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[FB] ♪ Qu'il avait tué ses deux pareeeents ! ♫ [PV : Khaan]
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Mer 29 Jan - 21:18

Thème du rp (joke inside)

- Ecoute-moi bien, demi portion. La prochaine fois que tu me claques la porte au nez, c’est ton nez que je claquerai dans la porte, okay ?

Le pauvre mousse recula de deux pas, une fois que le colosse l’eut lâché. Il tomba sur son arrière train et se retourna pour s’enfuir aussi vite qu’il le pouvait. L’abruti de Vice-Lieutenant se gaussait, les mains sur les hanches. Il aimait terrifier les jeunes recrues pour leur apprendre leur place. Autant s’placer bien rapidement dans la chaîne alimentaire. Il portait sa veste sur ses épaules, d’un air nonchalant. Ça lui serrait trop aux épaules, et puis il aimait pas se sentir enfermé par le tissu bleu et blanc. Bref, encore un truc qui le mettait en marge de ses confrères. Mais aujourd’hui était un jour faste. C’était le jour où l’vieux Lieutenant allait monter en grade et devrait choisir quelqu’un pour lui succéder en grade. Une situation qui mettait Lukas en haut du panier. Il avait monté les grades comme on le faisait d’un escalier durant les derniers mois. Pour lui, le grade de Lieutenant n’était qu’une étape comme les autres, et rien ne pourrait le dévier de sa folle envolée. Depuis qu’il avait réussi à gommer ses anciens travers par un état de service impeccable, tout allait mieux en somme. Sauf sa propension à foutre les glandes aux nouveaux.

Il traversa les couloirs de la caserne d’une humeur guillerette, oubliant même jusqu’à se gausser de p’tit Louis qui restait cantonné malgré lui au poste de première classe. Le jour fatidique où il pourrait enfin commander sa propre unité sans avoir de comptes à rendre à personne d’autre que son supérieur dans le coin. Truc parfait, en somme. Il se dandina comme un paon jusqu’au centre de la caserne, dans les quartiers des officiers les plus gradés, puis s’arrêta devant la porte de chêne massif du vieux Lieut’nant. Hum. C’était pas fermé habituellement. Bah, pour une bonne nouvelle, le gusse pouvait bien attendre dans les ... cinq minutes ? Ouais, cinq minutes ça le ferait. Un sourire niais sur les lèvres, il tira une chaise à lui et s’assit sans aucune délicatesse. Croisant ses jambes il s’étale de tout son long avant de commencer à se curer le nez. Bon Dieu, la patience c’était pour les merdeux. Une minute plus tard, il en était encore à se récurer le fond des sinus, pensant à toutes les bonnes choses qui lui tomberaient dessus une fois Lieutenant. Son salaire, ses permissions. Des passe-droits dans tous les sens. Et les femmes fanatiques d’uniformes ... juste à claquer des doigts pour les faire tomber. Hu hu hu ...

- Bon, ça devient long là. Qu’est ce qu’il fout ce vioque ? S’bien la première fois que j’tolère qu’il me convoque et il m’fait attendre ... ‘foiré de Lenny.

Se levant sans aucune discrétion, Lukas alla coller son oreille contre la porte. Tch. Aucun son n’en sortait. C’était chiant à en mourir. Trois minutes à attendre. Il avait pas que ça à faire. Plein de trucs intéressants l’attendaient dehors. Plein, tout plein. Il lui sembla soudain entendre un déclic métallique. Le colosse s’écarta d’un pas, redressant sa chemise de Vice-Lieutenant sur ses épaules. Hé hé, l’heure de gloire était là. La porte s’ouvrit lentement, laissant passer les éclats de voix de Lenny, comme s’il parlait à quelqu’un d’autre. Hum. Bah après tout, il faudrait bien un scribouillard pour attester d’la transmission de pouvoir, la base. Lukas s’fourra la pogne dans les cheveux, tachant d’avoir l’air aussi présentable qu’il le pouvait.

- Hoy Lenny, ça bibiche ?

- Ah, Lukas. Entre, j’aimerais te présenter quelqu’un.

Bones passa sous la porte en courbant un peu l’échine. Il regarda d’un oeil avide l’ensemble du bureau, jubilant à l’idée que ça serait bientôt son propre quartier général. Un putain de bureau, un bibliothèque en état, de quoi attacher Ginette au mur, une ange, des manuels d’escrime, un service complet de dendenmushi pour jeter sa loi dans la caserne ... Heu ...

- T’aimerais me présenter quelqu’un ?

