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| Ven 14 Fév - 13:09 Notre arrivée sur cette île « - Las Camp, chuchota Katia en fixant le vide devant elle. »
Nous venions d’arriver sur cette petite île grâce à mes talents particuliers. Se téléporter n’était pas synonyme de profiter du voyage, c’était juste une longue pérégrination, un repère sans cesse mis en jeu à cause de ma mémoire. Mais j’avais bonne mémoire, heureusement. Nous étions donc arrivés, selon les souhaits de la demoiselle, sur l’île où elle avait vécu pendant les deux années qui avaient précédées sa vente. Son regard concentré et sérieux me rappelait sans cesse que son enfance lui avait été volée, qu’elle n’était plus qu’une âme perdue. Hope nous dominait de haut en regardant derrière lui la mer que nous venions de quitter. Apparemment il était sidéré par mes capacités. Les siennes m’attiraient pourtant tout autant. Il nous sourit alors en caressant Miu, attaché à son épaule. Mon plus vieux compagnon de route avait développé un attachement énorme pour l’ancien marine. Pas que ça me gênait… Mais j’avais mis bien plus de temps que ça à l’apprivoiser. Ou peut-être était-ce l’inverse qui s’était déroulé. Secouant ma tête, je me mis en direction du seul village qui s’offrait à nous. Un très petit hameau dans lequel on avait bien de la chance pouvoir trouver une auberge très peu fréquentée.
La gérante nous recommanda de prendre deux chambres, mais à ces mots Katia me prit le bras et se cacha derrière elle. Je lui confirmai que nous ne prendrions qu’une chambre avec trois lits séparés et que s’il n’y avait pas, ce serait aimable d’en mettre une avec deux lits et de mettre un matelas supplémentaire au pied des lits, quitte à devoir payer un supplément.
« - Très bien, lança-t-elle d’une voix aigrie et plein de malice, certainement satisfaite de pouvoir nous faire payer le prix fort. »
Hope insista pour régler la note et on nous donna les clefs de la chambre. Après y avoir déposé notre maigre bagage, nous nous dirigeâmes vers l’auberge la plus proche. Grâce à ma charmante nouvelle amie de dix ans, j’avais pu obtenir des armes pour me défendre, m’habituer à les porter était cependant une autre histoire et c’était un combat de tous les jours. En peu de temps, j’avais cependant pu développer d’excellentes capacités et je m’étais arrangé pour être plus discret concernant mon pouvoir, excepté peut-être lors de mes courtes traversées sur de longue distance. J’avais parcouru environ neuf-cent kilomètre en l’espace d’une seconde quelques heures auparavant, dépassant ainsi mon ancien record.
La satisfaction était tout de même quelque chose d’étrange. En arrivant dans le bar, Hope se précipita pour commander des boissons non-alcoolisées. Quel vieux jeu ce mec ! Il avait vingt-sept ans mais parfois il semblait en avoir quarante, nous rabâchant des préceptes ancestraux transmis de générations en générations qui préconisaient de ne boire qu’à partir de dix-huit, voir vingt-et-un ans !
« - Rabat-joie, lui lançai-je quand il revint avec deux diabolos et une bière. Tu vas avoir le ventre qui va gonfler quand tu seras vieux ! »
J’avais lancé ça pour le narguer, mais il prit la mouche et commença à vanter son physique d’athlète et son taux d’alcoolisme très peu élevé. Katia renchérit derrière mes paroles en précisant une bonne fois pour toute qu’elle n’aimait pas la fraise, et qu’elle préférait le citron. | | | | |
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| Sam 15 Fév - 16:58 Le Hasard Fait Bien les Choses!
Kiru regardait les trois images qu’on lui avait fait parvenir quelques secondes plus tôt en souriant. Le système de sécurité du centre Alpha s’étendait à toute l’île et notamment à la seule ville de celle-ci. Ainsi dès que des étrangers arrivaient ils étaient repérés et surveillés par les soldats qui prenaient ainsi l’excuse de devoir aller en ville. Il y avait généralement peu de passage et les marins des navires qui passaient ne sortaient quasiment jamais de la ville, pourquoi l’auraient-ils fait rien n’était répertorié en dehors de celle-ci. Il était rare que ces informations parviennent jusqu’au Golem qui n’avait pas besoin de savoir tout ce qu’il passait à moins que ce soit important. Ici ce qui avait alerté les soldats était le fait que ces trois personnes et leur drôle d’animal avait semblé sortir de nulle part. Personne ne les avait vus arriver et les différents tours de surveillances ne reportaient aucune embarcation clandestine sur les côtes de l’île. Le Commandant n’avait pas non plus de réponse à ce phénomène, peut-être était-ce simplement une incohérence ou une erreur dans les rapports de surveillance. Cependant il était heureux d’avoir reconnu un visage qui lui était familier, il n’oubliait jamais ceux avec qui il buvait une bière et Erwin était de ceux-là. Appelant Kal il lui dit simplement :
Vas en ville, trouves ces trois personnes et dis-leur de venir ici, ce sont des alliés!
