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« Le moi est haïssable. »
Méliandre DeVitto
Pirate
Méliandre DeVitto
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Feuille de personnage
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Sam 18 Mai - 2:12
« Le moi est haïssable. »
Solo

Je n'avais quitté la cale que pour mener le M.O.T vers la prochaine île de la voie numéro 7 de Grand Line, je n'avais pas ouvert la bouche une seule fois, je n'avais aucune envie de le faire, je n'avais pas non plus offert son cadeau à Nakata, tout cela attendrait. Je n'avais pas la tête à rire, je n'avais pas envie de me joindre à l'effervescence de tout l'équipage à l'idée de pouvoir se « servir » du gouvernement. Non. Tout ça ne me plaisait pas, j'avais déjà eu des liens avec eux, j'avais déjà travaillé pour eux et ce dans l'unique but de ne plus penser, de ne plus me ronger les sangs, de ne plus rien à voir avec eux, ne plus jamais avoir à ressasser ce passé si douloureux, à moins que ça ne soit pour finir par le retrouver au fond je n'en savais rien, je n'étais même pas certaine de vouloir le savoir... Tout cela me semblait si vieux et pourtant plus proche que jamais. Tout se mélangeait à nouveau dans mon esprit, j'avais l'impression de nager en plein océan, nager au milieu de tout et de rien à la fois, les pensées se mélangeaient, les souvenirs se brouillaient se faisant de plus en plus clairs pour se ré-obscurcir tout aussi vite.
Oui je les fuyais, ils s'en étaient probablement rendu compte ou peut être pas, après tout je n'avais jamais vraiment été proche d'eux, mais mes réactions des derniers jours commençaient peu à peu à me faire peur. J'avais sans réellement y avoir réfléchi pris place entre Holly et les autres demeurés accompagnant tête de nounours, durant la Grande Guerre je m'étais surprise à vouloir me dépasser pour pouvoir les sauver alors que je ne les connaissais pratiquement pas. Je changeais, oui je changeais même trop à mon goût. Je m'éloignais de plus en plus de celle que j'avais été, celle que je m'étais construite au fil des années pour me protéger à la fois de moi-même et des autres. Je n'avais jamais réellement ressenti ça auparavant, ce sentiment, ce besoin presque incontrôlable de venir me placer entre une personne et un danger, personne à l'exception de lui alors même que je savais qu'il n'avait pas besoin de moi, que je n'étais pas à la hauteur, que je n'aurais toujours été rien d'autre qu'un poids. Et au fond aujourd'hui qu'étais-je devenue ? Avais-je évolué ?
Encore des questions sans réponses, encore et toujours... Évoluée ? Tout dépendait de la façon dont nous voyions les choses, j'avais changé, oui les choses seraient probablement plus exactes dites de cette manière là. Changée oui voilà le terme exact, j'étais morte et dans cette douce et lente mort il avait de nouveau emporté avec lui une part de moi-même, une nouvelle, si bien que je ne savais plus exactement ce qu'il me restait de moi à présent. J'avais acquis des compétences auxquelles je n'aurais jamais aspiré auparavant, vitesse, hyper sensibilité auditive, probablement développée une part encore plus noire de ma personne, une part plus vicieuse, plus joueuse, c'était un peu comme si Ruby s'était fondue en moi en même temps qu'il m'avait ôté mon dernier souffle de vie...

