Voilà deux jours que la barque de Cloé naviguait au hasard sur la mer de South Blue. Tout semblait perdu, la jeune fille n'avait plus de vivres. Elle regardait une dernière fois dans son sac, il était aussi vide que son estomac. La chaleur était étouffante, allongée au fond de l'embarcation, elle essayait de se cacher des rayons du soleil. Même si la demoiselle était habitée au climat tropical, cela devenait inconfortable, plus les heures défilaient plus il était dur de rester éveillé. Le clavaire s'intensifiait pour la jeune femme, ses hallucinations accompagnaient la soif et la faim, la bouche asséchée et un ventre qui criait de plus en plus fort. Elle vit une île non loin de son embarcation, elle lui parut proche, elle ramait de toute ses forces dans un élan d'espoir, mais ce fut de courte durée, une mouette traversa l'illusion, elle se mit à pleurer à chaudes larmes et à insulter la maudite mouette. Après s'être calmée, un cheval miniature apparut et courut tout autour de la barque. Cloé regardait ce phénomène étrange, cela l'amusait beaucoup de voir une si petite créature galoper, elle essaya de le prendre dans ses mains, mais l'animal disparut à son tour. Puis des copies d'elles virent, elles discutaient de tout et n'importe quoi, la vraie Cloé au milieu des copies semblait effrayée et perdue, sa tête commençait à tourner de plus en plus, elle perdit connaissance, étalée sur le sol comme un poisson mort, inerte. Plusieurs heures s'écoulèrent durant ce malaise, elle reprit ses esprits vers la fin de la journée, le soleil s'était calmé et la chaleur aussi.

- « Et maintenant, je vois un homme dans une barque. Est-ce la réalité ou une illusion ? », se demanda-t-elle.

L'embarcation se dirigeait vers elle, ce n'était peut-être pas une illusion, la silhouette d'un homme se dessinait de plus en plus se rapprochant de la demoiselle, une cinquantaine de mètres les séparaient. Elle se tenait debout pour évaluer la distance entre elle et cette silhouette. Les embarcations étaient maintenant très proches l'un de l'autre, Cloé était trop affaiblit pour pouvoir mouvoir la barque, quant à l'homme, il ne semblait pas prêter attention à ce qu'il y avait devant lui. Les deux barques s'entrechoquèrent, manquant de faire passer Cloé par-dessus bord. Elle perdit l'équilibre l'espace d'un instant et tomba les fesses les premières à cause du choc, l'homme en face d'elle était peut-être réel, les pensées de la jeune femme devenaient embrouillées, des tonnes de questions inondaient son esprit. Elle resta bloquée comme un poteau sur sa barque, elle observait l'individu, d'un côté elle avait peur et se méfiait, de l'autre son instinct lui dit d'aller vers cet homme pour le suivre et sortir de cette galère.
Elle ne comprenait toujours pas la situation, c'était la réalité ou une illusion, elle devait connaître la vérité. Son inconscient prit une décision éclair, d'un geste assuré, la demoiselle gifla l'homme.

- « Oh mon dieu ! Pardonnez-moi, vous êtes réel. Veuillez excuser ma conduite, je ne voulais pas faire ceci. », dit-elle, s'excusant milles et une fois.