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| Jeu 28 Fév - 7:30 Quand il faut apprendre, au plus grand sacrifice, qu'il faut savoir perdre des batailles pour gagner la guerre ... Il pleuvait. Cette fine eau qui tombait des nuages gris rendait le sol du bateau glissant. D'ailleurs, on dirait presque qu'il faisait nuit en cette fin d'après-midi, ces maudits nuages gris cachaient le soleil. C'est un temps de chien, que confirma un pirate pas très loin. Ce même pirate confirma que le sol glissait en s'étalant par terre. Après des vulgarités lâchées sous le signe de l'énervement, l'homme se releva, sortit son épée et descendit du bateau pour se battre. Mike n'arriva pas exactement à comprendre ce qui se passait, partout des blessés, parfois même des morts. Il dirigea son regard un peu paniqué vers sa complice, Aria. Le roux la regarda quelques instants et prit sa flûte traversière en main afin de dégainer sa fine épée. Celui-ci se souvenait de la situation, la femme à laquelle ils allaient faire face, a détruit la vie de la jeune fille et avait également eu un impact sur le passé de Mike. Il est vrai que c'était cette morue, qui avait emprisonné le jeune garçon pendant plus d'un an sur son bateau, le rouquin ne la portait pas vraiment dans son cœur. Il attacha l'étui de sa flûte à sa ceinture comme il avait pour habitude et descendit du bateau. Une fois en bas, le jeune homme se fit pousser par des pirates qui remontaient avec un blessé. Le jeune roux, qui avait reculé devant la scène, marcha sur la main d'un homme et, s'excusant de la maladresse, retira son pied. Le malheureux sur lequel il avait marché n'est pas mort et implorait de l'aide. Mike se baissa pour porter le pauvre homme, mais un autre lui hurla dessus.
"Ne l'aide pas, achève le ! Il fait partie de l'équipage de Dolly."Dolly, qui est-ce ? Une fille atterrit devant eux et d'un coup de dague, acheva le blessé en lui tranchant la gorge, éclaboussant le musicien de sang."Et comment je sais qui je dois tuer ou pas ?"Une voix féminine hurla qu'il ne doit pas attaquer, seulement se défendre en avançant en direction du bateau adverse. Sans trop réfléchir, épée en main, il marcha. Ses premiers pas se firent sentir maladroits et inquiets. Il essuya un peu de sang qu'il avait sur le visage et sans faire attention, quelqu'un le chargea avec une épée. Il eut à peine le temps de dire "Ouf" qu'un autre épéiste eut pris place devant lui, bloquant l'épée adverse avec la sienne."Gaffe garçon, c'est pas un défilé d'mode ici !"Mike s'écarta et laissa les deux se battre. Il entendit quelqu'un courir dans sa direction, il tendit son épée et avança doucement. Un garçon fonça vers lui et c'est alors qu'un duel à l'épée commença. Les deux étaient rapides, mais alors que le roux passait son temps sur la défensive à bloquer les puissants coups, l'adversaire arrivait à le renverser. Mike était allongé là, dans la boue, laissant le brun lui sauter dessus, avec un réflexe, le roux leva son pied et le fit valser au-dessus de lui, évitant ainsi un coup. Son adversaire avait ramassé une épée supplémentaire, prise à un cadavre. En panique, le musicien chercha également une épée mais n'en trouva pas. Il évita la charge de l'adversaire, le laissant foncer dans une barrière. Le brun était bloqué, il avait une jambe et la tête coincées entre les planches de la clôture. Mike marcha doucement vers lui remarquant que les deux épées étaient au sol, le brun utilisa inefficacement ses mains pour essayer de se dégager de là. Il se débattait et lorsqu'il sentit l'épée de Mike posée dans son dos il se figea, suppliant de le laisser en vie."Tu veux la vie sauve, en quel honneur, pour tuer plus de gens ? Regarde donc le ciel, c'est une belle journée pour mourir."Regardant lui-même le ciel, le rouquin planta son épée dans le dos, transperçant le cœur du garçon qui devait avoir le même âge que lui. Il sortit la lame délicatement et enleva le sang avec sa veste, après tout, elle était foutue à présent. Le roux fit demi-tour et regarda ses chaussures, elles étaient dégueulasses, pleine de boue et pour couronner le tout, la pluie tombait de plus en plus. Il était trempé. Ce n'est pas pour autant que Mike laissa tomber, on lui avait dit d'aller au bateau de Dolly, ce qu'il avait pour but. La ville dans laquelle il avait fait tant de choses était en train de se faire piller et au loin, un enfant pleurait. Malgré le fait qu'il y avait du bruit dans tous les sens, le roux couru et trouva le petit être dans les bras d'une femme allongée au sol, en sang et sans vie. À ce moment, la panique prit le dessus sur le jeune homme, comment allait-il sauver un bébé ? Il ne pouvait pas le laisser là, mais ... Sans vraiment réfléchir il prit l'enfant et se cacha derrière un mur. Le petit n'avait pas plus de six mois, enfin, de vue, il n'était pas très grand, cinquante-cinq centimètres environ. Le petit fixa le jeune homme, celui-ci, ayant rangé son épée, lui donna la main. Ils retrouvèrent tous les deux un sourire qui semblait, dans ce cas, inespéré. Mike devait sauver ce petit orphelin. Il se pencha pour voir si la voie était libre, mais il était évident que non, le village était un vrai champ de bataille, la pluie tombait fortement à présent, les coups de feu et d'épée se faisaient entendre de chaque coin, le sang peignait les murs et recouvrait le sol. Une tragédie était le mot qui vint à l'esprit du musicien. Tenant l'enfant fermement dans ses bras, il sortit de l'ombre et commença à se diriger vers le bateau d'Aria, mais il fut arrêté net dans son élan en sentant que quelque chose l'avait heurté. Il baissa son regard et pleura devant le petit."Quoi ... Une balle perdue ? Mais ... C'est pas possible ! Non !"Tout explosa dans la tête du garçon qui enfonça la porte d'une maison. Il monta à l'étage et posa le corps sans vie à présent du petit sur un lit. Le roux marcha dans tous les sens, faisant ainsi les cent pas et hurlant de douleur. Accompagné par un sanglot, il leva la tête vers le plafond, s'adressant à une force supérieure ..."Comment est-ce possible, quelle était la probabilité qu'une balle perdue vienne toucher ce petit, pourquoi ? Pourquoi ?"Quelqu'un montait les escaliers. Mike, toujours en pleurs, dégaina rapidement son épée et la pointa sous le cou de l'arrivant des lieux._________________ | | | | |
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| Jeu 28 Fév - 10:00 D’un coup vif et net, Aria dégaina le sabre d’un pirate allié à côté d’elle et trancha la tête de son adversaire. Elle avait de la force dans les bras, mais il fallait bien avouer que les armes de ses camarades, très aiguisées, lui facilitaient la tâche. Les corsaires de Dolly ravageaient l’île à une vitesse affolante. En un après-midi, ils avaient atteint les côtes opposées où avaient accosté les Aquilons. Pendant que la jeune ingénieur retrouvait son ami à la lisière de la forêt, son équipage avait changé le bateau de place pour se rapprocher le plus possible de leur cible principale, Dolly. Depuis lors, les épées s’entrechoquaient et provoquaient un brouhaha incessant.
La jeune pirate portait en bandoulière, dans son dos, son fusil tandis que sa ceinture était égaillée par plusieurs armes dangereuses et d'une sacoche. Elle était chargée, pourtant sa vitesse de déplacement n’en était pas réduite. Qui pourrait imaginer la force qu’un si petit corps pouvait contenir ? La charpenterie n’était pas un métier de femmes, disait-on. En réalité, cela permettait aux individus femelles à forte constitution ou à celles ayant du plomb dans la cervelle et du muscle dans les bras d’obtenir une grande réputation. Aria en faisait partie.
Elle soupira. Après l’avoir essuyé elle rengaina le sabre dans l’étui dont elle l’avait sorti. Ses pas la menèrent vers le centre du village. Il fallait qu’elle retrouve Dolly. Son visage inexpressif se jeta sur le rouquin qu’elle avait retrouvé quelques heures plus tôt. Mike. Il tenait quelque chose dans ses bras, des larmes coulaient le long de ses joues tâchées de sang. Que lui était-il arrivé ? Tout à coup, le visage de la jeune fille se décomposa et devint pâle. Elle courut à la suite de son compagnon d’armes et pénétra vivement dans le bâtiment.
L’entrée donnait directement sur un escalier montant, tandis que le cadavre d’un homme d’une trentaine d’année gisait, vidé de son sang, dans l’entrebâillement d’une porte. La jeune fille détourna le regard, elle ne pouvait que trop se souvenir de l’odeur des cadavres. Ces bouts de chairs destinés à se putréfier, tous autant qu’ils étaient. Cette pensée l’horrifiait mais ne fit pas bouger son expression inquiète. Mike était sa priorité, et sans attendre elle grimpa les marches deux à deux. Une fine épée se pointa sur sa gorge et lui entailla un bout de peau, faisant couler une goutte de sang le long de sa peau déjà pâle.
Les yeux d’Aria furent aussi rapides que son cerveau. Elle recula, dégaina sa matraque, se baissa légèrement et s’apprêta à asséner un violent choc électrique à son ami lorsqu’elle reprit enfin le contrôle d’elle-même. Plusieurs milliers de volt dans le corps, ça avait le don de vous assommer un petit moment… à condition d’y survivre évidemment. La pirate remit le bâton à sa ceinture, Mike n’avait rien, il semblait juste être tâché par le sang d’autres personnes. Le soulagement se lit sur le visage d’Aria, puis son regard détailla la chambre. Un berceau trônait tel le privilégié de la maison. Il occupait à lui seul un espace facilement accessible. Il était beau, avec ses fanfreluches et ses carillons qui le surmontaient, attachés par un petit bâton flexible et quelques fines ficelles.
Mais quelques petites taches de sang venaient gâcher la vision de ce magnifique lit. Un coup de vent s’engouffra par une fenêtre cassée de la chambre. Aria s’avança, pencha la tête sur le berceau tout doucement et ne put retenir un cri d’horreur. Il fut brutal, aigu, et s’arrêta rapidement. Un petit trou rouge avait transpercé la poitrine d’une poupée de chair. Un petit bébé allongé paisiblement s’était éteint dans un sourire innocent. Sans réfléchir à ce qu’elle faisait, la jeune fille se posa contre le torse de son ami et dit d’une voix à peine audible :
« - Il faut qu’on arrête ça, Mike. Il faut qu’on arrête ça. »
Reprenant un peu de contenance et après avoir essuyé les joues du jeune homme avec un mouchoir, Aria expliqua la situation. Erwin et les meilleurs membres de l’équipage étaient partis pour aborder le bateau de Dolly, ils étaient sûrement déjà en train de se battre. Eux deux devaient les rejoindre. La soif de vengeance d’Aria perçait facilement à travers ses paroles et elle n’était guidée à présent que par cela.
