’intention de se laisser faire, cependant elle briderait ses réflexes et sa puissance au maximum. Pendant un court instant, son corps bougea intuitivement, puis le lien se brisa et elle s’élança en direction de Penelope sans réaliser de grands mouvements. Elle serra son poing et s’approcha pour donner un coup frontal.

La jeune femme aurait tout le temps pour préparer la contre-attaque, mais elle devrait réfléchir comme face à quelqu’un qui lui ressemblait… Comme à son propre reflet. Certes, les mouvements n’étaient pas les mêmes, Lidy ne maîtrisait pas l’art martial de la rose, mais ils étaient sensiblement similaires aux siens. La Colonelle Warlord, qui s’était assise dans les gradins sur le côté, ne put s’empêcher de noter intérieurement que la Olsen se retenait : pourtant, même si c’était flagrant, c’était plus instructif comme cela.

Pendant que le mouvement de Lidy pourrait être intercepté, la jeune femme déplacerait, si elle le pouvait, une des jambes pour aller faucher celles de la Ainsley, l’ayant diverti avec son poing. Si elle utilisait son repoussement sismique, Lidy devrait s’élancer en arrière pour esquiver et ne chercherait pas à l’approcher de plus près tant qu’elle serait sous cette forme. Elle savait qu’elle devrait dépasser son niveau actuel pour la toucher… Et si elle la touchait, c’était qu’elle pouvait la tuer, ce qui serait loin de faire partie de l’entraînement.

Elle continuerait à échanger quelques coups : si la jeune femme en rose ne s’épuisait pas très vite, elles pourraient continuer sur un rythme soutenu pendant au moins une petite heure. Lidy serait contrainte de contrôler sa force, et ferait en sorte de ne pas anticiper toutes les répliques de la jeune femme. Elle lui offrirait quelques prises et quelques victoires, mais ne finirait pas pour autant essoufflée. C’était une mise en situation, pas un numéro de danse, et pourtant ça en avait des airs.

La plupart des directeurs de Cipher Pol étaient faibles. Les exceptions se comptaient sur les doigts d’une main : Ante Ivanovich, Viktor Poka, Mark Wente, Taito Nowaki et elle-même rivalisaient avec les Supernova de Grand Line, et pas tous. Riku Wente, Parcival Bradley, Minerva Laurène, et Richard Mondo n’étaient pas au niveau… C’était du moins la conclusion qu’elle pouvait en tirer, mais son affection pour le Directeur du Cipher Pol 2, Mark, l’empêchait d’avoir un jugement clair quant à cet homme. La perte de son bras lors de l’assaut d’Enies Lobby avait entaché son Ichitoryu.

De base, les Cipher Pol n’étaient pas faits pour se battre, à l’exception du 5. Même le 7 n’était chargé que de la traque des primés, et non pas de leur capture. La Olsen ne put s’empêcher d’avoir cette pensée en commençant le combat, en résonnance avec l’idée qu’elle était forte parce qu’elle était directrice. En réalité, Ko Ayme, l’ancien dirigeant du Cipher Pol 6 et actuel Vice-Directeur, était le plus faible des directeurs avant son arrivée au pouvoir.

La surprise et les réactions de la rose happèrent bientôt les pensées de Lidy qui ne put que se concentrer sur l’esprit de la jeune femme. Elle fut finalement contaminée par l’ambiance qui se dégageait de cet affrontement que les gradins enviaient : la difficulté était mesurée, et elle n’obligeait pas Penelope Ainsley à aller dans ses derniers retranchements. La volonté de la voir grandir, de la faire progresser, était présente. Si elle pouvait être vue comme bienveillante, cette volonté n’était finalement que le reflet du désir grandissant de la Olsen d’influencer les gouvernementaux pour les tirer vers le haut.

Le nom d’Ishtar arriva dans l’esprit de la rose et fit sourire la jeune femme. Ishtar… Elle aimait cette ange comme une amie, une confidente. Chassant cette pensée, la directrice du Cipher Pol 6 sourit à la remarque de l’Ainsley :

- Les entraînements sont censés être adaptés. Vous avez su profiter des ouvertures, j’ai essayé de les réaliser comme lors de vrais combats. Vous voyez les erreurs les plus courantes, et même celles qui sont plus spécifiques à certaines situations.

