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[FB] Quelques emplettes? [PV Ciel]
Tadake Kyoshiro
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Tadake Kyoshiro
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Dim 7 Juil - 19:37
Quelques emplettes?


Une fois encore le jeune capitaine s’était laissé aller aux rêveries et à la contemplation des étoiles, mais cette fois-ci sans une bouteille d’alcool pour l’y aider. Cette fois encore il avait profité d’une nuit trop chaude et d’un esprit trop agité pour dormir, il avait profité d’un navire bien trop calme pour s’y promener armé d’un simple pantalon comme seule protection. Oh oui, je vois ou vous voulez en venir, j’ai bien entendu cité la bouteille car, au cas où cela vous aurait échappé, ce jeune homme avait trouvé depuis quelques mois déjà un ami particulier dénommé alcool. Alcool ? Non, bien sûr que non, ou du moins c’était ce qu’il croyait. Il avait trouvé en cette substance enivrante un réconfort qu’il ne pensait pas trouver chez un être humain, un moyen de faire taire son esprit lorsque ce dernier semblait prendre du plaisir à lui remémorer des souvenirs déplaisants, un moyen de souffrir moins, un moyen d’avoir l’esprit un peu moins embrumé, et pour un temps cela marchait plutôt bien.
Evidemment il savait que se réfugier dans l’alcool plutôt que d ‘affronter ces souvenirs-là n’était pas du tout la bonne solution et que, se faisant, il ne faisait que se détruire petit à petit mais il ne se pensait pas prêt. Un an c’était trop récent pour lui, il se sentirait prêt à oublier et tourner la page une fois que tous auraient été punis et pas avant. En attendant il ne pouvait que retarder l’échéance et le rhum y aidait beaucoup.

Où en étais-je ? Ah oui, j’y suis !

Levant les yeux au ciel comme pour y trouver une réponse ou simplement un moyen de passer le temps, sa main gauche descendit d’elle-même vers sa ceinture et y empoigna son arme, sa vieille amie, sa compagne de toujours. La tête du jeune homme suivi immédiatement le regard de cette main alors que cette dernier s’évertuait à faire glisser le fourreau hors de sa ceinture. Non cette lame n’était pas celle du capitaine…mais celle de ce capitaine-là en tout cas. Elle ne lui avait pas été donnée, il ne l’avait pas acheté, il l’avait juste récupéré pour qu’elle ne tombe pas à tout jamais dans l’oubli et elle était devenue pour lui un rappel, un nœud que l’on se fait pour se rappeler de faire quelque chose. Cette lame avait été la compagne du mentor de Lorn pendant des années et leur relation avait connu une fin plus brutale et inattendue. Pendant tout ce temps le jeune homme avait conservé cette arme comme un objet avec une forte valeur sentimentale sans jamais soupçonner sa valeur, sa rareté, son importance. Un frisson parcouru soudainement sa colonne vertébrale lorsque son esprit commença à lui remémorer le jour où il prit conscience de la valeur de cette arme…avec un peu de recul ça n’avait pas été un jour très plaisant mais plutôt…bizarre. Enfin, vous vous ferez votre propre idée.

Quelques mois plus tôt, avant que l’équipage ne soit au complet comme cela pouvait être le cas aujourd’hui,  le périple de cet équipage en devenir mena ses hommes sur une île qu’il ne connaissait pas mais qui semblait assez habitée pour répondre à ses besoins. Quels besoins ? Matériels principalement. Quelques jours auparavant cet équipage avait eu une petite…altercation avec un équipage d’amateurs pensant pouvoir dérober tout ce qui se trouvait à bord de ce navire et repartir indemnes. Dans la bataille qui suivi le jeune homme brisa son second sabre dans son combat contre le capitaine du navire et c’est pourquoi, depuis, il s’était évertué à trouver une île assez grande pour y trouver une armurerie et, à première vue, cette île correspondait à cette description.
Le bateau accosta donc rapidement sur ce qui semblait être le port de cette île et plusieurs autres bateaux de toutes les tailles étaient également présents. Sortant de sa cabine, cette fois-ci sans bouteille, le jeune homme leva les yeux au ciel pour s’apercevoir que le soleil était déjà bien haut dans le ciel.

