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Une enfance mouvementée [Fash Back]
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Jeu 2 Mai - 10:34














Daniel Strachleigh

« UNE ENFANCE MOUVEMENTEE [FLASH BACK] »


Chapitre I : Une enfance mouvementée

Remontons un petit peu en arrière, je crois que je vous dois des explications. Je ne vous ai pas tout raconté, mais je pense que si je l’avais fait en entier. Vous vous seriez endormis juste sous mon nez. C’est ainsi que je vais vous narrer une partie de ma vie à laquelle je ne voudrais plus penser, je vous voudrais même effacer ce chapitre sombre de mon histoire. Il y a des sacrifices à faire dans la vie, c’est pour cela qu’aujourd’hui je vous dois de vous raconter cet épisode noir de ma vie.

Cette année-là, je vivais dans une contrée plutôt reculée de l’archipel Shabondy. Je n’étais qu’un petit loupiot à l’époque. La vie je n’en n’avais que faire, parce que je la vivais aux jours le jour et que rien ne semblait être ténèbres à l’époque. Mes parents et moi vivaient dans un royaume où tout était bonheur et tranquillité. Celui-ci se nommait Royaume de Goa, il se compose d’une capitale du même nom, Goa. Cette ville est située sur le bord de l’océan, elle se structure d’une forteresse de hauts murs qui la protègent de quelconques attaques ennemis. Mais surtout, sa défense si bien gardée et aménagée principalement pour éviter toute entrée de hors-la-loi, truands ou forbans qui tenteraient de pénétrer dans le Royaume. Le Grey Terminale se trouve juste à l’extérieur de la Grande Porte, ce qui pourrait amener les plus mauvais truands. C’est ainsi que cette muraille, servait. Elle contenait ces flux plutôt mal vus par la population de Goa. La ville a été bâtie autour d’un mont nommé Mont Corvo. La ville est classé comme hanséatique pour son commerce aussi fructueux que abondant. Elle pouvait donner l’impression d’être la ville du bonheur, mais je compris plus tard bien des choses. Les clivages étaient nombreux dans ce royaume, tout le monde n’avait pas sa place pour faire partie de la dite « élite du royaume ». Les déchets de nos chers concitoyens étaient déversés à flots à l’extérieur de la ville, essentiellement dans le Grey Terminal. Ces ordures servaient de garde-manger pour les plus pauvres.

Je façonne petit à petit mon histoire pour que vous lecteur, vous compreniez mon désarroi à l’heure où j’écris mes mots. Vous vous posez la question étais-je un pauvre ou une riche ? J’allais en venir, à mon plus grand bonheur et malaise par la suite. Je faisais partie de cette élite. Mon père était assistant du maire de la ville de Goa et ma mère elle était la secrétaire de mon paternel. Au départ, mon enfance était des plus normales, je vivais bien, je mangeais, je jouais bien. Ma mère a accouché de moi un samedi, alors qu’elle s’en allait au boulot, bon comme un prince, le maire accorda un congé de maternité à ma génitrice. J’accouchais dès lors à l’hôpital Saint Martin, dans le cadre d’une césarienne. Depuis ce jour-ci, nous vivions en harmonie, nous vivions d’amour et d’eau fraiche. Mes parents faisaient tout pour que j’aie une enfance des plus radieuses, j’étais gâté comme un petit prince. Cependant, je ne devenais pas un gosse de riche, mon paternelle et son épouse chercher en tout point à faire de leur fils, le plus poli, le plus sage et le plus beau des garçons.

