| Ven 22 Fév - 19:59 South Blue – En mer
L’océan était bien calme aujourd’hui. Pas de vagues, pas de remous, pas d’animaux dans les parages. Une faible brise permettait aux nuages de se déplacer. Tout était paisible, seul un bateau troublait le silence de la nature en avançant lentement. Où allait-il ? Nul ne le sait. Toujours est-il que son pavillon était noir et flanqué d’un Jolly Roger, emblème de toute embarcation pirate. A leur bord, tous dormaient, laissant le navigateur tenir le barre et un mousse tenir la vigie, au cas où la marine viendrait fourrer son nez. Mais quelle que soit l’horizon qu’il vérifiait, il n’y avait âme qui vive. Découragé, il s’affala sur les planches, les mains croisées derrière la tête en regardant ce ciel bleu bardé de nuages blancs, des cumulonimbus. Paresseusement, avec l’aide de ces derniers, il s’imagina des femmes. Fermant les yeux, il souhaita rester ainsi au soleil, sans que personne ne le dérange.
C’est malheureusement à ce moment qu’une immense ombre le recouvrit. En ronchonnant et en ouvrant les yeux, il se demandait bien ce qui pouvait arriver. C’est alors que ses yeux s’écarquillèrent de surprise ! Bouche bée, il n’en crut pas ses yeux. L’ombre venait d’une forme gigantesque et avec la distance, il ne percevait pas encore bien ce que c’était. Se frottant les pupilles, il les rouvrit alors, sans rien voir. Que c’était-il passer ? Peut-être rêvait-il, après tout. La chaleur jouait parfois de mauvais tours aux marins qui s’endormaient au soleil. Tendant l’oreille, le mousse voulu se rassurer en cherchant cette chose qui était apparue. Mais tout était redevenu silencieux. L’homme qui tenait la barre n’avait rien remarqué, mais à voir l’agitation soudaine de son compagnon, il lui demanda ce qu’il avait.
- Rien… Je ne sais pas, j’ai l’impression d’avoir vu un oiseau géant mais je n’en suis pas sûr. Je crois que j’ai dû rêver. Il était clairement inquiet de cette vision.
Après lui avoir rappelé que les oiseaux géants n’existaient pas, le navigateur se mit à rire et à le provoquer gentiment sur sa naïveté. Ceux que l’on mettait à la vigie étaient souvent très jeunes puisqu’ils avaient de très bons yeux. Mais pas rassuré pour autant, le jeunot continuait de balayer du regard les nuages sans rien voir. Oui, il avait rêvé, c’était maintenant clair. Poussant un soupir, il vit alors qu’il avait faim. Descendant du mat et filant dans la cuisine, il commença à croquer dans un bout de pain quand un rugissement à vous glacer le sang éclata dehors. Plus vite qu’il n’aurait pu le dire, il courut sur le pont et cette fois, il vit clairement le monstre qui passa au-dessus d’eux. Il était inutile de réveiller les autres, car tous étaient déjà debout, ébahis par la chose qui progressait vers eux. Paralysé par la peur, le jeune pirate ne pouvait émettre le moindre son de sa gorge. La bête transperçait les nuées blanches et amorça un piquer vers l’eau. C’était un dragon ! Un dragon ! Ses immenses ailes fendaient l’air dans leur direction. Ses écailles scintillaient à l’éclat des rayons, ses griffes et ses crocs étaient aiguisés et au bout se trouvait une longue queue. Son dos était hérissé d’épines et ses yeux transportaient la mort en eux. D’un hurlement magistral, il agrippa le mat et le fit basculer en le rompant en deux. Paniqué, l’équipage ne savait comment réagir et le capitaine tétanisé semblait vouloir pleurer. Lui attrapant les épaules, l’apprenti le secoua pour le faire réagir. Les hommes tentaient déjà de repousser la créature avec leurs fusils. Se retournant vers cette dernière, le petit garçon sut alors que leur aventure se finirait ici. Ils avaient pris la mer depuis seulement quelques jours mais leurs forces actuelles ne leur permettaient pas de vaincre le monstre ailé. S’écroulant à terre, la scène se déroulant ensuite fut pour lui un incroyable cauchemar. Ses nakamas se jetaient à la mer, se cachaient tant bien que mal, ou cherchaient à blesser l’animal pour les plus téméraires d’entre eux. Un jet de flamme les fit taire à jamais et mit en feu ce qui restait du navire pirate, déjà en pièce. C’est en coulant lentement que ce moussaillon verra ce dragon s’en aller tranquillement dans les airs et ne jamais revenir.
