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| Lun 11 Nov - 22:30 La petit île de Linnytown se trouve quelque part dans West Blue, elle est desservie par des bâteaux de commerce qui y importent des produits agro-alimentaires et y exportent des produits manufacturés ‘de luxe’. Quand j’y suis arrivé, je m’attendais à voir de nombreux snobs défilant les rues avec leurs sacs à mains à dix-millions de Berrys ou leurs chaussures en peau de créature mythique. A la place, j’avais droit à un tableau composé de misérables ouvriers qui vivaient dans une famine entretenue et de hobbies de pauvres comme la belote ou les courses de poney. Lors de mon passage en ville, j’avais cherché de nombreuses raisons de ne pas rester mais le prochain navire de pêche ne passerait que le lendemain matin, dans la matinée, et je n’avais pas envie d’emprunter un convoi commercial de manière clandestine.
Les gens étaient aimables en tout cas, la pauvreté semblait les pousser à être généreux avec les autres, comme si une sorte d’échange équivalent allait se produire avec l’univers. Moins ils en avaient, plus ils cherchaient à en partager. Certains après-midi, les hommes et les femmes se réunissaient en plein centre-ville et laissaient place au déchainement des passions. De véritables courses entre êtres diaboliques permettaient aux habitants de l’île de miser tout ce qui leur restait : de l’argent mais aussi leur repas ou leurs vêtements. Certains retournaient chez eux avec seulement un caleçon pour couvrir leurs appareils dégonflés tandis que d’autres profitaient du repas que leur voisin venaient de perdre. Une petite ville qui grouillait d’activités malgré son apparence calme et soumise.
De nombreuses jeunes filles vinrent me parler durant cette journée, découvrant que j’étais sans un berry en poche elles s’en allaient, les joues gonflées, haïssant l’objet de leur perte de temps. Cela m’amusait à moitié, même si la misère du monde ouvrier était trop omniprésente pour que j’en ris ouvertement.
« - Hé, gamin, hurla un homme en béquilles, s’approchant de moi d’un pas lent mais autoritaire. On a besoin de main d’œuvre pour la course de poneys de cet après-midi, tu veux pas venir te faire quelques berrys en t’occupant des écuries ? »
Miu me regarda d’un air interrogateur, assis à côté de moi en train de manger une des petites baies qu’il m’obligeait à balader dans ma sacoche. Je lui caressai la tête et acquiesçai en me tournant vers l’homme qui me fit remarquer que je devrais prendre des habits moins clairs pour travailler. J’étais dans une tenue de tous les jours, un tee-shirt blanc à col rouge et un pantacourt de couleur kaki, mon bonnet surmontant ma tête pour maintenir ensemble mes cheveux remplis d’épis. Me débarrassant de mes affaires que je mis sous clef à l’intérieur d’un casier, j’empruntai des habits de travail auprès d’un de mes collègues qui me les ‘prêta’ pour un berry de l’heure. Avec mon salaire, je pourrais sûrement le rembourser. A sentir l’odeur de la tenue, en revanche, je savais qu’elle n’était pas passée au nettoyage depuis un petit bout de temps.
Lorsqu’on arriva dans les écuries, munis de fourches et de râteaux, je compris pourquoi ils avaient besoin de main d’œuvre. Il y avait au moins une centaine de grands êtres à courtes pattes qui s’amusaient à déféquer dans une harmonie infecte, me donnant envie de vomir au moment où je rentrai dans le grand entrepôt. Ecœurant. Miu me regarda avec un sourire espiègle et s’échappa de mon épaule, sortant discrètement avec l’intention certaine d’attendre que je finisse mon boulot et que je me sois pris une douche pour m’approcher à nouveau un jour.
« - Dis-moi ! S’exclama un de mes collègues, un jeune gars aux cheveux pailles et aux tâches de rousseurs sur le nez, en enfilant ses gants, prenant soin de bien les faire claquer contre sa peau. J’espère que tu sais t’y faire avec les poneys, sinon tu vas te recevoir de sacrés savates ! »
J’eus un sourire crispé en repensant à mes malheureuses expériences avec ces animaux du diable durant mon enfance et un frisson parcourut mon corps. C’était quelque chose que je ne voulais plus jamais revivre. Plus jamais !
Après une demi-heure passée à changer la paille, à ratisser le sol, à enlever le crottin pour le jeter dans une brouette et l’emmener à l’extérieur, je pris enfin mon premier coup de sabot. J’étais passé trop près de l’arrière-train d’un poney au pelage noir tâché de blanc – apparemment le bougre se nommait Ache – et celui-ci voulant me faire gentiment comprendre que je devais m’écarter m’envoya dans les roses avec un puissant coup de sabot. Je rebondis sur le postérieur d’un de ses camarades qui s’affola, me faisant tomber à terre et manquant de m’écraser le visage sans l’intervention vive de tâches-de-rousseurs.
