Sai dormait à moitié dans l’arrière-boutique de son magasin, on avait beau être en pleine journée et donc des clients pouvaient rentrer pour acheter quelque chose à n’importe quel moment mais il s’en fichait. A vrai dire il n’avait même pas mis de sonnette à la porte afin de le prévenir qu’une personne rentrait dans la boutique. La vérité était qu’il n’en avait même pas besoin pour savoir que quelqu’un venait d’entrer, la simple respiration et les pas de cette personne sonnaient pour lui comme une véritable alarme et donc le sortaient de son sommeil. A vrai dire le fait de vivre majoritairement dans le silence total avait tendance à faire passer le moindre petit soufflement pour une tempête et le moindre grincement pour une sirène stridente. Cependant il était rare qu’il réussisse à s’endormir totalement, la plupart du temps il somnolait à peine, ne dormant que d’un œil il profitait de ces moments de repos pour se rappeler les meilleurs meurtres qu’il avait commis, les plus jouissifs. Mais il lui arrivait aussi d’utiliser ce temps pour réfléchir aux diverses idées et plans qui tournaient dans son cerveau.


Dernièrement il avait clairement défini qu’il valait mieux qu’il tente de s’intégrer un peu plus à la mafia qui le protégeait. Il était clair que s’il voulait réussir ce qu’il voulait faire il valait mieux qu’il fasse partie de cette organisation parfaite pour lui. Une organisation qui se foutait complétement des gens et vivait pour le profit et pour l’argent et le meurtre. Il aurait pu croire que sa famille avait créé cette organisation s’il n’avait pas tué de ses mains ses parents, bien trop mous pour faire une telle chose. Mais lui savait pertinemment qu’il pouvait s’épanouir totalement dans la mafia, il fallait donc qu’il commence à s’en rapprocher de plus en plus afin de monter les échelons intérieurs et tutoyer les sommets de l’organisation. De toute façon maintenant le plus dur était fait puisqu’il avait les contacts nécessaires avec la mafia et en le protégeant ainsi, lui offrant aussi la possibilité de partir en mission avec des hommes de la mafia ils l’avaient en quelque sorte accepté à leur organisation même s’il restait encore en dehors de celle-ci.


D’un coup il se redressa, le bruit de la porte qui s’ouvre venait de le réveiller mais le bruit de la respiration de la personne qui avait pénétré à l’intérieur était calme, faisant peu de bruit et il n’avait pas entendu le bruit de la porte qui se refermait et pas de bruit de pas. Soit la personne qui venait d’entrer restait sur le pas de la porte, soit elle était extrêmement silencieuse et l’assassin savait pertinemment que les intentions de ce genre de personne étaient rarement amicales. Lentement il sortit ses katanas et s’avança vers la boutique.

Sai s’apprêtait à pénétrer dans la boutique en elle-même lorsqu’un homme se mit à parler, l’appelant visiblement et prétendant avoir avec lui quelqu’un qui souhaiter "dealer" avec lui. Cela surpris quelque peu l’assassin car la manière de l’annoncer semblait toute naturelle comme s’il y avait eu marqué sur l’enseigne "Sairento : Deals en tout genre" à la place de ses bien-aimées "Questions Silencieuses". Une chose était sure ces deux-là ne connaissaient pas vraiment la discrétion et n’avait encore jamais trempé dans des affaires louches. A vrai dire la façon rentre-dedans avec laquelle ils venaient de débarquer était quelque peu bizarre, ils avaient l’air tellement étranger au milieu dans lequel ils semblaient vouloir s’avancer que l’assassin devînt suspicieux. Néanmoins il rangea ses katanas et s’avança au-devant des deux hommes qui avaient un marché à lui proposer.

Vous cherchez Sai? Et qui le demande?

Avant d’écouter ce qu’ils avaient à lui dire, enfin s’ils avaient quelque chose qui réussissait à l’intéressait ce qui ne semblait pas être le cas rien qu’à l’apparence des deux personnages. Ils étaient étrangers à l’île, ça se voyait tout de suite. A vrai dire ils semblaient même étrangers au milieu dans lequel ils se trouvaient actuellement, à savoir un milieu dominé par la pègre et sous le joug du réseau mafieux. L’homme qui avait parlé en dernier, celui qui avait une proposition à faire à la Main Silencieuse semblait pourtant avoir comme un air de déjà vu aux yeux de celui-ci. Pas qu’ils se soient déjà rencontrés mais Sai aurait pariait qu’il avait déjà vu ce visage quelque part. Peut-être était-il un pirate ou un Hors-la-Loi recherché, peu importait à l’assassin qui il avait en face de lui en réalité le principe était simple, s’il lui proposait quelque chose d’intéressant ils feraient affaire ensemble sinon ils savaient où se trouvait la porte. Après quelques secondes de silence il poursuivit donc :

Dans tous les cas faîtes votre proposition et on verra si ça pourrait l’intéresser.

