Kururu dormait bien profondément. Elle faisait même un merveilleux rêve où elle découvrait un trésor fabuleux. Elle allait prendre un superbe diadème doré quand elle reçut un violent coup au ventre. Le choc la réveilla en sursaut. Quelque chose continuait à la piétiner. La jeune fille se releva à moitié et découvrit Perle. La petite tigresse l’avait réveillée sans aucun scrupule. La jeune fille soupira. Pourquoi sa peluche était-elle si cruelle ?
Kururu avait été dormir très tard hier soir. Pour dépanner les voisins, elle était allée chez eux pour jouer la nounou. Le couple d’à côté avait fêté leur anniversaire de mariage ce soir là. Du coup, ils étaient rentrés très tard. Mais ils avaient un petit garçon. Bien sûr son grand frère aurait très bien pu le garder lui-même. Sauf que ses parents n’étaient pas rassurés. Ils le trouvaient beaucoup trop jeune pour le faire et surtout des rumeurs sur des pick-pockets et des raquetteurs avaient été signalés dans la région ces derniers temps. Avec leurs enfants adorés à la maison, ils ne pouvaient pas prendre le risque que ce gang de chats-pardeurs change de cible et s’introduise dans leur maison sans quelqu’un pour protéger les petits.
En récompense de son aide, Kururu avait même reçut quelques berrys bien mérités. Ces enfants avaient étés de vrais petits monstres. Ils étaient vraiment infernaux et n’arrêtaient pas de faire tout sauf ce que leur babysitteur disait. Ils l’avaient complètement épuisée et maintenant son animal de compagnie empêchait la jeune fille de se reposer. Encore à moitié endormie, elle s’extirpa de son lit. Elle alla ouvrir les rideaux. Le soleil lui faisait mal aux yeux. Maintenant elle comprenait pourquoi Perle l’avait interrompue dan son beau rêve. La pauvre devait avoir faim.
Avant toute chose, Kururu s’habilla après s’être passée un peu d’eau sur le visage. Moins endormie, elle se dirigea vers sa cuisine. Elle servit le petit déjeuné à Perle avant de se préparer son propre petit-déjeuner. Elle se pressa un jus d’orange avant de chercher son pot de choco. Mais où est-ce qu’elle avait bien pu le mettre ? Elle chercha partout avant de se rappeler de sa terrible situation. Elle l’avait terminé hier. Et le pire, c’était qu’elle avait complètement oublié d’en racheter. Elle vérifia se qui lui restait…
Il n’y avait plus rien pour manger… Elle savait qu’elle avait oublié de faire quelque chose d’important hier. Mais comment avait-elle réussit à ne pas aller faire les courses ? C’était une honte surtout pour une cuisinière. Sans avoir le choix, elle se rabattit sur sa dernière possibilité. Dans un bol, elle versa des cornflakes et du lait. Elle n’en était pas une grande fan, mais c’était pratique dans les cas d’urgence comme aujourd’hui. Après avoir terminé, elle prit sa croix avec sa clé et son kit de pansement indispensable à sa survie. Elle regarda une dernière fois qu’elle avait bien sa bourse dans sa croix. Tout était près pour aller faire des courses. En plus ça tombait très bien, ce matin il y avait le marché sur la place principale.
Viens Perle !
Elle appela la petite tigresse en ouvrant la porte qui menait à l’extérieur de sa maison. L‘animal accouru à toute vitesse, contente de partir en promenade. La jeune fille se dirigea vers la place, Perle la suivant comme son ombre. Il faisait vraiment très beau. Quand elle arriva sur place, il y avait déjà beaucoup de monde. Comme d’habitude, les marchands criaient pour attirer les passants. Il y avait une délicieuse odeur de poulet qui arriva jusqu’au duo. Il sentait trop bon que Kururu alla jusqu’à l’échoppe pour en acheter. Elle en prit aussi un bout pour la tigresse qui le dévora avec appétit. Avant de manger, la jeune fille rangea sa bourse dans sa poche. De toute manière, elle allait encore acheter de quoi remplir son frigo, cela ne valait pas la peine de chaque fois la remettre dans son sac. Une fois leur dix heures terminées, elles continuèrent leurs promenades. Le duo s’amusait beaucoup même si régulièrement, Kururu devait rappeler son félin à l’ordre. Perle s’éloignait trop souvent à son goût. Mais elle ne pouvait pas lui en vouloir, il y avait tellement de choses à voir ici. La cuisinière s’arrêta devant une échoppe de fruits et de légumes. Elle était en pleine question existentielle pour déterminer s’il elle devait prendre une salade classique ou une frisée, quand le marchand l’interrompit.
