Lorsqu’elle se réveilla en sursaut, Zora fut dans un premier temps heureuse de constater que ce qu’elle venait de vivre n’était qu’un rêve. Mais elle déchanta rapidement en apercevant les multiples débris qui jonchaient le sol sablonneux autour d’elle. L’information mit quelques secondes à monter jusqu’au cerveau, mais elle finit par percuter, elle venait de faire naufrage sur cette île. Tout lui revint alors brusquement en tête, le ciel bleu et découvert qui d’un coup était devenu une violente tempête. Enfin elle se souvenait de cette immense ombre qui leur avait fait face au milieu de la tempête, un immense monstre marin, dont l’immense nageoire percuta avec force le petit navire, puis c’était le trou noir. Qu’étaient devenus les autres membres et sur quelle genre d’île avait elle…

- Incroyable, un Gingko ! C’est une espace préhistorique, il n’en existe presque plus dans le monde !

Et ce n’était que le premier végétal d’une longue série qui se poursuivit toute l’après-midi. Oubliant totalement son naufrage, Zora vagabonda à travers l’île, s’émerveillant de voir de si vieux spécimens, ordinairement seulement observables dans les ouvrages. Une opportunité qu’elle ne manquerait pour rien au monde, peu importe la situation. Elle était excitée comme une gamine devant un magasin de poupée, elle voulait s’arrêter devant chaque plante, en faire un croquis, puis ensuite étudier ses caractéristiques, malheureusement pour elle, tout le matériel dont elle disposait était inutilisable.

Fait plus étrange encore, il y avait ces immenses traces de pas au sol. Zora s’accroupit pour examiner l’une d’entre elle. Elle n’avait vu pareille trace de pas que deux sortes de livre, l’un était une œuvre de fiction tandis que l’autre traitait de l’archéologie. Tous les indices menaient à croire qu’une faune très particulière peuplait l’île. Cela se confirma d’avantage lorsque, sortit de nulle part, Golbat apparut brusquement depuis des fougères et alla s’accrocher dans les cheveux de sa maîtresse. Visiblement apeurée, la chauve-souris faisait de grand geste autour du visage de Zora, empêchant cette dernière de clairement discerner ce qui poursuivait le mammifère. Après moult efforts, elle parvint finalement à calmer ami, mais faillit s’évanouir apercevant l’étrange horde de carnivores face à elle. Ces animaux qui autrefois avaient dominés l’ensemble de la planète, mais qui suite à un mystérieux accident avaient été rayés de la carte… Certains étaient encore vivants, sur cette île figée dans le temps.

* Fidèle à toi-même Grand Line, tu es pleine de surprises…*

Ils mesuraient environ 60 centimètres chacun, et leurs petites dents pointues les rendait plutôt mignon. Zora tapa du pied avec autorité et les petits dinosaures s’enfuirent sans demander leur reste. Cette scène lui fit comprendre à quel point la situation était critique. Si tout était resté pareil qu’il y a 65 millions d’années, alors d’autres espèces, plus grande et plus dangereuses devaient également fouiller le sol de cette île. Consciente de cette réalité, elle se remit en route à la recherche de ses compagnons, redoublant à présent de prudence. Mais la chance n’était pas de son côté. D’abord le sol se mit à trembler, puis ce fut au tour des arbres de tomber les uns après les autres. Enfin, déboulant sur la droite de la jeune femme, l’énorme carnivore lâcha un cri strident terrifiant, avant de se tourner vers l’humaine qui avait osé pénétrer dans son territoire.

- Fascinant…

Ce fut le seul mot qu’elle pu lâcher avant de se mettre à courir de toute ses forces. Son astuce pour rester en vie ? La chance et aussi le slalom entre les différents végétaux.

Zora courrait de toutes ses forces car sa vie en dépendait. Des expressions comme « elle était trop jeune pour mourir » auraient parfaitement convenu dans ce genre de situation, mais ici non puisque la concerné avait plus d’un siècle. Dans les fictions, ce genre de course poursuite était généralement parsemée de toute sortes d’obstacles gênant, avant de se terminer par une sorte de passage infranchissable, genre un grand mur. Ici, Zora dû presque engager tout son poids en arrière pour ne pas chuter dans l’énorme canyon soudainement apparu sous ses pieds. Mais derrière elle, l’énorme carnivore semblait toujours aussi déterminer à la rattraper. Du coup, sans même réfléchir, la demoiselle reprit son rythme effréné, en longeant le canyon.