Dès mon plus jeune âge, j’appris à marcher puis à parler, j’étais un enfant très précoce. Mon père emballait par son travail, s’essayait à me faire apprendre du vocabulaire administratif, ce qui faisait rigoler ma mère et lui par la même occasion. Je bafouillais et accrochais les mots ce qui le faisait tordre de rire. Puis est venu l’âge d’aller à l’école, je fis placé dans la plus des enceintes scolaires, celle de l’élite. J’étais très doué à l’école, je prenais goût à toutes les matières que l’on nous enseignait. L’un des enseignants désirait me faire sauter d’une classe, mais ma mère et mon père ne voulait en aucun cas ce sur-classement, ils voulaient que je sois un garçon normal, même si mes capacités intellectuels étaient supérieures à cette normalité. Et puis expliquez-moi ce que c’est que la normalité ? Dites-moi, l’homme qui est dehors dans le Grey Terminal, il n’est pas normal ? Pourtant il a deux bras, deux jambes, des yeux et une bouche. Il est comme vous et moi. Mais de nos jours le critère de normalité se fait en fonction de la taille de votre portefeuille. Je vous dis ça aujourd’hui, mais à l’âge que j’avais comment vouliez-vous que je m’en rende compte ? Et puis je ne crachais pas sur la vie que je menais dans le temps. Les bulletins trimestriels étaient des cadeaux tombés du ciel, il n’y avait pas une seule mauvaise note, les appréciations étaient remarquables, les professeurs étaient en admiration devant un tel phénomène. Enfin tous, sauf un. Mon professeur d’arts, plus communément appelé professeur d’arts plastiques par les élèves. Il décerna dans mes capacités artistiques comme une défaillance mentale. Pour lui, l’art est comme un langage, qui permet de révéler certains aspects d’une quelconque personnalité cachée ou sentiment profond qui pourrait ressortir. Mes parents ne revenaient pas de cette nouvelle, ils étaient abasourdis par l’appréciation du prof, qui celui-ci ne perdit pas une seule seconde pour convoquer les parents avec le proviseur.

La conversation dura des heures, mes parents n’avaient nullement confiances au verdict du professeur, mais la directrice rétorqua les faiblesses de l’enseignant, diplômé dans plusieurs écoles d’art, réputé pour ses expositions, l’art et le langage n’est pas un secret pour cet individu. Ce qui était bien avec l’élite, c’est qu’aucune défaillance dans les capacités d’un individu n’était acceptable, de ce fait mes parents acceptèrent très vite les faits.

Quelques jours plus tard, sous les conseils de l’artiste, je fis conduis chez une psychologue réputé, qui s’était rendu célèbre par de nombreuses théories par lesquelles il avait réussi à décerner les plus grandes maladies mentales. Celui-ci se nommait Hermann Rorschach, scientifique et psychiatre. Je me revoyais sur cette chaise, les bras accoudés sur cette table, le spécialiste en face de moi qui me faisait dérouler des taches d’encre sous les yeux. J’avais six ans à l’époque, je me prenais au jeu. Je me souviens des textes exactes, de la conversation entière aux points et virgules. Je vais vous narrer dès à présents, l'échange entre moi le psychiatre. Les images défilaient une à une, je devais les commenter, par la suite, il émettrait son verdict sur ma personnalité.

Une enfance mouvementée [Fash Back] J9tI6PbZ30
Hermann Rorschach : Bonjour Daniel, je suis le docteur Hermann Rorschach, j'aimerais m'entretenir avec toi quelque temps. Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te faire de piqures, ni de quelconque opération. Je vais simplement te demander de répondre à des questions. Pour cela, je vais te présenter des images et tu devras me décrire ce que tu vois, d'accord ?
Daniel Strachleigh : Bonjour Monsieur... d'accord.
Hermann Rorschach : On va commencer par simple, qu'est-ce que tu peux me dire sur cette image ?
Daniel Strachleigh : Je dois vous décrire l'image ?
Hermann Rorschach : [Signe de tête]
Daniel Strachleigh : Je vois deux cochons, enfin plutôt un cochon qui se regarde dans l'eau, c'est pour cela que l'on en voit deux identiques. Mais c'est bizarre, ce cochon, il a des ailes... Il essaye de voler et il prend son envol, on dirait presque qu'il va sortir de l'image, c'est bizarre. Mais pourtant l'image ne bouge pas... Le noir et le blanc me donnent des frissons monsieur pourquoi elle n'est pas coloriée ? Je peux le faire si vous le voulez ?
Hermann Rorschach : Intéressant, volontiers Daniel, je te la donne à colorier après le test ça marche ?
Daniel Strachleigh : [Acquiesce d'un grand sourire]


Une enfance mouvementée [Fash Back] Rp8aqgebyL
Hermann Rorschach : Ça va pour le moment tu t'en sors très bien Daniel. On continue avec une seconde image, tu me la décris s'il te plait ?
Daniel Strachleigh : Oui Monsieur.
Hermann Rorschach : Je t'écoute...
Daniel Strachleigh : Elle est très rigolote celle-ci monsieur, [Ricanement] je vois deux ours bruns qui dansent la java, ils se tiennent les mains, je ne sais pas s'ils sont amoureux, mais ils ont l'air de bien rigoler ensemble, en plus ils portent un costume identique, un bonnet rouge comme celui de ma tante Patty. Elles sont très drôles vos images Monsieur.
Hermann Rorschach : Tu es très imaginatif comme enfant, c'est plaisant de voir tant de joie de vivre chez un enfant.
Daniel Strachleigh : [Grand sourire]