Bonjour, que voulez-vous mademoiselle ?
Alors je prendrais une…
Soudain un homme la bouscula. Il paraissait pressé mais il ne prit même pas le temps de s’excuser. C’était vraiment impoli ! L’inconnu disparu dans la foule et la jeune fille empêcha Perle de le suivre. Elle ne savait pas pourquoi mais le félin n’avait pas l’air de l’aimer…Mais Kururu ne s’en préoccupa vraiment. Elle reporta son attention sur le marchand. Après avoir passé sa commande, elle voulu tout simplement payer. Mais ?! Il n’y avait plus rien dans sa poche ! Bon elle avait peut- être mit sa bourse dans l’autre poche, cela lui arrivait de temps en temps. Elle chercha partout. Elle fouilla même dans sa croix alors qu’elle était sûre qu’elle n’y était pas. Rien…
Plus rien… Elle n’est nulle part…
Kururu était complètement décontenancée. Elle était sûre de l’avoir prise… Alors où pouvait bien être passée sa bourse ? La pièce venait de tomber. Quelqu’un lui avait pris tous ses berrys ! Voila pourquoi Perle avait voulu poursuivre l’homme de tout à l’heure. La tigresse avait du le trouver suspect et avait essayé de prévenir sa maitresse. Pourquoi elle n’y avait pas pensé plus tôt. Maintenant c’était trop tard, le mal avait été fait. Et en plus, il s’était évaporé dans la foule.
Vous pouvez garder tout ça pour moi ? Je reviens plus tard.
Kururu partit dans la même direction que le voleur un peu plus tôt, abandonnant par la même occasion le vendeur qui resta planté comme un poteau avec de grands yeux surpris. Il fallait absolument qu’elle retrouve cet homme, tant pis pour ses légumes. La jeune fille essaya de se frayer le plus rapidement possible un chemin dans la foule. Perle n’avait pas ce problème, il lui suffisait de slalomer entre les pieds des gens, évitant évidemment de se faire marcher dessus. Elle regardait dans tous les gens en espérant apercevoir l’homme qui l’avait bousculé. Elle était presque sûre que c’était le coupable, enfin elle n’avait pas d’autre suspect non plus.
Elle chercha partout sans succès. Elle arriva sur une toute petite place avec une fontaine en plein milieu. Il y avait sûrement eu une fête cette nuit, des bouteilles vides trainaient un peu partout. A part deux plombiers qui parlaient ensemble, sûrement pendant leur pause. Kururu soupira, elle ne retrouva jamais le voleur. L’homme s’était littéralement envolé. La jeune fille allait continuer son chemin quand Perle s’arrêta devant elle et l’empêcha d’avancer. La tigresse observait avec attention les deux hommes qui discutaient. Intriguée, elle les regarda à son tour. Ils avaient tout les deux une salopette bleue. Le premier avait un pull rouge et était un moustachu assez petit et enrobé par rapport à l’autre qui ressemblait à une grande asperge au pull vert. Ils discutaient tranquillement avant d’éclater de rire. Ils paraissaient être de simple citoyen. Mais ?! Qu’est ce que l’asperge venait de sortir de sa poche ?
Ma bourse !
L’inconnu était en fait le voleur qu’elle avait cherché partout. Il s’était déguisé depuis mais elle était sûre de son identité. Elle reconnaitrait sa bourse entre mille. En même temps qui d’autre se baladerait avec une bourse en forme de croix rose avec un grand K blanc brodé dessus. Surtout qu’il y avait encore dessus les traces de morsures infligées par Perle le jour avant. Les deux hommes se retournèrent vers elle en entendant son cri.
Quoi qu’est ce que tu veux petite ?
Rendez-moi la bourse que vous tenez. Elle m’appartient.