« J’ai dormi si longtemps que ça ? Rah ‘faut vraiment que j’arrête l’alcool. »
Evidemment il n’en pensait pas un mot mais préférait masquer sa paresse sous le couvert d’une trop forte dose d’alcool, c’était tout de suite plus plausible non ? Non ? Ah…ah moi je croyais. Bon, ce n’est pas grave, continuons! Ne voyant personne sur le pont de là où il était, et était un peu trop paresseux pour se mettre à aller fouiller un peu partout, Lorn prit une profonde inspiration et expulse ces quelques mots d’une voix assez puissante:

« Hoy, Ciel, t’es réveillé ? Je vais faire les emplettes, tu viens? »
Que pouvait-il ajouter de plus de toute façon ? Vous ne pensiez tout de même pas qu’il allait mettre les pieds sur une île inconnue, tout seul ?  Il n’aimait déjà pas faire les courses tout seul, alors arriver en territoire inconnu tout seul ? Vous n’y pensez pas ! Attendant la réponse de son camarade, le jeune homme fonça dans ses quartiers pour y enfiler une veste légère afin de ne pas se balader torse nue devant des gens qu’il ne connaissait pas. Un peu de tenue, que diable !


Tadake Kyoshiro
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Dim 7 Juil - 21:33
Où le shopping est une affaire d’hommes, de vrais


Oh Capitaine, mon Capitaine, vous avez encore abusé sur la bouteille.

Sa silhouette échevelée émerge difficilement des draps, dans un grognement qui n’a plus grand-chose d’humain. Il y a, dans les rayons agressifs du soleil, un rappel constant des journées qui s’enchainent et qui les voient voguer à travers les mers. Ses yeux peinent à trouver un point où se raccrocher et finissent par se poser sur un mur, tout en boiserie claire et quelque peu poussiéreuse. Résistant à l’envie d’éternuer, il se lève, un peu nauséeux. Les remous de la mer ont bercé son sommeil agité, lui qui pensait l’avoir quittée une bonne fois pour toutes. Le bruit des vagues qui s’abattaient calmement sur la coque du Géhenna a accompagné ses rêves et ses quelques cauchemars, jetant une pluie d’eau salée sur les ombres qui tendaient sans cesse leurs mains vers sa sérénité à peine retrouvée.

Il en retrouve un vestige dans son reflet déformé par un miroir sali, retient un rictus malvenu et suit les instructions de son ventre gargouillant pour prendre le chemin de la cuisine. Attablé et prêt à faire taire les cris de supplication de son ventre, il retient un cri de désespoir en entendant l’appel de son capitaine.

C’est en jetant un regard de pur regret à son repas qu’il va le rejoindre, bougon et les mains dans les poches. Un coup d’œil à son apparence négligée lui suffit pour constater qu’il a dû s’habiller à la hâte, tout juste sorti de sa cabine.

« Ouais, ouais. Retiens juste qu’à cause de toi, j’ai dû mettre fin à un tête-à-tête passionnant avec mon déjeuner. »

Sa voix déraille dans une toux discrète alors qu’il suit les pas de Lorn qui, déjà, saute au sol pour avancer tout droit vers l’île dans laquelle ils ont atterri.

✖ ✖ ✖ ✖ ✖


Deux rues plus loin, quelques marchands passés et une dizaine de minutes écoulées, il est certain que son envie de s’attarder ici ne va pas faire long feu. Un profond sentiment de malaise le gagne quand il regarde les couples enlacés, les devantures brillantes et les présents pimpants qui s’alignent sur les vitrines. L’air particulièrement niais d’un passant lui fait hausser un sourcil et quand il se prend en pleine tête un poteau, tout à sa contemplation d’une jeune fille qui passe, il ne retient pas un ricanement.

« C’est moi ou ils ont l’air encore plus crétins qu’Andreas, ici ? »

Sa voix a un air faussement soucieux, limpide et parfaitement audible. Il a l’air sincèrement curieux, quand il pose la question à Lorn et sa démarche se fait un peu plus rapide. L’envie d’en finir au plus vite le gagne et c’est avec cette pensée rassurante qu’il s’encourage mentalement à ne pas perdre patience et même à se pousser, quand une jeune femme passe trop près à côté de lui. Malgré toute sa bonne volonté, il ne peut retenir un reniflement méprisant qu’elle interprète très justement puisqu’elle lui jette un regard offusqué.

« Ne me regarde pas comme ça, trainée, c’est toi qui devais dégager le chemin. »

Et une baffe qui part sans préavis mais qu’il arrête d’un mouvement de main rapide, les yeux assombris par un début de crise de nerfs. Ils se baissent vers l’inconnue et s'écarquillent soudain.

