Minuit, depuis combien de temps est-elle sur terre ? Trop peu de temps pour pouvoir expliquer clairement ce qu’elle est. Hato et Eucalysta avait fait escale sur une petite île de North blue, ils y étaient maintenant depuis quelques jours et la belle ne se lassait pas de regarder le monde, les humains, l’animation. Elle étudiait par le biais de son fruit, elle lisait simplement la vie des gens qu’elle croisait, mais toujours discrètement, dans l’ombre, ne souhaitant pas se faire remarquer. Mais cette nuit-là, celle de son départ, elle semblait pouvoir lire à l’intérieur d’elle-même. Cétait techniquement impossible, mais les fait était-là. Ce n’était en rien une prédiction, mais une simple analyse de sa propre personne de part les évènements récents dans le monde et ses propres connaissances. Quel temps de chien…
La pluie venait s'écouler, comme prise dans l'ambre, luttant contre le temps visqueux pour s'en libérer. Pour goûter la liberté pendant un moment sans fin. Impossible. Eucalysta avait compté chaque seconde avec une impatience grandissante, ses doigts pianotant sur la rambarde du kiosque, l'esprit à la dérive sur une mer de possibles, de plans, de frustrations. Des jours dans les ombres, dans le brouillard, dans les recoins de sa chambre. Des jours de vaine torpeur, avec uniquement le vacillement des torches indiquant que la vie continuait. Les flammes étaient comme les fantômes du village de Shivering Island, rassemblés là où un cauchemar avait pris une forme physique, tournoyant autour de leur nouvelle reine. Elle observa par-delà l'eau de pluie et contempla son domaine acquiesçant calmement avec un certain plaisir. Nord, à la limite du clapotis des eaux, un grand tas prenait forme, montant comme une stalagmite de plus en plus haut, tel un défi lancé au plafond qu'était le ciel. Les silhouettes s'affairant à la base ne s'apercevaient pas qu'elle les observait. Elle avait prit l'habitude, avec une fréquence de plus en plus importante de quitter sa chambre pour rôder sur les poutres et les toits de la ville, épiant les hommes et leurs compagnes sans qu'ils en aient conscience, gardant secrète sa présence.
Elle brûlait de besoin d'action, mais n'avait aucun autre moyen de dépenser son énergie. Elle était partout et nulle part à la fois. Libre de vagabonder, mais prisonnière de l'attente. Sa mère aurait été fière d'elle. Lors des moments de relâchements, lorsqu'elle s'autorisait à glisser dans les eaux de la méditation, elle s'imaginait pouvoir voir le visage de Suji. Perdu au milieu de pâles nuées, elle s'imaginait rendre visite à la féline, pouvoir parler avec elle comme elle aurait aimé le faire, cherchant du soutien et du réconfort dans la voix de son idole. Mais il s'agissait que d'une illusion. Elle n’était plus là depuis longtemps. Son héritage était tout ce qui restait à présent. Toute sa vie, la vampire avait été une âme torturée. Ravagée par la sauvagerie de son enfance, hantée par les visions de sa propre mort, elle avait lutté avec toutes les fibres de son corps pour conquérir l'admiration de ses pairs et, par-dessus tout, pour mériter l'affection de son père dont elle percevait tout d’un seul regard. Adulte comme enfant, elle avait frappé depuis les ombres. Elle irait à la guerre en maniant l'acier et la peur au nom de la révolution et irait élevé un surnom : la reine de la nuit, avec une fierté jamais égalée dans le monde entier. Il n'y avait pas vraiment de quoi être fier à ce niveau, pour tout dire. Alors que les autres hommes luttaient pour accomplir des actes héroïques et gagner les faveurs de leurs camps, Eucalysta ne cherchait qu'à obtenir des résultats. Elle ne serait jamais aussi charismatique qu'un Hato, aussi éloquente qu'un Fenice, aussi démagogique qu'une Holly. Mais elle pouvait être forte. Elle pouvait briser n'importe quel ennemi. Elle pouvait être pragmatique. Elle pouvait être terrifiante. Dans un univers de terreur, elle volera aux adversaires de la paix leurs manteaux d'horreur. Elle vaincra la sauvagerie en la dépassant. Elle purgera la brute en la surpassant en brutalité. Elle sacrifiera le peu de charme qu'elle a pour endosser le rôle du bouc émissaire : la plus folle des révolutionnaire, la main gauche des maréchaux. Et personne, personne, ne pourrait lui résister. Ceux qui faisaient peur auraient peur d'elle. Ceux qui étaient haïs la haïraient elle. Soumission par la terreur. Elle n'était plus humaine, mais comme tous les révolutionnaires, il lui restait, très profondément enfoui dans un coin sombre de son cœur, un parfum, un goût amer, d'humanité. La fille des Tengoku no Seigi la sacrifiera. Elle balayera les larmes de folie de ses joues sombres pour se joindre aux loups. Et elle le fera au nom des libertés, mais elle perdra tout. Elle deviendra ce qu'elle avait toujours été destinée à devenir. Et lorsqu'elle se tournera vers son maître pour avoir son secours, pour son affection, pour simplement obtenir une lueur de gratitude, après avoir chassé la traître et leurs avoir fait expiré leurs derniers souffles...elle ne recevra que du mépris. Elle émergea de ses rêveries pou découvrir que sa poigne avait tordue la rambarde du kiosque. Elle avait mordu sa langue sans s'en apercevoir. Sa bouche était remplie du goût métallique de son propre sang. Elle avait trop réfléchit déjà. Quittant le kioske pour aller marcher sous la pluie, lavant ses péchés, elle s’efforçait à elle-même de ce convaincre que toutes ses pensées étaient le fruit de son imagination, et non de sa damnation dû à son fruit du démon. Arrivant vers le port, la tête basse, elle pût l’entrapercevoir au loin, l’appelant.
« Eucalysta ! T’étais où ? Je me suis inquiété ! »« Désolé papa, j’avais des choses à voir, ça fait six jours que nous sommes ici, on s’en va ? »« Oui… On y va avant que le soleil ne se lève… Mais es-tu réellement prête à faire ça ? T’es jeune, certes mature et emplie de connaissances mais… »« Oui, pas besoin de discuter plus longtemps, je sais que tu en as besoin, que l’équipage en a besoin. Je les connais tous très bien tu sais, à travers toi, je le vois dans tes yeux… »« … Bien, on y va… »- Spoiler:
A part cela, elle n’eut droit à aucun autre traitement, son père n’était pas du genre câlin. Elle savait qu’il l’aimait plus que tout, mais il ne le montrait pas, jamais. Bref, la route allait reprendre, et elle regagna ses appartements, cessant la lecture dans les yeux de son père en annihilant la flamme bleu dans son œil permettant cette prouesse.