Les hommes se fixèrent avant d’avoir un fou rire.
Tu as entendu elle veut récupérer ce truc.
Tu es trop drôle petite. Regarde la bien car c’est la dernière fois que tu la verras.
Le rouge se mit à rire encore plus fort avant de déclarer.
Tremble devant le duo le plus célèbre de South blue.
Kururu les regarda avec de grands yeux. Alors là elle ne connaissait pas du tout ces hommes. Elle avait bien entendu que des voleurs et pick-pockets sévissaient en ce moment dans la région. Mais elle avait cru comprendre que c’était un gang entier. Et la c’était juste un duo…Ils n’avaient sûrement rien à voir avec tout ça et profitaient surement de la popularité naissante de l’autre groupe.
Euh…Désolée mais je ne sais pas qui vous êtes.
Les deux hommes la fixèrent un instant, choqués. Puis d’un signe de la main le vert donna le signal pour qu’ils commencent et ils entamèrent leur slogan accompagné de grands gestes.
Mwouahahahah ! Nous sommes de retour
Pour vous jouer un mauvais tour.
Afin d’amasser toutes les richesses de la terre.
Afin de devenir plus riche que des milliardaires.
Afin de soulager les gens de bourses lourdes et encombrantes.
Afin de remplir nos poches de leurs berrys scintillants.
Marius
Lugius
La paire Nos Yell plus rapide que la lumière
Donnez nous vos berrys ou se sera la guerre.
Kururu s’était rapprochée furtivement pendant l’introduction inutile des deux voleurs. Elle était quand même curieuse donc elle attendit qu’ils terminent. Leur slogan était très amusant à écouter. Mais ce n’était la raison de sa présence ici. A la fin de la prestation, elle trouva une ouverture et la jeune fille sauta pour essayer d’attraper sa bourse.
Rendez-la-moi !
Malheureusement pour Kururu, sa manœuvre avait été découverte. Lugius remonta sa main avant que la jeune fille réussisse à attraper son bien. Mais elle n’abandonna pas et essaya de l’attraper. Amusés, les deux hommes jouèrent un peu avec elle en se passant la bourse pendant qu’elle courait après. L’horloge de la place sonna une fois pour annoncer 10 heures. Les hommes avaient d’autres pigeons à dépouiller. Cet après-midi une conférence de plomberie avait lieu, c’était l’occasion idéale de délester un grand nombre de personnes de leur argent. Alors le voleur qui tenait la bourse attendit que la civile arrive à sa hauteur avant de se retirer. Prise dans son élan, elle ne réussit pas à s’arrêter et continua d’avancer. Et elle finit sa course dans la fontaine que l’homme cachait derrière lui. Un grand bruit d’eau accompagna sa chute. Ce qui amusa bien la paire Nos Yell et fit honte à Perle par la même occasion. La jeune fille ressorti la tête de l’eau et en profita pour retirer sa croix qui la gênait.
Allez, nous, on se casse. Nous n’avons plus le temps de jouez avec toi petite.
Le petit gros rangea sa bourse dans un sac et le duo commença à marcher en direction d’une petite ruelle au sud de la place de la fontaine. Alors tout allait se terminer comme ça ? Elle était trempée et les voleurs allaient s’en tirer comme ça, sans une égratignure et surtout avec leur butin en poche ? Malgré qu’elle soit toujours dans l’eau, la jeune fille ouvrit sa croix. Tant pis si de l’eau s’y infiltrait, de toute manière il n’y avait rien qui prenait l’eau. Elle devrait juste ne pas oublier de bien essuyer ses couteaux de cuisines pour éviter qu’ils rouillent. Kururu leurs cria dessus pour qu’ils s’arrêtent.
Attendez !
On n’a pas le temps pour ça petite. De toute manière tu ne retrouveras pas ta bourse. Alors oublie et retourne pleurnicher dans les jupes de ta mère.
Retrouver voir sa mère ? Elle était bien bonne celle là. En plus ce n’est pas comme si elle le pouvait. De toute façon, ce n’est pas ce qu’elle prévoyait de faire. Elle saisit sa précieuse clé d’une main, sa croix de l’autre et se releva dégoulinante. Elle lança sa croix dans une gerbe d’eau en dehors de la fontaine près de sa tigresse. Puis elle tendit son arme vers les deux bandits de bas étage. Ils avaient commis une grave erreur en ne lui rendant pas ce qui lui appartenait.