Mes mains se resserrèrent sur la barre jusqu'à faire blanchir les jointures de mes phalanges. Je me perdais moi-même dans toutes mes conneries, peut être qu'au fond je réfléchissais juste trop, peut être qu'au fond j'étais le seul problème qui se dressait devant moi, le seul obstacle qui m'empêchais d'avancer, de m'épanouir et de découvrir ma place ici bas... Je laissais échapper un long et bruyant soupire. Mes maux de crâne revenaient de plus en plus souvent ces derniers temps, se faisant sans cesse plus violents j'aurais pensé qu'ils auraient disparu avec ma mort et pourtant ce n'avait pas été le cas. Il m'avait promis que nous reparlerions de tout ça, qu'il m'éclairerait sur toutes les questions m'assaillant, et une fois de plus il avait fui en emportant avec lui toutes ces réponses que lui seul connaissait. Il était maître dans l'art de détourner une conversation, de contourner un problème je lui enviais cette faculté, la facilité avec laquelle il arrivait à fermer les yeux ou du moins à le faire paraître ainsi, moi j'en étais tout bonnement incapable et là se trouvait très certainement le cœur du problème. J'étais incapable de penser à autre chose lorsqu'une idée, une question ou tout simplement une situation ne me semblait pas claire sur tous les points. J'avais toujours eut besoin de savoir, de comprendre c'était une obsession rien de plus et rien de moins, l'obsession d'un cerveau malade...
Je ne comprenais pas comment Nakata pouvait un seul instant imaginer que répondre positivement à leur requête pouvait être bénéfique, oeuvrer pour eux voilà bien une chose dont je n'aurais plus jamais voulu entendre parler, redevenir une « chienne du gouvernement » me donnait la nausée... J'en avais fini avec tout cela depuis que j'avais atterrie sur cette plage de Little Garden, depuis que j'avais l'espace d'un instant pensé une fois de plus avoir une hallucination. Depuis cette journée où j'avais cru qu'une nouvelle vie s'offrait à moi, que toute cette errance solitaire était terminée que j'avais enfin atteint mon but, même si au lieu de le retrouver moi c'était lui qui m'avait retrouvé... J'avais cru qu'enfin tout prenait fin, qu'enfin nous pourrions vivre cette vie qu'il m'avait tant contait, cette vie qu'il m'avait fait miroiter, qu'il m'avait promis...
Cette journée me semblait à présent tellement lointaine, une fois de plus il avait pris la mer et moi je l'avais simplement regardé s'éloigner sans rien faire, je n'étais que spectatrice de tout ceci, tout n'était au final qu'un éternel recommencement et rien de plus... A croire que la vie n'avait rien de tout ce que j'avais pu m'imaginer, elle n'avait rien d'aussi beau ni d'aussi parfait que j'aurais aimé l'imaginer, non... Je n'avais toujours été bercée que d'illusions, de douces illusions mais à présent la chute me semblait encore plus rude à venir. Tout ça ça n'avait été que des conneries une fois de plus... Je me mordis violemment la lèvre pour arrêter de remuer tout ce merdier, pour détourner mon attention vers une douleur autre que cette douleur mentale, une douleur physique même si elle n'était qu'éphémère vous occupait un petit moment l'esprit alors que la première elle restait et vous torturait jusqu'à ce que vous finissiez par trouver la solution à votre problème... Mon sang se mit lentement à couler le long de ma lèvre alors que mon croc s'enfonçait en elle, retenant difficilement un petit gémissement de douleur je tentais de fixer mon regard droit devant, droit sur la mer s'étendant à perte de vue devant le M.O.T. Tout était calme, tellement calme, il n'y avait pas un bruit si ce n'était celui des vagues s'écrasant contre la coque du rafiot, j'aurais aimé que tout soit aussi calme, que tout soit aussi paisible, j'aurais voulu que tout soit aussi simple mais c'était tout simplement quelque chose d'impossible, la vie n'est pas à l'image d'une de ces mers d'huile, non ce n'est pas un long fleuve tranquille comme certains voudraient nous le faire croire... Tout ça ce ne sont que des conneries, la vie c'est juste une épreuve de plus chaque jour un endroit où sans cesse il faudra tomber et se relever pour ne pas finir par sombrer complètement dans la folie, c'est un monde à des années lumières de tout ce que l'on peut imaginer, de tout ce que l'on pourrait rêver... Et pourtant ce n'est pas vraiment comme si nous avions le choix, il faut sans cesse continuer sans cesse se battre dieu seul sait pourquoi. Nous nous disons maître de notre destin mais c'est aujourd'hui une chose qui me semble bien loin de la vérité, certes nous faisons nous même des choix ou peut être seulement avions nous seulement l'impression de faire des choix, au fond tout cela était peut être conditionné dès notre naissance, notre route était peut être déjà toute tracée bien avant que nous ne soyons en capacité de prononcer le moindre mot, avant même de nous rendre compte de la chance qui nous animait de pouvoir respirer, voir, toucher, humer, vibrer sur cette terre qui des années après finira par nous sembler bien pâle et dénuée d'intérêt...