« - Dolly a tué ma mère, Mike. C’est à mon tour de la tuer. »
En disant cela, la jeune fille prit son revolver dans sa main et dit au jeune homme d’ouvrir le chemin vers le sud de l’île, de sorte à rejoindre le bateau de la morue. | | | | |
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| Ven 1 Mar - 13:59 Quand il faut apprendre, au plus grand sacrifice, qu'il faut savoir perdre des batailles pour gagner la guerre ... Le soulagement chez Mike se fit vite sentir quand il vu que ce n'était qu'Aria. Celle-ci était vraiment réactive, en à peine une seconde elle avait eu le réflexe de sortir sa matraque et de viser la jambe de Mike. Ce qu'elle ne fit pas, elle réalisa rapidement que c'était son ami et rangea son arme. Le roux était encore en pleurs, c'est honteusement qu'il laissa son amie se diriger vers le berceau. Le rouquin baissa la tête, laissant les larmes tomber sur le vieux planché qui habillait le sol afin de former des ronds foncés. Lorsque la jeune charpentière arriva au berceau, Mike fronça des sourcils comme pour atténuer le court mais aigu cri d'effroi d'Aria. Après cet horrible instant, elle se jeta presque dans les bras du jeune homme, collée à son torse. Il la serra doucement contre lui puis la relâcha quand celle-ci sortit un mouchoir de soie blanc. Elle l'amèna délicatement contre les joues du rouquin, essuyant ainsi les larmes et un peu de sang.
"Il faut qu'on arrête ça, Mike. Il faut qu'on arrête ça."
Finissant de se faire essuyer le visage par son amie, le roux leva les yeux vers elle, la laissant parler. Elle expliqua qu'ils devaient retrouver le bateau de Dolly. Elle ajouta en même temps qui était cette odieuse femme. Erwin, le père d'Aria, devait sans doute déjà être en train de se battre sur le navire, il fallait les aider. Guidée par la vengeance, Aria continua de parler.
"Dolly a tué ma mère, Mike. C'est à mon tour de la tuer."
La vengeance n'avait jamais été une façon de mener une vie ou un combat pour Mike, mais il voulait aider sa jeune amie, la soutenir. Il jeta un regard sur le berceau et s'approcha de celui-ci, enlevant sa veste pour recouvrir le corps du petit être sans vie. Il ferma les yeux quelques secondes quand un tir de canon à l'extérieur le fit réagir. Aria, quant à elle, était déjà prête à partir, révolver en main, elle fit signe à Mike de passer, lui demandant d'ouvrir le chemin, il fallait se diriger vers le Sud pour se rendre au bateau.
"Oh mon Dieu ... Marc !"
En descendant les escaliers, le roux se rendit compte qu'un homme était allongé au sol, vidé de son sang, la trentaine, brun et à la moustache bien taillée, c'était l'un des rares amis de Marcel. Mike se mit à genou près du corps de l'homme et dans un geste vain, tenta de prendre son pouls, mais il était bel et bien mort. D'ailleurs, le musicien se demanda où était son ami forgeron, fallait le retrouver aussi. Il se releva et chevaucha le cadavre, gardant un œil sur Aria et lui souriant un instant. La porte de la maison était ouverte et après quelques regards jetés à l'extérieur, le roux attrapa la main de son amie et sortit en courant, la tirant presque.
"Marcel !"
Le roux se retourna et expliqua à son amie qu'il devait aider le vieux forgeron et qu'il la retrouverait au bateau pour aider Erwin. Il la regarda dans les yeux, lui sourit et lui déposa un baiser sur la joue. Lâchant la main de la jeune fille, c'est toujours en courant qu'il se dirigea vers l'homme au sol et paniqué. Un grand homme baraqué fit face à Mike et celui-ci lui ordonna presque d'aller aider Erwin. Le roux le reconnu, c'était l'épéiste qui l'avait défendu plus tôt mais le musicien l'ignora, il l'évita et se jeta au sol lorsqu'il fut à côté du forgeron. Le vieil homme tremblait de peur et le rouquin lui prit la main, lui demandant de se lever. Il arriva à faire s’asseoir son ami quand celui-ci lui expliqua qu'il ne sentait plus ses jambes et qu'il ne voyait plus.
"Je ... C'est pas grave, je vais t'emmener en sécurité, hein ! On, on va s'en sortir, c'est pas la première attaque de pirate qu'on voit ... Même si celle-ci dégénère par rapport à l'habitude."
Mike prit Marcel sur son dos comme il put et se dirigea vers une maison qui n'était pas détruite, une chance. Lorsqu'il arriva, il tenta d'ouvrir la porte mais elle était bien évidemment fermée à clé, c'est la raison pour laquelle il posa le forgeron au sol. Après avoir pris un peu d'élan, il enfonça la porte et se retrouva au milieu d'une pièce où deux armes furent braquées sur lui, mais pas longtemps. Les deux femmes reconnaissant le jeune rouquin, acceptèrent de cacher Marcel. La maison était un Paradis dans l'Enfer qui faisait place dehors, malgré le fait que deux enfants pleuraient, que les femmes étaient terrorisées et que Marcel était blessé, c'est sans doute ici qu'on était le plus en sécurité. Il ne resta pas longtemps à l'intérieur, il devait à présent rejoindre Aria.
"Grouille-toi, on a pas toute la journée, Aria t'attend !"
Il était encore là lui ? L'épéiste prit Mike par le poignet et l'entraîna à travers le champ de bataille qui ne se calmait pas, à croire que les hommes des deux équipages, malgré les blessures, se battaient sans fin. Ils arrivèrent enfin face à la coque du bateau qui n'était pas immergée. En regardant derrière lui, c'étaient des cadavres sur quoi Mike avait marché et dans un désespoir total, il affirma quelque chose qui semblait d'une logique sans faille.
"Vivement qu'on en ait terminé !"
Celui-ci prit sa flûte en main et dégaina son épée, au cas où. Il attendait impatiemment que son amie agisse. L'homme qui avait mené Mike ici partit, montant sur le bateau par le pont qui n'était pas loin d'où ils se situaient. Il rattacha l'étui à sa ceinture et laissa son épée s'incliner vers le sol.
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| Dim 10 Mar - 22:54 Le cadavre du rez-de-chaussée était une connaissance de Mike, du moins à ce que voyait Aria. Ne l’ayant pas observé plus tôt, elle s’attarda quelques secondes sur son visage carré, propre malgré la mort. Quelques mèches brunes, courtes, cachaient son front tandis que sa moustache révélait un côté méticuleux à cet homme décédé. Il s’appelait Marc. C’est tout ce que la jeune pirate pouvait dire sur lui, et elle n’en demanderait pas plus. Trop de noms à se souvenir, trop de morts à honorer. Une ombre de tristesse traversa à nouveau ses traits, comme si la présence du musicien la rendait plus vulnérable. D’habitude, elle serait passée sans rien montrer, gardant un masque inhumain sur le visage. Pas aujourd’hui.
Le corps froid du bébé à l’étage était à présent recouvert de la veste de Mike, le jeune garçon la lui ayant appliqué tel un linceul accompagnant la mort. Aria y repensa brièvement, se demandant à quel point ses petits membres flageolants étaient devenus froids et rigides. Elle eut un haut le cœur, rapidement contrôlé par son indéniable force de caractère. Ses bras retombèrent le long de son corps ; elle fixa son ami. Il lui lâcha un sourire, faux dans ce triste enfer mais c’était toujours ça de pris. Ils chevauchèrent le cadavre allongé de tout son long et sortirent par l'entrée principale. Rapidement, Aria fut emportée par le flot. Elle dévala la rue, entendit son ami hurler le nom d’un homme qu’elle ne connaissait pas.
Un coup de feu retentit par-dessus la voix du garçon. Il ne semblait pas l’avoir entendu, mais la détonation incontrôlée avait paru aux oreilles de l’ingénieur comme les prémices d’une tragédie. Le musicien partit de son côté après avoir expliqué à la pirate ce qu’il comptait faire. Puis, comme dans les histoires d’amours qui se finissent mal, il déposa un baiser sur sa joue et partit. Le cœur d’Aria battait la chamade, ses joues étaient rougeoyantes. Malgré la situation, elle était émoustillée par ce geste anodin qui ne pouvait relever que d’une pure amitié.
Quand Mike disparut, la jeune fille reprit sa contenance et son masque. Elle se dirigea vers le coup de feu et comprit que les combats faisaient rage sur l’île. Un garçon aux cheveux bruns, l’air élégant, les yeux noirs comme le ciel nocturne tranchait les pirates ennemis sans se souiller de leur sang. Il ressemblait à un danseur, et dans cette bataille son aura apaisait ses alliés, les rendant plus efficaces et plus promptes à réfléchir. Aria se dirigea vers lui et lui chuchota quelques ordres qu’il s’empressa de suivre. Il prit la direction indiquée, celle où s’était dirigé Mike quelques minutes plus tôt. Au milieu des coups et des cris, la jeune fille ne pensait qu’à lui.
La bataille n’en finissait plus. La pirate, en proie à une peur sans fondement devant l’incessant combat, décida de se diriger vers le bateau de son ancienne capitaine. Il ne se passa dix minutes avant qu’elle ne fut rejointe, près de la coque du navire, par Mike et Jack. L'épéiste se précipita sur le pont, sûrement déterminé à nettoyer celui-ci de toute présence corsaire. Plusieurs cadavres traînaient derrière elle, seuls témoins de son passage en force. Elle ferma les yeux et se saisit d’une bombe. La charge explosive atteignit le revêtement du navire et produisit son, lumière et dégâts. Un trou béant s’était ouvert, et le bateau s’affaissa sur la côte pour se maintenir.
« - Mike, je vais à la cabine du capitaine, hurla la jeune femme en tenant son revolver fermement. Jack est allé nettoyer le pont. Rejoins-le, tu seras en sécurité ! »
La flibustier jeta un regard désolé à son ami et s’engouffra dans le trou de la coque, courant sans se retourner. Ce navire ne lui était pas inconnu, quelques mois plus tôt un ami lui en avait fourni les plans, au cas où une telle situation arriverait. Elle n’avait pas fait dix mètres plongée dans l’obscurité la plus totale que deux chemins s’offraient à sa logique : elle prit celui de droite, certaine qu’il la mènerait à la cabine du capitaine, là où se trouvaient certainement Dolly et son père.
Un corsaire de l’équipage de la morue se jeta sur Aria au moment même où celle-ci s’apprêtait à ouvrir une trappe précédée d’un petit escalier en bois blanc. Il avait tenté de planter une dague entre cotes de la demoiselle, mais ayant entendu les pas du pirate, la jeune femme s’était retourné et avait dévié l’attaque grâce à un coup de matraque suivi par une décharge électrique en plein entre les deux yeux. La décharge avait été minime, peut-être assez puissante pour laisser des séquelles au cerveau du pauvre attaquant. On ne s’attaquait pas impunément à une Masson comme ça.
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| Mer 13 Mar - 17:39 Quand il faut apprendre, au plus grand sacrifice, qu'il faut savoir perdre des batailles pour gagner la guerre ... Du fait de l'explosion, Mike n'avait fait attention aux paroles d'Aria qui avaient suivi. Elle avait parlé de Jack mais rien de plus d'après le rouquin, c'est pourquoi après quelques minutes à hésiter, il prit de l'élan et sauta dans le bateau adverse par le trou dans la coque, afin de rejoindre son amie. Il faisait vraiment noir et le jeune homme n'avait absolument rien pour s'éclairer, mais un bruit, celui d'un corps qui tombe, avait retenti plus loin, il se mit à courir dans le bateau, le plus silencieusement possible où il arriva devant deux chemins. Le premier continuait tout droit, le second, celui de gauche, était un escalier qui descendait. Par logique, Mike supposa que l'affreuse Dolly devait se cacher au fond de son bateau, il fallait donc descendre. Il posa un premier pied sur la marche qui se mit à grincer. Il devait descendre, il dévala donc les marches deux par deux et arriva à l'étage inférieur où une porte était fermée.
"En fait, ça doit pas être là ..."