Une enfance mouvementée [Fash Back] KIUpXDRfA1
Hermann Rorschach : Alors comme troisième image, je te propose celle-ci, j'espère qu'elle va te plaire. Tu vois quoi ici ?
Daniel Strachleigh : Alors.. je vois deux femmes qui dansent, elle ont une grosse poitrine, c'est assez rigolo, mais elles tiennent toutes les deux une sorte de pot de fleur. Je ne sais pas ce que c'est que cette danse mais en tout cas elle est pas connue par chez nous. De chaque côté de la feuille, je vois des feuilles qui tombent, elles sont fanées parce qu'elles sont rouges...
Hermann Rorschach : Très bien, très très bien, continue...


Une enfance mouvementée [Fash Back] SY10SPsvIW
Hermann Rorschach : Alors ensuite je te propose un peu de couleurs toi qui m'a demandé de colorier la première image.
Daniel Strachleigh : Oh oui de la couleur !
Hermann Rorschach : Tiens mon garçon dis moi ce que tu vois !
Daniel Strachleigh : Je vois... je vois... difficile à dire, c'est très vague... Je peux la tourner ?
Hermann Rorschach : Fais donc fais donc !
Daniel Strachleigh : [Tourne l'image]J'ai l'impression de voir deux félins, je dirais dans le genre d'un tigre ou d'une panthère. Mais en fait, il n'y en a qu'une ! Parce qu'elle essaye de traverser un cours d'eau. C'est pour ça que l'on en voit deux, c'est son reflet. Elle traverse la rivière, elle part d'une sorte de butte de terre et elle essaye d'arriver sur une branche d'arbre. Le marron c'est la terre et le vert la branche d'arbre. Il ne faut pas qu'elle tombe dans l'eau parce que ça n'aime pas l'eau.
Hermann Rorschach : Parfait tu as tout dit !

Une enfance mouvementée [Fash Back] RXFknp6ep6
Hermann Rorschach : C'est bientôt fini, je n'en ai pas pour longtemps
Daniel Strachleigh : J'aime bien moi je trouve ça drôle !
Hermann Rorschach : Tu en penses quoi de celle-ci Daniel ?
Daniel Strachleigh : C'est de plus en plus dur... Je ne vois pas là...
Hermann Rorschach : Fais un petite effort pour la fin Daniel ! S'il te plait !
Daniel Strachleigh : [Tourne l'image]Heu... heu... Ah si ! En réfléchissant bien, j'ai l'impression de voir une plante, mais retournée, comme si quelqu'un l'avait déterré. Elle est entrain de mourir à cet instant. Il faut vite la replanter monsieur !
Hermann Rorschach : Qu'est ce qui te fais penser à une plante ?
Daniel Strachleigh : [Réfléchi]Le rose ici, c'est la fleur de la plante, le vert c'est les feuilles, mais elles sont très grosses et le marron là, c'est de la terre, enfin les racines de la plante.
Hermann Rorschach : Mais qu'est-ce qui te dit qu'elle va mourir ?
Daniel Strachleigh : [Réfléchi]Bah elle est à l'envers, c'est comme si moi je faisais le poirier pendant très longtemps, ma tête elle deviendrait alors toute rouge et j'aurais du mal à respirer.
Hermann Rorschach : Intéressant...


Une enfance mouvementée [Fash Back] XTcj1NTWAu
Hermann Rorschach : C'est la dernière et pour te faire plaisir, j'ai pris celle avec le plus de couleur possible, ça te va ?
Daniel Strachleigh : Merci beaucoup Monsieur !
Hermann Rorschach : Alors dis moi tout.
Daniel Strachleigh : Alors je dirais que je vois une sorte d'étoile de mer, ou non plutôt une même deux araignées qui tissent leurs toiles. Les toiles sont de couleurs différentes c'est super jolies. Mais quelque chose me chagrine, les araignées ont attrapé des mouches et elles sont entrain de mourir dans les filets. En fait ce sont de jolis pièges mortels... C'est triste...
Hermann Rorschach : Très bien Daniel, je te remercie, je te dis à bientôt !
Daniel Strachleigh : Oui au revoir monsieur !


