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| | Sam 25 Jan - 18:44 Fin de journée Tous les yeux se braquèrent sur le toit de la mairie, Keld ne comprit pas de suite, mais il finit par se retourner et vit Erwin perché dessus, l'air un poil menaçant. Tout le monde l'écoutait attentivement, y compris le futur maudit. Après sa phrase de dissuasion, le jeune homme faillit rire, il essaya d'étouffer cela en faisant preuve d'un sang froid exceptionnel, si les villageois voyaient Keld se taper une barre, ils auraient la puce à l'oreille. Ce petit évènement lui fit un peu oublier sa colère. Puis des cris se mirent à retentir, le futur maudit regarda la scène avec surprise, ces habitants étaient vraiment de crédules chiffes molles. Il soupira, puis son ami réapparut à ses côtés et lui dit de le rejoindre dans la "demeure" des Satoras pour de nouveau disparaître. Keld n'attendit pas une seconde, il s'eclipsa en jetant un dernier coup d'oeil à Klara qui se faisait embarquer par des gens apeurés, sûrement un acte de bonté de ces personnes pour la protéger. Mais s'ils savaient ce que Keld savait, ils se seraient bien tenus à l'écart. Le futur maudit courut une bonne dizaine de minutes avant d'atteindre la bicoque délabrée, ça sentait la fin d'une journée particulièrement mouvementée. Il fit le bilan de celle-ci, il s'était dégourdit les jambes, avait sauvé une demoiselle en détresse, s'était vraiment battut pour la "première" fois et surtout avait rencontré un nouvel ami. Il ne vit qu'un seul point négatif : ses craintes quant aux villageois s'étaient définitivement fondées, ils ne feraient jamais rien pour se débarrasser des autres brigands, cependant, la Reine pourrait peut être faire quelque chose. Ses pensées se tournèrent vers elle, Erwin et Keld avaient réussit à bien se carapater, mais elle était toujours entourée d'une vingtaine de groupies, elle aurait beaucoup de mal à rejoindre les deux amis pour leur dire au revoir, si elle le voulait. Il espérait pouvoir la revoir avant qu'elle ne parte pour lui demander d'envoyer la Marine aider son île. Il mit un pied dans la maison et entendit comme des bruits de pas à l'étage, c'était sûrement Erwin, il monta les escaliers quatre à quatre et alla dans la salle où se tenait son comparse, il regardait le ciel par la fenêtre. Le jeune homme ne savait pas trop quoi dire, après tout, ils ne se connaissaient pas vraiment mais avaient semblé créer de bon liens assez solides pour durer un certain temps.
- Bon, et bien je pense qu'il va pas falloir tarder à rentrer, où se dire au revoir., finit-il par dire. Si jamais c'est trop tard pour toi de partir, tu peux crêcher chez mes parents cette nuit, ça m'étonnerait que les villageois aillent les voir et t'accusent de sorcellerie, vu qu'ils ont apparemment un dent contre eux aussi.
A cette pensée, il serra légèrement le poing, puis il se mit à rêver d'un départ définitif de l'île. Il enviait légèrement Erwin, un garçon plus jeune que lui pouvant se déplacer où il le veut sans contraintes. Bien sûr ça ne devait pas être facile tous les jours, à l'exemple des évènements précédents, mais ça en valait la peine, après tout, la vie ne méritait pas d'être vécue s'il n'y avait pas de risques se dit-il. Il finit par sortir de sa torpeur et sourit à son ami. Le silence en disait un peu long, Erwin en avait peut être marre de cet endroit, et vu la prudence du garçon, il ne voudrait certainement pas embêter les parents de Keld.
- En tout cas, ça a été très cool de te rencontrer ! Faudrait qu'on trouve le moyen de se recontacter, par lettre ou pigeon voyageur, je ne sais pas.
Il se dit que ce serait merveilleux qu'un système de communication instantanée et à longue distance voit le jour, ils n'auraient pas à se soucier de ce problème et pourraient garder contact. Peut être que ça existait déjà dans le monde, après tout, Keld était conscient que son île avait un large temps de retard. Il faisait de plus en plus sombre dans la maison, cela annonçait la séparation peut être provisoire de ces deux amis, le futur maudit espérait vraiment le revoir et malgré leur courte rencontre, il ressentit tout de même un léger pincement au coeur.
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Race : Humain
| Dim 26 Jan - 18:48 Keld était là, derrière moi. Je le regardai avec un air sérieux, mélancolique, écoutant ce qu’il avait à me dire. Sa proposition était alléchante mais je savais que si je retournais au village, j’allais causer de nouveaux problèmes et ce n’était pas dans mon intérêt. Ni dans le sien. Ses parents avaient été assez gentils pour m’offrir un repas, me proposer le gîte leur aurait porté préjudice. Ils semblaient avoir l’habitude d’affronter la colère de leur village natal, pourtant ce n’était rien comparé à un acte de trahison qui pourrait les conduire sur le bûcher avec moi. Je lui souris en sachant exactement ce que j’allais lui répondre. Ce fut presque mécanique, c’était une phrase préparée pour tous les adieux.
« - Je vais y aller, ne pas t’attirer de probl... »
Je mis ma main devant ma bouche, ça sonnait faux. Miu aussi l’avait senti et ses pattes s’étaient mises à cogner contre moi. Ce n’était pas la dernière impression que je voulais lui laisser, il était mon ami. Enfin, s’il pouvait me considérer comme tel, pas facile avec une personne qui l’avait entraîné dans une merde pareille. J’espérais vraiment que les villageois n’allaient pas lui mettre la responsabilité de ma disparition sur le dos. D’une manière ou d’une autre, Klara Satora pourrait lui venir en aide. Il n’était pas seul.
« - Keld, je sais qu’on a passé peu de temps ensemble, mais je te considère comme un ami, lui avouai-je avec un sourire gêné et une voix un peu trop forte. Je refuse de vous causer plus d’ennuis à tes parents ou à toi. Un jour, tu partiras peut-être de cette île, sache qu’il y a tout un monde qui t’attend dehors, rempli de merveille et d’horreur, un monde que je ne peux pas te décrire dans son entièreté… Il se peut que tu trouves l’amour ou que tu le perdes, au-delà de ce monde tout est injuste. »
Je pensais à toutes les épreuves que j’avais traversées, à tout ce que j’avais dû endurer pour gagner ma place et le droit de vivre libre. Il faudrait qu’il fasse de même s’il voulait un jour vivre en toute liberté. Loin de tous ces brigands et de tous ces insignifiants villageois arriérés. Mes mains tremblaient légèrement, mon corps entier ressentait cette envie inhabituelle de rester un peu plus longtemps, de m’habituer aux lieux et peut-être de faire un petit bout de chemin ici. Mais je ne pouvais pas. Si j’avais été émotif, j’aurais pleuré. Ce n’était pas mon tempérament. Être gêné d’avouer un attachement amical envers lui, oui. Fondre en larmes ? Jamais.
« - On se reverra un jour, j’en ai la conviction, lui dis-je avec un sourire sincère sur les lèvres. »
Ce fut cette image qu’il garda certainement de moi, car juste après ma dernière syllabe, j’avais disparus. Je m’étais éloigné de lui en arrivant directement sur au port de l’île. Une embarcation était prête à partir, personne à son bord à l’exceptée du capitaine. Je lui donnai quelques berries et, sans poser de question, il m’amena loin de ces lieux. | | |
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