Tant qu’il ne savait pas la véritable raison de la venue de ces deux hommes il valait mieux être prudent. La manière dont ces individus ressortaient de la masse de personne de l’île était si flagrante qu’on aurait pu croire voir des marines. Si tel était le cas Sai savait qu’il devrait bientôt se battre et sa main titillait déjà le pommeau de son katana caché derrière sa cape tandis que l’assassin retenait un sourire sadique. En fonction de ce que l’homme dirait le katana sortirait ou pas. Et s’il sortait le sang coulerait, celui des hommes ou le sien.

Sai se tendit en voyant l’homme sortir deux revolvers, il avait attrapé l’un des couteaux de lancer qu’il portait, en toute discrétion, et regardait l’inconnu enlever une à une chacune des balles à l’intérieur. Ce geste était étrange et semblait même avoir quelque chose d’insultant aux yeux de l’assassin. Ceci confirma le fait que les deux inconnus ne savaient absolument pas à qui ils avaient à faire, croyant certainement se trouver face à un vulgaire commerçant. De toute façon comment l’auraient-ils su? Ses victimes ne pouvaient plus vraiment le leur dire et ceux encore vivant étaient de l’île ou de l’organisation de Konan, ils n’auraient donc absolument rien dévoilés à deux étrangers. La Main Silencieuse laissa donc l’homme finir son affaire et ranger ses revolvers avant que celui-ci lui réponde qu’il ne comptait rien faire avec un employé. Le ton et l’allure hautaine de l’homme commençaient à taper sur les nerfs de l’assassin dont les lames le démangeaient sérieusement.


Mais là où l’homme passa à la limite de la décapitation se fut lorsqu’il s’approcha du comptoir avec pour intention certaine de s’asseoir dessus. Ceci montrait totalement le mépris avec lequel cet inconnu osait traiter ce magasin et son propriétaire. Cependant l’autre homme semblait lui savoir se comporter à peu près normalement puisqu’il rappela son compagnon à l’ordre. Ensuite le borgne sembla vouloir lui trouver des excuses et demander néanmoins au jeune hors-la-loi de se dépêcher. Visiblement le vieil homme ne pensait pas être capable de retenir son jeune ami mais bizarrement cela n’effrayait en rien l’assassin qui aurait bien remit à sa place cet insolent. Néanmoins il ne prêta aucune attention à la suite de paroles qui sortirent de la bouche du jeune, n’écoutant que le vieillard qui semblait plus apte à discuter :

Vous parlez beaucoup mais je vous rappellerais que si vous êtes venu c’est que vous avez besoin de nous et non le contraire.

Sai parlait de "eux" sans pour autant mentir, la personne qui vivait et parlait souvent dans sa tête était présent à chaque seconde de sa vie et faisait entièrement parti de sa personnalité. Néanmoins il continua afin d’éviter de tourner autour du pot pendant des heures, sa patience personnelle étant elle aussi très fine il se tourna vers le jeune inconnu :

Et sache que le seul qui pourrait être considéré comme mon patron n’est pas celui que tu cherches et que tu n’aimerais pas le rencontrer. Donc développez ce qui vous amène ou la sortie n’attend que vous.

Sai continuait d’observer les deux hommes, bizarrement le plus jeune, après une réflexion qui avait paru intense, avait totalement changé d’attitude. Le personnage hautain qui était rentré dans sa boutique quelques minutes plus tôt avait désormais laissé place à un jeune homme à l’allure sérieuse qui avait, lui, bien plus de chances de rester en vie que son prédécesseur. L’inconnu tendit alors sa main vers l’assassin, comme pour le saluer. Un geste de respect et de politesse dans certaines cultures mais Sai resta sans bouger. Même si cet homme avait été quelqu’un de proche il n’aurait pas répondu à cette initiative, il n’avait jamais serré la main de quiconque et n’était pas prêt de commencer. Pour lui la politesse n’était qu’une invention des riches et des faibles pour se persuader d’être quelque chose. La seule chose en laquelle il croyait réellement était le respect, et il n’avait nul besoin de serrer une main pour en faire preuve. Le respect s’inspirait rien que par la présence et ensuite par sa réputation et par ses actes. La Main Silencieuse respectait Konan rien que par sa réputation et les actes qui allaient avec, ne l’ayant jamais rencontré il ne pouvait juger de sa prestance mais il ne doutait pas que celle-ci était exceptionnelle. Revenant à ses esprits Sai écouta le jeune se présenter, beaucoup de mots et beaucoup de bruit pour pas grand-chose. L’assassin se fichait totalement de qui était cet homme, à vrai dire s’ils devaient faire affaire dans l’avenir il préférait ne pas le savoir.


