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Race : Humain
Équipage : Inquisition
| Jeu 30 Mai - 22:42 Un duel enfin terminé ♪ Le départ de Mike Tay Passant ma main dans mes cheveux, je remarque mes nouvelles oreilles, mes oreilles animales de renard. Je souris, repensant aux gens qui voulaient les caresser il y a quelques jours à la beuverie. Le village, lui, se reconstruit plutôt rapidement de l'attaque qu'il a subit il y a peu, les villageois s'y mettent tous et les animaux participent aussi beaucoup. C'est tout de même malheureux qu'il y ait besoin de ce genre d’événements pour rapprocher les gens. En tout cas, je quitte l'auberge où j'ai laissé mes amis de fête pour rentrer chez Marcel. Je n'y suis pas retourné depuis la dernière fois, j'ai peur. Une drôle de peur d'ailleurs. J'ai peur de ne pas le voir, de vouloir le voir, des craintes qui me font lever les yeux au ciel, profitant quelques instants de cette magnifique journée. Le soleil qui est haut dans le ciel en ce milieu d'après-midi me redonne le sourire ... Sourire que je perds rapidement lorsque je me retrouve devant la route qui mène à la maison isolée près des bois. Afin de ne pas déprimer encore plus que je ne le suis actuellement, j'attrape ma flûte et joue un morceau joyeux. Marcel n'aurait pas voulu que je sois triste, au contraire. Certes, il m'avait dit une fois que pleurer, même pour un homme, c'était humain, mais il m'avait aussi dit qu'un vrai homme ne se laissait pas abattre facilement. Pour un homme qui avait tout perdu, c'était un drôle de personnage, il savait appliquer ses propres conseils. Mais moi, est-ce que je vais y arriver ? Je suis toujours en train de jouer, j'arrive enfin et, trop rapidement à mon goût, je suis devant la porte, arrêtant peu à peu de jouer. La solitude me gagne et j'ouvre la porte. Un silence habite la pièce, j'entre donc en faisant un vacarme digne d'un éléphant enragé et fouille la maison de fond en comble, rassemblant les différentes affaires du vieil homme pour les prochains habitants. Je souris lorsque je tombe sur une photographie de lui et moi, au marché. Elle avait été prise par Marc alors qu'on cherchait désespérément des fraises. Un bon souvenir que je glisse dans une poche de ma veste.
"Tiens, justement ce qu'il me fallait !"
J'attrape une boîte sous l'ancien lit de Marcel et l'ouvre, laissant deux jolies chaussures presque briller devant moi telle une offre des Dieux. J'ôte les vieilles et grosses chaussures que l'on m'a donné pendant la fête. En effet, j'ai mangé le fameux fruit la dernière fois et depuis, j'ai des coussinets sous la paume des mains et la plante de mes pieds, j'avais donc abandonné mes chaussures sur la plage car elles me serraient les pieds. Je me lève et ouvre un tiroir, formant des ronds de la taille des coussins dans la semelle afin de pouvoir les laisser sortir et ainsi ne pas serrer mon pied. Une fois fait, je pose l'objet contondant au sol et les enfile, souriant de nouveau par mon acte vain aux yeux des gens mais utile aux miens. Laissant les grosses chaussures usées au sol, j'entre dans une nouvelle pièce et continue de fouiller. Je ne trouve rien de personnel, c'est étrange, comme s'il y a de sa vie seulement des paroles et cette image de lui et moi au marché. Sa femme, son fils et son meilleur ami sont tous de l'autre côté, lui aussi à présent, il ne reste que de cet homme cette image et mes pensées. Ayant réunis les rares effets personnels trouvés dans la maison, je me laisse tomber sur mon lit, regardant la pièce à présent en désordre et de nouveau silencieuse. Je prends ma flûte qui est sur la table, posée parmi des objets sans intérêt comme le fil à coudre et des crayons, pour la poser sur le lit, rangeant ainsi rapidement les objets dans des tiroirs que je remets aussitôt à leurs places. Je sors de la maison et prends route pour l'écurie où Rolanda broute de l'herbe sèche. En me voyant arriver, elle trotte jusqu'à la barrière et pousse des hennissements, collant son nez à ma main posée sur le bois de la barrière pour que je la caresse, ce que je fais en entrant calmement pour ensuite l'équiper d'une selle et monter sur son dos.
"Oh, il est déjà temps ?"