Elle baissa la voix pour que les gradins ne puissent pas entendre la suite des conseils, et la Colonelle Warlord qui s’y trouvait commença à interroger les soldats sur le combat qui venait de se dérouler, comme pour couvrir par cela le bruit de la conversation :

- Votre maîtrise de votre fruit est encore un peu limitée, cependant c’est important de ne pas se fier uniquement à ce type de pouvoir, sans pour autant le négliger. Le Gura Gura no Mi…

Elle ne s’attendrait pas à ce que la Lieutenante soit surprise, c’était un fruit très célèbre après tout :

- … est un fruit à fort potentiel destructeur. Les vibrations que vous produisez sont cependant impressionnantes en terme de défense. J’aurais tendance à vous conseiller de vous concentrer sur le renforcement de votre style de combat, par exemple utilisez la vibration pour augmenter la portée de votre coup en la projetant comme on projette de l’air. De plus, en recouvrant uniquement votre corps de manière très proche et en accompagnant votre mouvement, vous gagnerez en résonnance dans le corps de l’ennemi. Visez les organes internes, au lieu de vous concentrer sur des dommages externes.

Elle localiserait sur le corps la rate qui était un organe qu’elle pouvait faire éclater, même si elle savait sans que la Ainsley ait besoin de le dire que son interlocutrice était médecin. Elle commettrait même une erreur de manière évidente pour se faire corriger la situant un peu trop sur la gauche. Cela permettrait à la jeune femme de se faire bien voir en amenant son savoir, ce qui semblait être une bonne chose si elle avait réussi à la mettre en confiance.

- Plus vous maîtriserez votre pouvoir, plus il pourra être précis.

Elle avait d’autres idées quant à l’utilisation du fruit, et à vrai dire elle ne pourrait les évoquer qu’une fois que son interlocutrice aurait dévoiler son rôle de médecin. Enfin, elle ne s’arrêterait pas que sur son fruit, mais c’était important de commencer par cela.

- Votre style de combat est intéressant. Vous utilisez la redirection de l’énergie en vous appuyant sur votre souplesse. Retourner le coup de l’adversaire contre lui-même est important. Dans ce sens, si je peux me permettre…

Elle inviterait la Ainsley à se lever, à lui lancer un coup de poing simple. Elle la soulèverait par-dessus son épaule et la mettrait à terre sans lui faire le moindre mal. La puissance du coup était parfaitement contrôlée, mais par là Lidy voulait lui montrer quelque chose.

- Lorsque vous faîtes cela, l’inertie du mouvement, le coup de poing, est utilisée pour passer l’adversaire au-dessus de votre épaule sans utiliser beaucoup de votre propre force. Maintenant, imaginez la même technique mais avec le pouvoir de votre fruit. Si vous activez un épicentre pour vous protéger, l’ennemi sera repoussé. En revanche si pendant votre mouvement, quand vous saisissez l’ennemi, vous créer un épicentre entre vos mains, vous pouvez lui briser le bras et le rendre inopérant.

Finalement, elle s’arrêterait. Peut-être qu’elle ne connaissait pas assez ce pouvoir et se trompait, mais ses conseils amèneraient peut-être Penelope à constater que la puissance de son fruit n’était pas forcément dans le côté brutal de celui-ci… Même si l’intelligence de la rose l’avait peut-être déjà amené à cette conclusion, Lidy n’avait pas le don de lire les pensées des souvenirs de toutes les manières.

Les gradins étaient toujours occupés par les questions de la Warlord qui commençait à peiner dans sa démarche. Une fois cette conversation terminée, la Olsen dirait alors à haute voix, de sorte à ce que tout le monde entende :

- La marine a de la chance de vous avoir. Si vous le souhaitez, je pourrai vous aider en vous conseillant sur la gestion de troupes ou sur d’autres aspects gouvernementaux, je pense que vous avez un grand avenir.