Ouais, toi aussi tu as entendu les oiseaux chanter, la chanson de « Roméo et Juliette » passer en fond sonore et un arrière-plan rose et étoilé arriver d’on-ne-sait-où ? Lui aussi, il a constaté tout ça et son regard de braise devient soudainement un grand lac dans lequel brille un amour sans fin, une étendue vaste et chaleureuse qui enveloppe la jeune femme comme un cocon protecteur, un miroir sur son âme qui n’a désormais d’yeux que pour elle. Il a soudainement l’impression que la terre s’arrête de tourner, qu’il se noie dans le regard bleu comme la mer (même si le regard en question est brun mais détails, détails). Il sait qu’il vient de trouver la raison de son existence, celle qui sera pour lui unique au monde, la femme qu’il va aimer et chérir chaque jour de sa vie. Celle qui fera de chaque minute un bonheur, chaque heure un miracle et chaque journée une raison de plus de croire à la beauté de la vie et de l’amour.

Tout à ses pensées d’une profondeur sans égale et d’une naïveté rafraichissante (il se demande, déjà, de quoi auraient l’air leurs enfants), il ne remarque pas que la jeune femme a tourné les talons et c’est un bout de chaussure qu’il voit en tout dernier lui qui le pousse à s’élancer à la poursuite, semant son coéquipier par la même occasion.

Son esprit tout entier est tourné vers sa poursuite, vers celle qui s’éloigne chaque instant de lui alors qu’il a désespérément besoin d’elle. Soudain, rien ne lui paraît plus important. Ni les passants qui ont toujours l’air aussi niais, ni une petite voix intérieure qui lui hurle d’arrêter tout ça et de ne plus jamais tenter des pensées romantiques parce que c’est effrayant, merci bien. Rien ne saurait l’arrêter. Rien si ce n’est le même poteau qui avait déjà à son palmarès cinq bosses, sept dentées cassées et une commotion cérébrale.

Il a l’impression d’entendre son crâne craquer quand il se le prend de plein fouet et seule la voix de Lorn, quelque part au-dessus de lui, le ramène à la réalité. Il ne l’écoute pas, les yeux perdus dans le vague, l’air mortifié et au bord des larmes.

« Lorn, Lorn, je viens de voir passer la femme de ma vie… »

Oh Capitaine, mon Capitaine, je suis sérieusement dans la merde.
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Tadake Kyoshiro
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Dim 7 Juil - 22:59
Je regrette déja d’être venu


Oh bien sûr le jeune capitaine en herbe aurait pu prendre le premier venu et lui demander de l’accompagner juste pour ne pas être seul, mais pour une raison qu’il ignorait lui-même il appréciait plutôt la compagnie de Ciel qui était un homme plutôt taciturne et sec qui, tout comme lui, ne s’embarrassait pas de formes quand il avait quelque chose à dire et préférait aller droit au bout. Dans cet équipage chacun avait sa personnalité propre, chacun avait ses propres rêves et aspirations mais tous arrivaient à s’entendre malgré leurs divergences, sans trop réellement savoir comment. Lorn, au niveau de sa personnalité, arrivait facilement à s’entendre avec Ciel sans qu’il sache si l’inverse pouvait aussi être vrai, mais le fait qu’il arrive apparemment à le supporter était suffisant à son goût.

« Oh pauvre chou. T’inquiète pas, le temps que tu reviennes il n’sera pas parti ton petit dej’. Et puis moi je rate une séance de bouche à bouche avec une bouteille de rhum, et je ne me plains pas. »

Répondant en ricanant à la remarque de son compère, Lorn et son camarade descendirent rapidement du bateau et s’enfoncèrent silencieusement dans une des rues principales de ce bourg qui ne manquait de charme et de quelque chose d’autre sur lequel Lorn n’arrivait pas à mettre le doigt. Mètre après mètre le jeune homme ne cessait de lever les yeux, non pas au ciel mais sur les panneaux des magasins afin de voir ne serait-ce qu’il signe pouvait lui montrer qu’il y avait bien une armurerie dans le coin et qu’il n’était pas venu pour rien. Mais rapidement son attention fut retenue par les paroles de son camarade lui faisait remarquer l’attitude pour le moins étrange de la population. Rabaissant la tête, Lorn, à son tour, balaya la rue de son regard pour s’apercevoir qu’il était entouré d’un parterre d’hommes et de femmes dotés d’un sourire niais et béat au visage à tel point qu’il avait envie de leur coller des claques pour enlever ces sourires de leurs visages. Les couples de tourtereaux croisaient de temps en temps des hommes ou femmes, le sourire aux lèvres, courant après une autre personne avec pour seule arme, généralement, un bouquet de fleur ou un cadeau quelconque.
Où étaient-ils tombés ? Qu’est-ce qui pouvait rendre si heureux ces gens ? La réponse du capitaine en herbe ne se fit pas attendre.