Puis à la fin de la séance, le docteur prit du recul sur les mots qu'il venaient d'échanger avec moi. Il s'enferma dans son bureau pendant une petite heure. Il peaufina son verdict, il sortit de la pièce, il était 11 h 34, le vendredi 12 mai 1482. Ma mère écarquilla les yeux, mon père était outragé. Il venait de lire ceci provenant du spécialiste.

― Lorsque l'on perçoit chez le patient une analyse, on y associe un code qui correspond à certains critères psychologiques.

Analyse positive : Chez ce patient nous pouvons relever un certain nombre de caractéristiques frappantes, tout d'abord, l'enfant décèle toutes les formes des dessins (code C et F+), ce qui n'est pas toujours le cas chez tous les individus. Seuls les esprits les plus lumineux réussissent à le faire. Cela démontre que le jeune Daniel possède un esprit de synthèse et d'organisation hors du commun. De plus, il sait faire abstraction des problèmes, il est capable de garder les plus lourds secrets et même de les enfouir au plus profond de son cœur.

L'enfant se focalise sur des détails (code D) comme les ailes du cochon, ou sur le chapeau des ours etc... Tous ces petits détails révèlent une intelligence plus développée que la normale et un esprit logique et rationnel. C'est à dire, qu'il va procéder de la plus simple des façons pour déceler le plus gros des problèmes. Du haut de ses 6 ans, il m'impressionne personnellement, je n'ai jamais vu un cas pareil. Sa rapidité de réflexion est impressionnante. Toutes ses caractéristiques nous apportent des renseignements sur sa personnalité. C'est un garçon ouvert et loin d'être timide. J'ai pu déceler dans son ton de l'ironie et même de la moquerie, ceci est très rare pour un garçon de son âge, il aime faire rire.

Daniel insiste beaucoup sur les formes, dans les trois premiers dessins, il approfondit plus la forme que la couleur (code F-), ce que je peux en dire c'est qu'il est capable de maitriser ses émotions et il est réaliste sur la vie qu'il mène. Il ne sera en aucun cas trop ambitieux, même si un jour il lui est pris de rêver. Il sera très réaliste sur le comment et le pourquoi de le réaliser. Son esprit synthétique lui permettra d'être un enfant de bonne augure sans le moindre problème scolaire.

L’enfant insiste plusieurs fois sur le mouvement (code K) ; celui du cochon avec les ailes, celui de la panthère qui traverse le cours d'eau, les femmes qui dansent. Ceci montre que c'est un esprit créatif et dynamique. Il ne sera jamais déçu de ses choix, il fera toujours le bon, son esprit analyse le juste milieu pour ne pas être perdant. Je pense que son esprit est un atout majeur de sa personnalité.

J'ai pu remarquer d'autres éléments de sa personnalité, sans les comparer au test. Il est très sérieux, très poli. Daniel a dû suivre une éducation des plus stricte et autoritaire. Il est très sage et sait à qui il a affaire. Sa façon de parler se modifie en fonction de la personne interloquée. C'est un garçon très souriant qui respire la joie de vivre, il est d'ailleurs très épanouit, on peut le remarquer avec ses descriptions très approfondies. Il est très investi dans ce qu'il fait, c'est un garçon très travailleur et en soif de réussite.

Analyse négative : Ce qui est troublant chez cet individu, c'est que l'on relève des codes différents, c'est à dire que l'on trouve des antipodes pour chacune des phases d'analyses. J'ai l'impression que Daniel possède un double. Comme s'il était habité de l'intérieur, comme s'il possédait deux personnalités et ses deux personnalités sont totalement différentes l'une de l’autre. Prenons cet exemple probant qui illustre bien les faits. Il trouve sur le dernier dessin des mouches marrons prisent dans un filet. C'est la première fois que l'on me cite cet exemple. Cela sous entend qu'il manque de confiance (code clob)... Ces deux tâches marrons sont toutes les deux à l’extrémité du dessin, dévoilant une personnalité tout à fait contraire à ce que j'ai pu dire au-dessus ; il serait dès lors agressif et conformiste et il aurait tendance à avoir des pulsions très meurtrières. Le pire c'est qu'à un moment, il s'est focalisé uniquement sur la couleur du dessin, ceci montre qu'il sera amené à un moment à être très violent, à la limite d'être incontrôlable (code C).

