-Nous avons nos maîtres en tout. Il n’existe qu’un seul être sur terre qui est le plus fort de soit même. Tant qu’on n’est pas cette personne, il existe toujours quelqu’un plus fort que soit. C’est le cas pour le combat, là où cherche à devenir la première en ce monde, mais aussi pour l’intelligence. Il faut savoir respecter cette loi. C’est ainsi que je crois en la sagacité de ceux que j’ai choisis pour me conseiller et dont l’intelligence, que ce soit en connaissances en réflexions conceptuelles, dépasse la mienne avec certitude. L’expérience de Kosenjobi est fort utile là où le génie intellectuel de Phoenicia ne peut être contester. À leur manière, ils m’ont appris à réfléchir d’un point de vue de la stratégie militaire plus large, ce qui est bien différent de simples duels, et la géopolitique globale. C’est un peu comme s’ils m’avaient appris à lire ou écrire vu l’importance desdites compétences dans mon ambition. Tu peux accorder du respect à ce Côme pour ce qu’il a fait pour toi.

Chaque personne à son ou ses mentors, tout comme des idoles ou des modèles, qui peuvent être réels ou mythologiques. Même ceux prétendant ne pas en avoir conservaient des référents mythiques sur lesquels ils construisaient leur perception. Dans tout les cas, même pour une autodidacte comme Rébéna, elle avait découvert des mentors sur d’autres domaines que le sien qui l’avait instruite. Jetant un regard aux malheureux défaits, puis à l’agricultrice qui les avaient accompagnés, la rousse adressa un signe de tête à cette dernière.

-Allons-y alors.

Les fleurs s’étendaient là en un champ massif à la senteur si particulière, pour ainsi dire indescriptible. La petite primate vint disparaître dans la masse végétale, presque grouillante de feuilles, frissonnant sous les coups du vent qui transportait cette senteur et son pollen particulier aux quatre coins de ce pays qui plongeait entièrement dans une nuit qu’aucun d’entre eux ne se souviendraient en détail. Les plus habitués consignaient les événements de la nuit dans des journaux manuscrits qu’ils pourraient lire à leur réveil. Les Orchidées des rêves étaient rafraichissantes et joviales au toucher, si l’on analysait la chose avec une vision de rapprochant de ce que le fluide perceptif permettait de ressentir des voix des autres personnes. La voix de Milou résonna finalement, invoquant un ou une certaine Yorr Gena qui semblait, vu l’expression employé, une personne très forte que la zoan rêvait de vaincre un jour. Cela pouvait être tant une ennemie qu’un modèle à dépasser, l’apprenti espérant dépasser le maître, quand bien même le maître n’est pas forcément la personne ayant enseigné puisqu’il s’agissait simplement d’une expression, une construction sociale.

-Les Blues sont des contrées soyeuses où il fait bon rêvé du lendemain. Se battre en ces eaux me rappellent toujours les raisons poussant chacun à s’aventurer en mer, que ce soit négatif, comme la famine ou la nécessité, ou positif, l’aventure et le rêve. Qui trouvera le One Piece et viendra succéder à Gold Roger ? Où se sera forger le rêve de cette personne ? Sur Grandline ? Je pense plutôt pour les Blues.

Selon elle, aucun yonkou ne pourrait l’emporter pour devenir Seigneur des Pirates. Gol D. Roger ne l’avait jamais été. Les empereurs pirates avaient trop de préoccupations, en tant que dirigeant d’Etats, pour s’adonner à cette quête du One Piece. La géopolitique, la guerre, l’économie, les lois, il fallait gérer son territoire si on ne voulait pas voir son empire en pleine déliquescence. Même s’imposer uniquement par la force conduisait à ne disposer d’aucuns moyens humains pour mener les recherches induites par la fameuse quête. La seule manière serait une nouvelle unification des quatre empires en une seule entité, réduisant le nombre d’ennemi des pirates au Gouvernement Mondial seul et permettant d’ouvrir la voie vers le bout du Nouveau Monde.

-Elle dort visiblement, commenta Rébéna, sans regarder, juste en percevant le souffle de Milou, tout en se tournant vers l’agricultrice. J’imagine que des gens ont déjà tenté d’en faire des boutures et de reproduire cette plante à l’œuvre. Avec les grands chercheurs botaniques qui doivent exister, sinon cette orchidée serait déjà exporté ailleurs.

La femme en question hocha la tête et commença des explications sur l’histoire de cette culture particulière. C’est alors que la zoan se réveilla et commença à noter son aventure, reprenant la tactique des locaux pour avoir une trace des événements nocturnes à défaut d’en avoir souvenir. Le sommeil qui vint la recapturer semblait profond et Rébéna jugea que celui-ci durerait peut-être jusqu’au petit matin. Remerciant finalement son interlocutrice, la Té Ra laissa cette dernière retourner au village et s’enfonça dans le champ afin d’y réaliser quelques exercices physiques habituelles.

Le temps défilerait ainsi jusqu’au matin où tout un chacun se réveillerait sans souvenir de la veille. Se dressant hors des fleurs désormais closes et en train de faner, la navarque de la Ligue Egéenne de Milon secoua la tête afin de constater l’endroit où elle se trouvait.

-C’était donc bien la nuit des fleurs, déclara-t-elle face au constat de ses souvenirs effacés et de l’endroit où elle se trouvait.