Personne n’a le droit de toucher à mes affaires ! Je voulais que vous me la rendiez gentiment. Mais s’il faut en arriver là je la reprendrais de force. Ne venez pas vous plaindre après.
Kururu avait parlé très calmement d’une voix douce et posée, avec un grand sourire et un regard qui signifiait clairement que s’ils ne rendaient pas son bien immédiatement, ils allaient le regretter car sinon elle allait les mettre en pièce. Ce n’était pas de leur faute, ces hommes ne savaient pas les risques qu’ils courraient. Mais ils avaient quand même essayé de voler Kururu. Et elle ne supportait pas ça. Sa bourse, comme le reste de ses affaires, était sa propriété exclusive à elle et à elle seule. Bien sûr, il lui arrivait de faire exception, mais les rares personnes concernées étaient des amis en qui elle avait totalement confiance. Pas des sales types comme la paire Nos Yell sans aucune manière et qui n’avaient même pas demandé son autorisation. Forcément puisque de toute manière ils ne l’auraient pas eue, enfin ce n’était qu’un détail. La jeune fille pouvait au moins leur accorder qu’ils avaient réussi à la mettre un peu en colère.
Mais les voleurs n’y croyaient pas une seconde. Ils trouvaient sa déclaration complètement absurde, ils pensaient qu’elle plaisantait et qu’elle ne le ferait pas. Alors ils se retournèrent, confiant, en tournant le dos à Kururu. Ce qu’elle ne supporta pas, ils n’allaient quand même pas disparaitre comme ça. Les deux hommes montraient une nouvelle fois par leurs gestes qu’ils ne lui rendaient pas sa propriété. La jeune fille n’avait donc plus qu’une chose à faire : Exécuter sa menace.
D’un mouvement ample du bras, elle lança sa clé loin en direction de ses cibles et bien en hauteur. Pendant que l’outil de construction tournoyait dans les airs, Kururu en profita pour sortir de la fontaine. En prenant appui sur le rebord, elle sauta aussi loin qu’elle pouvait. Elle tendit sa main vers sa clé pendant son saut. Elle comptait l’attraper en vol avant de la descendre avec force vers les hommes dans le but de le assommer d’un seul coup et récupérer son bien. Sauf qu’elle avait mal évalué la distance et elle rata sa clé qui continua sa course vers les deux hommes. L’arme continua sa course en direction de la cible. Kururu atterrit plus ou moins en douceur avec toute la grâce et la délicatesse d’un éléphant mouillé.
La jeune fille avait les yeux rivés sur la trajectoire de sa clé. Elle espérait quand même en toucher un des deux. Ce n’était pas exactement ce qu’elle avait prévu mais ce serait déjà un bon début. Le projectile ne toucha personne au grand désespoir de Kururu qui venait de rater deux stratégies d’affilées. A la place, la clé passa entre les deux voleurs avant de frapper une pile de carton un peu plus loin. Cette dernière se mit à vaciller dangereusement. Surpris par l’objet volant non identifié qui avait bien faillit leur faire très mal, les plombiers d’un jour arrêtèrent de parler entre eux et se retournèrent doucement vers la gêneuse. Ils n’avaient pas l’air content. Lugius essaya de dire quelque chose. Mais Kururu ne comprit pas un mot de ce qu’il racontait car c’était pile le moment où la tour de carton perdit définitivement l’équilibre et s’écrasa dans un grand bruit de verre brisé. La chute ne laissa derrière elle qu’une flaque de jus d’orange. Les rares bouteilles de pulco qui avaient survécus roulèrent un peu partout sur la place, sans que personne ne les remarquent.