C'était idiot, tout simplement idiot de penser que nous pouvions toujours tout maîtriser, ce n'était pas le cas et ça ne le serait probablement jamais. J'essuyais rageusement du revers de la main les larmes qui s'étaient peu à peu mises à couler le long de mes joues sans que je ne m'en rende réellement compte auparavant. La quête du bonheur, de la quiétude et de toutes ces conneries d'utopistes maladifs je commençais à croire que ça n'existait pas, que ça n'existerait jamais, nous finissions tous par prendre un chemin qui nous détournait de notre but... Nous n'étions pas foutu de faire les bons choix ou du moins de les garder en mémoire, nous n'étions que des êtres imparfaits tous autant que nous étions, c'était une dure réalité de plus... Une réalité dure à accepter.
J'avais à présent l'éternité devant moi, mais l'éternité ne me semblait à présent plus un cadeau, j'avais peur, de plus en plus peur de ce qui m'attendait par la suite, j'avais l'impression d'être redevenue cette gamine complètement paumée, celle que j'étais avant de le rencontrer... Comme si je me retrouvais seule face à une chose que je ne pouvais affronter et cette chose là ce n'était ni plus ni moins que ma propre vie.
C'était un sentiment étrange que celui de penser que l'on puisse dépendre d'une seule et unique personne, un sentiment à la fois agréable d'y être liée mais aussi tellement terrifiant, l'incapacité de dire ce que l'on ressent, de le montrer sans pour autant faire fuir l'autre... Sans se perdre sois même et par la même occasion éviter de perdre tout le reste, tout ce que l'on possède déjà d'une manière ou d'une autre.
Les adultes passent leur temps à répéter aux enfants mais aussi à leurs propres amis que la nuit porte conseil et que le lendemain tous les problèmes que l'on a pu avoir vous semblent bien moins importants que ce qu'ils vous semblaient être auparavant. Là encore je vous dirais qu'il ne s'agit que de quelques conneries de plus... La nuit est bien loin de me simplifier les choses, la nuit ne préfère pas alléger les choses, non loin de là, elle ne les calme pas, elle les intensifie, elle mélange encore un peu plus les choses, comme si tout cela l'amusait. Comme si elle aimait voir mon esprit torturé une fois de plus, s'enfoncer dans les méandres de mes questions sans réponses, dans mes réflexions sans queue ni tête qui finissent peu à peu par dévorer mon âme et mon être tout entier.
Un énième soupire s'échappa d'entre mes lèvres avant de laisser s'en échapper un flot de paroles qui resterait encore et toujours sans la moindre réponse :

« Si je ne suis pas moi-même, qui le sera pour moi ? Et si je ne vis pas pour moi-même, qui vivra pour moi ? »

Oh bien entendu je savais pertinemment que personne ne le ferait à ma place mais le propre de l'être humain n'est-il pas de rêver et d'espérer ? Enfin pour supposer tout cela il faudrait encore penser qu'il me reste une part d'humanité au plus profond de moi-même... Mais aujourd'hui j'ai bien peur qu'il ait emporté cette part avec lui sur les seas à moins que ça ne soit la seule qu'il m'ait laissé, et donc la source même de mes problèmes...


« L'âme n'a pas de secret que la conduite ne révèle. »
Code by AMIANTE

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[22:08:36] Zeke Lundren : Méli reine des amazones martiennes sanguinaire ''comme elle est féminine dans ce bain de sang *0* ''


« There's something wrong with me, and I hear it in the way you say no really it's okay, you say there's something wrong with me I know so go away ... »
Redsky
Méliandre DeVitto
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