Cela gênerait sûrement la rose, mais la taquinerie était obligatoire pour renforcer le lien entre les deux femmes. Le sourire de Lidy avait fendu son visage, sourire que seul Penelope pourrait voir de sa position. C’était un sourire farceur et bienveillant.

De toute évidence, cette jeune manquait cruellement de deux choses : de confiance en elle pour assumer ses positions, et d’aptitude à lire la situation. Lidy était douée dans ce domaine grâce à son pouvoir, quant à sa confiance elle l’avait bâtie sur ses victoires… Ce qui signifiait que la personne en face d’elle n’avait pas arraché de nombreuses victoires. Offrir ses conseils à une personne qui observait cette façon de penser était inutile, impossible. Il y avait alors quelque chose dans l’esprit de la Olsen de hautain et d’impossible à décrypter. Elle se demandait comment pousser cette personne à évoluer, vers où l’envoyer, et des plans se mirent en place dans sa tête : certaines bases des Seas Blues pourraient lui offrir une évolution rapide, cependant elle ne pourrait pas l’utiliser avant de s’assurer qu’elle participe à des opérations plus importantes. Fallait-il l’intégrer dans l’équipage d’un Contre-Amiral ? Lequel ? Ou un Vice-Amiral ? Serait-elle alors éclipsée par les personnes présentes à l’intérieur de celui-ci ?

Les possibilités défilaient dans son esprit tandis qu’elle relisait la vie de dizaines de personnes qui pouvaient lui être utiles. Elle continua à sourire, mais un expression intriguée parcourut ses traits à la réponse de la Ainsley, et soudain la voix de la Colonelle Warlord s’éleva, presque pressée :

- Et si nous arrêtions l’entraînement aujourd’hui ? L’observation est finie, allez, rangez tout ça.

Elle avait claqué dans ses mains, et les marines commencèrent à décamper. Lidy fronça les sourcils et perdit son sourire tandis que la jeune femme aux cheveux blonds les salua de loin. Elle pensait très clairement : « Si ça continue, Lidy va encore influencer la vie d’une personne qui n’aura rien demandé. ». La Olsen s’était spécialisée dans cette capacité à induire les personnes dans des situations dangereuses. Elle avait même pendant un instant sûrement considéré à envoyer Penelope sur le Nouveau Monde pour l’obliger à briser ses limites, ou à mourir si elle n’en était pas capable. Pourtant, en lisant les pensées d’Alice Warlord qui s'éloignait, la bleue poussa un soupir.

- C’est beaucoup de pression, fit-elle mine de rire. Disons que nous pourrons y revenir quand vous aurez passé plus de temps dans la marine, l'expérience de terrain est aussi importante. Si vous vous retrouvez un jour dans le besoin de conseils, je vous en prodiguerai, en attendant… La journée n’est pas encore terminée, que diriez-vous de nous diriger vers la cantine ?

La cantine de Marineford offrait un certain nombre de mets. Elle proposerait de passer par les vestiaires pour prendre une douche avant cela, mais elle avait encore quelques heures avant de partir d’ici, autant profiter de la présence de Penelope pour essayer de créer un lien de confiance, ou au moins une relation plus saine.

- Bien sûr, vous êtes libre de refuser. Vous n’êtes pas un jouet, et nous sommes un temps personnel. Je ne vous en tiendrai pas rigueur. Je voulais juste apprendre à vous connaître un petit peu.

Elle lui sourit, cette fois-ci plus innocemment, et balaya ses pensées manipulatrices. Utiliser une Penelope Ainsley dans cet état n’avait aucun intérêt. Elle devait d’abord forcer les événements à la modeler. Pour la Olsen, le monde était un théâtre de marionnettes, et elle était l’une de celles qui pouvaient tirer les ficelles si elle s’y prenait bien. Ses émotions prenaient rarement le pas, elle avait souvent un plan en tête et même quand elle n’en avait pas, elle rebondissait sur les événements. C’était comme ça qu’elle était arrivée à la tête du Cipher Pol 6 : elle était ambitieuse, ambitieuse d’un monde qu’elle pourrait façonner pour que ses enfants soient en sécurité.

