Royaume de Saint Urea, tout le monde descend !
Voilà plusieurs semaines que les shamrocks pirates naviguaient sous le pavillon noir. Plusieurs semaines qu'équipé du Charron, ce navire maudit et remplit de fantôme, ils voguaient avec humeur et gaieté. Pourtant, aujourd’hui, le bateau n'était pas là. Il faut dire que le royaume sanctifié n'était pas une simple île de fermier ou une région cosmopolite tel trader iIsland. Dans celle-ci, un hors-la-loi même connu peut facilement se glisser dans la foule et fuir jamais être réellement inquiété. Pire que ça, la halte du jour était connu pour être passé sous contrôle des étranges révolutionnaires.
Une faction, un groupe dont au final, on ne savait ni les tenants, ni les aboutissants. À moins d'en être bien entendu. Et encore, c'était discutable. Une île séparée du gouvernement mondial donc. Pourtant, le nombre de soldats ornant fièrement le symbole de la mouette dans leurs dos avait de quoi donner des sueurs froides aux deux hommes marchant dans la rue. Bon, un chat la nuit donne des sueurs froides à Jackson. C'est aussi pour ça qu'il avait amené le vieux pervers, Old Jack, avec lui. Mesure de protection préventive. Le fait qu'un coup aurait tendance à passer au travers du corps du logia et donc toucher le sociologue ne le percutait que depuis peu. Expliquant ainsi les quelques tremblements qui le prenaient.
-Je ne sais pas si c'était une si bonne idée que ça au final...En apprenant que Saint Urea était sous contrôle de la révolution, le capitaine, curieux avait voulu jeter un coup d’œil. Observer de près comment une cité passait d'un gouvernement à un autre. Peut-être que dorénavant, il y avait un système de répartition des richesses avec vote de toute la cité. Peut-être y avait-il des esclaves?
-Tu crois qu'il y a des singes qui ont pris le pouvoir? Les quelques regards noirs que les deux compagnons recevaient depuis leur arrivée par taxi maritime n'arrangeaient pas l’inquiétude de l'homme au chapeau. Non, suspicion et tension semblaient presque palpables dans l'air. Tout ça pour une étude sociologique et l'espoir un peu naïf de rentrer dans la fameuse bibliothèque du Vati Khan. Il s'agissait d'un vieil édifice, plus de cent cinquante ans, tout de marbre et colonne doré. Ancienne cathédrale, elle avait brûlé deux fois, restant pourtant toujours majestueuse au sommet de sa colline. Gardienne de la connaissance, elle avait été transformé en hôpital durant la chute du gouvernement mondial.
-Je me demande si les... « R » ont une division de singe de combat. Ce serait intéressant. Peut-être même qu'ils sont spécialisé dans la guerre psychologique, massacre, pillage et tout ça. Puis être attaqué par une armée de singe, il y a de quoi tourner les talons. Ironiquement j'ai entendu dire que certains primates n'aimaient pas les statues de la liberté. Paraît qu'ils les balancent dans la mer. Ha! La voilà !En effet, répartissant les rayons du soleil en cette belle matinée, l'Eglise/bibiothèque/hopital trônait de toute sa grandeur, comme surélevé par la nature pour en montrer son joyau avec plus d'éclat. Le professeur Lewis eut un soupir en l'apercevant, priant une entité supérieure qu'un tel bâtiment et son contenu intellectuel reste épargné par les combats. Car combats il y aurait, aucun doute là-dessus. Le taxi les avait prévenu, la situation se dégradait de jour en jour sur l'île. Les tensions entre habitant et soldat de la marine s'accentuaient dans des proportions inversées. C'était « comme voir un accident arriver sans rien faire pour l'en empêcher ». Pourtant, le commerce continuait, visiteur, travailleur n’arrêtait pas le flux constant. Un peu moins de visiteurs certes.