Le boxeur hocha la tête avant d’aller chercher ses affaires et de sortir du camp, aussitôt suivit par Naito. Cette vision fit de nouveau sourire le maudit, ces deux-là passaient leur temps à se disputer mais pour autant étaient quasiment inséparables. C’est donc côte à côte que Kiru vit disparaître dans la plaine les deux compères avant de demander à ce que soit préparé trois chambres supplémentaires.
Cela faisait déjà onze minutes qu’ils avaient quittés le centre lorsque le boxeur et le chevalier atteignirent enfin la ville. Aussitôt ils se dirigèrent vers la taverne, observant que la journée allait bientôt toucher à sa fin. Entrant dans la salle remplie à une telle heure leur apparition amena un léger silence dont Kal profita pour lancer de sa voix grave :
Nous recherchons un certain Erwin et ses deux compagnons. Ils sont conviés au Camp! S’ils sont là qu’ils se manifestent!
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| Dim 16 Fév - 23:19 Soudés Quand ces deux personnes étaient entrées dans la taverne, j’avais tout de suite tourné la tête vers elles. Ces gars-là semblaient être deux étranges phénomènes, et ils furent encore plus suspicieux à mes yeux quand ils évoquèrent mon prénom. J’aurais bien aimé m’enfuir en disparaissant de suite mais la curiosité allait l’emporter sur la prudence. Katia finit son sirop avant de retourner la tête tandis que Hope semblait totalement désespéré en me regardant. J’affichais un grand sourire que je ne pouvais retenir. Sans demander leur avis, j’allai saluer les deux personnes qui me recherchaient. Je ne savais pas ce qu’était le Camp, mais ça ne devait pas être bien secret s’ils en parlaient à voix haute dans une taverne.
Katia me retint alors, de sa petite main fine et frêle. Elle me regardait, étrangement décontenancée. Ses lèvres bougèrent comme pour dire quelque chose mais je n’entendis pas son chuchotement dans le vacarme qui avait repris. Les murmures de rumeurs des clients couvraient le son émis par sa bouche. Je me baissai en approchant mon oreille, une main utilisée pour bloquer le brouhaha des clients, et elle répéta sur un ton timide qui ne lui correspondait pas :
« - Il faut trouver des informations sur elle. »
Bien sûr, nous étions là pour ça, pour retrouver sa trace. Celle de la mère de Katia. Je ne savais pas pourquoi elle avait vécu ici, et je m’en fichais. Tout ce que je voulais, c’était que cette jeune fille que j’avais vu pleurer retrouve la personne qui l’avait abandonné. Mais pour cela, il nous fallait un maximum d’informations, peut-être le genre de choses que pourrait nous fournir ce fameux ‘Camp’.
Hope s’avança à ma hauteur en me touchant l’épaule, il semblait en savoir plus long qu’il ne voulait le dire. Je déglutis, peut-être étais-je en train de les emmener dans un piège mortel. Alors que je doutai un instant, ce furent eux qui me poussèrent à avancer vers les gars devant la porte. Je pris un ton assez neutre, comme pour me détacher des propos que j’envoyais, ne sachant pas trop dans quoi on se lançait.
« - Emmenez-nous au Camp. »
Katia me prit la main comme une petite fille effrayée. En réalité c’était la plus sûre défense pour elle. Miu me sauta sur l’épaule, quittant les bras protecteurs de Hope, et ce dernier se plaça à portée de main. Juste au cas où. Nous formions un petit groupe compact, un commando près à se déplacer rapidement et sûrement. Nous étions étranges et hétéroclites aux yeux du monde. L’inventrice de mes armes semblait fonctionner à plein régime en ce moment.
C’était décidé, nous allions suivre ces hommes.
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| Sam 22 Fév - 16:14 La Curiosité!