Si Penelope acceptait, elles pourraient donc aller se doucher dans les vestiaires du terrain d’entraînement, et une fois qu’elles seraient prêtes elles pourraient se rendre jusqu’à la cantine de Marineford où des services étaient constamment faits, tout au long de la journée, pour se désaltérer ou pour manger à n’importe quelle heure. Il était évidemment rare d’y voir des hauts gradés, mais Lidy avait l’habitude d’y manger à chaque fois qu’elle passait ici. C’était une manière de collecter des informations, et personne ne semblait le suspecter à l’exception de quelques têtes bien remplies.

- Combien d’affectations avez-vous eues depuis le début de votre carrière dans la marine, Penelope ?

Elle l’appellerait par son prénom, de sorte à donner l’impression d’une atmosphère détendue, bien qu’elle cherchait aussi à se faire interroger en retour pour créer un lien de proximité… Non, elle devait arrêter de penser ainsi.

Elle s’en souvenait. Elle se souvenait de ce qui l’avait motivé à aller sur cette île. Elle se souvenait de cette soif de vengeance lisible dans ses gestes, dans les regards inquiets autour de lui. Il était venu sur Ironfall pour se venger de Raki, et avait fini par tomber sur Penelope Ainsley, ainsi que sa fille aimée. Pour faire un rapport avec ce souvenir, Lidy avait d’abord dû lire la scène dans l’esprit de son interlocutrice. Elle se souvenait de l’accolade que la petite lui avait faite. Elle pouvait encore la voir, connaissait les sensations… Et d’une certaine manière, la Olsen ne pouvait que jalouser cette scène. Puis elle se « rappela » que son interlocutrice avait laissé sa fille, pour des raisons qui lui étaient propres. Elle balaya de ses pensées les souvenirs qui n’étaient pas les siens et aborda toujours un air intéressé.

Sakuga Keigo était une de ses connaissances. Ou du moins… Il était l’un des hommes qu’elle avait sauvé, bien que le résultat ait été inattendu. Contrairement à ce qu’elle admettait quand on lui parlait du Colonel, elle avait confiance en lui. Elle croyait qu’il allait accomplir des choses intéressantes, et c’était pour cela que lors de son procès au milieu de l’année 1506, elle avait plaidé en sa faveur. Elle avait agi de sorte à ce que le Juge Vermount Liverzan utilise ce qui lui restait de conscience pour libérer l’ancien criminel et lui permettre de rejoindre les rangs de la Marine… Puis avait fait enfermer cet homme pour les crimes qu’il avait lui-même commis, au désespoir de son fils.

« Il l’a en quelques sortes cherché. » s’était-elle dit à ce moment-là. La réalité était bien ailleurs : elle se plaisait dans le fait de faire enfermer des traitres, comme si ce jeu du chat et de la souris l’enorgueillissait. C’était dans ces moments-là, en faisant un point sur son passé, qu’elle se rendait compte des erreurs qu’elle avait faites. A l’époque, des agents étaient prêts à la rejoindre si elle s’était intéressée à eux, mais elle avait préféré s’occuper du Keigo. Serait-il un bon investissement ? Seul l’avenir le lui dirait.

- Je connais bien le Colonel Keigo. Disons qu’il est entré dans le Gouvernement Mondial grâce à mon patronage, s’amusa-t-elle à dire après avoir reposé sa fourchette sur la table. Peut-être qu’à l’occasion il pourra vous parler de moi. Vous lui transmettrez mes salutations distinguées, conclut-elle sur le sujet avec un sourire qui se voulait clairement narquois.

Si Penelope voulait en savoir plus, Lidy lui dirait que c’était une histoire qui serait plus intéressante du point de vue son futur superviseur. Elle aurait bien aimé la partager, mais il fallait parfois donner l’occasion à l’Ange d’être d’une honnêteté implacable… Et elle l’appréciait juste assez pour ne pas lui voler les bonnes histoires.

- Je suis sûre que Unite aura un avenir radieux. Vous ne lui direz pas que je vous l’ai dit, mais vous êtes entre de bonnes mains. Sakuga est un de ces rares capitaines à qui je pourrais confier des subordonnés en sachant qu’il ferait tout pour les garder en vie.