Il revint sur l’intruse de la pièce. Une ange ? Il arqua un sourcil, se grattant le menton. Ah, certainement une nouvelle recrue qu’il aurait à former, hé hé. Il s’avança vers la donzelle, se fendant d’une révérence miteuse.

- Salut, milady, ça bibiche ?

- Khaan, je voudrais vous présenter Lukas. L’élément le plus récalcitrant que vous aurez à gérer ... et certainement le plus capable de cette bande de manchots. Lukas, je te présente le Lieutenant Khaan, tout juste sortie de ses classes pour prendre le commandement de notre unité.

Attendez. Lieutenant. Ah, une pote pour aider, hein, c’est ça ? Ah ah. Une inspection, truc du genre. Pas b’soin de s’en faire.

- C’est elle qui a eu la place, grâce à ses excellentes notes et à son sens inné du commandement.

La place. Ah ah. Ah ...

- Quoi ? Ah ah, j’comprends, tu m’fais marcher : sacré Lenny. Penser qu’une femme puisse m’diriger, ah ah, super bonne blague. Je rigole, franchement.

Ceci dit, c’était pas vraiment l’impression qu’il se dégageait du bon vieux Lukas. Plutôt une espèce de cynisme déplacé qui perdait en consistance au fur et à mesure qu’il se rendait compte que c’était peut-être du sérieux ...
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Jeu 30 Jan - 19:32
    La base ne m'avait fait ni bonne ni mauvaise impression. C'était une base réglementaire, absolument conforme aux édits officiels, et copie identique de toutes les autres bases, si ce n'était les ajustements nécessaires pour prendre en compte les spécificités locales, telle un pan de montagne ou un sol trop argileux. J'avais débarqué moins de deux heures auparavant et avais passé le reste de ce temps dans le bureau du Lieutenant Krovitz... Non, Major Krovitz, à me faire former à la passation du pouvoir.
    Autant dire que je me faisais chier.
    Profondément chier.
    Cette affectation me faisait chier.
    Si jamais je trouve l'odieux salopard qui m'avait fait ce tour de malin, je lui retourne l'intestin pour lui en faire une écharpe.
    Quiconque me regarde voit que je ne suis pas faite pour commander. Je suis une angette d'action, ma place est sur le terrain. A la rigueur, on peut me mettre à la tête d'un commando en mission spéciale. Mais me mettre en commandante d'une base, aussi petite fut-elle... C'était mesquin. Sûrement une vengeance quelconque d'un jaloux qui pensait faire mieux que moi et qui n'avait pas apprécié mon succès dans le camp d'entraînement.

    Le Major Krovitz n'avait, à son corps défendant, rien fait pour alléger mon humeur chagrinée. Il avait voulu me « rassurer » en m'affirmant que notre base était tranquille, avec principalement des devoirs de patrouilles et de représentativité. De temps à autre, une bande de macaques arrêtaient de se gratter les boules pour cogiter l'idée fan-tas-ti-que de prendre un rafiot et partir à l'aventure, s'appelant « pirates » et le proclamant en pissant dans la mer. Autant dire que la Marine leur fondait dessus et les renvoyait soit à leur bananier soit à leur créateur qui aurait pu s'abstenir sur ce coup. Non, le défi de cette base consistait à la formation et à la gestion des effectifs. Moi qui au mieux trouvais les humains dégoûtants, j'étais servie... Cerise sur le gâteau, j'écopais d'un « bras droit » aussi connard qui bourrin.

    Et en plus, il ne ressemblait à rien.

    Je le regardais, le fameux Lukas Bones, la tête légèrement infléchie sur le côté. Ce que ces humains pouvaient être étranges. Il me parlait de bibiche... Etait-ce la femelle du cer-cerf ? Une espèce locale cousine du cervidé ? Mais qu'est-ce que cela venait faire dans la conversation ? Etait-ce une coutume locale ? Vu qu'il se pavanait comme un cerf en rut, devais-je me mettre à bramer ? Quand à cette histoire de marcher... Justement non, nous étions tous debout. Ceci dit, l'idée qu'il fît demi-tour jusqu'à la cour me satisfait parfaitement...
    Et puis il parla de « blague ». J'avais, avec le temps, compris que cela faisait référence à l'humour, et donc signalait une hilarité imminente. Cependant, je n'avais jamais compris ce qu'il y avait de « drôle » dans leurs histoires de toc-toc et de mammifère.
    Toutefois, j'avais décidé de faire contre mauvaise fortune, bon cœur, ne serait-ce pour pouvoir expédier cette affection au plus vite et partir vers d'autres cieux, et donc de m'intégrer rapidement. Ainsi, je regardais autour de moi, cherchant le facteur comique de la situation. Après quelques secondes d'indécision, j'en conclus que la réaction de ce Lukas venait de mon manque d'uniforme blanc standard.


