Le ciel sombre de Nighty Town était oppressant, déprimant et ennuyeux, Keld ne s'amusait guerre à rester dans un coin comme celui-ci. En effet, il avait décidé de revenir à l'hôtel après avoir failli à sa recherche d'équipage Pirate ou Révolutionnaire qui pourrait l'engager : ils semblaient tous très méfiants, c'était logique dans une ville où les poignards dans le dos était monnaie courante. Notre protagoniste était assis dans la salle d'attente de l'immeuble feuilletant un vieux journal remplit de propagande Marine et d'articles à propos du Décret Décima, Le jeune homme qui n'était pas très à la page de ce monde les lut avec avidité, il commençait à comprendre pourquoi il avait été accusé et condamné. Cette tolérance zéro était très injuste, même pour ces représentants de la "Vérité", mais il semblait que l'organisation que redoutait le Gouvernement Mondial n'était remplit que de fanatiques durs à cuire. Le jeune homme soupira un bon coup puis râla, ce qui attira l'attention du tenancier de l'hôtel.
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Et bien, on s'ennuit ?-
Carrément, t'aurais pas quelque chose à faire, je sais pas des chambres à ameubler ou un truc du genre, histoire que je bouge un peu.-
J'pensais que tu serais partis aussitôt vivre tes aventures vu la tête que t'as tiré quand je t'ai parlé de Grand Line.-
Mouaip, mais sans bateau, j'risque pas d'aller bien loin.-
Tu devrais jeter un coup d'oeil au village dans la forêt, il est uniquement peuplé de chasseurs et de pêcheurs, mais ils pourront peut être t'aider, tout du moins à aller sur une île plus peuplée ou plus calme, tu pourrais peut être trouver un équipage du côté de l'île de St Johns, là bas y en a toute une tripotée qui y passent leurs "vacances", l'ambiance sera moins tendue qu'ici, et peut être qu'eux accepteront de te prendre.-
Merci l'ami !Keld était rassuré, et ravi d'avoir trouvé quelqu'un qui l'aidait un tant soit peu. En effet, il avait grandement sympathisé avec le tenancier, ils avaient discuté une paire de fois avant que le garçon ne s'ennuie vraiment. Il écoutait avec intérêt toutes les histoires que pouvait lui raconter cette nouvelle connaissance. Il décida donc de suivre les conseils de l'hôtelier, Keld lui demanda où se trouvait le village, le remercia une fois de plus, prit ses affaires et partit.
Il marcha en direction de la forêt voisine. Au bout de quelques minutes de marche, son dos le gratta, il attrapa une branche morte et commença à la frotter sur sa colonne vertébrale. Il garda la branche avec lui au cas où il en aurait de nouveau besoin et continua sa route.
Le jeune homme se tapotait légèrement l'épaule avec son nouveau jouet, marcher commençait à l'ennuyer il se mit donc à chanter un chant connu de son village.
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AAAAAHhhhhh...
Minami no shima wa atatakai.
Paina puru puru atama pokapoka aho bakâââââââââââ....Autour de lui, la forêt semblait anormalement s'animer, cependant Keld était trop dans sa bulle pour y prêter attention. il continua sa route tout en fredonnant.
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Kita no shima wa samui.
Hyakoi koikoi atama buruburu aho bakââââââââââââ...Cette fois-ci, un fort bruissement de feuilles rententit, le rêveur se figea et tendit l'oreille, il regarda derrière lui mais ne vit rien.
Qu'est ce que c'était que ça ?Il apperçut une touffe blanche et cotonneuse s'éclipser dans les buissons.
Un mouton ? Ou un homme mouton ?, se demanda-t-il.
Il repensa à sa dernière idée puis imagina ce que pourrait donner un croisement entre un humain et un mouton, il se mit à rire tout seul, essuya une larme qui se pointait au coin de son oeil et finit par hausser les épaules. Il reprit alors sa route.
Soudainement, une pointe de fourche se présenta sous sa gorge.
Quoi encore ?!, soupira-t-il intérieurement.
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Bonjour... M'sieur ?, engagea-t-il.