Bien sûr, s’il y avait un peu de vrai dans ce qu’elle venait de dire, c’était surtout une façon de faire comprendre à la Ainsley qu’elle n’allait pas droit au mur dans son choix… Et Lidy voulait se rapprocher d’elle, elle n’avait donc aucun intérêt à dénigrer la personne que cette rose souhaitait rejoindre.

Enfin, en coupant un morceau de viande semblable à de la semelle, elle répondrait à la seconde intervention de Penelope, cette fois-ci en cherchant à être précise :

- Je ne suis jamais entrée dans la marine. Mathilda Warren, ma mentor, m’a repérée et recrutée pour le Cipher Pol 6. J’y ai gravi les échelons progressivement. Ne vous en faîtes pas, toutes ces questions sont flatteuses, rirait-elle naturellement. Etre une femme dans le Gouvernement est toujours difficile, mais pour le coup je suis tombée sur un Agent d’élite qui utilisait un pouvoir de charme, ça a été difficile dans ce sens-là.

« Bien qu’il n’ait jamais eu aucun effet sur moi. » pensait elle. L’Agent d’élite Ashford avait été une plaie pour Lidy, mais il lui avait permis d’arracher son poste d’agente d’élite en le repérant et en le faisant capturer. C’était aussi de cette manière qu’elle s’était rapprochée de… Le souvenir de la Kasano faillit faire vaciller la Directrice, mais celle-ci se reprit :

- Je suis Directrice depuis… Vous avez peut-être entendu parler de l’Attaque d’Enies Lobby de fin 1506 ? La Triade, une organisation jusqu’alors secrète, a été débusquée par une alliance entre les agences du Cipher Pol 2 et du Cipher Pol 6. Mon Directeur de l’époque, Ko Ayme, était à la tête de l’opération.

« Bien que j’ai en réalité fait tout le travail… »

- En négligeant les conséquences de l’enquête…

« J’ai provoqué la mort de Harita et de sa famille. »

- Nous avons omis la possibilité que la Triade se venge directement. Ils ont massacré de nombreux agents, et nous… De nombreux amis sont morts ce jour-là. J’ai pris la tête de l’Agence après la rétrogradation de Ko Ayme, qui est devenu Vice-Directeur. Je suis désolée, ce n’est pas joyeux comme événement.

Elle déglutit. Cette fois-ci, elle était vulnérable. Elle prit une grande gorgée d’eau, et détourna le regard. Soudain, elle se sentait comme vide. Le mensonge était un mensonge d’état. Elle avait perdu son amie dans cette enquête.

- Négliger les conséquences de ses choix est quelque chose que je ne souhaite plus jamais faire… Enfin, c’est ce que m’a appris la débâcle d’Enies Lobby.

De nombreux agents s’étaient sacrifiés pour la garder en vie. Elle se souvenait de chacun de leur nom, de chacun de leurs visages. Elle en faisait encore parfois des cauchemars. Aujourd’hui, elle était moins vulnérable mais à l’époque son corps n’avait pas les mêmes compétences. C’était en partie cette rage qui l’avait poussée à devenir aussi efficace. Ses yeux revinrent vers la Ainsley, et son visage qui avait perdu ses couleurs tenta de faire bonne figure. Tous les agents d’Enies Lobby présents avaient été traumatisés à vie, c’était une évidence.

Les questions dans l’esprit de la marine avaient atteint Lidy qui ne pouvait cependant pas y répondre. Elle n’avait plus la tête à ça. Pourtant, elle se tenta de se reprendre : son esprit devait rester aux aguets. Se souvenir d’Enies Lobby n’était pas une bonne chose. Elle ne pouvait pas l’oublier, mais elle pouvait au moins donner le change à présent.

- Je dois avouer que vous convenez parfaitement à la marine. Ou du moins votre malédiction. De ce que j’ai vu de vous jusqu’à présent, vous auriez aussi pu intégrer le Cipher Pol 7, qui traque les primés. Pour information, quand vous obtenez la localisation d’un primé, ce qui ne vous est peut-être pas encore arrivé, c’est souvent un agent du Cipher Pol 7 qui l’a traqué. Et si c’est l’arrestation d’un traitre du Gouvernement Mondial, c’est mon agence, la 6. Les marines ont tendance à l’oublier.