Après deux échecs retentissants, tout ce que Kururu avait réussit à faire, c’était de rendre furieux les deux hommes. La paire Nos Yell se rapprocha de la jeune fille avec un visage très méchant et contrarié. Visiblement, ils ne rigolaient plus et voulaient arrêter pour de bon le petit caprice de la jeune fille qui devenait de plus en plus une gêne pour leur ascension fulgurante dans le monde des voleurs et autres criminels en tout genre. Cette fois, Elle le sentait très mal. Avec ses manœuvres un peu improvisées, elle devait le reconnaitre, elle était désarmée face aux deux hommes. Ce qui n’était pas vraiment une bonne idée, il fallait qu’elle récupère sa précieuse clé. Elle se dirigea vers le reste des cartons. De loin, elle aperçut sa clé dans la flaque de jus de fruit. Elle se dépêcha pour aller la chercher.
Mais trop tard, le duo l’avait déjà rejoint. Marius agrippa son bras, l’empêchant de cette manière d’avancer vers les décombres de cartons et de verres brisés. La jeune fille essaya de se dégager. Mais en vain, l’homme la tenait fermement. Soudain, sans qu’elle comprenne pourquoi, il relâcha sa prise dans un petit cri, donnant par la même occasion une occasion pour Kururu de partir. Le gros s’écria à son compagnon.
Mais bouge toi et rattrape la au lieu de rester immobile comme un piquet ! Et toi dégage sale bête.
Il donna un grand coup de pied dans Perle qui se retrouva propulsée contre la fontaine.
Perle !
Kururu avait eu le temps d’arriver jusqu’à sa clé dans un dérapage à moitié contrôlé et de ramasser l’objet tout collant. A peine s’était-elle retournée, qu’elle aperçut l’horrible punition que l’homme sans cœur avait infligée à sa tigresse. Perle était encore toute petite, juste un petit bébé. Pourtant, elle avait essayé de son mieux pour aider sa maitresse. Quand tout le monde l’avait oubliée, elle s’était rapprochée. Du coup, quand la jeune fille était en danger, elle a pu intervenir en mordant la cheville de son agresseur. La jeune fille était très touchée par son geste, mais sa précieuse Perle devrait faire plus attention à elle.
Kururu aurait bien aimé la rejoindre pour voir comment le petit félin allait, mais elle avait plus urgent à régler. Lugius arrivait à toute vitesse, peut- être même un peu trop vite vu le terrain accidenté dans lequel il s’aventurait. Réduire sa vitesse paraissait pourtant évident à cause de la marre de jus de fruit et les débris accompagné de quelque pulco qui avaient miraculeusement survécus, sauf pour l’homme. A peine avait-il voulu passer sur la flaque pour rejoindre sa cible qu’il commença à dérapé. Il réussit tant bien que mal à garder son équilibre tout en glissant sur le jus de fruit jusqu’à ce qu’il essaye de freiner. A ce moment là, il commença à tomber car il avait posé son pied sur une des bouteilles. Kururu en profita pour l’assommer avec sa clé, déséquilibré, l’homme ne réussit pas à esquiver le coup et s’évanoui. Il avait même perdu ses cheveux dans la bataille. Car la perruque du voleur était restée colée à la clé de la jeune fille à cause du jus de fruit. Mais le plus important est qu’il était hors d’état de nuire pour un petit moment. En plus c’était celui qui possédait sa bourse. Kururu s’apprêtait à récupérer son bien quand elle entendit un grognement près de la fontaine. Perle avait des problèmes. Le plombier rouge voulait l’attraper pour se venger de la belle morsure que lui avait fait le félin. Ah non ! Il n’était pas question qu’en plus de l’avoir volée, ils s’en prennent à une faible petite tigresse.
Laissez Perle tranquille !
Marius se retourna vers elle, il eut un air contrarié quand il aperçut son camarade en train de faire la sieste.
Tss. Tu es toujours là toi ? Décidément, je dois tout faire moi-même ici.
Les deux humains se fixèrent un instant dans les yeux tout en se rapprochant lentement. Quand le voleur arriva à la bonne distance, Kururu attaqua la première. Dans un arc de cercle précis, elle essaya de frapper son adversaire. Mais le gros était plus agile qu’il y paraissant et il esquiva facilement l’attaque. Mais la jeune fille n’abandonna pas, tant qu’il était là, elle ne pourrait pas récupérer tranquillement ses affaires. Elle enchaina plusieurs fois le même coup en variant les angles d’attaques en fonction des mouvements de l’homme. La jeune fille essaya d’aller le plus vite possible pour ne pas laisser le temps à son adversaire de riposter. Et elle réussi même à le faire reculer. Il n’avait pas le choix pour ne pas rester à portée de l’arme, car à chaque mouvement, la jeune fille avançait d’un pas en même temps.