Devant lui se tenait un vieux bougre, assez maigre, il semblait assez redoutable vu sa carrure tout de même taillée. Cependant Keld perçu qu'il avait tendance à légèrement trembler.
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Vindiou, t'qui toi ?!, demanda le vieil homme.
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Euh, j'suis un vacancier, je viens de Térèsse.Les yeux du vieil homme s'écarquillèrent et dans un élan fulgurant, il planta sa fourche dans la gorge de Keld qui n'avait rien demandé. Le jeune homme soupira, il pouvait voir tout ce que voyait le vieux dans le reflet de ses yeux grand ouverts : la fourche était enfoncée jusqu'au début du manche en bois, des cendres tombaient lentement de la "plaie", certaines d'entre elles se déposèrent sur le manche qui prit presque immédiatement feu. Le vieil homme lacha instinctivement la fourche recula de deux pas et se prosterna à genoux, la tête enfoncée dans la poussière, il commença à pleurer. Keld, complètement décontenancé ne savait pas comment réagir, il posa maladroitement sa main sur l'épaule de l'homme. Celui-ci sanglota de plus belle.
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J'suis désolé Seigneur ! J'vous ai pris pour un d'ces sales criminels, ne m'faites pas d'mal !, implora-t-il.
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Hey, oh, du calme M'sieur !, dit Keld complètement perdu.
A ce moment là, une dizaine de personnes sortirent de leurs cachettes et se prosternèrent tout comme leur doyen. Le jeune homme ne savait vraiment pas où se mettre, il essaya de s'enfuir, mais un grand gaillard se leva à toute allure et le retint. L'homme aux cendres lui intima de le lâcher mais le géant ne l'écouta pas et renforça son emprise. Bizarrement, il n'arrivait pas à s'en défaire, puis le vieux se releva et lui dit.
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V'nez Seigneur, suivez nous au village, j'vous en prie.Keld, hébété, les suivit sans poser de questions. Ils l'emmenèrent au village, ils traversèrent la grande place et le menèrent à une grande baraque entièrement en bois. Uniquement le malheureux et le vieux entrèrent, les murs étaient entièrement recouverts de fresques en tissus représentant un homme se tenant fièrement devant ce qui semblait être l'océan, une lance à la main tourné vers un énorme monstre nageant dans l'immense étendue d'eau.
Le jeune Rigell ne comprenait absolument pas ce qu'il se passait, mais il décida de faire profil bas pour éviter la colère du village entier. Il ne pouvait pas se mettre à dos les personnes qui pourraient l'aider à quitter cet endroit.
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Euh... Ecoutez, je... Je ne vous veux pas de mal, ni quoi que ce soit, mais je cherche une personne pouvant me mener à l'île de St Johns., hasarda Keld.
Le vieil homme ne semblait pas l'écouter, il était plutôt occupé à rassembler des fruits en tout genre et de la viande séchée dans une grande assiette et la tendit au jeune homme, puis il s'assit en tailleur devant lui.
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Z'êtes l'homme de feu ! Celui là qui nous aidera à pourfendre l'Roi des mers qui menace nos gars !, commença le vieux.
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WOW, WOW, quoi ?!, s'inquièta Keld.
Non mais ça va pas ?-
Si, si, c'est écrit sur les tapisseries là. lui dit-il en montrant du doigts les murs.
Vous d'vez nous aider maître du feu !, implora-t-il une nouvelle fois.
Ma parole, ils sont complètement pétés dans ce taudis !, pensa-t-il.
Keld, regarda la porte et tenta de s'enfuir, mais une énorme masse se posta au dehors bloquant l'accès, des yeux perçant traversaient littéralement ceux du jeune homme l'empêchant de faire un seul geste. Le malheureux ne comprenait pas ce qu'il se passait, il semblait qu'une gargantuèsque pression l'opressait, l'obligeant limite à mettre un genou à terre, mais il résista. Le vieux fou attrapa Keld par le bras et le poussa dans une grande banquette, il avait de la force pour son âge, cependant Keld pensa que cette étrange lourdeur dans l'air en était aussi peut être la cause. Il s'assit sans broncher et écouta le vieux tout en gardant un oeil sur le géant qui bloquait l'entrée. Le garçon était piégé et ne pouvait rien faire d'autre qu'écouter les divagations de ces individus en attendant de trouver le meilleur moment pour se carapater. Après le récit à propos d'une prophétie quelconque, les gens du village commençèrent à se rassembler devant les appartements du "maître du feu", tous se succédèrent pour déposer des présents aux pieds de Keld.