Laissant l’homme face à lui parler en retenant tout de même son nom, Noctis Archer. Il n’avait jamais entendu ce nom mais il en aurait surement besoin s’il souhaitait faire des recherches sur lui. Il n’en avait pas l’habitude mais Sai commençait à se rendre compte que l’objectif final de cet homme semblait être d’atteindre Konan et son organisation. Si le cas était intéressant ça ne pourrait être que bénéfique à l’assassin mais si cet homme n’avait rien qui fasse salivé le maudit il était inenvisageable de tenter de le présenter à un lieutenant du mafieux. Néanmoins lorsque le jeune mentionna les deux millions, précisant la possibilité de passer à cinq millions, il tiqua l’intérêt du hors-la-loi. Ce dernier sourit même lorsque l’homme mentionna le fait de devenir un larbin de Konan, une arme dévouée au mafieux précisa t’il même. Il était certain que cette attitude était une obligation s’il comptait demander un service visiblement assez important au plus grand mafieux du monde. Sai ria même intérieurement en imaginant ce qu’aurait fait le hors-la-loi si cet homme s’était présenté à lui de la même manière qu’il l’avait fait devant la Main Silencieuse au début de leur conversation. Certes les hommes culotés étaient appréciés mais dans un rire de Konan il se serait certainement retrouvé mort avant même de le voir venir.


Revenant au moment présent l’assassin esquissa un sourire forcé aux deux hommes avant de leur dire :

Je vais voir ce que je peux faire.

Sur ces mots Sai sortit un Den Den Mushi et créa une barrière de silence entre lui et les deux autres afin de s’isoler de tout son extérieur et conserver la confidentialité de sa conversation. Ne regardant plus les deux hommes présents dans sa boutique mais restant tout de même à l’affut de tout geste agressif de leur part la Main Silencieuse composa le numéro que lui avait donné Mitenryu quelques jours plus tôt. Il attendit quelques *bips* avant que le déclic signifiant que l’autre combiné se décrochait retentisse. Aussitôt il lança la conversation dans le vif du sujet :








Mitenryu? C’est Sairento ... J’ai ici un certain Noctis Archer qui voudrait prendre contact avec Konan. De ce que j’ai compris il veut devenir l’arme dévouée de Konan et il est prêt à payer cinq millions juste pour lui parler ou te voir. Ça t’intéresse?!

Maintenant la suite des événements dépendait de la réponse du mafieux, Sai se fichait complétement de ce qui se passerait après, la seule chose qui lui importait était la possibilité de prendre sa part du gâteau en passant. Attendant la réponse du lieutenant mafieux l’assassin releva la tête et fit un grand sourire forcé aux deux hommes qui patientaient devant lui. Avant ce soir leur sort serait décidé, pions de Konan ou macchabés encombrants.

Sai écouta tranquillement Mitenryu répondre à sa question, le simple fait qu’il  ne l’ait pas envoyé paître dès la fin de sa phrase était déjà un bon signe. Visiblement la possibilité de rencontrer ce Noctis pouvait l’intéresser, enfin certainement plus les cinq millions de Berrys proposés mais le simple fait de pouvoir avoir un rendez-vous avec le mafieux était déjà un honneur pour cet homme. Il sourit intérieurement, reprenant en apparence un air plus sérieux lorsque le lieutenant de Konan lança les négociations. Enfin cela n’avait absolument rien de négociations, il n’y avait pas réellement de possibilités de changements dans les prix qui venaient d’être énoncés à l’assassin. Posant sa main sur le combiné la Main Silencieuse enleva la barrière qui le séparait des deux hommes et leur dit simplement :

Il te faut dix millions pour voir un des lieutenants de l’organisation et cinquante millions pour voir le boss! C’est non-négociable à toi de voir!