C'est le vieil homme qui m'a offert la jument de trois ans, en effet, je lui répond que je vais retrouver Aria sur son bateau. Elle a quitté la fête il y a un ou deux jours pour préparer l'écurie de Rolanda à bord du bateau, et oui, je suis un pirate maintenant ! J'attrape la lanière et donne un coup à la jument afin qu'elle avance. La sensation de se promener à dos de cheval est tellement agréable que la rapidité du trajet me fait toujours un peu de peine, j'aimerai tant aller plus loin, plus vite ! Mais on verra ça sur d'autres îles, avec des plaines immenses, le rêve ... Je suis donc devant la mer, seulement, il manque quelque chose, un truc existentiel, le bateau d'Aria n'est plus là. Je me rends donc au port et pareil, le bateau n'est pas là non plus, toujours sur le dos de l'animal, je me dirige vers le village et m'arrête devant l'auberge dans laquelle la beuverie a encore lieu. Questionnant les ivrognes restants, j'apprends qu'elle est partie depuis longtemps en mer.
"C'est pas grave Mike, on a l'habitude, hein ..."
Je reste calme, je sors et chevauche de nouveau Rolanda, galopant jusqu'à la forêt. Je l'attache à un arbre et commence à courir vers un endroit que j'affectionne à ma manière, il faut que j'évacue, que je ne laisse pas cette sensation d'abandon gagner cette fois. Jouait-elle un double jeu ? Suis-je trop naïf ? Je l'ignore mais je sais ce que je vais faire actuellement, je vais me défouler. Toujours en courant, j'enlève mes mitaines une à une que j'enfonce au plus profond de mes poches. J'ai découvert que je pouvais pousser les choses la dernière fois, c'est la raison pour laquelle je porte ces mitaines, pour ne pas pousser tout et n'importe quoi, voir même, n'importe qui. C'est donc dangereux de laisser les coussinets à l'air libre en risquant de blesser des personnes involontairement. J'arrive au terrible territoire des sangliers sauvages et hostiles. Hurlant le nom de celle qui vient de m'abandonner, les animaux tournent les uns après les autres les yeux vers moi. Les plus téméraires foncent vers moi sans vraiment réfléchir et j'avoue que les imiter ne me fait pas de mal. Je cours vers eux, paumes grandes ouvertes et les touche, simplement, sans forcer, les faisant balader à l'autre bout du territoire tous deux contre un arbre. Je souris et attrape ma flûte que j'apporte à mes lèvres, jouant ainsi pour demander à un sanglier de se mettre à un endroit bien précis. J'arrête de jouer et regarde le sanglier qui semble un peut perturbé.
"Belle Hypnose."
Efficace surtout, le malheureux animal se fait percuter par un de ses congénères qui, me fonçant rapidement dessus, n'a pas eu le temps de s'arrêter lorsque, par pur hasard, son ami s'est posé devant lui, lui bloquant donc sa trajectoire. Et de quatre, quatre sangliers sont à terre. Morts ? Je l'ignore et je ne pense pas, sonnés est plus approprié comme terme sur le moment pour ces bêtes allongées au sol. Je me dirige vers cet endroit qui m'a toujours fasciné. Je pénètre doucement à l'intérieur, cherchant je ne sais quoi, peut-être un autre fruit bizarre avec un pouvoir extraordinaire ? Ou alors, des trésors ? Qui sait ? Je plonge dans la fameuse grotte où les souvenirs me dessinent en tête une carte des lieux, du moins, une petite, sachant que je n'ai jamais été très loin ici. Je ne trouve pas grand chose au final dans ce sombre labyrinthe où je ne me suis pas perdu. En effet, autres que des marcassins effrayés, rien n'était présent dans ce tronc d'arbre qui pourtant m'intriguait tant. Lorsque j'en sors, le gros sanglier, mon adversaire depuis toujours, le chef de la tribu me fait face, il m'attend et son regard veut tout dire.
"Ok mon gros, cette fois, c'est jusqu'au bout ! D'ailleurs, j'ai des choses à tester ..."
Cet animal n'est pas devenu un adversaire loyal avec le temps. Je me retourne pour poser ma flûte au sol mais comme je m'y attendais, il est déjà en train de me foncer dessus. L'ayant vu venir, je reprends la flûte pour ne pas qu'elle soit abîmée et me tourne sur la droite, le faisant foncer contre la paroi du tronc de la grotte dont je viens de sortir.