Daniel est un cas unique, le fait que sur les images une à trois, il se focalise sur la forme et que sur les images 4 à 6, il se concentre sur la couleur puis la forme. Ce détail génère chez lui, un changement de comportement fréquent, passant d'un caractère doux à un caractère très impulsif. (code CF)

Ce que je peux en conclure avec tous ces détails observés sur le patient, c'est qu'il souffre d'une schizophrénie pseudo-psychopathique. Cet état est considéré comme un trouble à caractère pré-schizophrénique où l'adolescent a des comportements d'opposition importants envers son entourage en présence de troubles de la pensée, phases délirantes et d'impulsivités. Il coexiste alors des passages à l’acte très violents et des symptômes dissociatifs comme une grande froideur affective. Cela peut soit se calmer à l'âge adulte ou alors s’aggraver...

C'est ainsi que tout bascula. J’allais passer de la plus belle des vies, à la pire jamais imaginée. Mes parents sous l’avis du médecin, décidèrent de m’enfermer dans un hôpital spécial. La décision ne fit pas si facile à prendre pour eux. Ils s’apprêtaient à enfermer leur fils adoré dans un centre pour les fous, celui qu’il venait d’élever, celui qu’ils avaient tant chéri depuis toutes ses années. Je n’en reviens même pas encore aujourd’hui du geste qu’ils s’apprêtaient à faire.

Le soir, après être passé chez le psychiatre, je ne rentrais pas chez moi. J’attendais seul dans la salle d’attente. Mon père et ma mère eux, discutaient des solutions possibles qui s’offraient à moi pour essayer de devenir un garçon normal. Aux alentours de 15 h de l’après-midi, mon père sortit le premier du bureau. Il me regarda d’un œil effrayé, puis me dévisagea. Il avait les larmes aux yeux puis vint le tour de ma mère qui sortit de la pièce, elle sanglotait, un mouchoir sur le visage. Le docteur lui était blanc, sans émotion. Mon père et ma mère se postèrent devant moi, j’avais l’impression d’être un inconnu, comme s’ils se tenaient devant moi pour m’adopter, comme s'ils essayaient de voir si je n’avais pas de défaut mais pourtant, les défauts étaient bien là ! Mais dans ma tête…

Puis vient la séquence émotion, je crois que ce fut la pire de toute ma vie. Même en ayant démoli un monument puis avoir été poursuivi par des marines. Aucune des émotions que j’ai connues jusque-là, n’a égalé celle-ci. Ma mère s’agenouilla pour se mettre à la taille, elle fit une énorme accolade puis sanglota une nouvelle fois. Elle me tenait la tête de sa main droite puis me frottait le dos de l’autre. Dans ce moment d’émotion, elle me parla dans l’oreille et depuis ce jour, je n’ai jamais oublié ce qu’elle me dit.

― Daniel, que tu sois malade, fou ou quoi que ce soit, tu resteras toujours mon fils, le mien, celui que j’ai aimé, ce que j’ai chéri depuis tant d’année, toi à qui j’ai fait des câlins, toi à qui je dorlotais quand tu faisais des cauchemars. Ne l’oublie pas, je serais toujours là pour toi, je viendrais te voir le plus de fois possible, tous les jours s’il le faut. Je t’aime mon chéri…

Elle me fit un énorme baisé sur la joue puis sur la bouche, elle me regarda droit dans les yeux, puis laissa couler une larme que je tentais de rattraper au vol. Ce fut le tour de mon père, qui lui dans son tempérament, tourna la scène à l’ironie. Il s’avança vers moi, fit le même geste que ma mère, mais il me fit un semblant de coup de poing. Il le faisait toujours pour rigoler, il glissait son poing sur mon menton et ripait en signe d’affection. Il ajouta :

― Dan' toi mon petit prince, je te promets que, moi ton père, je serais toujours avec toi à tes côtés, ici ! Et que si tu as un coup de blues un jour, que tu te sens triste. Je t’offre ceci, prend le. Comme ça tu penseras à nous…

Il me pointa le cœur pour me dire que mes deux parents sculptaient mon cœur et que je n’avais pas à m’inquiéter. Ils partirent main dans la main. Ils me jetèrent un dernier regard et passèrent l’embrasure de la porte. J’ouvris le cadeau que mon paternel venait de me livrer, je déchirais le papier cadeau emplit d’étoiles, d’or et des couleurs. Et je vis avec stupéfaction, une cadre avec une photo à l’intérieur ; c’était moi nourrisson avec ma mère et mon père me serrant dans leurs bras.