    - « Je peux vous assurer que mon attirail est on-ne-peut plus conforme au règlement. C'est l'uniforme de la section d'assaut spécialisée. Mais vous n'avez sûrement pas eu l'occasion de voir des membres de mon unité par ici. Nous ne nous déplaçons que sur les points où la force est nécessaire, ce qui n'est pas le cas de cette base, puisque ici, tout est tranquille. »
    Mes ailes froufroutèrent dans mon dos en réaction à la note de fatalisme désabusé dans ma voix. Mon arc n'allait pas beaucoup me servir ici, j'en avais peur... Peut-être allais-je devoir aussi remiser mes hautes bottes et mon pantalon de cuir teinté de vert camouflage, pour enfiler jupe et corsage militaire administratif. Bon, le temps de me le faire parvenir – vu que je ne l'avais pas empaqueter (pensez-vous, je ne sais même pas si j'en ai jamais eu un !) - je serais sûrement retournée dans la boue et le sang.

    - « Je suis le lieutenant d'Asturias. » me présentai-je à l'homme devant moi. Les humains étaient très à cheval sur les règles de politesse, notamment sur l'emploi du nom de famille. Personnellement, je trouvais ça débile : comme si tu pouvais oublier qui étaient tes parents. Mais bon, je faisais tout comme on me disait de faire, pour ne pas attirer l'attention sur moi. C'était pour ça que je n'avais pas de difficultés à me hisser en haut du classement lors de la formation : il suffisait d'obéir. Ça allait très bien à ma nature d'angette, un peu moins à mon caractère, mais puisque je faisais profil bas...

    Le Major Krovitz assistait au court échange avec un petit sourire en coin.

    - « Lukas, fais donc visiter la base à notre nouveau Lieutenant. J'ai des cartons à finir, pour lui laisser la place nette. » Si j'avais connu l'existence du mot, j'aurais qualifiée son attitude de goguenarde. Mais je me contentais de hocher la tête et de le saluer, avant de me tourner vers mon guide. Je n'avais aucune envie de visiter cette putain de caserne. J'avais déjà une brève idée d'où était le mess et l'armurerie, les quartiers des officiers et des enrôlés et il fallait être aveugle pour ne pas voir les ateliers divers, regroupés en « u » près du port. Or, j'étais borgne et qu'à moitié, puisque j'avais un implant cyborg. Mais bon, voilà, il était Major et moi Lieutenant, comme l'autre était Vice-Lieutenant... Ainsi va la vie.
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Sam 1 Fév - 17:41
Un ange. Il l’avait pas remarqué plus tôt. C’était le bruit de ses ailes qui l’avait perturbé, lui faisant quasiment omettre l’explication quant à l’uniforme de cette étrange énergumène. Il se pencha sur le côté pour observer les deux petits bouts de plumes qui s’agitait à ses humeurs. Hum. Longtemps qu’il n’avait pas vu d’ange. Très. Et c’était même étonnant d’en voir une ici. Un ange venu dans la Marine ? Un ange qui excellait aux classes ? Sans blagues ... c’était un peuple paisible aux dernières nouvelles. Le colosse ne s’en offusqua pas. De toute manière, chacun était libre de ses choix, hein. Juste qu’il avait le droit de s’en étonner. Voilà tout. Et puis, bon. Elle avait marqué un point : ici c’était tranquille. Trop. Chiant, mort. Loin de tout combat. Téh, même Shell Town c’était plus vivace. Y’avait de quoi se bastonner là-bas. Mais ici ...

- T’inquiète, t’inquiète. Y’a que pour les sorties officielles qu’on s’en tamponne pas, poulette. Mais la section d’assaut, wouah, ça claque comme nom. Et putain, tu l’as dit, poulette : ici, c’est la mort. Mais le genre de mort qui tue ... Hein Lenny ? Content de te barrer, hein, vieux briscard.

- Une chose qu’est sûre, Lukas, c’est que je te recommanderai pas.

- Hé hé, toujours le mot pour déconner, sacré Lenny !

Avant que le nouveau Major ait pu lui trouver de quoi répondre, Lukas avait fait signe la jolie - il fallait le dire : elle l’était - jeune ange de le suivre. Il commença à déambuler dans les couloirs, sans trop savoir où aller. À vrai dire, y’avait un détail qui le laissait songeur. Asturias, Asturias. Ça lui disait quelque chose. Ça le laissait tellement songeur qu’il avait l’impression d’avoir oublié un truc. Quelque chose d’important ... Et ben. Rah ... Hum ... Ah ouais. La présentation en bonne et due forme. Le colosse se retourna, empruntant toute la place du couloir de sa stature. Il tendit la main vers la donzelle.

