| Sam 23 Mar - 17:48 The way into my bloodShirowashi
• Lieu : Water Seven • Année : Fin 1502, début 1503 • Météo : Ensoleillée • Evênement : Decret decima / Grand-père vivant • But de la Mission : Aucun • Membres : 1 seul
| Prise de conscience
J’étais de faction sur l’île depuis un peu plus d’une semaine. J’arpentais les rues de la ville en cette magnifique journée où le soleil avait pris place haut dans le ciel. Les gens dégageaient une bonne humeur communicative. Les Yagara s’amusaient en aspergeant les gens passant trop près des canaux et même les hors-la-loi semblaient profiter de ce beau jour pour prendre des vacances et nous laisser tranquille. Aucun incident à déplorer en ce début de journée. Je m’étais levé très tôt pour acheter du poisson au marché matinal. J’adorais la dorade marinée dans l’ail et la sauge. La cantine de la base servait de bons plats mais aucun égalaient ceux de monsieur Rabot. Ce cuistot tenait une petite guinguette à roues le long des quais et demandait à ses clients d’apporter leur poisson ou viande qu’il préparait alors de façon magistrale. Réellement à couper le souffle. Le prix dérisoire et la qualité de ce restaurant ambulant amenaient des gens de partout. Riches, pauvres, connaisseurs et amateurs s’y croisaient permanence. De plus, le vieil homme racontait des histoires alléchantes et prenantes comme pas deux. Sa mémoire renfermait des trésors tellement il avait vécu des choses passionnantes. Chaque fois que je venais à la Grande Seven, je passais le voir chaque jour qu’il m’était possible de passer.
Ce matin n’échappa pas à la règle, je pris mon poisson et me dirigeai vers l’autre coté du quai où se trouvait le monsieur. Chose surprenante et bien différente de d’habitude, on avait placé un den den projecteur non loin de là. Même le cuistot et son apprenti n’arrêtaient pas de le regarder étonnés. Je passai commande avant de m’assoir sur l’une des tables dressées à même la rue. Mon plat arriva quelques minutes plus tard, son fumet incroyable réveillait tous mes sens. Je salivai déjà rien qu’en sentant cette bonne odeur. Je pris mes couverts et attaquai mon repas. C’était réellement trop bon, mes papilles e retournaient d’extase à chaque bouchée. Je pris mon temps pour tout manger afin de faire durer le plaisir. Les seuls moments où je ne pensais pas à ce bonheur gustatif étaient quand je me retournais pour voir si l’escargot-projecteur ne se réveillait pas. Il était tout de même curieux qu’on ait installé un engin pareil ici même.
Je payai le vieux qui, pour une fois, ne parlait pas beaucoup. Il semblait beaucoup plus absorbé par tout le bazar qui passait devant lui. Durant mon déjeuné, des soldats apportèrent des amplificateurs de son et tout un imbroglio de choses comme si on allait annoncer quelques chose d’énorme. Je me levai et partis demandé aux soldats restés sur place ce qu’il se passait. Ils m’ont expliqués qu’ils n’étaient pas au courant de ce qu’il se passait mais qu’on leur avait donné l’ordre d’installer tout ce matériel pour une annonce publique. Je regagnai donc le petit restaurant outdoor, pris un thé à la bergamote et m’assis à la table que je venais de quitter quelques instants auparavant.
Quelques minutes plus tard, les grands yeux de l’escargot technologique s’ouvrirent et le général Amaji D. Mohero fit son apparition aux yeux de tous. Je n’avais vu ce vieillard que dans des livres ou sur photo. Jamais encore je n’avais entendu sa voix grave et posée. On pouvait voir derrière lui l’amiral en chef Winch et deux amiraux, Kizaru et Midotora. Ce dernier allant sans aucun doute annoncer sa retraite. Il n’était quasi plus considéré comme amiral et s’était même fait remplacer par Ao Kiji à Marineford il y a plus d’un an de cela. Il devait avoir plus de cent ans et ne tenait plus debout sans sa canne. Le général d’armé parlait de grands changements à venir et mentionna comme pressenti, la démission et mise en retraire de l’amiral croulant. En y repensant, le vieux général devait avoir quasi le même âge que Midotora mais contrairement à lui, il pouvait encore aisément se battre. Ensuite, le vieux enchaina sur une nouvelle loi dont il nous récita les articles.