Celui-ci se moqua de moi quand il comprit que j’étais tout à fait mal à l’aise et il se fit une mission personnelle de m’apprendre à gérer un peu mieux mes relations avec ces bêtes. En une vingtaine de minutes, j’appris à caresser le cou d’un poney pour lui indiquer que je ne lui voulais que du bien… et c’est à peu près tout. Le gars qui m’avait engagé arriva pour voir comment se passait le boulot et officialisa mon renvoi en voyant que je n’aidais pas grandement dans le travail. J’avais perdu une heure et demie de ma vie, même si au final j’aimais bien ce genre de petites expériences. Miu m’attendait à la sortie de l’écurie, il attendit que j’aille dans les vestiaires me doucher et me rhabiller pour m’accueillir à bras ouverts et m’ordonner de me diriger vers l’agitation en centre-ville. Le travail s’était arrêté sur l’île et la course avait commencé. M’amusant à grimper sur un toit par la gouttière d’une maison insalubre, je me positionnai de sorte à avoir une vue d’ensemble sur leur petite compétition. | | | | |
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| Jeu 21 Nov - 0:00 Au Voleur!
Kiru marchait tranquillement dans les rues de la ville où il devait rencontrer un de ses contacts. Il était arrivé sur l’île de Linnytown quelques jours auparavant, tentant de faire le tour du plus grand nombre d’îles possible sur West Blue afin d’établir un projet sans faille et de mettre toutes les chances de son côté. Désormais son séjour en ces lieux touchait à sa fin et il serait certainement reparti avant que la nuit ne tombe. Cependant il semblait avoir mal préparé son coup puisque la cohue ambiante ne cessait d’augmenter à tel point qu’il fut rapidement bloqué, ne pouvant plus avancer. Il avait complétement oublié ces courses de poneys qui rythmaient pourtant la vie de l’île. Il aurait pu attendre la fin des courses du jour pour réaliser ce qu’il avait à faire mais il n’avait pas vraiment la patience pour en ce moment. Il préférait le faire au plus vite afin de pouvoir progresser sur les autres îles avant de se lancer dans cette folle aventure. Dans tous les cas même avec la meilleure volonté du monde il savait qu’il ne réussirait pas à progresser dans les rues bondées ou coupées pour le passage de la course. En réalité les poneys réalisant un circuit de nombreuses fois les spectateurs étaient enfermés à l’intérieur du cercle formé par la course et Kiru devrait, à un moment ou à un autre, traverser celui-ci pour en sortir. Le Golem se recula, sortant de la foule qui se pressait de plus en plus pour réussir à voir les stars de l’île. Observant les alentours le maudit en vînt à se convaincre que le seul moyen de sortir de la zone sans problème était de passer par les toits. Aussitôt il se mit à chercher un accès afin de pouvoir monter sur les hauteurs de la ville, après tout même s’il devait sauter de toit en toit pour se déplacer ce n’était pas un problème, le tout était qu’il ne se fasse pas repérer.
Après quelques minutes de recherche Kiru tomba sur une échelle qu’il escalada alors, débarquant ainsi sur la large étendue de toits quasiment vide. Effectivement quasiment puisqu’un homme passa en courant devant le maudit au moment où celui-ci se hissait en dehors de l’échelle, agrippant la sacoche qu’il portait autour du coup et lui donnant un coup de pied dans la tête en tirant la sacoche. Sur le coup de la surprise le Golem n’eut pas le temps de réagir et lâcha l’échelle tandis que la lanière de la sacoche se déchirait. Finalement, dans un geste salvateur, le Révolutionnaire réussit à se raccrocher au bord du toit, s’évitant ainsi une chute qui même si elle n’aurait pas forcément été mortelle aurait été douloureuse. Kiru se hissa alors sur le toit et, se relevant, chercha du regard l’homme qui venait de lui dérober son bien. Cette sacoche était extrêmement importante et il ne pouvait pas la laisser dans les mains de n’importe qui. Certes le fait d’apprendre à ce voleur ce qu’il en coûtait de voler un Commandant de la Révolution était attirant mais le fait été que des documents importants se trouvaient dans l’objet qu’on venait de lui soustraire. Un ordre de mission, des plans des Blues, des indications sur les projets qu’il avait en tête et surtout sur les différents événements à venir. Si ces documents arrivaient dans les mains de la marine ce serait un désastre total même s’il doutait que le voleur les leurs apporte. De toute façon il devait récupérer la sacoche et ce qu’elle contenait mais il devait tenter de ne pas se faire remarquer. Se mettant à courir, tout en surveillant les alentours pour ne pas se faire surprendre à nouveau, Kiru repéra une ombre un peu plus loin. Sans être sur le chemin du brigand la personne qu’il venait d’apercevoir en était néanmoins assez proche. Prenant une grande inspiration en continuant de courir le Golem cria :
Eh toi là-bas au bord du toit! Oui toi! Arrêtes cet homme il m’a volé!
Sans savoir si l’ombre allait l’entendre et se retourner Kiru espérait une réaction et une aide de la part de la personne à qui il venait de s’adresser. Dans tous les cas le voleur avait lui semblait entendre et comprendre ce que venait de dire le maudit puisqu’il bifurqua d’un coup, tentant visiblement de s’éloigner de la seconde personne au cas où celle-ci réagirait à le demande du révolutionnaire.