Le soir finit par se pointer, il fut autorisé à sortir de sa prison, mais le grand gaillard lui collait aux basques, il fut conduit devant un grand feu. Les gens dansaient, chantaient, festoyaient gaiement, célébrant apparemment la fin de leurs problèmes. Ils forcèrent le pauvre bougre à boire et manger jusqu'à ce que son estomac explose. Keld détestait l'alcool, à vrai dire, il n'en avait jamais goûté et cet expérience ne lui plaisait guerre. Il vomit une paire de fois provoquant l'hilarité de tous. La tête du jeune homme tournait gravement, puis il demanda à l'ancien s'il pouvait prendre congé.
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Pas z'encore Seigneur, vous d'vez prendre plus de forces, manger pour attiser vot' feu et tuer l'Roi des mers ! D'main, sera l'grand jour ! L'JOUR OU NOT' VILLAGE SERA ENFIN LIIIIIIBRE !!, finit-il en s'adressant à la populace.
Celle-ci s'exprima en choeur dans un cri assourdissant, ce qui acheva les oreilles du pauvre prisonnier. Celui-ci finit par s'éffondrer de fatigue et accessoirement d'ivresse. Il fut ramené par le géant dans la grande baraque.
Le malheureux ouvrit les yeux, sa tête le faisait horriblement souffrir, il s'essuya la bouche encore pleine de bave ou autre chose de moins catholique. Un bol se précipita incognito à sa bouche, il était remplit d'un liquide blanc laiteux, limite poisseux qui sentait très fort.
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Buvez, buvez, c'est très bon pour l'corps, cela vous aidera à combattre !, lui dit le vieux en versant le liquide infâme dans le bec.
Keld toussa, cette étrange boisson ne l'aidait en rien, sa tête tournait de plus en plus et sa vue commença à se brouiller. Il ne se sentait vraiment pas bien, il avait perdu toutes ses forces et son esprit était totalement embrouillé. Le vieux et le géant le relevèrent, le soutinrent puis l'emmenèrent hors du village accompagné par tout ses habitants qui chantaient inlassablement.
Il fut amené sur une plage de sable fin, un hôtel en bois avait été déposé juste devant l'eau. Sur les poteaux de l'arche se trouvaient deux énormes cornes. Keld fut placé au milieu de l'hôtel et on lui offrit une vieille lance complètement rouillée. Deux hommes se mirent devant les cornes, il se regardèrent puis soufflèrent en même temps dedans provoquant un son comparable à celui d'un paquebot. La réaction ne se fit pas attendre, une énorme masse d'eau se souleva soudainement en face de Keld à une bonne cinquantaine de mètres de distance, laissant apparaître une énorme bosse grise écailleuse suivit d'une tête de rhinocéros. Keld regarda la scène complètement interloqué, ce qu'il avait bu l'empêchait de se mouvoir librement, il n'arrêtait pas d'avoir des nausées.
L'immense monstre s'avança lentement vers la plage, ses yeux rouges menaçants fixaient le malheureux. Il ouvrit la gueule et poussa un horrible hurlement. Keld se boucha les oreilles, mais il continuait de regarder la bête il ne devait pas la quitter des yeux, les villageois, eux, dansaient en silence, admirant la scène. Les deux hommes à côté des cornes commencèrent à pousser l'hôtel qui glissa dans l'eau. Le pauvre jeune homme était tellement dans le coltard qu'il ne s'était pas aperçu qu'il avait été entravé par des menottes en pierre reliées à l'hôtel, il dériva à toute vitesse vers la gueule grande ouverte du monstre. Celui-ci s'approcha de plus en plus vite. Puis, soudainement, un cri retentit, de nouveau cette pression dans l'air se fit sentir. La bête se figea la gueule présentant toujours un gouffre qui semblait sans fond.