Il finissait à peine sa phrase que Mitenryu recommençait à parler, reprenant là le fait que l’inconnu veuille se mettre au service de Konan. Une mission-suicide! En entendant ça Sai ne put s’empêcher d’arborer un grand sourire sadique, il se doutait que ce n’était là qu’un test mais la simple idée de lancer cet individu dans une telle boucherie annoncée n’était pas pour lui déplaire. Il reporta son regard sur le jeune homme et lui lança en le fixant dans les yeux :

Tu dis vouloir te dévouer totalement au boss? Il nous faut des personnes pour aller à Marine Ford! Alors, intéressé?!

L’assassin continuait d’arborer un grand sourire à l’idée du carnage qui pourrait avoir lieu si cet individu venait à réaliser cette mission. Mais il savait pertinemment que cela n’était que du vent, Konan n’avait aucun intérêt à réaliser quelque chose du genre et à provoquer le Gouvernement. D’ailleurs le simple fait qu’il soit encore libre en dépit de sa réputation actuelle et de sa facilité de localisation devait certainement caché un accord secret entre le mafieux et les hommes de Marine Ford. Certes il devait être fort mais la Marine l’était aussi et certainement que s’ils décidaient de réduire la mafia à néant ils y réussiraient. Dans tous les cas Sai n’attendait que la réponse du principal intéressé pour la transmettre à Mitenryu, il valait mieux qu’il ne tarde pas trop, comme la majorité des mafieux le lieutenant n’était pas réputé pour avoir une grande patience.

Sai regardait l’homme face à lui redevenir l’individu hautain qu’il était quelques minutes plus tôt, il était dommage qu’il ne sache pas se retenir pour rester un tant soit peu respectueux dans ce genre de situation. A vrai dire l’assassin était à la limite de s’excuser auprès du lieutenant mafieux pour mettre fin aux négociations par lui-même. Si le jeune homme qui lui faisait face ne savait pas rester à sa place et conserver une attitude adéquate face à Konan il n’était même pas la peine d’envisager qu’il puisse le rencontrer. Tout d’abord car cela conduirait certainement le dénommé Noctis à l’abattoir mais surtout car Sai, qui aurait alors amené et appuyé cette rencontre, subirait certainement le même sort que lui. L’assassin écouta l’homme descendre Konan et son organisation par des propos aberrants, visiblement il était venu ici guidé par la grande réputation du mafieux mais avait certainement besoin d’une petite démonstration du hors-la-loi.


Sai reprit néanmoins la conversation dès que l’individu eut fini de déblatérer ses phrases acerbes totalement inutiles. Il avait quitté le sourire forcé qui trônait sur son visage quelques secondes plus tôt et arborait désormais de nouveau un air sérieux et grave. Ce Noctis semblait prendre la mafia pour une bande de rigolos et s’il voulait quitter l’île en vie il valait mieux qu’il change rapidement d’avis. Le simple fait qu’il ait tenté de contacter Konan l’avait catalogué dans une certaine liste auprès de l’organisation. Le genre de liste où ceux qui ne faisaient pas partie du groupe devaient mourir. Dans un sens on pouvait dire qu’en poussant la porte de la boutique de la Main Silencieuse ces hommes avaient réduit leur avenir à deux choix possible. Certes Sai ne pourrait peut-être pas leur régler leur compte mais il savait pertinemment qu’au moment même où ils parlaient des mafieux étaient partis bloquer l’embarcation des deux hommes et attendaient simplement les instructions pour agir. Dans tous les cas, mafia ou non, il n’y avait que deux moyens de quitter Himitsu Shima pour des visiteurs, la force ou l’argent! Prenant une légère inspiration l’assassin engagea une première réponse à l’individu qui se tenait devant lui :

Tu devrais faire attention à ton attitude! En particulier sur cette île ... Pour ce qui est du prix peu importe l’avis que tu en as il est donné à toi de dire si tu le payes ou non!

Laissant sa dernière phrase en suspens pendant quelques secondes Sai eut un nouveau rictus avant de reprendre simplement :

Et saches que si tu veux rejoindre Konan il faut que tu sois prêt à tout perdre, fierté y compris!

Sur ces mots l’assassin s’avança légèrement, sortant de derrière son comptoir pour se placer sur le côté de celui-ci avant de ci accouder d’un air impatient. Il observa rapidement l’homme qui accompagnait le chasseur de prime, celui-ci était intervenu pour tenter d’appuyer son compagnon et avait cité une référence que Sai ne retînt même pas. Plantant alors son regard dans celui de ce Noctis la Main Silencieuse repris d’une voix déterminée :

Tu sais moi tu pourrais juste vouloir lui vendre des putains de bâtons de glace à Konan j’en aurais rien à foutre! La seule question est donc est-ce que tu vas payer?! Tu trouves que c’est pas très cher sors déjà l’argent et on verra! Et épargnes-moi ton blabla t’as dix secondes pour répondre après toi et on ami pourrez sortir ... ou être réduit au silence!  