Et là, véritable miracle, devant elle se trouvait un être humain ! Victoire ! Elle avait enfin quelqu’un qui pourrait la renseigner sur cette île. Dommage, la situation ne convenait pas vraiment pour faire les présentation, alors au lieu de lui adresser un simple « bonjour », pour briser la glace, elle opta pour un « COOOOOOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUUUUURS » qui pourrait éventuellement lui sauver la vie. S’enchaîna alors une scène des plus étranges, ces deux individus ne se connaissaient pas, mais couraient côtes à côtes, tentant désespérément d’échapper à un monstre tout droit sorti de la préhistoire. Mais malgré tout, cette situation avait quelque chose de … comique. Le dialogue entre eux deux était encore plus étrange, car après plusieurs minutes passées à courir, tout ce que le jeune rouquin trouva à dire, fut de savoir pourquoi ils cavalaient ainsi.

- Ce gros lézard veut nous manger, il n’y a pas à chercher plus loin !!

Revenons donc à ce concept de l’humour. Sujet très subjectif, on ne pouvait pas rire de tout, avec tout le monde. En l’occurrence, Zora ne s’amusait pas du tout. Elle courait sur une île inconnue, sans équipe, sans vivres, sans feu et sans repères, avec des vêtements encore humides et voilà qu’une montagne géante sortie de nulle part l’empêchait de progresser. Pour la centenaire, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Eprouvée tant sur le plan physique que moralement, elle n’avait plus l’envie de marcher un pas de plus sur cette île, ni d’aller étudier sa flore particulière. Frustrée, elle fit face à la direction d’où le dinosaure devait arriver. Ce dernier ne tarda pas à renverser les derniers arbres qui le séparaient de ses deux proies. Il poussa alors ce qui pouvait s’apparenter à un cri de joie, dévoilant ainsi sa mâchoire proéminente, comme pour leur faire comprendre qu’il n’y avait plus aucun espoir.

Il avait su utiliser les bons arguments et c’était montré plutôt convaincant. Intérieurement, Zora tremblait comme une feuille, mais comme elle savait que les animaux pouvaient ressentir la peur, alors malgré sa frousse, elle empoigna son sabre, résignée pour un face-à-face avec le prédateur géant.

- Hey ! Attire son attention, le temps que je le neutralise !

Autrement, sa tentative serait vouée à l’échec. Cet animal l’écraserait d’un coup de patte, l’éjecterait d’un coup de queue, la trancherait d’un coup de griffe, ou la croquerait d’un coup de dent. Il n’avait que l’embarras du choix ! Entre temps, espérant que son coéquipier improvisé l’aide sur le coup, Zora contourna l’animal au pas de course, afin de quitter son champ de vision, tâche plus ardue que prévue, car ses deux yeux relativement écartés couvrait un large périmètre. S’approchant de la queue du bestiaux, elle déclencha son pouvoir, qui se manifesta sous la forme d’un halo indigo autour de ses mains et de son sabre, puis elle donna un coup unique, mais puissants, sur les écailles. Pas assez robuste, sa lame se brisa sur le coup et au même moment, le dinosaure la repéra immédiatement. En trois foulées, ce dernier aurait rattrapé et déchiqueter la jeune femme. Pourtant, après son cinquième, puis son sixième pas, le dino ne pouvait toujours pas mordre son agresse use. Pire ! Il rapetissait à vue de nez. Si bien qu’après 30 mètre de courses, Zora n’avait plus derrière qu’un bébé de taille insignifiante

- Les rôles sont inversés, maintenant ! lâcha-t-elle en menaçant le jeune animal de sa lame brisée

Lorsque ce dernier finit par disparaître, il y eut une sorte de blanc. Ne sachant pas trop comment briser la glace après pareil évènement, Zora décida de faire comme si rien ne s’était passé.

- Salut ! J’ai échoué sur cette île par hasard et je suis à la recherche de mes compagnons… Pour commencer, est-ce que tu saurais par hasard combien de temps il faut pour que log pose se charge ?

Normalement, Zora avait toujours un Eternal pose de Ruluka, afin qu’elle puisse y retourner n’importe quand. Mais elle l’avait perdu ! Du coup, le seul moyen d’espérer quitter cette île était son log pose, qui pointait toujours vers la même direction qu'avant, puis qu'il ne s'était pas encore accomodé du champs magnétique de cette île tout droit sortie de la préhistoire. Oui, bizarre comme sujet pour une première approche, mais l’info état primordiale !