Où-es-tu ? Que fais-tu ? Qui sommes-nous ? Qui suis-je ?
Le lendemain de ma conversation avec Nakata. Nous étions bien arrivé à Little Garden, et je sais pertinemment que rien n'est possible sur un endroit comme celui-ci, ci ce n'est la chance. Le temps de rechargement d'un logpose de cette île était simplement affreusement long. Je sortais doucement de mes rêves, passant ma main dans mes cheveux de neige avant d'aller faire un tour sur le pont. Le vent se levait dangereusement, le soleil ne semblait pas vouloir apparaître derrière cette masse nuageuse. Je me souviens, ce matin-là, avoir simplement déclaré « Layle, Elisabeth, une tempête arrive. ». Ce n'est que le soir venu, après une journée passée sur le bateau, pour ma part, que le vent redoubla d'intensité, faisant tressaillir le bois verdît des mâts et du plancher, d'un bout à l'autre. Douce amertume qu'est l'instant présent, où seules mort et désolation semblent vouloir faire de vous son plus doux amant. La pluie maintenant, qui commençait à battre, fracassante, assourdissante, épuisante. Je sortie du ma cabine, allant chercher Layle, Elisabeth à mes côtés. « Nous allons traverser l'île, c'est le temps idéal pour éviter les dangers... Ton fruit va nous être utile pour traverser cette jungle, il faut que l'on soit parti cette semaine. ». C’est suite à cela que nous commencions, la traversée de cette jungle infestée de monstres dont le simple regard, le moindre affrontement, vous ferait trembler de tous vos membres, à en perdre toute mobilité. La nuit passa lentement, nous avions finalement traversé l’île de long en large, et en travers, tout cela pour rien. Pas d’âme qui vive, pas de magasin quelconque me permettant de trouver un moyen de rejoindre le cap jumeau.

Je m’assis finalement dans le sable humide, scrutant l’horizon qui commençait à se faire légèrement plus appréciable, tout dépend du point de vue. Le soleil faisait son apparition, ce n’était pas pour me déplaire, mais lui ne m’aimait pas. Je commençais à sentir mes forces me quitter, et c’est sous le regard de Layle qu’Elisabeth vint m’offrir son poignet pour que je me repaitre de son sang, gardant ainsi un semblant de courage pour avancer. Lentement je portais mes lipses de maudit nocturne à ses veines, me rassasiant de cette bénédiction malsaine. Mon regard croisa celui de Layle, je pensais que ses yeux cherchaient à fuir ce genre de scène, mais il n’en était rien, il semblait regarder à l’autre bout de la plage, c’est avec un regard interrogateur que mes yeux quittèrent l’individu charpentier pour scruter au loin. Impossible. Ce n’était tout simplement pas vrai. Je me relevais brutalement, avançant vers cette forme féminine et fantomatique, qui était-elle ? Elle avait échoué ici ? Elle s’était égarée ? Pourquoi cette impression dérangeante commençait-elle à envahir mon corps ? J’entrouvris les lèvres, à quelques mètres d’elle.

« Mé…Liandre ? »

Layle avait suivit mes pas, sans rien dire, sentant surement cette atmosphère pesante, je me retournais vers lui et soupirai. Elisabeth semblait avoir disparu de nouveau dans cette immensité verdâtre qu’est la jungle de little garden. Voulait-elle se protéger des rayons du soleil, où était-elle simplement vexée que je n’eus pas prit le temps de ‘manger correctement’ à son poignet ? La voix tremblante, faiblarde :

« J’ai des hallus ou quoi ? Layle !? »