_____________________________ William était satisfait. Il avait assouvi son ennuie et sa faim lors du voyage vers GrandLine en chassant un bateau isolé. Peu lui importait d’avoir ruiné les rêves des un ou des autres, ses pensées et ses désirs étaient bousculés lorsqu’il se transformait complètement. Il s’était surprit à aimer la chair fraîche et depuis cela ne le gênait plus même s’il préférait malgré tout tomber sur un troupeau de mouton que des marins. On ne savait pas ce qu’il y avait dans le corps d’un humain. Depuis ce divertissement, il repensait à cet homme, Kiru, qui lui avait proposé de le rejoindre sur son navire de révolutionnaires. S’il s’était montré sceptique, il fallait bien avouer que c’était une chance pour lui, ces dit équipages étaient rares sur les mers, les rebelles se regroupant dans les bases ou les champs de batailles. On lui avait annoncé une mission sans rentrer dans les détails, sans doute pour garder le secret. Il n’y voyait aucun mal puisque c’était une procédure classique. Eviter de divulguer toute information, ne jamais rien dire trop tôt, minimiser les risques de fuite. Et de toute manière, il ne le connaissait pas vraiment, ce Kiru. Tout ce qu’il savait c’est qu’il était jeune et rêveur, ah, et aussi que c’était un golem. Il avait pris ça d’une façon très ouverte, découvrir un autre zoan mythique lui plaisait beaucoup et il avait grandement hâte de travailler avec lui. Ils s’étaient séparés sur le royaume de Trader pour se donner rendez-vous à l’entrée de la route des périls. William en frémissait d’impatience, la route des périls ! Grandline ! Bien qu’il n’allait pas passer par la voie classique pour y aller, Reverse Moutain, Kiru lui avait dit qu’il devait régler quelques informations auparavant et qu’il ne le retrouverait de l’autre côté de Redline. William n’y voyait pas d’inconvénient, peut-être même qu’il reviendrait sur les blues apporter son aide. On disait qu’il existait des personnes incroyablement fortes sur le plus grand des océans, et l’envie se mêlait à la curiosité, avec peut-être un soupçon de crainte.
Tendant les ailes, le jeune révolutionnaire se laissa planer pour économiser ses forces. Voler était une chance au-delà de toute espérance. Trader étant tout proche de la limite entre les blues et Grandline, Il avait décidé de s’y rendre par la voie des airs. C’était un sentiment de liberté absolu. Comment pourrait-il le décrire ? On se sent capable de tout. Les ailes se déploient et après avoir pris de la hauteur, le sentiment que rien ne peut vous arriver viendra. Personne ne pourra vous atteindre.
Redline - Le cap des jumeaux
Sa vue étant accrue, il aperçut Redline très vite. Cette immense montagne rouge indiquait que derrière, une mer abritait des dangers que nul ne pouvait se douter sans y mettre les pieds. Prenant de la vitesse, William flotta au-dessus de l’unique continent le temps de le dépasser ce qui prit un petit moment. Kiru lui avait décrit le cap des jumeaux comme une île se trouvant tout proche de la falaise. Il voyait maintenant clairement l’immensité d’eau où tout pouvait arriver. Il se trouvait à Grandline. Un sentiment nouveau s’invita en lui. Il tremblait non pas de peur mais de désir d’aventure. Il voulait découvrir les secrets qui se trouvaient ici ! Prenant de l’altitude, William vit alors l’îlot sur lequel il devrait attendre l’équipage qui viendrait à sa rencontre. Nonchalamment il se laissa voleter jusqu’à la plage et reprit alors une forme humaine. Seul un phare se trouvait ici. Le soleil allait se coucher dans quelques heures. William s’adossa donc contre un rocher et s’endormit, faisant maintenant preuve de patience pour attendre Kiru et ses hommes.
William Fly |