Le musicien commença à faire demi-tour mais des voix à peine audibles à cause du vacarme extérieur sortaient de la pièce fermée. Toujours son épée en main, il pointa la porte en tendant la main vers la poignet pour ouvrir. La boule d'un vieux doré, qui servait de clenche à la porte en bois solide, était froide et après un instant de respiration intensif, il ouvrit la porte d'un coup sec. La pièce était éclairée par une toute petite fenêtre, les voix qui étaient si faibles étaient à présent fortes, des gens hurlaient, insultaient le pauvre musicien qui ne comprenait rien à ce qu'il se passait.
"Arrêtez bande d'abrutis, c'est pas le mec habituel ! Il est tout maigrichon lui ..."
C'est vrai que Mike n'était pas très baraqué, mais maigrichon, c'était exagéré. Il s'avança d'un pas plutôt lent dans la pièce, son épée pointée devant lui et arriva au niveau de l'ampoule où il tira le fil pour mieux éclairer l'endroit où il était. L'horreur se fit immédiatement lire sur le visage du garçon qui laissa la pointe de son épée tomber au sol. Des prisons, partout, l'immense pièce était remplie de cage, les unes sur les autres. Aussitôt, Mike se dirigea vers les cages qu'il ouvrit une par une, libérant ainsi des prisonniers et des esclaves. Une fois libre, ils remontèrent à l'étage, créant un bruit fou, mais un vieil homme attrapa l'étui de Mike, le malheureux allongé au sol semblait affamé et faible. Le roux rangea son épée et allongea correctement l'homme en lui installant un drap pas vraiment propre en guise d'oreiller.
"File gamin, je vais prendre soin de lui à présent."
Mike tourna la tête vers le haut, derrière son épaule et ne vit rien, il baissa le regard et une chatte lui parla, blanche, pas très commode à la première vue, mais celle-ci allait prendre soin du vieillard et laissa ainsi Mike retrouver Aria. Il lâcha l'homme et remonta rapidement l'escalier, se retrouvant à nouveau au croisement d'où il venait. Il prit le chemin à sa gauche et poursuivit sa route jusqu'à s'écrouler sur le corps d'un homme. Celui-ci était obèse, cheveux gris et on pouvait facilement voir qu'il n'avait pas toutes ses dents, le pauvre homme. Il fallait savoir s'il fallait l'aider ou pas, pour cela, Aria lui avait raconté que l'équipage de Dolly avait un tatouage spécialement grand, représentant un bout de carte ou un chemin, il ne savait plus exactement. Il se releva et se tenant face au corps, il glissa son épée entre deux boutons de la chemise de l'inconnu. D'un coup sec, il coupa boutons et tissu, laissant apparaître l'affreux dessin.
"Comme par hasard ..."
Un peu avec un air habitué, il pointa son épée vers le cœur de l'homme afin de le planter, ça ferait une menace en moins. L'homme allongé au sol reprit soudainement ses esprits et attrapa l'épée de Mike qu'il lança à l'autre bout de la pièce dans un coin sombre. Celui-ci donna un coup dans la joue de Mike, le sonnant un instant mais lui laissant le temps de prendre sa flûte afin de jouer une mélodie envoûtante.
"Komori-uta !"
Après cette expression il apporta la flûte à sa bouche et joua. L'homme se mit à rire et, fonçant vers le joueur de flûte, tomba de tout son poids au sol, endormi. Rapidement, Mike se dirigea vers le coin sombre où son épée avait été jetée, mais sa fine lame était introuvable, il devait faire vite en plus, le gros pirate se relèverait surement rapidement et il fallait le tuer avant qu'il se lève. Enfin, l'épée était dans la main de Mike et le gros porc était lui aussi debout. Quelques secondes à se faire face et les deux se foncèrent mutuellement l'un vers l'autre. Fermant les yeux, le roux planta au hasard son adversaire, prenant en même temps un bon coup de poing. Une fois les yeux ouverts, la lame était enfoncée dans la gorge du pirate, quand le jeune homme la retira, le pirate lui cracha du sang au visage et tomba au sol, gémissant quelques instants, laissant paisiblement Mike lui donner le dernier coup, droit, simple et efficace ; Planté dans la boîte crânienne. Il fallait retrouver Aria et arrêter de perdre du temps, ça suffisait pour le roux. Il monta l'escalier blanc et ouvrit la trappe, arrivant ainsi dans un long et silencieux couloir qui ne le resta pas longtemps, malgré le fait que le bateau soit isolé à l'intérieur, les canons et les bombes à l'extérieur se faisaient encore entendre, les cris aussi. Mais une intuition poussa Mike à courir vers la salle, il enfonça la porte et fut soulager. Cependant il ne pouvait pas sourire devant la scène qui s'offrait à lui. La pointe de la lame toucha le sol, était-ce un signe que tout était fini, qu'enfin il allait pouvoir se reposer ? Ou alors que c'était seulement le début d'une très longue fin ?_________________ | | | | |
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| Mer 13 Mar - 23:46 Le silence régnait dans le couloir qui menait à la cabine de la capitaine. Celle-ci était fermée, certainement due aux combats qui avaient éclaté sur l’île. Les risques d’une attaque étaient nombreux. Aria regarda autour d’elle : les murs en bois semblaient se rapprocher et la pousser vers sa cible. Elle fronça les sourcils, arma son revolver, ouvrit la porte non-verrouillée de la cabine… Ses yeux se figèrent et les larmes montèrent à ses yeux plus vite que son cerveau ne comprit la situation. Un cri strident lui échappa. Son père était à terre. Il baignait dans une mare pourpre qui infiltrait le plancher. Elle courut vers le corps sans vie et s’écroula sur le sol.
« - Aria…, dit une voix féminine derrière l’ingénieur. »
Les larmes de la jeune fille s’écoulaient le long de son visage de poupée pâle. Elle essayait de relever la tête de son père, de lui faire afficher une expression. Rien ne venait, il avait les yeux fermés, des bleus prononcés sur le visage et sa chemise était transpercée, au milieu du thorax, par un sabre encore planté en lui. Aria passa ses doigts sur l’arme et rangea son revolver, séchant ses larmes. Elle se leva alors, et se retourna vers Dolly, son regard passant sur tous les cadavres qui jonchaient la pièce. On pouvait presque sentir l’odeur de la mort.
Les yeux de Dolly étaient emplis de pitié. Ses mains vinrent se poser sur sa poitrine, comme pour s’excuser, comme pour montrer une dernière preuve d’humanité. Il y avait un accord tacite quand les deux jeunes femmes étaient sur le même bateau : la capitaine faisait partie de sa famille et la traitait comme sa propre fille, en échange l’ingénieur lui montrait le plus de reconnaissance possible en privilégiant ses besoins en innovations. C’était le deal, et il s’était brisé lors de la mutinerie dont Dolly n’avait jamais connu le réel instigateur.
« - Je t’ai toujours considéré comme ma fille, Aria. Il est encore temps de me rejoindre, susurra la femme d’une voix presque suppliante. - Jamais, cracha la jeune fille en tirant le sabre du corps de son père aussi vivement qu’elle aurait dégainé son revolver. Tu as tué ma mère. Tu as tué mon père. Je vais prendre ta vie, à présent. »
Ce fut sans hésitation qu’elle se déplaça le plus rapidement possible. Ce fut sans hésitation qu’elle asséna un coup sec à son adversaire. Ce fut sans hésitation qu’elle trancha le sein de Dolly. La femme, surprise, n’émit qu’un faible gémissement et empoigna la tête de son assaillante pour la coller contre le sol. Échec. Plus rapide qu’elle, Aria tira la crosse de son pistolet et dévia le coup avant de tournoyer sur elle-même, sabre en avant, pour trancher dans la chair du ventre de la morue. L’attaque loupa sa cible qui s’était éloignée, à présent acculée dos à un bureau en bois exotique.
Les deux femmes se faisaient face, le sang coulant le long du sein de la plus âgée, les larmes séchées collant encore sur les joues de la plus jeune. On aurait pu imaginer un combat de chiffonnières, de tirages de cheveux ou encore de mots. Mais rien de tout cela n'aurait reflété leurs vraies natures. Des pirates, des combattantes, des aventurières ayant soif de connaissance et de danger. Sans un bruit, l’affrontement reprit. Les sabres s’entrechoquèrent faiblement, les deux corps virent naître des coupures sur les bras, les jambes, mais les organes vitaux restèrent intacts.
La volonté de combattre d’Aria était plus puissante que tout. Elle avait soif de vengeance, elle n’était pas ‘curieuse’ de connaître la façon dont Dolly avait tué sa mère. Non, tout ce qu’elle voulait c’était la mort de cette femme, et, avec elle, celle d’une ère de terreur. Le combat commença à durer sans que les deux parties ne s’en rendent compte. Elles avaient sûrement perdues la notion du temps, et soudain celui-ci s’écoula différemment. Peut-être était-ce dû à la fatigue, mais Dolly ralentit le mouvement. Une ouverture. Un coup.
Le sabre d’Aria transperça la poitrine de la capitaine du bateau.
« - Je suis… désolé…, chuchota la mourante en crachant du sang. Je ne voulais pas te faire souffrir… tu es la seule… personne que j’ai considéré comme ma fille… tu es la seule que je n’aurais jamais pu tuer…. Va, poursuis tes rêves, ne t’arrêtes jamais… Aria D. Masson… »
Qu’est-ce que ? Comment était-elle au courant qu’elle portait le D. ? Seuls ses parents savaient et l’en avaient informé sans lui donner plus de détails. Quelles étaient les origines de cette lettre posée dans le nom de certaines personnes, comme un cadeau maudit qu’on appelait la Volonté du D. ? Aria se dit qu’elle avait tout le temps d’y réfléchir plus tard. Elle était étonnée, et puis son cœur commença à devenir lourd. Elle reprit conscience de tout ce dont la bataille l’avait détaché. Les larmes lui montèrent aux yeux une nouvelle fois, et la porte s’ouvrit. Elle tourna lentement son visage vers le nouvel arrivant. C’était Mike. Ses bras tremblants lâchèrent l’arme, elle ne ressentait pas la sensation de satisfaction promise lorsqu’on obtenait vengeance. Seul le vide s’étirait en elle, infiniment. Un flot de sanglot la parcourut, elle s’écroula et sans attendre que son ami vienne vers elle, elle hurla.
« - Elle a tué mon père. Elle m’a tout pris. Et pourtant, elle m’a dit qu’elle me considérait comme sa fille, pourquoi ? Pourquoi ? Mike, pourquoi devaient-ils tous mourir ? C’était ma famille, ils étaient… »
Aria ne put finir ce qu’elle voulait dire. Ses sanglots inondèrent le sol. Et elle s’écroula, inconsciente, à bout de force. | | | | |
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| Ven 15 Mar - 9:29 Quand il faut apprendre, au plus grand sacrifice, qu'il faut savoir perdre des batailles pour gagner la guerre ... "Elle a tué mon père. Elle m’a tout pris. Et pourtant, elle m’a dit qu’elle me considérait comme sa fille, pourquoi ? Pourquoi ? Mike, pourquoi devaient-ils tous mourir ? C’était ma famille, ils étaient…"
Les actes qui faisaient face à Mike allaient trop vite pour qu'il ne puisse faire quoique ce soit. Son amie avait réussi, elle avait tué la terrible "morue" de Dolly et pourtant, elle n'était pas satisfaite à voir, c'était pas facile à suivre. Aria était là, juste devant lui, tremblant de tout son petite être fragile qui n'attendait au final qu'un simple repos physique et mental. Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, son corps faible sur le coup tomba au sol, inconscient. Le temps de réagir de Mike fut rapide mais pas assez, Jack, le puissant épéiste débarqua par une autre porte et accourut aux côtés de la pauvre Aria, allongée au sol, des larmes toujours visibles sur ses douces joues. L'homme s'agenouilla et caressa la belle chevelure de la demoiselle, sans oser interrompre la scène, c'est impuissant qu'il vit ce qu'il ne pensait pas voir. La chemise déchirée par les combats précédents, c'est l'horrible dessin tatoué sur les côtes de l'homme qui fit réagir Mike, pointant son épée ridicule en vue des deux beaux sabres de Jack.