Elle se mordait les lèvres, gênée par sa piètre performance pour tenter de changer de sujet. Elle attendait peut-être que Penelope saute sur un autre sujet de conversation. Ou alors choisirait elle de la pousser dans ses retranchements émotionnels ? Lidy avait du mal à le calculer pour l’instant.

Un sourire tendre et adouci, bien qu’encore pâle de son récent récit, parut sur les traits de Lidy, sans qu’il ne soit nullement forcé. La demoiselle venait de remarquer à quelle point son interlocutrice était emprunte de naïveté et de d’une forme d’honnêteté touchante. Ses pensées n’étaient pas vraiment éloignées de ses paroles, même si elle essayait de filtrer ce qu’elle disait. Peut-être qu’avec des personnes comme elle et Sakuga, une partie des maux du monde seraient résolus par la discussion et l’entente cordiale. Ce n’était malheureusement pas le cas, et la majorité des personnes que la Olsen connaissait n’étaient que des monstres d’égoïsme et d’égocentrisme. Elle ferma les yeux, se penchant au fond de sa chaise quand Penelope eut terminé de parler.

- Votre place est là où vous souhaitez être. Même si vous bifurquez en chemin, que vous doutez un jour, sachez qu’il n’y a pas de mal à faire demi-tour et à revenir. Chaque tuile qui bâtit notre être est un fondement de plus que nous nous apportons à nous-même. Les fondements les plus solides sont ceux qui ont le plus vécu.

Lidy n’avait pas des aspirations d’exploratrice. Elle voulait changer le monde, et le modeler selon l’espoir de paix qu’elle y injectait. Pourtant, il ne s’agissait pas de la vision que tous pouvaient partager, et cette paix serait construite sur la guerre qu’elle mènerait à son terme, seule ou avec ses alliés. Rouvrant les yeux, elle les poserait toujours aussi doux sur son interlocutrice. Celle-ci semblait vouloir en apprendre plus sur l’ancien possesseur de sa malédiction. Mettant une main à son menton, elle réfléchirait un instant. Elle avait quelques informations qu’elle ne pouvait pas partager, comme le chemin parcouru entre Destiny, la nièce des Thalassa, et les Dokugans… Dont faisaient partie Heziel Coffe. Décidément, Penelope avait le don pour pointer du doigt là où ça faisait mal. Le père de ses enfants, l’ancien cuisinier de cette bande de joyeux pirates, qui s’était transformé en un monstre cruel et sanguinaire avant de disparaître après les événements de Marineford…

Les souvenirs de ces moments de tendresse remontaient et auraient pu changer les émotions dans son regard si elle n’avait pas été aussi douée pour contrôler celles-ci.

Se concentrant, elle pouvait en parler librement de certains éléments qui intéresseraient peut-être la rose :

- L’ancien possesseur du Gura Gura no Mi est Kain D. Valentine, le capitaine d’un équipage de pirates nommé les Dokugans. C’est un homme originaire d’East Blue selon mes sources d’informations. Son équipage était composé de plusieurs pirates plutôt prolifiques en terme de bêtises…

Même si « bêtises » était un mot un peu trop doux pour cela. C’était en partie lui qui avait provoqué le renforcement des mesures de défenses sur les Blues avec la puissance dévastatrice qu’il avait lâchée sur Logue Town.

- Il a détruit plusieurs parties d’îles avec son pouvoir, et a commis plusieurs crimes peu notables. Il a brisé le clocher de Logue Town entre autres, a vaincu le bras droit d’une organisation de chasseurs de primes sur Paradise… Mais il a disparu depuis. On ne sait pas s’il est mort ou non…

Elle réfléchit un instant.

- En général, un Fruit du Démon repart en liberté à la mort de quelqu’un. Il y a des rumeurs qui courent cependant que quelqu’un est capable de retirer la malédiction du corps des maudits grâce à son pouvoir. Je n’ai jamais pu le confirmer, mais qui sait ? En tout cas, c’est seulement une rumeur, rit la demoiselle en se disant que le résultat était peut-être un peu trop macabre pour la situation.