… conseil des 5 Étoiles, sous l'injonction du chef du Gouvernement Mondial a décréter une nouvelle lois qui prendra effet dès le 1er Janvier 1503. Le « Décret Décima » sera valable pour tous les peuples membre du gouvernement et est constitué de dix d'articles dont voici la nature. Article un, l'autorité du Gouvernement Mondial est entière, absolue et irrévocable. Quiconque la conteste sera considéré comme un hors-la-loi au même titre que les Pirates, Révolutionnaires, Terroriste et autres forbans. Article deux, aucun acte criminel, terroriste ou anti-gouvernemental ne sera toléré sous l'autorité du gouvernement, le châtiment sera la prison ou la potence. Article trois, toute personne considéré ou suspecté comme hors-la-loi, Pirate ou Révolutionnaire, doit être impérativement dénoncé ou livré à la Marine. Le délit d'omission …
Sérieux ? J’écoutai le récit mais n’en revenais pas. Tout ceci devait être une blague ! Je faisais partie de la Marine, je devais donc faire respecter cette loi dont la plupart des articles sont contraire à ma vision des choses. Mon but en entrant dans l’armée visait déjà le rang d’amiral afin de pouvoir influer sur les décisions gouvernementales afin qu’elles soient un peu plus civiques et humaines, mais ça… Je ne pouvais concevoir une telle chose. Les révolutionnaires paraissaient même sympathiques après ce discours cinglant et totalement dénué de sens. Le Gouvernement Mondial a déjà main mise sur nonante pourcent des blues, unes grande partie de Grand Line un et influençait nettement le nouveau monde. Renforcer les mesure contre les anti-gouvernementaux pourrait avoir des répercutions sur les populations civiles. Je suis même certains que beaucoup de tyrans intégrés dans la Marine pourraient persécuter la population en se servant de cette loi absurde.
Des discussions partaient de tous cotés. Je participais à l’une d’elle avec mon amis le cuisinier et d’autres clients habitués ou du moment. Nous parlâmes durant près de cinq heures. Comme toute l’île n’avait que cela en bouche, un bourdonnement incessant s’élevait par delà les murs de la ville d’eau. Il dura toute la journée telle un essaim d’abeille géant en plein milieu de l’eau. Les journaux gardaient informés les gens qui par hasard n’avaient pas écoutés les den den ou leur voisin en parler. N’importe quel débat portait sur la décision du gouvernement et l’application du décret décima. Nul doute que ça durerait encore longtemps. Je retournai à la base le pas trainant en me demandant ce que je pouvais bien faire de plus. Mon idée de départ de devenir Amiral pour changer les choses se révéla encore plus importante que prévu mais le chemin à parcourir d’ici là n’allait pas être aisé et surtout, ce n’était pas demain la veille que j’y parviendrais. Il fallait trouver quelque chose mais quoi ? Je pensais à tout et n’importe quoi durant toute la journée et les jours qui suivirent.
Descendance
Les mois passèrent et toujours aucune idée de comment changer les choses. Je n’étais ni noble, ni riche, ni assez puissant que pour faire quoi que ce soit. Amiral était toujours ma meilleure solution. Je ne pouvais entrer chez les révolutionnaires ou pirates car leurs idéaux s’opposaient drastiquement aux miens. Un hors la loi ne pourrait rien changer, et civil, cela n’aurait servit à rien au même titre que chasseur de prime. J’étais donc coincé dans mon idée première. Je n’avais pas nature à être impatient mais ce décret ne me plaisait pas du tout. Certes les points soulignés avaient parfois du bon, le gouvernement devait parfois sévir mais la plupart des articles n’allaient qu’engorger les prisons de gens parfois innocents mais qui ne suivaient pas les mêmes idées que le gouvernement mondial.
Depuis maintenant dix jours, le décret décima officiait sur toutes les mers et Grand Line. J’étais devenu colonel mais mon but semblait toujours aussi loin. Je pouvais maintenant influencer certaines décisions mais minimes par rapport à l’étendue des grosses ordonnances gouvernementales. Le bateau voguait vers Water Seven, île sur laquelle je n’avais plus posé le pied depuis un bon mois, date à laquelle j’avais appris la nouvelle loi qui régirait le monde. Tout semblait partir en cacahuète, les révolutionnaires pressaient de plus en plus malgré toujours plus de prise de notre part, les pirates ne tarissaient pas et beaucoup d’équipage montaient en puissance.
Je mis pied sur le ponton du port où accostait le navire. Je n’attendis pas qu’il soit à l’arrêt pour partir. Une mystérieuse lettre m’avait été envoyée par je-ne-sais-qui me demandant de venir le plus rapidement possible au numéro 4 de Main Street, une des rues les plus huppées de Water Seven. Je ne savais de quoi il s’agissait, si c’était un piège un canular ou quelque chose de dangereux mais il me fallait découvrir l’écrivain derrière ces mots. Il connaissait quasi toute ma vie d’après ce qu’il avait noté dans les trente-sept pages que contenait l’enveloppe. Je m’empressai alors de rejoindre le centre-ville et cette fameuse adresse.