Keld se retourna tant bien que mal et vit le grand gaillard rire aux éclats.
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Regardez-moi cette vermine ! Ils sont tous pareils ! Comment peuvent-ils tous tomber dans le panneau ?, demanda-t-il.
Toute la foule se mit à rire, y compris le Roi des mers. Keld ne comprenait rien du tout, une fois de plus, il se retrouvait dans une situation qu'il ne pouvait contrôler, cela l'énervait au plus haut point. Le géant leva la main pour faire taire tout le monde, apparemment c'était lui le chef du village. Il regarda Keld avec dédain, un sourire arrogant figé sur son visage. Le jeune homme commença à voir rouge, le sang lui monta à la tête, il sentait la colère l'envahir, améliorant étrangement son état, lui permettant ainsi de mieux se tenir. C'était la première fois que ça lui arrivait, il avait toujours été d'un naturel assez calme, mais c'en était trop, il avait horreur d'être continuellement emprisonné et prit pour un imbécile. Son corps commença à se changer en cendres incandescantes ce qui commença à brûler l'hôtel.
Le géant regarda attentivement la scène, puis baissa le bras donnant l'ordre au monstre d'attaquer. Keld se retourna vivement vers le monstre, se propulsa grâce à ses cendres en direction de la bête le genou vers l'avant laissant derrière lui une immense trainée grise-noire. Il frappa violemment la corne du Roi des mers et lui brisa net. Celui-ci poussa un nouvel hurlement et retourna tant bien que mal là où il avait fait sa première apparition afin de plonger dans les profondeurs. Keld tomba dans l'eau, par chance, l'hôtel n'avait pas prit le large et l'eau lui arrivait jusqu'aux genoux, l'empêchant quand même de former de nouvelles cendres. Le combattant se retourna vers les habitants visiblements surpris puis il pointa un doigt menançant vers le chef. Keld sortit de la mer et se plaça devant le géant.
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Mon pauvre, j'vais tellement te casser la gueule..., dit-il emporté par la colère.
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Ramènes toi alors., le provoqua le mastodonte.
Le chef écarquilla les yeux provoquant de nouveau cette insoutenable tension, cela n'affectait plus le garçon, les deux hommes se mirent en garde. Le combat commença par une attaque fulgurante de Keld, il tenta de porter une droite dans la mâchoire de son adversaire, celui-ci l'esquiva facilement et répliqua d'un puissant coup de pied visant le visage que l'homme aux cendres bloqua de son avant bras, il enroula ensuite son bras autour de la jambe de son agresseur et le projeta au loin. Le chef se releva vivement et attaqua une nouvelle fois d'un coup de poing direct cette fois-ci, Keld l'esquiva d'un geste de la tête rentrant ainsi dans la garde de son adversaire et écrasa la paume de sa main contre le visage du géant.
Son adversaire tituba légèrement et tomba à genoux, Keld l'attrapa par le col.
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Maintenant tu vas m'expliquer ce que c'est que cette histoire.Le chef totalement abasourdi ne répondit pas, du sang provenant de son nez maintenant cassé tachait sa tunique. Il finit par tomber dans les pommes. Keld le lâcha et se tourna vers la foule, il attrapa un pauvre bougre qui tentait de s'enfuir.
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Toi, tu vas m'expliquer.L'homme se mit à pleurer.
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C...c... c'est comme ça qu'on piège les hors la loi venant de Térèsse... Ils nous harcelaient avant, alors on a dév...développé une stratagème pour les tromper et les tuer... On est pas assez forts pour les combattre... Puis ça nous amusait... Alors on leur fait croire à cette histoire et on les sert en offrande a Pachinko... P...PPPachinko, c'est le Roi des mers du Chef..., expliqua-t-il craignant la colère de son agresseur.
L..lâchez moi s'il vous plaît, j'ai une femme et des enfants...Keld profondémment agacé lui rétorqua qu'il s'en foutait et l'assoma d'un coup de poing. Il n'arrivait toujours pas à se calmer. Tout le monde s'était déjà enfuit pour se réfugier dans le village. Il les rejoint et se posta au milieu de la place.