"Doucement Moustique, je pensais pas que tu voudrais te battre contre moi avant ça !"
Avant quoi ? Déconcerté, le roux laissa l'imposant homme soulever la jeune fille par les cheveux. Il commença à vouloir lui trancher la gorge. Avec toute la force et la volonté qu'il puisa en lui à cet instant, le musicien courut et fonça contre Jack, le faisant ainsi lâcher Aria qui s'écroula au sol. Souriant en voyant que la jeune fille n'était plus dans des pinces de cet odieux homme, Mike baissa sa garde et laissa tomber Jack en arrière, accourant rapidement aux côtés du corps immobile de son amie.
"Enfoiré, tu vas voir gamin, à la fin de l'histoire j'aurai deux peaux. La sienne et la tienne !"
Cette mésaventure ne finirait donc jamais ? Dolly était morte, l'équipage extérieur aussi à voir, on entendait même plus les canons, le vacarme extérieur était terminé ... Comme si cet homme voulait mourir avec son équipage plutôt que de partir vivre en se refaisant une vie. Mike se releva et dévia avec sa petite lame le coup porté par son ancien camarade de bataille. En plus de se protéger, il fallait pas qu'il puisse toucher au corps de son amie, exposée facilement aux coups en étant presque au milieu de la pièce à présent. Mike ne savait pas quoi faire, il avait vu l'épéiste en face de lui à l'œuvre et celui-ci était vraiment puissant et rapide en prime, c'était un bon allié et donc un adversaire redoutable. Croisant le fer avec Jack entre deux réflexions, il trouva une solution. Il attrapa sa flûte et lança son épée vers l'homme qui évita sans problème, regardant l'épée se planter dans le mur derrière lui. Quand les yeux marrons du terrible Jack se posèrent enfin sur Mike, celui-ci jouait de la flûte.
"Ahah ! C'est mignon mon lapin mais c'est pas en jouant de la musique que tu gagneras ou que tu ..."
Il fallait être sûr que celui-ci dormirait longtemps et de plus Aria avait besoin de repos donc ma mélodie pouvait durer, elle était bénéfique à tout le monde. Toujours en jouant, Mike se dirigea vers son amie et posa enfin sa flûte, attrapant la sacoche avec les bombes et les disposant un peu partout dans la pièce. Il reprit son épée et coupa les tendons d’Achilles de Jack, portant Aria dans ses bras après avoir remis flûte et épée en place à sa ceinture. Il continua à poser des bombes sur le chemin de la sortie, chevauchant le corps de l'homme qu'il avait tué plus tôt et arrivant ainsi rapidement à la coque où ils étaient entrés. Le rouquin posa le corps de son amie et fit demi-tour, il fallait voir si tous les prisonniers s'étaient échappés et le seul moyen était d'aller voir. Il garda la manette qui activait les bombes à retardement en main au cas où et se retrouva dans la salle. Le vieil homme et la dame chat n'était plus là, soulagement. C'est donc sagement qu'il appuya par accident pour déclencher les bombes, c'est à ce moment aussi que son cœur se mit à battre le plus rapidement de sa vie. Courant encore plus vite qu'une gazelle apeurée par un prédateur, il retrouva Aria et sauta sur elle, faisant tomber ainsi les deux jeunes adultes dans l'eau. Le choc avec l'eau ne fut pas vraiment brutal et de toute façon, Mike n'avait pas le temps de penser à ça, Aria, encore inconsciente après tout ça, était en train de couler. C'est en la rattrapant que l'explosion sur le bateau eu lieu, soufflant les deux êtres l'un vers l'autre plus loin vers une rive ensablée de l'île.
"Et bien, Aria, je pensais pas que nos retrouvailles auraient été aussi mouvementée ... Content de voir que ... Tout va bien."
Allongés tous les deux sur le sable fin et blanc de la plage, Mike se redressa, caressant une mèche de cheveux de son amie pour la ranger derrière son oreille et ainsi lui déposer un baiser toujours amical sur le front. En se rallongeant, il fixait le ciel, la pluie avait cessé et le sable encore mouillé lui collait les vêtements. C'était vraiment pas le moment de repartir sur le champ de bataille, enfin, si celui-ci en était encore un ... Et puis, par épuisement, Mike tomba de sommeil, côte à côte, les deux formaient une scène romantique tel une fin de film ... Les effets lumineux et la qualité du décor en moins bien sûr ...
- Spoiler:
Autorisation d'Aria pour jouer son personnage car celle-ci était inconsciente.
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| Ven 15 Mar - 17:30 Le paysage était brumeux, on se serait dit sur la terre ferme mais les dalles en bois qui parsemaient le sol indiquaient plutôt qu’on se trouvait sur un navire. Pourquoi cette sensation de sable fin, mouillé, dans ce cas-là ? Aria se sentait plus calme qu’elle ne l’avait été durant les dernières années, depuis le décès de sa mère. Ces années de poursuite où chaque minute la rapprochait un peu plus de la mort d’innombrables innocents. Mais à présent, la capitaine n'était plus de sa main, elle avait donné sa vie pour épargner la sienne. C’était le seul geste qu’elle ait fait pour elle. Dans un combat normal, Dolly aurait pu abattre la pirate en un rien de temps. Mais ce n’était pas un affrontement entre deux personnes, c’est la vengeance d’une fille à la femme qui l’avait aimé comme telle mais dont les objectifs s’étaient mis en travers de leurs intérêts communs.
A présent, Erwin était mort. L’équipage décimé. Les quelques vies qui subsistaient ne voudraient certainement jamais reprendre la route avec une gamine comme elle. Mais elle avait gagné. Une victoire amère, mais une victoire. Ses mains vinrent se poser sur sa poitrine tandis qu’elle sourit de toutes ses dents. L’éveil se faisait progressivement, le paysage brumeux, la solitude sur ce plancher de bois disparaissaient. Elle sentait la présence de son ami, Mike, sans pour autant savoir comment elle savait que c’était lui.
Le soleil perça ses paupières d’une douce lueur de fin d’après-midi. Elle se redressa tout en s’étirant et sentit que ses vêtements étaient totalement trempés. D’un regard sobre, elle observa les alentours : le jeune homme étalé à côté d’elle était endormi ; la fatigue avait dû prendre le dessus après la bataille. Une sensation de légèreté s'empara d'elle, et elle sentit un manque au niveau de sa sacoche. Les bombes avaient disparu. Le bateau de Dolly était, quant à lui, réduit en éclats de bois à peine bons pour allumer un feu. Des cadavres trainaient dans l’eau, celui de Jack aussi. Aria ne s’affola pas, son visage se crispa légèrement. Elle fut simplement déçue d’observer sur son corps presque nu le tatouage de l’équipage de son ancienne ennemie. Il n’avait jamais été des leurs, et c’était sûrement le cas pour beaucoup d’autres.
Un bruit de mouettes brisa le silence des vagues, puis la vie reprit son cours. Les habitants de l’île encore vivants ainsi que quelques anciens esclaves – ils avaient encore des bouts de chaines attachés à leurs poignets ou à leurs chevilles – accoururent vers la plage pour venir en aide aux deux pirates. Ils ne dirent pas un mot, mais une sorte de gratitude infondée se lisait dans leurs yeux. Aria essaya un vain sourire qui n’aboutit à rien. Un homme haut et bien bâti la prit dans ses bras tandis qu’elle essayait de marcher sans succès. Un autre prit tout aussi précautionneusement Mike, faisant attention à ne pas le séparer de ses biens. Ils furent placés dans une maison, l’une des rares qui tenait encore entièrement debout.
Aria ne trouva pas le sommeil, le repas qu’on lui donna lui permit de retrouver la force de marcher et elle descendit dans le salon où une réunion s’organisait pour décider du devenir de l’île. En réalité, les pirates n’avaient pas fait tellement de dégâts que ça, les pertes humaines étaient modérées et l’on trouvait presque plus de cadavres d’assaillants et que d’innocents. Un des membres de l’équipage d’Erwin servait de porte-parole à leur cause dans la discussion. Il avoua que si les habitants fouillaient les décombres du bateau de Dolly, ils trouveraient certainement de nombreux trésors capables de compenser les dommages collatéraux et peut-être d’assurer ainsi un nouvel âge d’or à l’île. Alors que ces idées traversaient la salle, une femme vint prendre des nouvelles auprès d’Aria. Elle allait mieux, mais ses membres la faisaient encore souffrir – la fatigue était plus psychologique que physiologique.
On ne demanda pas son avis à la jeune fille et l’esprit de celle-ci était trop embrumé pour pouvoir émettre quelque chose de potable. Pourtant, son masque de calme et de sévérité avait repris le pas sur son air d’enfant égarée. Sans attendre qu’on lui dise quoi faire, elle se leva, écrivit une note à l’adresse de Mike sur laquelle elle indiquait qu’elle allait vérifier l’état du bateau des Aquilons et qu’elle allait préparer les funérailles de son père. On avait retrouvé son cadavre sur la baie, le torse à moitié déchiqueté par l’effet des bombes et une partie de sa chair dévorée par la faune locale. Le médecin de bord n’autorisa personne à voir le corps. Il disait que le spectacle était insoutenable, et qu’il valait mieux conserver de lui l’image de l’homme partant au combat.
Le bateau avait à présent accosté au vrai port de l’île et des charpentiers du village s’attelaient à la tâche pour réparer les quelques blessures que la coque avait subies. Heureusement, aucun combat n’avait eu lieu sur le navire, ce qui avait minimisé les dégâts. Sur soixante-deux membres d’équipage, seuls quinze avaient survécu. Tous avaient perdu un ami, un amant ou un membre de sa famille. Un mousse s’était précipité vers Aria quand celle-ci avait paru. Il se nommait Orion et devait avoir seize ans, tout au plus. Ses joues enfantines, bouffies, entraient en contraste avec son air sérieux et sa profonde maturité. Pourtant, en ce moment même il était totalement perdu, incapable de prendre une décision par lui-même.
« - Que va devenir l’équipage ? S’empressa-t-il de demander à la jeune fille comme si celle-ci avait toutes les réponses. - Je ne sais pas, Orion. Je ne sais pas. »
La réponse qu’elle aurait voulu donner était : « Il subsistera ! Tant que je serai encore en vie, je ferai vivre cet équipage ! ». Mais la réalité la rattraperait trop rapidement, elle le savait. Les réparations avançant bien, elle décida de se concentrer sur l’enterrement de son père. Tout comme ceux des habitants de l’île, il ne trainerait pas en longueur : tous les morts – les innocents et ceux de l’équipage d’Erwin – seraient enterrés le lendemain après-midi. Aria décida sans vraiment y réfléchir qu’elle y irait en tenue d’ingénieur, pour honorer la mémoire de son père.