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| Lun 2 Déc - 18:47 La course formait une sorte de boucle infinie que les poneys parcouraient sans cesse. Un cercle sans fin qui attirait une cacophonie continuelle, inlassable, mélange de rires, d’encouragements et d’insultes. Mes yeux ne pouvaient s’en détacher malgré moi. J’étais assis, les mains sur les bords du mur, me croyant moi-même attaché à une selle, concourant sur le dos d’une créature à peine plus petite que moi. Lorsque les premiers poneys du sixième pari arrivèrent sur l’hippodrome de fortune, j’entendis des noms plus ridicules les uns que les autres scandés avec un sérieux étonnant. « Vas-y, Fraise » hurlait un imbécile à crête en visant du doigt un cheval au pelage plus noir que l’onyx. Une de mes mains cacha naturellement mes yeux devant ce spectacle gênant. Au fur et à mesure des idioties lancées par les parieurs, mon intérêt pour la course décrut.
Un hurlement plus fort qu’un autre attira mon attention déjà vaguement focalisée. Au début je la cherchai dans la foule mais Miu me tira la joue, me remontant le regard au niveau des toits. Oh. Deux gars étranges se coursaient d’ardoises en ardoises, le premier avec une sacoche dans la main, le second… Il était trop loin, je n’arrivais pas à le distinguer clairement. L’un des deux m’avait adressé la parole mais je n’avais pas compris de quoi il en retournait. Miu, lui, se lança directement dans les airs, remua la truffe et prit un des courants aériens en déployant ses oreilles pour voler rapidement jusqu’à l’homme à la sacoche et s’accrocher à son visage. Il lui boucha la vue assez longtemps pour le faire déraper du toit, tombant dans le vide devant mes yeux. Malgré ma réticence à utiliser mon pouvoir à foison, la peur prit le dessus. Je disparus alors, sans laisser de traces.
Miu tombait avec l’homme et la sacoche dans une petite ruelle sombre aux odeurs infectes, sûrement liées à la présence de poubelles entassées au pied des murs. J’étais apparu près de cet étrange personnage, m’emparant de Miu et de la sacoche, le laissant s’écraser sur un sac poubelle quelques secondes après. Pour ma part, j’atterris à terre après une dernière téléportation. J’en avais déjà marre, c’était la dernière fois de la journée que je l’utilisais !
La sacoche avait quelque chose d’attirant dans son genre : l’inconnu y résidait. J’avais envie de l’ouvrir et pourtant rien ne me disait que ça serait une bonne idée. J’avais déjà goûté au fruit interdit et celui-ci avait plutôt mauvais goût, c’était sûrement une mauvaise idée. Il ne me restait plus qu’à attendre le propriétaire, malgré le fait que ma seule envie soit de sortir de cette ruelle malodorante.
Les murs étaient recouverts d’une mousse étrange, sorte de moisissure qui ne devait pas favoriser la santé des travailleurs. S’il y avait une inspection sanitaire des lieux, leur note serait catastrophique. Je n’avais pas vu d’endroit aussi salle depuis longtemps. Miu se dressa sur mon épaule en éternuant à cause de la poussière aux alentours : il avait l’odorat assez réactif et je ne voulais pas l’exposer plus longtemps. L’homme à terre semblait en mauvais état, tomber d’un toit ne devait pas être son objectif premier. Le mien n’était pas de me mêler de ses affaires, mais des dizaines de questions brulaient le bout de ma langue.
Quelques personnes passaient près de l’entrée de la ruelle sans nous remarquer. Sous ce ciel bleu en cet après-midi, qui aurait pu imaginer ce qui se passait ? Je reniflais un coup et fronçai l’arête du nez. Ça chlinguait ici. | | | | |
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| Sam 21 Déc - 4:13 Fin de Poursuite!
Kiru continuait de courir après le voleur, tentant de le rattraper et s’en voulant de ne pas avoir été suffisamment sur ses gardes. Visiblement cet homme ne semblait être qu’un simple voleur sans réel intérêt mais s’il s’était agi d’un espion marine la situation aurait pu être catastrophique. Le maudit constata alors que l’homme auquel il s’était adressé en criant s’était retourné vers eux et semblait se diriger vers le malfrat, à la grande chance du Révolutionnaire. Une sorte d’animal dont Le Golem ne parvenait pas à réellement déterminer l’espèce sembla attraper la tête du voleur qui perdit alors tout repère et tituba jusqu’au bord d’un toit avant de disparaître dans le vide qui se trouvait derrière. Kiru ne savait pas trop quoi penser de l’homme qui sauta à sa suite dans ce trou pour rattraper le voleur. Dans un sens il venait de l’aider à récupérer la mallette mais dans un autre sens il ne pouvait être certain qu’il n’allait pas s’enfuir avec cette mallette avant que le maudit ne parvienne à lui. La seule chose dont le Commandant était certain c’était qu’il ne serait rassuré qu’à partir du moment où il aurait récupéré son bien.