Elle toussota :

- Est-ce que j’ai pu satisfaire votre soif de curiosité à ce sujet ? Je dois pouvoir retrouver un ancien avis de recherche si vous voulez que nous allions chercher cela dans des bureaux temporaires.

La proposition de Lidy sembla ravir une Penelope dépitée par les nouvelles qu’elle venait de lui annoncer. Si cela permettait de la rendre heureuse, il n’y avait pas de soucis à aller chercher quelques avis de recherches… Enfin, encore fallait-il se rendre au bureau. Un sourire sur le visage, Lidy se leva et acquiescerait en faisant signe à la rose de la suivre. Leur nouvelle destination était les bureaux que le Cipher Pol utilisait lorsqu’ils se trouvaient à Marineford : l’un des avantages d’avoir une place importante, c’était qu’on nous trouvait un trou pour y faire son nid temporairement à peu près partout. Quittant donc les lieux, les deux jeunes femmes pourraient s’éloigner de la cantine, après avoir fini ce qu’elles avaient encore dans leur assiette si la faim le leur permettait.

- Je suis suffisamment libre de mon planning pour choisir comment l’utiliser, cela dit, expliqua la Olsen. A un certain moment, quand on donne les ordres, on est surtout garante de l’efficacité… Et moins des horaires.

Les mousses avaient une tendance à devoir obéir plus qu’à organiser. Lidy avait mis au points des documents qui lui permettaient de gérer efficacement les plannings de ses agents quand elle en avait besoin, même si le mot d’ordre n’était pas lié à la plage horaire mais aux résultats que ses employés apportaient au Cipher Pol 6. Il y avait dans cette réalité quelque chose de tordu qui laissait sous-entendre qu’on pouvait passer sa vie au travail… Cependant, c’était vraiment le cas de la bleue qui était un gratte-papier d’une efficacité rarement vue.

Sans presser le pas, elles s’approchèrent des bâtiments administratifs de Marineford à petit pas quand une « ombre » leur passa devant. Si Lidy eut le temps d’observer l’animal se déplaçant à très grande vitesse, ce ne serait peut-être pas le cas de Penelope qui observerait plutôt un trait se déplacer devant elle.

- Arrêtez-le ! hurlerait à pleins poumons, quelques instants après, une voix désespérée.

Une scientifique courrait en haletant. Elle avait l’air d’avoir énormément de mal à suivre la cadence, et Lidy l’aurait sûrement ignorée si Penelope n’avait pas été à ses côtés… Se grattant la tête, elle observa l’endroit vers lequel son Haki lui indiquait que la « Bête » était allée.

- Pouppy est… allé… là-bas… Est-ce que… vous… pouvez… m’aider… ? Demanda la jeune femme avec un air désespéré, se tournant rapidement vers la rose comme si la bleue n’était pas fiable.

« Pouppy »… Lidy pensa un instant que ce nom était vraiment spécial pour cette créature. Enfin, elle n’allait pas empêcher la marine de venir en aide à la scientifique qui se trouvait devant elle, même si cela les retardait. A vrai dire, la Olsen ne voulait pas vraiment retrouver la créature, elle avait eu suffisamment le temps de la décrire mentalement pour en être repus. Il faudrait que Penelope tente de la trouver par elle-même… Ou qu’elle embauche la bleue dans un acte bienveillant. En revanche, si elle décidait de ne pas s’en occuper, les deux jeunes femmes pourraient tracer leur route sans s’arrêter. Lidy ne s’excuserait pas, mais jouerait peut-être de son grade pour expliquer qu’elle avait des affaires plus urgentes… « Comme donner un avis de recherche d’un pirate disparu à une marine en manque de mélancolie. » penserait-elle avec un air amusé.