Je tiens dans mes mains aujourd’hui cette relique qui me fera toujours verser un sanglot. C’est à partir de ce jour, ce vendredi 13 que ma vie sombra dans les abysses. Je fis conduis dans un centre d’enfermement. Le docteur Hermann était des plus sympathiques, mais je détestais la façon dont il avait de me prendre pour un abruti. Nous étions arrivés à destination, je sortis du carrosse et je me postais devant le hall d’entrée. Mes yeux se virent couler des larmes, un sentiment de dégout montait en moi, puis une envie violente de taper vint. Je me calmais, je respirais très fort, mais mes larmes ne cessèrent de couler. Cet emprisonnement allait mener à ma perte. Cet environnement si glauque et putride était attristant. Les murs gris, la toiture noire, le lierre qui grimpait le long des façades. Le soleil se cachait devant l’atrocité de la scène et les nuages gris prirent place. Je me devais d'écrire une nouvelle histoire, je passais de Daniel l’enfant surdoué à Daniel l’enfant aliéné…

Qu’allait-il devenir de moi dans cet hôpital…

[Prochain chapitre : "L’hôpital de la mort"]


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Mer 10 Juil - 16:41















Daniel Strachleigh

« UNE ENFANCE MOUVEMENTEE [FLASH BACK] »


Chapitre II : L'hôpital de la mort !

Je pénétrais le porche de l’hôpital. J’étais comme une vache que l’on menait à l’abattoir. Je ne savais pas ce que j’allais devenir, mais mon destin était alors tracé. Je parcourrais les lieux de cet asile. Etant un nouveau venu, je devais remplir des formulaires de bienvenue. C'est-à-dire remplir des documents sur moi. Mon nom, nom prénom fin une démarche administrative très simple, puis en fin de page. Le document me demandait de remplir des informations sur des activités potentielles qui pouvaient me plaire, des peurs éventuelles. Des informations permettant de mieux me comprendre, pour que mon séjour dans cet hospice de fous se passe le mieux possible. C’est alors que je pris le stylo entre mes mains, je me mis à écrire sur la feuille à droite de « Vos activités » ; « Laissez-moi tranquille ». Ensuite devant la case, « Peurs éventuelles » ; je griffonnais à l’encre : « Peur de tout et de rien, je demande juste que l’on me laisse tranquille ! ». L’infirmière qui était à côté de moi vit que je venais de finir de remplir le formulaire de bienvenue. Elle me le piqua des mains et le donna au docteur, des chuchotements retentir non loin de moi. Leur discrétion était incroyablement audible, je percevais tout dans leur conversation et la sagefemme soutint :

« Dois-je le mettre en cellule d’isolement ? »

Sa voix un peu rauque, signifiait qu’elle fumait comme un pompier, le stress de travailler dans cet hôpital, favorisait sa dépendance au tabagisme qui pourrait aller jusqu’à la dépendance à l’alcool. Le docteur avec qui elle échanger lui retint le bras, elle semblait prête à partir pour aller chercher une camisole. C’est alors qu’il continua dans un chuchotement audible :

- « Laisse le celui-là, il n’est pas comme les autres, son cas n’est pas grave dans l’absolu, il faut simplement le surveiller. Il est atteint d’une schizophrénie qui décuple sa personnalité, mais pour le moment, sa double personnalité ne donne pas signe de réveil, donc pour l’instant il n’est pas dangereux pour les autres enfants. Amène le dans la salle de détente, donne lui un cachet rose et fait lui connaître les autres enfants. »

Elle hocha la tête et entama une marche vers l’avant. Elle arriva à ma hauteur et me parla comme une débile profond.

- « Tu viens avec moi Daniel, je vais t’emmener dans la salle de récréation. Là-bas, il y a plein d’enfants comme toi qui ne demande qu’à jouer. »

Son air hautain m’agaçait au plus haut point, sa façon de s’exprimer avec moi me courrait sur le haricot. J’arrivais au niveau d’une grande pièce, où des dizaines d’enfants semblaient jouer, des filles jouaient à la cuisine, des garçons jouaient à la guerre et puis d’autres étaient tous seuls. Ils semblaient perdus. Avant de pénétrer dans la pièce, la sage-femme me donna un caché qui ressemblait à un bonbon. En tant qu’esprit perspicace je le savais que ces comprimés était des calmants pour minimiser les risques de crises. Il ne fallait pas semer la pagaye dès les premiers jours.