Les combattants auraient pu continuer comme ça longtemps. Sauf que Marius en avait marre de perdre du temps ici, et dans une dernière esquive, il passa derrière la jeune fille et la repoussa dans la fontaine avec un bon coup de poing. Comme il était revenu à son niveau, Perle attaqua une nouvelle fois le pied de l’homme. La tigresse était un grand et puissant félin, elle n’allait pas laisser un simple humain, même plus grand et plus gros, la traiter comme il l’avait fait. Le voleur sourit car l’animal était beaucoup trop faible. Il allait l’envoyer valser une deuxième fois. Mais il n’en eu pas le temps. Kururu s’était déjà relevée et revenait déjà à la charge. Elle essaya la même attaque qu’au début. En sautant au dessus du rebord de la fontaine, elle voulu le frapper à la tête. Sa cible voulu reculer pour éviter l’attaque. Mais Perle s’acharna toujours sur sa chaussure, ce qui lui fit perdre l’équilibre. Grace à ça, il évita quand même la clé de Kururu. Sauf qu’à la place il tomba en arrière et se cogna la tête contre la croix de la jeune fille. Elle ne pensait pas s’en servir mais finalement elle avait eu raison de la jeter à côté de la fontaine.
L’homme ne bougeait plus, donc elle considéra qu’il était juste inconscient car il avait l’air de respirer encore. Les deux voleurs dans les pommes, Kururu alla d’abord récupérer sa bourse dans la poche du voleur vert. Heureusement, elle avait été protégée du jus de fruit par le tissu. Du coup, elle n’avait plus besoin de nettoyer quoi que ce soit. Le jus qu’il y avait sur sa clé était partit avec son deuxième séjour dans la fontaine, décollant au passage les cheveux de Lugius. Pendant ce temps, Perle se défoulait sur son adversaire inconscient en lui tirant la moustache. Oh mais qu’est ce qu’elle faisait ? La tigresse allait le réveiller.
Perle, ça suffit !
Tirant une dernière fois sur la moustache de l’homme la tigresse arrêta en boudant un peu. Kururu en profita pour récupérer sa croix. Elle ne fit pas attention et la tête du voleur atterrit violement sur le sol. Mais ça, ce n’était qu’un détail, autre chose attira son attention. En tombant, le sac du plombier rouge s’était ouvert, déversant son contenu sur le sol. Il y avait des objets tout aussi divers que variés. Elle fouilla un moment dedans. Mais il n’y avait pas grand-chose d’intéressant. Elle vida quand même quelques bourses pour remplir entièrement la sienne. Quand un livre attira son regard. Sur la couverture, il y avait un plat qu’elle ne connaissait pas. Une chose est sûre, c’est que ce plat avait l’air très bon. Elle le prit en main pour le voir de plus près. Le titre indiquait que c’était un livre de recettes guérisseuses. Elle ne savait pas pourquoi des voleurs avaient un tel livre en leur possession mais il l’intéressait énormément. Elle décida de l’emporter aussi. Elle se releva en désignant le livre comme si les deux hommes pouvaient encore le voir et l’entendre :
J’emporte ceci comme intérêt pour l’emprunt de ma bourse sans oublier les ennuis et la perte de temps que j’ai eue à cause de vous. Viens Perle on y va !
Kururu était vraiment contente d’avoir récupéré tous ses biens avec même un petit bonus. La jeune fille laissa les deux voleurs sur la place de la fontaine et repartit comme si de rien n’était, suivie par son animal de compagnie. Elle retourna sur le marché. Après quelques minutes, elle retrouva l’échoppe de fruits à laquelle elle avait passé sa commande. Puis elle récupéra sa commande et la paya en s’excusant vraiment de son comportement de toute à l’heure. Elle rangea ses légumes et le livre qu’elle avait récupéré quelques minutes auparavant dans sa croix avant de continuer tranquillement ses achats comme si rien ne s’était passé.