« Ils ont l’air juste….niais. Niais et béats. »

Marchant encore quelque peu, Lorn aperçu enfin, à une dizaine de mètres de là, un panneau formé d’un cœur croisé de deux épées et c’est ce moment-là que choisi son camarade pour lui déclarer la nouvelle la plus inattendue de l’année : il était tombé amoureux. Lui ? Amoureux ? C’était aussi étrange que d’entendre Lorn déclarer qu’il voudrait se reconvertir dans l’aide humanitaire, pour vous faire un peu la comparaison. Amoureux ? Au bout de 5 petites minutes ? Il avait drogué ou bu, ce n’était pas possible autrement. Tentant de le redresser, le jeune guerrier lui répondit :

« La femme de ta vie ? Tu t’es servi dans ma réserve d’alcool avant de venir? On vient à peine d’arriver.»

Sur ces belles paroles pour le moins inattendues, Lorn parcourut quelques mètres et poussa enfin la porte de ce magasin dans lequel flottait un parfum de…un parfum, et c’était déjà assez surprenant de sentir un parfum dans une armurerie pour ne s’attarder qu’à ce constat.  L’intérieur ? Rien de particulier et Lorn se dirigea vers les étagères où étaient empilés les sabres, apparemment, de bonne qualité. Il attrapa le premier qui vint et se dirigea vers la caisse de derrière laquelle apparu…une vendeuse ? Un vendeur, pardon ! Oui mais bon il faut aussi voir la gueule du vendeur ! Kimono, maquillé comme…maquillé ! Vous avez déjà vu des hommes se maquiller ? Moi non !

Spoiler:

« Bonjour cher client et bienvenue  aux lames d’amour, toutes les armes dont vous avez besoin pour défendre l’élue de votre cœur. En quoi puis-je vous aider? »

Se dandinant sur ses pieds comme s’il trouvait cela incroyable, le vendeur à l’allure originale plongea ses yeux dans ceux de son interlocuteur en espérant susciter chez lui une réaction. Cette réaction eu bien lieu :

« Salut m’da….m’sieur ! Je passais juste vous acheter cette lame pour remplacer la mienne. »

Joignant ses gestes à la parole le jeune homme présenta l’arme qu’l venait de prendre et posa sur le comptoir la somme indiquée sur l’étagère.

« Oh mais en voilà un bel engin que vous avez là. »

Relevant sa tête, il remarqua que les yeux de son interlocuteur étaient abaissés au niveau de ..eh bien…sa ceinture, voire même un peu en dessous. Quoi ! À peine arrivé et il se faisait reluquer par un vendeur ! Mais qu’est-ce qui n’allait pas avec cette ville ?? Claquant violemment des mains pour attirer l’attention du vicieux, le jeune homme fit un mouvement des gestes pour montrer au vieux que c’était sa tête qu’il fallait regarder et non une autre partie de son anatomie.

« Eh oh, c’est ici que ça se passe. Pas dans mon pantalon ! »

Le vendeur eu l’air surpris et, un sourire malin et amusé sur les lèvres, fit un petit clin d’œil au jeune homme fougueux avant de pointer discrètement du doigt son arme à sa ceinture.

« Oh non, petit galopin. Je ne parlais pas de votre…attirail, mais de  l’arme à votre ceinture. Je crois la reconnaître. Puis-je y jeter un œil ? »

Fronçant les yeux d’incompréhension et de surprise, le jeune garçon extirpa son arme de sa ceinture et la tendit au vendeur qui, l’empoignant respectueusement, dégaina la lame de son fourreau et l’inspecta sous toutes les coutures pendant plusieurs dizaines de secondes. C’était juste une lame, pourquoi prendre autant de temps ? Lorn eu la réponse bien vite.

«Je ne pensais pas rencontre un si bel homme avec une arme si prestigieuse. Vous m’aviez caché ça, grand fou. »

Prestigieuse ? Ce mot avait piqué la curiosité du guerrier qui voulut aussitôt en savoir plus.