Je m’avançais dans la pièce de jeux, je cherchais un recoin calme sans bruit et surtout isolé. Je vis alors une bute composé de matelas vert et jaune. Je mis assis en tailleur et me mis à réfléchir. Je me demandais combien de temps je devais rester en ces lieux ou alors comment m’y échapper. Mes parents m’avaient délaissé en ces lieux, je ne comptais pas y rester. C’est ainsi que ma vie commençait. C’est alors que je me vis interrompu par un individu, non pas une infermière, non pas un docteur mais par un enfant. Il semblait être du même âge que moi, lui aussi était seul, il venait de quitter son poste non loin de moi pour venir me parler. Il ne fallait en aucun cas être méchant avec lui. Mon intégration dans l’enceinte était en jeu. Il intervint :

- « Bonjour Daniel, moi c’est Carlin, je présume que tu es le nouveau ? Toi aussi tu te demandes ce que tu fais là ? »

Son impertinence me plut beaucoup aux premiers abords. Il connaissait déjà mon nom. Il semblait être une vraie petite fouine. Je me devais de rester froid pour connaître plus de choses sur sa personnalité.

- « Je ne sais pas d’où tu connais mon nom en tout cas, je ne suis pas venu dans cette enceinte pour me faire des amis, alors si tu as fini ta causette, tu peux disposer, je ne suis pas le partenaire que tu souhaites avoir ! »

Comme je l’avais deviné, il n’était pas du genre à lâcher le morceau comme ça, plus on parlait plus on installait un climat de confiance en nous deux, il avait compris mon petit jeu et moi le sien. Il continua :

- « Je viens d’East Blue tout comme toi, je viens d’une petite ville dans le fond de cette mer. On m’a amené ici parce que je suis somnambule et que je provoque des misères la nuit. Et toi tu es ici pour quelle raison ? »

Son air de bon enfant m’agaçait, mais je continuais à parler avec lui. Un sourire se décrochait de ma bouche et lui aussi, le climat de confiance était finalement installé. Je lui dis :

- « Je suis schizophrène, je suis composé de deux personnalités, cependant comme peu le, nier les docteurs et infermières, je suis venu ici en prévention de ma maladie mentale qui peut se réveiller à tout moment de ma croissance. Cependant, elle peut se réveiller demain, comme dans vingt ans, comme jamais ! »

Ses yeux s’écarquillèrent, je pensais qu’il allait prendre peur à l’annonce de mes symptômes, sa bouche commençait à s’ouvrir et il répondit :

- « Oh mais c’est injuste tu es enfermé ici en prévention de ta maladie. Moi je suis enfermé ici depuis six mois aujourd’hui. C’est vraiment l’enfer, du haut de mes dix ans, je peux te le dire Daniel c’est l’enfer total, il te gave de gélules en te laissant penser que c’est des friandises. C’est pour ça que je fais semblant de les avaler, je n’en ai pas pris une seule depuis 3 mois. Regarde ces pauvres enfants, ce sont des zombies, ils jouent enfin ils semblent jouer mais ils ne savent pas ce qu’ils font, c’est dramatiques. »

Son sens de la déduction m’interpela, il ne semblait pas si sot qu’il n’en donnait l’impression. C’est alors que je lui proposais un marché.

- « Très bien, très bien. Tu as réussi mon test à merveille. Je serais franc avec toi, je ne compte pas rester ici toute ma vie, c’est pourquoi je vais élaborer un plan durant ma scolarité ici, je vais dépoussiérer les moindres recoins de cet établissement pour pouvoir faire le meilleur des plans d’évasions et ensuite je construirais ma vie. Soit tu me suis soit nos chemins se séparent maintenant ? »

Il me regarda intrigué, je compris qu’il n’avait pas encore cerné le personnage. Il me lança un clin d’œil et parla :

- « Je te suis camarade ! »