Sai avait dit cette dernière phrase en conservant un visage impassible malgré l’envie qui le démangeait de sortir ses lames pour découper ces deux personnages. Il fallait que l’homme comprenne qu’ils n’avaient pas de temps à perdre avec des individus inutiles qui n’étaient là que pour parler. Et surtout Mitenryu ne resterait pas éternellement à attendre de l’autre côté du combiné, il fallait que l’homme fasse un choix et qu’il disparaisse. Sai n’aimait pas vraiment l’entrevue avec l’homme et sentait que sa patience s’amenuisait à chaque seconde.

Sai regarda l’homme face à lui changeait totalement d’attitude, au point même de péter littéralement un câble, se comparant même à un Dieu dans sa folie. L’assassin sentait que l’affrontement était tout proche et se préparait à devoir se battre à tout moment. Mais une nouvelle fois le second individu intervînt pour stopper les ardeurs de son ami, évitant sans aucun doute un combat qui n’aurait servi à aucun des deux partis. Le plus jeune semblait furieux, il n’avait visiblement pas la patience et le caractère nécessaire pour rejoindre Konan. Maintenant la seule difficulté était surtout d’expliquer à Mittenryu la situation sans pour autant perdre la face ainsi que le peu de confiance que l’envoyé de Konan pouvait lui accorder. Tandis que le dénommé Noctis sortait en furie de la boutique Sai ramena le combiné près de sa bouche en observant les agissements du plus vieux avant de dire au mafieux :

Il part, je me suis trompé sur son profil navré, je ne t’importunerais plus avec ce genre de choses.  

Finissant cette phrase l’assassin laissa quelques secondes pour laisser le temps à son interlocuteur de répondre bien qu’il doutait que celui le fasse, préférant certainement fin à cet épisode en raccrochant son Den Den Mushi. Raccrochant finalement le combiné à son tour il reporta son attention sur l’ami de Noctis qui venait de planter son sabre dans le sol, lui offrant apparemment en dédommagement de cette conversation. Sai appréciait le geste, l’homme mature avait un honneur et des principes louables dont le plus jeune devrait sans aucun doute s’inspirer un peu plus. Après avoir laissé ce sabre de qualité supérieure d’après ses dires il sortit à son tour de la boutique. La Main Silencieuse restait donc désormais seul face à l’arme qui semblait dégager quelque chose d’assez déroutant. Il avait décidément du mal à comprendre les motivations et l’état d’esprit de ces deux hommes. Repassant ce nom, Noctis Archer, dans sa tête, l’assassin eut soudain comme un déclic! Tout s’éclaira alors, enfin pas ce qui concernait l’affaire actuelle mais l’identité de son visiteur. Il relia rapidement le nom qui lui avait été donné à une organisation de chasseurs de primes nommée Renaissance. Il avait entendu quelques diverses informations dans les bars de Grand Line, il en apprenait tellement que celles, comme le nom d’un chasseur de prime n’ayant pas encore accompli d’exploit notable, ne le marquaient pas réellement. Ainsi ces hommes faisaient partis de cette fameuse organisation et avaient souhaités s’allier à Konan. Même si cela semblait mal parti pour le moment Sai ne pouvait que sauter sur l’occasion de prendre de nouveaux contacts. Il était vrai qu’il ne pouvait pas sentir le jeune chasseur et que c’était certainement réciproque mais c’était souvent le point de départ d’accord fructueux. Si les deux partis ne s’appréciaient pas ils resteraient sur leur garde et iraient droit au but, ne réalisant que le nécessaire.


Attrapant un Den Den personnalisé avec son numéro enregistré dans l’arrière-boutique Sai sortit à la suite des deux hommes qui n’étaient pas très loin. D’un cri il attira l’attention des deux étrangers et leur lança :

Prenez ça! Je suis certain que ça vous servira, le jour où je vous appellerais tout aura changé ici!










Sur ces mots il lança le Den Den sur le plus jeune avant de retourner dans la boutique sans prêter plus d’attention aux deux intrus qui allaient désormais certainement partir. La rencontre n’avait pas été fructueuse pour ceux qui avaient fait le déplacement mais le hors-la-loi y avait tout gagné, un sabre de bonne qualité visiblement ainsi que de nouveaux contacts potentiels avec une Organisation importante. Et il sentait que ceux-ci allaient rapidement pouvoir lui servir.