« Si prestigieuse ? C’est-à-dire ? »

« Vous ne le savez pas ? C’est Nishiryu, le dragon de l’ouest. Un O Wazamono. Une arme d’exception pour un homme d’exception j’imagine. »

Le capitaine fit attention de ne pas montrer la surprise qui éclata alors en son for intérieur à l’écoute de cette nouvelle. Pendant tout ce temps il avait porté cette lame sans savoir qu’elle était aussi prestigieuse que cela. Aurait-il pu s’en douter ? Non, et c’était ce qui rendait la surprise encore plus grande. Après plusieurs secondes de discussion concernant les origines probables de cette lame, son histoire si elle en avait une, le tout agrémenté de sous-entendus douteux, Lorn récupéra son arme et celle dont il venait de s’emparer avant de les ranger tous deux à sa ceinture. Était-ce fini ? Que nenni ! S’approcha de la sortie, le guerrier se figea sur place en sentant la main du vendeur sur son épaule.
Celui-ci fit glissé sa main qui commença à descendre dans le dos tout en ajoutant sur un ton mielleux :

« Vous êtes sûr de ne pas vouloir rester ? Nous pourrions faire plus ample connaissance. »

Ah non, c’en était trop ! Les amoureux d’accord, les sous-entendus d’accord, mais pas la main ! PAS LA MAIN !! Balbutiant quelques excuses, il accéléra avant de rétorquer comme seule dernière réponse :

« Ça aurait été avec plaisir mais…ça ne va pas être possible parce que…j’ai piscine ! »

Enfin il était sorti, enfin il en avait fini avec cette  ville de fou et il ne lui restait plus qu’à trouver son camarade pour enfin partir d’ici. On ne l’y reprendrait plus !!

Tadake Kyoshiro
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Lun 8 Juil - 13:57
Où l’amour,  comme la guerre, ne laisse pas de quartier aux vaincus


Oh Capitaine, mon Capitaine, je crois que j’ai merdé quelque part.


« Hé ! Mademoiselle ! Attendez ! »

Sa voix est pleine d’espoir quand la jeune femme se retourne et son visage semble littéralement rayonner. Un murmure ressemblant à s’y méprendre à un « Oh c’est pas vrai… » s’échappe des lèvres de l’inconnue alors qu’elle redoute, à juste titre, que la curieuse malédiction de l’île ait encore frappé un étranger. Et pas des moindres, celui-là est particulièrement imposant et n’a pas l’air de lâcher l’affaire.

Elle l’a croisé il y a une vingtaine de minutes, déjà et il est évident qu’il l’a suivie à la trace tout ce temps. Ses yeux ont l’air singulièrement effrayant, brillants d’espoir et d’une affection sans borne qui va trop mal à sa silhouette haute et à ses traits durs.  L’intensité de son regard en est presque dérangeante et c’est encore pire quand il prend l’une de ses mains dans les siennes, grandes et calleuses. Elle ressent la morsure du métal sur sa peau et lorgne sur sa main droite, sans pouvoir s’en empêcher, en retenant un regard de pitié qu’il interprète mal et qu’il voit comme un signe encourageant.

« Je…
Je suis mariée alors va jouer ailleurs. »

Il entend dans sa tête un bruit qui ressemble à un objet qui se brise. C’est surement son cœur, quelque part, qui est tombé en morceaux et que la cruelle jeune femme piétine avec un sourire qui aurait l’air penaud s’il n’était pas si certain qu’elle y prend un plaisir malsain. La part encore lucide de son esprit lui hurle sans cesse de rebrousser chemin et de revenir dans le Géhenna, en espérant que le Capitaine s’en sort, quelque part mais le visage de l’inconnue l’attire sans cesse et il est pris de l’irrésistible envie de la tenir au creux de ses bras, de … BREF.

Il n’en fait rien puisqu’elle tourne à nouveau les talons, ignorant son regard de chien battu et sa main qui se tend vers elle dans une tentative désespérée de la retenir. Les quelques passants qui rôdent lui jettent un regard de pitié auquel il répond par un grognement indistinct, tout en partant à nouveau à la suite de la jeune femme, plus discrètement cette fois. Son regard perçant la voit s’arrêter à l’extérieur d’une boutique, où elle approche un homme, souriante et chaleureuse. C’est son frère, surement son frère. Elle le prend dans ses bras, tendre et c’est son frangin, c’est certain ! elle l’embrasse à pleine bouche.