Arrivé devant la maison, je toquai à la porte. La façade était magnifiquement ornée de statuettes en pierres et le toit, en forme de dôme, se composait d’une multitude de vitraux anciens donnant un effet romane à l’édifice. C’était magnifique. Une bagarre là dedans risquerait de tout endommager… Un homme m’ouvrit. Il devait être majordome ou porter un corset tellement il se tenait droit comme un i. Il m’invita poliment à le suivre. Rien ne présentait plus le piège, tout ici resplendissait, des murs au plafond. Les couloirs se succédaient comme dans un palace. La verrière en forme de coupole laissait entrer la lumière dans toutes les pièces. Les murs ne montaient pas au plafond afin que la lumière puisse entrer partout. C’est sans doute pour cela qu’il n’y avait pas non plus d’étage.
Nous arrivâmes dans une pièce où un homme d’un certain âge écrivait. Il ne se retourna pas de suite mais fit un signe à son majordome d’un revers de la main et ce dernier sorti de la pièce. Les meubles ornant les lieux devaient valoir des millions, en temps qu’architecte je pouvais aisément reconnaitre les grands auteurs ayant fabriqués ces superbes armoires et gardes de lits. L’homme posa sa plume et se tourna vers moi. Je fus surpris de voir qu’il ressemblait étrangement à mon père bien que beaucoup plus vieux. Mes parents étaient décédés, ce ne pouvait donc pas être lui. En voyant mon air surpris le vieil homme prit la parole. Bonjour Loyckh, cela fait longtemps qu’on ne s’est pas vu. Comment vas-tu ? puis il sourit.
Je n’avais pas trop saisi ses dires. On se connaissait ? Je lui posai donc la fameuse question du Qui êtes vous ? Il attendit quelques instants, se leva et marcha jusqu’à la fenêtre de sa chambre avant de me répondre. Je me nomme Elimane Gordon et je suis ton grand père paternel. Hein ? Mon grand père est mort lui aussi… C’est mon propre père qui me l’a dit lorsque j’étais encore très jeune. D’après mon père, mon grand-père est sensé s’être fait tuer lors d’une attaque pirate sur un navire de plaisance. Pourquoi m’aurait-il menti ? Il se retourna alors et me regarda dans les yeux. Il ne voulait sans doute pas que je te donne de mauvaise idée en tête. Jusque maintenant j’ai respecté sa décision de ne pas te rencontrer directement et donc de ne pas t’expliquer ce qu’une partie de ta famille fait depuis plusieurs générations. Mais maintenant que tu sembles plutôt confus de par le nouveau décret et aussi parce que je suis malade, je vais t’expliquer tout ce que tu as à savoir sur notre famille, celle de ta mère ainsi que ce qui pourrait t’aider dans ta volonté de faire changer les choses.
Il parla pendant des heures puis des jours. En une semaine, j’avais appris plus sur ma famille qu’en 23ans de vie. Mon dernier parent vivant n’était plus en grande forme, il avait une maladie incurable. Mon père m’avait caché son existence parce que me grand-père avait rejoint, tout comme beaucoup de ses ancêtres, une sorte de guilde fondées il y a plus de 700ans et qui combats le mal dans l’ombre. Une sorte de fondation de justiciers qui n’existe que pour rendre ce monde meilleur. Il avait les même avis que moi sur la question justice et sur les droits et devoirs de chacun sur terre. Il était le dernier membre vivant de cette guilde et me proposa de prendre le relais.
Je ne répondis pas de suite à sa demande mais resta une semaine entière avec lui. On parlait de tout et de rien jusqu’au jour où mon den den muchi sonna. J’étais appelé à Shabondy pour y remplacer un colonel qui prenait sa retraite. Je lui dis au revoir et partis en direction du port. En chemin je réfléchissais à ce qui pourrait être le mieux pour moi. Cette guilde pourrait m’aider à réaliser mes objectifs plus rapidement que prévu. Je savais me battre, même en faisant profil bas et donc sans utiliser mon fruit. J’avais la capacité appelée Koléo qui me permettait d’être discret et silencieux en plus de savoir me battre correctement.
Je montai sur le navire en repensant à tout cela. Je m’allongeai comme à mon habitude sur un transat posé sur le pont supérieur du navire et m’endormis. Durant la traversée je pris la caisse que mon aïeul m’avait donnée et qui renfermait un, et un seul, pigeon. Je n’avais qu’une réponse à donner, oui ou non. En cas de négation, il disparaitrait pour toujours et ne prendrais plus contact avec moi, même si je le demandais. Dans le cas contraire, il me joindrait par je ne sais quel moyen et me dirait quoi faire. Je sortis le pigeon de sa cage et le lâchai dans les airs non sans avoir donné ma réponse au préalable.
J’en suis ! © Never-Utopia |