"Sergent-Chef Hilding. Vous êtes muté à Logue Town. Une enquête importante vous y attend, vous épaulerez un officier sur place. Prenez cette affaire très au sérieux, on a rarement des cas aussi morbides dans l'Est. Comme vous êtes du genre à prendre des bains de sang de temps en temps, ce ne sera que la routine pour vous."Ce furent les derniers mots du Commandant Vorn, un des chefs de la garnison de Crococo Land dans les mers du Sud, pour Kaïros Hilding. L'homme sauvage attendait cette mutation tranquillement depuis quelques semaines, il faisait juste son labeur tous les jours dans la caserne. Il était devenu peu à peu un visage familier pour les habitants de l'île. Sa carrière se faisait doucement, enfin l'opportunité qu'il attendait se présentait. Ses bagages étaient déjà prêtes, il embarqua pour le premier bateau en direction de Logue Town sans plus attendre.
Le voyage se déroula sans encombre, la mer de l'Est étant l'une des plus paisible du monde. Kaïros avait médité tout du long pour ne pas voir le temps passer et rester concentré sur sa prochaine mission. Il n'avait pas encore eu l'occasion de mener une enquête digne de ce nom, nulle doute que son sens de l'observation allait bien lui servir. On lui avait promis du sang, cela le faisait sourire. La Marine marchait dans l'erreur depuis longtemps en considérant les Impallas, et bien d'autres ethnies d'ailleurs, comme des animaux. La grande quête du dernier Impalla continuait donc sur sa lancée, la purification du gouvernement avançait.
Logue Town, l'île du commencement et de la fin pour l'ancien seigneur des pirates Gold Roger. Cette citée avait vu de grands criminels passer, tout comme de grands défenseurs de la justice. Elle était l'entrée de Grand Line à l'Est, le chemin de traverse pour tout grand aventurier. Kaïros se moquait bien de son histoire, elle avait été fondée par les mêmes hommes qui avaient détruit la sienne après tout. Le cracheur de feu était là pour écrire de nouvelles pages, pas pour remuer la poussière des précédentes.
Le peloton du bateau de la Marine qui avait amené Kaïros jusqu'ici, l'emmena dans la caserne de Logue Town. Là, il posa ses affaires dans le vestiaire et en profita pour prendre une douche car le voyage sous le soleil l'avait fait quelque peu suer. L'homme sauvage enfila ensuite sa tenue d'Impalla ; plastron en cuir, casque doré, pantalon ample. Ainsi, il dénotait des autres soldats vêtus, eux, de blanc et bleu. Pour cette mission il n'était pas obligé de porter l'uniforme, autant en profiter.
Un sous-officier vint chercher le Sergent-Chef pour l'accompagner sur le lieu du crime. Il lui expliqua que la foule était tenue à l'écart de cet endroit balisé à cause de l'atrocité du meurtre qui avait été commis. Kaïros était curieux de voir ce qui l'attendait. Les deux hommes marchèrent dans les rues de la ville prestement et arrivèrent à leur destination en quelques minutes. Il s'agissait d'un hôtel plutôt miteux désormais fermé et pris de siège par plusieurs représentants des forces de l'ordre. Kaïros retira son casque avant de rentrer dans le bâtiment, il voulait montrer qu'il avait lui aussi reçu une éducation contrairement à ce que la plupart pensaient.
Le fils Hilding fut emmené dans une des chambres de l'hôtel, dont l'entrée était obstruée par du gros scotch jaune. Le sous-officier chargé d'accompagner l'Impalla resta à l'extérieur. Le spectacle macabre pouvait donc commencer. Le corps de la victime était sur le lit, allongé et attaché par les mains et les pieds. L'odeur de sang et de mort planait et couvrait tout le reste. Kaïros marcha autour du cadavre et observant toute la pièce avec minutie. Il écarta les rideaux cachant la fenêtre pour laisser entrer la lumière. Comme le faisaient bon nombre de ses frères Impallas aujourd'hui disparus, il commença à parler tout seul :
"Dans les rayons du soleil se cache la vérité. Dans la vérité se cache la douleur..."Le Sergent-Chef vint caresser les longs cheveux de blés de la femme décédée depuis un ou deux jours déjà. Lorsqu'il retira sa main, il avait dérobé une poignée de cheveux dans le creux de sa main, il les portèrent jusqu'à ses narines pour renifler les odeurs qu'il pouvait percevoir.
"Rose et...Passion. Séduction et exotisme... Fille de joie ou maîtresse pressée... A trouvé mauvais amant."En parcourant le corps mutilé de la victime aux yeux exorbités et à l'ensemble du visage méconnaissable, il vit que le tueur avait aussi laissé un message sur un petit bout de papier, placé là où aurait dut se trouver le coeur de la personne, lui aussi retiré vraisemblablement. Kaïros lut à voix haute :
"Corrompu par la luxure, ce coeur doit être lavé et servir une cause bien plus grande. Je l'utiliserai à bon escient faites moi confiance..."Le cracheur de feu soupira. La folie de l'homme l'exaspérait toujours plus. Le meurtre était impardonnable certes, mais là il était face au résultat d'une torture inhumaine absolument ignoble. Comment cela pouvait donc bien exister? Le fils Hilding entendit le scotch barrant l'entrée de la chambre se déchirer une nouvelle fois. Son équipier venait sûrement d'arriver. Kaïros était impatient de le rencontrer et de faire du bon boulot avec lui.