S’approchant du rebord où les deux hommes avaient disparus Kiru prit conscience de la hauteur à laquelle il se trouvait et donc de la chute qui avait pu avoir lieu pour ses prédécesseurs. A vrai dire au vu de la hauteur il était presque sûr que si rien n’avait amorti leur chute ils seraient soit mort soit dans un état physique peu enviable à la mort. Dans tous les cas le Révolutionnaire n’allait pas prendre le temps de vérifier leur état avant de les rejoindre en bas, il ne savait que trop bien que des hommes aux capacités exceptionnelles existaient dans ce monde et si l’un des deux hommes disposait d’une de ces capacités et tentait de repartir avec sa mallette il n’avait pas vraiment le temps de s’arrêter. Prenant sa forme hybride au moment de sauter dans le vide il posa son regard dans la petite ruelle dans laquelle il s’apprêtait à atterrir. Il se réceptionna en plaçant un genou à terre et en s’appuyant sur son poing droit. Ces toits étaient tout de même relativement hauts et si son corps recouvert de pierre n’avait pas amorti le choc il serait allongé par terre avec quelques os cassés.
Se redressant finalement il jeta un coup d’œil rapide au corps qui bougeait un peu dans les poubelles qui empestaient dans la ruelle. L’homme n’avait certainement rien de grave mais était juste sonné, il ne présentait désormais plus un danger pour le maudit puisque la mallette était désormais dans les mains du second homme. Le Golem conserva sa forme hybride pour lui dire d’une voix légèrement rocailleuse :
Merci de l’avoir rattrapé! Maintenant redonne moi ma mallette s’il te plait!
En parlant il avait tendu la main vers le jeune garçon tout en le fixant. Il ne savait pas quelle serait sa réaction et demeurait donc sur ses gardes afin de parer à toute éventualité. Surtout que l’homme qui lui faisait face ne devait pas être un simple villageois comme les rues de l’île en regorgeait puisqu’il était ici après cette chute sans aucune marque de blessure et aucune trace d’un endroit qui aurait pu amortir son atterrissage. Kiru commençait certainement à tomber légèrement dans la paranoïa mais il ne pouvait pas se permettre une seule erreur, il s’était beaucoup trop investi dans ce projet pour le voir anéanti par un si petit détail. Certes l’homme ne fuyait pas mais rien ne serait fait tant que Le Golem n’aurait pas sa mallette en sa possession.
Désolé pour le délai de réponse en plus celle-ci est assez courte je t'avoue que je savais pas trop quoi dire ^^ | | | | |
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| Sam 28 Déc - 14:55 La ruelle silencieuse commença à devenir gênante au bout de quelques secondes, Miu ne pouvait retenir ses gémissements dus à l’odeur ambiante infecte et celle-ci lui arrachait des larmes, comme lorsqu’on épluche des oignions, le plaisir du devoir accompli en moins. Je lui caressai la tête et regardai le voleur en mauvais état. Il était bien assommé et vu la chute qu’il avait fait, c’était un miracle qu’il soit encore en vie. Je me demandais quel sort allait lui être réservé, s’il allait être livré aux autorités ou s’il allait être tué. Cette dernière option ne me plaisait pas, mais je ne m’en mêlerai pas, je détournerai juste le regard à défaut d’être courageux. Si c’était sa vie ou la mienne, je choisirai la mienne. Miu en revanche… Un bruit sourd me sortit de ma réflexion.
Lorsque l’homme qui m’avait demandé de l’aide atterrit sur le sol, je me retournai et vis avec étonnement qu’il n’avait presque plus rien à voir avec son ancienne forme. Enfin, je ne l’avais pas vraiment vu clairement ou entendu mais mon esprit s’était fait une image très nette d’un maigrichon suffoquant, incapable de rattraper le bandit. Il était bien plus cool. Miu lui-même l’observait, les yeux illuminés par une admiration évidente qui me rendirent momentanément jaloux. C’était un homme de pierre, il était bien plus grand que moi – peut-être environ un mètre de plus – et avait une stature telle qu’on n’aurait pas eu envie de se frotter à lui.
Si quelqu’un regardait dans la ruelle, il hurlerait, soit pour dire qu’une nouvelle attraction était arrivée en ville, soit pour prévenir les habitants qu’un monstre allait détruire Linnytown. Ce serait plutôt gênant à vrai dire, ça provoquerait une panique générale, la course serait annulée et certains en profiteraient pour rafler la mise des autres participants, à coup sûr. Malgré mon aisance naturelle avec les autres êtres vivants, je me méfiai de la personne en face de moi, tout en l’admirant. Lorsqu’il parla, lançant ses formules de politesse, sans en oublier une seule, je fus rassuré et lançai un soupir de soulagement.
« Oui, bien sûr, dis-je en arrêtant de le reluquer et en lui donnant précautionneusement la mallette. »
Je ne pouvais m’empêcher de l’observer, sa silhouette était parfaite, imposante, grandiose. Il y avait un mot spécifique pour définir ce genre de créature dans les histoires qu’on racontait autrefois… Je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus, c’était quoi déjà ? Ah, oui.
« - T’es un golem ? Demandai-je d’une voix plutôt intéressée, le regard focalisé sur mon interlocuteur. »
Le voleur toussa, sûrement à cause de la douleur qu’il devait ressentir. Il s’était éveillé et à présent il allait falloir décider de sort. Je me voyais mal être juge ou bourreau, et je n’avais envie de décider pour la victime, je pouvais juste proposer quelque chose de naïf, rempli d’espoir et de… guimauve.