Riku avait identifié celui qu’ils étaient venus chercher dès lors qu’il s’avança vers les deux révolutionnaires. Il avait vu les photos et savait pertinemment à quoi ressemblaient ses cibles du jour même si cette fois-ci il n’aurait pas à se battre contre elles. Aussitôt il avait cherché du regard les deux autres personnes qu’il devait emmener au camp, les identifiant rapidement juste derrière le dénommé Erwin il laissa ce dernier lui répondre :
Emmenez-nous au Camp!
En entendant ces mots Riku sourit, il espérait réellement que les trois personnes qu’ils étaient venus chercher accepteraient de les suivre. Il fallait dire que Kiru n’aurait pas voulu les voir revenir sans eux et le bretteur n’était vraiment pas motivé à négocier. Se tournant aussitôt vers la sortie il invita les trois inconnus à le suivre avant de se mettre en marche. Le Golem ne lui avait rien dit concernant ces individus mais cela semblait être une habitude dans la Révolution, et puis pourquoi lui aurait-il dit quoi que ce soit? Il n’était encore qu’un soldat qui s’entraînait au Centre Alpha, attendant d’être appelé ou libéré pour exécuter des missions au nom de la Révolution ou dans le secret le plus total. A vrai dire cela faisait désormais plus de deux mois qu’il n’avait pas quitté cette île et le temps commençait à se faire long. Cependant le maudit lui avait laissé entrevoir une mission dans un futur proche et cette simple idée suffisait à lui redonner entrain et motivation. Il commença néanmoins par se diriger vers l’hôtel du village, si les trois individus étaient encore là c’est qu’ils comptaient dormir sur l’île et ce bâtiment était le seul offrant des chambres sur toute l’île :
Si vous avez des affaires prenez les vous pourrez dormir au Camp! Kiru semble vous connaître!
Il avait dit ce nom en regardant attentivement ce qu’il provoquait chez les trois inconnus, cherchant à savoir ce qu’ils faisaient en ces lieux perdus au fin fond de West Blue. Dans tous les cas il n’irait pas plus loin, dans l’immédiat en tout cas, attendant simplement que les trois personnes prennent leurs affaires avant de les conduire jusqu’au Centre. Ils ne mettraient qu’une dizaine de minutes à l’atteindre s’ils ne trainaient pas en route mais Kal n’en démordrait pas, il voulait savoir ce que Kiru pouvait vouloir à ces trois touristes à l’allure tout sauf guerrière, quitte à aborder le sujet de manière plus directe. Alors qu’ils sortaient à peine de la ville il reprenait alors d’une voix assurée :
Et qu’est-ce qui vous amène en cette partie reculée de West Blue? Après tout on peut peut-être vous aider!
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| Dim 23 Fév - 15:15 Katia et moi On avait suivi les deux hommes dans la ville et ils avaient eu la décence de faire un tour à l’auberge pour nous proposer de prendre nos affaires. Quelle douce intention. Au nom de Kiru, mon cerveau fit tilt. Bien sûr, j’en connaissais un. Je l’avais rencontré lors d’une course de poneys, il s’était fait voler une mallette au mystérieux contenu. Certes, on s’était peut-être parlé une heure, mais je l’avais aidé et de ce fait ça faisait peut-être de nous des connaissances amicales. Je haussai les épaules, il m’avait l’air d’un gars sympa alors si c’était vraiment de ce Kiru qu’il s’agissait, ça pourrait valoir le coup. Katia s’était tournée vers moi avec un air interrogateur sur le visage, tirant ma manche, et Hope avait pris un air grave. Il se tourna vers moi et chuchota :
« - Cela ne me dit rien qui vaille, tu es sûr de bien choisir tes fréquentations ?
- On a besoin d’eux, répliquai-je à voix basse. »
Je me tournai vers les gars en leur disant qu’on allait juste prendre nos affaires et qu’on redescendrait immédiatement après. En montant les escaliers, je pus voir l’inquiétude sur le visage de Katia. Ma jeune amie semblait être en pleine réflexion. Elle trébucha légèrement sur une marche et se rattrapa à moi, fixant le sol d’un air pétrifié. J’entendis sa gorge déglutir et au coin de ses yeux se formèrent quelques larmes. Elle se mordit la lèvre, leva la tête et se mit devant moi, les bras tendus à chaque extrémité. Elle était petite, bien plus que moi, et sa petite robe noire la faisait passer pour une poupée en porcelaine. Pourtant, dans son regard, je pouvais lire la même lueur que j’avais lorsque je devenais sérieux.