Voilà qui règle la question. Son hurlement de rage retentit dans toute la rue et, sous le regard éberlué de son époux, il prend la jeune femme par la taille et la jette sur son épaule comme un vulgaire sac à patates avant de faire demi-tour pour s’en aller. Le poing rageur de l’homme l’arrête un court instant, juste assez pour lui envoyer un coup de son bras métallique dans le visage, le laissant évanoui.

Les passants, médusés, la voient porter la jeune femme vociférante sur son épaule, le pas conquérant et le regard brillant d’une joie sauvage. C’est sous cet aspect que le retrouve le Capitaine, à la sortie de la boutique. Fatiguée de tempêter et de hurler, sans recevoir d’aide ou de réponse, la pauvre femme s’est tue et fixe obstinément le sol, les mains endolories et le corps raidi. Ciel a l’air parfaitement serein, comme s’il était naturel pour lui d’enlever une femme inconnue d’une île tout aussi inconnue en l’arrachant aux bras de son époux.

En voyant le Capitaine, la jeune femme lui lance un regard suppliant.

« Dites à votre ami de me poser, ça va trop loin, là…
Ne l’écoute pas, Capitaine, c’est surement l’émotion. Je la garde, d’accord ? »

Sa voix est tout ce qu’il y a de plus catégorique et il resserre un peu plus son étreinte, en suivant les pas de son chef. Les sanglots de la pauvre femme n’y font rien, son regard est rêveur, son esprit part à la dérive pour imaginer, déjà, leur vie à deux. Il s’imagine déjà,  leurs mains entrelacées sur la proue, faisant face à l’horizon, maîtres du monde le temps d’un instant.

Oui, toi aussi tu remarques qu’il a des références pourries et qu’un couple sur un bateau, ça ravive des souvenirs mais il a l’impression de tomber amoureux pour la première fois et c’est grand, c’est beau, son cœur bat la chamade et il a l’impression de pouvoir voler. Le fait qu’il ait quelque peu emporté une femme non consentante avec lui est évidemment secondaire, elle finira bien par l’aimer.

Oh Capitaine, mon Capitaine, j’ai comme l’impression que je vais regretter tout ça.
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Tadake Kyoshiro
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Lun 8 Juil - 17:36
Te   amo


Avez-vous déjà eu un mauvais pressentiment? Avant déjà eu la sensation oppressante, avant de faire quelque chose, qu’il allait vous arriver quelque chose de mauvais sans pouvoir l’expliquer de façon rationnelle ? Non je ne vous parle pas de la superstition, du mauvais sort ou de toute autre croyance stupide et grotesque, je vous parle là d’un frisson vous parcourant subitement le dos, tout le long de la colonne vertébrale, pour vous avertir que quelque chose de mauvais est sur le point de se passer sans pour autant que ne puissiez mettre le doigt dessus. Ça y est, vous voyez à peu près de quoi je veux parler ? Non ? Bon et bien je vais faire comme si c’était le cas ! Depuis qu’il avait décidé de sortir de sa cabine pour aller faire les emplettes, avant même de poser le pied hors de son navire, le jeune homme avait eu la très nette sensation que la décision qu’il venait de prendre allait lui attirer des ennuis dont il ne pouvait identifier la nature.
Que pouvait-il courir comme risque sur une telle île ? Elle ne semblait pas avoir été ravagée par des vagues de pirates, les gens qui déambulaient çà et là semblaient apparemment heureux, ou du moins la plupart d’entre eux si on mettait de côté les personnes qui courraient, harcelées par des personnes tombées éperdument amoureuses d’elles et dont elles semblaient ne pas pouvoir se défaire malgré les refus réguliers. A première vue cette île semblait tout à fait calme, charmante et animée ce qui faisait que malgré son mauvais pressentiment le jeune capitaine ne voyait pas vraiment ce qu’il pouvait bien risquer à arpenter les rues qui se présentaient devant lui.
Ni une ni deux il prit donc son courage à deux mains, ou ce qui ressemblait à du courage, en étant bien décidé à se trouver une seconde arme convenable et, peut-être, faire d’autres emplettes ensuite s’il en avait le temps…mais ce qu’il vit dans les minutes qui suivirent lui fit aussitôt changer d’avis. C’était peut-être une ville tranquille mais, pour une raison inconnue, l’amour  semblait omniprésent ici à un point tel que les habitants se baladaient en permanence avec un sourire stupidement niais sur le visage. Ils méritaient juste des tartes dans la tronche, oui !!!