« - Il faudrait peut-être le livrer aux autorités de l’île. »
Bon, d’accord, c’était maladroit. J’aurais dû éviter le ‘peut-être’, ça laissait une trop grande marge d’incertitude. Et puis c’était qui les « autorités de l’île » ? Y’en avait-il seulement ? Le système était pourri jusqu’à la moelle pour que des gens parient sur des courses de poney – de PONEY – pour gagner de quoi bien vivre. Dans une ville pareille, pouvait-on vraiment faire confiance aux hommes de la justice ? Mais bon, cette réflexion était futile, après tout un homme de pierre aurait forcément raison sur moi.
Si l’on devait continuer cette conversation, je devrai proposer à mon interlocuteur de changer d’endroit pour discuter, l’odeur en ces lieux me pinçait le nez et Miu devait être dans le même cas que moi. Enfin, dès qu’il aurait arrêté de reluquer l’homme de pierre avec des yeux de merlans frits. | | | | |
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| Mer 1 Jan - 11:35 Un Petit Coup?
Kiru se détendit au contact de la mallette, ça ne se voyait pas avec sa carapace de pierre mais tous les muscles de son corps étaient jusque-là tendus, prêt à attaquer à tout moment. Il préférait ne pas penser à ce qu’il aurait pu se passer s’il n’avait pas rattrapé cette mallette, il aurait fallu tout revoir à zéro et plusieurs personnes auraient étés en danger. Ayant récupéré son bien il sourit en constatant les têtes de merlan frit avec lesquelles le regardaient l’homme et son animal, surtout l’animal à vrai dire. Le sourire s’agrandit lorsque l’inconnu mentionna le Golem, il était assez intelligent mais restait tout de même prudent, le Commandant se dit qu’il pourrait apprécier d’être en sa compagnie. Une quinte de toux attira le regard du maudit sur le voleur qui semblait encore un peu sonné, l’individu s’inquiéta alors de son sort, c’était gentil de sa part mais de toute façon le Révolutionnaire n’avait pas l’intention de le tuer. Certes il l’avait volé mais le jeune homme se doutait que ce n’était que pour avoir de quoi manger dans ce pays malgré tout assez pauvre. Reportant son attention sur l’homme qui avait arrêté le voleur Kiru lui dit simplement :
Un Golem? Pas exactement ... Et je ne suis pas sûr que tu veuilles voir un Golem!
Souriant sur ces dernières paroles il avait tourné la tête vers sa main droite qui, subitement, avait grossi de manière hallucinante pour quelqu’un ne connaissant pas son pouvoir avant de revenir en forme hybride. Reprenant un air sérieux il se retourna vers le voleur et s’avança vers lui en continuant de s’adresser à l’inconnu :
Quant à lui son sort est déjà réglé!
Sur ces mots il frappa la tête de l’homme qui commençait à se relever avec difficulté sans trop forcer, se contentant de l’assommer. Se retournant alors vers les deux alliés temporaires qu’il venait d’avoir il leur dit avec un grand sourire :
Voilà ça c’est fait! Bon ça vous dit un petit verre pour te remercier de ton aide? Au fait moi c’est Kiru ... et à qui ais-je l’honneur?
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| Sam 4 Jan - 17:37 La proposition de l'homme en face de moi me ravit et me crispa en même temps. Prendre un verre avec un autre être vivant, c'était tentant. Mais pas autant que de fuir tel un chevalier qui vient d'accomplir son devoir, cachant son visage sous un masque et ne donnant son nom qu'à une demoiselle en détresse. Cependant, cette possibilité était compromis par le fait que je n'avais pas de masque et que le sentiment d'avoir accompli quelque chose ne m'atteignait pas. Seul point qui m'atteignait : L'odeur infecte de la ruelle. Elle pénétrait mes sinus et m'infligeait telle une punition son effluve des plus ragoutantes.
« - Erwin Dog, répondis-je en tendant la main à la créature de pierre et en la retirant maladroitement de peur qu'il me la broie. Merci pour l'invitation, allons-y ! Lançai-je en indiquant le bout de la ruelle vers lequel je me dirigeais, retrouvant l'incroyable foule qui s'agitait sur l'avant-dernière course de la journée. »
La tension était à son comble autour de l’hippodrome de fortune et les cavaliers qui montaient les petites bêtes essayaient de voler la vedette à leurs canassons. En vain car on scandait seulement les noms un peu plus recherchés des poneys qui participaient à ce tour-ci. J’entendis un « Jolly Pony » lancé vers l’une des bêtes qui releva son encolure et secoua sa gueule avec fierté. C’était presque amusant et mon regard fut captivé par le départ tandis que je me dirigeais vers une taverne à proximité. Il n’y en avait pas beaucoup, d’endroits où se désaltérer, simplement à cause de la petite misère de l’île. Les bâtiments coulaient les uns après les autres soit sous les paris malavisés de leurs gérants, soit pour cause du peu de revenus de l’établissement.