« - Arrêtons là finalement, ce gars est sûrement dangereux, Erwin, me lança-t-elle sur un ton décidé. On ne sait pas de quoi il est capable…
- Je t’ai promis de retrouver ta mère et c’est ce que nous allons faire, la coupai-je calmement, un peu attendri par son inquiétude. Ne t’en fais pas, je te protégerai !
- Tu ne sais même pas te battre, imbécile, hurla-t-elle d’une voix brisée. Je ne veux pas que tu meures par ma faute.
- On a besoin d’une source de renseignements, répliquai-je, vexé mais sans aucun argument pour me défendre. C’est de ta mère dont il est question ! »
Une petite voix dans ma tête me disait de ne pas continuer cette dispute. Mon corps suivait mes propos tandis que Hope semblait lui-même aux prises d’interrogations intérieures existentielles s’était mis à l’écart. Katia semblait assez émotive, comme si elle ne voulait pas me dire ce qu’elle avait sur le cœur. Comment aurais-je pu l’empêcher de le dire ? Pourtant, quand ces mots sortirent de sa bouche, mon petit monde intérieur s’écroula. Je faillis agoniser, à la simple pensée qu’elle puisse dire ne serait-ce que la vérité. La violence de ses propos m’atteignit en plein cœur, et il en fallut de peu pour que je ne m’évanouisse.
« - C’est de ta mère aussi dont on parle ! Sanglota-t-elle. Ma mère est la tienne… »
Impossible… Ma mère était morte quand j’avais cinq ans. Elle avait disparu de ma vie et mon père ne m’en avait plus parlé depuis. Cet homme lui aussi était parti en même que la secte de Skarn, je n’avais jamais compris pourquoi, et je ne m’y étais jamais vraiment intéressé. On n’était pas très proche l’un de l’autre. Des parents absents ne m’avaient pas empêché de bien grandir. Mais ma mère était censée être morte. Et maintenant Katia me disait qu’elle était en vie.
« - Impossible, répliquai-je. C’est impossible, ma mère est… !
- Elle a quitté l’île à tes cinq ans, puis elle est allée sur les Blues… Et elle m’a eu, expliqua-t-elle en essayant de sécher ses larmes. Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose, Erwin…
- Pourquoi m’a-t-elle abandonné ?
- Elle voyait en toi ton père… Et elle ne pouvait pas le supporter, m’avoua Katia de la voix la plus basse et la moins audible qu’elle put utiliser. »
C’était donc ça ? Ma mère ne m’avait tout simplement jamais aimé ? Elle ne voyait en moi que l’enfant d’un homme qu’elle ne pouvait pas supporter… Ma tête me faisait mal. J’avais l’impression d’agoniser en même temps que ces révélations pénétraient mon cerveau. J’entendais Katia pleurer intérieurement, j’avais l’impression qu’elle ne me disait pas tout, que plus elle m’en dévoilait, moins la sensation d’en savoir était présente. Puis l'image d'une femme dans sa chambre en train de hurler la perte de son enfant s’immisça en moi, et je crus n'avoir jamais ressenti une telle peine, une telle perte. Des larmes s'étaient mises à ruisseler le long de mes joues, et quand elles atteignirent le sol, une nouvelle présence apparut dans mon esprit. C'était une étrange sensation de plaisir macabre, celle que ressentait un homme lorsque la souffrance d'autrui devenait jouissive. Cela me dégoutait mais j'étais incapable de la repousser, tout comme il me semblait impossible d'éjecter hors de moi cette femme désespérée et Katia.
Mes yeux courraient à travers le couloir en essayant de localiser désespérément une présence pleine de vie. En regardant la porte à ma gauche, j'avais l'impression de voir au travers, d'entendre la femme dans mon esprit mourir à petit feu. Puis mon regard se porta sur Katia. Elle était là, larmoyante, et pourtant son visage déjà malheureux n'exprimait pas tout ce que je semblais lire en elle. Tous ces secrets, toute cette peine, ces remords. Alors mon regard s'enfuit vivement et se tourna vers Hope.
