L'archipel Paradise était le prochain voyage de notre homme, effectivement, l'agent gouvernemental avait une mission là-bas, pourquoi ? Car, pour un aspirant il lui fallait encore faire ses preuves, pour lui cela était inutile, mais le Gentleman avait insisté pour qu'il s'y rendre, il lui offrait une chasse digne de ce nom, et la bête n'avait pu refuser de chasser du gibier. Sa cible ne devait pas passer inaperçu d'après les dires de son supérieur, une bête assez rare lui avait-il dit, et une fois le pied sur le sol de cet archipel, notre amour de Jaguar s'empressa à grand pas de se rendre au centre-ville. Le sourire aux lèvres, il entama une marche funeste, toujours sa bouteille de sake à la main, il marchait, ses griffes accrochés à la taille, Amateratsu cherchant du sang pure, il s'en alla loin du port. On lui avait donné des informations sur la position de sa cible, sa position actuelle. Peu de temps avant, la cible avait louée une chambre dans une auberge pour une nuit, alors, Eibon en déduit rapidement qu'elle ne devait pas être si loin que ça désormais. L'ambiance de cet archipel était paisible, rien à redire, ses yeux étaient attirés par bien des choses, notamment par la qualité de la gente féminine qui y résidait, rien de tel pour se délecter du regard, rien de tel pour apprécier sa chasse, un bon public ! Malgré son rang au sein du gouvernement, rien de disait qu'il en était, non, rien du tout, son physique indiquait simplement qu'il était arrogant et narcissique, rien que cela ! Continuant sa marche, la bête sauvage saisit sa bouteille, en bu quelques gorgés, puis la reposa, laissant couler un filet de sake le long de son torse, néanmoins, on pouvait le comprendre, oui, comprendre qu'il n'était pas un homme à se laisser marcher sur les pieds.

Cela faisait déjà un mois que son retour à la vie civil s'était effectué, qu'on l'avait laissé agir à sa guise, depuis il n'en avait fait qu'à sa tête, s'occupant de petites frappes par ci par la, sans trop de raison d'être. Ei' songeait beaucoup ses derniers temps, maintenant qu'il était aspirant au CP9, il laissant place à la nostalgie, celle de ses jours de gloire à Alabasta. Ici, à l'archipel Paradise, il retrouvait cette chaleur ambiante, sans retrouver pourtant cette hostilité passé, cet archipel était calme comparé à son pays natal, trop calme. Lui n'avait grandit que dans la violence, le sang, la chasse et l'arrogance, aujourd'hui on lui offrait l'opportunité de reprendre du service, mais il ne retrouvait pas son plaisir d'autrefois. Jamais depuis avoir quitté Alabasta il n'avait retrouvé réellement sa liberté malgré les belles paroles du Gentleman, jamais ! Pourtant, aujourd'hui la bête était excitée, excitée à l'idée de pouvoir chasser, de pouvoir tuer au nom d'une organisation sans nom, le Cipher Pol ne faisait qu'agir dans l'ombre, et ça lui plaisait bien dans le fond.

Alors, le Jaguar trouva sa place, utilisant discrètement un pas de lune, il se rendit sur un toit, un peu plus loin que l'auberge annoncée par le Gouvernement, sa cible semblait s'en être prise à un ami du Gouvernement, rien de tel pour se faire remarquer. Les yeux du Jaguar parcouraient les yeux, observant les civils qui se baladaient dans un ambiance festive. Lui ne faisait que vider son sake, ne faisait que le consommer encore et toujours dans l'idée de retrouver son sentiment d'ivresse, son sentiment de bien-être. Puis, quelques minutes plus tard, il vit une femme hors du commun, une créature ravissante qui pourtant était dévisagée de tous ici ! Une femme aux allures de harpie, malheureusement il se fit à l'idée que cette femme n'était autre que sa cible. L'aspirant au Cipher Pol reconnut alors en elle quelque chose qu'il retrouvait en lui, un air animal, avait-elle des instincts meurtriers elle aussi ? Peut être …

La harpie marchait calmement, ne disant rien, ne faisant rien de suspect, un bel oiseau à plumer pensa t-il, une belle prise ! L'observant, sa main droite vint caresser sa mâchoire osseuse de Jaguar, quel bel animal cette harpie ! Se redressant, il raccrocha sa bouteille à sa ceinture, puis, affichant un sourire carnassier, accompagné d'un regard de prédateur, il s'élança dans les airs, voyant une foule étonnée de son habitude. Que pouvaient-ils bien pensés ces civils ? Le Jaguar n'en teint pas compte et commença à arriver à hauteur de la cible, serrant le poing droit il frappa le seul juste en face d'elle, laissant derrière son coup un léger trou dans celui-ci. Redressant le visage, il lâcha un rire fou, se mettant juste en face d'elle.

« Fuis petit oiseau, car la chasse commence ! », la discrétion n'a jamais était faites pour lui, et désormais la traque commençait, il se doutait qu'une telle créature pouvait voler à l'aide ses ailes, mais lui pouvait courir à sa guise, l'archipel Paradise était désormais son terrain de chasse ! Faisant un bond en arrière à l'aide du Geppou, il la fixa d'un regard meurtrier, riant à gorge déployée. « Allez ! J'te laisse dix secondes d'avance bel oiseau avant que je ne te plume les ailes ! J'me sens d'une humeur bestiale aujourd'hui !!! » Eibon a toujours été bon joueur, et pour prendre du plaisir à la traquer il fallait qu'elle ait une chance de s'enfuir, la tuer maintenant ne serait que trop facile. Le Jaguar se doutait que la marine n'était pas du genre à faire cela, mais lui l'était et agissait selon sa volonté.