Quand elle retourna à la maison qu’on lui avait attribuée, Aria espérait retrouver Mike. Elle était partie depuis presque deux heures et la nuit s’installait. Chacun rentrait dans leurs maisons, des tours de garde s’étaient organisés pour veiller à la sûreté de l’île. En entrant dans le foyer aux lumières allumées, un débat faisait rage. On aurait dit les prémices d'une guerre mondiale, les commerçants ordonnant que le bateau pirate quitte le port pour qu’on puisse prévenir les marines. Bien sûr, si les marines étaient prévenus, ils s’en prendraient à n’importe quelle personne arborant un Jolly Roger. Les Aquilons compris. Certains invoquaient la reconnaissance qu’on devait aux pirates, les autres rappelaient que le commerce ne pourrait pas reprendre sans l’intervention des forces de l’ordre. Aria, qui était en toute logique la capitaine de l’équipage et la garante du bateau, lâcha son ordre. Il serait bougé derrière la baie et le Jolly Roger serait baissé pour éviter les problèmes avec la marine. Les pirates resteraient sur le navire pendant toute l’enquête.
Sa voix avait claqué dans l’air et calmé les ardeurs. Personne n’osa discuter son ordre, comme si elle était devenue la seule autorité habilitée à gérer cette situation. Sans jeter un seul coup d’œil dans la pièce, elle se dirigea à l’étage et se coucha, sombrant dans un sommeil sans rêve. Un sommeil calme et reposant. | | | | |
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| Lun 18 Mar - 18:22 Quand il faut apprendre, au plus grand sacrifice, qu'il faut savoir perdre des batailles pour gagner la guerre ... Doucement, le jeune roux était porté par un homme, c'est ce qu'il crut voir alors qu'il se réveilla pour se rendormir immédiatement, vraiment épuisé. Lorsqu'il se réveilla pour de bon, c'est seulement après un bon étirement qu'il se leva enfin, descendant l'escalier qui menait au rez de chaussée où des gens parlaient de reconstruction, mais il n'en prit pas garde, il préféra sortir, prévenant malgré tout la populace. Une fois dehors, il prit enfin conscience de la note laissée par son amie, elle disait qu'elle allait vérifier l'état du bateau des Aquilons et qu'elle allait préparer les funérailles de son paternel. En y réfléchissant un peu, Mike se souvint qu'il y avait le corps de son père dans la cabine de Dolly, quand il s'était battu contre Jack ... Le corps du pauvre Erwin devait pas être beau à voir avec l'explosion, Mike pensa alors à retrouver Aria mais avant, il devait voir si Marcel était encore en vie et il fallait aussi retrouver le vieux blessé, secouru par la femme chat dans le bateau. Il regarda un peu de chaque côté et trouva la vieille maison du regard, il commença à courir vers celle-ci, la flûte dans la main, n'ayant pas vraiment pensé à l'accrocher à sa ceinture. Il faisait pas encore nuit quand celui-ci frappa à la porte, laissant la douce femme lui ouvrir en souriant, le prenant dans ses bras, heureuse de le voir toujours en vie.
"Où est-il, où est Marcel ?!"
Le sourire s'effaça du visage de la femme, elle lui expliqua que les blessures qu'il avait eu au niveau des yeux et des jambes n'étaient pas les seules, il avait eu des chocs à l'estomac. Des sacrés hématomes qui avaient eu raison de la vie du pauvre homme. A son habitude, Mike se remit à pleurer, ça arrivait un peu trop souvent en ce moment à son goût, fallait que ça cesse ... A quoi bon gagner une guerre si c'est pour perdre les personnes qui lui étaient chères ? Aria avait perdu son père et une femme qui malgré tout était plus ou moins importante pour elle, quand à lui, il avait perdu son père adoptif et son meilleur ami à la fois, sans compter le bébé qu'il avait tenté de protéger. La femme le lâcha et il se dirigea, accompagné par la seconde femme, dans une autre pièce où reposait le corps du malheureux. Son enterrement, au même titre que les Aquilons et villageois tombés au combat, aurait lieu demain, pendant ce temps, il fallait laver le corps et habiller l'homme. La première femme, une belle rousse, entra dans la chambre, il lui demanda une faveur, elle devait aller chez Marcel, trouver ses plus beaux vêtements et les apporter. Mike n'avait pas le cœur de partir en laissant le cadavre de son ami et la seconde femme, mère des deux enfants présents dans l'autre salle, devait rester présente pour eux. Elle se mit à sourire, de compassion seulement, et accepta d'y aller, on voyait que ça l'enchantait pas trop, mais elle ne voulait pas que Mike reparte, peut-être avait-elle peur qu'il ne revienne pas ? Enfin, elle prit une laine et se dirigea vers la maison du forgeron à présent plus de ce monde.
"Vous pouvez ... S'il vous plait ..."
La mère encore présente comprit que Mike voulait laver le corps, elle expliqua qu'elle allait chercher de l'eau et de quoi laver et essuyer. Pendant cinq ou dix minutes, le jeune musicien était accroupi à côté du lit, parlant au mort, lui faisant ses adieux, un peu trop tard mais celui-ci voulait lui dire ce qu'il avait sur le cœur. Quand le roux commença à parler de son fruit mystérieux, la femme entra avec l'eau, le savon et les serviettes. Elle lui sourit et sortit, laissant à nouveau Mike seul. Il reprit sa discussion, sans vraiment se rendre compte qu'il parlait à un corps sans vie, vide. Puis, son monologue envers son mystérieux fruit, son trésor, lui rappela qu'il avait laissé le fruit sur le bateau de son amie, bateau sur lequel son amie était justement et elle ne devait pas tomber dessus ... Sait-on jamais qu'elle le mange et qu'il commence à pourrir ou n'importe quoi ! Marcel était à présent nu sur le lit, les vêtements de celui-ci étaient pliés au sol et Mike le lava rapidement, gêné malgré tout par la nudité de son paternel adoptif. Lorsqu'il eut fini de l'essuyer, un timing parfait était présent, la femme entra sans gène apparente pour donner les vêtements au rouquin. Après quelques minutes, Marcel était habillé.
"Je peux vous le laisser pour la nuit ? Je saurais pas où le mettre et maintenant qu'il est propre ..."
Sans problème la jeune femme accepta et Mike prit route vers le bateau. Il faisait nuit à présent, cela faisait presque deux heures et demi qu'il avait quitté la maison où il s'était réveillé. Il arriva donc au bateau et monta à bord, appelant Aria au cas où celle-ci serait encore ici mais il n'y avait plus personne. Il descendit dans son ancienne cabine, au fond du bateau et y trouva son fruit, posé au sol, toujours dans le baluchon de soie blanche sale. Il s'empressa de le prendre et ressortit du bateau, prenant cette fois-ci, route pour la maison d'où il venait à la base. En entrant, les gens parlaient encore, s'excusant de déranger, il monta à l'étage et posa doucement le baluchon au sol, posant à côté sa flûte, montrant ainsi que c'était sa propriété. Les chaussures et le tee-shirt posés à côté également, c'est torse-nu qu'il se coucha auprès de son amie l'attrapant et la collant contre lui faisant bien attention à ne pas la réveiller. Le parfum naturel de la jeune fille le fit sourire et lui prenant la main, il posa enfin sa tête. La jeune fille lui faisait dos mais il s'en moquait, il avait retrouvé la douce dont il était presque tombé amoureux lorsqu'il était enfant ... Il y eut du temps avant que le musicien ne sombre dans le sommeil, le discours sans fin et incompréhensible à l'étage inférieur brouillait les pensées du rouquin.
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| Mar 26 Mar - 16:11 Le ciel était dégagé, il faisait bien trop beau pour assister à un enterrement. Aria regardait la tombe de son père, simple croix de bois surmontée d’une salopette d’ingénieur. Elle n’avait pas pleuré lorsqu’il avait disparu sous terre, son corps étouffé dans un sac de jute beige. En revanche, ses yeux vitreux avaient cherché Mike pendant toute l’assemblée et s’étaient attachés à lui quand elle avait dû prononcer son discours. Les enterrements se succédèrent les uns après les autres, les familles en larmes s’indignaient de l’injustice du sort qui les avait accablées. Ils réalisaient que la situation dans laquelle ils avaient été plongés par les pirates leur avait enlevé leurs proches. Tout à coup, leurs petits mondes choyés s’écroulaient. Bienvenue dans la réalité.
Les pas d’Aria la menèrent à son bateau, quelques heures plus tard. Il fallait le cacher, réunir son équipage et… L’équipage de son père. Ils n’étaient pas sous ses ordres, et refuseraient de l’être. Elle voyait déjà dans les yeux de certains le désir de s’arrêter là. C’était leur droit. Aria soupira et se dirigea vers la cabine du capitaine. En y entrant elle vit, posée sur le bureau, une lettre. Son cœur se mit à battre la chamade, l’écriture de son père parait l’enveloppe d’un « A ma fille, Aria » soigneusement calligraphié. Son regard s’embua. Elle n’avait pas la force de la lire maintenant.
La jeune fille se posa dans le siège de son père. Il était simple, une chaise avec des accoudoirs rembourrés pour essayer de se donner un peu d’allure. La sobriété avait permis au capitaine de se mettre au niveau de son équipage : il prônait une égalité presque totale, mais la mystification qu’on en faisait le mettait au-dessus des autres par défaut. Le bruit des vagues pénétrait calmement dans la pièce, le hublot n’avait pas été fermé. Il faisait chaud, l’après-midi était bien avancé.
Une pièce se trouvait derrière la cabine du capitaine, une petite salle dans laquelle Dolly avait l’habitude d’entreposer ses trésors. A son départ forcé, Erwin s’était fait un point d’honneur à utiliser les trésors pour aider les populations affectées par la cruauté de la capitaine. Il avait rapidement écoulé le stock, et avait après coup fait condamner la salle par une petite planche en bois. Mais aujourd’hui, rien n’empêchait d’y entrer. Aria ouvrit la porte, elle grinça, le manque d’entretien avait abimé les gonds. Son visage se figea alors.
Au milieu de la pièce délaissée, un coffre manufacturé en bois de chêne, orné par de multiples vagues et de petits animaux des forêts de North Blue. Il y avait une gravure sur le devant, un portrait sculpté de deux amants, se tenant la main, le regard éperdument plongé l’un dans l’autre. Aria n’eut aucun mal à reconnaître ses parents. Parfois, l’image de sa mère s’effaçait de son esprit, elle était floue, ses contours mal définis, son regard éteint. Aujourd’hui cependant il lui était apparu radieux, plein de vie au milieu de toutes ces pertes. Une image de protection.
Une inscription en dessous de la gravure disait : « Nos trésors ». Il n’y avait pas de cadenas, juste un couvercle digne des coffres à trésors qui, une fois soulevé, observa l'expression de surprise de l'ingénieur. Le visage d’Aria fut émerveillé. Tous les trésors que ses parents avaient réunis étaient là : des cartes des Mers bleues, des bestiaires, des plans d’inventions originales, tout. Même un carnet de voyage sur lequel ils avaient écrit leurs aventures à tour de rôle, et un autre carnet qui portait son prénom. Les larmes vinrent aux yeux de la jeune fille. Ici, elle était une enfant perdue sans ses deux parents. Tous ceux qu’elle aimait étaient morts. Une fois l’équipage dissous et Mike parti, il ne lui resterait plus qu’à abandonner… Cette pensée lui souleva le cœur. La mémoire, l’éducation, l’apprentissage de ses parents valait tout de même plus que ça !
