Comme d’habitude, rien ne se passe, seuls certains prisonniers passe et repasse, dans un aller-retour incessant, devant ma cellule ; tandis que moi, je repense à ma vie d’avant et à mes erreurs passées. Une vie soumise à un homme au cœur de pierre, un capitaine que je n’avais pas choisi et que, si j’avais eu le choix, je n’aurais jamais suppléé.
Soudain, je fus sorti de mes pensées par des coups de canons et des bruits de combat… une bataille avait lieu au dessus de nous. Des gardiens de la prison se dirigèrent vers l’entrée d’Impel Down à vive allure en criant de tous les côtés… le bâtiment était attaqué.
Je sortis rapidement de ma cellule pour essayer de voir ce qui se passait, mais à notre niveau on ne pouvait pas voir grand-chose, le combat n’était pas encore arrivé à notre étage. Cependant, chose étrange, au loin, dans la forêt lacérante, j’aperçus un groupe de ce qui semblait être des marines, ces derniers se dirigeaient vers le puits menant directement en dessous… pourquoi ne se dirigeaient-ils pas vers la grande porte pour défendre les lieux ? Peu m’importait en réalité, je voyais dans cette attaque une chance inestimable de sortir d’ici, il suffisait que la bataille vienne jusqu’à nous. C’est d’ailleurs ce qui arriva après un long moment ; Erika, la Yonkou connue sur toutes les mers, avait fait son apparition, laissant derrière elle une brèche vers l’extérieur.
Un instant, le doute s’installa dans mon esprit… Rob Ichiji, mon héros d’enfance, m’attendait surement à un des étages inférieurs et j’avais là l’occasion rêvée de le libérer, mais le risque était grand… trop grand. Avec mon niveau actuel, je n’avais aucune chance contre les hauts dignitaires de la prison, même avec une pirate de l’ampleur d’Erika à mes côtés. Ma décision était donc prise, je devais partir ; je reviendrai quand je serai capable de tenir tête aux plus gradés d’Impel Down ; et puis peut-être qu’avec cette attaque il pourrait, tout comme moi, se sortir de là.
Je pris donc la direction de la grande porte d’entrée en compagnie d’un bon nombre de hors-la-loi dans le même cas que moi. Au rez-de-chaussée, les corps jonchaient le sol tel un tapis de chair et de sang, si bien que la résistance fut très faible pour nous empêcher de quitter les lieux. Nous prîmes donc le contrôle d’un navire de la marine et nous dirigeâmes vers la sortie. Heureusement pour nous, la Yonkou avait prévu sa sortie à l’avance puisque les portes étaient ouvertes lui offrant ainsi une échappatoire en cas de défaite de sa part. Étrangement, aucun renfort ne se lança à notre poursuite et grâce à l’un des escargophones du bateau, je compris rapidement pourquoi… apparemment ce type d’attaque n’avait pas été orchestré seulement à la grande prison gouvernemental, plusieurs assauts de ce type venait d’avoir lieu dans différents points stratégiques, la marine était donc bien trop occupé et du coup notre voyage se déroula sans accrocs… ou presque.
Contre toute attente, se fut un navire pirate qui nous attaqua ; en même temps nous arborions un pavillon de la marine donc cela semblait normal. A distance, il nous était impossible de nous identifier, le combat était donc engagé à coup de canons et, même si nous ne nous connaissions pas, tous les évadés sur le pont devaient travailler ensemble pour se sortir de cette situation, chacun se mettant à son poste de prédilection. Moi, je n’attendais qu’une chose, pouvoir monter à bord pour me défouler un peu.
Après donc plusieurs échanges de boulets ne départageant personne, les bateaux se percutèrent, il était temps de montrer les effets d’un entrainement en prison, défendant notre pont avec beaucoup de conviction.
J’accueillis un premier pirate, qui arrivait en se balançant au bout d’une corde, d’un énorme coup de pied de pleine face.