Les arguments que les pensées de Penelope avançaient étaient largement suffisants pour expliquer un refus, et Lidy ne pouvait qu’acquiescer. Retenir une telle créature à Marineford demandait du doigté, et sûrement un peu de jugeote, ce dont semblait manquer cruellement la scientifique. Sa carrière s’arrêterait prématurément, mais pour la Directrice du Cipher Pol 6 qui ne laissait pas voir ses capacités martiales entièrement, et donc pourrait justifier sa non-intervention, il s’agissait d’un détail qu’elle laisserait traîner sans s’en inquiéter.

Lorsqu’elles entrèrent dans le bureau attribué à la gradée, Penelope pourrait constater que tout y était minimaliste. On voyait que Lidy n’occupait pas les lieux très régulièrement. Quelques rapports étaient posés sur la table, cependant comme la sécurité des lieux laissait à désirer il n’y avait rien d’important ici. Quelques gardes tenaient le fort, mais la Olsen n’avait pas confiance en eux. Elle préférait garder les rapports les plus importants, ne laissant que l’état des lieux de quelques îles à première vue sans conséquences. D’ailleurs, le dossier sur le tas se nommait « Military Island – South Blue », et c’était le seul nom visible.

S’intéressant aux avis de recherche qu’elle avait dans un de ses placards, elle fouillerait quelques instants avant de pouvoir tirer le bon nom. Elle ferait tomber à côté celui, plus vieux encore, de Heziel Coffe. Son regard s’assombrit un instant et elle le remit au milieu des autres avant de tendre la trouvaille en souriant.

- Kain D. Valentine. Voici le phénomène !

Spoiler:

Et elle rit un instant avant de reprendre son sérieux, écoutant la remarque de son interlocutrice.

- C’est normal de s’entraider. Ne coupons pas le contact, si vous voulez bien, j’aimerais que vous me racontiez vos aventures à l’occasion. Et un jour, vous pourrez me rendre la pareille en me conseillant à votre tour.

Elle était sérieuse, et cela se lisait dans son regard. Lidy Olsen n’était ni omnisciente, ni parfaite. Elle aurait peut-être un jour besoin de défendre sa propre humanité, et alors les conseils d’autres personnes seraient les bienvenus. Si elle tombait dans des abîmes trop profonds, elle devrait se relever et grimper à nouveau le long chemin parcouru jusqu’à présent. Les souvenirs de centaines de personnes se disputaient leur légitimité dans l’esprit compartimenté de la bleue, et pourtant elle continuait de vivre. Jusqu’à quand ?

- Bien, à présent je vais vous laisser. J’ai à faire. Tenez, voici mon numéro de Den Den Mushi. Si je ne suis pas disponible, c’est ma secrétaire qui prend les appels, sinon c’est moi. Je l’informerai que je vous l’ai donné, préciserait-elle avec un air doux.

Elles pourraient se séparer sur cela, en se souhaitant une bonne continuation. Peut-être qu’elles pourraient s’appeler, un jour, pour se féliciter de leurs progrès respectifs, ou pour s’offrir un temps de repos. Enfin, la Olsen savait qu’elle devait garder cet As dans sa manche, si un jour elle pouvait la former. D’une certaine manière, elle priait pour qu’elle survive un jour de plus et ne connaisse pas le supposé destin de son prédécesseur.

S’approchant du port, elle sentirait alors une voix qu’elle avait « entendue » plus tôt dans la journée. Le hasard faisait donc bien les choses… Elle s’approcha alors de Pouppy, la créature amenée par la scientifique sur Marineford, et la dévisagea un instant.

Spoiler:

L’animal difforme s’était arrêté de bouger en observant Lidy Olsen, et cette dernière le toisa d’un air intrigué avant de sourire, amusée.

- Tu es un bon toutou, n’est-ce pas ? Ces scientifiques et leurs expérimentations… Pauvre bête, soupira-t-elle en s’approchant.

L’animal geignit alors, et la demoiselle soupira. C’était une expérience ratée, une sorte de croisement génétique sans ambitions. Elle pourrait faire mettre la scientifique aux arrêts pour cela ? Bien sûr que non, ce type d’expérimentations contrôlées était autorisé… Un soupir las quitta la demoiselle, tandis qu’elle prenait dans sa main la pauvre créature. Elle allait devoir lui trouver un nom plus sympathique que « Pouppy ». Pourquoi pas…