Du revers de la manche de son tee-shirt, elle essuya ses larmes. Elle aurait tout le temps de pleurer plus tard. Pour le moment, il fallait bouger le bateau. Une ombre derrière elle sortit de la cabine, mais son attention avait été trop diffuse pour la prendre en compte. Un jour, peut-être, saurait-elle qui l’observait à ce moment-là. Qui avait vu sa fragilité exposée à nu.
Sur le pont, les pirates regardaient le ciel étoilé. Ils se racontaient leurs souvenirs d’Erwin et de la bande. Déjà, certains corsaires n’étaient pas remontés à bord. Aria ne prit pas le soin de détailler l’état de l’équipage. Quel qu’il soit, et malgré son envie de s’occuper d’eux immédiatement, les habitants de l’île avaient contacté la marine après les enterrements. Il fallait bouger le bateau au plus vite. Aboyant ses ordres sur le haut du pont, la flibustier regardait les eaux et dirigeait le navire pour le cacher dans la baie. Une fois arrivée, elle décida de regagner le village, cherchant Mike, le regard inquiet mais déterminé. | | | | |
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| Mer 27 Mar - 17:47 Quand il faut apprendre, au plus grand sacrifice, qu'il faut savoir perdre des batailles pour gagner la guerre ... Mike s'était levé tôt dans la matinée pour rejoindre le corps de Marcel qui reposait dans une maison voisine depuis la veille. Celui-ci était tombé durant la bataille et c'était aujourd'hui le jour de l'enterrement, il fallait donc aller chercher le corps du malheureux pour l'enterrer dans l'après-midi lorsque son tour arriverait. Dès le matin, on pouvait voir qu'il allait faire beau, le ciel était déjà dégagé et on comprenait facilement que le temps ne serait pas une pluie typique comme on a aux enterrements dans les histoires. Malgré tout, la matinée passa rapidement et comme tout le monde, Mike assistait à chaque enterrement, regardant les corps sans vie des pirates et citoyens, qui semblaient chers aux yeux de nombreuses personnes, sombrer dans des trous que l'on appelle tombe. Quand vint le tour d'Erwin, le père d'Aria, celle-ci dû faire un discours et on voyait qu'elle cherchait son ami du regard. Celui-ci dans un élan d'amitié et de réconfort, il lui laissa un sourire se dessiner sur ses joues, donnant du courage à son amie qui était à présent elle aussi orpheline. Plus tard, le tour de Marcel arriva, enfin ou déjà, c'est encore à voir, Mike prononça son discours avec la boule au ventre.
"Je ne veux pas tomber dans les discours inutiles et non sincères. Ce que j'ai à dire c'est que Marcel était un homme avec un grand cœur, j'en suis la preuve. C'est grâce à cet homme que j'ai pu vivre et être devant vous aujourd'hui. J'ai toujours fait tout mon possible pour ne pas être une gène ou quoique ce soit pour lui et j'espère qu'il savait à quel point il comptait pour moi, car malgré le fait que c'était un vieux forgeron grognon à ses heures perdues ... Il était pour moi comme un père ... Et, je tiens vraiment à dire qu'il va énormément me manquer ..."
Pendant le discours, Mike pleurait, mais il tenait absolument à le terminer, il fallait que Marcel sache malgré tout. Le corps de celui-ci était à présent sous terre et alors que tout le monde continuait vers le prochain corps, Mike resta là. Il s'avança et s'installa au sol parlant à la tombe et lui racontant tous ses secrets. Pour une fois, il n'avait ni flûte, ni épée, ni baluchon, simplement habillé des plus beaux habits qu'il avait pour l'occasion. Assis, il commença à lui avouer ses vols dans le village, puis il enchaîna avec son mystérieux fruit, lui expliquant à quel point il aurait aimé lui montrer. Rapidement, la nuit tomba et lorsqu'il réalisa ça, le cimetière était vide. Bien sûr, il restait des personnes à droite et à gauche, n'arrivant pas à lâcher les pierres tombales qui n'étaient pour la plupart que de simples croix de bois. Il fallait retrouver et prendre soin d'Aria, du moins, Mike avait besoin de se savoir utile auprès de quelqu'un et son amie était la personne idéale. Elle allait avoir besoin d'aide et en sortant du cimetière, le rouquin apprit auprès de pirates avec ses oreilles indiscrètes qu'elle voulait reformer l'équipage et quitter l'île. Il fallait pas la laisser partir, pas sans lui ! Il accéléra le rythme pour se rendre dans la maison où il avait dormi la veille pour prendre sa flûte et son baluchon, prenant sous le bras le peu de vêtement qu'il avait. C'est en courant qu'il arriva sur la place du village où il vit enfin la désirée. Il laissa ses vêtements et son baluchon tomber au sol et fonça vers la jeune fille, la serrant dans ses bras. Essoufflé, heureux, inquiet et soulagé à la fois, il la recula d'un pas et la regarda droit dans les yeux, un sourire qui lui montait aux oreilles.
"Aria, je veux te rejoindre, je veux faire parti de ton équipage ... S'il te plait, accepte moi !"
Vu l'heure et la journée qui avait eu lieu, Mike entraîna Aria vers la baie pour aller se coucher sur le bateau. La nuit fut enfin calme et reposante pour le jeune roux qui s'était endormi sans manger de la journée. C'est donc par un grondement de ventre que ce nouveau jour commença, il laissa une note à Aria, lui disant qu'il allait au village pour aider et manger. Il s'installa à une table dans le bar et restaurant où Marcel et Marc se retrouvaient toujours pour manger. C'est alors qu'il fut rejoint par le vieil homme et la femme chat qu'il avait sauvé sur le bateau de l'affreuse Dolly. L'homme lui raconta que sa maison avait été détruite et qu'il désirait son aide pour reconstruire son toit, il avait besoin d'aide pour couper son bois ainsi que de s'occuper des écuries qui devraient être vides. Pour ce qui est de couper le bois, la fameuse femme chat dont le nom est Izzy s'en chargerait, mais pour la maison et les chevaux, il faudrait de l'aide. Il accepta de l'aider et lui proposa l'aide d'Aria qu'il sait charpentière. L'homme lui laissa un plan avec l'endroit où se rendre pour aider et repartit. Une fois qu'il eut fini de manger, Mike sortit du restaurant et chercha son amie, décidant de lui expliquer la situation.
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| Lun 1 Avr - 0:45 Les yeux d’Aria laissèrent échapper une marque de surprise. Elle n’essayait pas d’être transparente, c’était la présence de Mike qui la rendait comme ça. A la fois transportée par la joie et une certaine ivresse, elle déposa un baiser sur la joue du jeune homme en guise de réponse. Il était évident qu’elle le voulait à ses côtés, du moins c’est ce qu’elle pensait. Lorsqu’ils furent sur le bateau, et qu’il s’endormit, elle l’observa tendrement. Dans ses souvenirs, son père avait l’habitude de faire ça quand il s’inquiétait pour sa mère. La veille de leur débarquement sur l’île où elle s’était faite tuée, il ne l’avait pas regardé, mais elle avait passé un long moment à l’observer, la nuit, avec ses yeux remplis de tendresse.
La lune était déjà haute dans le ciel quand Aria s’endormit. Le soleil aussi quand elle se réveilla. La petite note laissée par Mike l’avertit quant à sa situation et elle pensa au déroulement des opérations. Aujourd’hui, les marines aborderaient l’île. Ils en vérifieraient l’état, prendraient acte des morts et repartiraient comme si rien n’était arrivé en promettant des matériaux de construction qui n’arriveraient certainement jamais. Le manque de moyens se faisait sentir même dans les Eaux Bleues.
Curieuse, et sûre qu’elle n’était pas enregistrée comme pirate dans les mises à prix, Aria s’aventura sur l’île pour confirmer ses dires. Les marines n’étaient pas nombreux, une dizaine d’entre eux parcouraient les rues depuis environ dix heures du matin selon une commerçante. Aucun habitant ne vendit la mèche, ils dirent que les équipages s’étaient entretués et que les Jolly Rogers avaient brûlés, mais qu’ils étaient presque certains que celui qui s’en était pris à eux était celui de Dolly. Un marine blêmit à ce nom, il raconta qu’un jour, lors d’une de ses patrouilles sur une île de North Blue, le navire de cette femme odieuse était apparu à l’horizon. La seule vue de ce funeste présage poussa les habitants à la panique, et il y eut une dizaine de morts rien qu’avec ce passage. Heureusement, elle n’avait pas abordé.
Aria savait que cette histoire était exagérée, Dolly n’était pas aussi virulente qu’on aurait voulu le laisser croire, raison pour laquelle la marine ne s’était pas attardée sur son cas et avait préféré de nombreux autres poissons. Mais ce visage pâle prouvait aussi à quel point la marine était composée de froussards en tout genre. D’un autre côté, il était le seul à avoir bronché, les autres essayaient de garder leur sérieux mais n’y arrivaient qu’à grande peine. L’un d’entre eux céda au rire et lança une grande tape amicale dans le dos de son camarade pâle, ce dernier trébucha presque sur le pavé de la rue et se ressaisit, protestant qu’ils avaient une patrouille à mener.
Le visage de l’ingénieur ne s’émut pas de la belle et amère amitié qui liait les garçons dans les rangs de la police des mers. Elle vit l’un d’entre eux noter quelque chose sur un calepin et s’en aller. Sa curiosité la poussait à s’aventurer un peu plus loin pour savoir ce qu’il avait marqué, mais une main se posa une son épaule. Méfiante, elle se retourna et faillit braquer son revolver sur une pauvre femme aux allures de marchande. Elle l’avertit qu’une certaine Izzy l’avait faite demander. Ce nom disait quelque chose à la jeune fille… Bien sûr, il s’agissait de l’hybride que Mike avait sauvé. Hier soir, son nom était intervenue dans une conversation avec un membre de l’équipage. Pourquoi voulait-elle la voir ?
De toutes les manières, les marines avaient profité de cet instant pour partir, leurs voix encore hautes parvenaient aux oreilles d’Aria qui les trouva soudainement insupportables. Elle alla voir ce qu’on lui voulait. En arrivant sur les lieux, dans le bar, elle entendit dire que Mike était parti à sa recherche. Un homme indiqua aussi qu'on l'avait fait rappelé pour mettre les choses au clair avec la charpentière. Il lui expliqua brièvement la situation. La jeune fille acquiesça quant à la proposition que son ami avait faite de son aide. Elle pourrait faire des plans et mener les réparations dans les plus brefs délais.
Aussitôt qu’elle eut connaissance de la situation, Aria s’élança avec la plus grande prudence vers la baie où son navire était encore caché. La marine ne devait pas découvrir qu’elle était ici. Dans la cabine du capitaine, elle s’empara d’une feuille vierge, courut vers son laboratoire et, le regard concentré, commença à dessiner les prémices de ce qui allait être la toiture la plus rapidement construite de l’île. Il fallait qu’elle soit en tuiles et en pierres, qu’elle résiste aux intempéries… De l’isolation, bien sûr il allait falloir traficoter un peu mais en deux jours ils devraient avoir fini les travaux si elle les menait toute seule. On lui avait fait part de l’étendue des dégâts, mais il faudrait qu’elle aille vérifier ça par elle-même.