Cette claque venait de raisonner en moi comme un appel au secours. Je restais là, face à elle, stoïque, immobile, ne daignant plus bouger. Sa main glaciale vint de nouveau se joindre à ma joue, avec plus de douceur cette fois-ci. Une larme de triste joisse vint glisser le long de sa joue gauche pour venir se loger entre ses lèvres. Ma main se joignit à la sienne, soupirant longuement en fermant les yeux. Depuis combien de temps ne m’étais-je pas senti si apaisé de sentir quelqu’un porter sa main sur mon visage ? Je voulais me retourner, hurler, pleurer, rigoler, mais quand ma tête se tourna, mes yeux ne virent que cette immensité verte de mère nature, Elisabeth… Où es-tu, quand j’ai besoin de ton aide ? Tu m’avais pourtant promis une vie sereine ou tu serais là pour moi, me faire plaisir, prendre soin de moi, me voir m’éveiller. Je pensais que c’était cela ton bonheur, mon combler. Je n’avais pas compris à cet instant qu’ayant accomplit ton devoir envers moi, tu étais partie, me laissant seul, face à ma plus grande torture, et mon plus grand réconfort. Mes yeux se posèrent de nouveau sur Méliandre. J’aurais aimé à cet instant précis lui dire énormément de chose. Qui j’étais maintenant, où j’allais, qui j’étais devenu en quelques jours. De citoyen à membre du gouvernement, de gouvernemental à hors la loi, et maintenant pirate primé. Sais-tu seulement les épreuves que j’ai traversées ?

« Boku wa… Kimi no… kokoro… Desu ka… »

Mes yeux se perdirent dans l’infini au dessus de nos têtes. La lumière qui recouvrait mon corps me faisait souffrir, mais à cet instant précis, semblait me plonger dans un espace temps où j’étais seul maître. J’aurais aimé, je pense, ce jour, ne jamais en sortir, ne jamais en revenir. Mais qui suis-je ? A quelle race appartins-je ? Suis-je, avec mon frère et Elisabeth, les derniers représentants de notre race ? Est-ce-que le jour de ma mort, tout ceci s’en ira avec moi ? J’aurai aimé que tu viennes avec moi ce jour-là, j’aurais aimé te prendre contre moi, dans mes bras, t’emmener loin de ce monde de violence que je t’ai fais connaître. Si j’avais su ce jour être un homme, j’aurais pris les devant, je ne t’aurais pas laissé le choix et j’aurais fais de toi une navigatrice. Je t’aurais plongé dans l’illégalité, mais je t’aurais protégé, je suis sur aujourd’hui que j’aurais su te rendre heureuse. Mais maintenant tout me semble flou, rien n’est moins sur dorénavant. Il n’est plus questions de ‘nous’. Je suis maintenant une entité, représentant un équipage, près à perdre la vie pour ceux qui me sont chers. Nakata, que je connais depuis peu, me rappel mon plus tendre ami, Elisabeth, elle était le substitut à la drogue que tu représentes pour moi, la nouvelle, je ne la connais pas encore, mais je sais qu’il est de mon devoir de la protéger, comme je dois aujourd’hui protéger mon nouveau compagnon de route, Layle. Voilà, voilà tout ce que j’aurais aimé te dire, à cet instant, mais je me sentais trop lâche pour être sincère sur toute la ligne si rapidement, et surtout, à cet instant précis, comment l’aurais-tu prit ? Mal, je pense, m’aurais-tu définitivement abandonné ? Mais au final, je suis le seul responsable de cet abandon non ?

« Kimi mo… Sengoku no seigi ni… Tsuraneru ka… »

Ma main vint joindre son visage, me mordant la lèvre inférieur, dans l’impossibilité totale de faire quoi que ce soit d’autre. Je venais de lui proposer de rejoindre l’équipage, je pensais à ce moment que c’était la meilleur solution, et la plus sage, dans l’impossibilité de parler maintenant, elle comme moi. Au final, c’était là l’opportunité que j’avais tant espéré, tout comme elle. Je fis signe à Layle d’aller appareiller, je ne savais pas où nous allions, je ne savais pas pourquoi, ni comment, mais il fallait que l’on navigue, maintenant, rapidement, avec elle. Nous allions surement nous perdre, une fois de plus mais cela m’importait peu. Je n’avais que faire de la destination, celle-ci pourrait bien être la mort que ce serait la le plus doux des voyages, mais je ne pouvais pas me permettre de mourir, quelqu’un m’attendait, non loin de là, quelqu’un que je dois aider à réaliser ses rêves. Nakata Fenice, ami d’Element D Emishi, arriveras-tu finalement à tout ce à quoi tu aspires ? De cause à effet, effet papillon, même si tu n’étais pas conscient de ce que tout cela provoquerait, m’avoir accepté sur ton navire m’a fait retrouver une partie de mon âme, je viens de retrouver la seconde moitié… Ma main libre vint saisir la sienne toujours sur ma joue.