Le jeune homme s’en était donc allé, insouciant, dans les rues de cette ville et peu à peu il se rendit compte de l’aspect niais de l’ensemble des habitants de ce village, et il en prit encore plus conscience lorsqu’il se fit draguer par un…homme à l’allure étrange qui le bombarda de sous-entendus douteux tout en lui vantant les mérites de la lame de son ancien capitaine. Il aurait pu être surpris et prendre le temps de réaliser  l’importance de l’arme qu’il avait dans les mains si le vendeur n’avait pas commencé à user des siennes pour être bien trop entreprenant selon les critères de Lorn. C’en était trop !
Il ne passerait pas un instant de plus dans ce village où tous les habitants étaient plus étranges les uns que les autres, et pour que même un pirate puisse trouver cela étrange il faudrait le vouloir ! Fourrant ses mains dans les poches de son pantalon, le jeune homme s’apprêta à descendre la rue pour revenir à son point d’origine lorsque son compagnon apparu devant lui portant une espèce de sac à patate sur l’épaule, ce sac à patate qui gémissait et demanda même à Lorn de demander à son porteur de le relâcher.

« Mais laisse cette pauvre fille tranquille. Tu n’vois pas que tu n’es pas son genre ? »

Pourquoi portait-il cette pauvre femme sur ses épaules alors que, apparemment, elle ne semblait pas du tout attirée par lui et ne voulait qu’être déposée à terre pour pouvoir s’en aller. Était-ce donc cette fameuse personne qu’il considérait, quelques minutes plus tôt, comme ni plus ni moins que la femme de sa vie ? Était-ce cela que l’on appelait le coup de foudre ou avait-il simplement perdu la raison plus que d’habitude ? Il ne souhaitait apparemment pas s’en défaire et Lorn fini par abdiquer, retournant avec lui au bateau en se disant qu’il règlerait cette histoire une fois rentré. En chemin il trouva un homme étalé par terre que le sac de patates appelait sans cesse, comme si ses vaines paroles allaient pouvoir le sortir de l’état végétatif dans lequel il semblait plongé. Lorn ne chercha même pas à en connaître la cause, tout ce qu’il souhaitait était quitter cette île le plus tôt possible. Débarquant sur le port, s’arrêtant juste devant le navire, le jeune homme était sur le point de répondre à son camarade lorsqu’une odeur douce et sucrée parvint à ses narines pour attirer son attention. D’où venait cette sublime senteur parfumée dont il ne pouvait se détacher ? Jamais encore il n’avait senti une chose aussi exquise et pourtant totalement inconnue.
Se concentrant sur cette odeur, il tourna la tête pour voir d’où elle pouvait bien venir et c’est là qu’il le vit…il était là, juste devant lui, comme s’il l’avait attendu toute sa vie.

Spoiler:
« Ciel…je…je crois que moi aussi je viens de trouver mon âme sœur. »


Il était là, à quelques dizaines de mètres de lui. Tel un ange tombé du ciel il observait la foule de son regard perçant comme s’il cherchait lui aussi l’amour, mais il était déjà tout trouvé ! Un visage unique au monde, des formes généreuses, une stature sublime et un charisme presque divin, voilà tout ce que représentait cet avatar de la perfection. Se tournant vers son camarade, les yeux remplis d’étoiles et de la même lueur que Ciel avait quelques minutes auparavant, Lorn s’exclama :

« Ne vois-tu pas ce bel éphèbe, là-bas ? C’est décidé ! Je vais lui déclarer ma flamme et vivrais avec lui pour le restant de mes jours ! Adieu, Ciel ! »
Sans hésiter une seule seconde, et entendant la musique « Te amo » dans ses oreilles, le jeune homme se prépara à courir au ralenti vers son tendre et cher amour qui l’attendait patiemment depuis tout ce temps. Enfin ils pourraient être heureux ensemble, enfin Lorn allait pouvoir être au côté de son âme sœur qu’il cherchait depuis si longtemps et pourrait vivre la vie que ses parents avaient toujours souhaité pour lui, il pourrait enfin connaître le bonheur et la sérénité.

ENFIN !

Tadake Kyoshiro
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Lun 8 Juil - 19:16
Où la farce doit prendre fin parce qu’une dignité, ça ne se rachète pas


Oh Capitaine, mon Capitaine, Cupidon est vraiment un enfoiré de première.