Après avoir dessiné entièrement le plan, à la tombée de la nuit, Aria se dirigea vers la taverne. Les rues étaient vides de marines, le silence régnait à présent. Le bar dans laquelle s’étaient quittés Izzy et la jeune ingénieur en milieu d’après-midi était encore éclairé. En y entrant, fière de sa conception, elle étala son plan sur la table et s’adressa au vieil homme :
« - Il va vous falloir des tuiles et des pierres, ainsi qu’un peu de matériaux isolants, mais si on suit ces plans à la lettre, je devrais pouvoir finir cette toiture en deux jours sans délais supplémentaires ! »
Il n’y avait rien à ajouter. Tout était là. Les travaux allaient pouvoir débuter. | | | | |
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| Lun 1 Avr - 22:04 Quand il faut apprendre, au plus grand sacrifice, qu'il faut savoir perdre des batailles pour gagner la guerre ... C'est sans succès que Mike tourna en rond en ville, apercevant quelques marines en évitant de les regarder ou de les croiser. En effet, depuis la veille, il était un pirate et dans son enfance, il avait grandi dans la marine, son acte de piraterie était une trahison envers ce que croyait ses défunts parents. Cependant, on ne pouvait pas dire qu'il avait eu un bon regard sur eux le jour où ceux-ci furent tuer. En effet, un pirate s'était fait passer pour un marine et avait tué sa mère ainsi que sa petite sœur d'une balle après avoir annoncé la mort du père. Lorsque ces mauvais souvenirs furent partis, il se concentra à nouveau sur Aria. Il fallait la retrouver après tout. Il retourna au bateau où un homme lui dit qu'elle était parti le chercher ... Ça tournait en rond cette histoire.Il décida de faire une pause, ça servait à rien de la chercher si elle aussi le cherchait. Il prit donc sa flûte en main et se dirigea sur la plage où il commença à jouer, le stress accumulé commençait à faire beaucoup depuis qu'il avait retrouvé Aria.
"C'est si calme ..."
Oui, la mer était calme, le vent frais et les mouettes riaient. Un moment de sérénité accompagné de la mélodie que jouait Mike. Enfin, jusqu'à ce qu'un marine ne le coupe.
"Vous avez quelques minutes ? On interroge les villageois sur ce qu'il s'est passé."
C'est pas vraiment enchanté que Mike répondu à l'homme qui lui faisait face, il expliqua un affrontement entre l'équipage d'une femme qui attaquait le village et celui d'une jeune fille, les Aquilons, qui avaient défendu les villageois. Le marine soupira que tous avaient dit la même version jusqu'à présent. Montrant qu'il ne voulait pu répondre aux questions, le rouquin approcha sa flûte de sa bouche quand le marine demanda à fouiller le baluchon. Hésitant, mais ne voulant pas paraître suspect, Mike ouvrit le fameux baluchon et laissa le fruit rouge à la rayure noire faire face à l'homme qui s'exclama.
"Mais, c'est un fruit du démon mon garçon ! Je vois que tu n'as pas l'air de savoir de quoi je parle ... Et bien le système est très simple, les fruits du démon donnent un pouvoir surnaturel à ceux qui les mangent, mais en contrepartie ils sont maudits par les eaux, ce qui veut dire qu'ils ne peuvent plus nager. Cependant, il paraît qu'ils ont très mauvais goût et que le corps explose si on tente d'en manger deux. Où l'as-tu trouvé ?"
Le roux fixa le fruit maudit et en regardant l'homme, il pesa le pour et le contre. Avec un pouvoir il pourrait aider Aria, mais ne plus pouvoir nager était un gros handicap. Il expliqua donc l'aventure, oubliant qu'il parlait avec un marine, pour une fois qu'il pouvait en savoir plus sur son mystérieux trésor. Celui-ci expliqua que les pouvoirs connus à ce jour étaient extraordinaires ou totalement inutiles, mais ce qu'il dit ensuite ne laissa pas Mike indifférent.
"Les plus grands pirates et marines du monde possèdent des pouvoirs que donnent ces maudits fruits. Je sais que moi je n'hésiterais pas à croquer dedans, même si le goût est ignoble il paraît, avoir un pouvoir peut énormément aider ..."
Le collègue du marine arriva et embarqua l'homme, il fallait qu'ils continuent la recherche des pirates, laissant le roux avec le baluchon ouvert dans ses mains et la tentation de croquer rien qu'une bouchée pour obtenir, peut-être, un pouvoir extraordinaire. Il posa le baluchon au sol et continua de jouer, il ne savait pas vraiment comment réagir. Peut-être devrait-il demander à Aria ou alors lui faire la surprise, mais c'est sans vraiment prendre conscience qu'il s'arrêta de jouer et se posa au sol à côté de l'aliment dont le goût semble délicieux, mais est apparemment horrible.
"Bon je fais quoi, je te mange ou pas ? Hein ?"
C'était l'air décidé que Mike attrapa le fruit rouge et le croqua à pleine dents. Il avala et jeta le fruit à l'eau, se retenant de vomir. Il se posa contre un arbre, se tenant en appui avec l'aide d'une main, tenant sa cravate de l'autre pour ne pas la salir. C'était vraiment ignoble. Le roux finit par vomir avant d'être coupé par la douleur de ses paumes de mains et de la plante de ses pieds. Il retira immédiatement ses chaussures et chaussettes et s'allongea au sol, tordu de douleur. Une douleur qui ne dura pas longtemps, celle-ci étant passée rapidement, il se frotta les pieds et fut surpris par la drôle de sensation. Il se pencha et regarda ses dessous de pieds, fixant ensuite les paumes de ses mains.
"C'est pas possible, c'est quoi ça ?"
Il se releva, attrapa ses chaussures et retourna au village, l'après-midi étant déjà bien avancé. Cette fois il devait retrouver Aria, c'était urgent. Il croisa une femme, une commerçante à voir, et celle-ci lui expliqua que son amie était dans la taverne, une femme chat lui ayant demandé de lui faire parvenir le message. C'était un peu casse pied, mais Mike s'y dirigea, sans écouter la fin de ce qu'avait à lui dire la pauvre commerçante, un truc avec des oreilles ... Enfin, le rouquin n'y prêta pas attention et sans réfléchir, il se retrouva au milieu de la taverne où personne n'était en vue. Pas de vieil homme, ni de femme chat, ni de jeune fille.
"Mais c'est pas possible !"
A bout de nerf, Mike retourna sur la place du village et s’assit, ne comprenant pas pourquoi les gens le dévisageaient, c'est quand une petite fille fit une remarque sur ses oreilles que celui-ci les toucha, les sentant plus, il remonta ses mains et réalisa que quelque chose clochait. Il retourna sur le bord de la mer, se pencha au dessus de celle-ci et lorsqu'il vu ses oreilles, le jeune homme, intrigué par des oreilles de renard qui avait remplacé celles d'humains normaux, se pencha un peu plus jusqu'à tomber dans l'eau. Il sombra et comprit qu'il ne pouvait vraiment pas nager. Mais celui-ci avait comme un ange gardien qui veillez sur lui, l'homme de la marine, qui le surveillait depuis qu'il l'avait quitté, sauta à l'eau et lui sauva la vie.
"Aller mon garçon, ça va aller, aller !"
Sur ces paroles, Mike ferma les yeux et se laissa tomber dans l'inconscience pour se réveiller sur la plage en compagnie de l'homme qui ne l'avait toujours pas quitté. Il faisait nuit et l'homme lui tendit la flûte, aidant le rouquin à se relever. S'excusant également de l'avoir laisser sur le sable plutôt que de l'avoir transporté dans un bon lit. C'était le dernier des soucis du jeune homme qui, remerciant le marine, prit route, flûte en main, vers le village. Il débarqua dans le bar et retrouva enfin Aria qui parlait avec le vieil homme et Izzy, un plan étalé sur la table. Il se posa sur une chaise l'air de rien et, essoufflé, demanda si on pouvait lui expliquer la situation._________________ | | | | |
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| Mar 2 Avr - 20:56 Aria n’en croyait pas ses yeux. Qu’était-il arrivé à Mike ? Déjà, il était vivant. Enfin, sûrement. Etait-ce vraiment lui ? La jeune fille inspira un bon coup avant de reluquer une nouvelle fois son ami qui venait d’entrer nonchalamment dans le bar. Elle ne pouvait pas imaginer ce genre de changements en si peu de temps sur qui que ce soit. Il avait quoi là ? Non mais… logiquement, penser logiquement. La seule chose capable de faire muter un être humain aussi vite était connue comme étant le ‘Fruit du Démon’. Certes, la plupart des gens le considérait comme une légende mais Aria n’était pas ‘la plupart des gens’, elle en connaissait l’existence et savait que dans toute légende, il y avait une part de réalité.
Son cerveau tournait à plein régime, le détail de la transformation de Mike l’intriguait, elle trouvait les oreilles de renard qui pointaient sur sa tête adorables. Mais d’un autre côté, elle ne pouvait pas dire si c’était la seule chose chez lui qui avait changé. La surprise d’Aria ne fut pas la seule, toutes les personnes dans le bar s’étaient étonnées de l’apparence de son ami. Des chuchotements avaient retentis, plusieurs pensaient déjà à une malédiction d’ordre impie. Bien sûr que ce n’était pas ça, quoique ça aurait pu. Les connaissances de l’ingénieur dans cette matière étaient très limitées.
« - Qu’est-ce qui t’es arrivé, Mike ? Lâcha Aria, un air inquiet sur le visage. »
Tout le monde commençait à s’impatienter. Ils voulaient une réponse, qu’elle mette ou non le jeune flûtiste en danger. La tension se fit rapidement sentir parmi les habitués. Certains, plus ennuyés que les curieux, sortirent sans attendre une réponse du garçon. L’ingénieur, la courte période de surprise passée, décida de couper court à cette atmosphère. Elle claqua sa main sur la table, faisant trembler le contenu d’un bol et rouler une cuillère à terre. Elle se racla la gorge et commença à expliquer le plan.
« - J’ai proposé à Monsieur les plans pour sa toiture, on va faire quelques modifications, apparemment j’ai prévu trop grand. Izzy a déjà commencé à parlementer avec les responsables des carrières pour qu’ils nous offrent des tuiles pour la réparation. Elles seront prêtes demain dès l’aube. On entamera la construction à partir de là. - Je vais vous aider, lança un homme, assis sur un tabouret. »
La personne qui venait de s’adresser à Aria avait le corps baraqué, musclé, et sa peau mât mettait en valeur ses nombreuses heures de travail sous le soleil de North Blue. Il avait un tempérament assuré, son visage affichait un sourire qui ne dissimulait en rien une attitude sérieuse à l’égard de son travail. Aussitôt qu’il eut proposé son aide, d’autres poings se levèrent, emportés par l’engouement de cet homme. La jeune fille sourit, elle se dirigea vers lui et lui présenta le plan tout en envoyant un sourire enjoué à Mike. Son visage retourné vers le maçon, elle reprit son masque de commandante et indiqua que plusieurs machines ingénieuses créées par son défunt père pourraient les aider sur son bateau. Les maisons n’étaient pas sa spécialité, mais savoir réparer tout type de bâtiment permettait, à son avis, de mieux comprendre le fonctionnement des navires.
Les maçons promirent d’aller chercher le nécessaire dès le lendemain matin pendant que certains d’entre eux s’occuperaient de vérifier si la charpente pourrait tenir le coup avec les nouveaux matériaux et l’installation des machines. Aria venait de se transformer en architecte sans réellement le vouloir. Une certaine satisfaction la submergea sans pour autant la noyer, elle n’avait pas l’intention de quitter l’ivresse du moment. Se dirigeant à nouveau vers Mike, elle prit un verre au contenu orangé et l’avala d’une traite. C’était du whisky. Sa gorge s’enflamma, ses joues devinrent d’un rouge écarlate, pétillant et après quelques minutes attablée à regarder son ami, elle se mit à glousser comme une dinde et à chanter de vieilles comptines des mers.
La nuit passa ainsi.