Celui dans lequel je pénétrai s’appelait « L’Implacable ». Une bâtisse en bois au toit de tuiles rouges, des piliers dispersés de manière plus ou moins réfléchies pour maintenir toute une structure de poutres en bois, voilà à quoi ressemblait ce vaisseau en train de couler comme les autres. Je m’installai à une table près du comptoir, observant la demoiselle qui s’agitait dans tous les sens pour servir les nombreux clients, sous le regard observateur et sévère du gérant. Comment savais-je qu’il s’agissait du gérant ? Une attitude détendue, un regard inquisiteur, c’était tout à fait le genre de personne qui se sentait chez elle à chercher chez les autres une petite erreur, un verre cassé ou quelque chose dans le genre pour le faire facturer à l’infortuné le double du prix d’achat initial.
Miu se posa sur mes genoux quand je m’assis, et la serveuse ne se fit pas attendre si bien que je ne pus engager la conversation avec le gars qui m’avait proposé de m’offrir un verre. Elle proposait un menu détaillé des plats du jour, comme si elle espérait que nous allions manger la bouillie du chef accompagnée de son jus de chaussette mariné pendant plusieurs jours avec tendresse et amour. L’assiette d’un client de la table d’à côté confirma ma pensée.
« - Je prendrai juste un alcool léger, si vous avez, dis-je avec mon plus jolie sourire. »
Après tout, il fallait que j’oublie, d’une manière ou d’une autre, la journée que je venais de passer. Surtout l’odeur de la ruelle… Elle était vraiment écœurante, je frissonnais à chaque fois que j’y repensais. J’espérais au moins qu’elle n’avait pas imprégné mes habits. C’était peut-être, pour certains, l’odeur de la pauvreté. Pour moi il s’agissait juste de ma malchance habituelle. Près de nous, des bandits s’amusaient à miser leurs derniers berries sur des jeux que je ne connaissais pas. Il s’agissait surtout de cartes, ils les retournaient les unes après les autres pour faire durer le suspense mais rien ne comptait plus que la dernière : Celle sur laquelle tous les paris étaient tournés. Si j’avais pu téléporter les choses à distances, j’aurais sûrement été très doué en triche à ce genre de jeu. Intervertir deux choses était déstabilisant pour la personne qui regardait. Si elles étaient identiques, impossible de dire qu’elles avaient changé de place.
Miu se balançait sur mes genoux tout en attendant que la boisson arrive. Lui aussi voulait goûter au nectar que j’avais commandé. Il ne faisait pas très attention aux alentours pourtant ses oreilles vibraient à chaque fois que quelqu’un entrait. Je lui caressai la tête.
« - Qu’est-ce que vous faîtes en ville ? Demandai-je en tournant ma tête vers l’homme de pierre. » | | | | |
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| Mar 7 Jan - 2:54 Une Bière!
Kiru avait repris sa forme humaine, il n’avait plus de raisons d’être transformé. Il avait récupéré sa mallette et celui qui venait de se présenter sous le nom d’Erwin ne semblait pas vraiment vouloir l’attaquer. Le Golem suivit donc le jeune homme et son drôle de petit animal en dehors de la ruelle, ne prêtant pas attention à la fougue qui semblait avoir pris possession de la foule qui scandait des noms et était plus excitée que jamais. Les deux hommes entrèrent finalement dans un établissement nommé "L’implacable", drôle de nom pour un bar mais il était vrai que le maudit avait plus l’habitude des noms des bars marins vulgaires ou saugrenus. Il ne prêta pas attention aux poivrots déjà présents, se contentant de suivre le jeune homme et de s’asseoir à une table en prenant bien soin de placer la mallette entre ses jambes. Ainsi il serait certain de pouvoir réagir de manière immédiate si une nouvelle tentative de vol était orchestrée. Il écouta son vis à vis commander un alcool léger en souriant intérieurement, après tout peut-être que ce jeune homme n’était pas si âgé que ça, Kiru savait pertinemment qu’il ne fallait pas se fier aux apparences et il était fort possible que l’apparence de jeune garçon de ce Erwin soit bien réellement celle de son âge. Dans tous les cas cela ne regardait pas vraiment le Commandant qui s’empressa de commander une pinte de bière, habitude oblige.
Le jeune homme sembla alors observer les tables alentours, s’attardant sur quelques personnes jouant aux cartes avec leurs verres toujours aussi pleins qu’eux. Finalement après quelques secondes de silence, tandis que l’animal s’était posé sur les genoux du jeune homme, celui-ci tenta d’entamer la conversation :
Qu’est-ce que vous faîtes en ville?
Le Golem réfléchit quelques secondes avant de répondre, cette question était un peu déplacée au vu de l’appartenance à la Révolution du Commandant mais le jeune ne pouvait pas le savoir. Finalement Kiru lui répondit simplement :
Oh pas grand chose! Quelques affaires à régler mais en somme un passage éclair! Pour tout vous dire je serais parti d’ici avant que le soleil ne se couche!
Il avait parlé sans rien dire réellement, des choses que le garçon aurait pu déduire assez facilement, mais il n’avait pas menti non plus, il avait simplement répondu d’une manière assez complète qui faisait tout de même comprendre qu’il ne fallait pas non plus poser trop de questions. Finalement il continua de parler, pour éviter de mettre un terme à la conversation ce qui aurait pu être gênant :
Et vous? Qu’est-ce qui vous amène dans cette île quelque peu perdue?