C’est ainsi qu’une cohésion se forgea entre nous deux, nous étions devenus copain comme cochon comme qui dirait. Nous faisions les pires coups ensemble. Nous avions les mêmes façons de penser, les mêmes façons d’agir et les mêmes façons de réagir. Les années passèrent, les jours se ressemblaient tous. Nos bêtises pas contre n’étaient jamais les mêmes c’est ce qui donnait un peu de peps à cette banalité. Un jour alors que nous passions devant le bureau du directeur de cet hospice. Nous avons surpris, celui-ci avec une dame. Sa porte de bureau n’avait pas été fermée complètement. Nous vîmes pour la première fois un rapport sexuel, cependant celui n’était pas commun, le directeur de l’établissement y mettait beaucoup d’entrain et battait même l’infirmière. Elle n’avait pas l’air de se plaindre, elle poussait des cris, des gémissements. A l’époque je trouvais ça dégoutant, mais aujourd’hui je compris que c’était tout bonnement la nature humaine. Le jour suivant, on entendit parler de nous dans ce même bureau, aucun coït n’était en cours, mais plutôt un constat de nos années passées au sein de cet hôpital. Un bon nombre d’infirmières signalait que nous étions des petites teignes et que nous étions bons qu’à foutre notre merde là où l’on passait (Je retranscris mots pour mot) Le directeur prit notre défense, en attestant de notre maladie. Il prit comme décision d’augmenter la dose des calmants, mais cela n’avait aucun effet sur nous puisque nous ne les prenions pas…

Le quotidien est un mot redondant et presque absurde. Vivre une action à répétition, refaire ce que tu as fait la veille. C’est alors que ce quotidien se vit chamboulé par un événement que même moi avec mon esprit perspicace n’aurait pu prévoir.

Un des enfants de l’hôpital reçu la visite de ses parents enfin de son parent, cependant l’individu avait l’air très louche. C’est ainsi que le jeune enfant tout content de la visite de son parent, reçu un cadeau. Après la visite, nous l’encerclèrent tous pour lui demander comment ça c’était passé (Pour information peu de monde reçoit de visite de ses proches, du fait que nous sommes des rebus de la société). C’est alors qu’il nous raconta sa rencontre, il nous épela les paroles de l’individu mot à mot. La maladie de ce jeune homme était de parler tout le temps et de retenir tout ce qu’il entendait. C’est pourquoi, il entendit les paroles de son père voulant tuer sa mère. C’est pourquoi le lendemain, il le cria haut et fort dans la maison, c’est pourquoi il est ici aujourd’hui.

Il ouvrit son cadeau, il était emballé dans un vulgaire papier cadeau. Il cria un grand « WHOUAAH ! ». Le paquet refermé un énorme fruit, très étrange mais le il avait l’air fameux ! Le jeune garçon très généreux soutint :

- « Et si on partageait tous ensemble, de toute façon, je n’arriverais pas à le manger tout seul. Venez, on le partage ! »

Sa générosité n’avait pas de limite, ce n’était pas la première fois qu’il partageait ses cadeaux. Il coupa des parts égales de façon à ce que tout le monde en ait. Par politesse, notre communauté de malade l’attendait pour croquer un bout. Il cria après avoir tout partagé :

- « Bon appétit à tous ! »

Je m’embrassais de coquer dans ce fruit fameux, dès lors que le gout arriva au niveau de mes papilles. Un sentiment de dégout monta en moi. J’avais envie de vomir. C’est alors que je tombais à la renverse et puis plus rien.

Des jours avaient passé, je ne savais pas combien de temps j’avais été dans le coma, mais à mon réveil Carlin était à mon chevet et l’individu au fruit aussi. Ce fut le premier à prendre la parole :

- « Je suis désolé Daniel, le fruit était pourri, un animal a dû le manger de l’intérieur, tout le monde a été malade mais toi tu es carrément tombé dans les pommes. Je suis sincèrement désolé. »

Je lui tapotais sur l’épaule pour lui montrer en signe de gratitude de son geste de générosité que ce n’était rien. Puis Carlin reprit la conversation :

- « Tu es resté dans le coma pendant plus de trois jours, ça aurait fait quatre jours dans une heure environ. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais tu es le seul à avoir connu ces symptômes. Le reste de la bande à simplement vomi pendant quelques heures. »

Je ne savais pas trop ce trop ce qu’il venait de m’arriver, mais ces quelques années dans cet hôpital m’avait faire devenir quelqu’un auprès des autres. Nous étions une communauté, nous étions des êtres soudés et nous avions tissés des liens. Nous avons tous faits abstractions de nos maladies. C’est ainsi que je clos ce chapitre, j’ai découvert un monde où l’on accepte mes différences. Cependant, qu’allais-je devenir dans cette école. Des faits divers allaient être révélés. Coming soon !

[Prochain chapitre : "La découverte d'un nouveau pouvoir"]

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