« Bokutachi wa… Ikimasu ka… »

FLASH BACK

« Tu as attendu deux longues années… Méliandre… ? J’ai du mal à y croire…. »

Fermant les yeux, je laissais ma main retomber lentement le long de mon corps avant de reculer d’un pas, plongeant mon regard dans le sien avant de lever une nouvelle fois ma main, à son visage cette fois-ci, laissant deux doigts glisser sur sa joue froide avec de toucher ces lèvres chaudes qui contrastaient avec l’air ambiant. Un léger soupir inaudible et plus rien, ma main retombait à nouveau. Moi qui étais parti pour réunir les mémoires de mes différentes entités familiale, histoire de faire le tri dans ma tête, je venais de tomber sur celle qui me troublait le plus. Mon souffle semblait saccadé et c’était parfaitement visible dut à la saturation de la fumée qui sortait de ma bouche à chaque expirations distendues et incontrôlées. Je ne savais pas qu’il était possible sur cette terre de ce sentir si mal, et pourquoi fallait-il, déjà, que je retombe sur elle, qui avait partagé mon enfance aux côtés de ma famille ?

« Tu… voudrais savoir ce qu’il c’est passé il y’a deux ans ? Pourquoi je suis parti ? Pourquoi je vous ai abandonné ? Suis-moi… »

Prenant la tête de la marche, je n’avais pas laissé le temps à Méliandre de répondre. Je n’avais pas de temps à perdre, je ne pouvais décemment pas trop m’échapper de mon propre destin sachant que les marines suivaient le moindre de mes mouvements. La neige ne cessait de tomber, il fallut un souffle de ma part pour que le blizzard ne se lève complètement, effaçant nos pas dans la neige fraîche. Après une petite heure de marche à travers les montagnes, j’arrivais enfin à l’entrée de la grotte familiale. Sans me retourner, je pénétrais à l’intérieur et traversa cette dernière jusqu'à un croisement ou je pris sur ma gauche, fausse route bien entendu mais c’était volontaire. La droite m’aurait mené au même endroit qu’il y’a deux ans. Le passage que je venais de prendre était débouchant sur un petit village aux murs givrés. Les ruelles étaient bombées de neige et les paysans de ces dernières semblaient bien mal en point, mais ils étaient tout ce qu’il me reste. L’air était lourd, presque insupportable, ce village avait été abandonné par le gouvernement actuel suite à l’incident de la famille Tsukiyo no. M’avançant d’un pas lent mais sur, je frottais finalement la tête d’une petite qui suivait mes pas avant de me retourner voir si elle m’avait suivit, Méliandre.

« Ce que tu vois, c’est la misère que mes parents ont causé. Ces vampires n’étaient en rien des saints, assujettissant la moitié de l’île sans que personne n’en sache rien, se nourrissant d’eux, mais cela, c’était avant que je les tues. Mon frère à suite à cela rejoint le gouvernement, je l’ai suivi, à Impel Down, et maintenant, je m’en retrouve à errer sans but. Le seul ami que j’avais est mort lors d’une tempête, j’ai abandonné les villageois à leurs propre sorts une fois mes parents morts. Au final, même s’ils se servaient d’eux, ils leurs donnaient de quoi se nourrir, et moi, je l’ai aient privé de leurs seigneurs, et abandonné à la mort. Malgré tout, ils ne semblent éprouver aucune rancœur à mon égard. »

FLASH BACK FIN

Au final, j'ai créé ce que tu es devenue. J'ai créer cette personne qui dort en toi et qui prends possession de ton être quand bon lui semble. Au final, je suis comme mes parents ? A la diférence notable que moi, je rachèterai mes fautes, je te protégerai, et te délivrerai de ce mal qui t'envahit. Elle n'est rien pour moi, je ne la connais pas, cette Rubis, et ne lui répondrais même pas, le silence est le plus grand des mépris. Ma main attrapa la sienne et en lui adressant un sourire triste, mais se voulant rassurant, je lui demandais alors de me suivre, avançant vers le bateau.

«Allez, on va être en retard... On nous attends déjà tu sais ?»