Il sécha mes larmes et me prit dans ses bras, me faisant ainsi sortir de cette cacophonie. Les images, les sons, les voix s'éteignirent tour à tour jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une. La sienne. Il avait une présence chaleureuse contrairement à celle perdue de Katia. Je me tournai vers la jeune fille en me libérant à contrecœur de l’étreinte de mon ami et me dirigeai vers elle pour la prendre contre moi. J’avais à présent une raison de plus pour retrouver ma mère. Elle se laissa porter dans mes bras jusqu’à la chambre où nous prîmes nos affaires avant de nous diriger dehors. Miu semblait cette fois-ci plus agité, comme s’il sentait en moi quelque chose de changé. L’instinct peut-être ?
En sortant de la ville, l’un des deux hommes me posa une question à laquelle je répondis simplement :
« - On cherche quelqu’un, une femme du nom de Viviane Ray. »
Après tout, mieux valait ne rien leur cacher. Elle avait vécu deux ans sur Las Camp, et même s’ils ne semblaient pas connaître Katia, peut-être avaient-ils entendu parler d’elle. Tout en continuant à marcher, je persistai à me murer dans un silence qui me poussait à réfléchir. J’essayais de ne pas afficher mon chagrin, mais il était pourtant bien présent. Katia s’était endormie dans mes bras et Hope s’était proposé de la porter sur son dos. J’avais refusé, la gardant près de moi. Qui était-on l’un pour l’autre ? Comment savait-elle que sa mère était aussi la mienne ? Je fermai les yeux et les rouvris en sentant que cette journée promettait d’être bien longue. | | | | |
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| Mar 11 Mar - 4:13 Viviane Ray!
Y a un truc que je sens pas chez ces trois-là!
A peine ceux qu’ils étaient venus chercher avaient-ils disparus au sommet de l’escalier de l’auberge que Naito avait lâché cette phrase. Il était vrai que la manière dont ils se comportaient et surtout le fait que les révolutionnaires ne les aient pas vus arriver étaient tout de même de bonnes raisons de se poser quelques questions. Ils les attendirent finalement sans aucuns autres commentaires, laissant le silence prendre sa place avant de se diriger vers le Centre Alpha. Ils avancèrent alors sans rien dire jusqu’à ce que Kal ne pose sa question et que le dénommé Erwin ne leur réponde aussitôt :
On cherche quelqu’un, une femme du nom de Viviane Ray.
Au moins il semblait dire la vérité, n’ayant pas semblé réfléchir avant de répondre. Aucun des deux soldats n’avait jamais entendu ce nom mais après tout ils n’étaient sur l’île que depuis quelques mois alors que leur Commandant y avait passé une partie de son enfance d’après ce qu’ils en savaient. Echangeant un regard rapide avec son collègue Kal décida de ne pas répondre et le groupe parcourut le chemin restant jusqu’à la base sans dire un mot de plus. Aussitôt pénétrèrent-ils dans l’enceinte du Camp que Kiru vînt à leur rencontre avec un large sourire en ouvrant ses bras avant de lancer :
Hello les amis, heureux de vous accueillir! Et que faîtes-vous donc sur cette île?
Avant même que qui-que ce soit ne put répondre Naito s’était rapproché du Golem et lui chuchota quelques mots à l’oreille, lui rapportant la phrase que leur avait répondu l’homme un peu plus tôt. Aussitôt le visage du maudit se décomposa littéralement pour devenir totalement sombre et son air enjoué avait totalement disparut lorsqu’il reprit simplement d’un regard noir :
Vivianne ... Bien longtemps que je n’ai pas entendu ce nom. Et peut-on savoir ce que vous lui voulez? Ce n’est pas vraiment le genre de personne à fréquenter!
Tandis qu’il attendait la réponse il tentait de ne rien laisser paraître quant aux dizaines de souvenirs qui remontaient à sa mémoire. Cette femme n’était pas parti de l’île adulée par les habitants c’était le moins que l’on puisse dire. D’un coup ses yeux se posèrent sur la femme qui accompagnait Erwin et son compagnon tandis que le visage de la jeune fille dont s’occupait Vivianne quelques années auparavant, était-il possible qu’elle soit toujours en vie? Si tel était le cas et qu’elle cherchait des informations sur sa mère elle risquait de ne pas aimer ce qu’elle allait trouver.