- Lenny t’as juste dit mon prénom, après tout. Lukas Timuthy Bones. On se serre la pogne et j’oublie que t’as regardé mon inexorable montée dans l’échelon d’la Marine, ça roule poulette ?

Ben ouais, ça servait à rien d’en garder rancune : c’était que partie remise. Juste ce connard de Lenny quoi. Il aurait pu faire un geste, merde. Bon, ok, y’avait deux ou trois fois où Lukas l’avait vraiment foutu dans la merde. C’est vrai. Mais bon, une petite rixe dans une taverne n’a jamais tué personne, hein ? Et même, foutre le feu à une maison pour choper un pirate, c’était pas si con, au fond ... sauf quand ça se propageait, d’accord d’accord.

- Bon, t’as envie de voir quoi ? Les fleurs du jardin ou la brise d’été qui souffle sur le toit ? Hé hé ...

Bon. Hum. Vrai qu’elle avait l’air un peu coincée la madame. Le rire de Lukas s’étouffa dans sa gorge alors qu’il regardait l’ange dans l’oeil. Tiens, l’oeil. Il avait pas vraiment regardé son visage depuis tout à l’heure, certainement interloqué par ce qu’il pouvait trouvait un peu plus bas. Tiens, ils avaient un point commun : il pourrait commencer par là. Commencer pour ... pour ... bah elle était plutôt jolie, et lui c’était un mâle après tout. C’était même LE mâle. Alors, c’était humain. Pas de raisons de s’en faire, hé hé.

- Humour, humour. J’vois que t’as pas l’air super à l’aise avec le terme. Hum. Bon, poulette, j’te propose un truc : t’as l’air d’avoir autant envie que moi de faire cette visite. Du coup, on pourrait aller renforcer les liens entre un Lieutenant et sons Vice-Lieutenant autour d’une petite chopine à la taverne, ok ? Tu pourras prendre pleine mesure de la garnison comme ça. Histoire de savoir qui t’as sous tes ordres avant qu’ils apprennent que t’es leur chef. Okay ? Parfait.

Il ne lui laissa pas le temps de donner son avis. Il s’avança dans le couloir en direction de la salle de détente de ses hommes. Si la garnison réagissait plutôt bien à l’autorité de l’ancien Lieutenant, celle de Lukas ne se faisait voir que lorsqu’il élevait la voix. De par son indolence et sa propension à faire n’importe quoi, il avait noué d’excellentes relations avec ses hommes et parfois même au-delà d’une simple relation de supérieur à subalterne. La plupart des affectés ici étaient des personnes qui l’avaient suivi depuis leur première affectation. L’armée, ça créait des liens, comme on disait. Ce fut ainsi qu’il arriva dans le bar aménagé pour que la Marine n’aille pas se mêler aux citoyens pour s’amuser et se détendre - allez savoir pour quelles raisons ce genre de décision avait été prise ... Il adressa un signe de la main à quelques uns des bleus, puis un sourire amusé au barman qui sortait déjà une bouteille de sa réservé perso. Non, Lukas n’était pas un alcoolique. Puis les regards se tournèrent vers l’angette qui le suivait. Typiquement mâle, cette clientèle ...

- Hey, bébert. Comme d’hab’ pour moi, et sert la même chose à la demoiselle que voici.

Ce faisant, il s’assit à sa place habituelle, sans oublier de tirer une chaise pour Khaan. Gentleman jusqu’au bout tout ça. La vaillante troupe commençait déjà à ricaner, adressant des gestes salaces en direction de Lukas, lorsqu’ils estimaient que l’angette ne pouvait les voir. Celui-ci ricana doucement, leur adressant un joli geste de son majeur.

- Excuse-les, y’a longtemps qu’ils ont pas vu une paire de seins. Bon, sinon, raconte-moi : comment t’es arrivée ici ?
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Lun 3 Fév - 21:29
Je quittai le bureau du Major avec un salut qu'il renvoya d'un petit geste de la main. Apparemment, dans cette base, on ne respectait pas trop le protocole. Ça m'arrangeait. J'avais appris les règles, mais jamais je n'en avais compris le but ou l'origine pour la plupart, ce que donnait un air mécanique à mes mouvements et à mon allure en général. Bon, comme je m'en fiche totalement, ça me déphasait pas, mais à force, j'avais toujours peur de faire un geste de côté et de froisser l'ego humanesque. Un humain, c'est très froissable en fait. On peut leur taper dessus pendant des heures mais un regard de travers et c'était l'apocalypse. Et avec mon œil, ça allait vite, un regard de travers. Parfois, mon œil se bloque, surtout par temps de grand vent.