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| Mar 7 Jan - 23:32 Avant que le soleil ne se couche… Il allait devoir faire vite alors. Je regardai dehors quand il me dit ceci : il devait être dix-sept heures, le soleil allait se coucher d’ici une bonne petite heure et demie. C’était peu de temps quand on était un homme occupé comme il semblait l’être. Sur ce point, je ne l’enviais pas. Je préférais rester cloîtrer dans ma bulle plutôt que de participer aux affaires de ce monde. C’était une vraie plaie que de s’y intégrer, mais encore plus dur d’en sortir. J’adressai un sourire satisfait à mon interlocuteur, je n’attendais pas à ce qu’il s’étale sur les raisons de sa présence ici. Un homme avec une mallette qu’on ne devait pas ouvrir, ça avait forcément ses petits secrets.
La serveuse revenait juste au moment où il me renvoya la question. Elle lui jeta un regard noir à l’expression « île quelque peu perdue », elle devait y tenir à son trou paumé ! Ses mains ‘glissèrent’ tandis qu’elle nous servit nos boissons. Fort heureusement, je les rattrapai de justesse avant que nos boissons ne se renversent accidentellement. Elle n’aurait pas de pourboire, elle. Gentiment, je lui jetai un regard noir et elle prit la poudre d’escampette, peut-être, d’ailleurs, plus à cause de l’attitude hostile de Miu que de la mienne. Je n’étais pas effrayant, Louise me l’avait souvent rabâché… Pour le peu de temps qu’on passait ensemble. J’étais plutôt du genre gamin boudeur, celui qui n’a aucune crédibilité aux yeux des adultes.
« - Je voyage, répondis-je en reconcentrant mon attention sur mon interlocuteur. On va dire que je découvre le monde, c’est vraiment incroyable le nombre de choses qu’on peut voir en peu de temps, m’égarai-je, mes yeux reluquant de plus en plus mon interlocuteur. »
Il était humain. Dans le genre, vraiment humain. L’homme de pierre avait laissé place à un individu assez grand, d’apparence plutôt banale – bien qu’agréable et musclée – avec un je-ne-sais-quoi qui me laissait penser qu’il exerçait une fonction plutôt importante dans l’entreprise pour laquelle il travaillait. Je n’étais pas doué pour jauger les gens, alors je ne dis rien de peur de me gourer.
Le silence est d’or… Mais la parole est d’argent, et dans le cas présent elle était surtout nécessaire pour combler le vide qui risquait de s’installer pendant qu’on buvait nos boissons. De quoi deux jeunes hommes modernes pouvaient bien parler ? De sexe ? Non, ce genre de choses devait être réservé aux amis proches. Du beau temps ? Il ne faisait pas forcément beau. Du bateau qui annonçait que le départ de l’île se ferait dans vingt minutes à cause des conditions météorologiques ? C’est vrai que ça aurait pu être utile de le prendre en considération.
« - Vous prenez ce bateau ? Demandai-je d’une voix distraite en continuant à réfléchir. Ah, d’ailleurs, lui c’est Miu, ajoutai-je en pointant du doigt la petite créature verte. »
C’était bizarre. Je remarquai que le temps avait changé bien rapidement. L’agitation dehors s’était calmée – elle avait disparu en réalité – et les gagnants venaient fêter leur victoire dans le bar qui allait commencer à devenir bruyant. D’un geste j’appelai la serveuse qui vint, un regard furieux sur le visage, et qui déposai la note en ignorant la question que je m’apprêtai à la poser. Je haussai les épaules, elle ne m’informerait pas sur la petite fête qui allait avoir lieu ici. Et je n’y étais pas convié.
Le bateau relança un appel en indiquant toujours vingt minutes au compteur du départ, bien qu’en réalité il devait rester un peu moins de temps. Heureusement, le port n’était pas loin, deux minutes à pied maximum. | | | | |
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| Jeu 9 Jan - 14:42 Fin d’une Rencontre!
Kiru sourit en voyant la réaction de la serveuse mais il ne bougea pas, laissant à son ami temporaire le soin de sauver ses habits du liquide prêt à se renverser sur lui. Finalement le jeune homme lui répondit qu’il voyageait, partant à la découverte des merveilles et des choses incroyables dont regorgeait ce monde. Il parla alors du temps, et du nombre exceptionnel de choses que l’on pouvait découvrir dans un délai très court. Le Révolutionnaire était d’accord sur ce point, énormément de choses pouvaient se dérouler en peu de temps, le monde entier pouvait être changé en quelques secondes. Se laissant aller à ce qu’il pouvait faire en quelques secondes pour changer la face du monde Le Golem laissa quelques secondes de silence s’installer entre lui et son vis à vis jusqu’à ce qu’un bateau le sorte de ses pensées. Celui-ci appelait ses passagers à venir pour le départ, les touristes et les civils empruntaient majoritairement ce moyen de transport pour se rendre d’une ville à l’autre, d’autres payaient quelques navires marchands encore mais les moyens ne manquaient pas pour se déplacer lorsqu’on ne disposait pas d’embarcation. La question de l’embarcation fut alors lancé par le jeune Erwin, il était vrai que s’il devait partir avant la nuit le maudit n’allait pas tarder et ce bateau aurait pu être une option de départ plausible. Cependant il avait la chance de ne pas être cantonné à ces bateaux-ci :
Non, assurément non! Disons simplement que je dispose de mon propre moyen de locomotion, ce qui est bien plus pratique.