"Doucement mon grand, tu vas te casser une défense à foncer dans n'importe quoi !"
Je caresse le sanglier du bout des doigts et vois son regard me fixer méchamment. Il se recule et gratte le sol, préparant une nouvelle charge. Je lève les yeux au ciel un peu trop prétentieux et saute sur le côté pour le laisser foncer dans le vide. Je le préviens, pointant la paume de ma main avec l'index de l'autre, lui expliquant que même s'il me fonce dessus, je peux le pousser. Cependant, il ne doit pas comprendre car il est de nouveau en train de courir vers moi. Je jette ma flûte dans un buisson et fixe mes paumes devant moi face au sanglier comme pour l'arrêter. Cependant, quelque chose se produit et me surprend. En effet, deux paumes identiques à celles présentes sur mes mains se sont formées comme des bulles de savon dans l'air, fonçant à grande vitesse sur l'animal qui a dû avoir très mal car il est allongé à terre. Je fixe mes paumes quelques secondes et me demande ce qu'il vient de se passer. Je peux pousser les choses matérielles comme les objets, les gens ou les animaux mais à voir, je sais également pousser l'air, les choses immatérielles aussi donc. Un sourire se dessine sur mon visage et j'exprime ma bonne découverte simplement.
"Génial !"
Seulement, j'ai sous estimé l'animal, celui ci se relève et me charge si vite que je n'ai pas le temps de sauter sur le côté ou de tendre la main pour le pousser et me voilà en train de voler sur quelques mètres, m'écrasant ensuite pitoyablement au sol. Je me relève en riant, cachant ma douleur au ventre et je jette ma veste au sol ainsi que les deux mitaines que j'ai mis dans mes poches plus tôt. Un peu répétitif, l'animal sauvage se rue vers moi mais cette fois ci, ma technique est imparable. Alors qu'il est encore loin, je m'accroupis et me pousse en l'air en touchant mes cuisses. Une fois dans les airs, j'envoie des rafales de coups d'air grâce à mes paumes frappant le sol jusqu'à s'approcher du sanglier.
"Météores !"
L'animal voit arriver l'attaque aérienne qui se dirige vers lui et subit l'attaque, trop rapide pour pouvoir être évitée. Je retombe au sol, sur mes deux jambes, quelle classe ! Je regarde l'animal qui est de nouveau allongé au sol sous la puissance du coup qui, de plus, est un coup aérien. Je soupire quand une fois encore il se relève, cette fois-ci, c'est déterminé et enragé qu'il fonce vers moi, hurlant toute sa fierté de chef de cette tribu animale et sa colère qu'il a récolté envers moi durant ces années et ces duels que l'on a disputé lui et moi. Mais à mon tour, j'hurle, j'exprime à travers ce cri tout ce que j'ai ressenti de néfaste durant cette misérable vie. Cette vie qui ne sera plus qu'un mauvais souvenir lorsque ce sanglier sera enfin à terre.
"Close-combat !"
Je frappe l'air de mes paumes, mes coups sont si rapides que de nombreuses images de coussinets foncent sur l'animal qui s'immobilise, absorbant les coups les uns après les autres en arrêtant d'hurler. J'arrête, essoufflé, et fixe le pauvre sanglier, figé sur place quelques instants. Je m'appuie contre un arbre et regarde l'animal tomber à terre, les yeux blancs et la langue étalée au sol ...
"Voilà mon gros, c'est une belle journée pour mourir n'est-ce pas ? En tout cas, c'était bien notre dernier duel. Merci, à présent, un nouveau Mike arrive."
J'enfile mes mitaines, ma veste et récupère la flûte que j'ai laissé dans un buisson au début du combat. Lentement, je quitte le territoire des sangliers où je ne viendrais sans doute plus jamais, rejoignant et montant Rolanda toujours sous ce grand et beau soleil. Ce que je sais c'est que je me dirige vers la maison de Marcel. J'entre et rapidement, je prends un sac, y glisse des vêtements, me changeant par la même occasion, prêt à partir, je me rends au port dans l'espoir de trouver une barque ou un bateau. Du moins, quelque chose d'assez grand pour aller sur une autre île et tout recommencer, accompagné cette fois ci de la belle jument.
"Excusez-moi, vous avez pas des bateaux à donner pour que ma jument et moi puissions partir d'ici s'il vous plait ?" |