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| Mar 11 Mar - 17:56 Informations. Kiru n’avait pas changé, ou peut-être paraissait-il plus impressionnant, je n’aurais pas su le dire. Il ne se dégageait pas grand-chose de différent de lui. Mais je n’étais pas doué pour ‘sentir’ les changements. Pourtant lire en lui était plus facile que je ne l’aurais pensé. Quand on lui parle de Viviane, son nom sembla lui évoquer ouvertement quelque chose. On aurait dit qu’il était ‘le gars’ auquel il fallait se référer ici-bas. Ce n’était de toutes les manières peut-être pas un secret d’état. A présent que je savais qu’il possédait quelques informations sur lui, je sentis la main de Katia se resserrer sur la mienne. Elle me regarda avec insistance, essayant de m’arrêter dans ce que j’allais dire, dans ce que j’allais dévoiler sur sa mère… Sur notre mère. Je déglutis, l’information n’était toujours pas passée. Je sentais encore le douce présence de Hope à mes côtés supplanter toutes les autres, et je n’essayais pas de me concentrer sur une autre. Cela aurait été trop me demander.
« - Viviane Ray, ce que je sais d’elle c’est qu’elle faisait partie des Révolutionnaires il y a un an, moment où elle a disparu, et qu’elle avait vécu sur Las Camp pendant deux ans. Nous sommes venus ici parce qu’on nous a dit qu’elle avait été aperçue ici pour la dernière fois… Je voulais savoir si vous n’aviez pas des informations quant à sa localisation actuelle. »
Je regardai Hope qui me fit comprendre qu’il n’était pas vraiment pour le fait qu’on reste ici plus longtemps. Sa présence se troubla et je la dissipai de mon esprit pour éviter que cela ne m’atteigne trop. C’était étrange… Pourtant tout à coup, toutes les ‘présences’ avaient disparu. J’étais de retour dans la réalité. Mon regard sérieux se porta sur Kiru, snobant ses amis qui nous avaient amené ici. Quand on s’était rencontré la première fois, je n’aurais pas pensé qu’il était… Comme ça. Hope prit alors la parole avec un regard supérieur, pourtant méfiant.
« - Ne te fis pas aux apparences, j’avais des doutes mais il s’agit bien du révolutionnaire primé à quarante-cinq millions de berries, Kabayochi.M.Kiru. Il est dangereux… »
Je mis ma main entre le fameux primé et mon acolyte. Hors de question que ce genre de chose nous attire des ennuis avec un dangereux criminel. Qui plus est, je n’aurais aucun remord à utiliser un réseau criminel pour retrouver ma mère… Quitte à devoir la quitter après coup. Elle m’avait abandonné, renié, et pourtant… Je déglutis.
« - Alors on devrait pouvoir s’entendre… J’ai besoin d’informations comme je viens de te le dire. Si tu m’autorises à utiliser le réseau d’informations de la Révolution, je pourrai t’apporter mes services. »
Je n’avais pas précisé de quelle sorte mais de toutes les manières, il fallait déjà voir si ma proposition l’intéressait. | | | | |
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| Mar 18 Mar - 1:13 Vieux Souvenirs!
Kiru n’aimait pas vraiment de voir que quelqu’un tentait de retrouver Vivianne, cela l’obligeait à ressasser des moments de son passé qu’il ne voulait plus revivre et surtout cela lui laissait entrevoir l’idée qu’elle fut encore en vie. Il savait pertinemment qu’il était de son devoir de traquer son ancienne amie mais il avait préféré l’enterrer et faire comme si elle avait d’ores et déjà disparu de ce monde pour ne pas faire face à l’inévitable. Si jamais il se retrouvait un jour de nouveau face à elle il n’aurait d’autres choix que de la tuer et au nom des anciens liens qu’il avait pu avoir avec elle il n’en avait aucune envie. Il serra le poing et les dents sans s’en rendre compte, pris par les souvenirs qui lui revenaient en mémoire malgré lui.
FB 2 ans
Tiens prends cette lettre Kiru, tu la donneras à Jiro! Je sais qu’il ne veut pas me voir mais tu lui donneras je te fais confiance!