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Vous allez comprendre qu'il faut pas se foutre de la gueule des gens impunément !, cria-t-il regardant les yeux qui le fixaient derrière les fenêtres.
Il alla devant la grande baraque et y cracha une boule de cendres incandescentes, celle-ci partit dans un immense brasier, le feu atteignait facilement les dix mètres, Keld contempla le spectacle quelques instants et partit. Il savait qu'il n'y aurait personne à blesser dans cette baraque c'est pourquoi il l'avait prit pour cible pour en faire un exemple, il retourna à la place du village, le vieil homme s'était posté face à lui tremblant comme une feuille, on pouvait imaginer la vision qu'il avait de Keld, un démon marchant devant des flammes. Le jeune homme regarda méchamment le pauvre fou qui s'évanouit dans un râle ridicule.
L'incendiaire ne se retourna pas et s'enfonça une nouvelle fois dans la forêt, laissant les habitants du village s'occuper du désastre.
Rencontre
Le jeune homme aux cendres avait vraiment du mal à se calmer, il erra une bonne heure dans la forêt jusqu'à ce qu'il trouve un ruisseau. Il y plongea la tête, l'eau froide lui faisait du bien, il ne craignait pas cette eau, en effet, le ruisseau n'était pas assez profond pour qu'il puisse s'y noyer. Keld sortit la tête de la petite rivière et s'assit en tailleur, il ferma les yeux et fit le point sur cette mésaventure. La colère commença à remonter lorsqu'il repensa au chef et à ce vieux con qui l'avaient prit pour une bille, mais il se calma essayant de penser au point positif : il avait finalement comprit comment marchait son pouvoir, bien sûr ce n'était que le début, mais il pouvait à présent former une multitude de cendres sans trop de problèmes. Finalement ce pouvoir commençait à être intéressant. Il s'amusa à former une petite boule de cendres dans sa main puis se concentra pour qu'elles prennent complètement feu. Keld était tellement dans ses pensées qu'il ne sentit pas la présence qui l'observait.
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Alors comme ça, c'est toi qui a dérangé ce pauvre petit vilage...A ces mots, le jeune homme se retourna, prêt à en découdre. Il vit perché sur une pierre un vieil homme très baraqué. Il portait une chemise blanche un peu déboutonnée, un pantalon de smoking et des chaussures noires en pointes, une veste de costard posée à côté de lui. Il avait les cheveux courts et blancs et portait le bouc, une immense cicatrice lui fendait le visage, partant au dessus du sourcil gauche, descendant sur le nez et terminant sa course sur sa joue droite.
Le mystérieux homme sortit un tas d'affiches et commença à les feuilleter, jetant de temps à autre des coups d'oeil à son interlocuteur. Keld se méfiait et préféra regarder la réaction de son éventuel adversaire, ce mec semblait ne pas trop lui prêter attention. Le jeune homme tourna les talons et tenta de s'enfuir, mais il buta contre le torse du vieil homme. Keld les fesses à terre regarda avec grande surprise son obstacle. Ce type s'était déplacé à une telle vitesse !
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Ah, voiiiiiiilà !!, dit-il tout content tapotant de la main une des affiches.
Donc comme ça tu t'appelles Keld Rigell avec une récompense de 1000 Berrys sur la tête... Quelle coïncidence...Keld ne dit mot, il se contenta de regarder l'homme d'un oeil interrogateur.
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Je m'appelle Leonn... Leonn Rigell. Ton père ne s'appellerait pas Déhann par hasard ? On dirait, vu ton air d'imbécile heureux. Salut p'tit fils !Keld en était littérallement sur le cul. C'était son grand père. En effet, à mieux y regarder, il ressemblait beaucoup à son père. Il ne sut absolument pas comment réagir. Son paternel lui avait très peu parlé de lui, tout ce qu'il savait c'est qu'il avait abandonné sa famille laissant sa grand mère mourir de chagrin au profit de sa carrière.
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T'as pas l'air très locace on dirait... Bon, alors comme ça tu entâches le nom de ta famille à perpétuer des crimes ? Je pensais avoir éduqué ton père mieux que ça...-
V...vous ne l'avez pas éduqué, vous êtes partis quand il était tout petit., répondit Keld encore abasourdi.