Cannon kick
L’individu repartit directement en arrière et fut éjecté par la violence de mon attaque. Puis, j’enchainais ceux qui avaient déjà réussi à monter à bord par des enchaînements de jeu de jambes et de rotations afin d’éviter les assauts adverses ; slalomant pour éviter d’être pris en joue et esquivant les lames qui venaient dans ma direction, les repoussant même par moment avec mes jambières. La bataille faisait rage, mais il était hors de question pour moi comme pour mes compères de perdre après avoir reçu une seconde chance pour démarrer nos vies. C’était donc avec une hargne sans égale que nous nous battions. Six adversaires m’encerclèrent afin de stopper ma progression ; un premier se jeta sur moi, je l’évitai en basculant légèrement sur le côté, un deuxième se rua à son tour, j’effectuai un mouvement de porte pour éviter son sabre et lui plantai un coup de pied retourné derrière la nuque. Avant que quelqu’un d’autre passe à l’action, je m’appuyai sur mes deux mains et commençai une rotation jambe tendu afin de toucher tous ceux qui se trouvaient à proximité.
Spin kick
Mes adversaires s’étalèrent tous les uns après les autres, me permettant ainsi de continuer à avancer ; je me dirigeai vers le navire pirate, mon but était simple… les couler. Le navire représentait la fierté d’un équipage, une fois celui-ci en perdition, le moral des membres en prend un coup et le combat peut-être considéré comme terminé.
Je sautai par-dessus la rampe du bâtiment gouvernemental pour atterrir sur la caravelle ennemie. Sur place, je pris la direction du mât, le point sensible facile à abattre, surtout si tu savais où frapper… à la base.
Front kick
Je réalisai un salto avant et vins écraser mon talon à l’endroit visé, brisant ainsi une partie du bois permettant le maintient de l’énorme poteau, puis, je me mis à pousser de toutes mes forces, rapidement soutenu par mes compatriotes d’aventures qui s’étaient hissés à bord.
Après un effort intense, le mât céda enfin, s’écroulant de tous son poids sur le bateau pirate qui se fracassa en deux, emportant au passage une partie de ses passagers… la victoire était à nous. Le capitaine ordonna le retrait de ses hommes pour s’occuper du plus urgent, les réparations. Nous pûmes donc repartir tranquillement. Nous avions finalement subi que peu de dommages, il devait s’agir d’un équipage novice voulant prouver sa valeur et monter sa notoriété en s’en prenant à la marine.
Notre voyage continua donc vers Logue, la ville du commencement pour un bon nombre d’aventuriers. Durant le reste du trajet, un médecin s’avança vers moi afin de m’examiner, sans piper mots ; je ne comprenais donc pas pourquoi puisque je n’avais rien demandé et aucune blessure apparente n’aurait pu lui faire penser que j’avais besoin de ses services.
- Est-ce que tu ressens un inconfort dans tes membres inférieurs ?- Euh… non ! Pour…- Des fourmillements, picotements, des sensations de brûlure ?- Non plus ! Mais je peux sav…- As-tu des problèmes d’insomnie ou ressens-tu de la fatigue en te levant ?- Non rien de tout ça ! Mais vas-tu me dire pourquoi toutes ces questions ?- Hum… Etrange ?- Quoi ? Qu’est ce qu’il y a ?- Je croyais que tu étais atteint d’une maladie qu’on appelle « le syndrome de la jambe folle », une pathologie qui est remarquable car la personne atteinte de ce trouble ne cesse de bouger ses jambes, tout le temps, en continu ; et il se trouve que je t’ai observé durant ton combat et… tes jambes n’arrêtent jamais de bouger, elles sont toujours en mouvement. J’ai donc cru que tu étais porteur de cette maladie, mais apparemment non, tu as une jambe folle naturelle et tu l’utilise avec brillot.Je lui souris, un peu gêné et un peu perdu ; je n’avais pas tout compris à son charabia, mais en tout cas « la jambe folle » devint mon surnom auprès de mes compagnons de fortune pour le reste de notre voyage.
Finalement, nous arrivâmes à Logue Town sans plus de soucis… enfin presque. A peine nous avions mis pied à terre ; j’eus juste le temps de porter secours à une petite fille au chat perché, que la marine nous interpella au port, voyant sortir d’un bâtiment gouvernemental une bande de tolar, leur réaction était compréhensive. Les coups de feu retentirent dans tous les sens, mais nous nous étions tous séparés rendant la tâche plus difficiles aux représentants de la loi, cependant une balle vint tout de même se loger dans mon épaule.
Je réussis tout de même à me cacher dans une petit barque, couché sous un drap blanc. C’est un vieux monsieur qui me trouva, un marchand ; il me proposa de m’apporter les premiers soins et de ne pas me balancer à la marine si je l’accompagner dans sa tournée pour vendre sa marchandise et que je le protégeais d’éventuels truands, un marché que j’acceptai sans autres conditions.
Ma nouvelle vie venait de commencer.