Deux ans auparavant Vivianne passait beaucoup de temps à discuter avec le jeune garçon que Jiro avait recueilli. Il avait par la suite comprit qu’il s’agissait surtout d’un moyen de se rapprocher du vieil homme dans le but de le faire de nouveau rejoindre leur but mais lorsque cela lui avait été révélé les intentions de la femme avaient changées. Elle avait toujours été gentille à son égard bien qu’il ignore tout de ses activités à ce moment-là. Il servait de messager entre elle et Jiro depuis que celui-ci l’avait renvoyé de chez lui en la frappant. Il n’avait pas tout compris mais il semblait que le vieil homme lui reproche le fait de vouloir apporter le malheur sur sa jeune fille. Du coin de la maison il avait vu les deux anciens amis se déchirer dans un combat qui avait duré plusieurs longues minutes avant que Vivianne ne décide finalement de partir. Par la suite jamais Jiro n’avait cédé aux demandes de la femme mais celle-ci n’en avait pas moins continué à converser et s’occuper du jeune Golem. L’ancien révolutionnaire n’avait jamais trop aimé ça mais le besoin d’avoir une présence féminine auprès de Kiru l’avait finalement emporté sur ses craintes.
Une larme perla sur la joue du maudit sans que celui-ci n’y fasse vraiment attention, il revivait ses anciens souvenirs et ne savait pas réellement comment les arrêter, peut-être ne voulait-il pas réellement les arrêter. Reportant son regard sur les trois personnes qui lui faisaient face, plantant ses yeux dans ceux d’Erwin il réfléchit rapidement :
Je pourrais avoir besoin d’aide mais que m’apportes-tu qui vaille le coup d’utiliser nos services pour toi?
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| Mar 18 Mar - 11:55 Pouvoir. Quelques larmes coulaient le long des joues de Kiru, ce qui m’interpella en me rappelant qu’avant d’être un révolutionnaire, c’était un humain. Il y avait cette pointe de sensibilité, ce grain d’humanité chez lui qui me faisait penser que c’était quelqu’un de bien. Pourtant, quand il reprit sa contenance, j’en oubliais cette scène et me reconcentrais. Il n’y avait rien de plus dangereux que les sentiments en affaires, et en ce moment, nous étions en pleine transaction. Ou du moins, j’essayais d’y arriver. Il avait dit qu’il pourrait avoir besoin d’aide, ce qui était un peu étrange. Pour quelle raison pourrait-il avoir besoin d’aide ? Est-ce que ça m’obligerait à rejoindre la révolution ? Je n’en avais aucune envie, et participer à quelque opération que ce soit ne serait pas dans mes objectifs premiers. A moins que je puisse moi-même en tirer quelque chose. Malgré les belles paroles que je pouvais dire, malgré mon franc-parler habituel, je n’en restais pas moins un humain avec des intérêts. Aujourd’hui, c’était de retrouver Viviane. Plus tard, ce serait peut-être l’argent, mais qu’en ferai-je ? Me construirai-je une armée ? Ou est-ce que je l’utiliserai pour combattre quelques infamies dans le monde ? Mon regard se porta sur Katia, celle-ci semblant réfléchir à plein régime, puis sur Hope. Il avait retrouvé son sourire chaleureux suite à la dénonciation des activités de Kiru. Mais moi… Non, moi je ne pouvais pas me permettre le luxe d’être candide ou de me plonger dans de longues réflexions. Il me fallait agir, bien et vite.
« - Je t’apporterai mon pouvoir…, lançai-je sans grande prudence avant que Katia ne m’arrête d’un coup de coude dans les côtes.
- Ses capacités sont hors du commun, lança-t-elle. Même parmi les maudits, il n’y a pas grand monde qui possède des capacités aussi utiles dans certains domaines qui pourraient vous intéresser. »
Elle parlait comme une femme d’affaire, en train d’annoncer, de vendre son produit. Je soupirai, elle avait raison. Il ne fallait pas que j’agisse dans la précipitation. Lui en dire peu revenait à en garder plus pour la fin. Pendant quelques secondes, elle donna des indices sur les qualités de mes capacités : infiltration, vols, transports. Puis vint enfin le moment fatidique de le nommer tandis que tout le monde avait déjà son idée sur la question.
« - C’est le Shun Shun no Mi, le Fruit de la téléportation. »
Elle me désigna alors du doigt, ayant quitté ma main pour faire de grands gestes dignes de sa petite taille. Je souriais, et compris grâce à son regard insistant qu’elle voulait que je fasse une démonstration, comme lorsqu’on présente les produits sur la place publique. Alors je disparus dans les airs, poussant une gueulante pour que Kiru et ses hommes puissent me repérer facilement. Alors j’apparus derrière l’un d’entre eux, posait ma main sur son épaule et l’envoyai devant Kiru avant de revenir à ma position initiale.