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Ah oui... c'est vrai..., dit Leonn en s'asseyant tranquillement à côté de son petit fils.
Allez, tutoies moi quoi, j'suis quand même ton papy adoré...
Bon... Comme tu t'en doutes, je fais partie de la Marine. Et en tant que Marin je dois arrêter tous les criminels, toi y compris. Tu sais, j'faisais ma ronde tranquille autour de cette petite île, et devines ma surprise lorsque j'ai aperçu cet énooooorme brasier. Donc je suis allé voir, les villageois m'ont dit que tu les as attaqués, je t'ais donc pris en chasse et comme tu peux le voir maintenant, je n'ai pas eu beaucoup de mal à te trouver. Je vais donc devoir te coffrer. Ce qui risque d'arriver dans... les 2 minutes qui suivent.Keld se releva vivement et recula de quelques pas, se mettant en position de garde.
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Voyons... T'as aucunes chances. Laisses toi faire et j'aurais pas à te briser les os., lui dit-il le regard devenu mauvais.
Tu fais honte à ta famille, notre nom descend des étoiles et tu salis leur lumière, nous sommes voués à servir la justice. J'arrive pas à croire que j'ai engendré un petit fils tel que toi...-
Vous... Tu parles de dignité mais laisse moi te rappeler que c'est toi qui a lâchement abandonné ta famille pour ton job. Tu a trahis ton propre fils, alors j'ai pas de leçon à recevoir de t..., tenta-t-il de lui dire avant de se prendre un tibia en pleine figure.
Keld fut propulsé sur plusieurs mètres et tomba les fesses les premières dans le ruisseau. Leonn avait de nouveau fait preuve de cette vitesse incroyable. Pourtant, il n'aurait pas dû ressentir de douleur ni être projeté, Keld ne comprenait pas. Le grand père vit l'air ahuri de son petit fils et se mit à rire.
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Tu te lances dans le crime après avoir avalé un fruit du démon et tu connais même pas tes faiblesses ? Mais qu'est ce que j'ai fait pour avoir un petit fils aussi con ?, lui demanda Leonn en ricannant légèrement.
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Fermes ta grande gueule, parles pas de mon père comme ça !, s'emporta Keld les veines gonflées.
Le jeune homme se releva et tenta une attaque désespérée que son grand père n'eut aucun mal à esquiver, puis celui-ci lui asséna un puissant coup de genoux dans le ventre, pliant son adversaire en deux et lui faisant cracher de la bile au passage. Keld essaya d'enchainer des attaques quelconques mais Leonn semblait jouer avec son petit fils, il était littérallement intouchable. Keld perdit espoir, il s'essouflait à vue d'oeil. Il regarda autour de lui s'il pouvait s'enfuir, mais son grand père pouvait aisément lui bloquer tous les accès, il réfléchit tout en gardant un oeil sur son grand père qui se curait le nez.
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Laisses moi juste te dire que si jamais par chance t'arrivais à t'enfuir, je te traquerais, jusqu'à ce que je te choppe, et crois moi, tu risques de passer un sale quart d'heure. Alors, dernière chance, rends toi et je ne te ferais "peut être" rien, t'auras même le droit à un bisous !Keld ne l'écouta pas, il analysa la situation et se dit qu'il aurait plus de chances de s'en sortir s'il l'aveuglait. Le jeune homme prit donc une grande inspiration et souffla un énorme amas de cendres volcaniques, ce qui eut l'effet escompté, l'incendiaire en profita pour prendre la poudre d'escampette. Il réussit à s'éloigner mais il put encore entendre Leonn proférer des injures et lui crier qu'il le retrouverait. Le malheureux continua sa course en direction de Térèsse, là bas, il aurait une chance de s'en tirer. Il changea son corps en cendres incandescantes et embrasa les arbres autour de lui, brouillant ainsi les pistes. Il devait se dépêcher de trouver un moyen de se tirer de cette île, il ne pouvait plus se permettre de traîner. En effet, ce n'était qu'une question de temps avant que son grand père ne le retrouve. Il accéléra donc l'allure jetant de temps à autre des regards dans son dos. Aurait-il le temps de s'enfuir ?