Le soleil était à peine levé que les maçons étaient déjà au travail. Leur engouement redoubla tandis que les machines s’installaient sur le chantier. Ils trouvaient les systèmes ingénieux et faciles à utiliser : quelques poulies à faire tourner pour monter les tuiles, des pistolets à peintures – amenés par mégarde -, à clous et d’autres à colle dont les divers réglages faisaient retomber les hommes en enfance. Il y avait, apporté d’un des ateliers de construction de l’île, des outils plus conventionnels : des scies pour retailler les matériaux en cas de besoin, des marteaux, etc. Tout le nécessaire était prêt dès huit heures. Aria s’était levée avant tout le monde, avait à peine dormi pour optimiser les plans avec la main d’œuvre dont elle disposait.
Quand le soleil fut haut dans le ciel, une bonne partie de la toiture avait déjà été réparée. Il y avait trois maçons au total qui travaillaient d’arrache-pied pour finir dans les plus brefs délais. Malheureusement, quelques complications vinrent ralentir la réparation : la gouttière céda, un trou dans le toit demanda à ce qu’on refasse une poutre pour le soutenir – heureusement Izzy avait aidé les bûcherons qui acceptèrent d'offrir assez de bois pour corriger rapidement ce problème – et un effondrement de tuiles acheva la journée quand on sut qu’il faudrait aller en rechercher de nouvelles à la carrière.
Les travaux durèrent tout le jour et s’éternisèrent jusqu’en début de soirée. Réparer ce toit avait été comme monter une cabane, ça n’avait pris longtemps à partir du moment où tous les matériaux avaient été réunis mais les précautions qu’il faudrait prendre à présent étaient plus importantes pour terminer les travaux. Le lendemain, le vernissage et les tests les plus courants seraient au rendez-vous. La toiture était principalement en tuiles mais l’isolation permettait d’éviter la moisissure de s’introduire, le plafond à l’intérieur n’avait pas encore eu son petit coup de peinture mais Monsieur préférait s’en occuper lui-même. Aria n’y voyait pas d’inconvénient.
Le lendemain midi, la réparation fut terminée et l’on attendait plus qu’à ce que tout sèche – le vernis principalement. Satisfaits de leur travail, les maçons fêtèrent leur victoire. Ils invitèrent Aria et Mike à la beuverie, près du chantier de construction. La jeune fille mit un certain temps à arriver, vérifiant une dernière fois qu’aucun pet n’allait aller de travers. Lorsqu’elle fut sûre que rien n’allait s’écrouler, elle décida de donner son aval à l’habitant. D’ici deux jours, lorsque les vapeurs des produits d’entretiens se seraient effacées de l’air, il pourrait vagabonder sous son toit ou peindre à son bon vouloir. | | | | |
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| Mer 3 Avr - 17:08 Quand il faut apprendre, au plus grand sacrifice, qu'il faut savoir perdre des batailles pour gagner la guerre ... Encore un peu trempé au niveau des chaussures par la chute dans l'eau, Mike était entré sans gène malgré son drôle d'air dans la taverne et s'était installé directement pour rejoindre ses amis. Il commanda un verre d'alcool choisi un peu au hasard pour digérer la pilule. C'est sûr qu'être observé et entendre les messes basses des clients n'était pas ce qu'il préférait, sans compter sur Aria et le vieux qui eux aussi le reluquaient. Il posa ses chaussures au sol et mit ses paumes contre la table pour masquer les coussinets. Après un petit moment de silence à la table, Aria le brisa, l'air inquiet.
"Qu’est-ce qui t’es arrivé, Mike ?"
Mike haussa un sourcil et esquiva la question, il montra le plan du regard, tentant désespérément et silencieusement de couper cette atmosphère gênante, ce que fit Aria après quelques instants en claquant des mains.
"J’ai proposé à Monsieur les plans pour sa toiture, on va faire quelques modifications, apparemment j’ai prévu trop grand. Izzy a déjà commencé à parlementer avec les responsables des carrières pour qu’ils nous offrent des tuiles pour la réparation. Elles seront prêtes demain dès l’aube. On entamera la construction à partir de là."
A peine eut-elle le temps de finir sa phrase qu'un homme qui écoutait notre conversation avec une oreille indiscrète se proposa de nous aider, assis non loin sur un tabouret. Aria se leva et se dirigea vers lui pendant que Mike restait assis là, buvant le verre qu'il avait enfin eu, suivant son amie du regard. Les présentations et arrangements fait, c'est festive que la soirée prit fin, laissant une courte nuit devant les ouvriers du lendemain. Le lendemain matin, Mike se retrouva donc seul comme convenu avec le vieil homme et Izzy pour s'occuper de l'écurie. Une fois arrivé à celle-ci, il vit qu'il y avait du boulot, en effet, à cause de la bataille d'il y a trois jours, l'endroit avait subi des dégâts à cause de l'affolement des bêtes.
"Mais, qu'est-ce que tu fais là toi ?"
En se penchant par le haut d'une porte coupée en deux, une jument à l'air apeuré et affamé se dirigea timidement du fond de son box vers le rouquin aux oreilles de renard qui lui caressa la crinière en la rassurant. Ouvrant ainsi la porte pour libérer la pauvre jument, elle commença à courir pour se dégourdir les pattes et revint vers Mike pour demander à nouveau des caresses.
"Normalement, on m'a dit qu'il ne devait plus y avoir de chevaux ici alors, je devais tout remettre à neuf. Tu m'excuses ma belle, mais je dois y aller, d'accord ?"
Il attrapa le seau et se dirigea vers un puits pour y prendre de l'eau. Une fourche était déjà sur place, il la prit en main et commença donc à enlever la paille qu'il y avait dans les boxes afin de la remplacer. Une épreuve plutôt physique malgré ce que l'on peut croire, mais Mike n'était pas au bout de ses peines, en effet, la jument ne le lâchait pas d'une semelle, même si celui-ci n'en avait pas. Avant de partir, il avait arraché les semelles de ses chaussures pour ne pas être gêné par les coussinets, d'ailleurs, c'est aussi la première fois qu'il partait d'un endroit sans sa flûte, celle-ci étant restée sur le bateau dans sa cabine ... Du moins, celle d'Aria qui la partageait avec lui. La malheureuse jument se prenait des coups du manche de la fourche, ralentissant ainsi Mike dans son travail.
"Tu sais ma jolie, si tu restes dans mes pattes je vais pas avancer et en plus, j'aime pas te donner des coups là, excuses-moi, mais éloigne un peu s'il te plait ..."
L'animal se retourna, laissant le rouquin aux oreilles de renard terminer le box qu'il était en train de faire. Heureusement pour lui, il n'en restait qu'un quand la douce jument revint, cinq minutes après, comme une fleur pour regarder travailler le jeune homme. Cependant, le pauvre garçon, qui malgré son attention et sa prévention, continuait à donner des coups à la jument quand il enlevait la paille du sol pour la mettre dans la brouette. Il ne voulait pas lui hurler dessus, pensant qu'elle devait être encore fragile à cause des événements des jours passés. Une fois le travail finit, c'est toujours en compagnie de l'équidé qu'il fit un tas avec la paille sale et qu'il y mit le feu dans un endroit où rien ne risquait de s'enflammer. Une simple allumette avait suffit, en effet, la paille était si sèche qu'en un craquement elle avait pris feu, en même temps, ça tombe sous le sens vu l'état de celle-ci. Apeurée par le feu, la jument se mit à galoper, laissant Mike, inquiet pour elle, la poursuivre difficilement. C'est dans une petite clairière qu'il retrouva la jument allongée au pied d'un arbre, faisant ainsi face à une magnifique scène. La jument brune se releva et se dirigea vers Mike qui commença à la caresser, la rassurant en même temps.
"Tu sais quoi ? On va aller faire un tour en ville tous les deux, d'accord ? Comme ça moi, je fais une pause et toi, tu te promènes en étant avec moi, ça te va ?"
Acquiesçant d'un hennissement, la jument avança se postant côte à côte avec le rouquin pour qu'il grimpe dessus. Sans équipement, Mike grimpa sans vraiment réfléchir et s'accrochant à la crinière, elle se mit à galoper jusqu'à l'écurie où le jeune homme trouva de quoi équiper sa nouvelle amie. Une fois fait sans trop de mal, Mike voyait souvent les gens sceller les chevaux au port, il remonta dessus et se dirigea tant bien que mal vers le village, se retrouvant rapidement dans la rue de la taverne, non loin de la place centrale.
"Rolanda ! Que fais-tu donc ici ?"
Le rouquin se retourna vers la voix familière qu'était celle du vieil homme qui repartait vers sa maison pour travailler sur le toit. Il caressa un instant la jument et donna un sac avec de quoi manger pour le jeune homme qui, n'ayant plus rien à faire en ville, fit demi-tour et retourna à l'écurie, se balader à cheval dans un village n'était vraiment pas pratique. Il grignota donc les sandwichs qu'il y avait dans le sac et sous le regard affamé de la fameuse Rolanda, il reprit sa fourche en main et commença à remplir les bacs de nourriture des boxes de foin, ayant un peu pitié du fait qu'elle mangeait de l'herbe sous son nez. Il l'appela, lui faisant signe que le bac était plein dans le premier box et qu'elle pouvait manger à présent. Celle-ci se précipita vers le foin, laissant enfin Mike tranquille pour remplir les trois autres dans les boxes suivants. Ensuite vint le tour de remplir les bacs d'eau, ce qui fut long et fatiguant pour le jeune roux qui avait au moins une centaine d'aller et retour à faire pour remplir les bacs. C'était sans compter sur la précieuse aide de la jument pour le bousculer à force de le suivre partout et donc de renverser les seaux entre le puits et les boxes.
"Bien, moi je vais rentrer, viens là Rolanda !"
Enfermant Rolanda dans un box après lui avoir dit au revoir, Mike se dirigea vers le bateau lorsque la nuit commença à tomber. Une fois sur celui-ci, il se coucha sans manger, exténué de sa plus ou moins, terrible journée. Le lendemain matin, il retourna nourrir et hydrater la jument après avoir pris un copieux petit déjeuner, affamé par le repas du soir manqué la veille. Après un petit tour à dos de Rolanda, il la remit dans son box, laissant le haut de la porte ouverte pour qu'elle puisse bénéficier de la belle journée qui commençait. Il alla donc au chantier, n'ayant pas vraiment eu de nouvelle la veille car il n'avait que très peu vu Aria, sans compter qu'ils n'avaient pas réellement eu le temps de parler depuis le début de tout ça. Une fois arrivé, il retrouva Aria avec laquelle il fut aussitôt invité à une beuverie, il partit en avance, trouvant sur le chemin le vieil homme qui confia à Mike qu'il ne pouvait pas garder l'animal et que, comme elle avait l'air de bien apprécier le rouquin, il pouvait la prendre avec lui.
"J'accepte, bien sûr, mais vous êtes sûr ? Enfin ... Je viens de rejoindre un équipage, vous n'avez pas peur que je la prenne avec moi en mer et que je puisse mettre sa vie en danger ?"
Tel Marcel, le vieil homme donna une tape dans le dos du jeune homme en lui disant qu'il avait confiance en lui et que Rolanda l'attendrait à l'écurie avec une réserve de paille et de foin dans le box d'à côté. Quittant l'homme, Mike arriva donc à la beuverie et commença à s'amuser en compagnie des ouvriers qui avaient aidé Aria, ceux-ci ne semblaient même plus prêter attention aux drôles d'oreilles du jeune rouquin. _________________ | | | | |
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