Quel beau spécimen avait-il trouvé là … La voyant de face, la bête continua de sourire tout en lâchant un rire fou, celle-ci s'élança dans les airs, mais lui resta planté à sa place, la regardant faire. C'était fou ce qu'on pouvait trouvé sur certaines îles, mais ce n'était pas pour autant que notre belle créature étonnée notre animal sauvage, oh non, lui-même représentait un spécimen unique en son genre. Le Jaguar de GrandLine n'était pas n'importe qui, remettant ses mains dans ses poches, il apprécia le spectacle, en plus d'être une harpie, elle était aussi un maudit, sa taille grandissant, l'aspirant au Cipher Pol tapa le sol rapidement, débutant alors une marche dans les airs. Son but n'était pas d'être rapide, car il lui avait laissé quelques secondes de répits avant de la chasser pour de bon, lui ne faisait qu'admirer le spectacle tandis que la foule fuyait. Qui allait encore se faire taper sur les doigts ?! Lui, pour avoir manqué de discrétion, encore un mauvais rapport à son sujet, encore et toujours, soupirant à la pensée des remontrances qu'on allait lui faire, il continua de marcher. Depuis le temps, le pas de lune était devenu une routine pour sa personne, il pensait même à étoffer quelques techniques afin de ne pas passer pour un disque qui ne cessait de se répéter. Histoire de passer à autre chose, il laissa les secondes s'écouler en saisissant sa bouteille de sake, oui, une dernière gorgée pour la route, malheureusement il n'eut pas le temps de ranger sa bouteille à sa guise. Effectivement un morceau de toit semblait tomber du ciel en sa direction, belle surprise, plus la taille grandissait, plus la force de sa proie ne cessait de croître, belle logique qui se livrait à lui. Décidément les maudits ne faisaient que se servir de leurs pouvoirs …

Pour Eibon, un maudit a toujours été un boulet, quoique pour certains il a toujours su garder une certaine estime, mais ce pouvoir lui paraissait ennuyant. Plus elle grandissait, plus elle devenait visible, et alors, plus il lui était facile de la repérer pour la courser, voilà l'ennui, de ne pas avoir à chercher sa proie. De sa main gauche il se saisit d'un morceau du toit, puis à l'aide de ses jambes il l'esquiva, comment ? En empoignant un morceau il n'eut aucun mal à s'éjecter sur le coté grâce au pas de lune qui lui permettait de prendre appui sur l'air qu'il compactait. Alors que la dernière seconde s'écoulait, il replaça sa bouteille à sa ceinture, puis soupira une dernière fois avant de prendre cet air sérieux qui ne lui sciait guère sur le visage. La même routine, toujours des morceaux de toits qui tombaient du ciel, cela en devenait lassant pour la personne qu'il était et très vite il laissa place à l'animal qui était en lui … ou, comment dire … au fauve qu'il représentait d'après les dires de cette charmante harpie.

La chasse débuta enfin, esquivant les parcelles de toits, il décida de se placer autrement, il fit alors un écart sur la droite, formant donc un arc de cercle afin de la récupérer quand il reviendra sur sa gauche. Le Jaguar était désormais à la même altitude que la jeune femme, le pas de lune devenait de plus en plus corsé dû à la pression de la gravité sur sa propre personne. Néanmoins, cela ne l'empêcha pas de bondir une dernière fois avant de se saisir de ses griffes, dans l'élan de son salto il finit par atterrir sur le dos de celle-ci. La taille de Safira fut toujours un avantage pour l'agent gouvernemental qui ne l'avait pas perdu de vue, le coup des toits tombant du ciel étaient mal exploités ainsi que sa technique de fuite. Quand le fauve de Grandline eut posé un pied sur le dos de celle-ci il ne manqua pas d'enfoncer ses griffes brutalement dans sa chair, belle prise …

« Tsss … Quand j'te laisse dix s'condes c'est pour réussir ton coup bel oiseau, mais t'es aussi bête qu'un piaf' ! » lâcha Eibon avec une fierté placardée au visage. La bleusaille n'avait jamais aimé se faire prendre pour un con quand il laissait sa chance à une proie, mais il voulait s'amuser plus que tout à l'archipel Paradise ! Alors, il retira d'un coup sec ses griffes du dos de la belle avant de courir le long de son dos, puis il fit de nouveau un bond, prenant un peu d'avance sur elle à une rapidité bestiale, il se stoppa net à quelques mètres. La bête savait jouer comme personne, elle ouvrit alors grand les bras, éclatant de nouveau de rire.

« Approche le piaf' ! Tu m'saoules à t'prendre pour c'que tu n'es pas … Tsss … T'comptes fuir toute ta vie ou j'me fais des idées ?! S'tu veux j'ai une belle cage pour toi, j't'offre l'occasion de t'faire de m'faire gagner du fric en t'foutant six pieds sous terre ! » Il se mit alors en position de combat, tel l'animal qu'il représentait spirituellement, prêt à esquiver la moindre attaque, lui avait l'avantage de pouvoir se mouvoir dans la nature … Alors qu'avec une taille pareille, Safira allait devoir redoubler d'efforts, ou du moins devenir un peu plus sérieux si elle voulait arriver à le mettre un genoux à terre !