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Race : Humain
Équipage : Tengoku no Seigi
| Ven 7 Oct - 12:30 Douze ans. C'est l'âge auquel Nakata apprit l'art du Ichitoryu. Celui qui lui enseigna cet art n'était autre que le colonel Tang, un samouraï qui avait accueilli le bateau du vice-amiral dans son port, sur une île de East Blue. Une magnifique ville, qui possédait une église d'une taille et d'une vieillesse phénoménale mais aussi une auberge en pierre âgée de plus de trois cents ans, un champ de statues magnifique et une salle de théâtre neuve. Comme le vice-amiral devait se rendre de toute urgence sur Grand Line pendant une petite semaine, à l'occasion d'une bataille contre les révolutionnaires, le jeune blond, jugé trop inexpérimenté, se vit laissé sur l'île. Il profita de cette semaine pour continuer à apprendre l'art de la musique, mais aussi pour apprendre à se battre.
Tang tendit un katana au jeune garçon qui le prit dans les mains avant de le regarder longuement. C'était une magnifique arme, composée d'un fourreau où étaient cousus des motifs d'un oiseau rougeoyant. La garde, elle, était simple et recouverte d'un tissu bleu agréable au toucher. Nakata releva la tête vers Tang qui lui sourit avant de prendre la parole :
-Je te donne cette arme. C'est la première qui m'a appartenu, et c'est celle avec laquelle j'ai réussi à devenir caporal. Mais je n'en veux plus, car je compte donner ma démission d'ici peu. Vois-tu, je commence à être un peu vieux, et je ne mérite plus trop ce grade. Et... Tu me rappelles celui que j'étais autrefois. Prends en soin. -Mais je ne sais pas me battre ! -Je vais t'apprendre les bases. Suis moi.
Le vieil homme se retourna et commença à marcher sur la route de pierres qui était éclairée par les rayons du soleil filtrés par les nuages blancs. Le petit duo s'arrêta quelques secondes plus tard, en bas d'une montagne, sur laquelle continuait le petit chemin. Le vieil homme se retourna, entraînant sa barbe dans un rapide élan. Puis, après avoir regardé son futur disciple, il lui sourit et reprit la parole :
-Voilà. Nous y sommes presque. Nous allons commencer le premier entraînement. C'est simplement de l'endurance. Avance jusque là haut. Je vais te suivre. Tu ne dois pas t'arrêter avant d'avoir atteint le temple. -O... ok.
Le jeune blond attacha le katana en bandoulière puis commença à courir. L'air de rien, la pente était raide, et rapidement, le mousse commença à être à court de souffle. Il tourna la tête vers l'arrière et remarqua que Tang le suivait sans problèmes. Puis il remit sa tête droit et redoubla d'efforts. Au bout d'une petite minute, il sentait son ventre lui faire mal. Un point de côté. Il aurait du mal à finir l'entraînement s'il commençait comme ça. Mais le temple était en vue. Un très bel édifice en bois, et peint d'une couleur rouge et jaune. Deux fontaines se trouvaient de chaque côté, et on entendait déjà les clapotis de l'eau. Encore un petit effort. Un tout petit. Plus que quelques mètres. Lorsque Nakata pausa enfin le pied sur la petite terrasse de bois, il tomba à quatre pattes, cherchant à reprendre son souffle. Le vieillard, avec un air malicieux, déclara :
-Qui a dit qu'il fallait courir ?
Sur le coup, le jeune sentit la rage l'envahir. Il se fichait de lui ? Mais après quelques instants, il se rendit compte que l'homme avait raison. Stupidement, sans réfléchir, Nakata avait fait ce qui lui avait paru bon, et n'avait pas vraiment écouté la phrase. Il s'était fait avoir en beauté. Tang passa à côté de lui d'un pas tranquille. Il ouvrit la porte coulissante de bois et alla s'installer sur un coussin qui faisait face à l'entrée. Puis il désigna un autre coussin sur lequel vint s'asseoir le garçonnet. Puis le vieillard lui tendit une coupelle remplit d'un liquide transparent.
-Du saké ? -Bien sûr que non. Tu n'es pas majeur. C'est de l'eau. -...
Sans commentaire. Le vieil homme apparemment taquin était également plutôt distrait : il avait échangé les deux coupelles. C'est ainsi que Nakata, après avoir avalé une grande coupelle, se mit à courir hors du temple pour aller ensuite se rincer la bouche à l'une des fontaines. Ce premier contact avec l'alcool lui avait brulé l'intégralité de la langue.
Quelques instants plus tard, le garçon était debout, une épée de bambou dans la main. Face à lui se tenait son maître, également armé d'un morceau de bois. Le premier à attaquer fut le jeune qui se fit contré facilement. Il sentit ensuite un impact au niveau de son ventre et d'un seul coup, il fut propulsé. Il retomba lourdement un peu plus loin. Le vieil homme était beaucoup plus fort qu'il n'y paraissait. La lutte dura ainsi une bonne dizaine de minutes après lesquels Tang, manifestement las de devoir faire voler son apprenti aussi haut et aussi souvent, posa son arme à terre et alla chercher plusieurs mannequins qu'il disposa dans la salle. Sous le regard intéressé de son jeune élève, le maître se déplaça avec une extrême fluidité entre les hommes de bois et, d'un seul coup, tous s'envolèrent pour retomber plus loin, exactement comme Nakata quelques instants auparavant.
Le jeune garçon, abasourdi, demanda à son maître comment il avait fait. Celui-ci avait simplement répondu qu'il avait pu le faire grâce à beaucoup d'entraînement. Puis il quitta le dojo, laissant le mousse seul. Ce dernier s'entraîna pendant deux jours sans redescendre en ville, grâce à la nourriture que lui apportait son maître. Puis, lors du cinquième jour de "vacances" qu'il avait eu sur cette île, on annonça que le bateau du vice-amiral était de retour. C'était la dernière fois que Nakata allait voir son maître et il le savait. Il décida de le défier en duel pour voir les progrès qu'il avait accompli.
Les deux hommes se faisaient face, une épée de bois dans la main. Leurs regards déterminés fixaient les yeux de l'autre, prêt à s'en décrocher d'un moment à l'autre pour regarder les jambes ou les mains. D'un seul coup, sans prévenir, Nakata se jeta en avant, envoya son arme horizontalement. Le vieil homme para l'attaque avec la sienne puis contre-attaqua grâce à un coup de pied qui visait le ventre du jeune. Mais celui-ci sauta et se retrouva au-dessus de Tang qui en profita pour frapper verticalement. Même si le blond para, l'attaque fut tellement puissante qu'elle l'envoya cinq mètres plus loin. Il se réceptionna en glissant, et lorsqu'il releva son regard, le bambou de son maître était en face de lui, à quelques centimètres de son front.
Le combat se solda donc par une défaite du jeune homme qui prit ensuite la mer, à bord du navire du vice-amiral. Jetant un dernier regard vers le port, il vit son maître lui faire signe de la main. Il tira le katana qui était attaché à son dos et le regarda. Un long chemin restait encore à parcourir avant de devenir un épéiste reconnu. Trop long, peut être. |