Une sorte de tic nerveux agite sa joue en voyant le Capitaine s’arrêter sur place et regarder, l’air extatique, un homme qui rivalise de grâce avec un éléphant et de charme avec une plante en pot. Un « NOOOOON » désespéré résonne à l’intérieur de sa tête, sans qu’il n’ait la bêtise de l’exprimer à voix haute et son fardeau, sur ses épaules douloureuses, éclate d’un fou rire nerveux.

« Oh j’y crois pas… J’y crois pas, j’y crois pas !
Ta gueule. »

Les habitudes ont la vie dure, même face au soleil de son existence, la lune de ses nuits, la lumière de ses chemins solitaire, la prunelle de ses yeux et tout un tas d’autres comparions sirupeuses et indigestes qui pourraient décrire la jeune femme qui, blasée, regarde Lorn s’élancer. Heureusement pour lui, il a à peine le temps de faire trois pas que Ciel tend sa jambe et lui fait un croche-patte qui l’envoie valdinguer quelques centimètres plus loin, sur le sable qui lui enduit généreusement le visage.

« Tu devrais arrêter la boisson, Capitaine Poivrot. Ce n’est pas parce que moi, j’ai eu la chance de rencontrer mon âme sœur que tu dois sauter sur le premier cas désespéré venu. »

Et le voilà qui tire sans ménagement Lorn vers leur bateau, douloureusement, très lentement. D’un côté, sa future épouse (encore inconsciente de son statut) qui gesticule et qui cherche encore à lui échapper, bien qu’elle ne mette que peu d’énergie dans ses petits coups de points (il se dit, avec la naïveté des amoureux, que c’est parce qu’elle commence, elle aussi, à sentir la force de leur amour.). De l’autre, le Capitaine, tiré violemment par le bras, qui tente de courir vers son pêcheur en lui hurlant des déclarations d’amour à distance. La cible de l’étrange parade amoureuse de son chef s’éloigne un peu, fort heureusement, et Ciel se sent soulagé qu’il ne soit pas venu leur dire sa façon de penser sur les effusions d’un étranger.

Il les amène difficilement sur le Géhenna et demande à hisser d’urgence les voiles, sous les visages médusés du reste de l’équipage. Son premier réflexe est d’attacher le Capitaine, complètement inconsolable d’avoir perdu de vue son cher amour, au mât. Un air de déjà-vu le laisse un moment perplexe, avant qu’il ne secoue la tête et qu’il ne se tourne vers le problème numéro deux.

La jeune femme qu’il a emmenée avec lui ne passe pas inaperçu et ses geignements, couplés à des appels envers celui qu’elle appelle si injustement « mon mari » l’irritent quelque peu. Il l’entraine dans un coin tranquille, transi d’amour, les yeux brillant d’un espoir sans fin et le sourire quelque peu maniaque.

« A nous deux, maintenant. »

Terrifiée, la jeune femme recule vers l’océan. A chaque pas que Ciel fait vers elle, le bateau s’éloigne et, à quelques centimètres à peine de son visage, il cligne des yeux. Une fois. Deux fois. Trois fois. Une bonne dizaine de fois au total, totalement éberlué.

« Mais… Qu’est-ce que tu fous là, toi ?
Tu… TU TE FOUS DE MOI ? RAMÈNE-MOI CHEZ MOI ESPÈCE DE SOMBRE CRÉTIN! »

Une grimace agacée déforme ses traits et il se bouche les oreilles en attendant que les cris stridents cessent. Un coup d’œil lui permet de voir sa méprise et de ressentir un profond désespoir : cette greluche n’est même pas un minimum jolie. Il calcule rapidement la distance qui les sépare de l’île et arbore un sourire inquiétant, que la malheureuse jeune femme intercepte. Ses yeux font des allers-retours entre l’île et le bateau et elle met sa main devant sa bouche, horrifiée, avant de commencer à protester.

« Non, je t’interdis de faire ç… »

Mais il est bien trop tard et, d’un mouvement, il l’a saisie et l’a jetée par-dessus bord, sans plus de ménagement. Haussant les épaules face aux regards perplexe du reste de l’équipage, il reprend la route de sa cabine, comme si de rien n’était. Le fait est qu’il s’est débarrassé d’un lourd fardeau et qu’en prime, le Capitaine semble retrouver ses esprits. Un mouvement de sourcils moqueur et le voilà qui décide de privilégier la moquerie à la honte cuisante de s’être ainsi laissé aller. Comme on dit, dans quelques années, on en rira.

Oh Capitaine, mon Capitaine, l’amour ne nous réussit vraiment pas.

RP CLOS
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