« - Mon pouvoir fonctionne aussi via des photos… Bien sûr, je suis prêt à travailler pour obtenir ce que je désire. Si vous êtes intéressés, nous pouvons discuter de cela à l’intérieur. »
D’une certaine manière, je les invitais à prendre place dans leur propre base. Cela pouvait conclure notre échange… Et ainsi sceller une nouvelle alliance. | | | | |
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| Mar 18 Mar - 14:16 Une Vieille Promesse!
Dès qu’Erwin parla de pouvoir il tiqua la curiosité de Kiru mais son amie le stoppa net dans ses paroles pour commencer à réciter un véritable plaidoyer en la faveur du jeune homme. Le Golem n’écouta celui-ci que d’une oreille, inspectant méticuleusement celui qui devait donc être un maudit tout en guettant le moment où la jeune femme annoncerait quel était ce pouvoir. Elle continua à apporter des informations sans rien dévoiler de réellement intéressant pendant quelques secondes jusqu’à ce qu’elle prononce enfin les mots qu’il attendait :
C’est le Shun Shun no Mi, le Fruit de la téléportation.
Si ses dires étaient vrai le Golem pourrait effectivement bien avoir besoin d’Erwin, il lui serait en tout cas d’une utilité non-négligeable. C’est alors que le jeune garçon décida de faire une démonstration et disparut instantanément pour réapparaitre derrière les révolutionnaires dans un grand cri, bousculant un des soldats avant de reprendre sa place. Cela n’avait pas grand-chose d’étonnant pour Kiru qui avait déjà vu Tekina faire la même chose avec son Soru mais s’il était capable, comme il le prétendait, de couvrir une plus grande distance ça pourrait lui donner un avantage assez exceptionnel. Il réfléchit de nouveau à ce qu’il devait faire et un autre souvenir lui remonta en mémoire.
FB 1 an
Caril pleurait à chaudes larmes lorsque Kiru était arrivé en ville. Il n’aurait pas su expliquer comment mais il avait ressenti un danger imminent alors qu’il sortait de la maison de Jiro et ne s’était pas arrêté de courir avant d’arriver auprès de Caril. La jeune femme tenait un homme dans ses bras, le serrant contre elle en espérant le voir de nouveau bouger. Il s’agissait d’Yrus, son père! Il était visiblement mort ce qui faisait désormais de la jeune Caril une orpheline. A cette vue la rage commença à emplir le corps du maudit, il n’avait plus qu’une seule envie c’était venger la mort de cet homme pour son honneur. Se redressant et laissant Caril avec les quelques villageois il interrogea un de ses amis du regard avant que celui-ci ne lui dise :
C’est Vivianne! Yrus est revenu de sa sortie en mer avec une carte et quand elle l’a vu elle est devenue folle et l’a tué avant de fuir.
A peine l’homme avait-il fini sa phrase que Kiru fonçait vers le port, désormais sous forme hybride. Lorsqu’un tel niveau de rage emplissait son corps il ne parvenait plus à se maitriser et perdait totalement le contrôle de son pouvoir. Néanmoins il était trop tard lorsqu’il arriva sur le port le bateau s’éloignait déjà au loin, emportant la meurtrière à son bord. Il ne parvenait pas à comprendre les raisons d’un tel acte de la part de celle qu’il considérait auparavant comme une amie mais s’il la recroisait il aurait désormais un devoir de mémoire à réaliser. Ce jour-là il avait poussé un gigantesque cri rocailleux avant de lancer un chaudron de métal de toutes ses forces sur le navire au loin, comme un boulet de canon. Il avait alors vu la femme pour la dernière fois, s’élever dans les airs pour frapper et détourner le projectile avant de planter ses yeux dans les siens et disparaître dans l’horizon.
Revenant au moment présent Kiru retînt ses émotions et se ferma totalement, son visage devenant soudainement inexpressif, tel un masque de pierre il s’adressa sèchement aux trois invités :
Bien vous pouvez passer la nuit ici, demain je vous donnerais le contact pour vos recherches ainsi qu’une lettre de soutien. Je vous appellerais lorsque j’aurais besoin de tes services... Mais n’oublies pas, si jamais je suis amené à la revoir je la tuerais!
Sur ces mots il fit un signe de tête à deux de ses soldats pour qu’ils s’occupent des trois personnes jusqu’au lendemain et veille à ce qu’ils ne manquent de rien avant de pénétrer dans son bureau, refermant la porte derrière lui comme s’il avait pu refermer derrière-lui cette partie de son passé.
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