Ainsi, je me retrouvais à suivre mon « guide » dans les couloirs dans le silence. Ça m'allait. Je prenais mes marques, en regardant bien autour de moi, notant les va-et-vient de mes futurs subordonnés, l'état général des locaux et du moral, et pleins de trucs tout aussi ennuyeux que propres au métier de Marine. On ne survivait pas dans les Arènes et sur le Nouveau Monde sans prêter attention aux détails autour de soi.

Il était grand, mon machin de bras droit. Il me faisait de l'ombre, et j'aime pas ça. Je suis sniper, et j'aime avoir mon angle de vue dégagé. Mes ailes encore une fois bougèrent, de façon incontrôlée, pour manifester cette fois ma désapprobation. Oh, il ne m'apprenait rien, le grand dadais. Le Major s'était étalé sur son cas. Pas méchant, sauf quand il vous a à la mauvaise, le Luka. Fallait s'imposer, qu'il disait. Là, j'avais une forte envie d'imposer mon genou dans ses parties familiales. Enfin, je crois que c'est comme ça qu'ils disent, dans le coin.

- « On se serre la paluche, comme tu dis, et je vais ignorer ton ego surdimensionné pour cette fois. Si tu fais tes preuves, je reconsidérerai ton cas. J'aime bien les forts caractères, mais en général, ils ne survivent jamais longtemps. » Je faisais allusion aux détenus de mes arènes. Les grandes gueules tombaient comme des mouches... - «Maintenant, ôte-toi de mon soleil, je te prie... » Pas une pointe d'agressivité dans ma voix : j'exprimais une demande dans ce qui était, j'espère, le « ton local ». Il ne serait pas dit que je n'aurais pas fait des efforts pour m'intégrer...

Sa suggestion me surprit. Finalement, il semblait avoir des neurones sous la caboche. J'avais cru, entre ses réactions et son dossier, qu'il était un abruti fini avec des pointes de masochisme bordeline suicidaires. Mais non. Apprendre à le connaître, écouter son avis sur les troupes... pourquoi pas ?

- « J'accepte. Tu connais les hommes et les femmes de cette base mieux que moi. Ton opinion n'est pas à négliger. Je suis contente de voir qu'on va pouvoir travailler ensemble. » Et j'eus un de ses sourires béats propres à ma race dont je n'avais même pas conscience...
Je trottinai donc à sa suite, l'esprit allégé de cette question. Pour moi, c'était réglé, Lukas allait m'écouter et bien se comporter, en dépit de ces manières de primate oublié par l'évolution...
Mon entrée provoqua une houle indistincte de regards en biais et de murmures, mais ce n'était rien par rapport à mes premières minutes sur scène quand j'étais « artiste ». J'étais tout simplement blasée.


- « Bonjour Bébert. Merci, et je vous prie de bien vouloir stocker à partir de maintenant de la liqueur de cerise. » Mon péché mignon. Que voulez-vous, une femme peut avoir ses faiblesses. Mais pour le moment, je n'allais pas refuser le verre de l'amitié, surtout offert par mon vice-Lieutenant. Je m'installai donc sur une chaise installée  l'envers. Les chaises, invention de l'enfer née d'un esprit pervers et spécialement doué pour discriminer les anges. Vous avez déjà tenté de vous asseoir avec un étau autour de vos couilles ? Ben, moi, c'est pareil pour mes ailes...

- « Oui, j'ai une paire de seins, car je suis de sexe féminin. J'en conclus qu'il n'y a pas d'élément féminin ici ? Dommage. » En fait, je m'en fiche. J'ai tendance à ne pas être « copine » avec les autres filles. Et un tout petit groupe de filles, c'est juste horrible. A vous donner envie de changer de sexe, de honte de leur comportement...  « Je suis arrivée par navire. L'Indigo Nacre. Il est à quai, si tu veux le voir..  » Je laissai glisser mon arc pour le déposer sur la table, balançant le carquois plus haut sur la hanche. « Un mot rapide, avant tout autre chose : tu effaces le mot poulette de ton vocabulaire à mon égard. Il paraît que tu te comportes comme un cochon, ce n'est pas pour autant que je t'appelle porcinet... » Pour moi, le mot « poulette » ne pouvait faire que référence à mes ailes, or personne ne parle mal de mes ailes. Ma voix, sur le coup, avait été tranchante. J'étais loin d'imaginer que c'était de l'argot pour désigner mon état de femme, mais si j'avais su, j'aurais eu la même réaction.
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