Sur ces mots des dizaines d’hommes entrèrent dans la salle, commençant à fêter leur victoire ou à oublier leur défaite. D’ici peu la salle serait bondée d’ivrognes et de civils venus dépenser leur argent en beuverie. Kiru n’avait pas vraiment envie ni d’intérêt quelconque à assister à cela et au vu du temps qui s’assombrissait légèrement il valait certainement mieux pour lui et son équipage qu’ils partent dès maintenant. Reportant son regard vers le jeune civil qui l’avait aidé le Commandant se leva, remettant son manteau, fouillant dans sa poche avant de poser quelques berrys sur la table. Il y avait bien là le double de ce que la consommation leur avait coûté mais il n’avait pas vraiment envie de faire l’appoint et comme ça le jeune garçon pourrait se faire plaisir. S’adressant à lui il conclut finalement : Bien il est donc temps pour moi d’y aller! Merci encore de ton aide Erwin Dog et profites de cet argent pour reboire à ma santé! Nous nous reverrons sans aucun doute!
Kiru partit alors, sortant de la taverne pour se diriger vers son navire tandis que la pluie commençait à pointer le bout de son nez, les nuages noirs à l’horizon ne présageaient rien de bon mais le Golem savait pertinemment que rien de grave ne leur arriverait sur ces eaux, et puis la prochaine île n’était pas si loin, il était temps de revenir à Las Camp!
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| Jeu 9 Jan - 16:51 Il était parti, ayant laissé de quoi payer l'addition comme promis. J'avais en quelque sorte été heureux de faire cette rencontre. Tout d'abord à cause des pouvoirs que cet homme possédait, pour le moins surprenant, mais aussi pour le cours qu'avaient pris ces événements. C'était l'une de ces rares journées que je pensais ne pas avoir perdu, l'une de celles qui resteraient inscrite dans ma mémoire quand j'aurai quatre-vingt dix ans. Aider un inconnu était toujours aussi plaisant. La serveuse se garda bien de me dire qu'il y avait plus que ce qu'elle avait inscrit sur l'addition, bien que cela soit visible au premier coup d’œil, et je ne lui fis aucune remarque. Je n'avais envie de rien d'autre, et je préférais aller manger ailleurs. L'atmosphère ne pourrait pas être pire qu'ici. Alors que je réfléchissais, un homme s'avança vers moi dans la taverne. Il semblait bien amoché et, à l'odeur qu'il dégageait, certainement un mélange d'effluves de poubelles et de parfum bon marché, je pouvais dire qu'il avait passé pas mal de temps dans une de ces allées sombres que j'avais côtoyé en après-midi. Il boitait... On aurait aussi dit que du sang coulait le long de son front. Qu'est-ce qui avait bien pu lui arriver ? Et plus important encore, que me voulait-il ?
« - Espèce de petite enflure, me lança-t-il en fronçant le nez et les sourcils. »
A présent qu'il m'avait lancé cette insulte, me faisant partager son haleine encore plus fétide que les poubelles de cette île, je comprenais qu'il devait m'en vouloir - il s'agissait donc certainement du voleur de toute à l'heure, mais je n'avais pas fait très attention à son apparence. Miu lui jetait un regard noir tout en restant assis sur mes genoux. Malgré cela, je n'avais aucune envie de me frotter à ce petit gars. Je préférais sortir du bar et trouver un endroit où me remplir la panse, tranquillement. Je n'étais pas à court de berrys pour le moment, et même si je faisais attention, j'avais décidé que cette journée méritait un bon petit dîner !
Derrière l'homme, un garçon aux cheveux de paille apparut et donna un coup sur la tête à l'enquiquineur. Ce dernier se retourna et commença à l'insulter de tous les noms mais mon sauveur, un peu plus sûr de lui, l'expulsa hors du bar et le fit fuir avec quelques menaces bien employées. Je les suivis, curieux de voir la scène. Miu avait grimpé sur mon épaule pour plus de facilité. On fixa le jeune homme avec le même regard et tournant la tête au même moment, on comprit. C'était l'employé qui nous avait conseillé le matin même !
« - Merci... Euh, comment t'appelles-tu ?
- Mitch. Et toi Erwin, c'est ça ? Me répondit-il avec un sourire amusé. C'est mon patron qui me l'a dit, expliqua-t-il devant mon regard étonné. »
Il m'indiqua qu'il connaissait un endroit on pourrait manger 'tranquillement'. Bien sûr, si j'invitais. J'étais de bonne humeur et sa demande audacieuse me fit sourire. Repensant à la journée que je venais de vivre, à la rencontre que je venais de faire, je remerciai le hasard de m'avoir apporté sur cette île. D'ailleurs, c'était quoi son nom à l'homme de pierre déjà ? Kiru ? | | | | |
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